Moravie ; mais il ne favent fi c’eft aujourd’hui Ol-
mutz ou Brinn. Ce qu’il y a de plus vraisemblable,
tc’eftque Hradishabien plus de rapport avec Arficua,
& què la conjecture eft bien mieux fondée f de
prendre Hradish pour l’ancienne Arficua, qu’Ol-
mutz ou Brinn. ( C. A. )
A R S IE TÆ , (Géogr.)nation de la Sarmatie Européenne
, félon Ptolémée. On conjecture qu’elle habitait
le pays, appellé aujourd’hui le Palatinat de
Chelm en Pologne. ( C .A . )
ARSINARIUM, ( Géogr.) c’était, chez les anciens
, le nom d’un fameux promontoire d’Afrique,
dans le Sénégal, que nous connoiffons aujourd’hui
fous le nom de Cap Verd. ( C. A. )
ARSINOÉ, ( Géogr. ) ville d’Égypte, que l’on
nommoit encore indifféremment Cléopatride. Elle
était furies bords du canal creufé par Ptolomée, entre
le Nil & la mer Rouge. Quelques-uns prétendent
que c’e'ft S u e z ,& d’autres Azirutz, à quinze milles
de Suez. Il y avoit encore plufieurs villes de ce nom ;
Savoir trois en Afrique, deux le long du golfe Arabique
, & une dans la Lybie Cirénaïque , entre Pto-
lémaïde & Leptis , une en Syrie, une en Céléfy-
rie , quatre dans l’île de Chypre , une en Ly c ie,
une en Grèce, dans l’Etolie; & enfin une dans l’Afie
mineure, qui étoit la même que la célébré. ville
d’Éphefe : excepté cette dernière , ûn n’a préfque
point de détails vrais ou importans fur toutes ces
villes. ( C A.')
A r s in o é , ( FUJI. c£Égypte. ) foeuçde la fameufe
Cléopâtre, en eut toute l’ambition fans en avoir
les talens & la beauté. Céfar lui fit préfent de Pile
de Chyprè , dont elle fut mife en poffeflion avec le
plus jeune de fes freres; mais mécontente du partage
, elle engagea Photin à fe révolter contre les
Romains. Cet eunuque qui avoit tous les talens pour
gouverner un empire , s’àffocia avec Achillaj qui
avoit tous les talens pour commander une armée.
Ces deux rebelles, follicités par. Afinoè , raffem-
blerent des efclaves fugxtifs'de Syrie & de Cilicie,
qu’ils joignirent à un corps de foldats qui avoient
fèrvi fous Gabinius, mais dont le féjour en Egypte
avoit amolli le courage & les moéurs. Ces hommes
autrefois célébrés par leurs exploits militaires, n’é-
toient plus connus que par des larcins & des meurtres.
Ce fût de cet amas impur qu’Achillas & Photin
formèrent une armée. Arjinoé fut a fiez aveugle pour
croire que cette guerre changeront le deftin de l’Egypte.
Elle fe retira dans le camp des rebelles ,
où fa préfence éleva le courage des Egyptiens,
flattés d’avoir à leur tête une princeffe du fang de
leur rois. La jaloufie du commandement alluma les
haines des chefs, & Achillas fut affafliné. Arjinoé
revêtue du pouvoir, mit à la tête de l’armée Gani-
medê, qui, quoiqu’eunuque, avoit l’ame d’un héros.
Ses talens ne purent balancer la fortune de Céfar,
& malgré la fupériorké du nombre, il fut vaincu
dans une bataille qui rendit le calme à l’Egypte.
Arjinoé fans armée tomba au pouvoir du vainqueur
q u i , craignant qu’elle, n’excitât de nouveaux troubles
, la conduifit à Rome chargée de chaînes, pour
fervir d’ornement à for. triomphe. Après avoir ef-
fuyé cette humiliation, elfe fut reléguée dans le
fond d’une province de l’Afie, où elle vécut obf-
cure & fans confédération, jufqu’à ce qu’Antoine,
enivré d’amour, foufçrivit aveuglément aux volontés
de Cléopâtre : cette reine auffi ambitieufe qu’impudique
, exigea qu’il lui facrifiât fa fceur Arfinoc,
qui fut égorgée à Ephefe dans le temple de Diane ,
pù elle avoit cru trouver un afyle. ( T—n . )
A r s i n o é , fille du'premier des Ptolomées , fut
mariée âSeleucus , roi de Syrie. Ceranus fon frere,
à qui le teftament de fon pere avoit fubftitué fon
puîné, ne put fe réfoudre à obéir à ççlui que la
■ nature avoit deftiné à être fon fujet, il fe retira
à la cour de fon beau-frere pour folliciter fon fe-
cours ; mais Seleucus allégua la foi des traités qui
Pobligeoient à ne.jamais faire4a guerre aux enfans
de Ptolomée Sôcer. Ceranus indigné dè cette dé-
licateffe, Conçut & exécuta le deffein de l’affafliner.
