
 
        
         
		;aVoit publié-dès l’année  1750 une affefc bonne figure  
 •-de Ton bec,  fous le nom à'oifeau des  Terres-Neuvcs,  
 ^ans fon  tiijloire naturelle  des oifeaux,  pag.  184,  &C  
 fous celui cl oifeau aquatique apporté des Terres-Neuves,  
 portraits à 'oifeaux, pag. 40. M. Briffon l’appelle toucan  
 verd, tucana fupernè obfcurè-viridis, inferne fulphurea , 
 -capite, gutture 6*  collo nigrisç dorfo infimo, uropygio , 
 =tectricibus  caudce fuperioribus,  <5*  tceniâ  tranfvcifa  in  
 ventre  coccineis ;  rectricibus fupernè  obfcurè ,  inferne  
 •dilutè  viridihus. . . .   tucana  Brajilienfis  viridis ,  &   il  
 en  donne  une  bonne  figuré  dans  fon  Ornithologie,  
 ■ vol. IV , pag. 426',  720.^9 ,  pl. X X X I I I , fig. 2. 
 Cet oifeau eft un peu plus gros qu’un fort merle ;  
 il a  feize pouces &  demi de longueur du bout  du beç  
 jufqu’à  celui  de  la  queue,  treize  pouces  &   demi  
 jufqu’au bout  des ongles,  &  deux pouces deux tiers  
 d’épaiffeur  aux  épaules.  Son  bec  a  quatre  pouces  
 deux lignes &  demie de longueur depuis fon extrémité  
 jufqu’aux  coins  de  la bouché,  &   feize  lignes  d’é-  
 .paiffeur,  c’eft-à-dire,  de profondeur à fon  origine»  
 Sa queue fix pouces un quart,  fon pied  feize lignes  
 Zc  demie, fon doigt  anterieur  le  plus long  dix-fept  
 lignes &  demie. Ses ailes, lorfqu’elles font étendues,  
 ont dix-fept pouces de v o l ,  &  pliées,  elles n’atteignent  
 guere au-delà du croupion ou de l’origine de la  
 queue. 
 Varacari  a  la  tête  petite,  comprimée ;  le  cou  
 'médiocrement  long,  les ailes &  les pieds courts,  la  
 queue  longue,  arrondie  au bout.,  compofée de dix  
 plumes roides, rondes,  dont les intermédiaires font  
 les plus longues. Le  bec eft  extrêmement grand,  de  
 la groffeur de la tête, de forme conique,  très-alongé,  
 comprimé  par  les  côtés,  arqué  ou  courbé  légèrement  
 en  bas  vers  fôn  ëxtrémité,  creux  intérieurement  
 ,  plus léger qu’une éponge,  dentelé fur prefque  
 toute la longueur des deux demi-becs,  dont le fupé*-  
 rieur eft une  fois plus profond que l’inférieur &  plus  
 alongé.  Sa langue eft  longue de  trois pouces,  très-  
 mince,  très-légere,  noire ,  ornée  des  deux  côtés  
 de  barbes-, comme  une  plume.  Ses  doigts  font  au  
 nombre de quatre,  diftinfts  ou  féparés  jufqu’à  leur  
 origine,  fans aucune membrane, &  difpofés de maniéré  
 que deux font  tournés en  devant &   deux  en  
 arriéré,  comme  dans  k   perroquet.  Ses  yeux  font  
 grands,  à  prunelle noire,   entourée d’un  iris jaune.  
 Les  narines  font  nues,  rondes,  placées  à  l’origine  
 du demi-bec fupérieur. 
 Le  v e rd ,  le  jaune,  le  rouge  &   le  noir  font  les  
 quatre  couleurs  dominantes  qui  parent  cet  oifeau.  
 Sa tête, fa gorge &  fon cou fon noirs ;  fon  dos,  fes  
 ailes,  fa  queue,  fes  euiffes  &  fes  pieds  d’un verd-  
 obfcur &  noirâtre,  à-peu-près comme dans nombre  
 de poiffons ;  fon ventre jaune,  tacheté de verd vers  
 le croupion,  &  traverfé à  fon milieu par  une bande  
 couleur  de  fang,  large  d’un  bon  travers  de  doigt.  
