
 
        
         
		baleines. tonnt aux  cT huile. 
 Les  Hollandois ■ 122:5 41344 
 Les  Hambourgeois  4497 16414 
 Les  Suédois 113  . 4540 
 Les  Danois ‘  5^  ï 1710 
 Les  B rémois 96 3790 
 Les  Embdenois '  68 
 Les  LubéqUois i '   ;. !7 
 1968 67883 
 à  quoi  monte  la valeur de la  pêche  de  1697. 
 Le tonneau d’huile vendu cette  année  moyennant  
 trente  florins,  tout le  nombre  montoit à  1916490  
 florins. 
 Les nageoires,  ou  plutôt les fanons de  la baleine,  
 en  comptant  celles  de  chaque  baleine  à  deux  milliers, 
   &   le  prix  courant  étant de  cinquante  florins  
 le quintal,  le tout monte  à  186800©  flor. 
 Total  en  florins ,  3784490 flor. 
 8c  en  argent  d’Angleterre  378449 1. fl. 
 Le  compte  particulier  de  la  pêche  des  Hollan-  
 dois  étant  fixé,  leurs*4i344  tonneaux  caiffes,  fur  
 le  pied  de  30  florins  par  tonneâu,  montent  à  
 1240320  flor. 
 Leurs  25100  quintaux  de  nageoires  à  50 florins  
 le   cent.  1255000  • 
 Total  en  florins  2495320  
 & en  argent  d’Anglettere  249532  1. .fl. 
 La  pêche  de  la  baleine  en  1744  étoit  fort  maigre, 
   6c la proportion a  été  bien  differente de Celle  
 qu’on  vient  de  voir.  Les  Hollandois  n’en  prirent  
 que  662 ,  les  Hambourgeois  45  :  ceux  d’Altona  
 20 ;  ceux  de  Brême  18;  ceux  d’Embden  8 ;  &  en  
 tout  753  baleines. 
 Le  fages  habitans  de  la  Hollande  ont  toujours  
 maintenu &   pratiqué  cette  pêche,  fuivant  le  con-  
 feil  que  M.  de  Witte  en  avoir  donné  :  par-là-ils  
 ont  .ajouté  des  fommes  immenfes  à  la  richeffe  du  
 peuple, auffi-bien  qu’à  la  force  de  leur  état ,  con-  
 fidéré  comme  puiflance  maritime. 
 En effet, ce  politiqueja  jugeoit  très-avantageufe  
 à  fon  pays,  à caufe  de  la  facilité &   de la  prom'pti-  
 tude  avec  laquelle  elle  le  fait  ;  car  en fix jours de  
 tems  ,  les  vaiffeaux  peuvent  fortir  du  port,  &   fi  
 le  tems  fe trouvé  favorable , fe trouver  déjà occupés  
 à cette pêche.  Toute  la  faifon  qu’elle dure ,  ne  
 paffe  pas quatre mois, durant lefquels ils emploient  
 un  grand  nombre  de  vaiffeaux,  ils  élevent &   forment  
 quantité  de  matelots  vigoureux  &   experts,  
 qui  font,  toute cette  opération au-dehors,  &  après  
 leur  retour ,  cette pêche  occupe  encore  au-dedans  
 beaucoup  plus  de monde ;  de  forte  qu’il  n’y   a  pas  
 lieu  de  révoquer  en  doute  le  calcul  de M.  Witte,  
 qui prétendoit  que  ce commerce  employoit douze  
 mille perfonnes.’. Il  obferve  avec  beaucoup  d’apparence  
 que  ce  qui  rend  ce  commerce .encore  plus  
 eAimable ,  eft l’exportation de  la  plus grande  partie  
 de  fon  produit. En effet, fi  on  y  veut réfléchir avec  
 attention,  &   faire  les  ôbfervatiôns néceffaires  dans  
 ces  fortes  de  calculs,  nous  /pouvons  nous  former  
 une  idée  affez  jufte  de  ce  que  les  Hollandois  ont  
 gagné  aù  moyen  de  -la  pêche  du  Groenland.  Il  y  
 a maintenant  quatre-vingts  ans  que  M.  de  Witte  
 faifoit  fon  calcul:  &  nous  pouvons  certainement,  
 fans  crainte  d’exagérer,  fuppofer  que  la  pêche de»  
 la  baleine  leur  a  produit,  année »commune.,  tant  
 en, baleine  qu’en  huile  deux  millions.de  florins ;'  
 on  peut  auffi  ftatuer  qu’ils  en  ont  bien  exporté au  
 moins  la moitié ,.de forte  qu’ils ont épargné quatre-  
 vingts  millions  de  florins,  pour  la  partie  de  ces 
 denrées  qu’ils  ont  convertie  à  leur  irfàgë",  &   qu’il  
 ' leiir  auroit  fallu  acheter  fans cela ;  8c  d’ailleurs  ils  
 ont  fait paffer  des  autres  pays  chez-  eux  un  argent  
 comptant  qui monte  encore à’quatre-vingts millions  
 de  florins,  c’eft-à-dire ,  huit millions de  livres  fter-  
 ling.  ( +  ) 
 BALEINEAU, fi m. ( Hiß. nat.  Zoologie.- ) c’eft le  
 petit de la baleine. Voye{ Baleine dans le Dicl. raif.  
