
 
        
         
		à  prefcrire,  elles  feroient  parfaitement  inutiles  ;  
 tout  ce qu’on  pourroit  dire  à  l’ar.tifte  fe  réduirait  
 à lui recommander  l’étude de la nature ; mais  à quoi 
 lui ferviroit cette étude, s’il n’a l’ame la plus fenfible,  
 qui fe transporte fans la moindre  peine  dans  toutes  
 les  fituations, ôc qurfache donner à fon corps toutes  
 les formes poffiblës ? On voit quelquefoisdes gens qui  
 avec des talens très-médiocres, ont celui de prendre  
 avec  la plus  grande  facilité,  l’air &  le  maintien des  
 perfonnes  qu’ils veulent imiter  :  ce font des a&eurs  
 nés.  .  .. 
 Il  n’eft  pas  douteux,  néanmoins,  qu un  travail  
 affidu ne fortifiât  confidérablement  des  difpofitions  
 médiocres à  ce  talent.  Un  artifte  n’y   échouera  jamais  
 abfolument,  s’il  porte par-tout un  oeil^ôbfer-  
 vateur ; s’il cherche à voir diverfes nations ; s’il considéré  
 les perfonnes  de  toutes les  claffes,  6c  f il im-  
 preffion  que l’oeil  en reçoit  fe grave fortement dans  
 l’imagination.  Cette  faculté  de  l’ame  demande  ,  
 qomme toutes les autres,  à être eonftamment  exercée  
 ; l’artifte  qui defire de réuffir  dans  Yafpecl, doit  
 s’appliquer fouvent à fe mettre foi-même dans toutes  
 les  fituations  d’efprit imaginables. 
 Le  poëte  épique  doit  exceller  dans  l’art  d’exprimer  
 Yafpecî,  &   c’eft  peut-être  le  plus  difficile  
 de fon art.  Des defcriptions  trop détaillées  feroient  
 infurpôrtables ;  il  faut  qu’il fâche  exprimer  par  un  
 petit  nombre  de  traits,  une  infinité  de  chofes. 
 L’art  de  varier  à  fon  gré  l’extérieur , eft  de  la  
 plus  grande  confidération  pour  l’orateur.  L’elo-  
 quence muette a plus de force que le difcours meme.  
 L ’orateur, de même que  l ’afteur, doit etreun Pra-  
 té e , un U lyffe,  qui  fâche  fe  revêtir  de  toutes  les  
 formes. Dès qu’au milieu  de  fon difcours, il change,  
 de  ton  ou de matière ,   il doit prendre  auffi  l’extérieur  
 qui  y 'e f t   le  mieux  approprié.  (  Cet  article  
 «Jl tiré de  la  Théorie générale des  beaux -  arts  de M.  
 SULZER.) 
 §  ASPERGE, (JW . Sot.')  en latin  afparagus,  en  
 anglois fparagraff,  en  allemand fpargel. 
 Caractère genériqu e. 
 Y? afperge donne une fleur unie,  -campaniforme &   
 fans  calice  ,  fon  pétale  eft  évafé  &   recourhé  en  
 demi-volute  par  fbn  bord.  Il  fe  trouve  des  fleurs  
 mâles &  des fleurs hermaphrodites ,  tantôt  fur différées  
 pieds,  tantôt fur le même individu. Les fleurs  
 hermaphrodites  contiennent  un  embryon  qui  devient  
 une  baie  ronde  à  trois  loges  ,  dont  chacune  
 renferme  une  ou  deux  femences.  Les fleurs  mâles  
 ont fix étamines,  fans embryon ni f ty le ,   6c ne  donnent  
 point de baies. 
 Efpeces. 
 i .   Afperge à tige droite,  herbacée,  à feuilles pili-  
 formes &  à  ftipules  égaux. 
 Afparagus caule herbaceo, ereclo, foliis feiaceis, fli-  
 pulis panbus.  Flor.  S u e c .z jz . 
 G arden. afparagus.  . 
 z.  Afperge  à tige herbacée fans  épines, à feuilles  
 cylindriques,  longues, raffemblées  en bouquet. 
