
 
        
         
		8oo  B  A  O 
 iavans dans l’art de guérir n’avoit été à portée d’étü-  
 dier  les  vertus  &   les  ufages  qu’a  le  fruit  du  baobab  
 au Sénégal, &   de les  comparer avec ceux qu’a  
 fa . poudre  métamorphofée  en  terre  de  Lemnos.,  
 mérite  bien,  par  fes  vertus  fingulieres  ,  par  lés.  
 avantages  qu’on  en  peut  retirer,  que nous  tranf-  
 crivions ici  le  paffage  entier  de ce  lavant médecin. 
 «  Ce  fruit,, dit-il  {D e  plantis Ægypti,  cap.  iy.^ ) ,  
 eft apporté ,au  grand Caire ,  non pas  dans  fon  état  
 de  fraîcheur,  mais  affez.  fec  pour  que  fa  pulpe  
 puiffe  fe réduire  en une  poudre qu’on appelle dans  
 cette ville,  la  terre de  Lemnos.  ( Cayri  autem,  qûo  
 loco recens fruclus non habetur,  ejus pulpâin pulverem  
 paratâ  ii  utuntur  qucz  ejl terra  Lemnia,  obfervatur  :  
 ejlque  apud multos familiarijjimus  illiufce  terra  ufus  
 ad pejliferas febres ,   &c. Elle eft d’un  ufage  familier  
 dans les fievres peftilentielles,  dans les crachemens  
 de  fang, la lienterie ,  la dyfenterie &   le flux de fan g  
 hépatique.  On  s’en  fert  encore  pour  procurer  les  .  
 réglés  (d ’autres  difent  pour  en  arrêter  l’excès ).  
 •La dofe  de  cette  poudre  ,  paffée  au  tamis  fin,  eft  
 d’une dragme f ie s  médecins  la  prefcrivent pour les  
 maladies mentionnées  ci-deffus, &   la  font prendre  
 ou en diflolution dans l’eau de plantin, ou en décoction  
 dans  l’eau commune.  Le  même  auteur  ajoute  
 qu’il  a  appris  que  dans  les  contrées  brillantes  de  
 l’Ethiopie, où ce  fruit croît naturellement, les habi-  
 tans l’emploient comme un rafraîchiffant pour éteindre  
 les  ardeurs  de  la -foif,  &   que  les  gens  riches  
 temperent  fon  acide  avec  un  peu  de  fucre ;  qu’on  
 s’en fert  encore  plus  particuliérement  pour  toutes  
 les  affections  chaudes  ,  dans  lès  fievres  putrides,  
 fu r - tout-celles  qui  font  peftilentielles,  foit  en  
 mangeant  la  pulpe  avec  du  fucre,  foit  en  buvant  
 fon fuc tiré  par expreflîon, &  mêlé avec  une  quantité  
 fuffifante de fucre, ou  même réduit en fyrop ».  
 Profper Alpin  auroit du nous  apprendre  quels font  
 les  peuples de  l’Ethiopie,-où  cette  derniere  prépa^  
 ration eft en ufage  :  ce  font fans -doute  ceux qui habitent  
 la partie  orientale  de  l’Afrique,  car  elle  eft  
 tout-à-fait  inconnue  aux  Negres  qui  font  dans  la  
 partie  occidentale,  d’autant  plus que  la  canne  du  
 fucre ne  croît  pas naturellement chez eux, &  que,  
 quoiqu’ils  aient  une  efpece  de  mil  qui  pouvoit  y  
 fuppléer, ils  n’en  font  cependant aucun ufage. Cela  
 n’empêche pas néanmoins que tout ce que cet auteur  
 rapporte  fur  les  vertus  du  fruit  en  queftion,  ne  
 foit conforme  à  la  vérité,  &   mis en pratique  chez  
 les Negres. 
 La coque,  ou  l’écorce  ligneufe  de ce f r u i t ,  &  le  
 fruit lui-même lorfqu’il eft gâté, fervent aux Negres  
 à   faire un  excellent favon,  en  tirant  la  leflive  de  
 fes  cendres  &   la  faifant  bouillir  avec  l’huile  de  
 palmier  qui commence  à rancir,  &   dans  quelques  
 -endroits  du  pays  de C a yo r ,  avec l’huile d’une  efpece  
 de  punaifé de bois qui y   eft  très-commune. 
