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 mi-oâobrè ;  il  faut  être  aux  aguets  pour prévenir  
 -çe  moment  de  quelques  jours,  ou  mieux  encore  
 pour  faifir  celui  où les  écailles  commencent  à s entrouvrir  
 :  cet  épanouilfement  eft  le  figne  le  plus  
 sur de  la parfaite mâturitéde  la graine.  Alors il faut  
 cueillir les cônes fans les  trop agiter ; &  lorfqu’onen  
 aura amaffé une quantité fuffifante , il  conviendra de  
 les étendre dans un  grenier: vers  la  fin  de  janvier,  
 on  en  remplira  un  lac  qu’on  battra  ,  à  plufieurs  
 ■ reprifes'fur  un  pavé  ,  en  le  retournant  dans  tous  
 les  fens.  Cette  opération obligera  la graine de fortir  
 d’entre  les  écailles  :  on  la  trouvera  au  fond  du  
 fac ,  &   ôn  la  npttoyera. 
 Vers  la mi-février,  labourez  fort  menu  une  ou  
 plufieurs  branches  de  terre légère, fituées  dans un  
 lieu  bas &   frais,  qui  foit  naturellement  ou  artificiellement  
 ombragé  par  de  hauts  arbriffeaux  ;  on  
 pourroit  en  planter  exprès  autour de  l’endroit def-  
 tiné  à   ce  femis :  une clairière  dans  un  bofquet  ou  
 bien  un  intervalle  entre  des charmilles font d excel-  
 lens  emplacemens. 
 Les  planches  ne  doivent  avoir  que  trois  pieds  
 de  large,  &   des d'entiers  d’un  pied  &   demi,  afin  
 de  procurer  la  facilité  d’arracher  l’herbe  de* femis  
 &  de  les  béquiller.  En  labourant, on  jettera  alternativement  
 hors  des  planches  une  béchée  de terre ,  
 afin  de  les  tenir  un  peu creufes, &   d’y  entretenir  
 par-là  même  d’autant plus de  fraîcheur. Cette terre  
 fervira  à  élever  les  fentiers  &  tout  le  pourtour  de  
 l’enfemble des planchas ou des carreaux qu’elles formeront  
 par  leur  réunion. 
 La terre ainfi préparée, faites-y paffer,à plufieurs  
 reprifes  ,  un  rateau  de  fer  à  dents ferrées ,  afin de  
 l ’amïncer  &   de  l’applanir  exactement. Vous  aurez  
 à   portée  de  vous un  tas de terre locale,  mêlé d’un  
 tiers  de  fable  fin  &   de  terreau  confommé  ;  vous  
 prendrez  de  ce  mélange,  avec la  main,  &   le  répandrez  
 également  fur la  fuperficie  des  planches de  
 l’épaifleur  de  quelques  lignes  :  enfuite vous appla-  
 nirez  avec une planchette unie, pourvue d’un manch 
 e;  alors  vous  femerez  vos  graines  affez épais,  
 mais  en  les  diftribuànt  de  maniéré  qu’ elles  foient  
 à-peu-près aufli  abondantes dans  un  lieu  que  dans  
 un  autre ;  cela  fa it,  vous  répandrez  par-deflùs  de  
 la terre mêlée,  la  jettant  &   l’arrangeant  avec  la  
 main  de  l’épaiffeur d’environ cinq  lignes , en forte  
 que  les, graines  en  foient  par-tout également  couvertes. 
  Vous applanirez en  preffant doucement avec  
 la  planchette , &  l’opération  fera  finie. 
 Ce  femis  ne  demandera  plus  d’autre  foin  que  
 d’être farclé  ,  &  d’être  arrofé  avec la  pomme  d’un  
 petit arrofoir,  tant  qu’il ne  pleuvra pas  ;  car, pour  
 très-bien  faire,  il  ne faut  pas que  lafuperficie  de  
 l a   terre  du  femis  perde  jamais  cette  couleur  rembrunie  
 que  lui  donne  l’humidité. 
 -Si vous ufez de toutes ces précautions, vous vous  
 procurez des milliers de jeunes aulnes, dont la plantation  
 enrichira  des  terreins  qui  n’étoient  de  nul  
 rapport. 
