
 
        
         
		qui volent à fa furface  ; &  fes bords autrefois épouvantables  
 &   ténébyeufement  ombragés  par  la forêt  
 qui les  couvroit,  commencèrent  à perdre de cette  
 horreur fous  Augufte ,  &  font aujourd’hui  plantés  
 d’arbres  fruitiers &  de vignes excellentes. (C. A.) 
 AVERRHOA,  (Botan.')  genre  de plante  à fleurs  
 complettes,  hermaphrodites  en oeillet,  compofées  
 d’un  calice  à  cinq  petites  feuilles  relevées,  &   de  
 cinq  pétales  lancéolés  ,  dont  les ongles  font  droits  
 &  le  limbe  rabattu  :  ces  fleurs ont  dix  étamines  en  
 deux  rangs  d’inégale  grandeur  ,  &   un  ovaire  fur-  
 monté  de cinq  ftyles ,  qui  devient un  fruit  charnu,  
 arrondi, marqué de cinq angles, divifé en cinq loges,  
 &  contenant plufieurs femences-anguleufes, féparées  
 par  des  membranes.  Linn.  Gtn. plant* 
 M. Linné fait mention de  trois arbres de ce genre,  
 qui  tous  croiffent  aux Indes. 
 i .  Averrhoa bïlimbi. 2. Averrhoa carambola. 3. Aver-  
 rhoa  ramis  nudis fruclificantibus,  pomis fubrotundis,.  
 Honüs Malabaricus ,   vol. I I I , p. 5 J.  (+ ) 
 §  AVERSE ou A v e r s a  ,  (Géogr.)  s’appelloit autrefois  
 Atella : elle  fut célébré  chez  les Romains par  
 les bons  mots &  les  fines  plaifanteries  ,  autant  que  
 par  fes  fpeâacles obfcenes &  fes débauches  :  cette  
 ville ,  ruinée  par  les  barbares ,  fut  rebâtie  par  les  
 Normands vers 1030,& fur-tout par Robert Guifcard,  
 qui méditant  la conquête de Naples  &   de Capoue,  
 vint  camper à l’endroit  dont  nous  parlons ,  &  augmenta  
 cette  ville,  à  laquelle il donna  le nom d’A-  
 verfà, parce qu’elle fervoit à tenir en refpeélces deux  
 villes. 
 Gharles I.  de  la maifon d’Anjou,  roi de Naples,  
 détruifit  Averfa de  fond  en  comble,  parce  que  fes  
 habitans  s’étoient  révoltés  ,  foutenus  de  la maifon  
 de  Reburfa qu’il  vint  à  bout d’exterminer.  Mais la  
 ville  ne  tarda  guere  à  être  réparée,  à  caufe  de  la  
 beauté du  climat  &   de  la  fertilité  du  terrein.  Ce  
 fut  dans  le château  d’Averfa  qu’Andriaffe  ,   roi  de  
 Naples  ,  fils  de  Charles  II.  roi  de  Hongrie  ,  fut  
 étranglé,  fous le  régné  de  Jeanne  I. fa  femme,  le  
 S  feptembre  134^. 
 Averfe  eft  petite,   mais jolie &   bien bâtie,  avec  
 évêché  ,  dans  une  plaine délicieufe  à  la  tête  d’une  
 grande  avenue  qui conduit à  Naples. ( C. ) 
 AVESNES, (Géogr.) ville forte de France dans le  
 Hainaut,  fur  la  riviere  d’Hefpre ,  environ  à  fept  
 lieues  fud-eft de Valenciennes. Il y  a dans cette ville  
 un  bailliage  royal,  un  chapitre  &  un  état-major ,  
 dont  le  gouverneur  perçoit  en  appointemens  &   
 émolumens,  près  de  12000  livres  par an.  Elle  fut  
 fortifiée  fous  Louis XIV. par  les foins du maréchal  
 de  Vauban.  Long. 2.1,   33.  lat.  5 o ,  10. (+ ) 
 AVEUGLEMENT, f. m. (Mor.)  fe  dit en général  
 de l’état d’un homme  que des préjugés, des  travers ,  
 des  paffions  empêchent de voir ce qui eft  v r a i,  ce  
 qui  eft  jufte,  ce  qui  eft  conforme  a  fes  véritables  
 intérêts.  L’écriture  fainte emploie la même  expref-  
 fion pour marquer l’obfcurciffement de la raifon humaine  
 dans  l’homme  corrompu,   en  la  confidérant  
 par rapport aux  objets  qui  intéreffent fon falut.  II.  
