
 
        
         
		expreflion doit  être  prife. elle-même  dans la nature.  
 Ge  n’ eft ni  une  image  tirée  de  loin ,- ni une compa-  
 raifon forcée., ni un madrigal artificiellement aiguiie,  
 ni  une  antithefe  curieufoment  arrangée,,  qui  doit  
 être le fu jet de Y air; l’expreflion  la plus fimple de ce  
 qui  affe&e  l’ame,  eft ce  qui  lui convient le mieux ,  
 parce  que c’eft-là  ce  qui  donne  lieu  aiix  accens les.  
 plus  fenfibles  de  la  parole  ,  &   par  imitation  aux  
 accens  les plus  touçhans  de  la mufique.  -, 
 .  Quant  à  la  forme  que  le  poète doit donner a la  
 période deftinée.  à  former un air ,- elle feroit difficile  
 à prefcrire :  on doit  obferver feulement que  .aJcl,u^  
 partie  de  Y air foit fimple ,  c’eft-à-dire  que  les idées  
 ou  les  fentimens  qu’elle  réunit,   foient  analogues  
 &   fufceptibles  d’unité  dans  l’expreflion qui  les  em-  
 braffe.  C’eft  cette  unité  d’exprefîion  qu on  appelle  
 motif oudeflein,  &  qui  fait le  charme  de  Yair. 
 ■  Un  talent  fans  lequel  il  eft .impoflible  de  bien  
 écrire dans ce genre,  c’eft le preffentiment du chant,  
 e’eft-à-dire  du  cara&ere  que  Y air  d o i ta y o ir ,  de  
 L’étendue  quil  demande  &   du mouvement  qui  lui  
 eft  propre,  .  .  .  .  . 
 .  On a prétendu que la fymmétrie des vers etoit mu- -  
 tile  au muiicien  ,  &   l’on  fait dire  à celui-ci : « com-  
 >> pofez  à votre  fantaifie : le métré,  le rhythme s  la  
 » phrafe,  le  ftyle  concis  ou périodique  ,  tout meft  
 »  égal ;  je  trouverai toujours  le moyen de  faire du  
 » chant ». Oui  du chant  rompu, mutilé , fans deüein  
 &  fans fuite ,   qui tâchera  d’être expreflif,  mais qui  
 n’étant  point mélodieux ,,  n’aura  ni  la  vente -de  la  
 nature, ni l’agrément de l’art. L’Italie  a deux poetes  
 célébrés,  Zeno &  Métaftafe :  Zeno  eft dramatique,  
 il  a de  la chaleur ,  de l’intérêt, du mouvement dans  
 la  fcene  ;  mais  fes  airs font- mal compofes ; nul rapport, 
 nulle intelligence dans la coupe des vers &  dans  
 le  choix du  rhy thme ; les muficiens l’ont abandonne. 
 Métaftafe  au  contraire  a  difpofe  les'phrafes  ,  les 
 repos,,  les  nombres  ,  &   toutes  les  parties  de  1 air  
 comme s’il l’eût chanté lui-même ; tous les muficiens  
 fe  font  donnés.à  lui.  ,  . 
 Ce  n’eft  pas qu’un muficien  ne  tire  quelquefois  
 parti d’une irrégularité, comme  un  lapidaire  habile  
 fait profiter de l’accident d’une agathe ; mais ce font  
 les hazards  du génie,  &  les  hazards font fans  confé-  
 quence. 
 Dans un opéra de Rameau n’a-t-on pas vu ce mauvais  
 v e r s , 
 Brillant fo le il, jamais nos yeux dans ta  carrure, 
 produire un beau  deflein de choeur ?  L’homme  fans  
 talent fe fait des réglés de toutes les exceptions, pour  
 excufer  fes  maladreffes  &   fe  déguifer  à  lui-meme  
 l’itnpuiflançe  où  il  eft  de  faire mieux. 
