
 
        
         
		tilas  Amples de  ces  animalcules  ont  des  queues  ou  
 des filets  qu’ils agitent d’une .mamere.particulière a  
 chaque  efpece ,  &   dont  ils  excitent de  -petits tourbillons  
 dans l’eau ,  qui eft leur élément. 
 Nous avouons donc  qu’il y  a  des  exemples ou les  
 bornes  des  deux  cia fie s  font  difficiles  à  faffir;  mais  
 l’obfervation attentive faura diftinguer ces bornes. 
 On a  cru  depuis  quelques  années que la  matière  
 végétale  exaltée  ou  portée  à  un certain  degre  de  
 pourriture  ,  acquéroit  du mouvement  5c  .pafloit  
 dans  le  régné  animal ;  que  cette  meme  matière  
 ralentie ou abaiffée,  redelcendoit dans la  claffe  végétale. 
   Nous  ne  pouvons  pas  nous  rendre  à  cette  
 idée,  8c nous  ne croyons pas à ces metamorphofes. 
 L’hypothefe dont nous parlons, eft fondée fur des  
 faits  que  de  très-bons  oblervateurs  contèftent.  Des  
 globules,  qui  fortent  des  végétaux  diffous  par  la  
 pourriture,  ne  font,  félon  M.  Ellis,  hiftonen  de  
 tant de polypes,  que  des  fruits  d’une  mucor,  que  
 des  animaux  microfcopiques  attaquent  pour  s en  
 nourrir,  ôc  qu’ils  ébranlent  dans  l’eau;  mais  rien  
 n’empêche que  dans ces  infufions il n’y  ait en meme  
 temps une  végétation 6c  une  produdion d animaux  
 microfcopiques. La végétation produit des mucors,  
 des embolus,  des plantes du genre des champignons.  
 Les animalcules font  de la claffe  fimple des protees,  
 des volvox de différentes efpeces,  des polypes.  Ces  
 deux productions peuvent fe  rencontrer enfemble,  
 parce qu’elles naiffent des mêmes caufes. Un certain  
 dégré  de  putridité  eft  favorable  6c  au  champignon  
 qui végété fur lamatiere putride, 6c à la mouche qui  
 le repaît du champignon. 
 Nous  ne  faurions  regarder  comme  des  plantes,  
 des  petits  êtres  qui nagent,  qui fe  rapprochent  du  
 fond,  qui  s’évitent,  qui  remuent  des  bras  6c  des  
 queues. Dans  des  êtres  auffi  fimples, nons  ne  fau-.  
 rions imaginer des fignes plus  expreffifs de la nature  
 animale.  (//. D . G .) 
 A n im a l   ,  f. m.  A n im a u x   ,  au  plur.  {terme  de  
 Blafon.) on  comprend  fous  ce mot,  non-feulement  
 les quadrupèdes,  mais meme les volatiles, les poif-  
 fons  6c les reptiles ; on en voit de toutes les efpeces  
 dans  les  armoiries  ;  ils  ont  chacun leur pofition 6c  
 des  termes qui  leur font propres. 
 Le  Lion. eft  toujours  de  profil ne montrant qu un  
 Oeil, le  bout  de  fa  queue  tourné  vers  le  dos ;  fon  
 attitude eft  d’être  rampant,  on  ne  l’exprime  point  
 parce que  c’eft  fa pofition  naturelle  dans  l’art héraldique; 
   |   .  .  . 
 Le lion  paroît  quelquefois marchant, alors , on  
 le nomme  lion léopardè.  A 
 Le  léopard  eft  fouvent  paffant,  6c  a  la  tete  de  
 front,  de  forte  qu’il montre  les  deux  yeux  en  tel  
 attitude qu’il foit,  ce qui le diftingue du lion;  quand  
 il  eft rampant,  on le nomme léopard lionne. 
 Le taureau rampant  eft  dit furieux. 
 tés paffans. 
 Le  mouton 6c la  brebis  paffans  ou paiffans. 
 Le  cheval  qui  fe  promene  fans  harnois  ,  eft  dit  
 suai,  s’il  eft levé cabré, lorfqu’il a tous fes harnois,  
 on  dit  qu’il  ëft  bardé,  houQé  6C  caparaçonné. 
 Le  bouc,  la  ckevre,  la  licorne  6C  les  autres  animaux  
 fauvages levés ,  font dit fadlans. 
