
 
        
         
		les  cordes  à  la  fois  avec  une  petite baguette ;  fui-  
 vant  la mefure  d’un air  qu’il jouoit de  l’autre  main  
 fur  une  flûte.  Remarquez  que  quand  les  cordes  
 étoient accordées  à l’o&ave ,  il pouvoit  y  en avoir  
 plus  de  deux;  mais  quand  elles  étoient  accordées  
 à la quinte  ou  à la quarte,  il  ne pouvoit y  en avoir  
 qu’une,  à  caufe  des  diffonnances  qui  en  feroient  
 réfultéess’il y   en  avoit  eu davantage:  obfervez encore  
 que  l’air  de  flûte  devoit  être  une  efpece  de  
 mufette ,  ayant toujours  la  même note  pour baffe.  
 (F.  D .  C.) 
 A LTOMO N TE ,  (Géogr.)  petite ville de  la  Calabre  
 citérieure,  au  royaume  de  Naples ;  elle  eft  
 fur un bras de la riviere  de  Crate.  Les  montagnes  
 qui  font  dans  fon  voifinage  ont  des mines  d’Or Si  
 d’argent.  Long. 40 ,  25.  lat. 3 9 ,  30.  (C. A.) 
 A L TO N ,  (Géogr.)  boiirg d’Angleterre  au comté  
 de Hamp,  fur le AVèy, il n’eft pas fort confidérable ;  
 mais  la  bonne inflitution  de fon  école gratuite ,  Si  
 le  fuccès  de  fes fabriques  de baracans,  de droguets  
 &  de  ferges, le  rendent remarquable :  fes environs  
 produifent  du  houblon  en  abondance.  Long.  20,  
 lac.  Si.' 30.  (G. A.) 
 ALTSHOL, (Géogr.) ville de Hongrie, &  capitale  
 du comté d’A ltfhol;  elle  eft fituée près des rivières  
 de Gran &  deSzalatna, fur une élévation qui en rend  
 l ’afpeft charmant.  Lespartifans  de  Ragotsky la fiac-  
 cagerent en  1708.  Long.  42 ,  6. lat.  48,  10.  (C. A.) 
 ALTUN-KIUPRI,  (Géogr.)  ville  de  la Turquie  
 Afiatique  dans  le  Qurdiftân.  Son  nom  ,  qui  veut  
 dire pont d’or,   lui  vient  du  péage confidérable  qui  
 fe  perçoit  au  paffage  d’ un  pont  de  pierre,  qui eft  
 jette fur la  riviere qui la traverfe.  (C. A.) 
 ALTUR  ou  ALFOR,  (  Géogr. )   ville  maritime  
 de  l ’Arabie  Pétrée  en  Afie  ;  elle  eft  au  couchant  
 du  mont  Sinaï,  Si  vers  l ’extrémité  la  plus  occidentale  
 de la mer Rouge.  Les Grecs la  nommoient  
 Raitho;  fes  maifons  font  bâties  de  corail  blanc,  
 que  les vagues du golfe Arabique amènent en  quantité  
 fur fes bords.  Ses habitans font,  les uns Arabes  
 Sélemnites, &  les autres chrétiens Grecs. Les moines  
 du  mont  Sinaï  y   ont. un couvent.  Son p ort, pareil  
 à  celui  de  Suez  ,  ne  peut  recevoir  aucun  grand  
 vaiffeau;  il  n’y  peut entrer  que  des  nacelles ,  dont  
 les  planches  font liées  avec  des  cordes de  chanvre  
 poiffées,  dont  les  voiles  font de jonc S i de feuilles  
 de palmier; &  les ancres de groffes pierres attachées  
 au  bout  d’une  corde :  c’eft dans  ces  frêles barques  
 que  les  marchandifes  des  Indes  viennent  du  port  
 de Dfchedda vers  la Mecque,  jufqu’à celui d’Altur. 
 m  m 
 A LV A LAD O ,  (Géogr.) petite ville de Portugal,  
 dans la province d’entre Teio &  Guadiana ;  elle  eft  
 au  confluent  de  la riviere de  Zadaon  &   de  celle  de  
 Cartpilhas,  à  l’eftde  Bexa,  dans un  pays très-fertile  
 ,  mais mal cultivé ;  elle a  titre de comté.  Long.  
 ‘jo ,  2S.  lat. 3 7 ,  io .  (C. A.) 
