
 
        
         
		fimplicité  de  leurs moeurs,  la  grofliéreté  de  feur  
 langage , &  leur afliduité au travail.  La température  
 du  climat  eft douce  &   falutaire.  On  trouve  dans  
 ces montagnes une  grande  quantité de  fimples ,  que  
 nos  curieux  botanistes devroient s’empreffer  d’aller  
 connoître.  11  y  croît du  vin  excellent  6c  des  fruits  
 exquis.  ( C .A .) 
 ALPUENTE,  ([Géogr.) petite  ville  d’Efpagne  au  
 royaume de Valence.  Elle  eft à l’oueft de Ségorbe,  
 6c aunord-eft de  la ri viere de Guadalaviar. Safitua-  
 tion  eft  affez  jo lie ,  6c  fon  territoire  affez  fertile.  
 Long.  ; (T, 40. lat.g o, 5o. ( C. A . ) 
 ALRESFORD,  (Géogr.) petite ville d’Angleterre  
 dans  la  province  de  Hamp.  Elle  eft  fur  la riviere  
 d’Itching, environ à fix lieues fud-eft de Winchefter.  
 Long,  ic), 55.  lat. 5 i,  2.5. (C. A .') 
 AL-SEGNO,  (Mufique.)  Ges mots écrits  à  la  fin  
 d’un air en  rondeau,  marquent qu’il faut reprendre  
 la  première  partie  ,  non  tout-à-fait  au  commencement, 
   mais  à  l’endroit  où  eft marqué  le  renvoi.  
 ( S . ) 
 §   A L S E N ,  {Géogr.')  île  de  Danemarck  dans  la  
 mer  Baltique,  auprès  d’Appenrade  6c  de  Fléens-  
 bourg,  fur  la  côte  orientale  du Holftein.  Cette île  
 qui  peut avoir  1 5  à  18  lieues de circonférence, produit  
 abondamment toutes fortes de  grains,  excepté  
 du  froment.  Plufieurs  fortes  de  fruits  y   croiffent  
 même avec fuccès.  Le  bois  n’y   manque  pas  ,  ni  le  
 gibier, &  elle a quelques lacs d’eau douce  très-poif-  
 fonneux. Cette île fi avantagée de là nature,  ou  plutôt  
 fon  château  de  Sonderbourg,  fervit  de  prifon  
 au  tyran  Chriftiern II. depuis  l’an  1532 jufqu’à  l’an  
 Il 549. (Z). G.) 
 ALSFELD, {Géogr.) très-ancienne<yille d’Allemagne  
 ,  au  cercle  du  haut  Rhin,  dans  le  landgraviat  
 de Heffe,  à la branche de  Darmftadt, fur la riviere  
 de Schwalm. C ’eft la capitale d’un bailliage de même  
 nom,  &  la première  ville  de  Heffe  qui accepta  la  
 Confeflion  d’Augsbourg  au  feizieme  fiecle.  Elle  a  
 un vieux château &   deu*  églifes ; mais,  avec  tout  
 c e la ,  ce  n’eft  rien  moins  aujourd’hui qu’une ville  
 confidérable.  Long, a/f,  g5. Ut.  5o , 40.  (D .  G.) 
 A LSGAUGENSIS  PAGUS vel  COMIT.ATCZS,  
 (Géogr.  du moyen âge.) L’Elfgow, canton en Alface  
 Franche-Comté,  6c Bâlois,  faifôit  autrefois  partie  
 du  Pagus  Farafcorum, un des  quatre grands cantons -  
 de la  Séquanie.  Blumberg , Nattenned  &   Porentrù  
 étoient de  ce pays. On lit dans la vie de S. Vandrille  
 que Saint-Urfanne fur le D o u x , Fontenelle, Ceimen  
 du diocefe de Bâle-,  en  étoient  aufli ;  de même que  
 Baltovillers  près  de Beffort, par une chartre de 728.  
 Voyez Ann.  Ben.  T.  II,  page 70/. 
