
 
        
         
		Le  pal occupe  le Milieu  de  l’ écu  perpendiculairement, 
   c’eft:  une  marque  de  jurifdiftion. 
 La  croix s’étend par fes branches jusqu'aux bords  
 de  l’écu  &   laiffe  quatre  cantons  vuides.  Il  y   a  
 nombre  de  croix  de  diverfes  efpeces,  elles furent  
 prifes  pour  armes  dans  le  tems des  croifades.  ^ 
 La  bande  eft  pofée  diagonalement  de  la  droite  
 du haut  de  l’écu ,  vers la gauche  du  bas, &  repréfente  
 l’écharpe  du chevalier  fur  l’épaule. 
 Le  chevron  eft formé  de  deux pièces  qui fe terminent  
 en  pointe  au  milieu  du  haut  de  l’écu  &   
 s’étendent  vers  les  angles  du  bas;  félon  quelques  
 auteurs,  il  repréfente l’éperon du  chevalier;  félon  
 d’autres, c’eft  la  repréfentation  d’une lice  de  barrière  
 des  anciens  tournois. 
 Le  fautoir a  la forme d’une croix de faint André,  
 c’ëtoit anciennement un cordon  couvert d une riche  
 étoffe,  qui  étoit  attaché  à  la  felle  d’un  cheval  &   
 -fervoit  d’étrier pour  monter  deffus. 
 Partitions. 
 Les  partitions  fe  forment  d’une  feule  ligne  qui  
 'divife  l’écu  en  deux  parties  égales,  il  y   en  a ‘de  
 quatre  fortes,  le  parti,  le  coupé,  le  tranché,  &   
 le  taillé. 
 Le  parti  divife  l’écu  par  une  ligne  perpendiculaire. 
   IL 
 Le  coupé par  une  ligne horizontale. 
 Le tranché  par  une  ligne  diagonale  à  droite. 
 Le  taillé par  une  ligne  diagonale à  gauche. 
 Répartitions.' 
 Les  répartitions  font  des  figures  compofees  de  
 plufieurs partitions.  •  ^  , 
 L’écartelé  eft  fait  du  parti & .  du  coupe.  
 L’écartelé  en  fautoir  du  tranché  &   dn taillé. 
 Le gironné ,  qui  eft ordinairement de huit girons,  
 eft  fait  du  parti,  du  coupé  ,  du  tranche  &   du  
 taillé.  . 
 Les  points  équipolés  de  neuf carreaux  lont formés  
 de  deux  parti &   de deux coupé.  ^  . 
 Le bandé, le  burelé,  le  codcé ,  l’échiquete ,  le  
 fafcé,  le  fufelé , le lofangé ,  le pale,  &c. font aufli  
 jdes  répartitions,  yoye^  chacun  de  ces  termes  en  
 l’ordre  alphabétique. 
 Les  pièces  honorables  ,  les  partitions  &   les  
 répartitions, font toutes  des pièces purement  héraldiques, 
  parce qu’elles ne font  formées que de  traits  
 ou lignes  droites  &  qu’elles  ont  été les  premières  
 mifes  enufage  par  les hérauts  d’armes , qui étoient  
 les  juges  du  point  d’honneur,  &   qui  fixoient  les  
 armoiries  des  .chevaliers. 
 Parties  du  corps humain. 
 Les figures  humaines  entières  font  rares dans le  
 Blafon,  mais  les parties  du  corps  de  l’homme  s’y   
 trouvent  fouvent,  il  y   a  des  tetes,  des  coeurs,  
 des  mains,  des  bras. 
 Deux  mains  jointes  enfemble  font nommées foi.  
 Unbras droit,  eft nommé dextrochtre,  un bras gauche  
 , fenefirochere. 
 Châteaux  &  tours. 
 Les châteaux, demeures des anciens,  font repré-  
 fentés dans  l’écu  par un corps  de logis joint  à.deux 
 tours rondes avec  des créneaux. 
 Les tours bien plus fréquentes font ordinairement  
 de  forme  ronde  &   ont  aufli  des créneaux. 
 On  dit  des  châteaux &. des  tours,  ouverts,  pour  
 les  portes ;  ajourés  , pour  les  fenêtres ;  maçonnés,  
 pour  les joints des  pierres ;  quand ils font d’émaux  
 différens.. 
 Lorfque  les châteaux  &   tours  ont  un  toit  d’un 
 autre émail, ils font dits e(forés ;  s’ils ont des giroueN  
 tes ,  girouettés. 
 Animaux  &  leurs  parties. 
