
 
        
         
		d’âoreté  la chaffe  aux poiffons,-  dont il fe nourrit :  
 dès  qu’il en apperçoit  quelqu’un,  il  replie  Ion  cou  
 fur  lui-même à la façon  des ferpens ,  puis il  darde  
 fon bec qui le perce &  le retire  comme  avec un hameçon  
 ,  au  moyen  des  dents  dont  il  efl  arme ;  i  
 s’en  débarraffe  enfuite  &   les  prend avec  les  pieds  
 pour  les  manger.  La  chair de  l'anhmga  ne«  pas  
 meilleure que celle du goéland ou de l’hirondelle  de 
 m!’Remarques.  Quoique  cet  oifeau  approche  beaucoup  
 de  celui  du Sénégal,  il'en différé allez par les  
 couleurs  &  par  la  longueur  de  f°n  cou,  P01“   en  
 être  diffingué  comme  une  efpece  differente.  Nous  
 avons  cru  devoir  réformer,  d’après  la defcr.pt.on  
 même  de Marcgrave  ,  qui  eft  allez preerfe, les di-  
 menlions de plufieurs  parties  que M. Brillon paroît  
 n’avoir pas faif.es dans le fens  de  cet  auteur qui n a  
 jamais  voulu dire  qu’il  prenoit pour un  travers  de  
 doigt la longueur d’un pouce, comme M. Bnffon  1 a  
 traduit par-tout oh  il  a  parle  d’âpres ce  voyageur;  
 ce qui donne des dimenfions peu  naturelles , &  par-  
 là une  conformation  foùt-à-fait finguhere  à les  animaux  
 du  Brefil. ( M.  A d a n s o n . ) 
 ANI,  f. m.  {Hift.  nat.  Ornuholog. )  oifeau de  la  
 famille des coucous ou des perroquets,  c’eft-à-dire ,  
 de  ceux  qui  ont,  comme  -le  perroquet,  quatre  
 doigts,-dont  deux  devant  &   deux  derrière.  Les  
 habitans du  Bréfil  l’appellent ani,  félon Marcgrave  
 qui  en  donne  une  figure  très-médiocre  dans  Ion  
 Hiftoire naturelle, du Bréfil, pag.  193  ,  laquelle a ete  
 copiée  par  Jonfton,  dans  fon  Hiftoire  naturelle  des  
 oifeaux, pag.  132, planch. LVU. Sloane en a publie  
 une  figure un peu meilleure,  fous  le nom de mone-  
 du La tôt a  nigra, major, garrula, mandibulâ Juperiore  
 arcuatd,  à  la pag. zc>8 , planch. CCLVI,  n  .  1 ,  de  
 fon Hiftoire naturelle de la Jamaïque. Fernandez ,  q uiJ  
 l’a obfervé au Mexique,  l’appelle du nom Mexicain  
 caçalotototl,  feu  avis  corvina.  Hift.  nov.  Hifpan.  
 Pa°. S o ,  chap. 182. Catesby  en a donné depuis une  
 figure affez bonne, mais coloriée négligemment, fous  
 le nom de monedula tota nigra de Sloane, à la pi. III  
 de Yappendix  de  fon Hiftoire naturelle de la  Caroline.  
 C ’eft  le  crotophagus  ater,  roftro  breviori  cômprejfo,  
 fupemï arcuato cultrato de Browne,  dans fon Hiftoire  
 naturelle  o f  Jamaica, pag.  474-  Les  François  de  
 Cayenne l’appellent bout depetun ,  felofi du Tertre,  
 Hift. des Antilles, vol. I l  ,pag. 260. Enfin M.  Briffon  
 en a fait graver une affez bonne  figure,  fous le nom  
 de  bout  de  petun ;  crotophagus nigro-violaceus ,  oris  
 pennarum obfcure viridibus,  capri puri  colore yarian-  
 tibus;  remigibus  reclricibufque  nigro -violacés : . . . .   
 crotophagus.  Ornithologie,  vol. IV , pag. i j j , planch.  
 X V I I I , fig.  1.  *■   '  . 
