divifé en deux ftigmates demi-cylindriques veloutés
fur leur face intérieure.
L ’ovaire , .pendant que la fleur eft épanouie , ne
paroît au-deffus de la fleur que comme une .portion
du calice fous la forme d’un hémifphere d’une demi-
ligne au plus de diamètre ; mais en mûriflant par la
fuite, il devient un baie ovoïde de cinq lignes de
longueur fur une largeur moindre de moitié , d’un
verd foncé d’abord, enfuite plus clair 6c jaunâtre ,
à chair blanchâtre, fucculente, partagée intérieurement
en deux loges qui contiennent communément
chacune deux graines blanchâtres, triangulaires, Ion*
gués de quatre lignes, une fois moins larges, à deux
côtés plans 6c un convexe, attachées par le bas au
fond du fruit. Quelquefois il avorte une de ces loges,
& quelquefois aufli une, deux & même jufqu’à trois
de leurs graines ; de forte que fouvent on n’en rencontre
qu’une ou deux dans chaque fruit ; alors ces
graines grofliffent aux dépens des flics de celles qui
font avortées , prennent plus de grandeur, & une
forme différente : elles deviennent ovoïdes, arrondies
dans tout leur contour.
Culture. Le bem-fchetti croît au Malabar dans les
terreins graveleux 6c pierreux. II fleurit pour l’ordinaire
dès la première année qu’on l’a femé, 6c continue
-ainfi tous les ans.
Qualités. Ses feuilles ont une faveur amere af-
tringente. Ses fleurs font fans odeur. Ses fruits ont
une faveur douçâtre farineufe.
• Ufages. Ses baies fe mangent. On pile cette plante
& on en fait boire la décoftion avec le cumin pour
difliper -les pullules qui naiffent dans le nombril. Le
fuc exprimé de fes fleurs s’introduit dans les narines
pour difliper les douleurs de la rêre.
- Remarques. Quoique les Gentils Indiens ornent
les temples de leur dieu Ixora avec les fleurs du
bem-fchetti, ce n’eft pas une raifon fuflifante pour au-
torifer M. Linné à ôter à cet arbriffeau fon nom de
bem-fckettipour lui fubftituer celui de leur dieu Ixora ;
«tu moins fommes-nous forcés d’avouer que nous ne
voyons point dans ce changement l’effet d’un rai-
fbnnement bien conféquent.
Àu relie, le bem-fchetti eft une efpece du fcfletti
qui forme un genre particulier de plante qui fe range
naturellement dans la famille des aparines comme
le café, mais dans la fection de celles de ces plantes
qui ont pour l’ordinaire plus de deux graines dans
chaque fruit. Voye^ nos Familles des plantes publiées
en 1763 volume I I , pqg. iqC. ( M. A n a n so n . )
BEM-TAMARA, f. f. ( Hiß. nat. Botanique. )
. plante aquatique du Malabar affez bien gravée,
quoique fans détails , fous ce nom , par Van-Rheede
dans fon Hortus Malabaricus, volume I I , page 61,
planche X X X I . Jean Commelin, dans fes notes fur
cet ouvrage , l’appelle nymphette ajfinis Malabarica
folio & flore amplo , fore cahdido. M. Linné l’appel-
loit en 1753 dans fon Species Plantarum, page 5n ,
nympheea 4 nelumbo foliis undïque integris ; & dans fa
demiere édition du Syflema naturce imprimé en 1767,
il l’appelle ( page 3C1. ) nympheea 4 nelumbo, foliis
pettaùs , undique integris.
Cètte plante a d’abord l’apparence d’un nénuphar.
Sa racine forme une efpece’de tubercule hémifphé-
rique de deux pouces environ de diamètre, blanchâtre
, produifant en-deffus quantité de fibres blanches,
longues de deux pouces, & une‘efpece de tige
rampante horizontalement de la grofleur du doigt,
cylindrique, blanche ; liffe, longue de fept pouces,
qui produit à fon extrémité un lemblable tubercule
d’oît fort Une pareille couronne de racines & uné
fige femblable rampante, qui produit à la même
diftance un autre tubercule & ainfi de fuite, de
maniéré que la terre en eft couverte en peu de-terns.
Ce tubercule eft quelquefois double, quelquefois
triple.
