
 
        
         
		ont  été  ou  découverts  par  W illis  ,  ou  du  moins  
 mieux  décrits.  Dans  le  traité de anima brjuorum,  il  
 ajouta un  filet de  moelle  provenant  des éminences  
 inférieures  ,  &   inféré  dans  les  couches  optiques.  
 Les  defcriptions  &   les  figures  de  la  Pharmacie rai-  
 fonnée  ne méritent  pas  la même  confiance. 
 Gérard Blafius, anatomifte d’Amfterdam , un peu  
 trop  collecteur,  ne négligea  pas  les  diffe&ions,  &   
 fur* tout  celle  des  animaux.  Son  anatomie  de  la  
 moelle  de  l’épine  eft  trèsr-bonne,  quoique  copiée  
 d’après  les  animaux.  On  y   trouve  la  membrane  
 arachnoïde,  le ligament  dentelé,  la fubftance  corticale  
 intérieure. Dans les autres, ouvrages ,  il parle  
 de  l’apophife  antérieure  du  marteau  :  il  foutient  
 les  proeeffùs  du  péritoine»  Son  anatomie  du  linge  
 n’eft  pas mauvaife ;  celle du chien eft très-détaillée.  
 Il  s’eft  arrogé  le  conduit falivaire de  Stenon,  fon  
 éleve &  fon commenfal,  mais fes  prétentions n’ont  
 pas  été  écoutées  du  public.  ■  . 
 Marcel Malpighy,  profefleur  de  Bologne  ,  qui  
 eft mort  premier médecin du  pape ,  a  fait epoque  
 en  anatomie :  il s’eft  beaucoup  attaché  à découvrir  
 les  parties  les  plus  fines  du  corps  animal; la ftruc-  
 ture fur-tout des glandes &  la  formation du poulet.  
 Il  s’eft  fervi  de  l’injeâion ,  de  la macération &  du  
 microfcope :  fes  découvertes  furent  extrêmement  
 accueillies  dans  leur  tems ;  la  poftérité  y  a  mis la  
 jtifte valeur.  Il  a trop étendu l’univerfalité des  glandes  
 : * à  fes. yeux  tous  les  vifeeres  en  étaient com-  
 pofés ;  il a cependant donné une très-bonne deferip-  
 tion  des  glandes  fimples.  \Janatomie  de  la  langue  
 eft vraie  par  rapport  aux animaux ;  il y   a  bien  des  
 chofes à corriger avant que de l’appliquer à l’homme.  
 Il  a  bien  vu  une  partie  des chofes  dans  le poulet,  
 &   il  a  employé  le  premier  le  microfcope ;  il  y   a  
 cependant  des  erreurs  cohfidérables,  &   le  bulbe  
 de  l’aorte  y   eft  pris  pour le  ventricule gauche.  Il  
 a découvert le corps réticulaire (ou muqueux)  de  la  
 peau ; il y   a  placé  le  fiege de  la  couleur noire  des  
 negres ;  il a découvert les glandes  &  les mamelons  
 de  la peau.  Il  a  fait  des  expériences  utiles  fur  les  
 animaux vivans :  il  a  parlé le premier des  globules  
 du  fang,  &   en a  vu le  premier  la  circulation.  Il  a  
 enrichi  la  defeription  des corps jaunes ;  fes doutes  
 fur  les oeufs  des quadrupèdes  font fondés.  Il a travaillé  
 utilement  fur  la  ftrufture  des os ,  des dents,  
 des cornes &  des ongles :  il faut lire Malpighy pour  
 s’inftruire,  mais  avec  une  jufte  défiance. 
 J.  Alphonfé  Borelli,  fon  ami  &   le  compagnon  
 d’une partie  de fes travaux,  s’eft attaché à un partie  
 négligée de  la phyfiologie.  Il  a calculé  la force  des  
 mufcles en y  appliquant la  géométrie.  Son  ouvrage  
 eft malheureusement pofthume ;  il  y  a répandu bien  
 des hypothefes &  des expériences intéreffantes. 
 Nicolas, ftls de Stenon ,  qu’on nomme ordinairement  
 Stenon  lui-même ,  fut  un des  plus  heureux  
 anatomiftes  d’un  fiecie  fécond  en  decouvertes ;  il  
 s’illuûra  de  bonne  heure  par  Vanatomie  des  animaux. 