 Afpar.agùs  caule  inermi  herbaceo y  foliis  teretibus,  
 longioribus.,  fafciculatis.  Mill. 
 Maritime afparagus with a thicker  leaf 
 3. Afperge à  feuilles  figurées  en  aiguille ,   &   piquantes  
 &  à tige ligneufe fans épines. 
 Afparagus foliis  aciformibus  ,  pungentibus ,  caule  
 frutuofo  inermi. Sauv. Monf.46. 
 Afparagus  with  sharp pointed  leaves. . 
 4.  Afperge  à  épines  folitaires , .  à  branches  tor-  
 tueufes,  &   à petites  feuilles  raffemblées  en  bouquet. 
 Afparagus aculeis folitariis,  ramis flexuofls, foliis  
 irtyioribus  ,   fafciculatis.  Mill* 
 Prickly afparagus with.horrid fpineSi 
 5.  Afperge  à épines folitaires,  à rameaux recourbés  
 6c repliés  en-dehors  ,  à feuilles raffemblées  en  
 bouquet.  .  . 
 Afparagus  aculeis  folitariis ,  ramis  reflexis  rétro-  
 fracüfque ,  foliis fafciculatis.  Linn.  Sp,  pi. g tg. 
 Narrow-leaved African afparagus With flenfler twigs  
 and many  leaves growing from   a  p o in t ,  like thofe  o f   
 the larch  tree ,  and  fp rea d  in fo rm   o f  a far. •  • 
 6.  Afperge  fans  feuilles,  à  épines inégales &c  divergentes  
 ,  raffemblées  en  bouquet. 
 Afparagus aphyllus fpinis fafciculatis, inaqualïbus,  
 divergentibus.  Hort.  Cliff",  izz. 
 Another prickly afparagus with three  or four fpines  
 rifing from the fame point. 
 7.  Afperge  à  tige  fans  épines  ,  à  rameaux  pen-  
 . chans,  à feuilles piliformes. 
 Afparagus  caule  inermi  ,  ramis  declinatis,  foliis  
 fetaceis.  Prod. Leyd. z<). 
 Afparagus  with a frnooth fa lk  ,   declining branches  
 and  brifly leaves.  • 
 8. Afperge  à  épines  folitaires,  à  tige  droite,  k  
 feuilles  raffemblées  en  bouquets 8c  à  branches filiformes. 
 Afparagus  aculeis folitariis  ,  caule  ereclo  ,  foliis  
 fafciculatis t  ramis fliformibus.  Linn. Sp.pl.  3 '3 ' 
 Afparagus  with  fingle f  pines  ,  an  upright fa lk   ,   
 leaves growing in cluflers,  and very  fender hranches. • 
 9. Afperge à épines latérales 8c terminales, àbran-  
 ches  ramaffées  ëc  à feuilles  en  bouquet. 
 Afparagus- fpinis lateralibus terminalibufquc,  tamis  
 aggregatis , foliis fafciculatis.  Linn.  Sp. pl. 3/ 4. 
 Afparagus  with fpines  growing  on  the Jtdes  and  
 ends  o f  the branches which are in bunches,   and  leaves  
 coming out  in  cluflers. 
 10.  Afperge à  feuilles  folitaires,  étroites  &  lancéolées  
 ,  à  tige tortueufe &  à épines recourbées. 
 Afparagus foliisfolitariis, lineari  lanceolatis  cauls,  
 flexuofo y  aculeis  recurvis.  Flor.  Zeyl.  124. 
 The  great prickly afparagus o f  Ceylon  with bushy  
 fialks. 
 L’efpece  n°.  1.  eft  1’afperge  commune qui  fe  cultive  
 dans nos jardins  pour  le  fervice  de  la  table ;   
 ce n’eft vraifemblablement qu’à la culture qu’elle eft  
 redevable  de  ce  dégré  de  perfection  où nous  la  
 voyons  aujourd’hui  ;  car  dans  les marais  oit  elle  
 croît naturellement ,  fes  bourgeons ne  font que de  
 la  groffeur  d’un  tuyau de  paille  :  fi cela  e f t ,  il  a  
 dû en  coûter bien  du terns  &   des foins  :  car un de  
 mes  amis  éfui  s’étoit  procuré  quelques  graines de  
 l’efpece agrefte, les ayant cultivées avec la derniere  
 attention dans  un  terrein excellent,   ne put obtenir  
 que  des  bourgeons  de  moitié moins  gros  que ceux  
 de  Y.afperge  de  jardin  qui  avoit  crû  dans  le même  
 lieu ; mais il remarqua que l’efpece  champêtre poufi  
 foit  eonftamment  huit  ou  dix jours plutôt,  &  qu©  
 fes  bourgeons  étoient plus  doux. 
