
 
        
         
		oracles qu’ elles dévoient  réciter en  vers, &  qu’elles  
 donnoient  lieu  par - là  aux  gens  d’efprit  d’en  faire  
 des railleries  qui ne pouvoient  tourner  qu’au  défa-  
 vantage  de  l’oracle. 
 3.  Le  troifieme  fujet eft l ’homme  en manteau. A  
 l’occafion  des  engaftrimythes  dont  l’auteur  a  parlé  
 dans  l’obfervation  précédente  ,  il  lui  femble  que  
 cet  homme  en  manteau  en  pourroit  bien  être  un.  
 Son  habit  n’y  eft pas  contraire, puilque, félon Stra-  
 bon'& Plutarque, c’étoient  des  poètes qui iaifoient  
 ■ cette  fondion, &   que  celui-ci eft enveloppé de fon  
 manteau  ,-comme on dépeint ordinairement les poètes. 
   Le papier roulé qu’il  tient y  convient auffi fort  
 bien,  puifqu’ils  étoient  obligés de rendre  les répon-  
 f  es  de l’oracle en vers  :  &   cette  conjefture paroît fi  
 heureufe  &   fi  bien  fondée  à  l’auteur,  qu’il  ne  fait  
 point de difficulté de changer d’opinion touchant cette  
 figure  ,  &  de  préférer  fon  poëte engaftrimythe  au  
 philofophe  Bias  de  M. Spanheim  , qu’il  avoit adopté  
 fi  hautement  dans fon  explication  pàrticuliere de  
 ce  monument. 
 APOTHÉQUE,  f. f.  ( Belles-Lettres.) Les anciens  
 donnoient  ce  nom  à  l’endroit  de  leur  maifon  oit  
 ils  confervoient les  vivres ,  les  parfums,  &   toutes  
 autres  provisions.  ( +  ) 
 APOTHESE  ,  f.  f.  ( Méd. )  nom qu’Hippocrate  
 donne à l’aétion de placer dans  une  fituation  convenable  
 au  membre  rompu auquel  les  bandages font  
 appliqués.  (+ ) 
 APOTHETE ,  ( Mujîq.  des  anc. )  nom  d’un  air  
 de  flûte  des  anciens.  Voye\  Fl û t e .   (  Luth. )  Dici.  
 des  Sciences,  &c.  (F . D. C. ) 
 * §  APPARAT,  f. m. L 'apparat  facré  de  Poffevin  
 n’eft  qu’une  table  alphabétique’  des noms des écrivains  
 eccléfiaftiques, avec les titres de leurs ouvrages. 
 1?apparat  du  P.  Vaniere  n’eft  qu’un  recueil  de  
 mots  avec  la  quantité  ,  à  l’ufage  de  ceux  qui  
 commencent  à  faire  des  vers latins ;  il y  a  joint des  
 exemples  qu’on ne  peut  pas  appeller proprement  
 un  Recueil  des plus  beaux  morceaux des  Poètes Latins. 
   Lettres fur C Encyclopédie. 
 APPAREILLER,  v.  a.  ( Marine.)   ce  verbe  exprime  
 la  réunion de  plufieurs manoeuvres d’un vaiffeau  
 ,  dont le but eft  de  quitter l’endroit  où  il  étoit  
 mouillé ,  &   de mettre  à  la  voile. 
 Avant  de  détailler la façon  à'appareiller,  je  fup-  
 poferai  que  le vaiffeau  eft défaffourché &  qu’il vire  
 au  cabeftan  pour  lever  fa  derniere  ancre ,  parce  
 que  c*eft  de  ce moment-là  feulement que  le verbe  
 appareiller a fon application :  je fuppoferai auffi que  
 le  vaifleau  eft  évité debout  au  vent,  pofition dans  
 laquelle il  fe  trouve  le  plus  fouvent,  &   que  l’on  
 veut  abattre  fur  tribord,  le  tems  d’ailleurs  étant  
 beau  &  maniable. 
