
 
        
         
		tifiée,  d’oïi  il  îe  flattoit  de  défier  les  vengeances  
 d’un  maître  irrité.  11  y   fut  trahi par un Crétois qui  
 le  livra  à  Antiochus.  Les  droits  du  fan g  ne  purent  
 le fouftraire  au  fupplice ,  fes membres  furent mul-  
 tilés,  &   fa tête  fut  attachée  à une  croix pour fervir  
 d’exemple à.ceux qui auroient la tentation de l’imiter.  
 Anùochus eut  une nouvelle  guerre à Soutenir contre  
 Arface,  fils  de  celui  qui  avoit  fondé  l’empire  des  
 Parthes.  Il  trouva  alors  un  ennemi véritablement  
 digne  de  lui.  Arface  montra  tant  de  grandeur  &   
 de  capacité  ,  cpxAnùochus  aima mieux  l’avoir pour  
 ami  que  d’être  dans ,l£  néceffité  de  le  traiter  en  
 rebelle.  Leurs  armées  réunies  marchèrent  contre  
 Euthydeme  qui  avoit  envahi  l'a  Baâriane.  Cette  
 guerre  tira en  longueuf ;  &   (\wo\c\vl Anùochus  la  fît  
 en  grand  capitaine  ,  il trouva  par - tout  un  ennemi  
 formidable.  Rebuté  de  combattre  fans  fruit,  il  
 Iaifla Euthydeme  poffeffeur de fes ufurpations. Cette  
 ceflion lui  parut àvantageufe,  parce  qu’elle mettoit  
 une  barrière  entre  fes  états  &   les  Scythes  Nomades  
 qui  fans  ceffe  infeftoient  fes  frontières.  Ce  
 prince  incapable  de  foutenir  le  repos,  ne  fe  plai-  
 fok  que  dans  le  tumulte  des  armes ;  &  quand  le  
 calme  régnoit  dans  fes  états,  il portoit  la  tempête  
 chez fes  voifins. L’Egypte affoiblie  par fes divifions,  
 excita  fon  ambition..  Il  rechercha l’alliance  de  Philippe  
 de  Macédoine ,  également avide  de  partager  
 une  li  riche  proie.  Anùochus  entra  dans  la  Célé-  
 Syrie ,  dont il  fit la  conquête ,.  tandis  que  Philippe  
 qui  s’étoit  avancé  dans  la  Cherfonefe  de  Thrace,  
 en  impofoit  à  l’Egypte.  Les Romains flattés du titre  
 de  protedeurs  des  peuples ,  &  d’arbitres  des  rois,  
 écoutèrent les  plaintes des habitans d’Alexandrie, qui  
 craignant  de  tomber fous  une  domination  étrangère  
 ,  implorèrent leur  affiftance.  Le fénat envoya des  
 ambaffadeurs  aux  deux  monarques  pour  leur offrir  
 l’alternative  ou  de  les  avoir*  pour ennemis,  ou de  
 mettre  bas  lçs armes.  Anùochus affeda une  aveugle  
 déférence  pour  un  ordre  qui  humilioit en fecret fa  
 fierté.  Il s’éloigna de  l’Egypte  avec fon armée  qu’il  
 conduifit  contre  Attale,  roi  de  Pergame  &   allié  
 des  Romains.  Le  fénat  lui  envoya un ambaffadeur  
 pour  lui  lignifier  qu’ayant  befoin des troupes &  de  
 la  flotte  d’Attale ,  il eût  à s’abflenir de  toute hofti-  
 lités  contre  ce. prince ;  &  cet ordre fut exécuté fans  
 réplique.  Tandis qu’il  étoit  occupé à cette  guerre,  
 \  Ptolomée  lui  enleva la Célé-Syrie  &   la  Judée.  Anùochus  
 arma pour  les  reprendre.  Les Egyptiens furent  
 défaits  fur les  bords  du  Jourdain ,  &   le  vainqueur  
 entra  triomphant  dans  les  villes de Sidon  &   
 de  Gaza ,  dont  les  richeffes  furent la  proie  du fol-  
 dat.  Anùochus  ambitionnoit de rendre  à fon  empire  
 l’éclat qu’il avoit jetté fous les premiers  Séleueides,  
 par la réunion  des provinces fituéês au-delà du Tau-  
 rus  : mais la  guerre  d’Egypte  l’empêchoit de porter  
 fes forces  vers l’orient. Ce fut pour la terminer qu’il  
 donna  fa  fille  en mariage  à  Ptolomée  dont  il  defi-  
 roit  fe  faire un  allié.  Cette  princeffe devenue  reine  
 d’Egypte,  en  embrafla  les intérêts.  Ce  fut elle  qui  
 folhcita  les  Romains  à faire  la  guerre  à  fon  pere.  