 Gette afperge fe multiplie  de  graines : pour l’avoir  
 bonne ,  il faut  s’adreffer  à  des  connoiffeurs  à  qui  
 l’on  ipuifle s’en rapporter fur le  choix des meilleurs  
 bourgeons  &   des  femences  les  plus  faines ::4mars  
 quand on  a de bonnes.couches d’afperge,  le meilleur  
 parti  eft d’en  réferyer  foi-même  pour de la graine:  
 en  conféquence il conviendra .de marquer, de bonne  
 heure au  printems  une  quantité  fuffifante  des  plus  
 beaux  pieds  ,  pour .les daiffer monter  ;  parce  que  
 ceux qui montent  après  la  faifon .de .couper les af*  
 perges y  font  en  général  fi tardifs, .que  la graine en  
 mûrit rarement,  à moins  que  l’été  ne  foit chaud ôe  
 l’automne .très-favorable.  Dans  le  .choix des pieds  
 deftinés  à  porter  graine ,  il  faut  particuliérement  
 fivoir  égard,à leur taille &  à  leur,rondeur,  rejetter.  
 ceux .qui  paroiffent  devoir  s’applatir,  ou  qui  s’ouvrent  
 de  boonç  heure  par  le  haut,   .&  choifir  
 toujours 
 toujours  les plus  ronds  &  ceux  dont les  bourgeons  
 font le  plus ferrés. Or comme  une grande  partie  de  
 ces pieds ne  produifent que des fleurs mâles, par confisquent  
 ftériles  ,  il  fera bon  d’en  réferver plus qu’il  
 ne feroit néceffaire fi l’on  pouvoit s’affurer que tous  
 fruftifiefoient  ;  mais  c’eft  ce  qui  n’arrive  jamais.:  
 il  eft  à  propos  de  ficher un  petit  bâton  au pied de  
 chaque plant d'afperge que l’on réferve, mais de maniéré  
 que  l’on  n’endommage  point  la  couronne  de  
 la racine.  Ces bâtons  ferviront  non  feulement  à  les  
 faire  reconnoître ,  quand  elles  feront  toutes, montées  
 ,  mais .auffi  à  y   attacher  les  bourgeons  quand  
 elles  feront  parvenue^ à  une  certaine  hauteur  ,  &   
 qu’elles  auront  pouffé  des  branches  latérales.,  ce  
 qui empêchera qu’elles ne fóient  caffées par le vent;  
 accident q ui,  faute  de  cette  précaution,  pourroit  
 arriver  avant  la pouffe des  autres  bourgeons, après  
 quoi  il  n’y  a  plus rien  à  craindre  ,  parce  que' pour  
 lors  elles  feront  abritées  par  les  autres tiges. Vers  
 la  fin  de  feptembre  les .baies  feront  dans leur  parfaite  
 maturité.;  c’eft alors qu’il faut.couper les tiges,  
 &   mettre  les baies  dans un baffin  où  on  les laiffera  
 fuer  trois  femaines  ou  un.mois; par  ce moyen  la  
 peau  extérieure  pourrira  ;  enfuite  on  remplira  le  
 baffin  d’eau  ,  &   avec  les  mains  on  caffera  toutes  
 les  coffes  en  les  preffant.  Toutes ces  peaux  furna-  
 geront  ,  mais  les  femences  couleront  à  fond,  de  
 forte qu’en verfant l’eau  tout doucement, les coffes  
 fe  trouveront,  entraînées  par  cette  opération  ,  &   
 après avoir changé vos .femences d’eau deux ou trois  
 fois  &   les  avoir. bien  braffées  ,  vous  les  rendrez  
 parfaitement  nettes  ;  éparpillez-les  enfuite  fur  une  
 natte  ou  un morceau de drap  , expofez-les au  foleil  
 ou à l’air par un tems fe c ,  jufqu’à  ce qu’elles foient  
 parfaitement feches ; mettez-les dans un fae que vous  
 placerez jufqu’au commencement  de  février dans un  
 lieu  qui  ne  foit  point humide ;  alors vous  préparerez  
 une  bonne  couche  d’excellente  terre  que vous  
 rendrez le  plus  unie  que  vous  pourrez ,  &  fur laquelle  
 vous  femerez vos graines , .mais non pas trop  
 épais,  fous  peine  de  voir  vos  ajperges  s’étioler  ;  
 enfuite  vous  foulerez  votre  couche  avec les  pieds  
 pour  enfoncer  les  femences  ,  vous  y   pafferez  
 doucement le  rateau. 
