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paires de branches ramifiées chacune en deux à trois
paires de branches fubalternes qui portent chacune
une fleur blanche , ouverte horizontalement en
'étoile de quatre à cinq lignes de diamètre, fur un
péduncule cylindrique de même longueur.
Chaque fleur .eft hermaphrodite polypétale complété
-, pofée au-deffous des étamines & de l’ovaire.
Elle confifte en un calice à quatre feuilles elliptiques,
■pointues, ro id e s, deux fois plus longues que large s,
concaves & blanches en-deffus, convexes & vertes
en-deffous, perfiffentes ; en une corolle à quatre
pétales blancs de même fo rme , d’un tiers plus longs,
caducs ; & en huit étamines blanches un peu plus
longues que la co ro lle, à filets menus & à anthères
ovoïdes affez groffes. Le calice & la corolle font
Contigus l’un à l’autre ; mais les étamines paroifl'ent
p artir du fommet d’un petit difque jaune, du centre
duquel s’élève l’ovaire qui eft conique, v e r d , p e tit,
une fois plus long que la rg e , terminé par un ftyle
fo r t court.
L’o v a ire , en m ûriffant, devient une baie ou une
écorce charnue, verte , fphé roïde, de cinq lignes de
diamètre, à quatre angles o btus, enveloppant un
■offelet de même forme , à quatre lo g e s, contenant
chacune une graine en pépin ovoïde blanchâtre. •
'Culture. Le beend croît fur les montagnes fablon-
neufes du Malabar, fur-tout à Baypin. Il eft toujours
Verd; il fleurit & fru&ifie une fois tous les ans.
Qualités. Toutes fès parties o n t une odeur & une
faveur aromatiques. Son bois feul eft infipide &
inodore. Ses fleurs répandent une odeur aromatique.
Ufages. L’huile de fefame, dans laquelle on a
fait bouillir la racine du beenel, fournit une efpece
de baume qui s’emploie^en liniment dans les migraines
& les douleurs invétérées des membres. - -
Remarques. Le beenel ayant les étamines & l’ovaire
pofés fur un difque à une petite diftance de la corolle
& des étamines, doit donc naturellement être
placé dans la famille des tilleuls à la fécondé feélion
affez près de l’érab le, acer, & du marronnier d’inde,
hippocafianum. Foye{ nos Familles des plantes , pag.
.3 8g . ( M. A d a n s o n . )
BEERA, f. m. ( Hiß. nat. Botaniq. ) efpece de
fô u c h e î, cyperus, du Malabar, affez bien gravée b
quoique fans détails , par Van-Rheede , dans fon
Hortus Malabaricus , volume X I I , page planche
L F I I I , fous le nom de beera kaida, que Jean Çom-
melin écrit par corruption beara huida.
C’eft une plante vivac e, qui fe perpétue par fes
bourgeons qui font fphériques de deux à trois lignes
de d iamètre, raffemblés autour de fa racine , laquelle
eft compofée d’un faifeeau de fibres rouffes,
ondées , longues de deux pouces fur une ligne à une
ligne & demie de diamètre. La tige qui en fort eft Amp
le , droite, haute de quatre à cinq pieds, cylindrique
en-bas où elle forme une efpece de bulbe de huit
à douze lignes de diamètre , triangulaire en-haut,
& couverte jufqu’à neuf pouces près de fon extrémité
fupérieure de huit à dix feuilles lâches , triang
u laire s, longues d’un pied ou environ, larges de
douze à quinze lignes, ten d re s, liffes , verd-cla ir,
relevées de trois côtes ou nervures longitudinales,
triangulaires, -aiguës, dont une {aillante en-deffous
& deux faillantes en-deffus où elles font creuféesen
gouttière, relevées en-bas fous, un angle de 20 dégrés,
arquées, par leur extrémité fupérieure qui eft pendante,
& formant à leur origine une gaine fo rt longue
■qui embrâffe étroitement la tige.
