
 
        
         
		Quelques mufiçiens, ayant égard àlà valeur exafte  
 des notés inférieures  SC des notes fupérieures -,  marquent  
 ce même trait de chant comme il l’eft ƒ  g. 3 , pl.  
 I . de Mufique,  Suppl.  Cette derniere abréviation me  
 femble de  beaucoup préférable à la première, en  ce  
 qu’elle  ôte  d’abord l’équivoque  de  celle-ci ;  car on  
 ne  peut  pas  v   voir  ii  la  première abréviation  n’indique  
 pas  qu’il  faut  exécuter ce  trait  de  chant  en  
 double  corde,  qu’on abrégé aufli  de  cette maniéré ;  
 alors,  au  lieu de  l’effet fig. / <S* 2 ,  ôn  auroit  l’effet  
 fig.  4 , planche I .  de  Mufique,  Suppl,  qui  eft  très-  
 différent.  En  faifant un  léger  changement  à  la  derniere  
 abréviation ,  on peut la rendre d’un  ufage  plus  
 général,  &  lever encore un doute dans  les abréviations  
 , fig.  1  &  2.  Il  n’y  a què  l’ufage  qui  décide  li  
 l ’exprelfion doit être  telle qu’elle  eft  dans ces  deux  
 figures,  ou telle qu’on la trouve fig. 5 ; mais li  l’on  
 convenoit d’écrire  la première celle des deux notes  
 qu’on  doit exécuter  la  première, il n’y   auroit plus  
 aucune difficulté,  Voye^fig. £f, planche ï .  de Mufique,  
 Suppl: 
 Quelques mufiçiens,  au  lieu  d’abréger une  fuite  
 de plufieurs notes au même degré par  des crochets,  
 ne  marquent  que  la  première  note,  &  prolongent  
 les  crochets ,  comme  on  peut  voir fig. 7 , pl. I .  de  
 Mufiquey  Suppl.; mais  cet ufage  eft très-mauvais. 
 2°.  Le mot  crome,   voyez  Crome,  (  Mufique. )  
 Suppl. 
 3 °.  Le  mot fegue,  lorfqüe  le  même  paffage  eft  
 répété  fouvent  ,  foit  avec  les  mêmes  notes,  foit  
 avec d’autres.  Voye^ Següe , (Mufique. ) Suppl. 
 40.  Le mot arpeggio, voyez Arpeggio. (Mufiq.')  
 Suppl.  ( F .  D.  C. ) 
 ABREUVER,  v .a .  terme  d’Agriculture.  On dit :  
 les près ont  befoin quon les abreuve: nos prés nontpas  
 lefoin d'être abreuvés, à caufe des pluies fréquentes qui  
 les arrofent. 
 On ne  fa’uroit  rendre un plus grand  fervice  à  l’agriculture  
 , qu’en indiquant les moyens d’augmenter  
 le   produit des prés.  Non-feulement les beftiaux  qui  
 cultivent les terres, &  les fumiers qui les fertilifent,  
 font  en  proportion  du  fourrage  qu’on  recueille ;  
 mais  encore  ,  au moyen  des  prairies,   on  fait  dés  
 nourriffons ; on engraiffe des bçeufs pour la confom-  
 mation ; on entretient des vaches qui fourniffent  des  
 veaux Sc toute efpece  de laitage ; on éleve des moutons  
 qui  donnent  la matière première  des  manufactures  
 de  draps;  on fe procure des cuirs,  des fui fs,'  
 des falaifons, 6cc.  pour  l’ufage  domeftique Sc pour  
 la vente. O r , par l’irrigation des prés, on fe propofe  
 de  les  abreuver avec difcérnement Sc avec  principe ;  
 de rafraîchir les racines des  plantes,  Sc d’augmenter  
 par-là, avec le moins de frais poflïble, la récolte des  
 fourages la plus abondante.  Les prés, abreuvés avec  
 prudence  ,  donnent  fouvent  trois  Sc même  quatre  
 récoltés par année, lorfqu’ôn en éloigne les beftiaux  
 en automne; Sc il n’eft pas  rare  de  tirer d?un arpent  
 quatre  ou même  huit milliers  de  foin  fec :  enforte  
 que  cette  économie  a  ,  depuis  une  cinquantaine  
 d années, décuplé le  produit de plufieurs domaines. 