 Morvila's, Mauro-Fillas, Hillene-Villers, Dattira  
 font  cités par  le docte Schoepling,  dans  fon  Alfat.  
 illjift.  T.  I I ,  page 62g ,  comme étant de  l’Elfgov,  
 ainfi que  Finis  Dadaveriis,  Saint-Dizier ; Curtis-Mc-  
 tia , Miccour près Porentrù ,  en 884.  S.  Hypolite ,  
 Dampierre  fur  le  D o u x ,  Montefcherou  ,  Cha te l,  
 Roche-les-Blamont, Ercot,  Fontaine,  S o y e ,  Lon-  
 gre,font des paroiffes de l’Élfgow, félon des Chartres  
 de  1040 &   de  1149.  Ibid, page  Gg8.  D .  Bouquet,  
 T.  I X ,   page $34: (C.)  '  - 
 ALSHEDA, (Géogr.) diftrict de Gothie en Suede,  
 au centre duquel on découvrit en  1738 la mine  d’or  
 d’Aedelfort  ,  qui  s’exploite  avantageufement  pour  
 le roi &  la couronne.  (D .  G.) 
 ALSLEBEN, '{Géogr.') baillage  de  la  principauté  
 d’Anhalt - Deffau,  dans le  cercle  de  haute  Saxe  en  
 Allemagne.  Il eft compofé  d’un  bourg  6c  de  quelques  
 villages.  (D. G.) 
 A l s l e b en ,  (Géogr.)  ville  du  duché  de Magde-  
 bourg, fur la Saal,  dans  le  cercle  de baffe  Saxe  en  
 Allemagne.  Elle eft ancienne, 6c avoit  autrefois  des  
 comtes de  fon  nom,  ainfi qu’une  églife  collégiale, 
 dont  les  revenus  ont  été transférés  à  la  cathédrale  
 de  Magdebourg.  En  1747  la  maifon  d’Anhalt  l’acheta  
 ,  avec tout fon  diftrid, de  la  famille de Kro-  
 figke. (D . G.) 
 ALT, (Géogr.) petite  riviere d’ Angleterre  dans  le  
 comté de  Lan cadre.  Elle  fe  jette  dans  la  mer  d’Irlande  
 ,  au  petit  village  d’Almuth.  Il y   en a encore  
 une  de  ce  nom  dans le pays d’Altland en Tranfilva-  
 nie, qui vient des monts des Sicules ou Karpacks, 6c  
 traverfe  la Valachie, dont elle fait  deux  portions :  
 c’eft la même qu’on nomme Aluta. 
 A L T A ,  (Géogr.)  c’eft le nom général d’une partie  
 des montagnes  de  Sibérie,  qui  fe  trouve  entre le s   
 fleuves Oby  6c  Irtifch.  Cette  partie  eft celle  qui  
 s’étend  depuis  le  royaume  d’Eleuth,  jufqu’au lac  
 Jaio.-kâia.  (C. A.) 
 ALTADAS  ,  ( Hiß.  anc. )  fut  le  douzième  roi  
 d’Affyrie.  Son hiftoire n’offre  aucun  trait mémorable. 
   Berofe ,  auteur  fufpeû  ,  nous  le  repréfente  
 comme un prince affoupi dans  la molleffe  6c  les voluptés  
 , plus occupé  du  foin de jouir que de gouverner. 
  Quelques-uns le  confondent avec Sardanapale;  
 &   la  conformité  de  leurs  inclinations  6c  de  leurs  
 défordres  donne  du  poids  à  leur opinion.  Il  commença  
 à régner l’an  699  avant Jefus-Chrift.  (T — n .) 
 ALTAMBOR,  (Luth.)  Nom  que  les  Efpagnols  
 donnent  à une  efpece  de  tymbale affez  grande : c’eft  
 des Maures  qu’ils ont  pris l’inftrument  Öc.fön  nom.  
 (F. D . C.) 
 ALTAVILLA ,  (Géogr.)  petite  ville  du royaume  
 de Naples.  Elle  eft  dans  la  principauté  fupérieure ,  
 fur la riviere de Selo,  6c  peu  éloignée  du  golfe de  
 Salerne.  Cette  ville n’a rien  de  remarquable.  Long.'  
 39,  20.  lat.  40 ,  46.  Il y   a  encore une  ville  de  ce  
 nom dans la principauté ultérieure du même  royaume. 
   (C. A .) 