 Le croupion en-deffus eft auffi couleur de fang, ainfi  
 qu’une tache qui entoure les yeux, mais qui eft iflus  
 obfcure,  &  qui tire un peu fur le marron. Le delîous  
 de la queue &  des ailes eft d’un verd-clair ou cendré-  
 verd.  Ses ongles font noirs comme fon bec,  qui -n’a  
 de  blanc  que  les  côtés  du  demi-bec  fupérieur,  &   
 une ligne anguleule  qui indique fa féparation d’avec  
 la  tête. 
 Moeurs.  Cet  oifeau  eft  commun  au  Bréfil  &   
 à  Cayenne.  Son  cri  ordinaire.eft  aigu,  fans  être  
 très-bruyant :  il  femble prononcer  le  mot  aracari,  
 par  lequel les habitans  ont coutume de  le  défigner.  
 (  M. A  D A N  SON . ) 
 ARACHNÉ,  ( Myth. )  fille  d’Idmon,  de  la  ville  
 de  Colophon,  difputa  à Minerve  la  gloire  de  travailler  
 mieux qu’elle  en toile &  en tapifferie. Le défi  
 fut accepté ;  &  la  déeffè voyant que l’ouvrage de la  
 rivale étoit d’une beauté achevée, lui jetta fa navette  
 à la tête,   ce qui chagrina Arachné au  point qu’elle fe 
 pèndit  de  défefpoir;  &   les  dieux\  par  pitié,  la  
 changèrent  en  araignée.  Le  travail  de  l’araignée  a   
 probablement donné lieu à cette fable.  ( + ) 
 ARACHOSIEokA racho tis , f  Géogr.)  contrée  
 d’Alie dont parlent  les  anciens  géographes. Sa Capitale  
 étoit Alexandreïopoïis : onia plaçoit entre l’Inde  
 &   la Perfe. On croit  que  c’eft  aujourd'hui  le  pays  
 connu fous  le  nom moderne  de Hdican,  aux  frontières  
 du  Candahar.  ( C. A . ) 
 *  §   ARADUS,  ( Géogr.)   On  confond  dans  cet  
 article du Dict.raif.des Sciences, &c. Antaradus, aujourd’hui  
 Tortofe,  avec Orthofias.  C’étoient deux  
 évêchés  djftinâs. Lettres fur C Encyclopédie. 
 ARÆ  P H  ILE NO RUM,  (  Géogr. Hifioire. ) lieu  
 d’Afrique, non  loin  de  la  mer  Méditerranée,  au  
 bout de la Cyrrhénaïque ,  &  aux confins de  la province  
 Tripolitaine.  Les  François  le  nomment  le  
 Port-de-Sable.  Sallufte  en  donne  l’origine  dans  fa  
 digreflion fur la guerre de Carthage contre Cyrrhene.  
 C’eft  un  des  monumens  les  plus  frappans  de  l’en-  
 thoufiafme  auquel  ait pu porter  jadis l’amour de la  
 patrie. D eux freres Carthaginois , nommés Philenes,  
 qui  avoient  été  choifis  pour  fixer  les  bornes  du  
 territoire  de  Carthage,  aimèrent  mieux  fe  laiffer  
 enterrer  vifs  en  cet  endroit  par  les  Cyrrhenéens  
 que  de  reculer  en  arriéré.  En  mémoire  d’un  tel  
 facrifice,  leurs  compatriotes  firent  élever  deux  
 autels fur  leur tombeau,  &   on  y   bâtit  enfuite  un  
 petit bourg,  qui a toujours confervé le nom  d'Aroe  
 Pkilenorum.  ( C. A.') 
 §   ARAIGNÉE, ( Hijl‘ nat. Zoologie. Infectologie.j   
 Les  fentimens  ont varié fur  la  génération  des araignées. 
  Quelques naturalises ont  cru  qu’ellès  étaient  
 androgynes  ou hermaphrodites ;  mais  la  diverfité  des  
 fexes eft bien  marquée :  la  femelle, comme  parmi  
 tous les  infeftes, eft bien plus  grande que  le mâle  ,  
 &   la  difproportion  eft telle dàns quelques efpeces ,   
 que M. Homberg a trouvé qu’il falloit cinq à fix araignées  
 mâles  des  jardins,  pour  égaler  le  poids d’une  
 femelle.  Il  y   a  encore  quelques  autres  carafteres  
 qui  les  diftinguent.  Lifter,  qui  avoit  obfervé  au  
 bout  des  antennes  des  mâles  ,   les  boutons  qui  
 manquent  aux  femelles,  kvôit  foupçonné  que  ce  
 ' pouvôit être les organes de la génération  :  ce  foup-  
 çon paroit confirmé par les  ôbfervâtions  intéreffan-  
 tes  qu’a faites M» Lyonnet  fur  l’acèouplenient  des  
 araignées dè  jardin  ,  &   qu’a  répétées M»  Geoffroi.  