 Les aulnes provenus  de  graines font  plus  droits,  
 plus  vigoureux,  plus hauts &  d’une  plus vite  croif-  
 jfance-  que  ceux  qu’on  multiplie  par  les  autres  
 moyens,  dont nous parlerons néanmoins en  faveur  
 des  perfonnes  qui  ne  voudront pas  attendre  pour  
 fe  procurer  du  plant.  Le  plant  d’éclat  eft  fous  ,1a  
 main,  .les  vieilles cepées d'aulne  en  fourniffent  en  
 abondance.  On  fépare  avec  la  hache  les  tiges  les  
 plus  extérieures  de  la  fouche  commune;  ce  qui  
 procure une  baguette,  ayant  par  le bas d’un côté,  
 une  large bleflùre,  &  du  côté oppofé, un  bouquet  
 de racines, :  on rejettera celles qui n’en auront point  
 ou  pas  affez.. 
 Pour  fe  procurer  quantité d'aulnes  par  lès  marcottes  
 , il faut couper,   à un demi-pied  de  terre,  des 
 A U N 
 aulnes .de la groffeur  du poignet;  il partira en  nombre  
 de  jets  qu’on  enterrera  en novembre  ; au prin-  
 tems  ,  on  jettera  de  la  litiere  au-deffus  de  leurs  
 parties  enterrées,  afin  d’y   entretenir,  la  fraîcheur;  
 vers  la  fin  de  l’automne  de  l’année  fuivante  ,  ils  
 feront  fuffifamment  enracinés  ,  &   l’on pourra  en  
 former  dès  plantations. 
 Les  petits  aulnes  provenus  de  graines,  doivent  
 demeurer  deux ans dans  le  femis ; fi  on  les  deftine  
 à  former  des cepées  pour des  taillis,  il  conviendra  
 de  les  faire'paffer  du  femis  dans  une  pépinière,  
 où on les  plantera à un demtepied les  uns des autres  
 dans des  rangées  diftantes  d’un pied , pour y  refter  
 pendant  deux  ans  ;  mais  ,  fi  l’on  fe, propofe  d’en  
 former  des  arbres, il  faudra  les  planter dans la pépinière  
 à  un. pied  &   demi les  uns  des  autres  dans  
 des  rangées  diftantes de deux  pieds &  demi, &  les  
 y   laiffer  au  moins  quatre  ans.  . 
 Lorfqu’on plante l 'aulne à demeure, il faut mettre  
 les  cepées  à  quatre pieds en  tout  fens  les unes  des  
 autres  ,  &   les  arbres  à  fix.,  fi  c’eft  en  ligne, &  à  
 huit  ou  neuf,  fi  c’eft  un  quinconce  :  quoique  cet  
 arbre  puiffe  fubfifter le  pied  dans  l’eau  , cependant  
 il  vient  bien mieux,  lorfque  fon  pied  n’y   trempe  
 pas  ;  c’eft pourquoi l’on fera  très-bien de  pratiquer  
 des  rigolles  ou  goulottes ' dans  les  marais  ou  
 terres  inondées,  &   de  les.planter  fur  leurs  berges. 
   Si  le  terrein  eft trop  rempli  d’eau,  il conviendra  
 de  le  faigner , d’efpace  en  efpace, par de.larges  
 fofl'és.  On  peut  aufli,  dans  un  terrein de  cette  ef-  
 pece,  former  aux  diftances  convenables des tertres  
 applatis  par  le  haut, pour  y   planter  les aulnes. 
 Nous  fommes  prefqu’afftirés  ,  d’après nos.  expériences  
 ,  que  les aulnes élevés de  graines  pourront  
 rëufîir,  fi  on  les  plante  à  demeure  dans  un fol  de  
 la  même  nature  que tla  terre où ils ont  été  femés>  
 c’eft-à-dire ,  dans  une  terre légère &.  fraîche , fans  
 être  ni  aquatique ,.ni marécageufe , ,ni inondée ; &   
 ce  feroit  un  grand  avantage  pour  ceux  qui  vou-  
 droient  employer  ce  joli arbre à  la  décoration des  
 jardins. 
 Le  n°.  2.  eft précieux  en  ce  qu’i f  me'demande  
 pas  autant  d’humidité que  le  premier ;  il  croît  naturellement  
 dans  les  terres fraîches des montagnes :  
 fes  différences  fpécifiques  ne  font  pas  moins  bien  
 cara&érifées. 