 A L T A Y , (Géogr.)  montagnes  de  la  grande Tar-  
 tarie  en  Afie.  Samfon  les  place  dans  le  nord'de la  
 Tartarie,'entre  le  59e 6c le  61e  dégré  de  latitude,  
 6c le  144e &  le  156e dégré de  longitude.  Witfen les  
 met plus  au  midi, fous le  44e dégré  de  latitude ,  6c  
 entre  le  1 10e 6c le  1 1 5e dégré. de longitude.  Ce dernier  
 paroît  avoir  raifon.  Elles  font  partie  d’une  
 longue  chaîne  de  montagnes  qui  s’étend depuis  la  
 riviere Jaune  aux  confins  de la Chine ,  jufqu’au  lac  
 Altin..  Il  paroît  que  c’eft  une  partie  de  l’Imaiis  de  
 Ptolomée.  Ces  montagnes  finiffent  du  côté  de  
 l’oueft,  à  113d  30'  7,"  de  longitude  ,  6c  à  46d  20'  
 2017  de  latitude  nord ;  le  mont  Kifien  6c  le  mont  
 Tienken  en  font  des  branches.  On  trouve  les tombeaux  
 des  rois du pays  dans ces montagnes. (C. A .) 
 ALTÉRANT, adj.  (Méd.& Mat. niéd.) On donne  
 ce nom  en médecine ,  aux  remedes  oumédicamens  
 qui  agiffent  fur le  corps humain ,  fans produire  des  
 évacuations fenfibles. Ils conftituent la fécondé claffe  
 ou l’une  des  principales  divifions  de  quelques auteurs  
 de matière médicale,  qui  rangent ou  diviferit  
 les médicamens  par leurs vertus.  On fuppofe  qu’ils  
 changent,  qu’ils  corrigent  6c  qu’ils  préparent  les  
 humeurs  du corps humain, pour faciliter les crifes ,   
 les  codirions,  les  bonnes  évacuations.  Leur  princi-,  
 pale  adtion  s’exerce  aufli  fur les  folides  ,  qu’ils  détendent  
 ,  qu’ils  excitent,  qu’ils  fortifient,  &c.  La  
 propriété  dont ils  jouiffent,  ou ,  pour mieux dire,'  
 leur maniéré d’agir  eft le plus fouvent  occulte :  elle  
 eft fubordonnée au  principe moteur  ou  vital.:  elle  
 s’exerce  quelquefois  très-promptement  ,  comme  
 dans les narcotiques ;  d’autres fois infenfiblement 6c  
 à la longue ; d’autres fois , &  le plus fouvent même,  
 de la maniéré  la plus obfcure,  je  dirois  même  fans  
 effet. 
 Le  fens  propre  du  mot  altérant  eft  appliqué  à  
 tout médicament qui change les humeurs pernicieu-  
 fes, ou  qui ne font pas dans leur état naturel, en un 
 état  meilleur,  6c  propre à  faciliter  l’exercice  des  
 fondlions.  Ainfi  les  ablorbans,   les  gélatineux,  les  
 mucilagineux  font  indiqués,  lorfque  les  humeurs  
 font trop fluides ;  les réfolutifs,  les incififs ,  les  dé-  
 layans,  lorfqu’elles  font trop épaiffes ;  les  anti-ca-  
 cochymiques,  lorfqu’elles pechent  par les  différentes  
 efpeces de  cacochymie;  les  émolliens,  les  relâ-  
 chans,  lorfque  les  folides  font  trop  tendus  ;  les  
 aftringens,  les  toniques, lorfqu’ils font relâchés;  6c  
 les  caïmans en  général, lorfque les  mouvemens  en  
 font trop rapides, ou trop violèns,  & c . 
 Ces  différentes  adtions  font.vulgairement  attribuées  
 à certains médicamens que l’ufage a fait adopte 
 r ,  6c  qui font  univerfellement  6c  très-fréquemment  
 employés  dans  la pratique  de  la médecine.  Il  
 en eft  fans  doute dont l’a&ion,  quoique  cachée, fe  
 manifefte  par des  effets  à-peu-près  analogues  dans  
 les  différens  fujets ;  mais  la  plupart,  examinés  de  
 près  avec  cette impartialité  feeptique qui ne  donne  
 rien  ni  à  l’habitude,  ni au préjugé,  fe réduifent à.fi  
 peu  de  chofe,   qu’on  feroit  infiniment  plus  fondé  
 d’attribuer' à l’expe&ation ou à la nature to.utle merveilleux  
 des  cures qu’on  leur attribue.  V o y e ^ Expectation  
 ,  Nature ,  Médecine-.  D i c l .   r a i f .   d e s   
 S c ie n c e s  , & c .   S u p p l . 
