Chaque fleur mâle eft verd - pâle , compofée d’un
-calice à trois feuilles très-courtes , arrondies , fans
corolles & de trois étamines capillaires, un peu
plus longues , égales , à anthères fphéroïdes - blanchâtres
, comme fendues en deux jufqu’au milieu.
Les fleurs femelles ont le calice femblable, mais fans
étamines , & un ovaire fphéroïde , furmonté de
trois ftyles médiocres , terminés chacun par un
ftigmate fphéroïde , blanchâtre.
L’ovaire en mûriffant devient une baie ovoïde,
pointue, longue ■ de trois lignes , de moitié moins
large , couronnée par fes trois ftigmates, d’un beau
rouge , comparable à celle de l’epine - vinette ,
lerberis , à une lo ge , contenant un pépin ovoïde,
long de deux lignes, une fois moins large.
Culture. Le bejlram croît fur toute la côte du Malabar,
fur-tout auprès de Repoli. 11 eft toujours verd,
toujours chargé de fruits ; il porte ainlî communément
pendant foixànte-dix ans.
Qualités. Cet arbre n’a point d’odeur dans aucune
de les-; partie s ; mais fa racine a une faveur aftringente.
Ses feuilles font fans goût ; fes fleurs ont une faveur
acide, ainfi que fes fruits qui font aftringens, à-peu-
près comme ceux de l’épine-vinier , berberis.
Ufages. De l’écorce de cet arbre on fait des
cordages , comme avec le chanvre. Ses fruits fe
mangent avec autant de plaifir que ceux de l’épine-
vinette ; & ils font auflï rafraîchiflans. Ses feuilles
pafl'ent pour l’antidote de la morfure du ferpent,
zppeWéheredmàndelpar les Malabares: cette morfure
ne fait pas mourir d’abord , mais les chairs fe corrompent
peu-à-peu » tombent en fphacele , & on en
meurt après des douleurs continuelles. On ne guérit
.de cette maladie qu’en buvant l’eau de la decoéhon
de fes feuilles avec le fruit du mangier marine au
fel. ,
Remarques. Quoiqu’il foit probable que le befiram
n’a pas les fleurs hermaphrodites » comme l’a laiffe
foupçonner Van-Rheede, & qu’au contraire cet
arbre a des pieds entièrement à fleurs mâles , &
d’autres à fleurs femelles, comme M. Linné l’a dit le
prémier, cependant il eft certain que la plante, que
M. Burmann appelle antidefma fpicis geminis, & dont
il a fait graver en 1737 une figure , pl. X , pag.^22
de fon Thefaurus Zeylanicüs , fi elle eft du même
genre, n’eft pas de la même efpece que le bejlram,
comme le-penfent MM. Burmann & Linné. Il eft
encore certain que l’arbre , dont Plukenet a fait
graver la figure, pl. C C C X X X IX , n°. 1 , pag. 22
de fa Manttjfa, fous le nom de arbor indica ovali folio
&c. n’eft pas , comme l’a dit M. Linné dans fon
Flora Zeylanica ,pag. ify , n°. 367 , la même plante
que le noeli tali, c’eft-à-dire, le befiram ; mais que
c’eft" le pattara ou le tsjeriam cottam, gravé dans
YHortus Malabarictis , vol. V pl. X I , pag. 2 / ;
enfin, que le berbendis fruclu arbor americanabaccifera
racemofa, foliis integris acuminatis, fruclu rotundo mo-
nopyreno, cité par Sloane à la pag. 170 de fon Catalogue
des' plantes de la Jamaïque, n’èft pas la même
chofe que le befiram, comme le dit M. Burmann ,
mais plutôt une autre efpece de pattara. Pour faire
éviter déformais toutes ces confufions qui naiffent
de pareilles comparaifons ? faites fur des plantes
feches par des botaniftes qui n’ont pas voyagé dans
les climats de la zone torride , dont la botanique a
une face fi différente de celle de l’Europe, nous
allons décrire la fécondé efpece, publiée par M.
Burmann.
Deuxieme efpece. ANTIDESMA.
M. Burmann a fait graver dans ionThefaurusZeyla-
nicus, publié en 1737 ,p l .X , pag. 2.2 , une bonne
figure,quoiqu’incomplette, de laplante qu’ilnommé
antidefma fpicis gemi/ûs, & qu’il dit avoir yudéfignée
dans YHerbier d’Hermann, fous le nom dé bèrberi du*
metorum baccas fimiles ferens arbor. M. Linné-, dans
fa Flora Zeylanica , imprimée en 1747, c’eft-à-dire,
dix ans après le Thefaurus Zeylanicüs de M. Burmann,
l’appelle Amplement antidefma , pag. iCç), n°. 3 S 7 ,
& dans fon Syfiema natura, imprimé en 1767, il
l’appelle antidefma 1 alexitera, pag. 661.