 ALVIDONA  ou  AVIDONA  ,  (  Géogr. )  petite  
 ville  d’Italie,  au  royaume  de Naples,  dans fa Calabre  
 citérieure ;  elle  eft  fur une  petite  riviere  qui  
 fe  jette  dans  le  golfe  de  Tarente,  Si  au nord  de  
 Caffano.  Long.  40,  40.  lat.  40,  iS.  (C .A .) 
 A LV ILD E ,  ( Hijl.  Mythol. )   c’eft  le  nom  d’une  
 femme  célébré,  dans  les  annales du Nord,  par  fà  
 vertu  Si  fa beauté. Elle étoit fille de  Sivard, roi de  
 Gothland,  qui vivoit  dans  le  deuxieme iiecle.  Ses  
 charmes  naiffans  la  rendirent  bientôt  l’objet  des  
 voeux  de  tous  les  jeunes  feigneurs  des  environs.  
 Mais  fon  pere  qui  ne  vouloit  pour  gendre  qu’un  
 homme  d’une  rare  valeur,  réfolut  d’éprouver  lè  
 courage  de  tous  ceux  qui  prétendroient  à, la  main  
 de fa fille. Une chronique fabuleufe, Si d’autant plus  
 refpe&ée  dans  le  Nord,  rapporte  qu’il enferma fa  
 fille  dans  une  tour  dont  l’entrée  étoit  gardée  par 
 deux  ferpènS  d’une  énorme  grandeur.  Ce  n’étoït  
 qu’après avoir tué ces deux monftres qu’on pouvoit  
 parvenir  à l’appartement  de  la belle Alvilde.  Alfon,  
 fils de Sigard, roi de Danemarck, entendit parler de  
 la  beauté  de  la  princeffe  de  Gothland.  C ’étoit  un  
 jeune  téméraire  qui  n’envifageoit jamais  dans une  
 entreprïfe  périlleufe, que  la  gloire  dont il pouvoit  
 fe  couvrir.  Les  dangers  dont  on  le  menaçôit-,  ne  
 firent qu’irriter fon courage.  Il tenta l’aventure ,  Si  
 fut  affez  heureux pour  étendre à fes  pieds les deux  
 horribles  gardiens  de  la princeffe. 
 Il étoit prêt  de  goûter le  comble du bonheur.  Le  
 vieux  Sivard,  charmé  de  fon  courage ,  hâtoit  le  
 moment  qui  devoit  attacher pour  jamais  ce  jeune  
 héros à fa famille. Alvilde elle-même,le. voyoit arriver  
 avec  une  fecrete  joie.  Les  grâces  du  jeune  
 homme, fur-tout fa valeur, avoient fait fur elle une  
 impreflion auflî durable que douce. Elle dépofa dans  
 le  l'ein de fa mere le fecretde fon coeur. Cette femme  
 févere  n’entendit  qu’avec  indignation Un aveu que.  
 tout  concoùroit  à  rendre  excufable. Elle en fit  des  
 reproches amers  à-fa  fille.  Alvilde,  défefpérée d’avoir  
 perdu  l’eftime  de fa mere,  réfolut de lui prouver  
 que  ,  quelque  grande'  que  fût  fa  paflion,  elle  
 étoit  capable  de  la' vaincre ,  Si  jura de réparer par  
 le reftè de fa vie un moment de foibleffe.  1 
 En  effet  elle  renonce pour jamais  au mariage,  à  
 fon  amant;  &  tandis  que  tout  s’apprête  pour  fon  
 hymen dans  le  palais  de  fon  pere,  elle  s’échappe ,  
 fuivie d’une  troupe  de  jeunes  filles  à  qui  elle  fait  
 faire le même  ferment,  S i , fous l’Habit  guerrier, va  
 chercher des  aventures.  Le  hafard  voulut que  nos  
 amazones rencontraffent fur le rivage de la mer une  
 troupe 'dé pirates  qui  venoient  de  rendre  les  derniers  
 devoirs  à leur ch ef,  Si  déploroient  encore  fa  
 perte.  Alvilde leur  offrit  fes fervices  Si les  pria  de  
 lui permettre, ainfi qu’à fes compagnes, de partager  
 la gloire de  leurs exploits. Ces barbares furent charmés  
 de la bonne mine  Si  des grâces de l’étranger, Si  
 lui  offrirent  de  les commander.  Ils  n’eurent  point à  
 fe repentir de leur choix ; Alvilde, dans toutes les rencontres  
 ,  leur  fit  voir  qu’elle  étoit  digne  du  rang  
 auquel  ils l’avoient élevée. 