 Les voiles  doivent  être  ferrées  tandis  que  l’on  
 vire ,  parce  que  le  vent,  en les frappant,  tendroit  
 à  éloigner  le  vaifleau  de  fon ancre ,  &  augmente-  
 roit  conféquemment la  force  qu’il  eft néceflaire de  
 faire  au  cabeftan.  On  doit  cependant  excepter  de  
 cette  réglé  générale  ,  le  cas  où  un  courant  vien-  
 droit  à  prendre le  vaifleau,  &   à le faire  courir fur  
 fon  ancre ,  car alors  on  doit contre-balancer  cette  
 force  en  braffant  le  perroquet  de  fougue  fur  l.e  
 mât,  dans  la  crainte que  le vaifleau n’engageât fon  
 cable  autour  de  fon  ancre.  Il  eft bon  qu’au  moins  
 les deux huniers ne  foient tenus  que  par  des  fils  de  
 caret,  parce  qu’il  eft  alors  très*-fa ci le  de  les  déferler  
 promptement quand le moment vient  de s’en  
 fervir.  Lorfque  le  vaifleau  eft  prefque  à  pic,  on  
 déferle  &   on  borde  les  huniers  &   le  perroquet  
 de  fougue.  Si  l’équipage  n’étoit  pas  affez  confidé-  
 rable pour  virer  en même tems,  il faudroit mettre  
 le linguet au cabeftan, &  faire monter tout le monde  
 pour donner  la  main  à  la manoeuvre.  Je  regarde 
 ■ comme  nuifible  de  biffer  le  grand  hunier  ;  mais  
 il  faut  toujours  hiffer  tout  haut,  ou  en  partie >  
 le - petit hunier  &   le  perroquet de  fougue  ,  &   tenir  
 les focs  tout prêts  à.l’être.  L’ufage  du petit hunier  
 îk  du  perroquet  de  fougue  eft de  déterminer  
 l’abattée  du vaifleau- dès  l’inftant  où l’ancre lui permettra  
 d’obéir  ,  &   les  focs  doivent  accélérer  l’a-  
 battéé que  ces  voiles auront  déterminée.  Pour que  
 ces  voiles  faffent abattre,  il  faut, dans  la  fuppofi-  
 tion  que  nous  avons  faite  de  vouloir  abattre  fur  
 tribord ,  braffer  bâbord les vergues  de  l’avant,  &   
 tribord  celles  de  l'arriéré.  Le  grand hunier  ,  presque  
 fitué au  centre  du  vaifleau,  &   abréÿé  par  le  
 petit  hunier,  eft  fans  force ,  &   ne peut  qu’ôter  lè  
 vent  au  perroquet  de  fougue,  plus  propre  que  
 lui  à produire l’effet que nous  en attendons , à caufe  
 de fon éloignement du centre de gravité du  vaiffeau.;  
 C’eft ce qui m’a fait dire qu’il étoit nuifible de le hiffer. 
 11 eft  facile de fentir pourquoi les voiles orientées,  
 comme  on  vient  de  le  dire,  font  abattre  le  vaiffeau. 
   L’obliquité,  en  effet,  qu’elles  ont alors  avec  
 la  dire&ion  du  vent  ,  decompofe  l’effort  du  vent  
 fur  elles  en  deux  forces ,  dont  l’une  devient  parallèle  
 à  la  voile  ,  &   eft  conféquemment nulle  par  
 rapport au  vaiffeau ; &  dont  la  fécondé ,  perpendiculaire  
 à  la  p rem iè r e   &   la  feule  qui  agiffe  ,  le  fait  
 culer  dans  une  d ir e f t io n   qui  lui  eft  parallèle.  Mais  
 .  cette  force  ne  paffe  point par  le  centre  de  gravité  
 du vaifleau ;  elle communique  donc conféquemment  
 un mouvement  de  rotation  autour  de  ce  centre,  
 mouvement qui forme l’abattée. C’eft-là un principe  
 de méchanique  connu  de  tous  ceux  qui  ont  quelque  
 teinture  de  cette" fcience. 
 Les voiles de devant,  braffées  à bâbord ,  jettent  
 l’avant  fur  tribord ;  &   celles  de  l'arriéré,  braffées  
 à  tribord  ,  jettent par  la  même  caufe  l’arriere  fur  
 bâbord ;  ainfi  toutes  concourent  à préparer le vaiffeau  
 au  mouvement  que  l’on  defire,  &   à  le  lui  
 faire  exécuter  lorfque  fon  ancre  ne  le  retiendra  
 plus  ,  &   lui  permettra d’obéir  aux  forces  qui  agif-  
 fent fur lui.  Le vaiffeau alors  culera,  on l’a vu plus  
 haut ;  le  gouvernail  conféquemment  ne  fera  plus  
 oifif ;  on  ne  dôit  donc  pas  négliger  de  s’en fervir  
 &   de  mettre  la  barre  à  tribord  ,  afin  que  le  gouvernail  
 ,  placé  à  bâbord  du  vaiffeau,  décompofe  
 par fon  obliquité  l’a&ion  du fluide , &   contribue de  
 ion  côté à  produire  l’effet qu’on  fe  propofe. 
