fecunda Brafilienfis. Jean de Laet lui donne le nom
d ’arara 8c macao , dans fon Hifi. novi orbis, page
336. M. Briffon l’appelle ara verd 8c rouge du
Bréfil ; pjittacus major longicaudus, faturaù viridis ;
macula in fyncipitefufcâ; vtrtice vïridi-cærulef tente ;
macula in alarum exortu miniatâ ; genis nudis candidis
, lineis plùmofis nigris firiatis ; rectricibus fu -
pernl prima medietate viridibus , altéra cyan&is, fub-
tus faturaù rubris.... ara Brafilienfis erythrochlora. Ornithologie
j vol. IV , page 202, n°. y. C eft le pjittacus
6 feverus,•• macrourus viridis, genis midis, re-
migibus reciricibusque caruleis fubtus purpurafeentibus ,
de M. Linné dans fon Syflema nature, édition de
•7G7.> IIS '40- , ,
Cet oifeau n’a encore ete figure nulle part, a
moins que ce lie foit celui" qu’Edwards a repre-
fenté fous le nom de maracana , planche CCXXIX.
Voici la defeription qu’en fait Marcgrave; il a la
grandeur du perroquet amazone , ou il eft un peu
plus petit que l’ara verd du Bréfil, il a la queue
alongée de même, le bec noir, les joues nues *
à peau blanche pointillée de plumes noires.
Son front a une petitè tache brune à l’origine
du bec, & fa tête eft en-deffus d’un verd-clair &
comme bleuâtre ; fes épaulés & le deffous des aîles
& de la queue eft d’un bleu obfcur ; le refte de
fon corps, c’eft-à-dire, la tête, le cou, le dos ^les
ailes, la queue, le ventre, les cuiffes, font d’un
verd foncé ; fes pied font bruns , la prunelle des
yeux eft noire, 8c leur iris jaunâtre ; fa queue eft
elliptique, compofée de douze plumes pointues ,
graduées proportionellemeht, de maniéré que les
deux extérieures font une fois plus courtes que les
deux intermédiaires qui font les plus longues.
Moeurs. Le cri ordinaire de cet oifeau eft 0 e oe oe :
il fe trouve en Amérique, depuis la Jamaïque ,
jufqu’au Bréfil. ( M . A d a n s o n . )
ARARACANGA , f. m. ( Hifi. nat. Ornitholog. )
autre efpece d’ara du Bréfil, figurée affez mal par
Marcgrave fous ce nom, dans fon Hifioire naturelle
du Bréfil, page 206; Gefner en avoit donné
une affez mauvaïfe figure fous le nom de pjittacus
erythrocyaneus, dans Ion Hifioire des oifeaux, page
y xi ; Albin en a publié une plus exacte, mais très-
mal coloriée fous le nom de perroquet de la Jamaïque,
volume I I , page 11, planche X V I I ; les Amériquains
de Güiane l’appellent conorro : c’eft le pjittacus erythrocyaneus
, caudâ cuneiforhii, temporibus nudis, ru-
gojis, de M. Linné , dans fon Syjlema nature, édition
de /y6 y , page 2 3 7 , n°. 1. M. Briffon l’appelle ara
de la Jamaïque ; pjittacus major longicaudus, dilute
çoccineus ; uropygio dilutl ceruleo ; pennis Jcapulari-
bus luteis, viridi- terminatis ; genis nudis candidis ;
rectricibus fupeme cyaneis violaceo admixto , inferne
obfcurl rubris ; binis intermediis u trinque proximâ prima
medietate obfcurl rubrâ. . . . ara Jamaïcenfis. Ornithologie
, volume IV , page 188.
| Il égale la groffeur du chapon, fa longueur du
bout du bec jufqu’à celui de la queue eft de trente-
deux polices 8c demi, & de quinze po’uçes jufqu’au
bout des ongles ; fon bec a vingt-une lignes
d’épaiffeur, & vingt-huit lignes de longueur du bout
de fon crochet jufqu’aux coins de la bouche; fa
queue vingt-un pouces , fon pied quatorze lignes,
fon doigt antérieur le plus long joint à l’ongle, vingt-
fix lignes ; fes aîles , ouvertes ont trois pieds onze
pouces de v o l , & lorfqu’èlles font pliées, elles s’étendent
jufqu’au tiers de la queue.
Sa tête eft plate en-deffus 8c fort large, fa queue
eft elliptique très - longue , compolee de douze
plumes qui vont toutes en diminuant de longueur
par dégrés depuis les deux du milieu jufqu’aux deux
extérieures qui font des deux tiers plus courtes
qu’elles ; la troifieme des plumes de l’aile eft la
plus longue de toutes. La bafe du demi-bec fupé-
rieur eft entourée d’une peau blanche & nue, dans
laquelle font placées deux narines rondes.