 L ’application  des  connoiffances  phyfiques  à  la  
 Médecine, a paru le moyen le plus propre à faciliter  
 l’intelligence des mouvemens 6c des  effets qui s’exécutent  
 dans  le corps humain ;  on  a tout mefuré, on  
 a tout vu :  il paroiffoit  fi  confolant d’avoir  une  lumière  
 quelconque dans un  pays  de  ténèbres ! Mais  
 par  quelle  fatalité  ,  lorfqu’on  a  prétendu  délayer  
 des  humeurs  é p a if fe s o u   en  épaiflir  de  fluides,  
 n’a-t-on  pas  vu  qu’il  n’y   avoit  aucune  proportion  
 entre  le moyen qu’on emploie 6c le vice qu’on  veut  
 combatfrè ?  Quelques grains ou  quelques  gros d’un  
 remede  peuvent - ils  changer la maffe  générale  des  
 humeurs?  La plupart des remedes ne pénètrent que  
 difficilement  dans  les  fécondés voies ; on les trouve  
 prefque  entiers  dans  l’eftomac  ou  les inteftins ; ils  
 n’ont  pourtant  pas  laiffé  d’agir  :  ce  n’eft  donc  pas  
 par leur mélange ,avec nos humeurs qu’ils  opèrent.  
 Quelques  grains  de  fafran  de mars  aftringent  arrêtent  
 une hémoptyfie  dans  l’inftant  même  qu’ils parviennent  
 dans  l’eftomac.  Plufieurs  poifons  mortels  
 excitent les  fymptomes  les  plus violens  6c  les  plus  
 univetfels,  fans qu’il en forte un feul atome hors de  
 la cavité de l’eftomac.  La millième partie  d’un grain  
 de fubftance aromatique parvenue dans le n ez, produit  
 des  effets  très-fubits dans  toute  l’économie animale  
 ; &  ces mêmes  odeurs  qui  produifent  dans les  
 uns  des changemens falutaires, en produifent de fu-  
 neftes dans plufieurs autres, quoiqu’appliqué^es dans  
 les  mêmes  vues  6c  fous  les  mêmes  circonftances.  
 Que conclure de  tant d’obfcurités, de tant de variétés  
 ?  Il faut douter, s’abftenir de toute affertion dogmatique, 
   confulter  l’expérience bien vue ,  l’empy-  
 rifme raifonnable, &  ne pas rougir d’ignorer. Qu’importe  
 au bonheur des  hommes  que,  dans  le  défef-  
 poir  d’une  marche  fi obfcure,  des  efprits  mal faits  
 aient fubftitué  aux  faits les  délires  de  leur  imagination  
 ? Nous n’en fommes que plus égarés de  la vraie  
 route ;  nous  avons  le  préjugé  de  plus  à  fecouer,  
 pour adopter le vrai lorfqu’il fe préfentera.  ( Article  
 de M.  L A F O S S E ,  Docteur  en Médecine  de  la Faculté  
 de Montpellier.) 
 A LTERDOCHAON,  ( Géogr. )   petite  ville  du  
 royaume de Portugal dans  l’Alentejo.  Elle  eft dans  
 la plaine d’Afumar,  fur  une  petite rivière qui vient  
 du mont Araminha,  au  fud-eft de  Portalegre, 6c au  
 nord de Cabeça de V ide.  Long.  10, 3o.  lat. g o ,  10.  
 ( .C .A . )   ■: 
 ALTERNER,  (Agric.) c’eft fe fervir des mêmes  
 terres alternativement en champs 6c prés.  L’alternatïvé  
 des mêmes terres, de  champs  en prés &  de prés  
 en champs, qui eft établie avec le fuccès le plus mar*  
 que  en divers lieux 6c  en divers pays,  pourroit être  
 de même adoptée  généralement, lorfqu’on y  appor-  
 teroit les  changemens,  les modifications &   les précautions  
 que la  nature  du fo l ,  la fituation,  le  climat  
 6c les  autres  circonftances  exigent  :  &  il  n’eft  
 pas  douteux  que  cette  alternative  ne procurât .une  
 augmentation  dans  le  produit  des  terres  foit  en  
 grains ,  foit en fourrage. 
