
 
        
         
		prendre :  cependant  elle fait unaffezbon commerce  
 de draps &   d’ouvrages en  cuivre.  Ses bains  chauds  
 Jjj  fes  eaüx minérales  font célébrés.: une  foule d’ér  
 iransers  vont  les  prendre  pu  s’y   divertir; A ix   y  
 gagne Beaucoup.  D ’ailleurs elle  a  vu.plus d'un con*  
 fcile affembié dansTes murs "dans le huitième  Sç dans  
 le  neuvième fiecle  , &   deux  traités  de  paix s y  font  
 Conclus.  Un incendie  la  confuma prefqu’en  entier,  
 l’an  16 5 6 ,6c  elle  fouffrit  au  tremblement  de  terre 
 de  1756.  Ses mois romains ne.font que de  cent Ü07 
 fins, &   fa'contribution  à  la chambre impériale n’efl  
 que de  15 5  rixdallers, 6c  50 creutzers.  (  D . G. ) 
 A K 
 A ïtA L Ï lK .6  ou  Ak elska ,  ( Géogr.  )  ville  forte  
 'de  la Turquie  Afiatique  ,  dans le gouvernement  de  
 Curdiftan.  Elle  eft  au pied  du mont  Caucafe ,  non  
 loin du fleuve de Kur. Ses fortifications confident en  
 un double  mur &  un double  foffé qui l’environnent ;  
 mais  elle  eft  dominée  des  hauteurs  voifines.  Les  
 Turcs en firent  la  conquête  vers  la  fin du  feizieme  
 fiècie  ,  &   y   mirent  un bacha  ,  qui  gouverne  en  
 même  teins la partie de  la Géorgie  qui  dépend  de  
 l ’empire  Ottoman.  Long.  Go , lut. 41.  ( C. A . ) 
 AKANSA ou Akansis ,  (  Géogr. ) ville de 1 Ame-  
 tique  feptentnonale  ,  dans la Caroline méridionale.:  
 Elle eft fituée fur la rivier e de Miffiffipi, non loin d’une  
 autre rivière qui porte auffi le  nom  d'Akanfa. C’ eft  
 une des plus anciennes du pays,  8c des plus  confidé-  
 rables  de  l’intérieur  des terres.  Long..yn.,  lut.  36. 
 '  CÂk ÂS ,  ( Géogr.  )   petite ville de la Tranfilvanie  
 Eongroife. Elle eft dans  une plaine,  entre  la  riviere  
 de Carafna,  8c un bras  de  cette riviere, au  nord de  
 Zatmar. Cette ville  n’a  rien  de  remarquable.  Long.  
 4$ ,   10 ,  lat.  4 j  y g S A C . A . ) 
 AK.ÉRK.UF,  ( Géogr.  )  montagne  de la Turquie  
 Afiatique ,  à l’orient de  l’Euphrate ,   dans  le gouvernement  
 de Bagdad. Plufieurs voyageurs  en  parlent.  
 Texeira lanomme Rurhtf.  Otter prétend qu’elle renferme  
 les tombeaux des anciens  rois du pays ; 8c Ta-  
 V o ita ,  &  S.  George  de Mina.  Il a  pour  bornes ,  S  
 l’eft ,  le  pays d’Agouna,  dont il  eft lëparé  par  une  
 petite  riviere ;  au nord, le pays  d’Aboura &  Bonn 5  
 à l’oueft,  l’Abbade &  Ningo, ou Lampi, &  au  fud,  
 l’Oeéan.  Ce  royaume  a  tout au plus  feize  lieues  de  
 circonférence.  Sa. forme  eft  prefque  ronde ;  &   du  
 côté de,ia mer,  il  ne préfente  tout au plus que trois  
 lieues.  Le . roi  du  pays  eft  tributaire  de  celui d’A -  
 quambo :  iipoffede quatre  villes , qui font  le  grand  
 Akra,  qui  eft  la  capitale,  &   dans  l’intérieur  des  
 ferres,  le petit  Akra ,  Soko,,  qui  eft  la plus  confi-,  
 dërable  &   la  plus  commerçante,  &  Orfoko  :  ces  
 trois demieres,   fur la côte  ; &  toutes fous le canon  
 0  d’un  fort Européen :  le  débarquement y   eft dange*  
 vernier,  qui  l’appelle  Agarhif,  8c la  place  à  une  
 diftance égale  des  bords  de  l’Euphrate ,  &  de  ceux  
 du  Tibre , raconte  que  lés  ruines  d’un ancien  bâtiment  
 que l’on y  voit encore  ,  ppurroient  bien, être  
 celles  de  la tour  de  Babel, ( C.  A . ) 
 * AKËRMAN, Bielgorod, T schetate-Alba, 
 (  Géoor.  )  Cette- ville  eft  nommé 'Bialogrod  dans U  
 DiS.des Sciences,  8cc.  Voyez-y ce nom. 