 Tout  étant ainfi difpofé pour l’abattée du vaiffeau,'  
 on  doit  virer de  force  au cabeftan  pour  faire  déraper  
 l’ancre.  Il faut  laiffer abattre  le vaiffeau  jufqu’à  
 ce  que  le vent puiffe porter dans les voiles;  &  alors  
 fi l’on n’eft point forcé  de faire  fervir  fur  le  champ ,  
 il faut  arrêter l’abatée,  &   mettre  en panne  jufqu’à  
 ce  que l’ancre  foit haute.  On  peut pour  cela  hiffer  
 alors  le  grand  hunier;  fi  on  ne  le  faifoit  pas,  il  
 faudroit- du  moins balancer  l’effort  du perroquet de  
 fougue  avec  celui  du petit  hunier.  Gette  pofition  
 conduit naturellement  à  faire voir qu’il  eft défavan-  
 tageux d’abattre fur  le  côté où eft placée l’ancre  que  
 l’on leve ;  car  un  vaiffeau  ainfi  en  panne  a  de  la  
 dérive, &  cette dérive preffe le  cable  contre le bâ-  
 '  timent  ,  &   augmente  confidérablement  la  force  
 qu’il  faut  faire  au cabeftan. Quelquefois même l’ancre  
 s’engage  fous  le  navire,  &   il  a  fallu  virer  de  
 bord  pour  la pouvoir  dégager.  Dans  le  cas  où on  
 feroit  contraint  de  forcer  de  voile  fur le  champ,  
 on vire l’ancre comme on peut, mais bien fouvent on  
 eft obligé de couper le cable ou de le filer par le bout. 
 Si  l’on  vouloit  abattre  fur bâbord  ,  on  fient  bien  
 que  la manoeuvre feroit  la  même  ;  il faudroit  feulement  
 braffer  tribord devant  ,  bâbord  derrière  &c  
 mettre  la  barre  du  gouvernail  à  bâbord.  Il y  a  des  
 cas cependant où le gouvernail ne doit  pas être placé  
 comme  on  vient  de  le  prefcrire,  &  ce  font  ceux 
 où  un  courant,  venant  de  l’avant  du  vaiffeau,  
 frapperoit  le  gouvernail  avec  une  vîteffe  quelconque  
 :  car  alors ce  courant peut être regardé comme  
 une /vîteffe  réelle  qu’auroit  le  navire  ,  &   on  doit  
 manoeuvrer le  gouvernail,  comme  fi  le vaiffeau'  al-  
 loit de l’avant. 
 Si le  courant  prenoit  le  vaiffeau de  côté,  à bâbord  
 ,  par  exemple,  &   que  l’on  voulût abattre fur  
 tribord,  il faudroit mettre  la barre à  bâbord, parce  
 que le gouvernail effacé &  prefque  parallèle au  courant  
 ,  n’offriroit  alors  que  peu de  prife  au-fluide,  
 &   ne  s’oppoferoit  par  conféquent  que  foiblement  
 à  l’abattée.  Si  dans la fuite  le  recul  du Vaiffeau  fur-  
 paffoit  en  vîteffe  le  courant,  il  eft  évident  qu’il  
 faudroit  changer  la barre. 
 Si  ce  même  courant  ne  fuivoit point la d ire  S i  on   
 du  vent,  &   tenoit un vaiffeau qui veut  appareiller ,  
 .évité  non  plus  debout au v en t,  mais  de  forte  que  
 fes  voiles pourroient porter ; o r r a  foin  alors, avant  
 de  déraper,  de  hiffer  lés  huniers  &   le  perroquet  
 de fougue  ferrés par des fils de  caret ;  &   de braffer  
 toutes  les  vergues du même  bord  &   fous le  vent ,  
 afin que, lorfqu’ori viendra à border ces voiles, elles  
 puiffent  portér &  fervir à gouverner  le  v a iffe a u   dès  
 que  l’ancre  quittera  le  fond.  Cette  façon  de  tenir  
 les  huniers  hauts,  avant  de  les  border  ,  eft  fort  
 bonne ;  &  on  la  pratique fouvent parce que la manoeuvre  
 en  eft  plus- vive. 