 U  ani a  à-peu-près  le port,  la figure &  le  maintien  
 du  coucou  ordinaire ,  qu’il égaie  affez bien  en  
 groffeur. Sa longueur,  depuis le bout du bec jufqu’à  
 celui de la queue,  eft de treize pouces &  demi,  &   
 jufqu’à  Celui  des  ongles  de  dix  pouces.  Son  bec  
 a  treize  lignes  de  longueur  depuis  fon  crochet  
 jufqu’aux  coins  de la bouche,  &   près de dix lignes  
 de profondeur ou d’épaiffeur de demis en-deffous. Sa  
 queue fept pouces,  fon pied  un pouce &  demi,  le  
 doiot antérieur le plus long, qui eft l’extérieur, avec  
 fonongle, quatorze lignes ; &  l’extérieur des doigts  
 de derrière,  qui eft auffi le plus long,  douze lignes.  
 Ses ailes, lorfqu’ellesfont pliées, n’atteignent gueres  
 qu’au tiers de la longueur de fa queue ; &  lorfqu’elles  
 s’étendent,  elles ont jufqu’à quinze pouces de vol. 
 La forme de fon bec eft  fort  finguliere ,  &   comparable  
 en quelque  forte  à  celle  du bec  de  l’alk ou  
 ■ du pingoin. Il eft court,  triangulaire,  extrêmement  
 comprimé  par  les  côtés  qui font applatis,  droit &   
 'arrondi  en-deffous ,  arqué &  aigu  ou  tranchant  en-  
 deffus ;  de  forte  qu’il  eft  prefqu’auffi épais ou profofid  
 que long,  &  deux à trois fois moins large. Son  
 demi-bec fupérieur a le bout un peu arqué &  légèrement  
 crochu  ou  courbé  en bas,,  &   il  eft  une  fois  
 plus profond ou plus épais que le demi-bec inférieur.  
 Sur  fes  côtés,  à  fon  origine,  vers de  milieu de  fa  
 profondeur,  font  placées  les  narines,  qui  reffem-  
 blent  à deux petits  trous ronds,  peu profonds ,  ou  
 qui, ne communiquent point  l’urç avec l’autre ;  elles  
 font nues ou à découvert,  mais entourées de plumes  
 figurées  en  poils  roides,  tournés  en  devant.  Ses  
 yeux ont  une  grandeur moyenne ,  &  font entourés  
 de cils  fort  longs  &   roides.  Sa queue  eft  arrondie ,  
 compofée  de dix plumes,  dont les deux intérieures  
 ou mitoyennes font les  plus  longues ;  leurs  collaté-  
 raies diminuent par dégrés, de maniéré que les deux  
 extérieures font d’un huitième plus courtes. 
 Tout fon corps eft couvert de  plumes,  d’un noir  
 tirant fur le  violet, &  entourées, excepté celles des  
 épaules,  celles  du  deffus  &   du  deffous  des  ailes,   
 d’une  bordure  large  d’une  ligne,  d’un  verd-terne,  
 changeant  en  verd-d’airain,  plus  apparente  fur  la  
 tête,  le cou &  la partie fupérieure du dos. Son bec ,   
 fes pieds &  fes ongles font noirs. 
 Moeurs. U ani a été obfervé jufqu’ici dans les forêts  
 de  toute  l’Amérique  chaude,  depuis  le  Mexique  
 jufqu’au  Bréfil,  &   on  le  trouvera  vraifemblable-  
 ment  jufqu’à  la  terre  de  Feu,  en avançant  vers  le  
 pôle  auftral.  Son  cri  ordinaire  eft  fort monotone;  
 il femble  prononcer  les  fix  lettres y i i i i y   d’un  ton  
 uniforme, en élevant feulement la voix vers les deux  
 lettres du milieu. Les voyageurs nous difent que  ces  
 oifeaux  font  de  très-grands  nids  dans  les  bluffons ,   
 &  qu’ils pondent &  couvent enfemble jufqu’au nombre  
 de cinquante dans le même nid; mais ce fait, qui  
 n’a  pas  encore  d’exemple,  nous  paroît  au  moins  
 fort  douteux,  &   il  pourroit  bien  fe  faire  que  les  
 ~  voyageurs,  par  cette  expreflion,  euffent  voulu  
 feulement  faire  entendre  que  ces  animaux  vivent  
 j  comme  par  familles dans  les buiffons  où  ils nichent  
 fort près-à-près les uns des autres, en pondant cependant  
 6c couvant chacun dans fon nid. U ani ne fe mange  
 point.  ( M. A d a n so n .) 