 Parmi  les  animaux,  les  lions  font les  plus  courageux, 
   on  en  voi>$  grand  nombre  dans  les  écus,  
 énfuite  viennent les  léopards,  cerfs, lévriers, chevaux  
 ,  bêtes  à  cornés. 
 Sur  les  oifeaux  l’aigle  tient  le  premier  rang,  
 enfuite  les  aliénons,  merlettes ,  canettes  ,  coqs  ;  
 lés  oifeaux  de  proie,  parmi  lefquels  on  diftingue  
 l’cpervier ,  qui eft  chaperonné ,,  a  des  grelots aux  
 pieds  nommés grillets,  attachés  par  des  courroies  
 que  l’on  nomme  longes. ■ 
 Le  paon paroît  de  profil  ou  de front,  fe mirant  
 dans  fa  qüeue  étalée  en  roue,  alors  on  dit paon  
 rouant. 
 Le  pélican  aufli  de profil  eft  repréfenté  fur  fon  
 aire  avec fes  petits,  fe  becquetant  la  poitrine. 
 Le phoenix, oifeau fabuleux , eft de profil fur fon  
 bûcher  &  femble avec  fes  ailes  l’allumer  pour  s’y   
 confirmer.  ^  . 
 Les  attributs  de  l’épervier,  du  paon,  du  pélican  
 &  du  phoenix,  ne s’expriment  point en blafon-  
 nant,  à moins  qu’ils ne foient  d’un  autre  émail que  
 ces  oifeaux. 
 Les têtes des animaux paroiffent fouvent dans l’écu  
 de  profil,  quand elles font de front, principalement  
 celles  des cerfs  ou des boeufs  : on les nomme rencontres, 
   on  excepte  celles  des  léopards,parce qu’elles  
 font toujours  de  front.  .  ' 
 Têtes arrachées  fe dit de  celles  oh  il y   a  des  fila-  
 mens  ou  des  plumes  qui  forment  deffous  des  inégalités. 
 Les jambes des quadrupèdes font nommées pâtes}  
 celles  des  volatils ,• membres. 
 Les reptiles qui paroiffent dans les armoiries, font  
 les  ferpens  que  l’on  nomme  biffes ;  les  lézards  ne  
 changent point  de nom ,  &   font  repréfentes  mon-  
 tans ,  c’eft-à-dire ,  qu’ils  ont  la  tête  en  haut  &  la  
 queue  en  bas.  Le  limaçon  paroît  avec  fa  coquille  
 la  tête  dehors  montrant  les  cornes. 
 Parmi les poiflons ,   on  diftingue  le  dauphin, qui  
 eft  repréfenté  de  profil  ,  &   courbé  en  demi-  
 cercle.  •  .  ..  935 
 Les  barbeaux  moins  courbés  que  les  dauphins^  
 font nommés  bars. 
 Injlrumens  de  guerre. 
 Parmi  les  inftrumehs  propres  à  la  guerre  ,  on  
 diftingue  les  épées  ,  une  feule  eft  mife  en  pal  la  
 pointe  en  haut  ,  deux  font  pofées  en  fautoir  les  
 pointes  en haut  ou en bas. Une épée peut être pofée  
 en bande,  en  fafcé,  &c. 
 Les  fabres font nommés  badelaires. 
 Les  fleches ffont dites  empennées, quand  leurs plumes  
 ou  ailerons  fe  trouvent d’émail  différent ;  en-   
 cochées, li  elles font pofées fur un arc. 
 Les molettes d’éperons ont fix rais, &  font percées  
 au  centre;  fi  elles  avoient  plus  ou  moins de  rais,  
 on-l’exprimeroit  en  blafonnant. 
 Arbres,  fleurs & fruits. 
 Les arbres  ont pour émail particulier le  finople }  
 il  y   en a  cependant de différens  émaux, même  d or  
 ou  d’argent ;  lorfqu’on  peut  diftinguer  fon efpece  
 par' les  fruits ,  on  le  nomme  de fon nom. 
 Les rofes font  fouvent  de gueules, il y  en  a  aufli  
 quelquefois d’o r , d’argent,  ou d’autres émaux.  | 
 Les otelles  peuvent  être mifes  au  rang des fruits,  
 étant  des  amandes  pelées;  celles  de  l’ecu  de  Com-  
 minges  au nombre  de  quatre,  font  adoffees &  pofées  
 en  fautoir. 