 Les Negres  font encore un ufage bien fingulier de  
 ce monftrueux arbre : on a vu qu’il- étoit fujet à la carie  
 quicreufefon tronc, fur-tout ceux quicroiffent dans  
 les terreins pleins de rochers  qui  égratignent fon piv 
 o t, comme il arrive fouvent dans le pays de Cayor,  
 Compris  entre  le  fleuve  Niger  &   le  Gambie.  Ils  
 aggrandiffent  ces  cavités &   en font  des  efpeces de  
 chambres, ou'plutôt de vaftes cavernes  où ils fuf-  
 pendent les. cadavres de ceux auxquels ils ne veulent  
 .pas  accorder  les honneurs  de  la  fépulture  :  ces  cadavres  
 s’y  deffechent  parfaitement, &   y deviennent  
 de véritables momies fans aucune autre  préparation.  
 Le plus grand nombre  de  ces  cadavres,  ainfideffé-  
 chés ,.eft de  ceux  des  Guiriots : ces  gèns  peuvent  
 être comparés aux anciens jongleurs, fi fameux chez  
 nos  aïeux •; ils  font poètes -miificiens , tambours  &   
 bouffons : il  y  en a des deux fexes-; ces mercenaires  
 fe chargent feuls  de lWpection des fêtes &  des dan- 
 B  A  O 
 fbs'dont, ils  animent  la  liberté  par  leurs, bouffonneries.; 
   ils- font  très-nombreux  &   répandus'dans  
 tout  le  pays ,  tant  à  la  cour  des  rois. Negres  que  
 dans  les  villages  ,  où ils  divértiffent  le  peuple  &   
 les féigneurs, en flattant à outrance dans leurs poëfies  
 ceux qui  leur donnent  quelques  marques  de  géné-  
 rofite. 'Cette efpece de fupériorité de talens les rend  
 redoutables  aux Negres  pendant leur vie •  ils  l’attribuent  
 à quelque chofe de fürnaturel; mais au lieu de  
 faire,  comme  les  anciens  G re c s leu r s  poètes  en-  
 fans des dieux, ils les regardent au contraire comme  
 des  forciers  comme  des  minîftres  du  diable j  &   
 croient qu’en cette qualité,  ils  attireroient la malé- .  
 diélion fur la terre ou même fur les eaux qui àuroient •  
 reçu  leurs corps;  c’eft  pourquoi  ils  les  cachent &   
 les  deffeehent,  comme il a été dit,  dans  des troncs  
 creux de baobab. 
 Remarq. Quelques  recherches que j’aie faites pour  
 découvrir  tout  ce qui  a  été écrit  fur  le baobab,  je  
 n’ai  trouvé  aucun  auteur  qui  en  ait  parlé  avant  
 Thevet,  qui ,  dans  fon livre fur  les  fingularités  de  
 la  France  antarctique, imprimé  en  1557, en donne  
 une  defcription. affez  exaCte, fi  l’on  en excepte  les  
 feuilles  qu’il  dit  femblables  à  celles  du  figuier,  
 quoiqu’elles reffemblent beaucoup plus  à  celles du  
 marronnier.  . 
 Jules-Céfar Scaliger, en  1 *j66, n’a vil qu’un fruit  
 fec du  baobab, apporté  de- la  partie de' l’Ethiopie  ,  
 appellée Mozambique, &  les jeunes  pieds  qui  levèrent  
 de  fes graine.s  femées  à  Anvers ■ ,  ne  lui  montrèrent  
 que fes premières  feuilles fimples  qu’il compare  
 à  celles  du  laurier ;  ils  périrent aux premières  
 approches  de l’h iver,  faute  de  ferres  chaudes. 