 Cependant Alfon  avoit auflî équipé une  flotte, Si  
 cherchoit à.fe diftraire, par la gloire Si les combats,  
 des chagrins que lui  caufoit la perte de  fa  maîtreffe.  
 On fait que le métier de  pirate n’avoit  rien  de  déshonorant  
 chez  les peuples  du Nord;  c’étoit  l’occupation  
 chérie des rois Si des héros. A  peine un jeune  
 prince avoit-il atteint l’âge  de porter les armes, qu’il  
 demandoif à  fon  pere une  flotte  Si des troupes, Si  
 qu’il  alloit écumer les mers.  Par ces  légères expéditions  
 , ces peuples prélüdoient à ces grandes entrepri-  
 fe s , qui furent long-tems  l’étonnement Si l’effroi de  
 l’Europe. C’étoit  cependant moins la foif  du pillage  
 qui  guidoit  les jeunes guerriers dans leurs  courfes ,  
 que  l’amour de  la gloire  Si  le  defir de s’illuftrer par  
 quelque aftion d’éclat. Le brigandage  avoit fes loix,  
 Si la voix de l’honneur fe faifoit entendre  à ces barbares  
 , qui méconnoiffoient  fouvent  celle  de  la  nature  
 S i de l’humanité. Un pirate eût  rougi d’attaquer  
 un vaiffeau marchand,  ou  dont  l’équipage  eût  été  
 défarmé. Souvent même  les  princes fe mettoient  en  
 courfe dans le feul deffein d’affurer la liberté du commerce  
 Si  de  purger  la  mer  d’une  autre  efpece  de  
 pirates qui Pinfeftoient,  Si  dont  l’unique  but  étoit  
 de s’emparer des vaiffeaux  marchands qu’ils rencon-  
 troient. A travers ces préjugés Si ces moeurs grofîie-  
 res , on  entrevoit le premier crépufcule de  cet efprit  
 de  chevalerie, Si de ces préjugés fublimes qui furent  
 la fource de tant de grandes aftions qde l’Europe ri’a  
 pu égaler depuis  qu’elle  eft éclairée. 
 -  Alton  ,  dans  le  cours  de  fon  expédition,  entra  
 dans un golfe  où  une  aîitre  flotte  de  pirates  venoit 
 auflî de fe retirer. Les deux partis  en vinrent bientôt  
 aux mains : on fe battit de part S i d’autre avec acharnement. 
  Dans le fort de  la mêlée, Alfon joint l’amiral  
 ennemi  ;  lès  deux vaiffeaux  ne  s’étoient pas  encore  
 touchés,  que le  prince  de Danemarck  s’étoit  
 élancé fur l’autre bord.  Il  abat,  il  renverfe  tout  ce  
 qu’il trouve fur fon  paffage. Un  feul  guerrier  lui  ré-  
 fifte,  Si  lui  fait  douter un  moment  de  la  viftoire.  
 Alfon indigné raffemble  fes forces,  Si  du  coup  fait  
 voler en .éclats  le cafque  de  fon  adverfaire.  Quelle  
 fut  fa  furprife  lorfqu’il  reconnut  fa  maîtreffe !  Il  
 tombe  à  fes genoux, Si la conjure  de  ne  plus  s’op-  
 pofer. à fon  bonheur.  La belle Alvide  fe  rendit à  fes  
 prières,  Si  deux  fois  vaincue  par  l’amour  Si  la  
 fortune  des armes,  elle  confentit  enfin à  lui donner  
 la main. 
 Nous nous garderons hien de garantir la vérité de  
 cette  aventure  ;  cependant  quelque  romanëfque  
 qu’elle paroiffe, elle eft peut-être aulfi bien fondée que  
 celles  des Clélies Si des autres héroïnes à qui Rome  
 fe vante d’avoir donné  le  jour :  au moins n’eft-il pas  
 impoflîble que  chez  un  peuple  guerrier une  femme  
 ait  eu  aufli l’ambition  de  s’illuftrer par la  gloire  des  
 armes. Rien de ce qui eft beau Si de ce qui eft grand  
 n’eft difficile pour un fexe  en qui l’amour-propre eft  
 encore plus puiffant, que  la cpnftitution  de  fes  organes  
 n’eft foible Si  délicate.  Les  femmes en laiffant  
 aux hommes le droit  tyrannique de diftribuer à leur  
 gré  les éloges, fe  font réfervé celui  de  les mériter.  