 Anùochus trop  fier  pour  fléchir  fous l’orgueil  d’un  
 peuple  qui  fouloit  aux  pieds  la pourpre des  rois ,  
 aima mieux  être  leur  ennemi  que  de  ramper  leur  
 efclave.  Annibal,  fugitif de Carthage,  que lui feul  
 pouvoit  défendre  ,  fuf  le  joindre  à  Ephefe  pour  
 l’affermir  dans  le  deffein  de  faire  la  guerre  aux  
 Romains.  II.  fut  reçu  avec  magnificence  ;  il  pro-,  
 pofa de  tranfporter  le  théâtre  de  la guerre dans l’Italie  
 ,  comme  le feul pays oïi ce peuple  conquérant  
 étoit  facile  à  vaincre.  Il  ne  lui  demanda  que  cent  
 vaiffeaux avec  dix  mille  hommes  de  pied &   mille  
 chevaux qu’il devoit joindre aux forces de Carthage.  
 Ses  confeUs  furent  écoutés  &   ne  furent  point  fui-  
 vis.  Les  courtifans  jaloux. de  la  faveur de cet illuftre  
 fugitif,  le  calomnièrent  dans  l’efprit du  monarque  
 : &  le  plus grand général de  fon fiecle fut traité  
 comme  un banni. Anùochus,  indocile à  fes  confeils,  
 fut  vaincu  près des  Termopiles  ,  par  A feins ,  qui  
 le  força  d’abandonner  la  Grece  &   de fe  retirer  en  
 Afie.  Sa  puiffance  ébranlée  par  ce  premier  coup,  
 pencha  vers  la  ruine  par  une  nouvelle  défaite ; &   
 apres une guerre  oit  il  avoit été  l’aggreffeur ,  il accepta  
 une  paix honteufe  ,  qui  lui enleva  la domination  
 de  toutes  les  provinces  fituées  au - delà  du  
 Taurus.  11  fallut  encore  fé foumettre à payer pendant  
 dix  ans  un  tribut  qui  épuifa  fes  tréfors.  Il  
 voulut en remplir le vuide  en enlevant les dépouilles  
 du  temple  de  Jupiter  en Elemaïde.  Ce  facrilege  ne  
 reffa  point  impuni ;  les  barbares  indignés  de  Poutrage  
 fait  à  leurs  dieux  &   à  leurs  autels,  le  fur-  
 prirent  &   l’affaflinerent.  D ’autres  prétendent  qu’il  
 fut tué  au milieu d’un  feftin  par  fes  courtifans.  Ce  
 prince  Iaifla une  grande  réputation  de  clémence  &   
 de  bonté.  Il porta  la  libéralité jufqu’à la profufion.  
 Ennemi  du pouvoir  arbitraire,  il fit publier un édit  
 qui  défendoit  de  lui  obéir  toutes  les  fois  qu’il  or-  
 donneroit quelque chofe de contraire  à  la  loi ;  affu-  
 rant  qu’il ne vouloit régner que par elle. Il fit rétablir  
 Alexandrie,  ville  du  golfe Perfique ,  au  confluent  
 du  Tygre  &  de  l’Eulée.  La ville de  Pélée embellie  
 par fa magnificence ,  fut  appellée  Antioche.  Il  protégea  
 les  lettres &  les arts,  que  fa  vie agitée  l’empêcha  
 de  cultiver.  L’hiftorien  Mnefoptoleme  fut  
 fon1 plus  cher  favori.  Quiconque  fait  de  grandes  
 chofes  aime  ceux qui les tranlmettent  à la poftérité.  
 Dans  les  différens  périodes de  fa vie il fut différent  
 de  lui-même.  Il  parut  dans fa jeuneffe  capable  de  
 tout  exécuter  ,  mais  appefanti  par  l’âge,  il  n’eut  
 plus  la  même  aftivité.  Les  médaillés de  ce  prince  
 font  extrêmement rares. Il  y   eft  repréfenté  fous  la  
 figure  d’un jeune homme ,  la tête nue,  avec  un nez  
 long  &   pointu. Il régna trente-fept ans ,  &   mourut  
 dans  la  126e  année  de  l’ere  de  Séleueides.  Il  Iaifla  
 neuf  enfans,  cinq  princes &  quatre princeffes. 