 des  Sciences,  &e. 
 BALISTIQUE. Voÿe^  In s t r u m e n t   b a l i s t iq u e   
 _ dans  ce  Supplément. On  y   trouvera  auffi  une  folu-  
 tion  du  problème  balijhque  plus  fatisfaifante  què  
 toutes  celles  qui  ont  été données  jufqu’ici. 
 BALKE,  ( Gèogr.  )  ville  confidérable  d’Afie,  8c  
 la  capitale de  Choraflàn,  fur  le  fleuve  Oxus.  Les  
 Taftares  de  Gengiskan  prirent  cette grande ville en  
 î 2.2,1  ,  &   en  firent  cruellement  maflacrer  tous  les  
 habitans.  Long.  85  ,  Lat.  3 6 ,  40.  ( - f  ) 
 .§ BALLADE, f. f.  ÇBelles-lettres, Poêliez) Le  fen-  
 timent  de  la  difficulté vaincue  entre  plus  qu’on ne  
 penfe  dans le plaifir que nous  font  les  arts  ; &  lorf-  
 qué  cette  difficulté  n’eft  pas  trop  gênante ,  qu’il  y   
 a  de  l’adreffe  à  la  vaincre,  8c  qu’il  en  réfulte  un  
 agrément  do plus  ,  elle  eft  précieufe  à conferver.  
 C ’eft  peut-être ce qui' nous rend fi  chere  l’habitude  
 des  vers  rimés  ;  c’eft  auffi  ce  qui  nous  doit  faire  
 regretter  certains petits poëmes qui dans leur forme  
 prefcrite  avoient  de  l’élégance  &   de  la  grâce,  8c  
 dans  lefquels  la  facilité  unie  à  la  contrainte  étoit  
 un objet de furprife,  8c par conféquent  un plaifir de  
 plus. Tels étoient le fonnet , 1e rondeau,  le  virelay,  
 le triolet, le chant &   la ballade. 
 Le fonnet  eft  peut-être  le  cercle  le-plus  parfait  
 qu’on ait pu donner  à  une  grande  penfée ,  &   la di-  
 vifion la plus  régulière que  l’oreille  ait pu, lui pref-  
 crire. Le  couplet  ne  peut  guere  avoir de plus jolie  
 forme que  celle du triolet. Le tour du rondeau & du  
 virelay donne  de  la  faillie  au  badinage  &   à  l’épi-  
 granjme.  La  ballade  t  comme  le  chant  ,  donne  
 par  fes  refreins  de  l'élégance  &.de  la  grâce  aux  
 fiances  qui  la  compofent.  Chacun  de  ces  petits  
 poëmes  avoit .de  plus  fon  caraftere  particulier &   
 les  réglés  prefcrites  ,  c’eft-à-dire  des  guides  sûrs  
 pour  le  talent  &   pour  le  goût. 