L’antidèfma , fuivant M. Burmann , a le bois
ferme & folide , l’écorce cendrée, les branches plus
ferrées, couvertes d’un bout à l’autre de feuilles en
pareil nombre , mais plus petites de deux pouces au
plus , portées fur un pédicule un peu plus long ,
deux épis , couplés au bout de chaque branche ,
plus longs d’un quart que les feuilles, le calice à cinq
feuilles très-petites , trois étamines, & un ovaire,
qui devient une baie cylindrique, femblable à celle
du berberis.
Suivant M. Linné, cet arbre eft dioïque; c’eft-à-
dire , a deux individus, l’un à épis mâles, l’autre à
épis femelles. Son écorce eft allez inégale ; fes feuilles
reffemblent à celles du laurier. Les épis de fleurs
font velus & raffemblés au nombre de deux, & quelquefois
de trois au bout de chaque branche; le calice
des fleurs a cinq feuilles longues, concaves, & cinq
étamines dans les mâles. Dans les femelles le calice
eft perfiftant fans étamines, l ’ovaire a cinq ftigmates
obtus. La baie eft cylindrique , couronnée par fes
cinq ftigmates., & contient un pépin.
Remarques. Il n’y a donc que M. Linné qui ait dit
que Y antidefma de M. Burmann’ , qu’il croit .être le
befiram des Brames, foit dioïque ; o r , en fuppofant
que ce foit un fait , auflï - bien obfervé qu’il eft
douteux, l’antidefma eft trop différent du befiram
pour être confondu. Ce font donc au moins deux
efpeces différentes.
Mais cette cönfufion n’eft pas la feule répréhew-
fible dans M. Linné : il dit, dans fon Flora Zeylanica,
pag. i6g , rB .3 6 7 , que fon antidefma eft celui de
M. Burmann , & qu’il eft nommé par Hermann,
ambilla ; mais l’oembilla d’Hermann eft reconnu par
M. Linné pour une plante d’un genre différent, qu’il
appelle rhamnicafirum dans fa FLora Zeylanica , pag,.
‘93 » n°‘ 44° > genre qui vient dans la famille des
ciftes oit nous l’avons placé ; voye[ noSsFamilles des
plantes, vol. I I . pag. 448. M. Linné dit encore que
c’eft le groffularia Zeylanica , baccis majoribus velmî-
noribus albis, acidiufculis ghoefambilla Zeylanenfibus
dicta ^Hermann , Zeylanenfium, pag. 11 , & de M.
Burmann, Thefaur. Zel. pag. i'i2; mais le ghafcembilla.
eft une efpece de pattara, ainfi que Y arbor indien
ovali folio -, fiofcutis plurimis in fpicis fummo ramulo
difpojitis acinifera, gravé par Plukenet, planche
C C C X X X IX , fig. / , Mantiff. pag. 22. Enfin M.
Linné dit que c’eft le planta folia habens oblongo-
rotunda, forfari tèlelu feu cochlearia fpecies keratkya
dicta, de M. Burmann, dans fon mufaum Zeylariicum,
pag. '9 v & Thefaur. Zeyl.pag. K)4) mais M. Burmann
avertit que c’eft une efpece de cochlearia.
M. Burmann a cru pouvoir forger à cette plante le
nom grec anti defma, des mots and contre, défma
venin , parce qu’elle eft le remede fpécifique de la
morfure du ferpent venimeux , appellé cobra de
capello parles Portugais. (M. A d a n s o n . )
§ BETELE , voyez vol. X X I I I , ( Hifi. nat. )
pl. X C V I I I , fig. 2.
BETHACAREM, ( Géogr. facr. ) félon la Vul-
gate : les Septante lifent Bethacharma,
C ’eft un nom de lieu dont parle le prophète Jérémie.
Certains le prennent pour Ie nieme que Bethacha-
ram. Foye^ BethacwaRAM qui fuit. (+ )
BETHACHARAM, ( Géogr. facr. ) nom d’un
quartier de Jérufalem ; l’intendance en étoit confiée
à Méchias, ä s de Réçhab, qui fut chargé de bâtir la
porte du fumier, quand on fut ré venu de Baby-
lone. (+ )
B E T H A G A B R A , B e t h o g a b r i o u
B e t h a g â b r i a , ([Géogr.fixer. ) Les tables de Pe.u-
îinger mettent Bethogabri entre Afcalon Jérufalem.