 A n t i o c h u s  IV, joignit  au furnom  de  dieu  celui  
 üèpiphane ou d’illujire. Les Romains, après la défaite  
 de  fon  pere  Anùochus  le  grand,  le  demandèrent  
 pour garant des traités. Il fut  élevé  à  Rome,  &  on  
 lui fit bâtir un palais où  il fut traité avec  une magnificence  
 royale.  L’échange des otages  fe  faifoit tous  
 les trois  ans :  Démétrius,  fils  dn  roi  Seleucus  fon  
 frere, fut envoyé à  Rome pour le remplacer.  Il  en  
 partit avec l’idée qu’il ne falloit que de l’argent pour  
 en corrompre tous les habitans, tant la vénalité avoit  
 corrompu les moeurs de ce peuple autrefois fi magnanime. 
  En arrivant  à  Athènes,  il  apprit  que  le  roi  
 Séleucus avoit  été affafliné  par Héliodofe  qui avoit,  
 cru  par un  meurtre fe frayer un chemin au trône  de  
 Syrie.  Attale &  Eumene  fes deux  freres, vinrent le  
 joindre  dans la. Grece, &  ils  marchèrent  enfemblé  
 contre  le meurtrier de leur pere, dont ils diflïperènt  
 les partifans. Ce fut par le confeil de  fes deux freres  
 qu’il envahit la  puiffance fuprême quf appartenoit  à  
 leur neveu commun. Dès qu’il fut armé  du pouvoir,  
 il s’abandonna à  tous fes penchans :  il fortoit  de  fon  
 palais avec quelques compagnons de  fes débauches,  
 &  fans  décence dans fes moeurs, il donnoitau public  
 le  fpeflacle  feandaleux  de l’ivreffe  &   de  l’intempérance. 
   Quelquefois  il  fe  montroit  fansfuite,  vêtu  
 d’une robe d’o r , &  portant fur fa tête une couronne  
 du  même  métal,  &   prodigue  fans  être  libéral,  il  
 jettoit l’argent  à  la  populace,  en difant:  cet  argent  
 appartient à celui  qui pourra le ramaffer.  Il  fe rend oit-  
 quelquefois dans la  place publique où, vêtu à la Romaine  
 , il arrêtoit les paffans dont il follicitoit à prix  
 d’argent les fuffrages pour le nommer édile ou  tribun  
 du peuple ;  &  lorfqu’il avoit été  nommé ,  il  fe  plar-  
 çoit  fur  une  chaife  d’ivoire  pour  rendre  la juflice. 
 G’étoit 
 C’étoit  par  ces  révoltantes  bouffonneries  qu’il  dé-  
 gradoitla majeflé du trône. Il faifoit paroître,la même  
 extravagance  dans  la  diffribution  des  charges  &   
 des honneurs ; &  plus fon  choix  étoit  feandaleux &c  
 bifarre , plus il  lui  fembloit  jouir  de  fon  pouvoir.  
 Ce fut par un  de  ces  caprices , qu’il  dépouilla de  la  
 fouveraine facrificature des Juifs Onias,  refperiable  
 par fa  fcience .& fes moeurs,  pour en revêtir Jafon,  
 flétri par l’excès de fes impiétés.  Ce prêtre  facrilege  
 introduifit les cérémonies dé la Grece dans le temple  
 de Jerufdlem; quelques Juifs  apoftats qui  lui  étoient  
 dévoués,  &  qui jouiffoient du droit de  bourgeoifie  
 dans Antioche,  y   furent  envoyés  avec dé  grandes  
 fommes  d’argent  ,  pour .fournir  .aux  dépenfes  des  
 facrifices qu’on offrôit à Hercule. La circoncifion fut  
 défendue , afin que les Juifs dans leur nudité reflem-  
 blaffent  aux  autres  peuples  de  la  terre  qu’on  
 n’eût plus le droit de leur reprocher  leur fingularité. 