 (  M. d e   S a c y .  ) 
 A LV O R ,  (Géogr.)  comté du royaume d’Algarve  
 en Portugal, aux environs de Portimao S i de Lagos.  
 Le  roi Pierre II  en fit préfent à François de Tavora;  
 ce  comté  n’eft  pas  fort  confidérable.  (C. A .) 
 ALZNIA,  (Géogr.) province d’Afie dans la grande  
 'Arménie,  vers le  fleuve  du  Tigre ;  elle  comprend  
 neuf diftrifts  affez  confidérables  ,  qui  s’étendent  le  
 long  du  fleuve  jufqu’à  Karanjut  ou  Diarbekir.  
 ( C .A . )   ■ ■ ■ ■   . 
 ALZYRE  ou  ALEYRA  ,  ( Géogr.)  petite  ville  
 d’Efpagne  dans  le  royaume  de Valence,  au fud  Si  
 à  fix  lieues de  la  ville  de  Valence  ;  elle  eft  dans  
 une fituation agréable,  entre deux bras de la riviere  
 de  Xucar  ,  non  loin  de  fon  embouchure  dans  la  
 Méditerranée :  il  y   a  deux  ponts fur  cette  riviere,  
 S i  un fauxbourg au-delà.  Cette  ville  eft  affez  jolie  
 S i  fait un grand commerce  en  foiei  Longit.  17, 40,  
 lat. 3Ç/.,  20.' (C. A .) 
 AM 
 AM,  (Géogr.)  ville  célébré  d’Arménie,  où*l’on  
 comptait cent mille maifons  Si jufqu’à mille temples  
 ou  mofquées  ;  elle  fut  prife  par  les  Târtares  en  
 •1219,  après un  fiége de  douze jours.  Elle  eft  con-  
 fidérablement  diminuée  aujourd’hui  :  on  croit  que  
 c’eft  A  ni.  Voye^  ce  mot  dans ce Suppl.  (C. A .) 
 AMABILE,  adj. pris adverbialement, (Mujîque.)  
 c e   mot  Italien,  à  la tête  d’une  piece  de mufique,  
 indique  qu’il  faut l’exécuter  d’un mouvement entre  
 Vandante  Si  Y adagio,  en  nourriffant  les  fons  avec  
 douceur  ,  d’une  façon  aimable  ,  fi  je  puis  m’exprimer  
 ainfi.  (F . D .  C .) 
 *  §   AMACORE,  (Géogr.) riviere de l’Amérique  
 méridionale (Si non feptentrionale comme on lit dans  
 le Dicl. raif. des Arts, &c.) qui arrofe  la Caribane (Si  
 non qui tombe dans la Caribone); car la Caribane écrite  
 mal-à-propos  la  Caribone ,  eft une  province Si  non  
 une riviere.  Le  P. Gumilla ne parle point de Y Amar 
 r e   dans  fon  hiftoire  de  l’Orénoque.  Lettres fur  
 V Encyclopédie. 
 §   AMACUSA,  (Géogr.)  île  du  Japon, dépen-  
 dante de Fingo,Silaplus confidérable de ce royaume;  
 file  aboutit  à  celle  d’Oyanau,  Dans  la  carte  de  
 Tome  11 
 Koempflet*,  Amacufa  eft  au  fud-ôuéft  de  l’îJe  de  
 Kiuris;  elle a au nord la partie de cette île  nommée  
 Sen, Si la ville d’Arima ;  à l’oueft celle qu’on nomme  
 Satruma,  Pile  d’Amaxa  entre  deux  ;  à  l’occident  
 Çataxima  Si  Corique;  au  fud  Kamiaofiki.  Cette  
 île  forme  comme  trois  peninfules.  Sa longitude  eft  
 fous le  159e degré,  entre  les  3 jA  30', Si le  3*d d e   
 la  latitude.  (C. A .) 