 Sa  feuille  eft  oblongue,  pointue,  plane,  pendante  
 ,  molle  ,   régulièrement  échancrée  ,  &   les  
 échancrures  font  finement  dentelées  ;  .elle eft d’un  
 verdmatte par-deffus,  &  d’un verd blanchâtre par-  
 deffous.  L’écorce eft grife  : les jeunes branches font  
 prefqu’arrondies. 
 Le  premier  a  des  feuilles  rondes, obtufes, droites  
 ,  pliées  en nacelle,  irrégulièrement &   peu profondément  
 découpées en  échancrures rondes ;  elles  
 font d’un  verd obfcur par-deffus;un peu moins foncé  
 par-deffous.  Lorsqu'elles  font  jeunes  ,  elles  font  
 glacées  d’une  forte  de  gluten , ainfi que la Sommité  
 du  jeune  boürgeon.  Les  branches  les  plus récentes  
 font  plates  dans  leur:  partie  fupérieure,  &   angu-  
 leufes  dans leur partie inférieure  :  l’écorce du tronc  
 des maîtreffes branches &   des  branches  d’un  an  eft:  
 d’un  brun  rougeâtre  &   marquée  de  petites  protubérances  
 blanchâtres.  ■' 
 Les  chattons de  ¥ aulne  font  longs  &   pendans  ;  
 ils portent  des  étamines  violettes , Sc s’épanouiffent  
 en février  comme  ceux  du  noiSetier. ( M.  le Baron  
 D E   T s  CHOU D I .  )   .  _  ' 
 AULOT,  ( Géogr. ) ville  autrefois épifcopale de  
 Catalogne,  fur  la  riviere  de  Fluvia,  au  nord de  
 Vico. Ce  n’eft  plus  aujourd’hui  qu’un  bourg de  la  
 viguërie de  Campredon.  (+ ) 
 A U -N A T U R E L ,   (terme de  Blafon.')  f e   dit  d e s   
 animaux représentés avec la  couleur  que  la naturé 
 A  V  O A  V  O  71 y 
 leur à donnée, -ou des fleurs &  fruits imités de  ceux  
 qui croiffent dans  les  jardins ,ou à la  campagne. 
 Baas de  Sivord  en  Béarn;  d’argent  à  deux  biffes  
 au-naturel, affrontées. 
 Anjorant  de la Villatte  à  Paris ;  d'azur à trois lys  
 '(lïi-naturèl. ( G. D. L. T.) 
 §  AUtfÉE ,  ( Mat. med.) la racine  de cette plante  
 ne contient point d’huile effentielle, quoiqu’on affure  
 dans  l’article  Aun ÉE  du Diction,. raif des  Sciences,  
 &c.  qu'elle  en  contient beaucoup.  L’analyfe  en détache  
 quelquefois une fubftanee camphrée qui s’élève  
 en flocons, Semblables  à  de  la  neige,  comme  l’ont  
 éprouvé Neumann,&  Cartheufer.  On  trouve,  dans  
 cette  analyfe  beaucoup  de  fubftanee  gommeufe  ,  
 mêlée  à. une  moindre  quantité  de  réfine.  Une  once  
 de  racine  fournit  demi - once .de  gomme  &   demi-  
 gros ou deux  Scrupules de  réfine.  11  paroît  que  c’eft  
 à ces principes fixes  qu’on  doit  attribuer les  vertus  
 de  Yaunée.  ( M. Lafos se .) 
 *   §   A V O G A S S È ,   (   Géogr,. )   life{   A v o g a s ie   ,  
 n om  c o r r om p u   d’ A BG A S iE . Dik.. Géogr. de   la   M a r -   
 t in ie r e . Lettres fur L Encyclopédie. 
 A VO LA ,  ( Géogr.')  petite ville d’Italie, en Sicile,  
 dans  la Vallée  de Noto.  Elle  eft  fur  une  montagne  
 au nord-oueftde Falcouara &   au nord de Noto,  non  
 loin  de  la fource  de  la  Miranda. Long.  3 0 ,  10.  lat. 