 L’été  fuivant,  écartez  avec  foin  les  mauvaifes  
 herbes ,  vos afperges  en deviendront  plus robuftes,  
 &   vers  les  derniers  jours  d’octobre  que  les  tiges  
 font entièrement  defféchées ,  vous  étendrez Un peu  
 du  fumier  pourri  fur  la  furface  de  la  couche,  de  
 Pépai’ffeur d’environ un  pouce ,  par-là  vous garantirez  
 vos  jeunes  bourgeons du  froid. 
 Le  printems  d’après,  vous  pourrez  tranfplanter  
 vos  afperges  avec  fuecès  (pour  moi  je  préférerai  
 toujours celles de  l’année,  ayant vu par expérience  
 qu’elles  reprennent  mieux  que  de  plus  vieilles  &   
 qu’elles  donnent  de  plus  belles  bottes):  vous préparerez  
 donc  votre  terre  en  y   faifant  de  bonnes  
 tranchées,  à l’extrémité defquelles vous  enterrerez  
 une  bonne  quantité  de  fumier  confommé ,  de maniéré  
 qu’il  foit  recouvert  au  moins  de  fix pouces  
 de  terre  :  applaniffez  enfuite  foigneufement  votre  
 terrein, &   ôtez-en  toutes les  groffes  pierres  :  cette  
 opération doit  fe faire peu de  tems avant lè moment  
 de  planter  les  afperges  ;  au  refte  ce  qui  doit  vous  
 diriger, c’eft la nature du fol &  la faifon; car fi votre  
 fol eft fec, &  la faifon précoce, vous pouvez planter  
 vers  la  fin  de  mars  ; mais  dans;  une  terre  fort  humide  
 ,  il  vaut mieux différer à la mi-avril,  qui  eft  
 à-peu-près  le  tems  que  les  afperges commencent à  
 pouffer.  Bien  des  gens  confeillent  de  les  planter à  
 la  Saint  Michel,  mais  mon  expérience  m’a  convaincu  
 du mauvais  fuccès  de  cette méthode  :  j’ai  
 fuivi  ce  confeil  pendant  deux  années  de  fuite  ,  &   
 étant venu  au  printems  à  examiner  mes  afperges,  
 Tome  /. 
 je  trouvai  que  la  plupart  avoient  les  racines chan-  
 cies,  &   je  vis  que  fur  cinq  s’il  en  réufliffoit  une ,  
 elle  étoit  fi  foible,  "qu’elle  ne  valoit  pas  la peine  
 d’être conforvée. 
 La  faifon de  planter  étant venue, vous enleverez  
 vos racines avec une petite fourche étroite, &  après  
 en  avoir fecoué.la terre,  vous les féparerezles  unes  
 des autres, obfervant de mettre leurs têtes de niveau  
 pour les  planter plus  aifément :  voici comme il faut  
 s’y   prendre. 
 Votre  terrein une  fois n iv e llé vou s  commencerez  
 par un des  côtés  ,. vous  tirerez  proprement une  
 ligne dans  toute la longueur  de  la  piece,  dans cette  
 dire&ion vous  creuferez une  tranchée  d’environ fix  
 pouces de  profondeur ,  de maniéré  cependant à ne  
 pas  retourner  le  fumier  que  vous  y   avez^placé.  