 Le  chat levé eft dit  effarouché, mais lorfqu’il leve  
 le  derrière plus haut  que  la  tête,  on  le  dit  hérif-  
 fonné.  r 
 Le  loup  levé  ou  rampant,  eft  nomme  raviffant. 
 Voyez Y aigle,  les  autres  oifeaux ;  le  dauphin  6c  
 les poiffons. Tous ces animaux 6C autres fe trouvent  
 expliqués  dans  un  plus  grand  détail  à  leur  article  
 particulier,  en l’ordre  alphabétique. 
 Le  mot  animal,  vient dirlatin  anima qui a  vie ,  
 qui  eft  animé,  {G ,  D ,  L,  T.) 
 ANIMALITÉ, f. f.  ( Hiß. nat. Zoologie.)  Y anima»  
 kté eft ce  qui conftitue  l’animal ;  mais  qu’eft-ce  qui  
 conftitue  l’animal ? quel eft  le  cara&ere ,diftin£Hf de. 
 Y  animalité?  Recherche importante  dans  le  fyftême,  
 des êtres naturels ; quéftion plus  difficile à réfoudre,  
 que  ne  penfent  les  Phyficiens  qui,  fe  formant une  
 idée  de  l ’animal,  d’après.  fies  idées  particulières,  
 prifes de  quelques  individus  ,  prennent  pour  le  ca-.  
 radiere effentiel de l ’animalité, ce qui n’en eft qu’une  
 variatiön.  , 
 La forme,  la maniéré de  fe nourrir ,  de croître ,  
 de multiplier,  la faculté  loco-motive , le fentiment.,  
 voilà d’où l’on prétend  tirer le caractère diftinftif de 
 Y animalité*  Mais  on prouve d’une maniéré  fenfible ,  
 que  tout cela  eft infuffifant, pour  le  but  que  I’on_fe.  
 propofe; 6c cette recherche  nousmene à  une impof-,  
 ïibilité  manifefte  d’exclure  raifonnablement  aucun  
 être  naturel  de la  claffe des animaux.  Ainfi  le  philo-  
 fophe  qui étudie  la  nature fent  les  idées  s’agrandir  
 à mefure  qu’il  contemple  plus  attentivement  fa  
 rqarche ,  ôc la  gradation de fes produâions, 8c bientôt  
 il ne  voit plus qu’un feul fyftême immenfe , où il  
 croyoit  appercevoir  d’abord  plufieurs  petits  fyftê-  
 mes  partiaux. 
 Il n’y  a point de  forme particulière  affedlée à l’animal; 
   il n’y  a  point  de  forme  particulière  exclue  
 de Y animalité. C’eft  ce qu’indique  la  variété  infinie  
 des  formes  animales';  fuivez  la  métamorphofe  du  
 prototype  depuis  l’huître  jufqu’à  la  baleine,  depuis  
 le polype  jufqu’à l’éléphant,  jufqu’à-  l’homme.  
 Non feulement la nature peut animalifer  la matière  ,  
 fous telle forme qu’il  lui plaît,  fans exception ; mais  
 elle  peut  encore  faire  paffer  un  même  individu  
 par  plufieurs  formes  fucceftïves  qui paroiffent  très-  
 éloignées  les unes  des autres,  6c  dont  pourtant  là  
 feconde  eft  engendrée par la  première, comme elle  
 engendre la  troifieme. C ’eft le phénomène  que nous'  
 offre  la métamophofe  des infectes.  Un fait  plus particulier  
 8c plus curieux encore ,  eft  la  transformatiorf  
 des poiffons en grenouilles. On voit lin petit poiffon,  
 efpece de têtard, pouffer fucceffivement  des pattes,  
 perdre  fa queue , Ôc changer fa  forme de. poiffon en  
 cèlle d’une grenouille.  Voyé^pl.  I.  d’Hiß.  nat. dans  
 ce  Supplément.  Ce  changement eft  fur-tout  remarquable  
 dans la grenouille d’Amboine, dont l’embryon  
 eft un petit poiffon d’une  figure fi déterminée  , -qu’on  
 ne  foupçonnéroit  pas  qu’elle ne fût  qu’un  paffage à  
 line  autre  forme:  c’eft  un'corps ramaffé  ,une  tête  
 courte  , une queue  longue, garnie d’ailerons remontés  
 jufques vers la tête {fig9- ) » du refte aucune apparence  
 de  pattes,  qui  puiffe  indiquer  que  ce foit  
 une grenouille déguifée. Bientôt l’embryon prend des-  
 pieds , la. queue difpàroît,  6c le poiffon eft.une  grenouille  
 parfaite  {fig.  '■ i-  ')-  Ce n’eft pas-là la  fin  de  
 cette feene  changeante. Les  grenouilles dé Surinam,  
 de  Curaçao  6c  d’autres  contrées  de  l’Amérique  fe  
 changent derechef en poiffons. Dès qu’elles fönt parvenues  
 à leur  groffeur, il leur pouffe unè  queue  au-  
 bas de l’épine du dos, 6c  à mefure qu’ellécroît, leurs  
 pa'ttes s’affacent, la têre change de forme ; 8c le natu-  
 raliftë, témoin de ce phénomène, voyant uh poiffon  
 parfait, garni de nageoires, eft forcé’de convenir que 
 Y animalité  eft indépendante  des formes. Voye{  Yart,.  