 Le  premier objet  eft de  fe  procurer  des  eaux  à  
 portée du cultivateur : on a des eaux de fources, de  
 refer voirs, de rivières, Sc d’égouts de grands chemins. 
 Vitruve  eft  entré  dans  quelques  détails  fur  les  
 fignes qui peuvent diriger dans la recherche des eaux  
 fouterraines. Donnons le précis de fes obfervations,  
 en y  ajoutant  celles de P a llÿ f|s   de Pline, de Caf-  
 fiodore,  du Pere Kirçher,  du Pere  Jean-François,  
 &  de Bélidor. 
 i° .  Si  en  fe  couchant  un  peu  avant le  lever du  
 foleil  le  ventre  contre  terre  ,  ayant  le  menton  
 appuyé,  &  regardant la furface de  la campagne.,  on  
 apperçoit  en quelque  endroit  des vapeurs  s’élever 
 ondoyant,  on doit hardiment y  faire fouiller. La 
 faifon la plus propre pour cette épreuve, eft le mois  
 d’août. 
 20.  Lorfqu’après  le  lever  du  foleil  ,  on  voit  
 comme  des  nuées  de  petites  mouches  qui volent  
 vers  la  terre,  fi fur-tout  elles  volent  conftamrnent  
 fur le même endroit,   on  doit  en conclure  qu’il  y   a  
 de  l ’eau au deffous. 
 30. Lorfqu’on  a  lieu  de  foupçonner qu’il  y   a  dô  
 l’eau  en  quelque  endroit,  on  doit  y   creufer  une  
 foffe  de  cinq  à fix  pieds  de  profondeur,  fur trois  
 pieds de  largeur,  Sc mettre  au fond,  fur  la  fin  du  
 jo u r , un  chauderon  renverfé  ,  dont l’intérieur  foit  
 frotté  d’huile  :  fermez l’entrée  de  çette  efpece  de  
 puits avec des planches  couvertes  de  gazon.  Si -,  le  
 lendemain, vous trouvez des gouttes d’eau attachées  
 au dedans du chauderon, c’en un  figne  certain qu’il  
 y   a  au  deffous  une  fource.  On  peut  aufli  mettre  
 fous le baflin, de  la laine,  q u i,  en là preflant,  fera  
 juger fi la fource  eft abondante. 
 ..  40. On peut encore,  avec fuccès,  pofer en équilibre  
 dans cette foffe , une  aiguille  de  bois,  ayant à  
 une  de  fes  extrémités une  éponge  attachée.  S’il y   a  
 de l’eau ,  l’aiguille perdra bientôt fon équilibre. 
 50.  Les  endroits  où  l’on  voit  fréquemment des  
 grenouilles  fe  tapir Sc  preffer  la  terre ,  fourniront  
 infailliblement  des  rameaux  de  fources ; de même  
 que  ceux où l’on remarque des joncs,  des  rofeaüx,  
 du  baume  fauvage,  de l’argentine,  du lierre  terre-*  
 ftre, du perfil de marais &  autres herbes aquatiques. 
 6°.  Un terrein de  craie  fournit peu d’eau Sc mau-  
 vaife.  Dans le fable mouvant, oîln’en  trouve qu’en  
 petite  quantité.  Dans  la  terre  noire,  folide,  non  
 fpongieufe,  elle eft  plus abondante.  Les terres  fa-  
 blonneufes  donnent  de  bonnes  eaux  &   peu  abondantes: 
   elles le font  davantage dans lefablon mâle,  
 dans  le  gravier  v if;  elles  font excellentes &   abondantes  
 dans la pierre  rouge.  Pour  connoître  la  nature  
 intérieure  du  terrein,  on  fe  fert  de  tarières.  