 Voici ce que ces naturaliftes ont  obfervé. Depuis le  
 commencement  d’oûobre jufqu’au  milieu ,  on  voit  
 fur les  toiles à réfeau  dans les  jardins, des araignées  
 femelles qui fe tiennent tranquilles la tête en bas vers  
 la milieu de  la toile 1  le  mâle va  &   vient  dans  les  
 environs;  il  s’avance doucement fur la toile , il s’approche  
 infenfiblement de  la  femelle,  qui  refte  toujours  
 dans  la  même  place,  &  lorfqu’il  en  eft  tout  
 près, il lui touche  légèrement  la patte avec l’extrémité  
 d’une des fiertnes &  recule auflî-tôt de quelques  
 pa s,  comme  s’il  avoit  peur :  quelquefois  elles  fe  
 laiflent  tomber  l’une &  l’autre avec précipitation &   
 demeurent  quelque tems fufpendues  à leurs  fils. Le  
 courage  enfuite  leur revient:  elles  s ’approchent  dè  
 nouveau &  répètent plufieurs fois le même mânege.  
 Pendant ce tems les boutonsdes antennes du mâle s’en-  
 tr’ouvent &  paroiffent humides : celui-ci devenu plus  
 hardi s’approche davantage &  porte vivement je bout  
 d’une  de  fes antennes  dans la fente qui eft au-devant  
 du ventre de la femelle &c fe retire aufli-tôt: un moment  
 après il fait la même chofe avec l’autre antenne,  
 &  ainfi  plufieurs  fois  alternativement»  Ces mouve-  
 mens font  fi  prompts  qu’on a  peine  à  appercevoir  
 autre  chofe qu’un  fimple  contaft :  cependant  en  y   
 regardant  de  fort  près,  on  découvre  un tubercule  
 charnu &   blanchâtre qui  fort  dans  ce  moment, du  
 bouton entr’ouveri de l’antenne,  &  qui y  rentre dès 
 que le mâle fe  retire.  Voye^  Tkéolog. des  Infect,  par  
 Lefler, tom.  I. pag.  184.  Geoffroi,  Hiß,  des Infect,  
 tojn. U. pag. 63 J. 
 Voilà des  amours  moins  furprenans par les  marques  
 de défiance mutuelle  bien affortie au  caraétere  
 ferocé  de  ces  infeétes,  que  par  la  façon finguliere  
 dont  s’opère  l’accouplement. Du  refte ,  c’eft  à  des  
 observations ultérieures à nous apprendre, s’il  n’y  a  
 point d’autre accouplement &  s’il s’opère de la même  
 maniéré dans  toutes  les  efpeces d’araignées ,  ce  que  
 l’analogie doit cependant faire préfumer. Les anciens  
 ont dit qu’elles s’accouplent à reculons, &  quelques  
 modernes  ont prétendu que c’eft ventre contre-ventre. 
  L’auteur d’un Mémoire fur les araignées aquatiques,  
 foupçonné  qu’un tuyau recourbé &  élaftique  qu’il a  
 obfervé  fous le ventre. des  mâles  de  cette  efpece  ,  
 pourroit  bien  être  l’organe  mafculin;  auquel  cas  
 l’accouplement fe feroit dans  cette  forte d'araignées  
 d’une  maniéré  bien  différente  de  celle  que  nous  
 avons  décrite.  ■ 
 Quoi qu’il en foit de  l’accouplement, les femelles  
 dépofent bientôt leurs  oeufs.  Ces  oeufs  fönt  nombreux,. 