De chaque tubercule s’élève une feuille pavoifée
ou en parafol, portée fur un pédicule cylindrique ,
de quatre lignes environ de diamètre, fur quatre à
éinq pieds de longueur , fuivant la profondeur de
1 eau qu’il domine toujours d’un pied environ. Ce
pédicule eft verd, ridé , hériffé de poils rudes, pi-
quans, fongueux intérieurement, & percé d’umbout
à l’autre de fix à huit cavités dont une centrale, qui
font remplis d’une liqueur blanche 6c épaiffe comme
du lait de vache , qui, lorfqu’on les caffe, s’épaiflït
& fe tire en fils blancs 6c fermes, femblables à ceux
des toiles d’araignées. La feuille qui furmonte chaque
pédicule eft orbiculaire ou à-peu-près , de 2 4
pouces de largeur, moins longue d’un douzième,
entière, molle, épaiffe, légèrement ondée fur fes
bords , un peu concave , en entonnoir en-deffus,
verd de pré terne changeant en bleuâtre , ridée &
velue comme une toifon, verd-claire en-deffous où
elle eft attachée à-peu-près vers fon centre, comme
en parafol, fur fon pédicule d’où partent 21 à 22
côtes, comme autant de rayons verd-cïairs , lui-
fans, qui fe; fourchent deux fois en deux ramifications
, 6c qui font creux au-dedans , de maniéré que
leurs cavités correfpondent & communiquent à cel-
les de leur pédicule. Cette feuille, avant fon développement
, eft roulée en-dedans fur les deux côtés,
obliquement couchée fur fon pédicule, 6c d’un brun
luifant extérieurement.
La tige qui porte les fleurs fort folitairement de
chaque tubercule des racines à coté d’une des feuilles
au pédicule defquelles elle reflemble entièrement,
tant au-dehors qu’au-dedâns , à l’exception qu’elle
eft d’un tiers plus haute, ayant fix pieds de longueur.
Elle porte à fon fommet un feule fleur hermaphrodite
, qui, avant fon développement, forme
un bouton ovoïde, pointu d’abord, long de deux pouces
6c une fois moins large, enfuite fphéroïde, pointu
de trois pouces à trois pouces 6c demi, verdâtre.
Cette fleur eftpofée entièrement fur l’ovaire, non
pas à fa partie fupérieure, mais autour de fa partie
inférieure, & lorfqu’elle eft ouverte, elle repréfente
une efpece de tulipe ou de laurier tulipier, pu de
fleur de nénuphar blanche , de huit pouces environ
de diamètre. Elle confifte en un calice coloré de
trente feuilles environ, difpofées fur huit rangs de
quatre chacun, elliptiques , pointues , longues de
quatre pouces, une fois moins larges, èpaiffes ,
ftriées de nervures longitudinales, caduques. Cenr
cinquante étamines fix fois plus courtès que ces
feuilles colorées 6c contiguës à elles, fe répandent
en rond autour de la bafe de cet ovaire, 6c different
fort peu de celles du nénuphar : elles ont les filets
jaunes & les anthères blanches ; 6c font d’autant plus
menues, qu’elles approchent plus du centre de la
fleur; les filets mêmes des anthères les plus voifines
du calice s’élargiffentde maniéré qu’elles reffemblent
a des pétales échancrés dont les bords portent les
anthères.
L’ovaire ne reflemble d'abord, dans fon origine,"
qu’à un cylindre fort court, tronqué en-deffus,
creufé de vingt petites foffettes , & couronné tout
autour de vingt ftigmates rayonnans comme autant
de petites côtes élevées fur fes bords feulement ;
mais, en mûriflant, il devient un fruit ouvert ou
un réceptacle conique renverfé, fongueux, blanc-
jàunâtre, fec, de quatre à cinq pouces de diamètre ,'
tronqué en-deflus, creufé d’environ vingt fpffettes
Ovoïdes, verticales, d’un pouce environ de profondeur,
dans chacun defquels eft enfoncée entièrement
une graine en offelet ovoïde, de dix lignes environ
de longueur, une fois moins large , d’abord blanc ,
enfuite. brun-noir, terminé en haut par.une petite
pointe,
pointe j & attaché verticalement par fon extrémité
inférieure. Chaque ôffelët contient une -amande ,
blanche, charnue, imitant célle d’un gland de chêne
qui s’ouvre en deux lobes ou cotylédons, au centre
defquels on trouve la plume qui eft une petite feuille
v erte, pliée à fon extrémité vers le bas , 6c d’une
faveur amere.