Le croupion en-deffus eft bleu-clair, ainfi que
les deux plumes du milieu de la queue, 8c le
bout des autres qui, à leur origine, font d’un rouge
obfcur comme leur deffous, & le deffous des aîles ;
le refte du corps, fa voir la tête , le cou, le dos,
le ventre , le croupion en-déffous, 8c les cuiffes
ou lés jambes, font d’un beau rouge clair ; mais
les moyennes couvertures du deffuS des ailes ont
le bout orangé, terminé de verd, 8c celles qui
les fui vent en s’éloignant de l’épaule, font d’un bleu
mêlé, d’une légère teinte de violet le long de la tige
de chaque plume ; la tige de toutes les plumes de
l’aile eft noire, les dix-huit premières de ces plumes
font d’un bleu mêlé d’une teinte de violet lé long de
leur tige , 8c ont une grande partie de leur côté intérieur
noirâtre ; les autres font variées de Verd,
de bleu & de marron - pourpré ; les joues & la
gorge font couvertes d’une peau blanche nue de
plumes ; l’iris des yeux eft bleuâtre & la. prunelle
noire ; le demi-bec fupérieinsefif blanc, excepté le
bout de fon crochet, & fes côtés vers fa bafe qui
font noirs, ainfi que le demi-bec inférieur & les
ongles de fès doigts : ceux-ci font noirâtres , ainfi que
les pieds.
Moeurs. L’araracanga eft commun en Amérique ,
depuis la Jamaïque jufqu’au Bréfil, il a la langue
comme le perroquet 8c la fort de même ; il apprend
de même a répéter certains mots.
Remarque. Il s’eft gliffé deux erreurs dans la defeription
de M. Briffon , qui dit que le bec de cet
ôifèaü a deux polices quatre lignes d’épaiffeur, fur
vingt-une lignes de longueur, 8c que l’iris dé fes
yeux eft jaune : Marcgrave nous apprend que cet
iris eft bleu. ( M. A d a n s ô n . )
* § ARARATH , ( Géogr. facr. ) on lit dans cet
article du Dicl. raïf. des Sciences, &c. que, fuivant la
Vulgàte -, l’arche de Noë fe repöfa fur cette montagne
; mais la Vulgàte ne parle point du mont
Ararath, mais, des montagnes d’Arménie ; & Bo-
chàrt prouvé que le mot Ararath fignifie l’Arménie ,
8c non pas une montagne. M. Sàurin dit auffi (D if-
cours IX fur là Bible ) que par le mot Ararath ,
employé dans divers endroits de l’écriture , il faut
entendre l’Arménie ; que c’èft dans ce fens que le
prennent lés Septante, la Vulgàte, Théodoret, &c.
L’arche s’arrêta fur les monts Gordiens. Voy. Geogr.
Cellarïi, lib. I I I , cap. 11. Lettres fur ^Encyclopédie.
ARARAUNA , f. m. ( Hifi. nat. Ornithologie. )
troifieme éfpecé d’ara , ainfi nommé au Bréfil, 8c
décrit fous ce nom par Marcgrave dans fön Hifioire
naturelle du Bréfil, page 206. Aldrovande l’a décrit
fous le nom de pfittàcus màximus cyahocroceus ,
& en donné une figure peu exafte, Avium, volume
I , pages 663 & 664, qui a été copiée d’abord pair
Jonfton & Ruyfch fous le nom de pjittacus maxi-
mus, Avi. page 141, planche X V , 8c enfuîte par
Wïllughby , avec la d é n om in a t io n de pfittàcus
maximus cyanocroceus AIdrovandi, dans fon Ornithologie,
pag. j 2 , planche X V : C’éft le canide de Leri,
& l’ara bleu & jaune d’Edwards qui en a doriné
une figure exafte & "bien coloriée , volume IV , page
i5 c). Albin l’a gravée auffi & enluminée, le mâle à la
planche X V I I du volume I I, & la femelle à la planche
X du volume III. Les hâbitans dé la Guiane l’appellent
kararaoua, 8c M. Linné pjittacus, araràuna,
macrourus, fupra coeruleus, fubtus luteus , genis nudis
: lineis plùmofis; dans fon Syjlema natura , édition
de ty'Sy, page 139 ,n ° 3 . M. Briffon en a fait
graver une bonne figure fous le nom d'ara blet*
'& jaune du Bréfil ; pjittacus major longicaudus, fu -
periù cyaneus, ihfernï crûcetis ; fyncipite viridi ytama
itranfyersd fttb guitare nigrâ ; genis nudis, candidis Ç :
lineis pluniofis nigris firiatis ; rectricibus inférai Lutei.Sy .
fupernl cyaneis , lateralibus interius ad violaceum in-
clinantibus . . . . . Ara Brafilienfis cyano-crocea. Ornithologie
, volume IV , page 1.^3 ,^planche X X .