 Ce  qu’on  appelle  aujourd’hui poéfies fugitives n’a  
 plus ni forme  ni  deffein ; elles  font libres, mais trop  
 libres.-La  facilité ,  que  fuit  la. négligence  ,  en  fait  
 produire  avec une  abondance  qui  ajoute encore au  
 dégoût de  leur  infipidité.  Les hommes de génie dont  
 ces  poéfies  légères  font  les délaffemens,  y  excelleront  
 toujours j  mais. le  génie  eft  rare.; &  le talent  
 médiocre  qui  auroit peut-être  réùffi à  bien  tourner  
 une ballade ow un rondeau ,  ne  fera  dans une  piece  
 de  vers  libres  qu’enfiler  des  rimes  communes  ,  8c  
 des idées  plus communes  encore  fans  aucune  peiné  
 il eft v ra i, mais auffi fans  aucun mérite ,  ni du  côté  
 du goût, ni du côté de l’art.  ( M. Ma rm o n t e l .') 
 Ballade ,  f.  f..(Mufique.') on  entend  par  ballade  
 en  Angleterre  ,  des  chanfoifs  ou  efpéces  d’odes  à  
 plufieurs couplets  ou.ftrophes que  l’on chante  ordinairement, 
   mais  qui  fervent auffi quelq uefois'd’airs  
 de danfe, comme les vaudevilles. Il y a de ces ballades  
 très-anciennes, qui font fameufes &  qui méritent de  
 l’être  par  la  fimplicité  ,  la  naïveté  &   le  piigoref-  
 que  des penfées ; telle eft  la  ballade  des deux  enfans  
 dans le bois( Thetwo children in the wood').^Probablement  
 ce mot vient  de  ballet.  (F. D. C.) 
 B ALLEL,  f.  m.  (Hiß.  nat.  Botaniq. )  efpece  de  
 lizeron,  convolvulus , figurée très-bien dans prefque  
 tous  fes.  détails,  fous  ce  nom  MaJabare,  par Van  
 Rheede ,  dans  fon  Hortus Malabaricus ,  volume I I ,  
 page \ o j, planche LU.  Les  brames l’appellent takafi  
 yalli r8c Jean Commellin, convolvulus aquaticus folio  
 longiore , floribus candidis,  M,  Linné le  défigne  fous 
 îé  hom  de  convolvulus,  reptans, foliis haflaïo-lati*  
 ceo laits ,   auriçufisrotundatis ,  carde repente,  pedun-  
 culis unifions,  dans  fon Syfiema natures >  édition  tz ,  
 imprimée  en  1767, page iSy , 
 C ’eft une herbe  rampante fur la terré pâr fes tiges  
 qui ont jufqu’à cinq ou fix pieds de longueur, fur trois  
 lignes’ de diamètre,  &  qui jetten^de  chaque noeud  
 ©u au-deffo.us  de  chaque feuille  un  faifeeau  de  petites  
 racines  fibreufes,   verd-blanchâtres,   longues  
 d’un  poucei 
 .Ses branches font alternes, fort lâches,  affez rares,  
 'cylindriques, charnues, aqueufes, verd-blanchâtres  
 &   tendres,  comme  les  tiges. 
 Ses  feuilles  fortent  alternativement  le  long  dés  
 figes  &   des  branches  à  des  diftances  de  deux  à  
 trois pouces, difpofées parallèlement de côté &  d’autre  
 fur un même  plan.  Elles  font épaiffes,  triangulaires  
 , taillées en fer de pique, éçhancrées un peu en  
 coeur à leur origine, comme ondées fur léurs bords,  
 longues de  deux à trois  pouces ,  prefque  deux fois  
 moins  larges,. d’un  verd-brun  en-dëffus,  plus  clair  
 en-deffous  ,.  relevées  d’une  côte  plus  faillante  en-  
 deffus qu’en-deffbus,  à  huit à dix  nervures alternes  
 de^  chaque  côté ,  &   portées fur  un pédicule  cylindrique  
 épais  un  peu plus  long  qu’elles. 