 L’Eclufe,  plus  connu  fous  le  nom  de  Çlujtus  
 donne  en  1576  une  defcription &  une figure  affez  
 exaéte de fon  fruit &  de fes feuilles  parfaites, com-  
 pofées  de  cinq, folioles.; mais au lieu dè  faire tenir  
 les  femences  à leur  placenta  commun  par ïm  feul  
 •filet,  ainfi  qu’elles  y   tiennent  effectivement,  il  les  
 y   attache: par  plufieurs filets.  - 
 Profper Alpin  a décrit pareillement &  figuré,  en  
 1592,  un  rameau  de  baobab  chargé  de  feuilles,  de  
 fleurs  &  fruits ; mais, indépendamment de ce qu’on  
 fait  par  le  propre  aveu  de  cet  auteur,  qui’ n’en a  
 vu  que  de  jeunes  arbres  &   que  des  ‘fruits  fecs  ,  
 rabougris  &  en mauvais état, apportés  d’Ethiopie >  
 on  voit clairement  que  fa  figuré a été  faite  d’imagination  
 : les  feuilles'y  font  fimples,  comme  celles  
 de  l’oranger  auxquelles  il  les  compare,  les-fleurs  
 à  quatre  pétales attachés  deux  à  deux  comme  les  
 fruits  ,  par  un  pédicule  extrêmement  court  ,  ce  
 qui eft  entièrement contraire à l’obfervation.  0 •' 
 Le célébré Gafpard Baifhin n’avoit vii que le fruit  
 du baobab qui  lui avoir été  envoyé de Cret'e, &  qui  
 étoit en moins mauvais état, comme  le témoigne  fa  
 defcription  imprimée- en  -1-596' ,-dans -fon  P'tnax ,  
 liv.  H ,  chapi  10. 
 On voit  encore  une  defcription  plus  exafte  du  
 fruit de  cet  arbre  dans  les  manufcrits  de  Lippi  qui  
 vivoit dans le fiecle dernier ,-&'qui périt mâlhèureu-  
 fement dans un voyage  en Abyflinie  qu’il  ayoit  entrepris  
 pou-r  la  botanique-à  la  fol licitation  de  M.  
 Fagon,  &  par l’ordre  du  feu roi  Louis XIV,  pèn-  
 dant  un"t£rns  de  tumulte  &   de  révolutions  dans  
 ces  pays.  Ce  manufcrit  précieux  ,  &   plein  d’ôb-  
 fervatioiisi nouvelles  6c-  intéreffantes ,  forme  un  
 petit  volume  i/2-40.  qui  fe  voit  dans la  bibliothèque  
 de'M.’ -de  Juflieu. 
 Il  eft' aifé' de  juger,  par les' paffages que je viens  
 de rapporter des divers auteurs qui ont parlé du baobab  
 , qu’on n’en  a  paffablement bien connu jufqu’ici  
 que  le'fruit,  que  Tes  feuilles n’âvoient pas été  vue^  
 dans  toute  leur  étendue, &   que  perfônne-  rfavôit  
 encore  décrit  ni  l’arbre,  même  ni  fes  fleurs,  qui  
 font, 
 B   A   P 
 fôtït,  cômme  l’on  fait,  une  partie  effentielle  aux  
 botaniftes-, pour décider quelle place doit  occuper,  
 dans le régné végétal, cet arbre dont la monftrueufe  
 groffeur  offre un fait  des plus finguliers  de l’hiftoire  
 naturelle  &  de  la  botanique. 
 Condition. En  faifant une récapitulation  de  tous  
 les  carafteres  tracés  dans  la  defcription  des  di-  
 ,verfes  parties  du  baobab,  en  comparant  ces  caractères  
 avec  ceux  des plantes qui  font  les  plus  connues, 
   on  s’appercevra  facilement  qu’il  appartient  
 à  la  famille  des  malvacées ,•  c’eft-a-dire  ,  de  ces  
 plantes  qui  ont un  rapport très-prochain  avec celle  
 q ne  l’on  nomme mauve.  Comme les mauves,  il fait  
 une  exception  à  la  réglé  générale  de  tous  les  arbres  
 &  arbuftes dont les feuilles  fortent  d’abord de  
 la  plante  en  boutons,  ç’eft-à-dire, enveloppées de  
 petites  écailles;  les feuilles,  de même que celles  de  
 tous les  autres arbuftes de  cette  claffe , fortent  nues  
 fans  être  enveloppées,  pas  même par leurs ftipules  
 qui ne  font  pas  affez  grandes  pour  les  recouvrir :  
 comme les mauves, il a un bois blanc &  fort tendre ;  
 comme elles il porte des ftipules attachées aux branches  
 à  l’origine  des  feuilles  :  comme  elles  il  perd  