   Il  étudioit  encore en  médecine  quand il découvrit  
 le conduit  falival qui a confervé  fon  nom;  
 il y  ajouta les conduits lacrymaux, vus dans l’homme  
 &   dans  les  animaux.  Il  rut le premier  qui tenta de  
 développer  la  ftruâure  mufculaire  du  coeur.  Il fit  
 des expériences fur les  vaiffeaux lymphatiques ,  &   
 découvrit  la véritable  direction  de  leur  humeur.  
 11  donna  de  très-bonnes  obfervations  fur  les  poif-  
 fons ;  ouvrit  de  nouvelles  idées  fur  \!anatomie  du  
 cerveau ,  &   obferva  avec  foin  la  formation  des  
 oifeaux  &   des  quadrupèdes ,  le  mouvement  du  
 coeur.  Il fut le premier,  ou du moins le fécond,  qui  
 donna  le  nom  d?ovaire  aux tefticules de  la /femme :  
 dans les derniers de fes ouvrages  il fe  livra trop aux  
 hypothefes. 
 Olaiis Borch, qui fe ftt appelle? B  orrichhis, aimoit 
 préférablement la Chymie ; il ne négligea cependant  
 pas  Xanatomie.  Il réfuta  avec  fuecès  Bilfius,  &   fut  
 le  premier  qui  remarqua  que  le  canal  thorachique  
 s’ouvre en descendant. Il injefta ;  il fit paffer  de  l’air  
 des  artères  dans  les  vaiffeaux  lymphatiques.  Il  
 donna  l'anatomie de l’aigle &   du  lion  ,  & infifta un  
 peu  tro p   fur  les  erreurs  d’Ariftote ,  qu’un mérite  
 fupérieur auroit du exeufer à fes yeux. 
 Antoine Everard ,  de Middelbourg  en Zélande,'  
 Il  donna  l’anatomie  d’un  monftre,  &   travailla  fur  
 l’épigenefe & fur la formation du foetus dans le lapin. 
 On a de Bo.yle de très-bonnes obfervations  fur la  
 refpiration ;  il parla le  premier de  l’injeftion  qui  fe  
 fait avec le p lâ tre ,  & fit plufieurs expériences fur les  
 animaux vivaps. L’analyle du fang,  qu’il donna dans  
 un grand d é ta il,  tient à la Phyfiologie. 
 Laurent  Bellini,  T o fc a n ,  profefleur  de  Pife  &  
 médecin du  grand d u c ,  eu t quelque chofe de fingu-  
 lier  dans fon ftyle &   dans fa maniéré  de traiter  les  
 matières  :  il  s’attachait  tro p   à  faire  valoir  ce  qu’il  
 trouvoit  de  furprenant  dans  les  manoeuvres  de  la  
 nature.  Ce  qu’il  a  dit  fur  les  reins  n’étoit  pas  n ouveau  
 ,  & il  n’eft  pas allé plus loin  qu’Euftachio ;  il  
 ne  travailloit  même  que  fur  l’animal.  Il  enfeigna  
 - mêm e, comme Borelli , 1e véritable ufage desmufcles  
 intercoftaux. Il introduifit une théorie fur les fievres,  
 qui fut généralement reçue au commencement de ce  
 fiecie ;  il crut avoir démontré que le fang coule dans  
 les parties libres du fyftême vafeulaire, ave cd’autant  
 plus de vîteffe,  que la quantité dés vaiffeaux obftrués  
 étoit plus grande. Il donna fur la faignée un th éo rèm e ,  
 qu’on a adopté prefque généralement ; il y  dit que la  
 vîteffe du fang  eft  accélérée p a r la faignée dans l’ar-  
 t e r e ,  qui fe  porte au même membre dont une vein.e  
 a été  ouverte.  Ses difcorji d’ànatomia ne doivent pas  
 être regardés comme  un ouvrage férieux, 
 Charles  D re lin c o u rt,  profefleur  de  L e id e ,  &   
 fils d’un  célébré  miniftre François, joignit  le favoir  
 à l’exercice  du fcalpel.  Ses  traités fur  la  génération  
 font généralement plus épigrammatiques que remplis  
 de faits ; mais dans le petit ouvrage des Préludes, on  
 trouve  plufieurs découvertes ou nouvelles,  ou peu  
 répandues en c o re ,  comme les glandes de l’épiglotte,  
 les ventricules du larynx, les deux lobes de la glande  
 pituitaire,  la valvule  du c e rv ele t, les cinq cartilages  
 du  nez. Mais ce  qui  doit  rendre  le nom  de Drelin-  
 court  cher  à  la  poftérité-,  ce  font  fes  expériences  
 faites  fur  des  chiens  vivans :  elles  font  très-inftruc-  
 tiv e s ,  &  faites  avec  grand  foin.  On  a  encore  de  
 lui  plufieurs  différions  d’animaux,, recueillies  par  
 Blafius. 