 Quoiqu’Anthiochus  fut bifarre  dans fes  goûts, &c  
 fans, frein dansées  penchans, il  n’étoit  pas  fans  élévation  
 dansj’efprit ;  mais  s’il  eut des  talens, il  n’en  
 montra fouvent  que  l’abus. La  Paleftine &  la  Célé-  
 Syrie  étoient  depuis  long-tems  une  femence  de  
 guerre  entre  l’Egypte  &   la  Syrie,   Ptolomée  Phi-  
 lometor  les  revendiquoit,  prétendant  que- dans  le  
 partage  de la luccefiïpn d’Alexandre. ,  ces  provinces  
 avoient été cédées à Soter, &   que .les  rois  Syriens  
 n’en jouiûbient que par droit de conquête.  Antiochus  
 informé des préparatifs de Ptolomée, le prévint par  
 fa célérité.  Son  armée nombreufe en  hommes &   en  
 éléphans, marcha contre l’Egypte. Macron, gouverneur  
 de Chypre, lui livra cette île. 11 y  eut une aâion  
 fanglante entre, Peluze & le  mont Caflius ; la victoire  
 fe  déclara  pour  les  Syriens.  Ptolomée  vaincu  leve  
 une nouvelle  armée  qui  effuie  la honte  d’une nouvelle  
 défaite. Les  vainqueurs  acharnés  au  carnage,  
 auroient exterminé jufqu’au dernier des Egyptiens ,  
 fi Anthiocus n’eût réprimé leur férocité. Cette modération  
 dans la viétoirê lui  concilia le coeur des vaincus  
 ; les villes lui ouvrirent  leurs  portes,  &   toutes  
 éprouvèrent fa clémence &  fes bienfaits :  on ignore  
 fi Philometor fut pris  dans le  combat,ou  fi,  fe défiant  
 de fes  fujets,  il fe réfugia dans le camp des  Syriens. 
   Anùochus, charmé  d’avoir  fon  neveu  en  fa  
 puiffance , écouta la voix de la nature ; il l’admit à fa  
 table,  &  prenant le titre  modèfte  de fon tuteur,.  il  
 lui fit rendre tous  les honneurs  qu’on  doit aux rois.  
 Les Alexandrins  proclamèrent  roi fon  jeune frere,  
 •connu fous le nom de Ptolomée Evergette,  &  plus célébré  
 encore fous celui de Phifcon.  . 
 Le bruit de  la mort d’Anùochus  fe répandit  dans  
 la Judée. L’impie Jafon trompé par cette  fauffe nouvelle  
 , fit foulever les Juifs par l’efpoir de recouvrer  
 leur indépendance. Ils s’affemblent titmultuairement,  
 &   le  gouverneur  de  Jérufalem  fe  fouftrait  à  leur  
 fureur,  en  fe  retirant  dans  la  citadelle.  Antiochus  
 irrité  de. la  joie que  les? Juifs  avoient  témoignée  de  
 fa mort,  marche .contre  Jérufalem trop  foible.pour  
 lui réfifter. Cette ville fut abandonnée au pillage ; le  
 foldat,  pour  s’enrichir  des  dépouilles  du  citoyen,  
 maffacra jufqu’aux femmes, aux vieillards &  aux en-  
 fans , quarante mille  habitans périrent par l’épée, &   
 autant  furent  condamnés  à  l’efclavage.  Le  temple  
 faint devint  le  lieu  de  l’abomination ;  l’autel d’o r ,  
 l'es lampes,  les  coupes ,  les  vafes  qui  fervoient  au  
 fàcrifice  furent,  enlevés  pour  en  orner les temples  
 d Antioche. Après avoir réprimé l’indocilité des.juifs,  
 Anùochus rentra .dans  l’Egypte  ,  dont Phifcon avoit  
 été  proclamé  roi.. Le  monarque  de  Syrie  déclara  
 qu’il ne prenoit les armes que  pour rétablir  fon  neveu  
 mjuftement  dépofè.  Les Alexandrins battus  fur  
 mer,  implorèrent  l’affiftance  des  Romains  qui  envoyèrent  
 trois ambaffadeurs pour régler le  deftin de  
 X Egypte. Ces députés  trouvèrent Anùochus occupé  
 Tome /. 
 I  au  fcge  d’Alexandrie.  Le  monarque  appercevant  
 Popilius  qui étoit  un  des  trots  ambaffadeurs &  fon  
 ancien,  ami,  lui  tendit .la. main,  &   s’avança  pour  
 l'embraffer;  mais  le  fier  Romain  recula &  lui  dit  :  
 ayant de  retenir  vos politefes ,  &  de m'avouer pour  
 votre ami, je   veux /avoir j i   vous  êtes celui  de Rome. 
 ,  , rit du fénat que je  vous préfente, prenez Sa  
 .  - f “ “****  d™ anda quelques  jours pour  préparer  
 fa.reponle, l'inflexible Popilius traça un cercle  
 lur le fable autour du  roi, &  lui dit: U me  faut  une  
 reponje ayant  de f in ir  de  ce  cercle.  Antiochus étonné  
 de  tant de hauteur, promit de fé  foumettre  aux ordres  
 du fénat,  &  la  paix fut conclue. 