 Du  refte ce n’eft pqint  telle forme de vers ni leur  
 .égalité  apparente qui  les  rend.favorables à un  chant  
 mefuré  ;  ce  font  les  nombres  qui  les  cpmpofent;  
 .c’eftl’arrangement fymmétrique de ces nombres dans  
 les différentes parties  de  la période  ;  c’eft la  facilite  
 qu’ils  donnent  à la mufique  d’être  fidelle  en même  
 tems  à  la  mefure  &   à  la  profodie,  &  de  varier le  
 rhythme, fans altérer le mouvement ;  c’eft l’attention  à placer les repos, à mefurer les efpaces , à ménager  
 les  fufpenfions  ou les  cadences  au  gré  de  l’oreille ,  
 &  plus  encore  au  gré  du  fontiment  qui eft  le  juge  
 de  l’expreflion.  ,  • 
 Prenez la plus harmonieufe  des odes de Malherbe  
 ou de Roufleau, vous n’y  trouverez pas quatre  vers  
 de  fuite  favorablement difpofés pour une  phrafe de  
 chant :  c’eft bien  le même nombre de fyllabes,  mais  
 nulle correfpondance ,  nulle fymmétrie, nulle rondeur., 
   nulle  aflimilation  entre  les membres  de  la  
 .période,  nulle  aptitude  enfin  à  recevoir  un  chant  
 périodique  &  mélodieux ; le mouvement donné par  
 le  premier vers eft contrarié par le fécond ;  la coupe  ' 
 de  Vair  indiquée  par des  deux  vers  ,  ne  peut  plus  
 aller  aux deux autres  ;  ici là phrafe  eft trop concife >  
 êé  la  elle  èft trop  proldrigèe  ; d’où  il  arrive  que  le  
 muficien  eft  obligé  dé  faire  fuir  ceS  vers  un  chant  
 qui  n’à point d’unité ,  de  motif &   de  carâ&'ere  ;  ou  
 dé  ri’avoir  aucun égard  à la  profodie &   aù  fens. 
 Ôna fait le même reproche  aux vers-de Qiiinaultj'  
 les  plus  harmonieux peut-être qui foient  dans notre  
 langue, &  fur lefquels il eft impofliblé de faire un air;  
 ce qui prouve bien que l’harmonie poétique n’eft pas  
 l’harmonie muficale.  Quinault a  fait le mieux pofli-  
 ble  pour l’elpece  de  chant  auquel  fes  vers  étoient  
 deftinéS,  mais  le  chant périodique  dont  il  s’agit  ici  
 n’étôit pas connu de fort tems  ; il ne l’étoit pas même  
 ên  Italie!  On  fait  que  le  fameux Corèlli  n’en  avoit  
 pas  l’idée ,  &   Lulli,  fon  contemporain ,  l’ignoroit  
 comme  lui.  '  _ 
 L ’in v èn t i'o n  de Y air, ou de  la période muficale, eft  
 regardée  par  les  Italiens  comme  la  plus  p r e c iè u fé   
 découverte  qu’on  ait  faite  en mufique  ; là  gloire en  
 eft  due  à Vinci.  Les Italiens en  ontabufé,  comme  
 on  a b u fe   de  tous  les  plaifirs  ; ils ont,   fans  doute ,  
 trop  négligé la. vraifomblance  &   l’analogie  qui  fait  
 ie  charme de  l’ e x p r e flio n   ,  fur-tout  dans  ces airs dé  
 bravoure  où l’on à brifé  la langue  ,  dénature  le fon-  
 timent,  facrifié  la  vraifemblance  &  l ’in té r ê t   même  
 au  plaifir  d’entendre  une  voix  brillante  badiner fur  
 une  roulade  ou  fur  un pàflage  léger.  Mais  il  y   à  
 long-tems qu’ort  a dit  que  l’abus  des  bonnes  chofes  
 ne  prouve  pas  qu’elles  foient mauvàifes.  Il  faut  
 prendre  des  Italiens ce  qu’un  goût  pur  &  fain  ,  cè  
 qu’un fentiment jufte &  délicat approu ve ; leur laifler  
 le  luxe  &   l’abus,  fe  garantir  de  l’excès , .&   tâcher  
 de  faire  comme  ils  ont  fait fouvènt,  c’ëft-à-dire le  
 mieux poflible. 