 'Cor. IV. iv. Apoc. I II. xÿij, C’eft une figure analogue  
 à icelle des ténèbres dont élle fait-un ufage fi fréquent  
 pour exprimer la même idée. Eph. IV. xviij. (C. C.) 
 AVEUGLER une cafemate,  (Artill.)  c’eft dreffer  
 une  batterie  contre  cette  cafemate  ,  afin  d’en démonter  
 le  canon,  &  le rendre inutile.  (+ ) 
 AVEURDRE ,  (Géogr.)  petite  ville  de  France ,  
 dans le Bourbonnois-, fur l’Ailier, à cinq lieues,  fud-  
 fud-oueft,  de  Nevers ,  &  à  deux  lieues  nord  de  
 Bourbon  Larchambaut.  (C. A.) 
 AVEZARAS,  (Géogr.)  riviere de France enGaf-  
 çogne.Elle arrofe le territoire de l’archiprêtré d’Aire;  
 &c après  un  cours  de fix  à  fept lieues,  elle fe jette 
 dans l'Adour, entre Grenade &  Saint Se ver.  (C, A.) 
 AUFAY,  ( Géogr. )   gros  bourg  de  France  ,  en  
 Normandie ,  fur la  Seye  ,  à  fix lieues  nord-eft  de  
 Rouen.  Il s’y  tient  trois  marchés  par  femaine,  où  
 l’on vend  quantité  de  cuirs,  de grains,  &c.  ( - f  ) 
 AUFENTE,  (Géogr.) riviere d’Italie dans la Campagne  
 de Rome.  Elle a fa fource près de  Sezze,  &   
 ion  embouchure  dans  la  mer,  près  de  Terracine.  
 C’eft  VUfence  des  anciens.  (+ ) 
 AVFIDENA ,  (Géogr.) ancienne  ville d’Italie,  au  
 pays des Samnites,  fur  les frontières  des Pélignes ,   
 au pied  de  l’Apennin.  Pline  en nomme les citoyens  
 Auphidtnatts.  C’eft  préfentement  Alfidena  fur  le  
 Sangro.  (C. A.) 
 AUFINA ,  (Géogr.)  ancienne ville  d’Italie ,  dont  
 Pline appelle les citoy ens Aufinates. Elle étoit épifco-  
 pale fous le pape Simplicius. Ce n’eft plus aujourd’hui  
 qu’un village de l’Abruzze  citérieure , appellé Afena,  
 &fitué  vers Aquila &  le mont Maielle. (C. A.) 
 AUFNAY,  (Géogr.)  petite  île  de  Suiffe  dans  le  
 lac de Zurick,  au-deffpus  de Raperfweil. On y  voit  
 le  tombeau  de  faint Aldaric,  fils de  Herman ,  duc  
 de Suàbe. (+) 
 AUGALA ,  ( Géogr. )   nom  d’une  ancienne  ville  
 d’Afrique, que  Ptolomee place dans la Mauritanie ,  
 à  quelque  diftance  de  la  mer? (+ ) 
 AUGANS ( l e s ) , Géogr.  peuples  de  l’Afie, dans  
 l’Indouftan,  entre  Cabul &  Candahar.  Il y   a  quelque  
 chofe d’affez paradoxal fur leur  compte,  s’il en  
 faut croire Tavernier : il dit qu’ils font forts &  vigoureux  
 , &  que cependant ils ne vieilliroient pas, fi dès  
 leur  jeune  âge  ils  ne  prenoient  tous  les  jours  un  
 vomitif :  il  faut  que  la  conftitution  de  ces  gens-là  
 foit bien  indépendante  de leur eftomac.  (C. A .) 
 A U GÉE, (iA/2. anc. Mythol.) étoit fille d’Ale us, roi  
 de Tegée,province d’Arcadie. Ses complaifances pour  
 Hercule  la  rendirent mere d’un fils nommé Telephe,  
 qui  fut  caufe  de  fes  malheurs.  Aieus. peu  flatté de  
 voir  croître  dans fa  famille un  rejetton  du  héros,  
 fit mettre la mere &   le  fils  dans  une miférable barque  
 ,  &   les  fit  ainfi  expofer  aux  flots  de  la  mer.  