 jfes  feuilles en automne, même  au Sénégal, où pref-  
 que tous les arbres confervent les leurs : comme elles  
 i l   abonde  en  fuc mucilagineux  :  comme  elles  il  a  
 des  poils, dont  quelques-uns  font  en aigrette ou en  
 fufeau : comme  elles il porte des fleurs hermaphrodites  
 qu’on pourroit appeller  belles du matin,  parce  
 qu’elles ne s’ouvrent que depuis neufheures du matin  
 jufqu’à une heure après-midi : comme elles il a un calice  
 &  les autres parties de la fleur placées autour de  
 l’ovaire &  non au-deffus ni au-deffous : comme elles il  
 a  des  pétales  diftinfrs  entr’eux  ou.féparés  par  leur  
 partie extérieure qui regarde le calice, &  réunis par  
 leur face intérieure  au cylindre des  étamines : comme  
 elles il a les étamines réunies par le bas en une ef-  
 pece de gaîne attachée aux pétales, &  qui enveloppe  
 l’ovaire  auquel il touche  : comme elles  il a l’ovaire  
 pofé immédiatement fur le fond ou  le réceptacle du  
 calice,  &  le  ftyle  de  cet  ovaire  creux  comme  un  
 tuyau dans  toute  fa longueur : comme  elles  il  porte  
 un  fruit dans  lequel  les  femences, font  rangées  en  
 tous  fens  .autour  d’un  axe  qui  a  été auparavant la  
 hafe même du ftyle  de la  fleur  : comme  elles  enfin,  
 il  a  des graines  dont  l’embryon eft  recourbé  en demi 
 cercle &   compofé  de  deux  lobes. 
 Le baobab fe trouve donc rangé naturellement dans  
 jcette famille de plantes, &  il doit être placé, comme  
 nous avons  fait, dans  la  fection  de  celles qui  n’ont  
 qu’un calice.  Voyez nos Familles des plantes ,   vol.  II. 
 P a§ •  3 9 9 »  „  1  .  „   .  .  v  . 
 Tout  ceci  eft  extrait .d un  mémoire  tres-circon-  
 ilancié  fur  l’hiftoire  de  cet arbre  ,  que  je  lus à l’académie  
 royale  des  fciçnces  en  1756 ,  &   qui  n’a  
 été  imprime  que  dans  le  volume des mémoires de  
 ladite  académie,  pour l’année  176 1 ,  avec  figures,  
 aux pl. VI &  VII, p .  i i  8  à 243. ( M.  A d  an s  o n .) 
 §   BAPAUME,   ( Géogr. ) Bapalma,  ville  fortifiée  
 de  France  en  Picardie  , à  cinq  lieues d’Arras 
 autant  de  Cambrai, dans  un  pays  fe c ,  fans  rivières  
 ni  fontaines ;  ce  n’étoit au  x i .   fiecle  qu’un  
 château  où  s’étoit  cantonné un  nommé  Beranger,  
 chef de voleurs, en 1090: Eudes, duc de Bourgogne ,  
 comte  d’Artois,  l’érigea  en  ville ,  &   la  fit  fermer  
 de murs en  1335.  Charles V fit fortifier  cette place.  
 Vau ban&le  chevalier de Ville y   travaillèrent fous  
 Louis  XIV. Il y   a  un état-major.  (C.) 
 BAPTÊME, (Med.lég.')unfacrement qui régénéré  
 l’homme  en Jefus-Chrift, &  dont  l’omiflion le condamne  
 à la plus cruelle des privations, a paru un motif  
 fiiffifant pour exciter  l’attention des  loix. On a fou-  
 vent confulté les experts pour décider de b  validité  
 Tome I, 
 B  A  P  801 
 ou de la nullité du baptême qu’on  conféré  aux  avortons  
 ou aux enfans  ;  on  a  exigé qu’on  n’en  étendît  
 l’ufage que fur ceux qui peuvent en retirer du  fruit :  
 on  a impofé des loix  auxpafteurs , aux chirurgiens,  
 aux  fages-femmes ; on a même infligé  des peines civiles  
 &  fpirituelles  à  ceux  q ui,  par négligence  ou  
 mauvaife  f o i ,  fe  difpenfoient  d’obéir.  Ces précautions  
 dictées par  l’efprit de chriftianifme,  font fentir  
 combien il doit être important de ne  pas fe méprendre. 
   Les  théologiens  ont  encore  exigé,  par refpeét  
 pour  ce  facrement,  qu’on  ne  l’adminiftrât  qu’aux  
 foetus  bien formés &   vivans,  &  qu’on  s’abftînt de  
 le conférer aux monftres ou aux avortons qui ne font  
 pas  animes. 