Le fommet de cette tige eft terminé par un p.a-
' nicule en corrymbe hémifphérique , compofé de fept
à huit branches alternes, étagées fur une longueur
de deux à, trois pouce s de tige, fortantes de l’aifFelle
«Fautant de feuilles triangulaires ,fe flile s, fans gaine:,
B E E
dont les inférieures qui font les plus grandes, ont
fix à huit pouces de longueur fur quatre à cinq
lignes de largeur, & pendent verticalement en-bas.
Chaque branche du panicule eft cylindrique , longue
de deux pouces & demi à trois pouces, écartée
fous un angle de 45 dégrés. Elle porte dans fa moitié
fupérieure fept à huit branches, fubdivifées chacune
en trois têtes fphéroides de trois lignes de diamètre
, portées fur un pédicule de meme longueur,.
& formées par l’amas de trois à quatre petits épis
fefîlles , ovo ïd es, très - comprimés par les cô té s,
verdâtres.
Chaque épi porte cinq à fix fleurs hermaphro-i
d ites, compofées chacune d’un calice en éc aille,
concave , apptatie par les côtés , de trois étamines
deux fois plus longues , & d’un ovaire triangulaire
à un ftyle & à trois ftigmates peu velus.
D e ces cinq à fix fleurs1 les inférieures avortent,
comme dans 1 epfeudo cyperus de Micheli ; il n’y en
a qu’une qui parvienne" à maturité , & qui produife
une graine fphéroïde à trois angles , brune , d’une
ligne au plus de longueur.
Remarques. Le beera n’eft d’aucun' ufage au Malabar.
On jugera facilement par fes cara&eres que c’eft
une efpece de fouchet, cyperus, ou plutôt du pfeudo
.cyperus, de Micheli, que M. Linné appelle très-r
improprement feheenus du nom grec du jo n c , Sc
qui ne diffère du fouchet qu’en ce que fes ép is, quoique
couverts de même de plufieurs fleu rs, n’en,
ont qu’une feule qui foit fertile. Foye£ nos Familles-
des plantes , volume I I , à la feclion 4)*. de famille
des gramens, page 4 1 . ( M. A D AN SON.)
BEERIN , f. m. ( Hijl. nat. Ichtyologie.) poiffon
d’Amboine, affez bien gravé fous ce nom dans la
Collection nouvelle despoiffons d? Amboine, par Ruyfch,
page 2.J ÿ planche X I I , figure y .
Ce poiffon a le corp s,co u rt, très-comprimé par
les cô té s, couvert d’une peau tr è s - d u r e , la tête;
courte , la bouche p e tite , armée de dents coniques
affez grandes. ,.r
Il eft brun , avec cinq lignes bleuâtres rayonnantes
autour dès yeux , &C une autre qui partant
du milieu du dos defeend fur le milieu de chacun des
côté s & va fe rendre horizontalement vers la queue.
Ses nageoires font au nombre de f e p t , fa voir ;
deux pectorales , m o lle s, rondes & petites , une
ventrale au-deflous à deux rayons écartés épineux,
une anale molle & fort longue, deux dorfaies dont
l’antérieure eft épineufe & la poftérieure à rayons
m o u s , enfin une à la queue qui eft comme q.uarrée
ou tronquée. D e ces fept nageoires il n’y en a que
deux qui foient épineufes, fa v o ir, la dorfale antérieure
& la: ventrale ; néanmoins on voit encore
entre la nageoire dorfale poftérieure , entre la na-r
geoire anale & celle de la queue , deux épines
coniques Amples, partant du corps l’une en-deffus,,
l’autre en-deffous auffi longues que la queue.
Qualités. Sa chair eft ferme , affez b o n n e , &
approchante de celle du veau.
Remarque. Le beerin approche beaucoup, comme
■ l’on v o it, du genre guaperua du Bréfil, & n’en différé
prefque qu’en ce que fa queue., au. lieud’etre
fo u rch u e, èft tronquée &c comme quarrée. ( M.
A d a n s o n .)
* § BEER-RAMATH , ' ( Géogr.facr.) ville de la
Paleftine, dans la tribu de Simeon. C’eft la même que
Ramath, {\11vant M. Reland. Elle s’appelJoit encore
Baalath-Beer-Ramath. Foyeç*Jofué, chap. K);,, v. 8.