Sa fceur, veuve de ce prince, fe retira avec fes
enfans dans Caffandrée, pour les fouftraire aux fureurs
d’un perfide qui ne voyoit en eux que les
vengeurs de fon crime. Alors, Ceranus, forcé de
difîimuler, fit demander fa foeur en mariage , promettant
d’aflùrer à fes neveux l’héritage de leur pere.
Arfinoc qui n’étoit point affez puiffante pour lui
réfuter , confentit à le recevoir dans Cafiandrée-
Après qu’il eut prêté ferment fur l’autel de. Jupiter
qu’il feroit le protecteur de fes‘ .enfans, elle va à
fa rencontre , accompagnée de fes deux fils, dont
l’aîné avoit feize ans & l’autre trois. Cette réception
fut brillante : on offrit des facrifices dans les
temples , & ce jour fut marqué par des fêtes. Ceranus
reçoit fes neveux aVec un épanouiffement de
joie, qui en annonçoit la firtcérité ; mais à peine eft-
il le maître de la v ille , qu’il diète l’arrêt de leur
, mort ; Arfinoc furieufe leur fait un bouclier de fon
corps, & c’efl fur elle que tombent les premiers,
coups,& fés enfans font maffacrés dans fes bras ; on
l’arrache pâle & défigurée de deffus leurs cadavres, &
elle eft traînée en exil dans la Samothrace , où elle
n’a 'd’autre plaifir que. la reffource de verfer des
larmes. Tandis qu’au milieu d’une nation barbare
tout lui rètraçoit la furéur d’un frere dénaturé, Phi-
ladelphe la fit venir dans fa cour, & l’amour violent
qu’elle lui infpira la fit paffer dans fon lit. Ce
fut pour fe concilier l’affection des Egyptiens , amateurs
des fêtes, qu’elle célébra avec pompe la fête
d’Adonis, & toute l’Egypte accourut en foule à
cette folemnité ; quoiqu’elle ne fût plus dans l’âge
d’avoir des enfans, & qu’elle eut perdu la fleur
de la beauté , elleconferva pendant toute fa vie un
afcendant vainqueur fur fön époux, .qui ne put lui
furvivre, & pour l’avoir toujours préfente", il lui
érigea une ftatue de topafe , haute de quatre coudées
, qu’il fit .placer dans fes appartemens. Il lui
confacra un temple dans Alexandrie , & la nation
dont elle avoit fait les délices, lui en fit bâtir "u ne
autre auffi magnifique fur le promontoire de Zéphi-
rie , où elle fut adorée fous le nom dé Venus Zephir
idc. Plufieurs villes rie crurent pouvoir mieux
perpétuer fa mémoire & leur reconnoiffance, qu’en
renonçant à leur ancien nom , pour prendre celui
d’Arfinoc ; telle fut Patere dans la L y cie , & une
autre dans le Delta. ( T—n . )
A r s i n o é , fille de Lyfimaque, roi de Macédoine
époufa le fécond des Ptolomées, & cette union fut
une fource d’amertumes & de crimes. Sa jaloufie, excitée
par la prédileiftion de fon mari pour une autre,
la précipita dans un défefpoir qui la rendit capable des
plus grandes atrocités ; elle corrompit par fes carref-
tes & fes préfens , Amintas .& le médecin Chrifippe „
qui s’engagèrent à faire périr par le poifon fa rivale
& fon époux infidèle. Les confpirateurs furent découverts
& punis ; Ptolomée refpeCtant encore dans
Arjinoé le titre de fon époufe, & plus encore celui
de mere des enfans qu’elle lui avoit donnés , eut la
modération de ne pas la faire expirer dans les fup-
plices; il borna fa vengeance à la reléguer à Copte,
ville de la Thébaïde , où devôrée de remords, elle
languit dans un éternel oubli. ( T—n . )
A r s in o é , foeur & femme de Ptolomée Philipa-
t o r , en eut un fils dont la naiffanee fembloit lui
affûter la poflëflïon du coeur de fon époux ; mais
fupplantée par une courtifanne effrontée, elle éclata
en reproches, contre le prince infidèle, qui l’humi-
I lioit par fes dédains* Ptolomée qui fe fentoit
* coupable.