 S i, fous des  couches de  terre,  de fable, ou de  gravier  
 ,  on  apperçoit un  lit  d’argille,  de  marne:,  de  
 de  terre  franche Sc  compafte,  on rencontre bientôt  
 Sc  infailliblement  une  fource  ou  des filets d’eau, 
 7°.  Au pied des montagnes,  parmi les rochers Sc  
 les cailloux,  les fources font  plus abondantes, plus  
 fraîches, plus faines Sc plus communes que par-tout  
 ailleurs; principalement au pied des pentes tournées  
 au feptentrion,  ou expofées aux vents humides:  les  
 montagnes dont la pente eft douce, Sc qui  font couvertes  
 d’herbes,  renferment d’ordinaire quantité de  
 rameaux: de même que les montagnes partagées  en  
 petites  valées,  placées  les  unes  fur  les  autres ,  
 l’afp eft  eft,  ou nord-eft,  ou même oueft, eft communément  
 le plus humide.  11 n’y   a  au refte que des  
 dupes  qui  puiffent  être  trompés'  par  la  baguette  
 divinatoire,  Sc des fontainiersfuperftitieux ou charlatans  
 qui  ofent  l’employer. 
 On  peut  quelquefois  ramaffer  des  eaux  pour  
 l’irrigation, en conftruifant des baffins  ou  des étangs  
 au pied de quelque gorge,  ou  dans  quelque1 ravin,  
 en aidant la direftion des eaux par quelque bouillet,  
 ou par de petits foffés. 
 On  ne  doit  jamais  laiffer  perdre  les  eaux  des  
 grands  chemins:  fouvent,  avec  une  fimple  rigole  
 pavée qui  traverfe  le chemin  en  biais,  on les  conduit  
 fur le  pré. 
 Les eaux graffes d’égouts font fi  précieufes, qu’il  
 ne  faut  épargner  aucun  foin  pour  les  raffemblerl  
 Souvent aufli,  avec  quelque  induftrie, on  pourroit  
 profiter  des  rivières  ou  des  ruiffeaux,  lors  même  
 qu’ils paroiffent trop  bas: il ne s’agit que de les prendre  
 plus haut par un canal, ou d’élever le  lit du  ruifi-  
 feau , ou d’élever  les  eaux par des roues &   des machines  
 dont  quelques-unes  coûtent  très-peu  ,  foit  
 d’établiffement,   foit  d’entretien. 
 Vitruve  de  Perrault  ont  indiqué  plufieurs  fignes  
 extérieurs  des bonnes eaux:• réuniffons-les  ic i,  en y 
 ajoutant nos  propres obfervations. 
 , i° . Les  bonnes eàux fe connoiffent au teint fleuri,  
 à la vigueur Sc  à  la  bonne  conftitution de  ceux  qui  
 en  ufent.  Toutes  les  eaux  bonnes à boire,  le  font  
 aufli  pour fertilifer les prés.  . 
 2.0.  Vitruve dit que  les bonnes eaux ne  font point  
 de  taches  fur  le bon  cuivre.  i  <  ' •  ' 
 3°.  Elles  font propres  à  cuire  promptement  les  
 légumes, pois, feves , lentilles, Scc.  / 
 40. La légéreté de l’eau  eft un indice de bonté. 
 5°. Les eaux  qui  détrempent  bien  le  favon,  qui  
 s’incorporent plus  intimement avec  lui, C[ui  le  font  
 écumer davantage  ,  &   qui,  par  fon mélange,  deviennent  
 blanches comme du lait, font plus légères,  
 &  meilleures que  celles dans lefquelle.s il ne  le  dif-  
 fout qu’en grumeaux  blancs , qui nagent fans fe  dif-  
 foudre  entièrement. 
 ■  go,  Toutes les  eaux bonnes pour le  blanchiment  
 des  toiles,  le font suffi pour l’irrigation. 
 7°.  Les fources  qui  fortent du fond  des  vallées ,  
 après  avoir  coulé  du  fond  des  montagnes,  font  
 légères  Sc très-bonnes , pour  l’ordinaire.  Celles qui  
 fortent du fable mâle, du gravier, de la terre rouge,,  
 font encore meilleures.  ^  ,  . 