 .  On s’eft  encore  occupé de  la maniéré  d’adminif-  
 trer le  baptême dans tous les cas pofîibles ;  &  l’omif-  
 fion  de  ces  moyens  dans Y article  B a p t ê m e   du Dictionnaire  
 raif. des Sciences ,  &c»  m’autorife  à 'entrer  
 à  cet  égard  dans quelques détails. 
 Jérôme  Florenfini publia,  en  1658  ,  une  différ-  
 tation  intitulée ,  des  hommes douteux ou  du baptême  
 des avortons ; il prouve que * rien n’eft plus incertain  
 »  que le tems où le  germe  eft véritablement animé.  
 »  (Vyo. ci-devant Animation.); qu’il eft cependant  
 »  probable que l’ame raifonnableyexifte dès le com-  
 »  mencement, c’eft-à-dire, immédiatement après la  
 »  conception  ;  il  enfeigne  qu’en  conféquence  on  
 »  doit,  fous  peine  de  péché mortel  ,  baptifer  le  
 »  germe  d’un homme,  ne  fut-il pas plus gros qu’un  
 »  grain  d'orge,  &  quelque  court  que  ce  foit l’ef-  
 »  pace de  tems  écoulé depuis  la conception , quoi-  
 »  que ce germe n’ait aucun mouvement  qui indique  
 »  un figne-de vie  ,  pourvu  qu’il ne  foit  ni corrom-  
 »  pu ,  ni  manifeftemenf mort ». 
 Il  eft  fans doute  difficile  de  déterminer  dans  un  
 corps  dont  l’organifation  eft  fi  peu  développée,  fi  
 le  défaut de  mouvement  fenfible  appartient  à  la  
 foibleffe ou à la mort ;  l’auteur  avertit  que dans  ce  
 cas,  il faut  donner le  baptême fous'condition,  foit  
 parce qu’il eft douteux fi ce germe eft vivant, foit parce  
 que, fe trouvant encore enveloppé dans les membranes  
 ,  il  n’eft  point décidé fi  ces  membranes  qui  
 empêchent  l’eau  de  toucher  immédiatement,  font  
 un obftacle à  la validité  du  baptême. 
 L’univerfité de Paris donna  dans fon approbation  
 le furnom d’indubitatah. cette doéfrïne ; elle impofoit  
 néanmoins l’obligation de baptifer tous les foetus fous  
 peine de péché mortel; ôc la congrégation  dè l’index  
 la  jugeant  en cela repréhenfibk ,  exigea de  l’auteur  
 une proteftation qui déclarât qu’il n’avoit voulu que  
 difcuter ce qui lui avoit paru probable &  nullement  
 établir un dogme dont le rituel de l’églife ne frit point  
 mention. 
 Gn ordonna  encore' à  l’auteur  de  faire-connoître  
 qu’il  entendoit parler  des avortons bien  formés  ôc  
 par conféquent fenfibles \ &  qui préfentent au moins  
 les premiers  traits d’une figure humaine. 
 Nous renvoyons à l’article M o n s t r e s   & A c cou - 
 CHEMENS MONSTRUEUX  ( Méd, Ug. )  Suppl, la difr-  
 cuffion d’une  diftinftion  auffi  frivole. 
 Lorfque  le  foetus a acquis  tout.fon accroiffement  
 dans la  matrice , &  que , par des  caufes phyfiques,  
 irrémédiables,  il n’en peut  fortir fans perdre la  vie ,  
 on  a  demandé  s’il  étoit  néceffaire  de  foumettre  la  
 mere  à l’opération céfarienne  dans  la  feule  vue  de  
 baptifer l’enfant(J'oy. O p é r â t , c é s a r i e n n e , Méd.  
 lég.) , Suppl. On fent bien que s’il refte encore l’efpoir  
 de  fauver  la  vie du  foetus ,  le double motif de con-  
 ferver  un  citoyen  &   d’opérer  fon  falut  fpirituel,  
 fuffifent pour  autorifer  cette opération ,  fi d’ailleurs  
 rien  ne  s’y   oppofe  ;  mais  je  fuis  bien  éloigné  de  
 décider avec  M. Cangiamila,  que  le  danger, quoique  
 douteux de la vie fpirituelle  de  l’enfant,  l’emporte  
 fur  le  danger  corporel de  la mere.  Ce  n’eft  
 Hi i i