Jofephe, qui lit Bétarie, place ce lieu au milieu de
l ’Idiimée. Selon Guillaume de T y r , les Arabes
donnent à Béerfabée, le nom de-Bethgabrïl. Elle eft
à douze milles d’Afcalon. Suivant Benjamin, Bethga-
fcérin eft à cinq parafanges d’Hébron , & c’eft la
même que Maréla. Les aftes de S. Ahanie la
placent dans le territoire d’Eleuthéropolis. Dom
Calmet conclut de ces différentes' opinions , qu’il
faut placer cette ville entre Eleuthéropolis & Hébron.
(+ )
BÉTHANIE, (Géogr. facr.') lieu fitué au-delà du
Jourdain, où Jean baptifoit, &c où il reçut cette
ambaflade célébré des Juifs, compofée de prêtres &
de lévites , chargés, de lui demander qui il étoit, s’il
jne feroit pas le Chrift : on fait qu’il rendit un témoignage
éclatant à l.a vérité. Il faut obferver que
le texte Grec ou original porte Béthabara. (+)
B é t h a n i e , f Géogr. ) bourg de Judée, fitué à
environ quinze ftades de Jérufalem, à l’orient de
cette ville , au pied du mont des O lives, fur le chemin
de Jéricho à Jérufalem. Marie-Magdeleine &
^Marthe fa foeur demeuroient .dans ce bourg ; Lazare
leur frere , que Jefus reffùfcita quatre jours après
qu’il eut été mis en terre , demeuroit aufli dans le
même.'bourg, qu’on allure n’être aujourd’hui qu’un
Irès-petit village. f+ )
BETHBESSEN , ( Géogr. facr,) ville de Judée,
fituée au défert de la tribu de Juda. Du tems des
Macchabées, Jonathas s’y étoit retiré avec Simon fon
frere, & ceux qui Paccompagnoient, en répara les
ruines -, & la rendit une place forte. Bacchide en
ayant été informé vint mettre le fiege devant cette
ville , qu’il tint long-tems afîiégée ; mais malgré
toutes fes machines de guerre , il ne put la prendre..
Bien plus , Simon en étant forti un jour avec fes
gens, mit le feu aux travauxdes ennemis, attaqua
leur armée & la défit ; ce qui contraignit Bacchidë
d’accepter les conditions d’un traité de paix qu’on
-lui propofa. Il jura alors que de fa v ieil ne feroit
plus aucun mal aux enfans d’Ifraël. (+ ) ;
■ BETHCHAR, (Géogr. facr.) ville de Paleftine,
dans la tribu de Dan. Durant les guerres des lira
élites contre les Philiftins ,.les:premiers étant fortis
de Mafphath, pourfuivirent leurs ennemis, en les
taillant en pièces , . jufqu’à un lieu fitué dans le
voifinage., & au-deflbus de Betkchar. (+ )
' BETHCHOGLA, ( Géogr. facr, ) ville de la tribu
de Benjamin fur les frontières de la Judée.' • . "
BETHDAGON , ( Géogr. facr. ) autre ville dé . la
Terre fàintè, mais qui appartenoit à[|a tribu de
Juda. On,prétend qu’elle fut ainfi appellée, parce
qu’il y. avoit un temple de Dàgon avant qu’êlle
paffât fous la domination des Ifraëlites. .
Ce terme Betkdagon , fignifie la maifon. de la
■ trifieffe. ;Ce fut en effet une maifon de triftefle pour
les Philiftins en plufieurs occafions. i° . Lorfqu’après
avoir mis l’arche du feigneur. des J uifs dans,le temple
du, feigneUr des Philiftins , ils trouvèrent par terre
l’idole de leur feigneur dieu, les bras , les jambes &
la tête caffés. z°. Lorfque les Philiftins s’étant aflem- |
blésr-tvn jour de fête pour offrir des facrificés» ils
firent venir Samfon, à qui, quelque tems auparavant,
ils .avoient fait crever les yeux par la perfidie
de Dalila,, dans le dpfïein d’en faire leur jouèt.
Ce brave Juif voulant tirer raifon de cette indignité, j
feignit d’être fatigué, & pria celui qui le condilifbit, ;
de le mener auprès des .colonnes 'qui foutenoient le j
bâtiment,,pour s’appuyer. Samfon y ayant été con- ;•
4uit, les ébranla avec tant deforce qu’il les renverfa,
& avec ellês s’écroula tout l’édifice, qui, par fa
chute inattendue, écrafa une multitude de perlonnes.