 * AKERSUND,  (-Géogr. ) île  du Categat,  fur  la 
 côte  méridionale  de  Norvège ,  entre  les villes de  
 Frideriftad 8c  de Tousberg.  .  ...  . 
 AKILL ou AchIIX , (  Géogr. )  petite île d Irlande, 
 ’  A  l’occident  de  ce royaume.  Elle eft près de la cote  
 de la province de  Connaught, 8c  vis-à-vis du comté  
 de  Mayo.  C’eft  la  plus  confidérable  de  toutes  les  
 ilotes qui  bordent  cette  cote.  Long.  7 ,   d  , lut.  $41 
 j " §   AKISSAR  ou  Akhissar , (  Géogr. )  ville de la  
 Natolie  en Àfie ,  à  l’orient de Smyrne, 8c  au  nord  
 de  Burfe.  C’étoit anciennement  Thyothire : elle  eft  
 fituée fur la riviere  Hermus, dans une belle plaine , 
 "  qui  a  plus  de  fept lieues de  large ,  8c  qui  eft  très-,  
 fertile en grains  &   en  coton. On  y   compte près  de  
 cinq mille, habitans.  Il s’y   fait  un  grand  commerce  
 d’opium  8c  de  tapis  de'Turquie.  On  voit  encore  
 dans fes  environs  quantité  dé  belles  colonnes,  les  
 unes renverféesou rompues, les autres  fur. des pie-,  
 deftaüx; des temples,  des  palais ruinés 8c plufieurs;  
 ànferiptions.  (C. A.) 
 g A K R A ,  ouK r a , ou Ac ara ,  ou  Acaro  dans  
 le D is . ruif. des Sciences, &cc.(Géogr.) petit royaume  
 d’Afrique  ,  fur la  côte d’O r ,  entre  la  riviere  de  la 
 reux. Les  habitans de  ce  royaume'  s’appliquent  au  
 commercé , à l’agriculture  &   à la  guerre. Le  terroir  
 eft  affez  fertile;  mais les  provifions leur manquent  .  
 quelquefois vers la fin de l’année ; ce qui les met dans  
 la néceffité d’enlever à  leurs  voifins  ,  de  force  ouverte  
 ,  ce  qu’ils ne  peuvent obtenir  par  des  échan-,  
 ges.  Il fe  fait dans le  pays à?Akra un trafic d’efclaves ,   
 plus  c o n fid é r a b le   qyie  nulle  part fur  l a   c ô t e   d’Or.  
 Outre  cela  on  y   trouve  de  l’o r ,  de  l’ivoire  ,  de  
 la cire  &   du mufe.  Long, zo  ,  Lat,6. Voye£ Acaro , 
 D ici.  des Sciences.  ( C. A .  )   . 
 ÀK R A  - l e  - g r a n d  ,  (  Géogr.  )   capitale  du  
 royaume dont nous venons de parler. Elle eft à quatre  
 lieues  de  la  côte ,  au pied  d’un  canton montagneux, 
   qui  fe  découvrè  de  fort  loin  en mer.  Les  
 murs  de fon enceinte font bâtis  de terre, &  les toits  
 des maifons font couverts de paille. Les habitans font  
 affez  riches, parce  qu’ils'fe contentent  de quelques  
 vêtemens très-grolfiers : leurs befoins font renfermes  
 dans des  bornes  très-étroites. C féft  la  réfidence  du  
 roi;  Long, ic) , 3 6 ,  lat. 3.  (  C. A.  ) 
 AKSA  ou  à k z a  ,  ( Géogr. ) 'riviere  d’Afie,  dans  
 la Géorgie ,ou le Gurgiftan. Elle fe jette dans la nier  
 Cafpienne, auprès de  la Ville  de Zitrach ouT e re ck ,  
 dans la  province de Zuire.:(C. A . )  v  . 
