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ATHRONGE, ( Hijl. des Juifs.") fimple berger^
d'une force & d’upe taille extraordinaires , au rapport
de l’hiftorien Jofephe qui nous apprend que
cet homme fier de ces qualités, profita de l’abfence.
d’Archelaiis, roi ou plutôt ethnarque de Judée,
pour ufurper fon trône ; mais qu’Archelaiis à fon
retour , s’étant faili de lu i, il le fit promener igno-
minieufement par toutes les villes de fon ethnarchie,
monté fur un âne avec une couronne de fer fur la tête
d’un poids proportionné à fa force, puis le fit mourir.
ATHY , ( Géogr) ville d’Irlande au comté de Kil-
dare, dans là province de Leinfter. Elle eft fur la
riviere de Waterford au fud de Kildare. Elle envoie
deux députés au Parlement. Lone.ioB 2 0 . Lat. 5-i ,
10. { C .A . )
ATIENZA , ( Géogr. ) ville d’Efpagne dans la
vieille Caftille, entre Siguença & Borgo d’Ofma.
Elle eft jolie & bien fituée. 11 y a de-hautes montagnes
dans le voifinage qu’on appelle Sierras d'Atienya.
Long. t£. Lat. 41 16. {C. A . )
ATINGA , f. m. (Hijl. nat. Ichthyologie.) poiflon
du Bréfil, dont Marcgrave a donné dans fon Hiftoire
naturelle du Bréfil, livre I V , chapitre j , foüs le nom
d'orbis muricatus ranoe riciu, gueunaiacu atinga , une
figure paflâble qui a été copiée par Jonfton &
Ruyfch , page 146 , planche X X X IX , figure 3 , de
leur Hifloire naturelle générale despoijjons. Artedi l’ap-
pelloit ojlracion fubrotundus , aculeis brevibus plants,
ventre glabro, dans fon Ichthyologia fynonym. page
8G, M. Linné la défigne fous le nom de Diodon,
atinga ,fphæricus, aculeis triquetris , dans fon Syjlema
naturce , _édition de 1767, page 412. Seba en a
donné la figure au volume I I I de fon Tkefaurus, &c.
plan. X X I I I , n°. 3.
Ce poiflon a le corps ovoïde , déprimé de deflus
en-defl'ous comme un coffre long de cinq à cinq
pouces & demi, une fois moins large Se deux
fois moins profond ; la bouche femblable à celle
de la grenouille ou du crapaud ; les mâchoires fans
dents, compofées chacune d’un osfimple recouvert
en partie par une peau mince qui tient lieu de levre ;
les yeux grands, ronds, faillans, à prunelle cry-
ftalline entourée d’un iris jaune; le corps couvert
en-defibus d’une peau lifle &molle comme dans la
grenouille, & armé en-deflus d’épines offeufes,
dures, coniques & aiguës.
Ses nageoires font au nombre de cinq, toutes petites
& quarrées, dont deux pe&orales fur les côtés
du ventre, une dorfale & une anale l ’une au-
deflus de l’autre, & toutes deux . fort proches de
la queue qui eft arrondie ou comme tronquée à
fon extrémité ; il n’y en a point de ventrales. Tous
leurs rayons font mous, cartilagineux, ramifiés &
unis par une membrane aflez ferrée. Derrière les
nageoires on apperçoit de chaque côté l’ouverture
des ouies fous fa forme d’une fente verticale, qui
admettroit à peine l’introduction du petit doigt.
La couleur générale de fon corps en-deffus , eft
un gris taché de brun rouffâtre; en-deflous il eft
d un blanc-jaune comme les épines. Toutes-les
nageoires font jaunes. On voit de chaque côté
trois taches noires , rondes, de la grandeur d’un
denier ou de l’ongle, dont une au-deflùs ,& l’autre
au-deflous des nageoires péétorales, & une auprès
de la queue 1 il y en a aufli douze ou quinze plus
petites fous chaque oeil & foiis les côtés des mâchoires
inférieures.
Moeurs. L atinga a la faculté de s’enfler comme une
outre ou comme un ballon, lorfqu’il eft pourfuivi
par quelque ennemi; alors fes épines dorfales fontbé-
riflees & lui fervent de défenfe. Il eft commun dans
les eaux douces des rivières du Bréfil. On lemànge.