 §   Ani ou â n ik ag a e  , (  Géogr. ) ville de la grande  
 Arménie en A lié, au gouv ernement de Kars,  fous le  
 beglierberg  d’Erzerum. Ses  murs font arrofés  d’une  
 riviere,  qui defeend des monts de Mingrelie par un  
 cours  très-rapide.  Elle fut  autrefois  connue  fous  le  
 nom à’Am. V. ce mot, Suppl. Elle étoit fi confidérable  
 &  fi  forte  alors ,  que  les  anciens  rois d’Arménie y   
 dépofoient  leur trefor dans un château,  que  Moïfe  
 de  Choronnée  cite  fouvent  dans  fon Hiftoire  £  Arménie  
 fons  le  nom  de  château  d'Ani.  On  y   voit  
 encore deux chauffées  qui fervoient  à  traverfer  les  
 marais  dont  elle étoit entourée,   &  qui font  en partie  
 defféchés  aujourd’hui.  Quand  les  Turcs  &   les 
 I Perfes  fe  font  la  guerre,  les  environs  à'Ani  font  
 affez ordinairement le premier théâtre de leurs hofti-  
 litës.  Ce  qui  donne  lieu  à  cette  circonftance,  c’eft  
 au*Ani  eft  entre  Erivan  &   Erzerum,  qui  font  les  
 I  deux principales villes frontières  d’où  les armees  fe  
 j  mettent  en marche  de  part  &   d’autre.  Long.  79.  
 j  lat.  41. ( C. À.') 
 ANIAM,  ( Géogr.) nom d’un détroit célébré dont  
 on  a  beaucoup  parlé,  &   qu’on  n’a  jamais  bien  
 '  connu.  Le  P.  Riccioli,  dans  la  Géographie  réformée,  
 publiée  en  16 7 1 ,  dit  qu’au-delà  de  la  Californie,  
 entre  le  royaume  de  Quivira  &   la  Tartarie,  fe  
 ;  trouve  le  détroit  à’Anian,  dont  on  ne  fait  encore  
 :  rien de certain.  Dans une carte  gravée  en  1752 par 
 M.  de  Lille,  on  voit  que  fon  frere Guillaume  de  
 Lille  en  1695  ,  plaçoit  le  détroit  d’Anian  vers  
 deux cens cinquante dégrés de longitude &  cinquante  
 dégrés  de  latitude,  avec  cette  note  :  on  pourroit  
 croire fur des conjectures affez. fortes, que le détroit 
 d’Anîan fait en ce lieu la jop&ion des deüx mers ;  &   
 il  le  place  entre  la  baie  de  Baffins  &   le  nord  dé  la  
 Californie. Suivant  les  nouvelles  cartes  ce  détroit,  
 qui  fépare  l’Afie  de  l’Amérique,  doit  être  vers  
 foixante -  cinq  dégrés  de  latitude  &  cent  foixante-  
 douze  dégrés  de  longitude:  il  femble  autorifé  par  
 des voyages de Melguer en  1660 ,  &   de  Defchne-w  
 en  1648.  Voye£  1 es Mênfoires &  Obfervatiôns géographiques, 
   par  M.  Engel,  à  Laufanne,  176 5 ;  lés  
 Voyagts & Découvertes faites par les Rujfes,  traduits  
 de Muller,  1766,  deux volumes;  les Conjidéra'tions  
 géographiques,  par M. Buache ;  les Mémoires: de l 'A cadémie  
 des Sciences pour tpS^. La France &  l’Angleterre  
 ont  formé  des  projets  pour la  vérification de  
 ce fameux paffage.  On  l’appelle communément détroit  
 du  Hórd,  ou  détroit de  Bjering,  du  nom  d’un  
 capitaine Ruffe,  qu’on afliire y  avoir paffé en  1728.  
 (  M .  d e   l a   L a n d e . ) 
 ANJENGO,  ( Géogr. )  petite  ville  d’Afie  fur  la  
 côte dé  Malabar,  dans  la  prefqu’île  de  l’Inde,  au-  
 deçà du Gange.  Elle appartient à  la compagnie  des  
 Indes d’Angleterre,  qui y  tient un comptoir,  &• qui  
 en tire du poivre &  des toiles de coton. (C. A .) 
 §   ANILLE,  f.  f.  ( terme de BlaJ'on.)  meuble  de  
 l ’écu,  en  forme  de  deux  crOiffans,  l’un  tourné  à  
 dextre,  l’autre  à  feneftré,  proche  l’un  de  l’autre  ,  
 joints  par  deux liftels ;  de  forte  qu’il fe  trouve  un  
 vuide quarré au centre. 