 Grenouille, dans ce Supplément. 
 Les zoophytes, animaux-plantes , Ou plantés  animales  
 ,  font  de  vrais animaux, dont la  forme  exté-,  
 ri eure  approche  plus du  végétal que  de l’animal. Le  
 champignon marin,  la plume  de mer, une tige bran-  
 chùe,' une gouffe affez  femblable à celle qui contient  
 la graine  des pavôts, p’ortée fur un pédicule  enraciné  
 dans un morceau  de  rocher,  font des êtres dont lVz-  
 nimalité eft conftatée , 6c qui pourtant s’éloignent affez  
 dés  formes  animales ordinaires ,  pour qu’il  foit  
 aifé de  les  confondre  ayeç les formes végétale?.. Lç 
 bolype. à  bouquet  reffemble  plus  à  une  fleur , qu’à  
 toute autre’chofe. Auffi Marfighi a pris les petits polypes  
 marins pour des fleurs,  par une méprîfe  qui  
 portoit  uniquement fur  l’àppàrence.extérieure ;  6c  
 Trembley  a  douté  quelque  tems  de la nature  des  
 ■ polypes  d’eaù  douce.  Concluons  què  l'animalité  
 fe  cache  fo'ûvent  fous les  formes  qui  femblent lui  
 Convenir  lé môins,  lôrfqu’on les  compare  'à celles  
 des autres  animaux plus connus 8c plus ordinaires;  
 mais  que  dans  le  vrai,  toutes  les  formes lui  conviennent, 
   qu’elle n’en  exclut 'aucune,  eh  un mot,  
 que  toutes  les formés naturelles  font animales,  8c  
 qu’il n’éft pas poffible  d’admettre  la différence  des  
 formes pour un diftinftif fuffifant entre les animaux ôc  
 lesvégétaux. F. C h a m p i g n o n  marin,H o l o t h u r i e   
 P l u  ME-DE-MER, R e ïN-DÈ-MER, P R i à PE à tige déliée  
 S? au ’Corps oydl, MO u  c  H e V e g e ï a l e ,  dans ce Suppl.  
 ÔC  Üart. PolY’PES ,  Diclionn. des fcknces  , 6c Suppl. 