Remarques. L’atinga fait, comme l’on v o it , tin
genre particulier de poiflon dans la famille de ceux
A TL
! quon appelle communément coffres ou lunes de
mer, à caufe de la propriété qu’ils ont de s’enfler
à volonté. Le nom de diodon , que M. Linné lui
donne, lui convient en ce qu’en effet il n’a que
deux dents, une à chaque mâchoire ; mais quatre
autres genres de poiffons de cette famille ont le
meme cara&ère ; ainfi ce nom n’eft plus générique
& peut induire en erreur : il doit donc être abandonné
, ou bien il ne peut fervir qu’à défigner une
petite fe&ion de quatre genres dans cette famille.
M. Linné fait une autre confufion que les voyageurs
ne lui pardonneront pas , c’eftde réunir avec
Y atinga, comme variétés , celui du Sénégal qu’il
appelloit autrefois , d’après Artedi, diodon, reticu- •
latus, fubrotundus aculeis triquetris, dans fon Syjlema
naturce, édition 10e. page 3 34 y n°. 2. &C celui des
Indes figuré par Seba dans fon Thcfaurus, volume I I I ,
plan. X X I I I , 72°. / 6* 2 , & qu’il défignoit fous le
nom de diodon echinatus , fubrotundus , aculeis bajù
triquetris , dans fon Syjlema naturce, édition 10e. page
33$ » font trois efpeces fort différentes d’un
même genre. ( M. A d a n so n . )
A T 1SIS & A f ISO , {GéogrJ) rivières d’Italie , au
pays des Infubriens : leurs noms modernes font
YAdige & la Tofa ; & leurs embouchures à toutes
deux font dans le lac Majeur. C’eft vers l’une de ces
deux, rivières què les Cimbres furent défaits par
Marius. ( C. A . )
ATITLAN , {Géogr.) lac de l’Amérique, dans la
nouvelle Efpagne, au gouvernement de Guatimala,
dans le pays des Choutales. Il a environ dix lieues
de tour. ( C. A .)
I ATLANTIA , (Gèqgr.) nom de cette partie, de
l’Ethiopie qu’habitoient les Atlantes. C’étoient, fui-
vant Hérodote , des peuples finguliers. On croit
aujourd’hui que ce font les mêmes que les habitans
du royaume de Bournou , en Nigritie. {C.A .)
ATLAS, {Hijl. Mythol. Géogr.) roi de Mauritanie,
fut regardé comme le fils de Neptune, parce qu’il
fut le. premier qui mit une flotte en mer. L’art de
la navigation exige le fecours de l’aftronomie , ce
fut ce qui le détermina à cultiver cette fcience dont
il étendit lès limites. On le regarde comme l’invem
teur de l’aftronomie, parce qu’il fut peut-être le
premier qui en introduifit la connoiflance en Mauritanie
j.c’eft de-là qu’eft venu la fable qui le peint
portant le ciel fur fes épaules. Nous apprenons de
Diodore que ce prince fut le maître d’Hercule, qui
porta dans la Grece la connoiflance de la fphere &
de l’aftronomie ; comme les fables ne font que des
vérités défigurées par ceux qui veulent les embellir,
on peut en conclure que l’aftronomie, la géographie
& la navigation, n’ont été cultivées que par les
anciens Maures, & que les ancêtres de ces peuples
abrutis dans l’ignorance ont été les inftituteurs des
nations. Ce prince faifoit fa réfidence fur une montagne
qui porte encore aujourd’hui fon nom. C’eft
une chaîne de montagnes qui fépare des pays incultes
des pays fertiles. Quoique les poërës aient
débité que fon fommet fe perd dans les d e u x , il
n’eft pas comparable en hauteur ni aux Alpes, ni
à l’Apennin , qui ne font que des collines elles-
mêmes, fi on les compare aux montagnes du nouveau
monde. La hauteur perpendiculaire de VAtlas
eft depuis quatre cens jufqu’à fix cens verges. La
pente en eft douce, & quoiqu’il foit hériffé de rochers
, l’on y trouve des terreins extrêmement fertiles
, où croiflent quantité d-arbres fruitiers , qui
fourniffent des fubfiftances aux habitans de quelques
villages indigens. Ce mont fameux a beaucoup exercé
les poètes qui en ont exalté les merveilles. Les voyageurs
n’y découvrent aucuns veftiges de ces antiques
merveilles, qui en faifoient le plus délicieux pays de
la terre. Des bê{es farouches y difputentleur pâture
A T O
%ùx ' malheureux habitans, & le jardin des Hefpé-
■ rides eft couvert de fables arides, où l’on ne recueille
ni or ni fruits. (T—jv.)