 Si  le  v en t,  trop  considérable,  ne  permettoit de  
 fe  fervir  des  huniers  qu’avec  des  ris  ,  il  faudroit  
 les  prendre  avant  d’orientex les  voiles  : fi  même  la  
 force  du  vent  empêchoit tout-à-fait de les pouvoir  
 porter  ,  on  ne  le  ferviroit  pour  abattre  que  d es  
 fonds du petit hunier que l’on ferreroit tout-de-fuite  
 après,  ou même Simplement des fonds de  mifaine. 
 Lorfque  l’on  appareille  d’une  rade  fort  petite ,  
 ou généralement lorfqu’on'veut appareiller en  faifant  
 une âbattée'prompte ,  &  dans  laquelle on  ne perde  
 point de terrein,  on appareille en faifant emboffure.  
 Pour cela, du côté oppofé à celui fur lequel on  veut  
 abattre, on paffe une auffiere ou un grélin par Un des  
 fabords  de  la  fécondé,batterie  le  plus  en  arriéré,  
 &   on  l’amarre  fur  le  cable  en  avant du vaiffeau &   
 en  dehors ;  on  roidit  cette  auffiere  &   on  l’amarre  
 folidement  au  pied  du  grand  mât,  ou on la garnit  
 au  cabeftan  afin  de  pouvoir virer deffus.  Lorfqu’on  
 veut appareiller,  on  coupe  le  cable  ou  on  le  file  
 par  le  bout.  Le vaiffeau  n’étant plus  retenu,  obéit  
 en entier  un  inftant  à  la  force qui  le  tenoit  évité  
 jufqu’à  ce  que l’auffiere,  venant à'fe, roidir',  retient  ;  
 l’arriere,  &   ne  permet  qu’à  l’avant  de  céder.  Le  
 mouvement  de  rotation  que  fait  alors  le  vaiffeau  
 eft  très  vif,-  &   on  doit  l’apprécier  pour  régler  la  
 grandeur de. l’abattée &   l’amortir  à  propos. Il eft en  
 effet  également  défavantageux  de  laiffer  trop  abattre  
 le  vaiffeau  ou  de  ne  point  le laiffer  affez  abattre  
 ;  parce  que ce  vaiffeau,  qui n’a  d’autre  mouvement  
 que  celui de rotation,  ne pourroit point obéir  
 à  fon  gouvernail,  &   reprendre  promptement  la  •:  
 route  qu’on  veut  lui  faire  tenir.  On eft  toujours  
 maître d’aflurer l’abattée  du  bord oppofé  à  celui de  ;  
 1 auffiere,  &   il n’y   auroit  pour cela' qu’à  filer  du  
 cable  en  douceur ,  &  attendre pour le larguer tout-  
 a-fait  que  l’aufliere  eût  commencé  à  faire  force  
 (  on pourroit  par  ce  m o y e n   mettre  un vaiffeau  en  
 travers ,  ou dans telle  autré  pofition  que  l’on  defi-  
 reroit  par  rapport  au  Vent ) ,  mais fi  l’on fie fervôrit  
 de  voiles pour la faciliter, il faudroit avoir du monde  
 fur  les  bras des vergues, pour les braffer  dés qu ’ e lle  
 leroit décidée,  &   difpofer  les voiles  à  recevoir le  
 vent  dedans le  plutôt qu’il  eft  poflible.  Lorfque  le  
 vaiffeau  a, fait  l’ab^ttée  q u e   l’on  veut  de  lu i,  on  
 coupe I auffiere  par  laquelle  feule il étoit  tenu. 
 -  U”  ■ *” “ ! *   un  «i  orne «Me  que  l’on  laiffe  ,   &   une    /.  7 
 auffiere  que  l’on  coupe  doivent  facilement  perfua-  
 der que l’on n’emploie  cette  façon  $  appareiller que  
 v?  jfU  y   forcé.  On  éviteroit ces inconvéniens  
 s il  étoit poflible  de  lever  fon  ancre  &   de  la  remplacer  
 par  un  autre  point  d’appui,  tel  qu’un  corps  
 mort  ou  un  bâtiment  mouillé  qui  largueroit  de  
 Ion  bord  les  amarres  ,,o u   auquel  on  largueroit  
 celles  qu il  auroit  prêtées.  (  M. le Chevalier d e  l a   
 C ou D  R A Y E .  ) 
 APPARENT ,  tems  apparent,  ( Afironomie.)  Le  
 tems  apparent  eft  la même  chofe  que  tems  vrai -  il  
 différé  du  tems  moyen  à  raifon  de  l’équation  du  
 tems.  ( M . d e  l a   L a n d e . ) 
 APPATER,  ( terme  (TOifeleur. )  c’eft  mettre  du  
 grain  ou  quelque  amorce  dans  un  lieu ,  pour  y   
 attirèr  les  oifeaux qu’on veut prendre. 