 Nicolas  Ho b o k in ,  profefleur  à  H a rderwyek,  a  
 donné  deux ouvrages  fur  l’arriere-faix  de  l’nomme  
 &   du veau. Le dernier de  ces  ouvrages eft b o n ,  oc  
 l?autre  eft  écrit d’après la nature. 
 François Redi d’Arezzo,  médecin,  grand homme  
 de  c o u r ,  poète  &c  bel-efprit.  Dans  les  écrits  fur  
 PHiftoire n atu re lle, eftimés pour l’élégance du ftyle  
 &   pour  les  chofes  mêmes ,  il  a  éclairé  plufieurs  
 points  de  l'anatomie comparée.  Il a fait voir que  le  
 poifon des viperes n’eft pas un poifon, quand il paffe  
 par les premières voies. Il a découvert les parens de  
 plufieurs in fe â e s,  qu’on croyoit  naître de  la  pourriture  
 ; mais il a manqué ceux des galles. Il a fait des  
 recherches fur la force engourdiffante de la to rp ille ,  
 fur \anatomie de plufieurs  infeftes &  animaux aquatiques, 
   Il  a  marqué  la  confiance  avec  laquelle  la  
 to rtu e fe paffe de la re fpiration, &  furvit m ême à  la  
 p erte  de  fa  tête.  Il  a  donné  plufieurs  morceaux  
 d’anatomie comparée. 
 Regner  de Graaf, Hollandois,  éleve  de  Sylvius  
 de le Boe ,  mort dans un  âge peu avancé.  Il doit fa  
 réputation  aux  deux  ouvrages  fur  les  parties  génitales, 
   Quoique  les  corps  humains  fuffent  rares 
 encore, &qu’à la maniéré de fon fiecie de Graaf n’ait  
 fait deffiner que des partiès du corps déplacées,  ces  
 ouvrages  ont  également  beaucoup  de  mérite.  Les  
 planches  font  belles.  L’auteur  eft  des  premiers  qui  
 ait injeâé ;  il a vu les vaiffeaux qui fortent  dit  tefti-  
 cule  pour former  l’épididyme ;  il n’a  pàs  ignoré  le  
 trigonë  de  là veflîe,  ni plufieurs autfè's découvertes  
 des modernes.  Il  a  donné  de  bonnèS  obfervations  
 fur les corps jaunes &   fur la  formation du foetus du  
 lapin,  .  , 
 Henri Meibom s’eft fait un nom par la découverte  
 des  glandes  fébacées  des  paupières,  deflïnéès  par  
 Cafferius,  mais méconnues par fort"interprète. 
 Nous nommons Robert Hooke-à caufe de  l’expérience  
 célébré qu’on lui attribue, quoiqu’elle foit de  
 Vefale ,  &  dans  laquelle  on conferve la vie de l’animal  
 en  foufflant fon poumon. Il y  a de la phyfiologie  
 dans fes ouvrages pofthumes,  &  des morceaux anatomiques  
 dans  fes  deffein's  faits  avec le  fecours  du  
 microfcope. 