ëoupable n’en fut que plus feofiblè à l’importunité de
fes plaintes , & ce fut pour ne plus entendre une
voix qui réveilloit, fes remords, qu’il.chargea fon
miniftre de l’en débarraffer ; 'p.ar le fer ou le poifon.
L ’ordre barbare fut bientôt .exécuté , & Arfinoc expira
yiClime d’un époux qui ne pouvoit lui reprocher
qu’un excès de tendreffe dont il n’étoit' pas
digne. ( T—n . )
§ ARSIS & T H É S I S Mufiqtie\ ) Par rapport à
là mefure , ptr a fin fignifie en Levant ou durant le
premier terns ; ptr thefin, en. baijjant ou durant Le
dernier teins, fur quoi l’on doit obferver que' notre
maniéré, 'de marquer la niefure èft contraire à celle
des anc iensca r nous frappons le. premier te ms &
ley&ns lé dernier. Pour,ôter toute équivoque,. on
peut dirè qyCarfis indique, je temsforl, St thfis Le
ïerns JoiBLe. Voye{ M e s u r é , T e m s , B a t t r e l a
iMESÛRE'. 'Dïfy.: ''des Sciences , &c. ( F. D. Ci J
ARSITÎS., ( Géogr. ) contrée d’Afie, dans.l’Hyr-
cariie , . auprès du mont .Çoronos. f D . G. )
ARSKO.G, ( Géogr.) trèsrgrande forêt, de là
Suedé fep’tentfionale , dans la. province de Medel-
pad. 11 fèmble que lès p.âÿs du,nord ont des bois ,
comme ceux du midi des fables, & que ces vagues
étendues fourniffent plutôt des points àla Géographie
, que dès fCenes ,à l’Hiftoîre. Mais., le. Cofino-
graphe y trouve toujours de quoi fervir à-fes étudês.
( " • <•'•) . : .
ARSLAN, ( Géogr. ) place-forte. d’Afie , dans, là
Perfe, proche de Casbin, dans la province d’Erach.
( D . G .) ; B H H i . , '
ARSOFFA ,• ( Géogr. ) ville d’Àfie ; dans la partie
de l’Arabiè .que l’on appelle déjert .de Syrie. Les
Tranfciclions Philojçphiques donnent cette ville pour
Celle de Refàpha, en Palmÿranie, dont Ptolomée
fait mention. (D . G .')
ARSONICJM, ( Géogr.) ville de la -grande Ger-
rnanie , félonPtOloméè. (D . G.')
ARSTAD, ( Géogr. ) petite île de la mer de Syrie
, avec une ville de même nom, Élle eft vis-à»
Vis de Tortofe, & s’appelle aujourd’hui Jiouvadde $
bu Rüad: elle eft entourée de roçhers , 6c n’a plus
que deux rfiaiforis, & deux châteaux de défenfe
c WËSÊÊÊÊÊÈÈÊ .rr- H I p l
A R S U F , O r s ù f ou U r s ü f , ( Géogr. ) ville d’Afie
, dans la Paleftine, fur la Méditerranée : elle
tombe en ruines1, & l’on ne fait fi jadis ce fi’étoit
point, ou l’unè des Apollonies, ou l’une des An-
tipatridës, Il y a dans fon voifiriage une petite île
nommée Arfuffb. ( D . G.')
ARSUS , ( Géogr.) grande plairie de la Turquie ^
en A fie, dans le gouvernement d’Alep : on lui donne
une grande lieue de largeur, fur trois à quatre de
longueur, & elle eftvoifine dès riionts qidonnornmoit
anciennement Pieria & RHoJfus. ( D. G. )
A R T , f. m. A r t s L i b é r a u x , f. m. pl. ( Belles-
Lettres. .) Rien de plus bizarre en apparence que
d’avoir ennobli les arts d’agrément^ à l’exclufiort des
qrts de première néceflité; d’avoir diftingué dans un
même art, l’agréable d’avéc l’utile, pour honorer
1 un de préférence à l’autre ; & cependant rien dé
pks/raifonnable que ces diftinftions , à les regarder
de près.
La fociété, après avoir pourvu à fes befôiils, s’eft
occupée de fes plaifirs ; & le plaifir une fois fenti *
eft devenu un befoin lui-même. Les jouiffances font
le prix de la vie ; & on a reconnu dans les arts d’agrément
le don de les multiplier. Alors on a confidéré
entr eux & les arts de befoin, ou de preiniere utilité,
le genre d’encouragement qu,e demandoient les uns
& les autres; & on leur a propofé des récompenfes
relatives aux facultés & aux inclinations de ceux qui
dévoient s’y exercer.