 '  AK-SCHÉHER ou Esk ich e r  , ( Géogr. ) ville de  
 la  Turquie  d’Afie  ,  dans  la Natolie ,  au  diftrift  de  
 Konie. Elle eft fituée à l’extrémité méridionale d’une.  
 grande\plaine,&furune belle  riviere qui vient, du lac  
 de  Ladik, au fud-eft de  Burfe.  Pocok la prend pour  
 l’ancienne Euménierde Phrygie,& rapporte qu’elle eff  
 aujourd’hui la réfidence d’un bacha. On y  trouve un.  
 grand nombre d’inferiptions. latines &  grecques. Long.  
 48 , lat 35 ,  20.  ( C.  A . )   . 
 AK-SERAI,  (Géogr. )  petite  ville  de  la Turquie ,  
 d’Afie,  dans  la  Natolie,  entre  Nikdé  &   Konîe.  
 Elle a un diftrift fubalterne  qui  dépend de  celui,  de.  
 Konie  :  du  refte  elle  n’a  rien  de  remarquable..  
 CC. A . )   /   .  ■ ■ 
 A K U R A ,  (  Géogr. )   ville  de  la  Turquie  d’A fie l   
 dans  le  gouvernement  de  Tarabuc  ou  Tripoli  de.  
 Syrie, elle  eft à  fept à  huit  lieues  du  mont  Liban ,   
 &   paffe  pour  fort ancienne.  Il y   a  un évêque  Maronite. 
   (s Ct A .')   t 
 AL 
 AL-ABUA,  ( Géogr. )  petite  ville d’Afie dans l’Arabie  
 Pétrée.  On  croit  qu’Abdallah,  pere  de  Mahomet  
 , y  mourut. Les pèlerins  de la Mecque y  font  
 Ration.  ( C .  A .')  ,  .  ■ 
 ALACRANES,  ( Géogr. ) des de  la Nouvelle Ef-  
 pagne  dans le  golfe  du Mexique. Elles font au nord  
 &   à  vingt  lieues de la prefqu’île  de  Jucatan  ,  dans  
 l’Amérique feptentrionalé.  On  les  nomme  ainfi  à  
 caufe  de  la  quantité  de  feorpions  qu’on  y  trouve,  
 (C * A . ) 
 ALA-DAG  ou  A MAD AG ,  (  Géogr. ) montagne  
 d’Afie  dans  la Natolie,  au diftrift  &   dans  le  voifi-  
 nage de  la vide  de Bolli  ou Polis. Elle  eft  au nord 
 d’Angora  &  non  loin  du  cap de  Coromba.  C’eft  la  
 plus &haute  de  toute  la  Natolie.  Long. Sà  ,  zo.  lat.  
 4 0 , 10.  ( c .   A . y   '  -  • 
 ALAFAKAH owG a l a ph e c a ,  (Géogr.)  château  
 fort  de  l’Arabie .Hetireufe,  à l’entrée d’un golfe  de  
 la mer  Rouge,  au bout  duquel eft  la  ville de Zabid  
 ouZibid,  dont  ce  golfe  porte  le  nom,  &   dont  ce 
 ( C .A . )   , 
 ALAFOENS,.( Géogr.) diftrift de  la province de  
 Beyra  en  Portugal.  Il fut  érigé  en duché  par  le  roi  
 Jean  V  en  1718  ,•  en  faveur  de  D.  Pierre,  fils  
 de  D.  Michel,  fils  légitime  du  roi  Pierre  IL  Ce  
 diftriû  renferme  trente-fept  paroiffes.  { C .A . )   . 
 ALAGNON ,  ( Géogr.y riviere  de  France  dans le  
 gouvernement  d’Auvergne. Elle va d un  cours  très-  
 rapide  fe  je tter,  de  la  montagne  de Cantal-^  dans  
 l’Ailier.  (C. A . ) 
 ■  ALAGON,  (Géogr.) petite riviere d’Efpagnedans  •  
 l’Eftramadufe.  Elle prend fa fource dans la Sierra  ou  
 montagne  de  Banos  ,  &  après avoir ferpenté le long  
 -delà montagne de Gâte ,  elle  va fe-joindre  au Xerte  
 &:  fe  jetter  avec  lui  dans  le  Tage.  {C .  A . ) 
 AL AINE , ( Géogr. ) petite  riviere de France  dans  ;  
 le  Nivernois.  Elle  vient  de  Luzi,  paffe  à  Tais  &c  
 fe  je tte ,  au-deffous  de  Terci-la-Tour,  dans  l’Ar-  
 ron  qui  fe  joint  à  la Loire près de  Décife.  (C. A .) 