 De  l’ailfelle  de  chaque  feuille  il  fort  non-feulë-  
 ment  une  branche ,  mais  encore  quatre à  fix fleurs  
 blanches,  longues  de près dé deux pouces ».portées  
 chacune  fur  un  pédoncule  cylindrique  prefqu’égal  
 à leur longueur. Chaque fleur  avant fon  épanouiffe-  
 anent, forme  un boiiton d’abord fphérique ,‘ enfuite  
 conique ,  long d’un pouce,  deux  à trois fois  moins  
 ï arge > d’un  verd-jaunâtre. Elle confifte en un  calice  
 iphéroïdè ,  épais, verdâtre,  perfiftant,  d’une feule  
 piece ,  partagé  jufqu’à  fon milieu  en  cinq  parties  
 affez  égales,  triangulaires ,  quatre  à  cinq  fois plus  
 courtes  que  la  corolle  qui  eft  pareillement  d’une  
 feule piece,  mais  purpurine ,  en entonnoir à  long  
 tube  prefqu’égal à fon  pavillon qui eft  entier,  marqué  
 légèrement  de  dix crénelures  ou  dentelures  fur  
 les bords,  &   d’un pouce ôe demi  de  diamètre. De  
 la  partie inférieure de  ce  tube ,  s’élèvent cinq  étamines  
 blanches,  une fois plus courtes qu’elle  ,  rouges  
 à  leur origine  qui eft  velue &  couronnée  d’an-  
 theres  pyramidales oblongues.  Du  centré  du calice  
 s’élève un difque orbiculaire affez fenfible, jaunâtre,  
 qui  fait  corps  avec  l’ovaire  qu’il fupporte,  &   qui  
 a à  fon- centre  un  ftyle  blanc ,  couronné  d’un  ftig-  
 mate  fphérique,  blanc, comme farineux.  
 o  L’ovaire , en mûriffant, devient une capfule fphérique  
 à  deux  ou  trois  angles,  obtus  ,  d’un  verd  
 blanchâtre, du  diamètre de^  fix lignes,*à deux loges,  
 dont  l’une,  contient  communément une  ,  8c  l’autre  
 deux  graines fé^arées par une demi-eloifon membra-  
 neufe ,  blanche,  &  attachées verticalement  par  un  
 point  latéral  au  bas  des  doifons.  Ces  graines  font  
 triangulaires  ,  longues  de  trois  lignes  ,  de moitié  
 moins larges,  à dos  convexe  &  à  deux côtés plans.  
 L ’embryon  qu’elles  contiennent  eft  verd ;  il  a  les  
 cotylédons  échancrés,  ondés,  pliés  en  deux  latéralement  
 ,  8c  la  radicule un peu  courbée fur eux 8c  
 pointant  vers  la  terre. 
 Qualités.  Toute  la  plante,  dans  quelque partie  
 qu’on y  faffe  une  incifion  ,  rend  un  fuc  laiteux qui  
 en féchant  devient  une gomme  réfine. 
 &fag*s. Les  Malabares regardent  le ballel comme  
 un  puîffaqt  calmant  des  douleurs,  8c  le  font cuire  
 avec  le  lait  écrémé 8c  l’huile ,  pour l’appliquer  en  
 topique fur les abfcès des, lombes. (M. A d a n s o n .) 
 BALLENSTAD,  (Gèogrl)  petite ville  d’Allemagne  
 , dans la Haute-Saxe,  près  de  la Seeke ,  à deux  
 lieues  de  Quedlinbourg. (+ ) 
 * BALLEROI,  ( Géogr,)   Il  y  a un bourg  de  ce  
 ’  Tome  i. 
 B a l   7^5 
 iicini  en H’ôfmamlie,   fur là  rivière de  b rèm e ,  em  
 viron  à  trois lieues  fud-oueft de  Bayénx. 
 BALLET,  (Danfe.)  c’eft  une  aftion  iiitéreffanté  
 îmrtee  par la   danfe,  ou c eft une  danfe  figurée  qui  
 reprefente  allégoriquement  une  aftion.  Le  noetê  
 epique  raconte  l’enlèvement  d’Helene.  Dans  le  
 drame  cet  enlèvement  eft  imité avec tous  fes  iiici-  
 dens  &   tous  es  dfteours  qui  l’ont  accompagné.  
 Le  baluc nemploie  que  des  attitudes,  des  geïtes-  
 &  des mouvemens  pour  caraftérifer cette aftion l  
 &  pour  exprimer  les  diverfes  paffiqns  qu’elle  fups.  
 pofé.  Qn donne  à la  vérité  affez  communément  lé  
 qom  de  ballet à  toute  danfe  figurée  qui  s’exécute  
 lur  le  rheatre,  mais  on  doit  plutôt  s’en  rapporter  
 à Noverre, qui a  vu fon art'd’ün oeil philofophique,  
 « Tout ballet,  dit-il,  dans  fes  lettres fur la  danfe h  
 qui  ne me  tracera  pas  avec  netteté  ,  &   fans  embarras  
 , l’a&ion  qu’il repréfente , dont je ne pourrai  
 deviner  1 intrigue ; tout ballet  dont je ne fentirai pas  
 le  plan,  8c  qui ne m’offrira  pas  une expofîtion ,  u i   
 noeud ,  un  dénouement,  né  fera  plus qu’un fimple  
 .divertmement de  danfe ». 