Culture. Le bem-tamara croit dans'les étangs & les
marais d’eau douce dans: toute l’Inde.
Qualités. Ses fleurs ont une odeur forte d’anis 6c
de cannelle, fur-tout dans leurs étamines. Ses graines
ont une faveur aqueufe, douce, excépté dans fa
feuille féminale , verte , qui eft très-amere.
Ufages. Van-Rheede ne dit pas fi fes graines fe
mangent, mais il y a apparence qu’on les mange
comme celles du tamara.
Le tubercule dë fes racines * fe pile pour en
faire, avec le beurre, un onguent qui corrige tous
les vices des yeux. Le même onguent, uni au gin-
gembe ,& à la coriandre, s’applique avec fuccès fur
les hémorrhoïdès.
Remarques. M. Linné a confondu fous le même
nom le bem-tamara 6c le tamara du Malabar ; mais
nous regardons ces deux plantes comme deux efpe-
c e s , d’après Van-Rheede qui remarque fort bien que
le tamara eft plus grand & fans épines, qu’il a les
fleurs rouges ou couleur de rofe, 6c beaucoup d’autres
différences que nous détaillerons à l’article de
cette plante.
Il y à de fi grandes différences entre les fruits
ouverts du bem-tamara, 6c entre les capfules f e r mées
du nénuphar, nymphéa, qu’on ne peut s’empêcher
d’en faire deux genres diftin&s, au lieu de
les confondre avec le nénuphar, comme ont fait
iTournefort, M. Linné & les autres botaniftes.
oye£ nos Familles des plantes, volume I f page j€ .
ÿ M. A d a n Son. )
* § B e n a c h u s , (Géogr.') . . . life^ B e n a c u s , I
fans h.
BENADAD , fils du fruit, ( Hifl. facrèe. )^roi de
Sy r ie , fit alliance avec Aza , roi de Juda, & lui
donna du fecours contre Baafa , roi d’Ifraël, qu’il
obligea d’accoürir pour défendre fon propre pays
contre les incurfions de l’ennemi, & d’abandonner
Rama qu’il faifoit fortifier. Oh croit que ce Benadad
étoit fils d’Adad , qui fe fouleva contre Salomon,
à la fin du régné de ce prince. (+ )
B e n a d a d , (Hifl. facrée.') fils 6c fucceffeur du
précédent » déclara la guerre à Achab, roi d’Ifraël,
6c vint aflïéger Samarie. Achab , après l’avoir contraint
de lever le fiege, le défit encore l’année fui-
Vante , & lui tua cent mille hommes. Benadad,
affoibli par ces pertes , eut recours à la clémence
du vainqueur, qui fit la paix avec lui, 6c le renvoya
contre l’ordre de Dieu. Achab eut fujet de fe repentir
de fa trop grande facilité; car Benadad ayant
repris les armes, le tua dans une bataille. Après
quelques autres expéditions , le roi de Syrie étant
tombé malade, 6c lâchant qu’Elifée étoit à Damas,
lui envoya demander par Hazaël, s’il releveroit de
fa maladie : le prophète prédit à ce dernier qu’il
feroit roi , 6c qu’il feroit de grands maux aux
Ifraëlites. Hazaël de retour affura Benadad qu’il
guériroit de fa maladie ; mais le lendemain il l’étrangla
, 6c fe fit déclarer ro i, l’an du monde 2120.