 §   AMADABAD,  (Géogr.)  grande  ville  d’Afie  
 capitale du royaume  de Guzurate, aux Indes orientales  
 ,  dans  l’empire  du  MogoL  Elle  eft  au  fond  
 du  golfe  de  Cambaye  au  nord - nord- oueft  de  Surate  
 ,  Si  au fud-eft de Chitor.  Ses maifons font bien  
 bâties,  Si  fes  rues font  plantées  d’arbres  dont  le  
 feuillage  garantit  des  ardeurs du  foleil.  On y  voit  
 une  fuperbe  mofquée ,  dont  le  dedans  eft  orné  à  
 la mofaïque, Si enrichi d’agates de diverfes couleurs*  
 qu’on  tire'  des  montagnes  de  Cambaye.  Il  y   a un  
 hôpital  d’oifeaux,  de  linges,  Si  d’autres  animaux  
 malades,  adminiftré par  des gentons , ainfi nommés  
 parce  que  c’eft  une  race  particulière  de  moines  
 Indiens,  mais que Vofgien  appelle les  gentils  pour  
 parler  le  langage  de  l’écriture  fainte.  La  garnifon  
 d’Amadabad  eft  ordinairement compofée  de  dix ou  
 douze  mille  cavaliers,  Si  de quelques éléphans. Le  
 gouverneur prend le titre  de  Raja ,  c’eft-à-dire  , de  
 prince.  Voy.  pour le commerce  Si  les  longitudes,  
 cet  article  dans  le  Dicl.  des Scien.  &c.  (C. A .) 
 §  AMADAN  ou  HEMEDAN,  (Géogr.)  ville  
 d’Afie  en  Perfe,  dans  l’Irac  Agemi,  entre  Bagdad  
 Si  Hifpahan,  à  quatre-vingts  lieues  à-peu-près  de  
 l’une  Si  de  l’autre.  C ’eft une  des plus belles  Si des  
 plus  confidérables villes  de  la  Perfe;  elle  eft affile  
 au  pied  d’une montagne  d’où il  fort  une infinité de  
 fources  qui  vont  arrofer  le  pays.  Son  terroir  eft  
 fertile  en  bled Si  en  ris ,  dont il  fournit  quelques  
 provinces  voifines.  Cetté  place  eft fort importante  
 pour  le roi de  Perfe;  il y  a ordinairement  un  gouverneur  
 Si  une  bonne  garnifon.  (C. A.) 
 §   AMADIE,  (Géogr.)  ville  d’Afie  dans le  Cur-  
 diftan,  elle  eft  fituée  fur  une haute  montagne ,  à  
 trente  lieues  nord  de  Moful,  Si  à  feize  fud-eft  
 de Gezire. Ses environs produifent une grande abondance  
 de  tabac  Si de  noix  de  galles,  dont  le commerce  
 ne  fe  fait  qu’à Amadie même.  Il y  a un  bey  
 qui commande  toute la contrée.  (C. A .) 
 §   AMAGUANA ,  (Géogr.)  nom de l’une des îles  
 Lucayes  dans  l’Amérique  feptentrionale  ;  elle  eft  
 dans la mer du nord ,  au  nord du  détroit qui fépare  
 l’île de Cuba  Si  celle de Saint-Domingue.  La carte  
 de  ces  îles  la  nomme Moyaguana.  (C.  A.) 
 AMAIS,  (Hijl.  d’Egyp.)  Séfoftris qui  parcourut  
 l’Afie  Si l’Afrique  en vainqueur ,  confia la  régence  
 de  fes  états  à  fon  frere  Amais  ,  prince  que  fes  
 inclinations  pacifiques  rendoient  plus  propre  aux  
 exercices  de  la  paix  qu’au  tumulte  du  camp.  Séfoftris  
 lui déféra une puiffance illimitée , Si  n’exigea  
 de  lui  que  le  ferment  de  ne  point  porter  le  diadème  
 ,  Si  de  ne  point  attenter  à  la pudicité de  fa  
 femme  Si  de  fes  concubines.  L’ambition  d’Amais  
 le  rendit  bientôt  parjure  ;  il  prit  la  couronne  Si  
 s’abandonna à la lubricité de fes penchans,  en  fouillant  
 ,  par  un  amour  adultéré,  la  couche  du  conquérant. 
   Le  bruit  de  fa  révolte  hâta  ie  retour de  
 Séfoftris q u i,  trompé  par  une  feinte  foumiflion,  
 ne  vit  dans  un  frere  coupable qu’un fujet dèfobéifi*  
 fant. Amais  habile à  diflimuler,  méditoit  l’horreut1  
 d’un  fratricide ;  il  invite  à  une fête  le  r o i ,  la reine  
 Si  leurs  enfans :  la  profufiori  des  vins  provoqua  
 les  convives  au  fommeil.  Amais  profitant  de  cet  
 affoupiffement  paffager  pour  mettre  le  feu  à  la  
 maifon  du  banquet,  Séfoftris  fe  fauve à travers les  
 flammes :  on raconte qu’il  étendit deux de fes enfans  
 fur le  bois enflammé >  Si  qu’il  s’en  fit  une  planchq