 L’art  d’arrondir &  de fymmétrifer là période muficale  
 ,  a  été  jûfqu’ici  peu  connu  des  François.,  fi  
 ce  n’eft  dans  leurs  vaudevilles  ,  où la  phrafe d’un  
 chant donné a prefcrit le rhythme  des vers, Mais par  
 les  eflais  que  j’en  ai  faits  moi -  même  au  gre  d’un  
 muficien habile ,  j’ôfe affurer«que notre langue  s’accommode  
 facilement  à  cetteTformule  de chant. On  
 commence  à  le  reçonnoître ,  on commence même  
 à  fentir  que le charme  de  Y air,  phrafé à l’italienne,  
 manque  à la fcene de  l’opéra  françois pour l’animer  
 &   l’embellir ; &  lorsqu'on  faura  l’y  employer  avec  
 intelligence  &   avec  avantage,  ainfi  qué  le  duo  &   
 le   récitatif  obligé  ,  il  en  réfultera  ,  pour  l’opéra  
 françois fur l’opéra italien, une fupérioritë que jë ne  
 crains  pas  de  prédire. 
 Mais  on  aura  toujours à  regretter  que les chefs-  
 d’oeuvre de Quiriault  foient privés de cet ornement ;  
 &  celui qui réufliroit à les en rendre fufceptibles, en  
 confervant à cés poëmes  leurs  inimitables  beautés ,  
 feroit plus qu’on  ne fauroit croire, pour les progrès  
 de la mufique  en France ; &  pour là gloire d’un théâtre  
 où  Quiriault doit toujours  régner. 
 Quelque mérite que l’on fuppofe à Lulli, la facilité*  
 la noblefle ,  le  naturel de  fon récitatif peuvent être  
 imités ; &  dans tout le  refte il n’eft pas  difficile d’être  
 fupérieur à  lui.  Mais  rien  peut-être  ne  remplacera  
 jamais les poëmés de Thefée, de Roland &  d’Armide ;  
 &  toute nouveauté  qui  les  bannira du  théâtre noüs  
 ' laiflera de  longs  regrets. 
 Le  moyen  le  plùs  infaillible  de noüs rendre  tout  
 . à  coup-paflionnés  pour  une mufique  nouvelle  ,  ce  
 feroit donc  de  l’adapter  à  ces poëmes  enchanteurs;  
 &  ce n’eft pas fans y  avoir réfléchi  que je  crois cela  
 très-poflible. 
 J’ai dit que  Légalité dès vers n’étoit pas eflentielle  
 à la fymmétrie  du chant,  foit parce  que  deux vers  
 inégaux  peuvent  avoir  des mefures  égales,  &  que  
 le foondée,  par exemple, qui n’a  que  deux  fyllabes  
 eft  l’équivalent du daâyle  qui  en’ a  trois ; foit  qu’il 
 arrive aufîi que le muficien,  par des  filences  ou par  
 des  prolations,  fupplée  au  pied  qui  manque  à  un  
 v e r s ,  pour  égaler la longueur d’un autre ; foit enfin  
 parce  que les phrafes  de chant qui ne  font pas  cor-  
 refpondantes, n’ont pas befoin d’avoir entre elles une  
 parfaite  égalité.  Mais  entre  les membres  fymmetn-  
 quement oppofés d’une période,  c’eft une chofe pre-  
 cieufe que  l’égalité  du mette ,  &  que  l’identite des  
 nombres  ;  &  l’auteur  qui me fort de  guide,  en fait,  
 avec  raifon,  un  mérite  à  Métaftafe  à  l’exclufion  
 d’Apoftolo Zeno  ; voici l’exemple qu’il  en  c ite ,  &   
 cet exemple eft une  leçon. 
 Vonda  che  rriormora  
 Tra fponda  e fponda , 
 L ’dura  che  tremola  
 Tra fronda  e fronda , 
 È  meno  injlabile  
 Delvejlro cor. 
 Pur  Palme Jimplici  . 
 Dci folli amanti  
 Sol per voi fpargono  
 Sofpirï  e pianti, 
 E   du voi fperano  
 Fede  in  amor. 