 La  danfe commune en  effet n’eft qu’un divëftiffè-  
 ment  pour  les  perfonnes  qui  danfent,  &   elle  n’à  
 befoin d’être  que Cela.  Mais  le  ballet eft  une  danfe  '  
 qui  doit  intéreffer  les  fpeftateürs  ;  elle  différé  
 donc  néeeffairement de la  danfe commune ; c’eft urt  
 fpeâracle ,   ou du  moins  c’eft  une partie  du  fpefta-  
 cle ; leballet tient donc  du  earattere  commun à tout  
 fpeâacle. 
 Tels  qu’ils  font  aujourd’hui  fur  le  théâtre  ,  les  
 ballets  méritent  à- peine  d’être  comptés  parmi  les  
 Ouvrages  de goût,  tant on y  apperçou  peu  d’efprit  
 &   de  réflexion.  On y   voir  des  perfonnes  bizarrement  
 vêtues,  qui  avec  des  gefies  &  des  fauts  plus  
 bizarres  encore,  avec  des attitudes  forcées,  &   des  
 mouvemens  qui ne  difent..rien ,  parcourent  en  forcenés  
 le  théâtre  fans  qu’il  foit  poffible  de  deviner  
 le  motif qui  les  agite.  Rien  n’eft  plus  abfurde  que  
 de  faire  fuCcéder  un  diver'tiffement  fi  infipidë  à  un  
 drame férieux  ; 8c fous  ce point -de vue  ,  il né vau-  
 droit  pas  la  peine  de faire  un  article  particulier dü  
 .ballet dans un  ouvrage de  la hatùre de: celui-ci. 
 Cependant comme il ne feroit pas impoffible d’ennoblir  
 cette  partie  de  l’art  du théâtre,  &   d’affigner  
 au  ballet une  place  diftinguée  entre  les  prodüâions’  
 du  goût ,  fi parmi  les  maîtres  de  ballet  il  y   avoit  
 plufieurs Noverres,  nous  croyons devoir en parler. 
 Le  maître  de  ballet  a  les  mêmes moyens  que  lé  
 peintre  ,  pour produire  des  ouvrages  de  goût  qui  
 intéreffent  ,  il  peut  même, en  faire  un  ufage  plus  
 étendu. Le peintre 8c le comédien nous mettent fous  
 les  yeux  des feenes tirées de  la vie  morale,  &  qui  
 font  propres  à  faire  fur  nous  d’utiles  impreffionsi  
 Le  maître  de  ballet peut en faire autant-, on lui doit  
 donc » comme au peintre, à Facteur, tous les fecours  
 d’une  faine  critique. 
 Les  tableaux d’hiftoire  prouvent que  toute a&ioii  
 intéreffante  peut  être repréfentée par un  fimple jeu  
 muet,  de maniéré à  affeâer vivement le  fpeétateuri  
 Cependant  la  peinture ne repréfente qu’un  moment  
 unique de  l’aètion,  au  lieu que  le  ballet peut offrir  
 une  fuite  de  tableaux,  8c  donner  ainiî de  la  vie  à  
 l’enfemble de  l’aétion.  La  mufique dont  le ballet eft  
 toujours  accompagnée,  renforce  l’impreffiori  que  
 produit  la  danfe ,  augmente  l’intérêt  ,  &   tient  la  
 place  du  langage. 
 Mais à  quoi  bon  recourir  au  jeu muet  pour re-  
 préfenter une  aftion  qui  peut  être  incomparable*  
 ment mieux repréfentée par un drame? Quin’aimçra  
 mieux  voir un événement tel qu’ils’eft paffé, qu’une  
 fimple  imitation  par  une  danfe  muette ? De  quel  
 ufage  fera  donc  le  ballet ?  Si  l’on  h’avoit rien à répondre  
 à ces difficultés,   il  faudroit exclure le  ballet  
 D D d d d  ij