 AVORTEMENT  ,  ( Médecine  légale. )  Vavortement  
 proprement  dit ,  eft  la  fortie prématurée d’un  
 foetus  qui  n’eft point  capable de vie.  Le  terme  de  
 Y avortement a  long-rtems été  indéfini:  il  l’eft  même  
 encore ;  quelques-uns  l’étendent  jufqu’àu  huitième  
 mois  ou dans  le courant du neuvième; maisl’obfer-  
 vation  démontrant  qu’au  Septième mois  il  naît  des  
 foetus  bien  formés  &   capables  de  v ie ,  il  paroît  
 conféquent  d’en  conclure  que  ces  naiffances  avancées  
 ne .méritent  point le nom d'avortement.  * 
 Ce mot confidéré dans fon étymologie, a quelque  
 chofe  de négatif ( abortus,  quafi  non  ortus,  fiuftrà  
 ortus) ,  il eft  compofé  de  la prépofition  privative a  
 ou ab,  &   du mot  ortus qui  indiquent une naiffance  
 Vaine  ou  manquée. 
 L’avortement (uppofe  une  caufe violente, extraordinaire, 
  quoique  d’ailleurs ce même  genre  de  caufe  
 puiffe accélérer la fortie d’un foetus vers le feptieme  
 ou  le huitième mois.'  ;A 
 Les foetus nés $vant le feptieme m ois, font regardés  
 ordinairement comme  avortons ;  il eft pourtant  
 des  cas  où vers  la  fin  du fixieme ou  le  commencement  
 du ..feptieme  mois,  ils  doivent  être  regardés  
 comme  des  foetus  parfaits. Les limites fixées par les  
 auteurs,  ont été  long-tems  un fujet de  controverfe;  
 ne .pourroit-on  pras  efpërer d’en terminer  le  cours  ,  
 en  n’aflignant’.d’àutre  réglé  dans  ces  cas  douteux ,  
 que  la  perfeCho’n  du  foetus &  fon aptitude à vivre ?  
 Ce  moyen  de  diftinCtion  nous  eft  fourni  par  la na-  
 ture , il prévient  plufieurs  inconvéniens, il fubftitue  
 une  réglé  fimple  &   pofitive  à une  loi  jiifqu’à  prêtent  
 arbitraire.  Je  ne  voudrois  pourtant  l’étendre  
 que  fur  les  foetus qui n’ont pas encore  atteint  la fin  
 'du  feptieme  mois ,_car après le  feptieme  mois &  au-  
 deffus  de  ce terme,  l’opinion  générale regardant le  
 foetus comme  mûr  &   capable  de  vie,  on  courroit  
 rifque  de  priver .de cette  prérogative  un  foetus qui  
 ayant  le tems preferit, auroit  le  malheur  d’être foi-  
 ble  &  mal  conftitué. 
 Je  n’examine  point  fi  les foetus de huit mois  ont  
 moins  de  droits  à  la vie que  ceux  de  fept,  comme  
 le  penfoit  Hippocrate,  qui  prétendoit  qu’au  210e  
 jour le foetus tâchoit de fortir, &  qu’après cet effort,  
 il étoit  malade dansTuterus.  Départ, jeptin.ejl. Il eft  
 clair  que  la  viabilité  d’un  foetus  bien  conftitué, eft  
 plus  grande  à mefure  qu’il  fe'  rapproche  davantage  
 du  terme  ordinaire ; aufli n’exifté-t-il aucune loi qui  
 Tome ƒ. 
 prive les  foetus de huit  mois  du  privilège  de  v ie ;  
 mais cette  retenue; n’exifte point à  legard  ies foetus  
 de fix.mois :  quoiqu’en  général  ceux-ci  naifftnr  vi-.  
 vans,  on ne les réconnoxt pour  viables  qu’après fix  
 mois  de  vie  après  leur  naiflànce.  Cette  réglé  entraîne  
 plufieurs  inconvéniens.  On  fait  combien  de.  
 caufes accidentelles  peuvent agir dans ce long efpace  
 de^tems : n’eft-ce pas d’ailleurs le refuferà leyidence-  
 même  &  à  la  vue  de. la  nature ?  Si  ce  foetus  eft  
 vigoureux  &  bien,  organifé  au  moment  de  fa  naiffance 
 s’il exécute lesfon&ionsde cet âge, qu’il tette  ,•  
 qu’il crié, pourquoi  héfitera-t-on  à  le-déclarer  viable? 