ATLISCA, (Gcogr.-) vallée çônfidérafile de l’Amérique
feptentrionale, dans la province deTlafcalà,
au Mexique. On y recueille du froment en abondance.
{C. A .) .
. ATMEIÖAN, {Topdgr.) belle place de Conftanti-
no.plê I où l’on exerce les 'chevaux, du grand feigneur
& ceux , des fpahis ; c’eft l’hippodrome des Grecs.
Il y a fur cette place un beau ferrail, bâti par le
fameux Ibrahim Bacha. Il ne faut pas confondre
l’Atmeidan avec l’Etmeidan & l’Okmeidan.; ce font
trois places différentes à Conftantinople. {G. A.)
ATONIE de la matrice. {Médecj La ftruôur.e particuliere
de la matrice {Voyet^ M a t r i c e Diets raif.
des Sciences;, &c. ) , & les fondions auxquelles ce vïf-
cere eft deftiné , rendent bien important le ton
des fibres qui le compofent./ Il faut que ces fibres
puiffent fe - prêter à une extenfion proportionnée
au développement, & à l’expanfion que dans différentes
circonftahces cet organe doit fupporter. Il
faut encore que ces mêmes fibres puiffent réagir,
fe replier fur elles-mêmes , & réduire la matrice
à-peu-près au même volume qu’elle avoit auparavant.
s-
Si la rigidité de ces fibres s’Opppfe à l’extenfion, la
flérilité en eft un effet néçeffaire ( Voye^ St é r i l i t é ,
Dicl. raif. des Sciences, &c. ) , & il en réfulte plufieurs
autres maladies, telles que des pertes en rouge & en
blanc(^. F l e u r s Bl a n c h e s , P e r t e s , Dicl.raif. des
Sciences, &c.). Leur trop grande du&ilité les expofe
à .un relâchement qui rend la circulation difficile
dans ce vifeere , & y fav.orife des engorgemens
vicieux. Leur Hiftenfion exceflive les réduit à une
atonie plus, dangereufe encore.
Cette atonie a lieu dans les groflefles , Iqrfque
deux ou plufieurs enfans font renfermés dans la
matrice , ou lorfque Penfant dont la femme eft groffe
è f d’un volume difprôportionné à la capacité de ce
vïlcere, ou que les eaux par leur abondance né-
ceflitent un développement extraordinaire. L’atonie
qui en réfulte n’eft d’aucune conféquence tant que
dure la groffeffe ; elle peut caufer la mort des femmes
les mieux portantes, fi elle fubfifte après l’accouchement.
Dès que le placenta s’ eft détaché des parois de
la matrice , les vaiffeaux fanguins qui, pendant le
cours de la groffeffe, s’étoient remplis de fang, fe
dégorgent , il furvient une perte rouge que le ré-
treciflement du calibre des vaiffeaux , opéré par
le refferrement de la matrice, diminue infenfible-
ment, & qui , prenant fucceflivement différentes
nuances, fe termine par une perte en blanc. Voyeç
A c g o u c h e m e n t , L o c h i e s , Dicl. raif. & Suppl.
C’eft par le jeu des fibres mufculaires & merri-
brarieufes de ce vifeere, que s’opère cette diminution
du diametre des vaiffeaux. Si la perte de leur
ton les rend inaélives, les vaiffeaux relient béans,
l’évacuàtion fanguine devient fi confidérable, que la
mort des àccouchées eft inévitable , pour peu que
cet état dure ; fouvent même elle arrive dans le
quart-d’heure après l’accouchement, &une foibleffe
éxeeflive en eft du moins une fuite néceffaire.
L’expérience la plus confiante prouve la réalité
de cet effet de Yatonie de la matrice. Cette caufe a
été méconnue dans les fiecles derniers. Mauriceau
6c la Motte , célébrés accoucheurs du dix-feptieme
fiecle , témoins de la mort de plufieurs femmes,
à là fuite de leurs accouchemens , par dès pertes
immodérées, attribuoient ces pertes à des càules
fiierveilleufes qu’il étoit impoflible de reconnoître;
prévenus de cette idée , ils ne fe font pas même
occupés des moyens de parer à de fi funeftes
AT O 679
actiderfs, foit en prévenant les pèrtes , foit en les
arrêtant.