 ALA1NS ,  ( Hifi.  anc. )  La  nation  Scythe  étoit  
 'formée  de  l’affemblage  de  différentes  nations  qui  
 -toutes  avoient  les mêmes moeurs  &  les mêmes ufa-  
 ges.  Les Scythes les  plus célébrés en  Europe  par les  
 fecouffes  données’  à  l’empire  romain  ,  furent  les  
 Alains,  les  Huns  &   les  Taïfales.  Mais  ce  furent  
 fur-tout  les  premiers  qui  .paflerent  pour  les  plus  
 belliqueux.  On  dit  que  dans leur  origine  „ils  habi-  
 toient le pays de Kam-Kiu, fitué  au nord  de Capte-  
 C h a t ,  dans  le  pays  d’Oufa  &   dés Bafchkires,  que  
 nos  hiftoriens  ont  nommé  la grande  Hongrie,  parce  
 qu’ils prétendent  que les Huns en étoient fortis.  S’étant  
 confondus  avec les  Huns  qui  s etoient  rendus  
 maîtres  d’une  partie de  la Sibérie  ,  ils fondèrent des  
 établiffemens fur  les  bords  du Pont-Euxin,  d’où  ils  
 portèrent  leurs  armes  triomphantes dans le fond de  
 l ’Afie où plufieurs fe fixèrent fur les bords du Gange.  
 Ceux qui'prétendent  qu’ils  étoient  fortis  du  Tur-  
 keftan,  fe  fondent fur  une  ville  de  cette province  
 nommée  A la n ,  d’où  ils  empruntèrent  leur  nom.  
 Ptolomée  le  dérive  du  mot  Alin  ,  qui  fignifie  
 montagne,  parce  qu’en  effet ils  habitoient dans  des  
 montagnes, avant  de  paffer  au midi, où ils  s’établirent  
 dans  les  plaines  qui  font  fituées au nord de la  
 Circaffie  &   de  Derbent.  Quoique  les auteurs  leur  
 donnent des  habitations différentes , aucun n’eft dans  
 l’erreur, parce que ce peuple  Nomade  fe fixa tantôt  
 dans  une  région  &   tantôt’  dans une  autre  ;  ainfi ils  
 ne  fe  trompent  que  fur  le  tems  ,■  &   non  fur  les  
 faits;  ■  ■  t  v  ■ '  ’  ■  ;  ‘  _ 
 Vers  l’an  foixante &  treize  de  Jefus-Chrift,  ils  
 formèrent  une alliance avec  le  roi  d’Hircanie ,  qui  
 leur  facilita  le  paffage  du détroit de Derbènt.pour  
 exercer  leurs  brigandages  dans laMédie : Paco,  roi  
 des  Parthes, ne fe crut  point affez  puiffant pour op-  
 pofer  une  digue  à ce  torrent,  qui fe  répandit dans  
 les  plus  belles  provinces  de  l’Afie.  Ils  y   fondèrent  
 quelques  établiffemens  &  revinrent  chargés d’un riche  
 hutin.  Quarante ans après  cette  expédition,  ils  
 en  tentèrent  une  nouvelle  fous  le  régné d’Adrien,  
 mais ils  en furent  chaffés  par  Arrien.  Après avoir  
 effuyéee  revers  ,  ils tournèrent  leurs armes contre  
 l’Occident.  Gordien  ,  allarmé  de  cette irruption  ,  
 marcha  contr’eux avec une puiffante armée,  qui fut  
 taillée  en  pièces par  ces barbares,  dans les’ campagnes  
 de  Philippe  en  Macédoine.  Après  cette  victoire  
 , ils s’établirent fur la rive  gauche  du Danube,  
 Tome  I* 
 qui venoit d’être abandonnée volontairement par  lés  
 Goths,  attirés vers l’Italie pour s’y  approprier quelques  
 débris  de  l’empire  romain  ,  menacé  d’une  
 prompte  décadence. 