 petits , ronds, luifans ,  couverts d’une  peau  
 molle &   tranfparente,  dont la  couleur  varie  félon  
 les  efpecës  : f  araignée  pour  les garantir  des  injures  
 de l’air &  des  atteintes des autres,  infectes,  les  raf-  
 iemble fous une enveloppe commune de foie en forme  
 de coque arrondie ou  ovale, dont le tiffu &  la forme  
 varient. L’araignée  domeftique &  celle des  trous  de  
 murs,  renferment  leurs  oeufs  dans  des  toiles  peu  
 différentes  de  celles  qu’elles  tendent  :  d’autres  en  
 font dont  le  tiffu  beaucoup  plus  fort  &   plus  ferré  
 leur donne  quelque rapport avec les cocons du  ver  
 à foie, &  a  fait naître à M.  Bon, préfident  de la  fo-  
 cieté royale de Montpellier, l’idée de les faire fervir à  
 nôtre ufage. Quelques araignées cachent leurs coques  
 en  terre  ou dans  des  troncs  d’arbres  :  d’autres  les  
 fufpendent  à  des  fils  avec la  précaution  de  les  cacher  
 derrière  un  paquet  de  feuilles  feches :  d’autres  
 les cachent dans des feuilles roulées  par  des  chenilles: 
  une  efpece d’araignée  des prairies qui ne  tend  
 que  des  fils  confus,  colle fa coque  fur  une  feuille  
 &  femble  la  couver; fon~attachemeut eft tel qu’elle  
 fe  laiffe  emporter  avec  la  feuille  fur  laquelle  elle  
 e f t , fans l’abandonner jufqu’à ce que les petites araignées  
 foient  éclofes :  d’autres  araignées,  de  celles  
 qu’on  nomme  vagabondes ,  portent' pour  le  moins  
 auflï  loin  l’attachement pour leur poftérité. 
 Dès  que les  petites  araignées  font  éclofes ,  elles  
 fe  mettent  à  filer.  Ce  premier  tems  de  leur  vie  
 eft  le  feul  où  elles  vivent  en  famille  .,  bientôt  
 elles fe féparent &  deviennent ennemies. Elles croif-  
 fent confiderablement dans ces premiers jours,quoique  
 fouvent elles  ne  mangent  point,  ne  pouvant  
 encore attraper de mouches. A mefure qu’elles croif-  
 fent  elles changent de  peau ;  &   quelques  naturalises  
 ont  remarqué que  celles même  qui  ont acquis  
 tout  leur  accroiffement,  changent  encore de  peau  
 tous  les  ans  au  printems,  &  -laiflent des dépouilles  
 complettes  comme  les écreviffes. 
 On  n’a  rien  de certain  fur la  durée  de  la vie  de  
 ces  infe&es.  Plufieurs  auteurs  prétendent  que  les  
 araignées  vivent  très-long-tems  ;  &   M.  Homberg  
 rapporte  qu’il  en  a  vu  une  qui  vécut  quatre  ans :  ■  
 fon corps ne grofliffoit pas, mais fes  jambes  s’alon-  
 geoient. 
 L araignée maçonne qu’a décrite  M.  l’abbé de Sauvages  
 eft  d’une  efpete  finguliere :  elle  reffemble  
 prefqu entièrement  à  celle  des  caves ;  elle  en a  la  
 forme  ,  la  couleur &   le velouté  :  fa  tête  eft,  de  
 meme,  armee  de  deux  fortes  pinces ,  qui  paroif-  
 lent  être  les  feuls inftrumens  dont  elle  puiffe  fe  
 fervir  pour  creufer un  terrier  comme un lapin,  & 
 p o lir   y   fabriquer  une  porte  mobile,  qui  ferme  fi  
 exactement  qu’à  peine  peut-on  introduire  une  
 pointe d épingle  entre  fes  joints. Elle apporte, ainfi  
 que  les  fourmis  8c  plufieurs  autres  infeftes  ,  une 
 r„ande-,a^ nr n , ' T r l ?  choix  d’“ "   lieu  favorable  
 !  P ° ‘!f  etaj?lir  fon habitation.  Elle  choifit  un  endroit  
 où II ne  fe  rencontre  aucune  herbe , un  terrein  en  
 pente pour quel eau de  la  pluie  ne  puiffe  pas  s’y   
 arrêter , &  une terre exempte  de pierrailles  qui op-  
 poferoient un obftacle invincible à la conftruaion de  
 ion  domicile:  elle  le creufe à un  ou  deux  pieds  de  
 profondeur;  elle lui donne  affezde  largeur pour s’v  
 mouvoir  facilement,  &   lui  conferve  par-tout  le  
 meme  diamètre  elle  le  tapiffe  enfuite  d’une  toile  
 adhérente  à  la  terre,  foit  pour  éviter les  éboule-  
 mens,  fou- pour  avoir prife  à  grimper  plus  facilement, 
  foit peut-être encore  pour  fentir du  fond de  
 ion trou  ce  qui  fe paflè à l’entrée. 