 Plantez-y vos racines ,  que  vous  aurez foin  d’étendre  
 avec les  doigts ,  &c de  dreffer contre  le  dos de  
 la  tranchée,  afin  que  les  bourgeons  fuivent  cette  
 direftion ; il  faudra  auffi  faire  en  forte  qu’elles  fe  
 trouvent  au  moins  deux  pouces  au - deffous  de  la  
 furface  de  la  terre,  &   à  un  pied  de  diftance  les  
 unes  des autres :  cela  fait,  vous .comblerez la tranchée  
 avec un  rateau & ’ vous  applanirez bien. Cette  
 opération maintiendra  les racines dans leur pofition  
 droite  :  vous  tirerez  enfuite  en  fécondé  ligne à  un  
 pied de  la  première : vous  y  pratiquerez  une  tranchée  
 de  la maniéré  ci - deffus  ,  où  vous  planterez  
 comme  il  vient  d’être  dit :  vous garderez  le même  
 intervalle d’un  rang à  l’autre ,  obfervant feulement  
 entre  tous  les  quatre  rangs  de  laiffer  une .diftance  
 de  deux pieds &   demi  pour une allée,  afin de pouvoir  
 commodément  couper les afperges. 
 Dès  que  les .couches  font plantées &  bien  appla-  
 ties  ,  rien  n’empêche  d’y   femer  quelques  oignons  
 qui ne  feront point  de mal aux afperges. : il, faut fouler  
 les  femences  aux pieds &   râteler bien uniment. 
 Quelques - uns  plantent  les  femences  d'afperges  
 dans  l’endroit  où  les  racines  doivent  refter ;  cette  
 méthode  eft fort bonne,  fi on y  apporte  toute l’attention  
 néceffaire : on s’y  prend ainfi : lès tranchées  
 faites 6c bien fumées *  on les comble  6c  on appianit  
 le  terrein  ;  on  tire  enfuite  une  ligne  dans  la  longueur  
 de  la couche,  de  la  même  maniéré  qui  a  été  
 indiquée pour la tranfplantaîion  du jeune  plant  : ont  
 on  y   fait  avec  la  houe,   à un  pied  de  diftance  les  
 uns  des  antres ,  des  trous  dans  chacun  defqnelson  
 met deux femences ,  au  cas  que  l’une des deux pé-  
 riffe : ces trous ne doivent pas avoir plus d’un  demi-  
 pouce  de  profondeur : puis on couvre les femences  
 en jettant  de  la terre  par-deffus.  Cela fait,  on tire  
 une autre ligne.à un pied de diftance de  la première  
 pour  une  fécondé  rangée  ,  6c  après  en  avoir  fait  
 quatre  ainfi diftantes  d’un pied,  on laiffe  un  intervalle  
 pour  une  allée,  fi on veut laiffer  les afperges  
 fur  place  ; mais  fi on  fe propofe  de  les tranfplanter  
 dans  des couches  chaudes,  on peut mettre fix rangées  
 en chaque  couche  ,  éloignées de  neuf pouces  
 feulement  les unes des autres :  ce femis doit le faire  
 dès la mi-février, parce que les graines reftentlong-  
 tems  en  terre  avant  de  germer ; mais fi on  a envie  
 d’y   femer  des  oignons  ,  on  peut  attendre  quinze  
 jours  ou trois femaines plus tard ,  pourvu qu’on  ne  
 remue pas la terre au point de troubler les femences  
 d’afperges  en  râtelant la graine  d’oignons. 
 Comme  les  racines  à’afperges  pouffent-toujours  
 quantité de longues fibres  qui  pénètrent  avant dans  
 la terre ,  de même  quand on  feme  les graines dans  
 l’endroit  où  elles  doivent  refter  ,  ces  racines  ne  
 courront  pas  le  rifque  d’être caffées  ou  endommagées, 
   comme  celles qui doivent  être tranfplantées:  
 c’eft pourquoi elles s’enracineront davantage , feront  
 plus de progrès,  les fibres s’étendront latéralement;  
 ce  qui maintiendra  la  couronne  de  la  racine  dans  
 NNn n