 Les  coquerelles  fon,t  des  bçuquets,   chacun  de 
 B  L  A 
 trois  gouffes  ,  femblables  à  celles  qui  renferment  
 les noifettes ; c’eft  pourquoi  elles font  mifes au rang  
 des  fruits  dans l’art  du Blafon : on en voit peu dans  
 les  armoiries. ~ 
 AJlrisil 
 \Sous  ce nom,  on  comprend  le  foleil,  les  croif-  
 fans, les étoiles &  les cometes.* 
 Le  foleil paroît dans l’éçu avec un nez,  une  bouche  
 &  deux y eux, &  a autour de fa  face huit rayons  
 droits ,  &  autant  d’ondoyans entremêlés  alternativement  
 ;  derrière  chacun  ,  trois  traits  droits  pour  
 le  rendre  plus  lumineux ;  fon  émail  particulier  eft  
 l’or ;  il  s’en  trouve  pourtant  de  différens  émaux. 
 Ombre  de foleil ; foleil qui n’a ni nez, ni bouche,  
 ni yeux. 
 Les  croiffans &  les  étoiles  fe  trouvent  en  nombre  
 dans  plufieurs éciïs.  Les  étoiles  font  ordinairement  
 à  cinq  rais  ,  que  l’on  n’exprime  point  ;  
 quand  il  y  en  a  davantage,  on  en fait mention  en  
 blafonnant. 
 Dans les armoiries des  Italiens, on remarque  que  
 les étoiles font  toujours à fix/ais. 
 Les  cometes  font  repréfentées  par  des  étoiles,  
 dont  un  des  rais  eft  alongé  en  forme  de  queue  
 ondoyante» 
 Meubles d?armoiries. 
 On nomme meubles  par niétaphoré,  les  befàns  ,  
 tourteaux, billettes,  allériohs, merlettes* canettes,  
 étoiles,  croiffans,  croifettes, molettes-d’éperons &   
 généralement  toutes  les  pièces  qui  accompagnent  
 ou  chargent  les  pièces honorables ;  elles  font  ainfi  
 nommées,  parce  qu’elles  rempliffent  &   meublent  
 l’écu. 
 Pojition  des pièces  &  meubles, 
 Les pièces &  meubles fe pofent ainfi ; 
 Un,  centre de l’écu. 
 Deux , l’un  fur  l’autre» 
 Trois, deux  en chef, un  eft  pointe.' 
 Quatre,  deux en  chef,  deux  en  pointe. 
 Cinq,  en fautoir. 
 S i x , trois , deux &  un. 
 Sept,  trois,  trois  &   un» 
 Huit,  en  orle. 
 Neuf, trois, trois &  trois. 
 Ces pofitions ne s’expriment point, parce qu’elles  
 ont été  ainfi réglées par les  hérauts d’armes ; mais fi  
 ces mêmes pièces  &  meubles  étoient  pofés  autrement  
 , il  faudroit  en  défigner  la  pofition en  blafonnant  
 l’écu. 
 Etymologie  du mot  Blason. 
 Ménage fait venir  ce mot du latin  lado,  lationis ;  
 à caufe que  les  chevaliers faifoient  porter  leur  blafon  
 fur  leur écu.. 
 Borel  le dérive des  mots latins  laus &  fonare, en  
 les joignant  enfemble  &  les  faifant  précéder  de  la  
 lettre B. 
 Mais il eft mieux, avec le P. Meneftrier &  plufieurs  
 autres auteurs,  de dériver le mot b la fo n ,  de  l’Allemand  
 b la fcn , qui fignifie fonrier du cor, parce que les  
 chevaliers &  gentilshommes qui fe  préfentoientaux  
 anciens tournois, y  étoient annoncés au fon du cor :  i  
 ils y venoient avec  pompe ,  accompagnés  de  leurs  
 écuyers  , &  fuivis de leurs  domeftiques ;  ces chevaliers  
 &  gentilshommes étoient décorés  des couleurs  
 des demoifelles qu’ils  chériffoiënt,  ce qui  à été  l’origine  
 des livrées  :  leurs  domeftiques  qui portoient  
 leurs écus, étoient déguifés  en fatyres , en fauvages,  
 monftres,   lions ,   &c.  ce qui a occafionné  les  tenans  
 &   fupports  des  armoiries.  Voye^l'article  P i è c e s , 
 (  terme de Blafon.')  dans ce Supplément,  6*  les figures  
 qui y  font expliquées.  ( G. D. L. T. ) 
 BLASONNER ,  V. acl. peindre  des armoiries avec 
 les  émaux  qui  leur  Conviennent  ;  repféfëfttèr  un  
 blafon en gravure avec des points &  hachures qui en  
 marquent  les  émaux.  Defliner  des  armoiries  dans  
 le  goût  de la gravure-. 
 Plafonner,  eft aufli  expliquer les  pièces &  meu*  
 blés  de  l’écu  en termes propres &  convenables. 