 Mais où î’induftrie de  cette  araignée brille  particulièrement, 
   c’eft dans la  fermeture  qu’elle  conftruit  
 a l«ntree  de  fon  terrier, &   auquel elle  fert  tout  à  
 la  fois de  porte  &  de  Couverture.  Cette  porte  ou. 
 '  J.raPpe  eft  peut - être  unique  chez  les  infeftes ;  &   
 félon  M. de Sauvages , on n’en trouve point d’exemple  
 ,  que  dans le nid  d’un  oifeau  étranger,  repré-  
 fenté dans le  tréfôr  d’Albert  Séba.  Elle  eft  formée  
 de différentes  couches de terre, détrempées &  liées  
 entr elles  par  des  fils  ,  pour  empêcher  vraifembla-  
 blement  qu’elle  ne  fe gerce, &  que  fes parties ne fe  
 ieparent ; fon  contour eft parfaitement rond ; le def-  
 fus qui eft  à fleur de terre  ,  eft  plat  &   raboteux; le  
 deffous eft convexe &  uni,  & d e   plus  il  eft  recouvert  
 d’une toile dont les fils font très-forts &  le tiffu  
 ferre ;  ce  font  ces  fils  qui,  prolongés, d’un  côté  du  
 trou, y  attachent fortement la porre, &  forment une  
 efpece de penture, au moyen  de  laquelle elle s’ouvre  
 &  fe  ferme.  Ce qu’il y  a de plus  admirable  dans  
 cette  conftruftion,  c’eft que  cette penture  ou charnière  
 eft  toujours fixée au bord le plus élevé de l’entrée  
 , afin que  la porte retombe  &   fe  ferme par  fà  
 propre  pelanteur  ;  effet  qui  eft  encore  facilité  par  
 îinclinaifon  du  terrein  qu’elle  choifit. Telle  eft  encore  
 l’adreffe  avec  laquelle  tout  ceci  eft  fabriqué  
 que  l’entrée  forme par  fon  évafement  une  efpece  
 de  feuillure, contre laquelle la  porte  vient  battre ,  
 n’ayant que  le  jeu  néceffaire  pour  y   entrer  &   s’y   
 appliquer  exaftement ;  enfin  le  contour  de  la feuillure  
 &   la  partie  intérieure  de  la  porte  font  fi  bien  
 formés,  qu’on  diroit qu’ils ont  été arrondis au compas. 
  Tant de précautions pour fermer l’entrée de fon  
 habitation paroiffent indiquer que cette araignée craint  
 la  furprife de quelque ennemi : il femble aufli qu’elle  
 ait  voulu  cacher  fa  demeure ; car fa porte  n’a  riçn  
 qui puiffe  la faire diftinguer ;-elle  eft  couverte  d’un  
 enduit  de  terre de  couleur femblable à celle des environs  
 ,  &   que  l’infefte  a  laifîe  raboteux  à  def-  
 fein  fans  doute,  car il auroit pu l’unir comme l’inférieur. 
  Le contour delà porte  ne déborde dans aucun  
 endroit, &   les joints en font fi ferrés  qu’ils ne  donnent  
 pas de  prife pour la faifir &  pour la foulever. A  
 tant de foins & de travaux  pour  cacher  fon  habitation  
 &c  pour en  fermer l’entrée,  cette araignée joint  
 encore  une adreffe &  une force  finguliere pour env*  
 pêcher qu’on n’en  ouvre la porte. 
 A  la  première découverte  que M. l’abbé  de  Sauvages  
 en fit, il n’eut  rien de plus preffé que d’enfoncer  
 une épingle fous la porte de cette habitation pour  
 la foulever ; mais il  y  trouva une  réfiftance  qui  l’étonna  
 :  c’étoit Varaignée qui retenoit cette porte avec  
 une force  qui le furprit extrêmement dans un fi petit  
 animal:, il  ne  fit  qu’entr’ouvrir  la  porte,  il  la vit le  
 corps  rènverfé ,  accrochée par les jambes d’un côté  
 aux parois de l’entrée du trou ,  de  l’autre  à  la toile  
 qui  recouvroit  le  deffous  de la  porte  :  dans  cette