, Ruifch,, par fa découverte des fibres mufculaires
utérines {de novo uterirhufeulo) reconnues par Roe-
derer ( Elem. art. objletricice) , nous a mis fur la voie
qui devoit nous conduire. Hoffman (<le ignorât d ute-
ri ftruclurâi) , par fes. remarques fur le mouvement
alternatif Ôt héterochrone du fond, de, la matrice
& de fon col ; M. de Haller, par fes expériences
relatives à l’irritabilité des fibres ( Traité de l'irrita-
bilité) , n:olis ont fait preffentir les fecours qu’eii
pareilles circonftances pn poùvoit retirer de l’orga-
nifation de la matrice ; & M. Lçvret {Obferv. fur Us
accouchemens , tome IL) nous fait reconnoître ce qui
•pouy oit remplir les indications que préfente Y atonie
de ce vifeere. Rien de mieux rai.fonné & de. plus
judicieux que les çonfeils, donnés, à ce fujet par ce,
favant & célébré accoucheur. Ç’eft d’après lui que
j’indiquerai ici & ce qu’il faut-faire lorfqu’on a Ueù
de redouter cette atonie, & les rèflources à employer
pour en diminuer les effets quand on n’a pù
la prévenir.
Je ne m’aftreindrai pas cependant à fuivre exclit-
fivement Ce que confeille M. Levret ; & le traitement
que je vais décrire fera encore dirigé d’après
les oblervâtions de Smellie {tome II. ) & d’après les
lumières que j’ai acquifes fur cet objet, foit par mes
converfations avec mon amij M.Enaux, maître en
chirurgie de là ville où je pratique la médecine ,
foit par les faits qui fe font paffés.fous mes yeux.
La trop grande duûilité des fibres peut donner
lieu à Y atonie de la matrice par la facilité avec laquelle,,
en pareilles circonftances > elles peuvent
être diftendues.
Toutes les'fois'donc que le tempérament lâche
des femmes , telles que les blondes, & que l’infil-
traûion féreufe , ou unépuifement des- forces, auront
difpofé les fibres à une grande dùâilité , on
fera dans le cas de s’attendre à Y atonie de la matrice.
Le volume excefîif du ventre, fans autre caufe
apparente que la groffeffe , engagera encore à la
prévoir, même dans des femmes bien faines & bien
vigoureufes.
, Alors pour prévenir cette atonie, M, Levret confeille
de forcer la matrice à fe contrarier, avant
que le décollement du placenta n’ait riéceflité une
perte ronge. Il veut en conféquence, lorfque l’acr
couchement fe prépare, qu’on perce les .membranes
de bonne heure pour favorifer l’écoulement des
eaux , afin que la matrice, ceflant d’être aufli distendue
qu’elle l’étoit, fe refferre peu-à-peu, tandis
la préfence de. l’enfant s’oppofe à fon affaiffement,
& que- le placenta n’étant, point encore décollé, il
n’y a point de perte à craindre.
. Mais fouvent après l’écoulement d’une partie dés
eaux , la tête s’appuie fur l’orifice de la matrice, &
Forme obftacle à la fortie du refte. Leur évacuation
n’eft point aflez confidérable pour produire l’effet
que M* Levret attendoit du déchirement dès membranes.
C’eft une remarque de M. Enaux, que l’expérience
l’a mis dans le cas de faire, & qui l’engage
à regarder comme effentiel de repouffer de tems
en tems la tête de l’enfant à l’aide d’un doigt introduit
à travers l’orifice de la. matrice. Il faut faire
cette manoeuvre avant que la tête foit defeendue
dans le petit baflîn, & dans l’intermiflion des douleurs.
On doit la continuer jufqu’à ce, que la diminution
du volume du ventre & là çeffation de l’écoulement
des eaux aient, donné lieu de croire
qu’elles font entièrement évacuées.
L’on n’eft pas toujours aflez heureux pour avoir
le tems de recourir à- ce moyen : fouvent l’accouchement
eft fi précipité, que l’accoucheur, qui fait