 g°. Les  eaux  qui  viennent  pat  les  fiffures  de  la  
 pierre  de  grais,  ou  arénacée  Sc  fablonneufe  ,   ne  
 font  pas les meilleures,  ni  pour la boiffon, ni  pour  
 l’irrigation.  #  J 
 90.  Les  bonnes  eaux n’ont  ni  goût  ni  odeur :  fi  
 ellës font  foipaches,.;: ameres, fades,  Scc.  elles  doi-  
 ‘vent  êtrçrejettées.  ,.  f .  ..  .  a 
 io °. Les bonnes eaux prennent aifement le goût,  
 la couleur Sc l’odeur  qu’on veut leur donner. 
 i i °.  Si elles  font  fraîches en  été, &   qu’elles paroiffent  
 chaudes  Sc  fumantes  en  hiver ,  elles  font  
 bonnes.  11 en eft de même des eaux dont le cours ne  
 gele  que très-difficilement-, Sc q u i, dans les cliverfes  
 faifons, n’éprouvent que peu de variation. 
 120.  Les bonnes  eaux s’échauffent  facilement  au  
 feu , Sc fe refroidiflent promptement à l’air. 
 1 30. Elles font bonnes-, fi l’on voit le long de leur  
 cours un gazon frais Sc verd. 
 140.  Elles  font bonnes  lorfqu’elles  produifent  le  
 .creffon,  le  becabunga  Sc  le  fouci aquatique ; fi  les  
 pierres  fur. lefquelles elles coulent  prennent un  enduit  
 b run, gras,  doux au toucher. 
 150.  Elles  font  mauvailès  lorfqu’elles  couvrent  
 les cailloux d’une  efpece  de  rouille jaune  ;  Sc très-  
 bonnes  ,  lorfqu’ elles  les  couvrent  d’une  moufle  
 chevelue,  longue,  épaiffe  Sc d’un verd brun. 
 160.  Les  eaux  des  ruiffeaux  poiffonneux  font  
 bonnes ;  Sc  celles  où  les  poiffons &   les  écreviffes  
 périffent ou ne profperent pas, font mauvaifes. 
 iy ° . Enfin les eaux font excellentes pour larrofe-  
 ment,  lorfque ,  dans  leur  cours Sc dans  les  baffins  
 où elles paffent,  on voit  de  longs  filamens  verds,  
 qui ne font autre chofe qu’une forte de moufle aquatique  
 ,  ou  des  parties  végétales  réunies.  Mais  on  
 connoîtra  mieux  encore  les  bonnes  eaux  ,  par  les  
 carafteres  que nous  donnerons  des  eaux mauvaifes  
 ou médiocres.  : 
 Eaux  mauvaifes.  i°.  Les  eaux  ferrugineufes  ou  
 vitrioliques font, fans  contredit,  les plus mauvaifes  
 pour l’irrigation; ce  font celles qui, dans leur cours,  
 ont  rencontré  des  parties  martiales  affez  difloutes  
 par l’acide vitriolique , pour  fe mêler  Sc  s’incorporer  
 avec l’eau.  Les eaux martiales  font exception  à  
 la  première  réglé  générale  indiquée  ci - deftus,  à  
 moins  qu’en  meme  tems,  elles  ne  foient chargées  
 d’un limo,n gras,  toujours très-propre à  fertilifer les  
 prairies. 
 2°.  Les  eaux vitrioliques  font toujours nuifibles. 
 On les  reconnoît  en  y  jetant des  noix de  galles pilées. 
   Le mélange noircit fur  le  champ. 
 3°-  Il n’eft pas  rare  de  voir  un  ruiffeau  très-bon  
 en certains tems', Sc très-nuifible dans d’autres. Cette  
 différence  vient de-ce  qu’il  s’y  mêle ,  après de  grandes  
 pluies,  des eaux étrangères,  chargées de parties  
 hétérogènes Sc nuifibles., 
 40.  Les  eaüx  fulphureufes  ne  font  pas  en  elles-  
 mêmes  pernicieufes.  Les  circonftances  en  décident. 