<+). H ü
B e n a d a d , (Hifl.facrèe.") troifieme roi de Syrie,
fils de Hazaël, fut vaincu plufieurs fois par Joas,
roi d’Ifraël, qui recouvra fur lui tout ce .que Hazaël
avoit pris aux Ifraëlites; Ibid. 13. (+)
BENCOOLEN, (Gèogr.) ville 6c fort de l’ifle de
Sumatra, en Afie , fur la côte qui regarde le fud-
•bueft. C’eft un des établiffemens de la compagnie
des Indes orientales d’Angleterre. Le poivre en eft
Tome /, 4
Bobjet principal ; il abonde dans cet endroit & tout
à la ronde : les habitans du pays le cultivent 6c le
vendent avec beaucoup d’emprefl'ement : ils ont peu
d’autres productions dont ils puiffent trafiquer ; les
bois cependant y croiflent, dit-on, aufli en quantité
luperflue ; nombre de montagnes qui les environ*
nent en font couvertes ; mais comme on n’y bâtit
qu’en bois , & même fur pilotis , à caufe de l’hu-
; “ midl.té du terrein , il arrive que cette matière fe
; conlpmme à-peu-près toute dans le pays. On y
; remarque aufli, comme chofe liée avec la nature du
lieu, que le métier de charpentier eft à-peu-près le
| r feul que l’on y exerce , 6c que l’on n’y connoît
guere entr’autres que de nom ceux de ferrurier &
de maréchal. On y refpire au refte un air très-
épais , fréquemment agité par les orages , Ôc^rifte-
ment obfcurci par la fùmee de plufieurs volcans
voifins. (D . G.)
* § BENDA , (Géogr.) ville de la Macédoine, appartenant
aux Turcs. Çette ville étoit dans l’Albanie ,
mais il y a long-tems qu’elle ne fubfifte plus. Foyer
la Ma rtiniere. Lettres fur l'Encyclopédie.
^ BENDARLl, f. m. (Hifl. nat. Botaniq.) plante de
la famille des fougères , très-bien gravée , quoique
fans détails, fous le .nom Malabare, maretta-mala
maravdra , par Van-Rheede , dans fon Hortus Ma-.
■ labaricus , volume X I I , page S j , planche X X IX .
Petiver a donné la même figure, fous le nom de
filix Malabarica , dans fon Gaqofilacium , partie II/ ,
planche L1I I , n°. 12. M. Linné l’a appellée , dans
fon Syflema natures , édition /z , de 1yGy, page €85 ^
acroflichum 3 heterophyllum.,, frondibus integerrimis ,
glabris -, petiolatis, Jlerilibus , fubrotundïs, fertilibus ,
linearibus : 6c il en a publié Une figure incomplette
6c affez médiocre dans lès Amcenitates academicte j
vol. I , planche II.
C ’eft une herbe vivace, toujours verte, rampant«
fur les arbres , fur lefquels elle prend naiflance ,
qu’elle ne quitte jamais, 6c avec lefquels elle meurt,
les environnant découvrant de tous côtés, . fe prolongeant
par un bout pendant qu’elle meurt par
l’autre bout. „
Sa tige a un ou deux pieds au plus de longueur.
Elle eft cylindrique , menue', d’un tiers de ligne à
une demi-ligne au plus de diamètre, ramifiée à des
diftances de trois à quatre pouces , en plufieurs
branches alternes , longues de deux à quatre pouces,
verd-claires, velues, luifantes, & brun-rouffes
lorfqu’elles font vieilles , recouvertes d’une peau
membraneufe qu’on ne peut en ôter, 6c jettant.dans
toute leur longueur en-deffous nombre de petites
racines fibreufes , capillaires , brunes, longues de
tfois à fix lignes, ramifiées en trois à fix branches
alternes.
La tige & les branches font couvertes de feuilles
alternes , placées à des diftances de fix à huit lignes
les unëS'dès autres , & ouvertes fous un angle de
45 dégrés au plus d’ouverture. Elles font elliptiques
, longues d’un pouce à un pouce & demi au
plus, de moitié à une fois moins larges,, très-ob-
tufes, arrondies à leur extrémité fupérieure, poinr
tues 6c prolongées à leur Origine où elles font
attachées fans pédicule aux branches, charnues ,
épaiffes , pleines de fuc qu’elles rendent lorfqu’on
les caffe , velues ,- brunes pendant leur jeuneffe ,
enfuite vertes., liffes & luifanres.--
Les fleurs de cette plante ne font pas placées
fous lés feuilles, comme dansda plupart des autres
plantes de la famille des fougères , elles font pofées
fous d’autres feuilles différentes de celles des tiges,-
qui fortent folitairement à côté des feuilles pu an
nombre dë deux à trois au bout des branches ; ces
feuilles à fleurs font longues de deux à deux pouces
6c demi, environ douze fois moins larges, une à
S S s s s