 Cette  frêle  barque  fut  heureufement  Soutenue  par  
 Minerve , &  les conduifit à l’embouchure du fleuve  
 Caïcus,  aujourd’hui le Caftri. Ce fut le terme de fes  
 difgraces. Le  roiTheutras l’ayant apperçue, conçut  
 pour cette princeflie  une  paffion  fi vive  qu’il  l’affo-  
 cia  à  fes  deftinées.  Il  lui  donna  le  titre  d’époufe  
 que  lui  avoit  refufé  Hercule,  &  pour  comble  de  
 faveur,  il  tranfmit  fa  couronne  à  Telephe.  Strab.  
 liv. X III. (T-N .) 
 AUGELA, (Géogr.) ville &  contrée de Barbarie  
 en  Afrique ,   dans la partie occidentale  du défert  de  
 Barca ,   &   vers les frontières  de  l’Egypte maritime.  
 Elle eft féparée du royaume de Tripoli  par le mont  
 Meies.  (C. A .) 
 AUGES  ,  ( Jurifp. crimin.)  Les  auges  étoient  le  
 fupplice  que  les  orientaux  infligeoiént  aux  plus  
 grands fcéférats.  Ils attachaient le  criminel aux quatre  
 coins  d’un  auge.  On  couvroit  fon  corps  d’un  
 autre  auge ; mais  la  tête &   les  pieds reftoient découverts  
 ,  &   fortoient  par  des  trous  qu’on  avoit  
 ménagés. Dans cette pofture dbuloureufe on ne leur  
 rerufoitrien  de  ce  qui  pouvoit prolonger leur v ie ,  
 afin de prolonger leur fupplice, &  même on forçoit  
 ceux qui  étoient  fatigués  de vivre  de  prendre de la  
 nourriture.  On  tempéroit  la  foif dont  ils  étoient  
 '  dévorés avec du miel détrempé dans du lait, on leur  
 enfrottoitle vifage qu’on laiffoit  expofé aux rayons  
 du foleil dans  la plus  grande chaleur  du jour, pour  
 attirer  les  mouches  dont  la  morfure  douloureufe  
 n’étoit  pas leur moindre  fupplice.  Les vers, engen-,  
 drés  par  ces  infeftes,  rongeoient  les  entrailles  &   
 ces  ennemis  domeftiques  étoient  des  bourreaux  
 officieux qui  les  défivroient  du  fupplice de  la  vie. 
 On doit ôbferver que les  peuples les  plus lâches  
 les  plus  efféminés. ont  toujours  été  le  plus  outrés  I  
 dans la punition des  criminels.  Il n’étoit pas  rare  de  
 voir des  criminels  réfifter pendant  quinze ou vingt  
 jours  au  fupplice  des auges. (T— jv. ) 
 AUGIAS ,   ( Hijt. Mythol.)  vécut  dans  les  terris  
 fabuleux  ,  &   fut  contemporain  d’Hercule.  Il fut,  
 fuivant les p.oëtes,  fils du.foleil. Il ne pouvoit avoir  
 une  plus  brillante  origine.  On  prétend  qu’il  régna  
 en  Elide.  On  raconte  qu’ayant  promis  une  grande  
 récompenfe  à  Hercule  pour  nettoyer  fes  écuries,  
 il  refufa  d’exécuter  fa  promeffe.  Non  content  de  
 priver Hercule  du fru,it de  fes  travaux,  il prétendit  
 le  chaffer de  fes  états  lui  &   Philée  fon propre fils?  
 Hercule indigné  de  cet  affront  lui  fit la  guerre,  &   
 apres  l’avoir  tué  dans  un  combat ,  mit  Philée  fur  
 le trône  pour le fécompenfer  de  ce  qu’il  avoit fait  
 voir plus d’amour pour la juftice, que d’intérêt pour  
 fon pere.  C’eft cette fable qui a  donné  lieu  au proverbe  
 , nettoyer les ecurles d’Augias, pour dire entreprendre  
 une chofe impoffible. On ajoute qu’Hercule  
 en vint à bout en faifant  paffer  à travers les écuries  
 les fleuves Alphée &  Penée.  Apol.  Bib.  liv.  I I   eu   
 Eraf.  Prov.(T-N.)  .  ■ 
 ÂUGILES  ou AüGiLiTES,f.m.pl.(Sp. & Géogr.  