 Notre  langue,  il  faut  l’avouer,  n’eft  pas  allez  
 daâylique  pour  imiter une pareille harmonie ; mais  
 avec  une  oreille  jufte  ,  &   long-tems  exercée  aux  
 formules  du chant, un  poëte  françois,  qui  voudra  
 bien  fe  doriner un  peu  de  peine  en  compofant  les  
 paroles  d’un air,  y  obforvera un rhythme allez fen-  
 fible,  une  correfpondance aflez marquée d’un  nombre  
 à l’autre, dans les parties fym métriques, &  aflez  
 d’analogie  entre  le mouvement  du  vers &  le  caractère  
 du fentiment  ou de  l’image ,  pour  donner lieu  
 au  muficien  de  concilier  dans  fon  chant  l’unité  du  
 deflein ,  la Mérité  de  l’expreflion ,  la  précifion  des  
 mouvemens,  &  cette juftefîe des rapports qui dans  
 les  fons  plaît à  l’oreille ,  comme  dans les idées elle  
 plaît  à l’efprit. 
 Je ne  dois  pourtant pas  diflimuler  l’avantage que  
 les  Italiens  ont  fur  nous  à  cet' égard ;  &   le  voici :  
 plus une nation eft paflïonnée pour un a r t , plus  elle  
 lui  donne  de  licences :  de-là vient  que  la mufique  
 italienne fait de la langue tout ce qu’elle veut ; qu’elle  
 combine les paroles d’un  air comme bon lui femble,  
 &c  les  répété  tant  qu’il  lui  plaît.  Notre  langue  eft  
 moins  indulgente  ,  &  le  fontiment de la mélodie n’a  
 pas encore tellement féduit &  préoccupé nos oreilles,  
 que tout le refte  y  foit facrifié ; nous voulons que la  
 profodie &  le fens foientrefpeftés dans le plus bel air:  
 une  fyncope  ,  une  prolation,  une  inverfion forcée  
 altèrent en nous l’impreflion de la mufique la plus touchante; 
   &  des paroles trop répétées nous fatiguent,  
 quelque facilité qu’elles donnent aux modulations du  
 chant.  De-dà  vient  que  Yair françois ,  dans un petit  
 cercle de pâroles,  peut difficilement  avoir la  même  
 liberté,  la même variété, la même étendue que Yair  
 italien.  Que faire  donc ? laifler la mufique à la gêne  
 dans  l’étroit  efpace  de  huit  petits vers ,  à la fimple  
 expreflion defquels le  chant fera fervilement réduit?  
 .C’eft  lui  ôter beaucoup  trop &  de  fa  force &  de  fa  
 grâce.  La  mufique ,  pour  émouvoir  profondément  
 l’oreille  &   l’ame ,  a  befoin,  comme  l’éloquence,  
 de  graduer,  de  redoubler,  de  graver  fes  impref-  
 fions :  à  la première  ,  ce n’eft fouvent qu’une  émotion  
 légère  ;  à  la  fécondé  ,  l’ame  &   l’oreille  plus  
 attentives  ,  feront  aufîi plus  vivement  émues ;  à  la  
 troifieme,  leur fenfibilite,  déjà fortement ébranlée ,  
 produit  l’ivrefle  &   le  tranfport.  Voilà  pourquoi  
 dans les fymphonies,  comme dans la mufique vocale,  
 le  retour du motif a tant  de  charme  &c de  pouvoir.  
 Le  vrai  moyen  de  fuppléer  à  la  liberté  que  les  
 Italiens  donnent pu chant  de  fe  jouer  des paroles , 
 eft  donc  de  lui donner dans  les paroles mêmes des  
 defleins variés à  fuivre,  &  des détours  à parcourir»  
 L’art  du  poëte  confifte  alors  à  faire  de  toutes  les  
 parties de  l’air,  parleur liaifon, leur enchaînement,  
 leur  mutuelle  dépendance  ,  &   par  la  facilité  des  
 progreflions,  des  paffages  &   des  retours, à  faire,  
 dis-je ,  de  tout  cela  un  enfomble  bien  aflorti. 
 Les exemples  que  j’ai  donnés  de  l’alternative des  
 pallions dans un air à plufieurs defleins,  font entendre  
 ce que  je-  veux  dire. 
 Il eft à  craindre,  je  l’avoue ,  qu’un pareil chant,  
 au  milieu  de  la  fcene  ,  interrompant  le  dialogue,  
 ne  ralentifle  l’a&ion  &   ne  refroidiffe  l’intérêt  ;  &C  
 c’eft pour cela que les Italiens l’ont prefque  toujours  
 rélegué ou à  la  fin des  fcenes, ou  dans  les monologues  
 : c’eft  communément-là  qu’un perfonnage  livré  
 à  lui-même peut  donner  plus  de  développement  à  
 la paflion qui l’agite, au fentiment dont il eft occupé. 