 O”   dit  auffi en terme  de pêche appâter le poiffon. 
 . §  APPAUMÉE,  adj.  f.  (terne de Blafon.  )  fe dit  
 d une main  etehdue,  les bouts  des doigts  en  haut :  
 elle eft ainfi nommée de  ce qu’elle montre la paume. 
 La main droite eft le fymbole de la fidélité,  parce  
 que  c’eft  avec  cette  main  levée  que  l’on  prête  le  
 ferment en  juftice. 
 G o u l à r d   d ’ I n v i l l i e r ,  e n   O r l é a n ô i s ,  ddaqur  d  une  
 main  appaumée  dl argent. 
 Baudry  de  Piençourtdiocefes  d’Evreux  &   de  
 Lifieux ,  de fable a trois mains droites ap paumées d.' argent. 
   ( G .  D .  1 .   t a 
 A P P E L ,   f.  m.  ( Hiji'•  nat.  Botaniq. )  plante  du  
 Malabar', figurée aflez bien, mais fans prefqu’aucuns  
 détails,  par  Van-Rheede ,  dans  fon  Hortus Mala-  
 baricuSf v o l.I , pag. ^cf, planch. LUI. Les Malabares  
 la  nomment  encore  nalla  appella,  & ' les  Brames  
 • càrù-nervoloe. Jean Çommelin, dans fies notes fur cet  
 ouvrage, pag.  10 o,  la dëfigne  fous  le nom de  arbor  
 Maldbarica baccifera, flore parvo umbellato odoro. 
 Ç’eft  un  arbre  dè moyenne  grandeur,  qui  croît  
 dans  les  t'erreins fablonneux à ja hauteur de  vingt  à  
 Vingt-cinq  pieds.  Son  tronc  a  cinq ou  fix  pieds  de  
 hauteur,  &  quinze à dix-huit pouces de  diamètre ;  
 il porté  fes branches  droites ,, peu  écartées ,  ce qui  
 lui  donne  une  forme  conique  affez  agréable;  fon  
 bois eft blanc à coeur roux-brun ; les jeunes branches  
 font vertes , tendres, quadrangulaires,  &  marquées  
 d’un  fillon  fur  chaque  face;  fa  racine  eft  épaiffe-,  
 couverte  de  fibres &   jaunâtre. 
 ' Ses  feuilles font  oppofçes  deux à deux  en croix ,  
 elliptiques, quelquefois  obtufes,  mais pour Tordi-  
 naife légèrement  pointues,  longues de  deux à  trois  
 pouces,  prefqu’une  fois  moins  larges,  épaiffes,  
 folideS,  mais molles,  lifles  deffus,, verd-brunes  &   
 luifantes,  verd-clair deffous,  &  portées  fur un pédicule  
 cylindrique fort court. Leur furface inférieure  
 elft relevée  d’une  nervure  longitudinale »  accompagnée  
 fur  chacun de fes côtés de  trois  à quatre  côtes  
 d’un yérd  clair, relevées  auffi  fur  leur  face  fupé-  
 rieure,  qui fe  rencontrent  avant  que  d’atriver  aux  
 bords  de  la  feuille;  de  forte  qu’elles  forment  par  
 lèur  réunion  une  efpece  de  bordure  affez  remarquable. 
  L’efpace  compris entre  ces côtes  eft  coupé  
 par nombre de  veines fubtiles, ,qui fe croifent en un  
 réfeau à.mailles fort petites &  ferrées. 
 Les fleurs  forment au bout de chaque  branche un  
 corymbe à-peu-près hémifphérique, de deux pouces  
 de diamètre  fur un  pouce de haiiteur,  porté  fur  un  
 pédicule  de même longueur,  compofé de  cinquante  
 à cent fleurs,  fupportées chacune  fur  un péduncule  
 égal  à  leur  longueur.  Elles font fort  petites ,  blanches, 
   ou  d’un  verd blanchâtre,  d’une  ligne  au  plus  
 de  diamètre quand elles  font épanouies,  compofées  
 de quatre feuilles,  dont une un peu plus grande,  un  
 peu  plus blanche, qui enveloppe  toutes les  autres;  
 dè  quatre  pétales  blancs  ,  6c  de  quatre  étamine^ 
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