 aric.) peuples d’Afrique, quihabitoient la-contrée qui 
 féparoit les Garamantes des Troglodites. Hérodote les 
 confond avecles Nafomanesleurs voifins, qui étoient  
 auffi  fauvages  qu’eux.  Leur hiftoire  n’offre  rien  de  
 mémorable :  tout  peuple fans  lo ix   &   qui n’a-  qu’un  
 infime!  brutal  pour  réglé  &   pour  guide,  ne  peut  
 intéreffer par fes faftes. 11 ne s’occupe que des moyens  
 de fubfifter &  du plaifir de fe reproduire.  Son hiftoire  
 n’eft guere que celle de l’animal. Mais ces  automates  
 fe rapprochoient des autres hommes par leurs fuper-  
 ftitions.  Pomponius Mêla  nous  apprend  qu’ils  n’a-  
 voientd’autres  dieux que les mânes,  c’eft-à-dire  les  
 mânes de leurs ancêtres. Rien ne fe décidoit  dans  lés  
 affemblees nationales &  dans la vie privée, qu’après  
 avoir juré par eux. Ils fe couchoient fur les tombeaux  
 pour y  recevoir des  infpirations  qui  devenoient  les  
 réglés  de  leur  conduite.  Leurs^mariages  n’étoient  
 que des accouplemens fortuits, formés parle befoin  
 du  moment.  Leurs  rois  n’étoient  que  des  chefs,  
 qu’ils  choififfoient lorfqu’ils s’agiffoit d’aller égorger  
 leurs voifins. (T—N.) 
 AUGST, (Géogr.) village de Suiffe dans le canton  
 de Bâle; c’étoit anciennement une colonie Romaine,  
 &unë ville.  On y  voit encore des tours, des voûtes  
 fouterraines, &  d’autres monumens de fon antiquité.  
 On y  a trouve des médailles ,  &  quelques fragmens  
 de  ftatues &  d’inferiptions.  (C .) 
 §   AUGURES,  ( Hijl.  anc.)  voici comment  ils  
 exerçoient  leur miniftere.  L’augure,  affis &  revêtu  
 de  fa  robe  teinte  en  pourpre  &   en  écarlate  ,  fe  
 tournoit du  côte  de l’orient,  &  défignoit,  avec fon  
 bâton  augurai,  une  partie  du  ciel.  L’augure exami-  
 noit  alors  attentivement quels oifeaux paroiffoient,  
 comment  ils  voloient,   de  quelle  maniéré  ils  chan-  
 toient,  &   de  quel  côté  de  la  partie  du  ciel  défi-  
 gnée  ils  fe  trouvoient.  Les  lignes  qu’on  voyoit  à  
 gauche,  etoient réputés  de bon augure ; &  ceux qui  
 paroiffoient du  côté droit,  paffoxent pour  malheureux  
 :  un  feul  figne  étoit  infuffifant ;  il  falloit  qu’il  
 fût  confirmé  par un fécond  pou!r former un augure.  
 Ces  prêtres  prédifoient  auffi  l’avenir par  le moyen  
 du tonnerre  &  des éclairs,  &  plus particuliérement  
 epeore  par  la  maniéré  dont mangeoient les poulets  
 myftérieux ,  qu’ils appelloient facrés.  L’augure étoit  
 favorable s’ils mangeoient avec avidité ; mais c’étoit  
 un  fiinefte  préfage  s’ils  refufent  de  manger  ,  ou  I  
 s’ils s’envoloient.  On peut juger s’il étoit difficile de  
 fe procurer  des  augures à  fon  gré.  (4-) 
 AUGUSTE,  (Hip.  Rom.)  tel-fut le  nom que 
 îa  flatterie  donna  dans  la  fuite  à  Caius-Oftavius.  