 Vanille  eft  ainfi  nommée  ,  d’un  fer  qui  fervoit  
 autrefois comme un anneau autour  des moyeux des  
 roues,  pour les fortifier. 
 Vaucleroisde Courmas , dé la' Ville-aux-Bois,  en  
 Champagne,  d’argent à lanille de fable. 
 D’Artigoity,  en  la  même  province,  d’azur  à  
 Vanille d'argent. 
 De Moulins de Damiette,  de  Beaulieu,  de  Villeneuve. 
  ,  en Poitou ,  d'argent à trois afiilles de fable. 
 ( G. D. L.  T.) 
 §   ANIMAL  ,  ( Ordre  Encyclopédique.  Entendement. 
   Raifon.  Phltofophie  où  Science.  Science  de  la  
 nature. Zoölogie. Animal.) Les chofes les plus fimples  
 en  apparence  font fouvent  les  plus  difficiles.  Rien  
 il’eft  plus commun que les animaux,  on en connoît  
 lin nombre prodigieux ;  il paroît très-aifé d’abftraire  
 ce qu’ils  ont de commun, ce qui les fépare  des plantes  
 ,  en un mot de définir  ce que c’eft qu’un animal. 
 On a  cru ,  6c affez généralement d’après Ariftôte,  
 que  l’animal eft  un  être  fentant;. l’irritabilité  a  été  
 fubftituée  au  féntiment  par  d’autres  Phyfiologiftes.  
 Un  grand homme diftinguoit l'animal de  la  plante,  
 parce que fes racines font au-de dans dé lui-même. 
 Nous  ferions  affez portés à  regarder le  fentiment  
 comme  le  cara&ere  effentiel  de  l'animal;  mais  il  
 faudroit  avoir  un  cara frere  fenfible  du  fentiment  
 lui-même. L’homme,  qui confidere un être,  &  qui  
 cherché à fe décider s’il faut donner le nom d’animal  
 à cet être,  fe décide par les mouvemens qu’il apperçoit  
 dans cet être ; car le fentiment lui-même  ne peut  
 donner au-dehors d’autre  ligne  qu’un  mouvement. 
 Nous  convenons  que  fout  animal  fe  meut ;  car  
 les  habitans  des  coquillages  immobiles  ont  leurs  
 organes &  leurs mouvemens. Nous faifons un pas de  
 plus,  &   nous  admettons  que  tout  animal  eft irritable  
 , &  que,  touché avec une force proportionnée  
 à  fa  ferifibilité,  il  fe  contrafre,  &   donne  quelque  
 marque de fentiment en tâchant de fe fouftraire à  ce  
 S P   Caufe fa fenfation.  Peut-être  y   a-t-il  des  excep-  
 tl0” s ».  car  nous  doutons  fort  de  l’irritabilité  des  
 gallinfefres,  même  pendant  qu’ils  vivent  &   qu’ils  ,  
 couvent leurs  petits.  Les  animaux  qui naiffent dans  
 îu   M3tlr rCS corromPues 9  paffent  un  temps  confidérable  
 fans donner une marque  de  vie ;  mais donnons  
 cet avantage  de plus  à  l’opinion  dont  nous  nev  
 tommes  pas. 
 Tome  ƒ. 
 l î y a  des plantes,  &  en affez grand nombre,  qui  
 touchées,  fe  contraftent &  fe meuvent  avec  vivacité. 
  Omettons les nombreufes plantes fenfuives des  
 pays chauds, qui certainement fuient l’attouchement  
 avec  autant  de  promptitude  que  les  animaux.  Ne  
 c  ons  pas  la-plante  de  l’Amérique  feptentrionale,  
 qui  fe  ferme  quand- une mouche  la touche,  &   qui  J e5 afe  a Poignarde par  fes  piquans. Un nombre  
 tres-confidcrahle d'e plantes ont  une  irritabilité  t ó -   
 viye  dont  le  fiege  eft  dans  leurs  étamines  Dès  
 qu on les touche,  elles fe redreffent,  rompent leurs  
 petits  refervoirs  de  pouffiere ,  &  la répandent,  Ce  
 mouvement eft tres-vigoureux dans plufieurs plantes  
 apétales,  comme  dans  l’ortie ,  la  pariétaire ,  dans  
 plufieurs efpeces de chenopodium,  où nous l’avons  
 vu  très-y,f.  Il  reparoît  dans un  grand  nombre  de  
 fleurs de  la claffe des artichaux-, 
 L W i ,   nous  dira-t-on  ,  fe meut de  lui-même ,   
 &  la plante n a- pas  ce droit. Revenons aux anima J   
 fimples,  à la gelee vivante,  qui anime les éponges,  
 elle•  fe  contracie ;  c’eft  le  feul  figne  de  vie  qn’ellé  
 puiffe donner : mais plufieurs plantes en  font davantage. 