   La  quantité  prodigieufe  de maladies  qui  attaquent  
 l’efpece humaine.dans  fon.enfance, rend tout  
 jugement incertain dans l’opinion cpntraire. Tenons-^  
 nous-en  au témoignage des fens  dans  des  queftions  
 li  difficiles à  réfoudre. 
 Il  eft  vrai,  qu’au-deffous de fix  mois révolus ,  l e   
 foetus,expire peu après l’accouchement ; nulle obfer—  
 vation bien  conftatée  n’a  jufqu’à  préfent  démontré,  
 le  contraire  ; aufli  ne peut-on s’empêcher  de  foup-  
 çonner les  meres d’un  foetus de quatre  ou cinq mois  
 &  quelques  jours  qui  furvit  à  l’accouchement, &   
 donne  des lignes  d’une organifation avancée. 
 Le terme de neuf mois n’eft point tellement fixé par  .  
 la nature, comme je le dirai dans la fuite, qu’on ne le  
 voie fouvent devancé ou prolongé par des caufes multipliées. 
   Ce  feroit  encore une  prétention  peu  fondée  
 ,  que  de  ne  juger  de  l’âge  du foetus  que par  la  
 force  de.  fes  membres,  fa  grandeur,  fon  embonpoint. 
   Une  femme  qui  furvit à  fon mari,  peut  au-  
 bout  de huit ou  neuf mois après fa mort, mettre ail  
 jour  un  enfant infirme,  exténué,  dont,  la  vigueur  
 égalé  à peine celle d’un foetus  de  fix bu  fept  mois.;  
 La mauvaife  conftitution  d’un  foetus  peut  retarder  
 fon- dévelopement,  i f  peut encore  dégénérer  dans  
 le fein de fa mere par  différentes  maladies  ;  on  voit  
 l’accroiffement fe faire fi lentement  dans  les  enfans-  
 rachitiques, leurs, forces font fi fouvent inférieures à-  
 leur  âge, qu’il eft naturel  de penfer  que  les  mêmes  
 inconvéniens  ont lieu durant la vie  du foetus.  Il n’y.  
 a  dès lors que  les  fignes  d’un  avorton  qui  puiffent  
 faire penfer  que  cet enfant  n’appartient pas au pere  
 mort depuis  neuf mois. Les  maladies  ou  les  incom-:  
 modités  qu’une  femme  peut  éprouver  durant  fa  
 groffeffe,  la délicateffe  de fon  tempérament, expliquent  
 trop naturellement la foihleffe  de  l’enfant,  fa-  
 maigreur ,  fa  petiteffe ,  pour  accufer  cette femm^  
 d’infidélité, fans autres preuves. 
 Ce feroit peut-être le cas d’examiner une queftion^  
 qui par  la_ multiplicité  des  écrits  &   lé  partage  des  
 opinions  ,  a foutenu &  foûtient encore  un  préjugé  
 qui paroît refpedable. La force de l ’imagination  des  
 femmes  enceintes fur  le  foetus  qu’elles  portent  ,  a  
 trouvé  dès  contradicteurs  &   des  partifans;  les uns  
 &  les  autres s’étayent de l’obfervation, &  le parti du  
 merveilleux qui nous a toujours  féduits, a long tems,  
 balancé ce que lesraifonsavoientdedémonftratifdans  
 l’opinion contraire. Les faits n’ont jamais manqué ; Se  
 quoique  l’exagération  fe  gliffe quelquefois dans  les  
 certificats  les  plus  authentiques, &   que  l’imagination  
 prévenue,  façonne les objets  lorfqu’il s’agit  de  
 plaider la caufe de l’imagination, il faut admettre des,  
 faits:  qu’importe  leur  exiftence,  fi leur  connexion,  
 avec la ca'ufe fuppofée eft gratuite ou contradictoire >  
 Les vices  de  logique font fi communs dans nos con-  
 féquences 1 je parlerai  ailleurs avec  détail  de  cette  
 influence prétendue ,  elle  n’entre point  dans le plan  
 de cet article, &  les  raifons que j’allegue, font indé-,  
 pendantes  de  l’une &  de l’autre opinions. 
 Pëut-on douter que le  foetus  dans  le  fein  de  fa  
 mere ne  foit expofé à  différentes  maladies ?  Nere-  
 connoît-on d’autres caufes que  les  extérieures ?  Les  
 dégénérations des humeurs ou  des  folides , les viruç  
 X X x x   ij