 Maniéré de blajonnerpar principes,  i °.  On nomme  
 l ’email  du champ  de l’écu,  enfuite la pièce ou meuble  
 qui  fe  trouve  au  centre  &   fon émail ;  fi cette  
 pieee  ou  meuble  eft  accompagnée  de  quelques  
 autres *  on  les  nomme,  &   après leurs  émaux. 
 2°.  Une  famille  porte  <da{ur au lion d'or. 
 3°.  Une  autre  porte d'or à La fafcé da^ur, accompagnée  
 dè\ trois  étoiles de gueules. 
 4°.  S’il  y   a  trois  pièces  ou  meubles  femblables  
 dans ,un  écu,  ce  qui  arrive  fouvent,  après  avoir  
 nommé l’émail du champ, on nomme les trois pièces  
 &  leur  émail :  exemple  ,  telle  famille  porte  d’or à  
 trois  annelets d'azur. 
 5°.  S’il  fe  trouve  plufieurs  pièces  dans  un  écu  
 l’une für  l’autre  ,  la  première  eft la plus  proche  du  
 haut de  l’éeu, la derniere celle qui approche  le plus  
 de  la  pointe» 
 6°.. S’il y   a  plufieurs  pièces  longues  &  debout  à  
 coté l’une de  l’autre ,  la première eft à la  droite  de  
 l’écu ,  la  dernière  à  la  gauche. 
 7°.  On doit éviter  de  nommer  un émail que  l’on  
 a  déjà nommé ;  une  famille porte  d'azur  à  la fafcé  
 d or,  accompagnée  de  trois  lof anges  d'or ;  on  dit  accompagnée  
 de  trois  lofanges  de mêmet^kce mot  de  
 même  fignifie l’émail que l’on vient de nommer. 
 8°.  Une autre  famille  porté  d!argent à C aigle d'a-  
 £#r,  accompagnée en  chef de trois befahs d'azur ,  & en  
 pointes  de  trois molettes d'éperons  aufli  d'azur-:  on  
 blafonne d! argent à P aigle, accompagnée en chefde trois  
 befans , G en pointe de trois molettes dépérôns ,  le tout 
 9°. Une famille  porte  dor,  à la face d'azur, chargée  
 de  trois croiffans d'or ;  il  faut dire  chargée de trois  
 croiffans  de  l'émail dit  champ.  (G. D . L. T.) 
 BLÀTIN ,  f. m.  ( ilifi. nat.  Ichthyologie»  )  efpecë  
 de  pourpre à canal évalé, ainfi nommée au Sénégal*  
 &  gravée dans notre Hifioire naturelle des  coquillages  
 du Sénégal, planche  IX  , n° 32 ,page  142. 
 .  Sa  coquille  a  rarement  plus  de  fept  lignes  de  
 longueur ; fa largeur  eft une fois moindre. 
 Elle n’a que huit fpires qui font peu renflées  , fort  
 ferrées, &  chagrinées par  un grand nombre  de  tu-  
 '  hercules affez gros , écartés &  difpofés  fur plufieurs  
 rangs qui tournent avec  elles :  on en  compte  cinq à  
 nx fur  la  première fpire  ,  deux  fur  la  fécondé,  ôt  
 tin feul fur les  autres. 
 Le  fommet égale  en  longueur la première  fpire.'  
 La  longueur  de  l’ouvertürè  n’eft  pas  toiit-à- fait  
 triple de  fa largeur. 
 La levre droite  eft  mince &  fans dents  dans  quelques 
 unes  ;  dahs  d’autres,  elle  eft  fort  épaiffe *  
 Ornée  au-dedans  de  cinq  dents  affez  groffes &   arrondies. 
 Le fond de  fa  couleur  éft un pourpre foncé tirant  
 fur  le  violet  ou  fur  le  noir. Dahs quelques-iines la  
 première  fpire  eft  entourée  de  deux  petites  lignes  
 blanchâtres, peu feniibles ;  elle  n’a point de péri'ofte  
 apparent. 
 Mceitrs. Le  bldùn  fe  voit  abondamment  dans  les  
 rochers  de  l’îlé  de  Corée  &   de  la  Mâgdelaine. 
 ( M. A d  AN s o n . ) 
 § BLATTE,infefte. Foye^-en la figure au volume  
 X X I I I , planche LX X V I I ,   figure 11  à  13.  du Dicl.  
 raif.  des Sciences, &c. 
 BLATTI, f.  m.  ( Hiß. nat. Botan. ) arbriffeau du  
 Malabar,.très-bièn  gravé fous ce nom* avec  la plupart  
 de  fes détails, par Van-Rheede, dans fon Hor-  
 tus Malabaricus ,   volume I I I , page 43 , pl. XL,  Les