Samlbn lui-même fut tué avec tous les fatrapes des
Philiftins. 30. Lorfque Jonathas brûla'le temple de
Dagon, .& qu’il fit périr par la flamme ceux qui s’y
étaient retirés. (4-)
* BETHEKED ou B e t h a k a d , (Géogr.facr.) ville
fituée entre Jezraël & Samarie, peut-être la même
que Betkar ; peut-être aulfi ne doit-on entendre par
ce mot, qu’une cabane de pafteurs , conime le
veulent quelques interprétés, contre l’explication des
Septante.
* BETHEMEC , (Géogr. facr.) ville de la tribtl
d’Afer, fituée fur la frontière de cette tribu.
BETHER , ( Géogr. facr ) Dans le Cantique âei
Cantiques , il eft parlé des montagnes de Bether. La
Vulgate lit dans un endroit les montagnes de B ether,
& clans un autre les montagnes des aromates. Plufieurs
exemplaires portent Bethel, au lieu de B ether; mais
l’Hébreu dit par-tout B ether.
On demande ce que c’eft que B ether, & quelle
eft fa lignification ? Il y en a qui croient qu.e c’eft
Bethoron, appellée B ether dans Eufebe , Bethara
dans Jofephe , & Bethra dans un ancien Itinéraire ;
d’autres veulent que ce foit Betharis entre téfarée
& Dio/polis, félon l’ind:ee de l’Itinéraire dont nous
venons de parler; ou enfin Bcether fuivant les Septante.,
qui , dans Jofué, la placent entre les villes
de Juda. D. Calmet croit que c’eft Bethoron la haute
'ou Bethora, entre Diofpolis & Céfarée.
Il eft fouvent parlé dans les écrits des Hébreux
de B ether, ville qui fut prife par l’empereur Adrien,
dans la révolte de Barchoehébas. Le nombre des
Juifs qui s’ÿ étoient renfermés, étoit fi grand, que le
fang des morts qui côûloît, éntr'aînoit des pierres
de la groffeur de quatre féahs , & qu’il, couloit
jufques dans la mer dans une efpace de quatre
mille pas; ainfi la ville étoit à quatre mille pas de
la mer. (-+-)
BETH S ABÉE, ( Hifi. des Juifs. ) femme d’Ürie,
fe laifla féduire par le roi David. Ce prince l’ayant
vue fe baigner , fut fi tou.ché de fa beauté, qu’il la
fit venir dans fon palais & en abufa. Urie étoit abfent
depuis quelque tems. Betkfabée s’apperçut qu’elle
étoit eiïceinte & en avertit lé roi. David fit.venir
Urie qui étoit a l’armée de'vant Rabbàt, capitale,des
Ammonites ,-. fous prétexte de lui donner des détails
du fiege. Urie fut très-bien accueilli du.roi, qui le
renvoya chez lu i, comptant qu’il coucheroit avec fa
femme., & mettroit ainfi l’honneur de Bethfàbée à
couvert; mais Urie, qui étoit garde du ro i, coucha
dans le palais & n’alla point dans fa maifon, quelques
inftanctS que lui en fît le roi. David voyant que
cette rufe .ne lui réufliffoit pas, renvoya Urie à
l’armée , & commanda à JOab, qui cortduifoit le
fiege de Râbbat, de l’expofer au plus grand, danger.
Cet ordre fut ponctuellement exécuté. Urie fut tué.
Bethfabéentle deuil dé fon mari » puis David l’époufa.
Elle mit au inonde Salomon , fuccèfleur de David.
Le prophète Nathan eut le courage de reprocher en
face au roi l’indignité de cette aftion.
: BETIQUE ( l a ) , Bceticd , ( Hifi. & Géogr.
ancienne. ) Cette province de l’ancienne Efpagne,
( aujourd’hui le royaume de Grenade & l’Andaloufie)
tire fon nom du fleuve Bonis ( Quadâlquîvir ) ,
elle étoit diftinguée par les richefles de fon fonds , fa
fertilité, & un grand nombre de villes, entre Iel-
•quellés on remarque Gofdiiba'y Cordoue, qui depuis
a fervi de réfidence aux émirs des Maures , & qui
fut la patrie deS deux Seneques & de -Lucain : Hifi.
palis, Séville v ltcdica, où naquit l’empereur Trajan :
Sifapo remarquable par fes mines de vermillon : Gadis
ou Gades ( Cadiz ) , fondée par les Tyriens j le plus
beau port de l’Efpagne : Mala ca , ( Malaga , )