Sa grandeur eft la meme que celle de l’arara-
canga; fa lqpgueur depuis le bout du bec jufqu’à,'
. celui de laqueue eft de trente-un poucesoc demi,
& jufqu’à celui des.ongles de feize pouces 8c demi ;
fon bec a depuis fon crochet jufqu’aux epins de la
bpyehe deux pouces dé longueur, fa queue dix-
neuf pouces,, fon pied quatorze, lignes , fon doigt
antérieur le plus long, joint avec l’ongle, vingt-
huit lignes ; l'es aîles. ouvertes ont quatre pieds de
v o l , 8c pliées ,, elles- s’étendent au quart ou à peine
au tiers d,e la longueur de la queue*
Ses joues font couvertes d’une peau blanche nue,
marquée fur chacune de neuf lignes, formées par
de petites plumes noirès toutes ces lignes partent
du coin de la bouche, en divergeant comme autant
de rayons , dont fix plus courts 8c plus rappror
chés remontent au-deffus des .yeux, pendant que
les trois autres plus longs descendent au-defibus ;
Ia: bafe du demi-bec. fupérieur eft entourée d’une
peau nue 8c blanchâtre dans laquelle font les narines ;
la, queue eft elliptique , alongée , compofée dé
douze plumes larges, obtufes , dont les deux du
milieu font deux fois plus longues que les; latérales,
qui vont en diminuant de longueur par dégrés jufqu’à
-la plus extérieure de chaque côté.
Tout fon corps eft généralement bleu en-deffus,
& jaune-fafran emdeffous ; cependant fon front eft
d’un verd obfcur , & fa gorge porte un demi-collier
noir, bordé dans fa partie inférieure d’un peu de
verd obfcur; les plumes des aîles & d e la queue,
quoique bleues fur leur,côté extérieur, tirent fur
le violet à leur côté intérieur qui eft bordé de noir,
8c elles font d’un jaune obfcur en-deffous : la prunelle
des yeux eft noire 8c entourée d’un iris bleu ;
fon bec 8c fes ongles font noirs, fes pieds 8c leur
doigts font cendré-noirs»
Quelquesïndividus, & ce font vraifemblablement
les mâles , ont quelques plumes jaunes de fafran, mêlées
au milieu des couvertures fupérieures des aîles
un peu derrière les épaules.
Vararauna fe trouve fur la côte orientale de
l’Amérique , depuis la Jamaïque jufqu’au Bréfil.
Remarque. M. Briffon n’eft pas plus d’accord fur
la couleur de l’iris dé cet oifeau qu’il dit être jaune
comme dans l’araracanga,, pendant que Marcgrave
qui l’a ôbfervé vivant au Bréfil, nous affure que
cet iris eft bleuâtre. (Af. A d an son.')
A R ARENE, ( Géogr.J) contrée des peuples vagabonds
de l’Arabie Heure.ufe, félon Strabon. Quelques-
uns croient que c’eft aujourd’hui le pays ou royaume
de Mahré qui s’étend le long du golfe d’Ormus -, de-1
puis le cap Ras-al-gate jufqu’au cap Moffandan. (C. A.)
* § ARASH , ( Géogr. ) .ville de la province d’Af-
gar ....Dicl. raif des Sciences, 8cc. On ne eonnoît point
aujourd’hui Arash, mais Larache, fituée fur la riviere
de même nom , qui ne s’eft jamais appellée’X«^Ke.
Voye^ Dapper, la Martiniere , Nicole de la C r o ix i
Lettres fur l’Encyclopédie.
AR Â TU , f. m. (Hifi. nat. Infectologie. ) nom
brafilien d’une efpece de crabe, cancer , q.ue l’on
appelle aufii aratu-pïmma au Bréfil, félon Marcgrave
qui en donne la defeription fuivante.
. Cet animal ne, quitte point la terre pour aller
dans l’eau ; il vit ;fur le rivage maritime.. Son corps
eft quarré, c’eft -A - dire ,. cubique, de médiocre
grandeur , peint re diverfes couleurs qui font le
brun , le bleu , le rouge . & le iblanc,. mêlés agréa*
blenjent & comme par points. Son ventre eft jaune.