 Si  de  l’examen  des formes animales  extérieures,  
 nous pàffoûs à'Celui des formes animales intérieures  , •  
 c’eft-à-dire , de la  ftruétiire organique  des animaux,  
 nous  nous  convaincrons  egalement  qu’il h’y  à point  
 d’organifatiôn particulière affeÛée à l’animàl, qu’il n’ÿ   
 a point d’otganifâtiOn exclue dé Y animalité. Combien  
 la  ftrufture  organique  d’une  bulbe  pôlypéufe  ,  
 de  la gallihfeûe, delà moule des étangs, 6c de quelques  
 coquillages plus  dégradés encore,  ne s'éloigne-  
 t-elle  pas  de l’orgànifation  des  autres  ânimàux  quê  
 nous  côrinoiffons ? Il y   a  certainement  plus  'de  défiance  
 à cet égard de l’huître à l’homme,  que du  po^-  
 lype  à  une  moufle.  Le  polype  à  bouquet  ,  lé  polype  
 à  entonnoir, rt’ônt  aucun  des  organe?  des autres  
 animaux ;  ces  organes  ne  font  donc pas  eflen-  
 iiels  à  l’animal. Ils  rt’ont même rien de  femblable ni  
 d’analogue : Y animalité rt’eft dônC pas  attachée à  ces  
 Organes, ni à leurs analogues, 6c  elle peut  fe  pàffer  
 des uns 6c  des autres. La nature peut donc animalifer  
 la matière  fur un  plan tout  différent de ce  que nous  
 en  favons ou pouvons imaginer.,  le  coeur 6c le  fang  
 que  ce double mufcle  diftribue  dans toutes  ies  parties  
 de  la machine animale , le  cerveau 6c lamôëllê  
 alongée,  les  veines,  les nerfs ouieurs  équivalens  ,  
 font  des appartenances propres  de  certaines efpeces  
 animales'; mais  ils  rte  conftituent point  Y animalité ;  
 auffi  en  defeendant, l’échelle  univerfelle  des  êtres,  
 avant que d’arriver au polype, nous  trouvons quantité  
 d’animaux  qui  manquent de  tous  ces  Organes ,  
 ou  d’une partie ,  6c qui n’en font, pas moins des ành  
 maux. Le polype  eft  un animal dont là ftruéture organique  
 ne reffemble  en  rien  à  cèlle des autres animaux; 
  il .peut de même y  avoir un autre animai dont  
 la  ftruûure  ne  reffemble  ni  à  celle  du  polype,  ni  
 à celle de  tous les  autres individus  animés, avoués  
 pour*tels ; 6c cette  variation de  machines animales,  
 peut  être portée  jufqu’à  une  progreffion  à  laquelle  
 il  ne nous eft pas  permis d’affigner  des bornes. 
 La nutrition des animaux fe fait de tant de maniérés  
 avec tant ôefi  peu d’organes ,  avec des organes fi dif-  
 femblables,  qu’elle  n’offre  rien  d’afl’ez  confiant,  rii  
 d’aflèzuniforme, pour en tirer un  caraftere diftinftif.  
 L’homme commence à fe nourrir à la maniéré des plantes. 
   De quelque  maniéré  que l’animal fe nourriffe ,  
 que  Ce foit par une ouverture uniqu e , par une bouche  
 ,  unfoec, une trompe , ou par un Certain nombre  
 «d’ouvertures, par desfuçoirS, des radicules,des marne-  
 Ions,ou par des pôres diflribués fur toute fa furface extérieure, 
  cela eft  fort  indifférent à fon animalité.  Cë  
 que je dis dés organes extérieurs de la nutrition,  s’étend  
 également aux organes plus ou.moinsmultipliés,  
 plus ou moins compblés, qui font au-dedatis de l'animal  
 pour y  préparer les alimens 6c les difpofer à l’affi-  
 milation.  Sûrement  éette -préparation  exige  plus  ou  
 moins d appareil, de machines  ôc d’à&ion  ,  félon  la  
 qualité  des  aliméns,  6c  l’organifation  des  divers 
 I.  ànimâux.  Mais  cet  appareil  d’organes  digeftifs  ne  
 conftitue  point  Y animalité',  ôc  il  peut  y   avoir une  
 •  économie animale  fi  fi tapie ,  qu’elle rejette  comme  
 j  inijrifos tous les vâiffeaux çhy miques 6c les ibe'nftruei  
 ;  néçéffaires à uhe  ahimàtité plus 'cbmpôféé.  On  peut  
 donc dire  que toutes ies maniérés de  fe nourrir peu-  
 I  vent convenir al’ animalité qui C’en affe été 6c ri’en ex* 
 ‘  ciut'aùcuhe. 