 Mais au milieu même de  la  fcene la plus vive  &   
 la plus  rapidement  dialoguée,  il eft  des  circonftan-  
 ces où  ces  élans  impétueux de  l’anîe,  cette  efpece  
 d’explofion  des  mouvemens  qu’elle  a  réprimés,  
 trouvent  place ,  &  loin de  refroidir  la  fituation ,  y   
 répandent plus  de  chaleur.  Que devient  alors ,  demandera 
 t-on  ,  l’interlocuteur  à  côté  duquel  on  
 chante  ?  Ce  qu’il  devient  dans  une  fcene tragique ,  
 lorfqu’emporté par une  paflion  violente ,  le perfonnage  
 qui eft  en fcene  avec  lui, l’oublie  ,  &  fo livre  
 à fes mouvemens  :  que  devient  QEnone  pendant  le  
 délire  de  Phedre ?  que  devient  Ele&re  ou  Pilade,  
 pendant  les  accès de  fureur  où  tombe Orefte ?  que  
 devient Ncoptoleme ,  à  côté  de  Philo&ete rugiflant  
 de douleur ?  Tout perfonnage  vivement  intérefle  à  
 l’acfion  ne  fauroit  être  froid ni  fans  contenance  fur  
 la fcene;  foit que fon interlocuteur parle ou chante,  
 il  le met  en  jeu  en  l’affeclant  lui-même des pallions  
 dont il  eft ému  ; &  s’il ne fait que  faire  alors ,  c’eft  
 qu’il manque  d’ame  ou  d’intelligence. 
 Ce  qui  nuit  le  plus  réellement  à  la  chaleur  de  
 l’aftion  ,  ce  font  ces  longs  préludes  &c  ces  longs  
 épilogues de fymphonie,  qu’on nomme  ritournelles.  
 Quelquefois elles font placées pour annoncer les mouvemens  
 de  l’ame  qui  precedent  Yair,  ou pour exprimer  
 un re.fte d’agitation  dans le filence qui  le  fuit.  
 Mais en  général  ces  libertés  que  fe  donne le muficien  
 pour briller aux  dépens du poëte, font une  longueur  
 importune , &  le muficien  ne fauroit être  trop  
 ménager  de  cette  efpece  d’ornemens.  F o y e^ D u o  ,  
 Ré c ita t if ,  Suppl.  (M. M a r m o n t e l .') 
 §   AIRE  en  A r t o i s ,  (Géogr.)  on  eft parvenu,  
 en  17^0,  à  Vaincre  tous  les  obftacles  pour  avoir  
 de  l’eau dans  cette  ville.  On y  a  percé une  fontaine  
 à  137  pieds  de  profondeur,  fur la  grande place de  
 la  ville.  Cette  fource  donne  une  eau  abondante Sc  
 falutaire  , qui eft  un très-grand foulagement pour les  
 habitans  ôt  pour  la garnifon.  Un  particulier  a  fait  
 l’infcription  fuivante pour  placer  au  frontifpice  de  
 l’ouvrage  que  l’on  a  conftruit  pour  garantir  cette  
 fontaine: 
 P A C  E  L E V A M E S ,   
 O b s i d ï o n e   $ A L U  S. 
 M.  Chevalier,  ingénieur en  chef de la place,  &   
 commandant  du  fort Saint-François,  y  a auffi  percé  
 une  fontaine  qui  fait  les  délices des militaires qui  
 habitent  ce fort  voifin  de  la ville.  On y   a  fait à  ce  
 fujet  ces  deux  vers  fuivans : 
 Quant formidandis  cinxifti mccnibus  arcem  
 Fontibus  liane  récréas  ingeniofa  manus.  
 j  avec  cette  infcription : 
 A n .   [ y S i . 
 L ü D .  X V ,   PACATORE  ORRIS  REGNANTE ,  . 
 B e LLI.   M1N I S TR O   D 'A R G E N S O N , 
 A r c i s   p r à f e c t o  Ch e v a l i e r  ,   
 S o L A T IU M   M AR T  LS.  ( C . )