   Les  pezizes  s’agitent,  fe  fecouent,  &   font  
 voler  une  pouffiere  fécondante ,  &   cette  décharge  
 le  repe.te plufieurs fois, fous  les  yeux de  l’obferva-  
 teur.  Les  particules  lpermatiques du  prêle  fautent  
 dVec  vigueur;  quatre  pieds  qu’elles  ont,  fe  courbent  
 &   selevent,  &   danfent  fur  le  verre  Les  
 fphænæ  ont  des  filets  renfermés  dans  une  coque ;  
 cette coque  tombe,  les;filets s’épânouiffiént,  fe dé’   
 ploient ;  enfermés dans  un-fruit  ovale,  ils  forment’  
 à la  fin un long duvet cylindrique.  11‘y  a dès efpeces  
 de  conferva,  qu’un  mouvement  ofcillatoire  agite.  
 Le carpobole jette  une  efpece de petite bombe  qui  
 décrit fa  parabole. En un mot il y  a  plufieurs plantes  
 qui produifent des mouvemens vifs Ôc réitérés, fans  
 qu’ilyparoiffe  une  caufe  irritante. 
 Pour  la nourriture,  cette loi  ne  regarde  que  les-  
 grands animaux. Il eft vrai que Finteftin eft une partie  
 beaucoup plus effentielle que  le coeur même  ;  il y  a  
 cependant un  grand nombre A'animaux trop  fimples  
 pour en avoir ; on- ne convient pas même de la cavité  
 dir polype  d’eau douce.  Mais  cette  même  glu  animale  
 qui vivifie  les éponges,  eft bien certainement  
 dépourvue d’mteftins,  &   ne peut  être  nourrie que  
 par fa furface,  fenrblabie  en; tout aux végétaux. 
 Pour diftinguêr donc Yamntal de la  plante ,  il ne  
 fùffit  pas  d’urte  obfervation  ni  d’un  coup  d’oeil ;  il  
 faut^fuivre  la  vie &   les  développemens  de  l’un  &   
 de  1 autre.  On  trouvera- alors  que  les  mouvemens  
 des plantes font plus rares &  plus uniformes,  qu’ils-  
 n’ont  qu’une  feule direftion,  qu’ils  durent  moins ,  
 &  que  le  repos eft l’état dominant des  végétâbles. 
 Dans les animaux le mouvement eft prefque toujours  
 auffi confiant que la vie ; leurs organes moteurs  
 ne s’épuifent pas ,  les contractions &  les ofcillations  
 des  animaux  les  plus  fimples  fe  renouvellent  très-  
 fréquemment. Si le gallinlefre  eft immobile, ce n’eft  
 que dans le dernier période de fa vie ;  il a été jeune, 
 &  il a  ohangé de place avant de fe fixer;  il a  fucé  la  
 plante  c^u’il- habite,  il  a  joui  du  plaifir,  &   s’eft  
 accouple. Si quelques anguilles microfcopiques,  ou  
 fi les  animaux à roue paifent un  temps  confidérable  
 fans  mouvement,  c’eft  qu’ils  fe  trouvent  hors  de  
 leur élément,  &  que l’eau néceffaire pour le  jeu de  
 leurs organes leur manqUe. 
 Nqus  ne  parlons  ici  que  des  animaux  les  plus  
 fimples ;  car  pour les' Animaux  des  infufions  ,  pour  
 lès vers fpermatiques eux-même's,  leur mouvement  
 porte  le  carafrere  évident  de la volonté.  Ces petits  
 animaux  nagent,  ils  changent  de  place,  ils  vont  
 vîte ,  ils  ralentiffent  le*r  courfe,  ils  prennent  une  
 direction nouvelle,  &  même oppofée, ils évitent la  
 rencontre-de  leurs  femblâbles.  Plufieurs d’errtre les  
 i i ü j