 Frédéric Ruyfch, apothicaire, &  enfuite médecin  
 &  célébré anatomifte. Cet homme induftrieûx injec-  
 toit avec beaucoup d’adreffe, &  féchoit &  confervoit  
 fes préparations avec  une propreté particulière à fà  
 nation.  Il vécut jufqu’à quatre-vingt-dix ans,  &  les  
 cadavres lui furent fournis avec abondance  dans une  
 grande ville dont il étoit l’anatomifte  titré.  Son  premier  
 ouvrage  fut  le  meilleur  de  tous  ;  il  vécut  
 foixantè-cinq  ans  après  l’avoir  fait  imprimer.  Il  y   
 démontra les  valvules  des  vaiffeaux  lymphatiques,  
 &   acheva  de  ruiner  Phypothefe  de  Bils.  Dans  les  
 obfervations il  donna  Y anatomie  du  pénis  &   la  formation  
 de  fon  gland  par  le  corps  caverneux  de  
 l’uretre. Dans le catalogue de fes raretés, il décrivit  
 la tunique cellulaire des inteftins,  la forme du colon  
 &  du catcum; dans le foetus, l’artere bronchiale &  fes  
 anaftomofes,  les trois ligamens du colon. Dans une  
 vingtaine  d’épîtres  on  trouve  quantité  de  belles  
 injections &  des  figures  du  cerveau,  des  inteftins,  
 de  l’oeil.  Il  réfuta  les  glandes  de  Malpighi,  &   y   
 fubflitua  des  grains  formés  par  les  extrémités  pul-  
 peufes  des  arteres.  Dans  les  Dou^e  tréfors  Ruyfch  
 donne  un catalogne de  fes raretés anatomiques avec  
 de  très-belles figurés.  On y   trouve une  fuite d’embryons  
 humains, la ftrufrure des reins, du placenta. 
 Il  rejette  le  corps  réticulaire  de la langue  ;  il  a  cru  
 voir la liqueur fécondante  dans l’utérus de la femme.  
 Dans  les  Adverfaires  on  trouve  encore  de  belles  
 planches  &   de  bonnes  obfervations,  &   les  fibres  
 mufculeufes de  l’utérus,  que Ruyfch croyoit fuffirè  
 à  l’expulfion  du  placenta.  Il  réuflit mieux  dans  les  
 planches  que dans les defcriptions ;  il  y   manque  le  
 détail  &   une  certaine  lumière,  que  le  génie  fait  
 allumer &  que le travail feul ne produit pas. 
 J.  Henri  Pauli,  neveu de Bartholin,  réfuta  avec  
 fucces les erreurs  de  Bils. 
 Jean Swammerdams’appliqua aux découvertes les  
 plus  difficiles,  &  s’y   obftina  avec  une  patience  &   
 «ne adreffe qui l’affuroit du fuccès.  Sa  Tliefe inaugurale, 
   faite  pour défendre une erreur,  eft pleine  de  
 decouvertes &  de faitsintéreffans. Dans le Prodrome,  
 qu il partagea avec Jean Van Home, il donna les premiers  
 fruits  de  l’injeâion d’une matière  folide,  que  
 Ruyfch  apprit  de  lu i,  &   perfectionna.  Il  rétablit  
 1 hymen contre  de  Graaf,  découvrit  la nature  vaf-  
 culaire  des-ligamens  ronds,  &c.  Mais  fon  grand  
 ouvrage  fur  les  infe&es,  fauvé  de  l'oubli  par  la  
 generofîte  de  Boerhaave,  furpaffe  en  fubtilité  tout  
 ce  qui  parut  de  lui,  fi  l’on  excepte  l’ouvragé  de  I  
 yonnet.  Ce  font  plufieurs  morceaux  remplis  de  
 anatomie la plus  fine &   là plus vraie. Swammèrdam  
 trouva des moyens faciles de découvrir dans la chry-  
 fahde le papillon  &  d’en voir la fortie. Son ouvrage*  
 fur les abeilles  eft unique,  &   {oa  „Mtomie  de  l’oeil 
 des  infefies  de la plus grande  finefle.  Il a donné fur  
 les grenouilles des expériences très-lumineufes,  &c. 
 ,s, Mémoires  pour fervir  à  Chijloire  des  animaux  
 ont ete commencés par Perrault, &  continués par du  
 Verney,  de  la  Hire  &   Mery.  C ’eft  ce  que  nous  
 avons  de  plus  complet  pour  l'anatomie  comparée  
 depuis  Anftote.  Les  académiciens  fe  font  attachés  
 préférablement à de certaines parties de l’animal,  &   
 ne font pas defcëndus  dans de  grands détails ;  mais  
 ils ont donné  des  eftampes  magnifiques &  plufieurs  
 morceaux très-utiles ,  comme fur  la refpiration des  
 çifeaux.  L'anatomie  de  l’éléphant eft excellente,  &   
 des  decouvertes  tres-intereffantes  font  répandues  
 dans  tout l’ouvrage.  On y  trouve le lapis de la cho-  
 forde .  les glandes proftatiques inférieures, la ftruc-  
 ture du  coeur de la tortue,  &c. 