 Cet  ufurpateùr  qui  fut  affez fàge  pour  fe  foutenîr  
 pendant  uné  longue  fuite  d’années  fur  un  trône  
 que  Cefar  avoit  teint  de  fon  fang  en  voulant  y   
 monter,  naquit  l’an  de Rome  690, de  Caius-Oc-  
 tavius  prêteur  de Macédoine,  &   d’Accia  fille  dé  
 Julie ,  foeur de Cefar. La famille  des OdaveS  étoit 
 partagée en deux branches, fa voir, celle des Cneiens 
 oc celle des Caiens. Les premiers rappôrtoient leur il-  
 lultration  aux premiers  tems de  la  république  •  l e s   
 autres  dont  defeendoit  AuguJIe,  n’étoient  point  
 encore fortis 'de l’ordre des chevaliers lors de la ruine  
 de  Carthage.-Le bifaxeul d’AuguJIe  âvoit  été  tribun  
 le^ionaire  en  Sicile  ,  &  fa  mere  Accia, autrement  
 Atia,  etoit fille de  Julie &   d’Accius  Balbtis dont  la  
 famille étoit depuis l’Ong-tems cohfidérée dans Aride,  
 ville  ancienne  du  Latium.  Cette  origine  a  reçu  
 quelque atteinte ; Antoine pendant les guerres civiles  
 ;  Id, reprocha  fouvent  l’ôbfcuriré  de  la naiffance.  A  
 l’entendre,  le  bifaïeul  paternel  d’Augufte  avoit  été  
 :  “ étri  des  chaînes de  l’efclavage. Caffius  de  Parme,  
 dans une lettre qu’il lui écrivit avant la  bataille d’Ac-  
 tium  ,  lui  dit _ qu’il  devoit le  jour à  un  banquier  &:  
 à une femme elevée dans  les moulins d’Aricie :  mais  
 ce ne font-là que des traits lancés parla rivalité &  par  
 la  haine.  Nous  en  avons  pour garant  le  fentiment  
 !  de  Suétone  dont  l’autorité  n’eft  certainement  pas  
 fufpeéle  lorsqu’il  fait  l’éloge  d’un prince : d’ailleurs  
 Augufle avoit en  fa faveur l’adoption  de Céfar  dont  
 on  fait  quelle  étoit  la  fierté.  Au  refte  ce  n’eft pas  
 la  naiffance  que  nous admirons dans  ce  prince :  il  
 nous mtéreffe  comme politique  &   comme  légifla-*  
 teur;  comme  homme  de  guerre,  il  n’eut  d’autre  
 mérité  que  l’heureux  choix  'de  fes  généraux.  Son  
 I  régné  offre  tant  de  détails  intéreffans,  que  nous  
 nous  arrêterons  peu  fur  fon  enfance.  Il  avoit  à  
 ’ Peine  quatre ans  Iorfqu’il perdit  fon pere O&aviuSi  
 Cette perte lui devint moins fenfible par  le  nouveau  
 choix que  fit  Atia; Philippe fon  beau-pere  lui donna  
 une  éducation  conforme  à  fa  naiffance,  &   l’on  
 peut dire  qu’il  en  fut  profiter.  A neuf ans  il  haran-  
 guale  peuple , à dôuze il prononça  dans  là tribune  
 1 oraifon funebre de Julie fon  aïeule. QuOiqu’enfant  
 il avoit cet air majeftueux qui  lui  attira dans la fuite  
 la  vénération  des  peuples.  Céfar admirateur de  fes  
 belles  qualités , forma  de bonne heure  le  projet de  
 l’affocier  à  fes  hautes  deftinées ;  jaloux  de  le former  
 lui-même  dans  Part  militaire,  il  avoit  réfolu  
 de  le  mener  à  là  guerre  qu’il  méditoit  contre  les  
 Parthes.  On fait par quelle  cataftrophe  cette  guerre  
 qni eût  probablement  mis  le  comble  à  la gloire de  
 Cefar,  fut  fufpendue.  Ce  grand  homme  reçut  des  
 mains  de fes compatriotes le  coup  qu’il  deftinoit  à  
 leurs ennemis.  Oélave  étoit  à Apollonie  lorfqu’on  
 lui apprit par quels  efforts Rome venoit  de  fignaler  
 fa  liberté mourante.  Les  circonftancës  étoient  em-  
 barraffantes;  les vengeurs de la patrie, le poignard à  
 la main, menaçoient  les  partifans  de  Céfar,  &   un-  
 de fes prétendus amis, aidé de  la  faveur du  peuple,  
 fe  preparoit à fe revêtir de  fes  dépouilles  fous  prétexte  
 de le venger. Le fénat, enchaîné par la terreur,  
 faifoit des  voeux  pour  Brutus, &  fléchiffoit  devant  
 Antoine. Oélave avoit été adopté  par Céfar.  Sa  famille  
 qui  fentoit  les dangers  de  cette adoption,  lui  
 écrivit  pour  l’engager à  y   renoncer,  &   à  préférer  
 une  vie privée à une  grandeur qu’il  falloit chercher  
 à  travers  tant d’écuèils. Il  eft vrai.qu’en  faifant  rati-  
 ‘ fier  cette  adoption,  c’étoit  fe  rendre  odieux  aux  
 deux  partis.  Les  uns  dévoient  le regarder  comme  
 le fucceffeur  d’un  tyran ,  les autres  comme  le  pof-  
 feffeur titré  des biens qui excitoient  leur  convoi»( e J   
 Ses amis , fuivant l’intention de  fes parens,  lui eon-  
 feilloient de chercher  une  retraite parmi les troupes  
 de  Macédoine,  milice  accoutumée  à  vaincre  fous