Le premier objet des récompenfes eft d’encou-
' Tome I.
Tagerles travaux. Or des travaux qui riè démandent
que des facultés communes; tellés que la force dit
corps-; l’adreffe de la main * là fàgaçité des organes ,
& une induftrie facile à acquérir par l’exercice &
'^habitude , n’orit befoin pour être excités , que de
J appât d’un bon falaire. On trouvera par-todt deà
hommes robuftes, laborieux, agiles ; adroits de là
-niàin, qui feront fatisfaits de vivre à l’aife en travaillant,
& qui travailleront poür vivrei
• . A ces arts; même aux plus utiles & de prèniîefè
néçefiité, on a donc, pu né prOpofer qu’une vie aiféé
& commode ; & les qualités naturelles qu’ils fup-
pofent ; ne font pas fufceptibles dé plus d’ambition*
L’ame d’ün artifan ; celle d’un laboureur ne fe reî-
point dé chimères ; & Une exiftenee idéalé
l’intérefferoit foiblemerit.
Mais pour les arts, dont lé fuccès dépend de là
penfée, des talens de l’efprit; des; facultés de l’ame;
fur-tout de l’imagination ; il a fallu non-feulement
l’émulation de l’intérêt* mais celle de la-vanité;
il a fallu des récompenfes analogues à leur génie ;
& dignes de l’encourager, une eftinle fiatteulè aux
uns., une efpèçe de gloire aux autres, & à tous
des diftinâions proportionnées aux moyens & aux
facultés qu’ils demandent.
Ainfi s’eft établie dans l’Opinion la prééminencé
dès arts libéraux, fur les arts méchaniques ; fans
égard à l’utilité, ou plutôt en les fuppofànt diver-
femënt utiles * les uns aux bèfoins de la v ie , les
autres à fon agrémerit.
" Cettè diftinftiop a'été fi précifë,; que, darçs îo
même ait i ce qui .exige , un. dégré . peu. commun
d’intelligence & . dé génie, a été mis.au rang de-s
arts libfiràux, tandis qu’ori a laiffé dans là claffe des
arts méchaniques cè qui ne fuppofe que des moyens
phyfiques , oit les facultés de I’efprit données à la
rnultitude. Telle eft, par exemple, la différericé dé
i’àfchitëfte & dit niaçori, du ftatuaire 6t du fon-*
dêurV<5ri Quelquefois même on à féparélà partie
fpeculative & inventive d’un art mécloanique, pour
l’élever au rang des fcierices,, tandis que la parti®
executive eft reftéë dans la foulé des arts Obfcurs;
Ainfi l’Agriculture , la Navigation , l’Optiqùe, là
Statique tiennent par une extrémité aux connoif-
fances les plus füblimes; & par l’autre à des arts
qu’on ri’â point ennoblis;
Les arts libéraux fë réduifent donc â Ceux-ci *
l’Eloquence, là POéfiè , la Mufiqiïe , la" Peintiire ,
là Sculpture , l’Architeàuré, & la Gravure confia
dérée dans la partie du Deffin.
Par un renverfement affez finglilier, on Vdit^ué
lés plus honorés des drts, & ceux en effet qui méritent
le plus de l’être ; par les. facultés qu’ilsi
demandent , & pat lès talens qu’ils fiippofent ;
que les féüls même d’entre les arts qui exigent uné
intelligence, une imagination, un génie rare, ô£
une délicateffe d’organes dont peu d’hommes onf
été doilés, font prefoue tous des arts de luxe, des
arts fans lefquels la lociété pouvoit être heureufe ;
& qiii ne lui ont apporté que des plaifirs de fan-
taifie, d’habitude & d’opinion, Ou d’une néceflité1
très-éloignéè de l'état riaturel de l’homme. Mais cè
qui nous paroîf un caprice, une erreur; un défordrë
dé la nature, pàroît néanmoins affez raifonnable :
car ce qui eft vraiment' néceffaire à l’homme a dü
être facile à tous ; & ce qui n’eft poflible qu’àlt
plus petit nombre , a dû être inutile au plus gràiîd.
Parmi les arts libéraux, lés uns s’adreffent plus directement
à Famé, comme l’Éloquence 6i la Poéfie;
les autres plus particuliérement aux fens , comme
la Mufique & la Peinture; les uns emploient, pour-
s’exprimer; des lignes fictifs & changeans, les fon s
articulés;; un autre emploie des lignes naturels,
par-tout les mêmes, les accens de la vo ix, le bruis
È E e 3