 À l’égard  de l’accroilfement,  il eft  le  meme dans  
 tous  les  ê t r e s i ls  paffent tous  de  l’état de  germe  à  
 celui  de  développement  6c  de perfedion,  en  s’in-  
 l  eorporant la matière de leur nourriture^ 
 Il y  a peut-être  un peu plus  de  difficulté au  fujet  
 de  là  génération ;  mais,  e’eft  uniquement  pour  le  
 peuple .ôc non  pour  le philofophe  : pour  le  peuple  
 qffi  croit que  tous,les animaux  s’accouplent,  ôc  qui  
 n’a  point vu les,-plantes 6c les foffiles s’accoupler, & 
 :  non pour le  philofophe  qui  fait  combien  il y  a  de  
 variations dans fe .génération des animaux, qui  a  vu  
 quantité de vermifféaux multiplier fans -copulation ,  
 même fans aucune  communication  des  deux  fexes!  
 des  infeâes multiplier de bouture ;  un  bouton  animal  
 naître,  croître Ôc s’épahouîr fur un tronc animal;  
 le  polype  jetter  des  graines ,, 6c pouffer-des  rejet-  
 tons;  qui  à  reconnu  le  fexe  des  plantés ,  &  vu les ■  
 fleurons mâles répandre leuf femencè  fur les fleurons  
 femelles ,  c’eft-à-dire,  qui  à vu des animaux  multiplier  
 'comme  les  plantes,  ôc  lès  plantes  engendrer  
 comme  les ànimaux ; pouf le  philofophe  qui, ayant  
 étudié  la nature  des  foffiles,  leur brganilàtion fem-  
 blàble  à  celle  des  ô's , des  dents, des cornés clés animaux  
 , ôc à cèlle des bois les  plus  durs  ,  comme l’ë-  
 benè  ôc  le gayac, leur“  forme coiiftarite,  à é-ompris  
 qu’il  fâll'oit que  les pierres ôc les métaux  vinffent dé  
 fémenee,  d’un  germe  où  fie  tels  êtres  organiques  
 fuflënt  ébauchés en petit;  qui  a  reéonhu  comment  
 les pierres 6c les métaux jètfôieht  leur.graine ou fe-  
 méheè, quoiqu’on ne  leur ait point encorë trouvé dé  
 différences fexueles,  ainfi qit’ily  aphifiêurs ànimaux  
 6c végétaux dans ce càs ; 'qui à vu une infinité de foetus  
 pierreux 6c métalliques dans leur'matrice, avec leurs  
 enveloppes 6c placenta,  qui  les  y  a vu  croître Ôc  fe  
 nourrir comme les autres animaux. Ces ôbfervations  
 ne  laiffent  plus aucun  lieu de  douter que la génération  
 ne foit à-peu-près  uniforme dans tous les êtres v  
 6c  là  différence  qu’il  peut y  avoir  entr’eux  dans là  
 taanierede fe  reproduire j  à quelque  point  qu’elle  
 foit p'brtée , peut au plusvarier Y animalité: maisellè  
 l’etendra,au lieu de la  reftreindre  à une certaine  col-  
 leélion d’êtres particuliers: 
 La faculté  locô-taotivë  ëft  ùn  fec.bufs  àccidenteî  
 donné à quelques êtres ; polir fatisfaire lëurs befoins;  
 fur-tout  le  befoin  de  fe  nourrir, 6c que par  confé-  
 quent  ils  ont reçu félon  là mefure  &  l’exigence  dé  
 leurs befoinSi Ceux à qui  elle n’e'ft pas néceffàire, eii  
 font privés,  fans chàngér pouf  Cela de  nature. Car;  
 comme un ànimàl qui dort-, ôc qui pendant que lé fom-  
 méil enchâîne fes  pieds, ne  çeffe  pas  d’être animal;  
 quoique  privé  de  la  faculté  dé  fe  mouvoir,  pouf  
 tout  letëms de fonfommeil;  de même  une  plante;  
 une pierre,  peuvent être  regardées  comme des ani^  
 maux qui dorment toute leur  vie. L’état de repos ou  
 la négation du mouvement h’ëxclut pas  plus Y animalité  
 quê l’état de mouvement, ou la négationdu repos; 
 Il  n’eft pas. difficile  de  faire  f  entrer  lés végétàux  
 dans  la claffe des animaux. Les Uns 6c les autres font  
 des êtres organiques,  d'oués  de  là  triple  faculté dé  
 fe nourrir, de croître 8c d’ëngéndrer, propriétés qui  
 feules  conftimerit  Y animalité,  6c qu’un oeil philbfd-  
 phé  apperçoit  àifément  dans  tous  lés  êtres:  Les  
 plantés  font  des  ànimaux fédentaires  ou  eriracinés ,  
 deftinés  par la nature à paffèr  leur  vie  fur  le poinÊ  
 de  là  furface  du  globe  où  elles  naiffent.  Nou$