 Après  la  défaite  de  Gordien,  lés  Alains,  fes  
 vainqueurs,  devinrent fi redoutables, que des bords  
 du Danube  ils ébranlèrent les provinces de l’empire  
 -les plus éloignées; un  grand nombre de peuples fournis  
 par  leurs  armes  ,; d’autres  qui  craignoient  de  
 l’être,  fe rangèrent fous leurs enfeignes ,  ou comme  
 : fujetS’ ou comme  alliés.  On  comptoit parmi ces nations  
 les  Neuri,  lesV id in i,  les  Gelons,  les Aga-  
 thyrfes,  & -plufieurs autres  plus  obfcures.  Alors  la  
 domination  des Alains s’étendit depuis les plaines de  
 la  Sarmatie &   les  Palus MéotideS ,  jufqu’aux montagnes  
 de l’Inde &  des fources du Gange; &  tous les  
 peuples compris dans cette vafte étendue,  furent  dé-  
 fignés  par  le nom àéAlains.  C ’étoit  peut-être moins  
 parce qu’ils obéiffoient au même  maître  que  par la  
 conformité de leurs moeurs  &  de  leurs  ufages qu’oft  
 -leur  donnoit  la  même  dénomination.  Les  ‘Alains,  
 Nomades,  comme  les  autres Scythes  ou  Tartares,  
 n’avoient  d’autres maifons  que  leurs tentes Ôc  leurs  
 chariots  qu’ils  tranfportoient avec  leurs  troupeaux  
 dans  lés lieux  les plus abondans  en  pâturages ;  leur  
 bétail étoit leur unique  richèffe  ;  ils  en mangeoient  
 la  chair &   en  buvoientle  lait.  Tandis que les  femmes, 
   les  enfans &   les  vieillards étoient  fédemaires  
 fous des tentes,  la  jeuneffe qui n’avoit d’autre occupation  
 que  la  guerre,  portoit  les  ravages  chez  fes  
 voifins  ,  &   revenoit  chargée  de  leurs  dépouilles’«  
 L’éducation fe  bornoit  à  apprendre  à tirer de  l’arc  
 &   à monter  un  cheval.  La  vieilleffe  inutile  étoit  
 une  efpéce  d’opprobre ;  celui  qui mouroit  les  armes  
 à  la  main  paroiffoit  digne  d’envie.  La  gloire  
 du  guerrier  étoit de  revenir du combat, après avoir  
 coupé  la tête  d’un  ennemi,  dont  il  enlevoit la  chevelure  
 pour  en  faire  un  ornement  à  fon  cheval  ;  
 c’étoit  un  monument  de  gloire  de  n’avoir  d’autre  
 vafe  pour  boire  que  le  crâne  de  fon  ennemi.  La  
 religion de ces barbares n’étoit qu’ un fuperftùion extravagante. 
   Ils  plantoient  en  terre  un  fabre  nud ,  
 auquel ils rendoient des honneurs divins  : c’étoit avec  
 des  baguettes qu’ils  prétendoient découvrir lesévé-  
 nemens  futurs,  efpece de fuperftùion qui  fe trouve  
 établie  univerfellement  chez les  peuples éclairés &   
 barbares.  Voye%_  Divination ,  Diction,  raif.  des  
 Sciences, Arts & Métiers. Ammien Marcellin prétend  
 que de tous  les Scythes, ce furent les Alains qui  furent  
 les  plus humains &  les plus  civilifés.  Ils refpec-  
 toient le droit des  nations &  la  foi des traités.  Con-  
 quérans ,  fans  être  deftruéleurs,  ils  cherchoient à  
 fertilifer  les  contrées dont ils  fe  rendoient les' maîtres. 
  Leur taille étoit haute  &   régulière  ;  ils étoient  
 extrêmement  légers à  la  courfe  ;  ils n’avoient point  
 ce  regard  farouche  qui  diftinguoit  les  Huns,  avec  
 lefquels  on  les  confond  quelquefois  ;  ce  portrait  
 paroît  d’autant  plus  conforme  à la  vérité , que  les  
 Circafliens  qui en defeendent,  font  encore  aujourd’hui  
 célébrés  par  la  régularité  de  leurs  traits  ,  &   
 que  c’eft  parmi  leurs,  femmes  que  les  monarques  
 afiatiques  cherchent les  objets  de  leur  amour. 
 Quoiqu’on confonde ordinairement les Huns  avec  
 les  Alains,  parce  qu’ils habitoient le  même  pays ,   
 il  paroît  qu’ils  formoient  deux  peuples  diffère ns.  
 L’hiftoire  rapporte que les Huns Bafckires firent une  
 irruption dans  la  Sarmatie  Afiatique  où  ils trouvèrent  
 les  Alains  établis.  Ces barbares  ,  jaloux  des  
 profpérités'  des  anciens  poffeffeurs,  entreprirent  
 de  les  dépouiller  de  leurs  terres.  .Ils  y   entrèrent  
 le  fer &  la  flamme  à  la 'm a in ,  &   ils  laiffe-  
 rent  par-tout  de  triftes  veftiges  de  leur .valeur  
 brutale.  Ils  firent  un  grand,  carnage  des  Alains  ,  
 dont  les  uns  fe  réfugièrent  dans  les montagnes  de