 Antiochus retiré dans fes. états, y  fit publier un édit  
 qui  ordonnoit fous peine  de mort à tous les peuples  
 .déffa  domination  de  n avoir  plus qu’un même  culte  
 &  les mêmes cérémonies religieufes. Des infpefléurs  
 féveres  furent  nommés pour  veiller à  l’exécution  
 de-  cet  édit.  Un  de  ces'magiftrats  fut  envoyé  aux  
 Juifs pour leur preferire  de  fubftituer  les  rites  de  
 la:Grece aux  cérémonies &  au culte  de  leurs peres.  
 Il leur ordonna de dédier leur temple à Jupiter Olympien  
 , &  d’y  placer des, idoles comme dans  ceux des  
 autres nations quife fournirent fans murmurer à  cet  
 édit.  Plufieurs  Juifs  tombèrent  dans  l’apoffafie,  le  
 funulacre de JupîterOlympien fut placé dans le temple  
 du vrai D ieu , le  fanûuaire fut  fouillé  par  le  fa-  
 crifice des animaux immondes.  Ceux qui perfévére—  
 rent  dans  leur  culte redoublèrent l’horreur que  les  
 autres nations  avoient pour  eux.  Les  Samaritains j  ■  
 pour  faire leur  cour au  monarque  Syrien,  nièrent  
 d’être des rameaux  fortis de la même  tige,  ôc falfi-  
 fiant leur origine, ils fe  dirent  defeendus,des Medes  
 &  des Perfes. La  foi ébranlée en Ifraël, n’y fut point  
 tout-à-fait éteinte. Quelques Juifs fideles  à leur Dieu  
 fe  retirèrent dans des 'cavernes  pour  y   célébrer le  
 fabath ;  le feu de  la peïfécution les y   fuivit •  ils  furent  
 tous  la  proie  des  flammes.  Plufieurs  femmes  
 victimes de leur zélé, furent  précipitées du haj.it des  
 remparts, avec leurs  enfans qu’elles  tenoient  ferrés  
 dans leurs bras.  L’anniverfaire du  roi  offrit  de nou-  
 velles feenes d’atrocité ; il fut  ordonné  d’affifter  aux  
 facrifices de  Bacchus, avec  une  couronne  de lierre  
 fur la tête. Plufieurs refuferent d’obéir, on les  fit af-  
 fembler dans-un cercle que formoit l’armée ; on leur  
 ordonna  de manger des viandes immondes, &   tous  
 ceux qui  réfifterent  à  l’appareil  des  tourmens ,  furent  
 maffacrés  fans  pitié.  Le  vieillard Eléafar  aima  
 mieux  fe voir condamner à la mort,  que de manger  
 de  la chair de  pourceau. Sept freres  firent-le même  
 refus , &  on les conduifit à Antioche avec leur mere •  
 pour y   attendre leur arrêt. Leur fermeté fut couronnée  
 de  la.palme du martyre. Ce fut dans cette perfér  
 cutionque les enfansdu pontife Mathathias , célébrés  
 fous le nom de Machabées, firent  éclater ce courage  
 héroïque qui a été cOnfacré dans  nos annales fâintes ,  
 &  qu’au défaut des hiftoriens profanes , nos écrivains  
 facrés ont préfervés de l’oùbli. 
 Tandis que les fureurs, de  l’intolérance défoloient  
 la  Judée,  le  monarque  perfécuteur  celébroit  à  
 Daphné,  fauxbourg  d’Antioche,  des  jeux  dont  la  
 magnificence effaçoit tout ce que les Romains a voient:  
 offert de plus pompeux dans, ces fortes defolemnités,  •  
 Apollonius q,u’il avoit laiffé en Judée, y  entr-etenoit le  
 feu  de  la perfécution, &  les  fupplices multipliés ne  
 faifoient’qu’augmenter  le nombre des prétendus rébelles. 
  Il fondit.fur eux le jour du fabath , &  tous fe  
 laifferent égorger  comme  des agneaux fans  défenfe.  
 Anùochus  irrité  de  leur  rëfiflarice  opiniâtre  crut  
 qu’il ’étoit plus aifé de les détruire que. de les affervir. 
 Il leve une  armée  formidable  pour les exterminer,  
 mais:fes  tréfors - epuifés ne  lui  fourniffoient  pas- les  
 moyens de là faire  fubfifljer,:  il  parcourut  les différentes  
 provinces de  fa domination  pour y  recevoir  
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