 En  quel  ças  Valternative  peut  &  doit  avoir  lieui  
 .1 ° .  Les prés  dont on voit  diminuer le produit, font  
 dans le cas  de  devoir être ouverts6cfemés en grain,  
 pour  être enfuite remis en prairies  ou  en  herbages ;  
 puifqu’il eft démontré,  par  une expérience confiante', 
   qu’il  n’eft  point  de  moyen  plus  efficace  que  
 cette  alternative  pour  faire  profpérer  ces  deux  
 productions.  Car fi les  diverfes  plantes,  comme  on  
 ne  fauroit  en  difeonvenir,  jouiffent  en commun de  
 plufieurs  efpeces  de fucs  nourriciers,  il paroît aufli  
 que  chacune a befoin de quelque principe particulier  
 fuivant fa  nature  6c fes  propriétés effentielles.  Lors  
 donc  que nous voyons l’herbe d’un pré dair-femée ,  
 nous  devons  conclure  qu’il  y   a défaut  de  quelque  
 fubftance  néceffaire  à  la  perfection  de  l’efpece  de  
 plante  à  laquelle  le  terrein  eft  deftiné,  6c que par  
 conféquent il faut  ou lui  rendre  cette  fubftance qui  
 manque ,  ou  lui  donner  le tems de  fe la procurer.  
 C’eft fur  ce  fondement que  les jachères ont été imaginées  
 ,  dans un tems  où  la  population  peu  nom-  
 breufe ne fe mettôit pas beaucoup en peine  de  laiffer  
 en non-valeur ou en friche le  tiers des champs. Mais  
 par  l’alternative que nous propofons , nous donnons  
 à la. terre de nouvelles plantes à nourrir,  6c nous lui  
 •fourniffons  de  puiffans  engrais  ,  6c  par  le  labour  
 nous  changeons  le  fol  6c  nous  lui  facilitons  les  
 moyens  de  réparer les fucs particuliers à la compo-  
 fition  des plantes,  que  des récoltes trop  fuivies  en  
 fourrage ou  en  grain avoient épuifés ;  6c nous nous  
 procurons  tous  ces  avantages,  fans  faire  le  facri-  
 fice  d’une  récolte  fur  trois ,  6c  en jouiffant  fans interruption  
 des produits  annuels  de  nos  terres. 
 Cette  culture n’eft pas  moins néceffaire,  i°. dès  
 qu’on  voit  des  plantes  à  feuilles  larges,  qui  ,  ert  
 fe multipliant,  étouffent  les  plantes  fines  ,  6c  les  
 empêchent de  pouffer, 6c lorfqu’on  s’apperçoit que  
 les racines des bonnes plantes  en s’entrelaçant,  forment  
 un  tiffu  impénétrable  aux  bénignes influences  
 de l’atmofphere ;  puifque  la  charrue  détruit, également, 
   6c  c es plantes, à larges  feuilles  qui  couvrent  
 inutilement  le  terrein ,  &  ces  touffes épaiffes de racines  
 entortillées,  qui  ne  pouffent  que  des  tiges  
 baffes  6c foibles. 
 *  3°.  On  connoît qu’un pré a befoin  d’être labouré 
 par la diminution des plantes bonnes 6c fucculentes,  
 ç’eft-àijdire,  garnies  de  feuilles  favoureufes ,  dont  
 la  tige  6c les  branches ne  deviennent  pas  coriaces  
 en fe féchant. Telles font toutes  les  efpeces de trefle  
 6c  les  plantes  graminées  ou non  ,  lorfqu’elles font  
 recueillies  à  propos.  Ce  font-là les  plantes  qui dominent  
 dans  les bonnes prairies  naturelles.  On y  en  
 rencontre  cependant  encore  plufieurs  autres  èxcel-  
 lentes ;  mais  elles  n’y   font  qu’aceeffoirement 6c en  
 petite  quantité.  Les  plus  eftimées  font le plantin  à  
 feuilles étroites. La mouterine eft de toutes les plantes  
 fauvages vivaces, la plus excellente pour*donner  
 aux vaches beaucoup de lait 6c le rendre  favoureux.  
 La  biftorte,  ou  ferpentine,  ou  langue  de  boeuf,  
 cette  plante  des  Alpes,  eft  aufli  très-êftimée,  de  
 même  que  la  pimprenelle ,  le bouccage , 4bouque-  
 tine  ,  perfil de  bouc,  faxifrage,  le  mélampyrum',  
 bled, noir,  bled de  vache  ou  de  boeuf. 
 Plufieurs  autres  plantes feroient une bonne nourriture  
 ,  fi les feuilles fubfiftoient jufqu’à la  fenaifon ^