Ses deux yeux,font noirs , trèsr écartés,, portés çha-
Tonn I, '
cun : fur une longue .colonne en forme de lunette
placée vers lés angles de la bouche.
Il a dix jambes, dont deux antérieures en pinces
égales de médiocre grandeur, roüffes , mais blanc-
jaunes à leur extrémité. Les huit autres jambes font
plates, rouffes, variées de taches purpurines noires
8c blanches , femées de quelques poils noirs 8c
compofées chacune de quatre articulations1. ( M.
A d a n s o n . )
ARATÜS , ( Hifi. de Sycione. ) chef de la ligué
des Achéens , étoit fils de.Clinias qui fut élevé ait ‘
trône ou plutôt à la première magiftrature de Sycione
par le fuffrage unanime de la nation; Depuis
la mort du roi C léon, ce petit royaume étoit déchiré
de faâipns ; il s’élevoit de petits tyrans qui bientôt
étoient punis de leur ambition. Clinias, appelle au
gouvernement par une autorité légitime , fut enlevé
par une mort prématurée. Abantidide s’empara de
la tyrannie, 8c bientôt il fut maffacré par Nioclés
qui fut ufurpateur à fon tour. Aratus s’impofa un
exil volontaire pôür n’être pas la viélime de cet
ambitieux ; mais toujours occupé 3e fa patrie dans
une terre étrangère , il fe lia avec tous les autres
exilés pour la tirer d é l’oppreffion : il n’avoit
que vingt ans; & c’eft à cet âge que les entreprifeS
les plus périlleufes né laiffent appercevoir que la
gloire attachée à l’exécution. Il s’approche en filence
de Sycione où il s’introduit par efcalade. Tous les
partifans de la liberté fe rangent fous fes enfeignes ;
ils mettent le feu au palais de Nioclés qui'a le bonheur
de fe fouftraire à leur tvengeance. Les Sycioniens
reconnôiffans lui défèrent le pouvoir fuprême ; mais
il leur déclare que fatisfait -du titre de leur libéra-
. teur, il vouloit qu’il n’y eût plus d’autres rois qtie
les loix.
Son premier ouvragé fut la réunion des coeurs
jufqu’ alors divifés par la haine des fa étions. Revêtu
de tout lé pouvoir, parce qu’il avoit la confiance
publique , il engagea Sycione dans la ligue des
Achéens. Les Macédoniens s’érigeoientalors en arbitres
de la Grèce ; 8c tout préfageoit qu’il en feroient
bientôt les tyrans. Aratus, nommé chef dé la ligue »
en dirigea les mouvemens avec la dextérité d’un
génie exercé dans la politique. Corinthe fut fa première
conquête ; & il en fut redevable à fon or
plutôt qu’à fes armes. Cette ville lui fut livrée par
un de fes habitans à qui il promit foixante talens.'
Ce fuccès fut le fondement de fa réputation. Epi-
daure , Trezene & Mégare abandonnèrent les Ma.cë*
doniens pour entrer dans fon alliance ; quoiqu’il
eut autant de courage que de prudencé, il étoit
plus propre à gouverner qu’à combattre. A force
de trop prévoir, il étoit d’une circonfpeftton timide ,
8c fe préçipitoit dans les dangers qu’il craignoit pouf
les aiitrès. Son défintéréffement & fes talens éprouvés
firent fermer les yeux fur ce qui lui manquoit pouf
être grand capitaine. Il fut nommé pour la fécondé
fois' chef de la ligue des Achéens ; 8c il fignala fon
commandement par l’extin&iqn de la tyrannie dans
\ plufieurs villes- du Péloponefe & de l ’Illirie. Son
ambition étoit d’humilier les Macédoniens regardés
encore comme des barbares par le refte de la Grèce
qu’ils méditôient d’affervir. Ils étoient déjà.les m^P*
très de Pyrcee , de Munichie , de Sunium 8c de
Mégàre; il ne pouvoit fe flatter de leur èn enleVér
la poffeflîori par la force des armes. Il corrompit,
à force de prélens , Dio'ghés qui lui livra ces villes
dont il étoit gouverneur. Ce fut encore 'le moyen
qu’il employa pour déterminer Lyfiade à abdiquer
la tyrannie de Mégalopolis.
Les Macédoniens n’avoient point, encore éu d’en-
nemi,plus redoutable. Aratus devint tôut-à-coup
leur plus zélé partifan ; & ce furent les cireonftancès
quÿreglérçnt fa politique. Cléomene, roi de Sparte,
T t t ij