 50. Les eaux topheufes ou pétrifiantes font funeftes  
 aux prés.  Chargées de  fucs lapidifîques,  d’un fable  
 glutineux  très-fin, ou de fubftances topheufes,  elles  
 les  dépofent  fur  les  lieux  qu’elles  arrofent,  &   les  
 rendent  ftériles  ou mouffeux. Les eaux marécageu-  
 fes  font mauvaifes ;  Sc  nous  appelions  de  ce  nom  
 non-Ieulement les eaux eroupiflàntes qui féjourhent  
 dans  les marais Sc  les  terreins  bas,  mais encore  les  
 eaux  de  fources Sc de  ruiffeaux,  q ui,  arrêtées dans  
 leurs cours  fur des  terres  vifqueufes,  perdent leur  
 propriété végétative Sc fe corrompent dans le repos.  
 Les  eaux de  cette  nature ne  valent rien  pour  l’irrigation  
 ,  à moins  qu’elles  ne foient corrigées  par  le  
 mouvement. 
 ;  6°.  Les  eaux chargées  dé  parties vifqueufes  pèchent  
 par  l’excès  de  ces  parties  gluantes :  c’eft  un  
 • défaut très-ordinaire aux eaux de puits, à  celles qui  
 coulent fur les  terres blanches,  lourdes  Sc argilleu-  
 fes :  ces  terres gluantes  &compaftes  fucent  &   retiennent  
 l’eau'comme  une  éponge,  & n e  la  rendent  
 qu’après leur  avoir communiqué une vifeofité très-  
 nuifible  aux  prés  ,  peut - être  même  après  avoir  
 abforbé Sc  enveloppé fes parties végétatives. 
 Obfervation générale.  Tant  que  les  eaux  coulent  
 fur un lit de gravier, de  fable ou de  petits cailloux,  
 elles  font de  bonne, qualité Sc  ne  contractent  aucun  
 v ic e , ou le perdent d’ordinaire,  fi  elles en ont eu. 
 Pour découvrir la vifeofité de l’eau, on prend  une  
 éponge  bien  lavée  ,  fur  laquelle  on  fait  tomber,  
 pendant  quelque  tems ,  l’eau qu’on fe propofe  d’éprouver. 
   Si elle dépofe une matière  liffe,  huileufe  
 Sc  graiffeufe,  qui n’eft autre  chofe que du limon  fin  
 Sc  des  végétaux  diffous  ,  elle  eft  très-bonne.  Les  
 eaux  vicieufes  y   biffent  une  vifeofité  gluante  Sc  
 épaiffe q ui, à la vue  Sc au  toucher reffemble  affez  à  
 un  blanc  d’oe u f,  matière  qui  infenfiblement  durcit  
 le  terrain, en ferme les pores  Sc en diminue  la  fertilité. 
   Ces  eaux  font  très-pernicieufes  aux  terres  
 fortes,  mais les terres fablonneufes peuvent encore  
 en  profiter. 
 7°.  Les  eaux  fatiguées  Sc  les  eaux  crayeufes  
 font en très-mauvaife réputation parmi  les  cultivateurs. 
   Les  eaux  fatiguées  font  celles  q u i,  étant  
 bonnes naturellement,  ont perdu  leur  fertilité dans  
 leur  cours  Sc fur les terres qu’elles ont  arrofées ;  ou  
 plutôt  qui  ont  perdu leur  fertilité,  parce  qu’elles  
 ont acquis trop de chaleur,   ou qu’elles fe font chargées  
 de parties  giutineufes,  vitrioliques ou  ferrugineufes. 
 Quant aux eaux crayeufes ,  elles font très-bonnes  
 pour l’irrigation, pourvu qu’elles foient imprégnées  
 de  véritable  craie, qui  convient  très - bien  fur  les  
 terres  argilleufes, Sc fur toutes celles qui ont befoin  
 d’abforbans.  .  , 
 8°.  Les  eaux  crues  ou froides â  l’excès font nuifibles  
 :  elles  proviennent  des  neiges &   des  glaces  
 fondues,  &   paffent  par  des  lieux  couverts,  profonds  
 ,  où les.rayons du foleil ne peuvent pénétrer:  
 ces eaux  gelent les terres en hiver ;  elles arrêtent la  
 feve  au  printems  Sc  en  ete  ,  Sc  occafionnent  les  
 moufles.  :  .  :  • 
 90. Les eaux qui gelent  profondément  en  hiver,  
 font nuifibles en certains  tems;  ce qui dépend autant  
 de  la  nature  du  terrein  Sc  de  fon  expofition,  que