 Claude Perrault,  médecin,  architecte &  deffina-  
 teur habile,  eut beaucoup de part au livre que nous  
 venons  d’annoncer.  Il donna dans  la  fuite  des  effais  
 ae Phyfiologie ; on y  trouve un traité du bruit,  avec  
 des  figures  originales ,  niais  qui  nè  font  pas  bien  
 exaétès.  La méchaniqiie  des  animaux eft fondée fur  
 \ anatomie  comparée.  Perrault  y   propofa  la  même  
 hypothefe  fur l’ame,  qui fit dans la fuite  le fonds du  
 fyftème de Stahl.  Il  attribua à l’ame  les mouvemens  
 vitaux,  le gouvernement des maladies,  des erreurs  
 mèm‘e dans ce gouvernement.  Il défendit les germes  
 des animaux répandus dans l’univers. 
 Le  Côlltgiuih  ànatomïcum  d’Amfterdam  a  pour  
 principaux auteurs Blafius &  Swammerdam. C’eft un  
 petit ouvrage original,  où il y  a beaucoup de neuf. 
 L’ouvrage fur la génération, de Gautier Needham  
 eft très-bon, quoique fondé principalement fur Y anatomie  
 comparée ,  comme prefque  tous les ouvrages  
 de  ce fiecie.  Il y  a un mémoire intéreffant de fa main  
 dans les Tranfacliôns Philofophiques. lia fait paffer des  
 liqueurs  des  canaux  de  la  bile  dans  les  vaiffeaux  
 lymphatiques';  . 
 Richard  L o v e r ,  médecin  du  roi  d’Angleterre’’  
 acquit  beaucoup  de  réputation  par  fon  traité  du  
 coeur. \2anatomie y  tient trop de celle des  animaux ;  
 mais il y  a de bonnes expériences faites fur des bêtes  
 vivantes,  &   un  morceau  fur  le  cerveau &   fur  le  
 mouvement du fang veineux. 
 JeàriBohn fut chymifte &  praticien» Son corps  de  
 phyfiologie a cependant du mérite ;  l’auteiir y  donne  
 tm  tableau  affez  précis  dés  opinions  &   des  découvertes  
 de  fon  fieçlè;  il  en  juge  avec  candeur,  &   
 prefque avec un  peu de  fcepticifme  :  il y   mêle plu-  
 fieurs expériences originales. 
 Théodore Kerkring,  homme fingulier, fujet à de  
 fortes pallions, accufé de grands crimes, &  convaincu  
 d’avoir profité de l’indufirie de Ruyfch,  a donné une  
 fuite de foetus &  defquelettes plus que dôuteufe pour  
 les  dates ;  il a donné  encore des obfervations,  où il  
 y  a beaucoup de  bon,  avec quelques paradoxes.  Il  
 ufa beaucoup de partiès  du  corps animal féchées &   
 confervées.  Ces  préparations  lui  ont  fait  donner  
 P°,lir. nouveau i  ce qui  n’eft que  l’effet  de  la préparation. 
 François  Bayle  fut  plus phyficien qu’anatomifte :  
 il  écrivit cependant  une  phyfiologie,  à  laquelle  il  
 appliqua les mathématiques.  Il  renouvella l’opinion  
 dé  Galien fur  l’aftion des  mufcles  intercoftaux  internes. 
 Martin Lifter, médecin de la reine Anne, amateur  
 de l’hïftoire naturelle &  des coquillages, a beaucoup  
 travaillé  fur  Y anatomie.  C’eft  à  lui  que  l’on  doit  
 l'expérience  de  la  couleur de  l’indigo , vue dans le  
 chyle, après  qu’on a  forcé l’animal d’avalèr de  l’eau  
 teinte èn bleu. Il  eft vrai que cette  expérience réuflit  
 mieux à Mufgrave qu’à Lifter  lui-même. Cet auteur  
 à  donné' Y anatomie de  plufieurs animaux de la  claffe  
 des feftâcées ;  il  à  donné  des  dïffêrtati'ons entières