& le Commentaire de Bonfrerius. Lettres fu r P Encyclopédie.
BEER-VISCH , fi m. ( H-ifi. nat. Ichtyologie. )
efpece de guaperua, amfi apgeliée f i Bornéo. Ce nom
Hollandois. fignifie poifion ours. Coyett. en a fait
B E I
graver & enluminer une figure affez bonne , aux
nageoires pectorales prè s qui y font de tro p , dans
la fécondé partie de' Ion Recueil des poiffons d'Am-
botne, n°. rCg , fous le nom d'ours de honimo. Ruyfch
l’a fait graver auflr depuis dans fa ColUàipn nouvelle
des poiffons d'Amboine, planche X I I , figure (T, fous
le nom de grote beer, qui veut dire grand ours. ,
Ce poiffon a le corps court , très - comprimé
p a r les cô té s, & taillé comme en lozange ; la tête-
c o u r te , boffue au-deffus des y e u x , armée de deux
épines bleues entre cette boffe & la bouche qui eft
petite & obtufe ; la peau trè s-d u re & chagrinée
finement.
Ses nageoires font au nombre de fe p t, dont deux
peCtorales courtes,, arrondies , deux dorfaies dont
l’antérieure • confifte en une longue épine {impie,
une ventrale, à quatre ou cinq rayons épineux , une
anale fort lqngue & une à la queue qui eft fourchue
jufqu’au quart de fa longueur. De ces nageoires
deux feulement font épineufes, fa v o ir, la dorfale
antérieure & la ventrale.
La couleur dominante de fon corps eft un brun
de fu ie , mais fa poitrine'porte une grande tache
jaune qui entoure’ lès deux nageoires peCtorales ,
qui eft bordée par une ligne bleue ; chacun de
fes côtés porte auffi deux longues taches verd-jau-
n e s , obliques, bordées de bleu en-deffus , & qui
fe rendent par un trait noir à une tache jaune en
fe r à cheval voifine de la queue , entouréè d’une
ligne b leu e, enfermée dans une bande rouge. Les
nageoires peCtorales, la dorfale poftérieure, l’anale
& celle de la queue font jaunes à rayons verds.
Les deux rayons extérieurs de la queue font rôuges-
incarnat bordés de. bleu è n -d e d a n s ; fa bafe eft
rouge-incarnat, ainfî qué eellè des peCtorales. La
bafe dé la nageoire.dôrfalé poftérieure & de celle
dé l’anus , forment une bande bleue très-longue. Le
rayon de la nageoire dorfale an té rieu re , eft rouge-
incarnat , bordé de bleu devant & derrière. La nageoire
ventrale eft bleue devant & derrière , &
p o rte à fon milieu un rayon rouge au-devant d’un
jaune. Les épines du dèffus du nez font bleues. Les
yeux ont là prunelle noire , entourée d’un iris
rougev
Qualités. Le beer-vifeh. eft puant & huileux. Sa
chair é f t ferme & médiocrement bonne.
Ufages. Lès noirs des îles Moluqùes mangènt beaucoup
de cè poiffon. Pour cet effet ils le lalen t, le
fument & en font dé grandes provifiôns..
Remarqués. Le bter-vifcK eft , comme l’on peut
juger par nôtre dèfcription, une efpece du genre
du guaperua du Bréfil : il en a tous les caraCteres &
la plupart des propriétés. (M . A d a n s o n .)
* § BEG1E ou Beg gie , fGéogrf ville d’Afrique,
âu royaume d é Tunis ; & Beile ou Beje , ville
d ’Afrique au royaume de T u n is, font la même ville.
On trouve encore dans le Dicl. raif. des Sciences,
&c. un troîfieme article Beja , contrée de Barbarie,
dans le royaume de Tunis, ce qui ne paroît pas exaft.
Vyye£ le Dicl. Géogr. de la Martiniere au mot beje.
A Ÿarticle Beile , du Dicl. raif. des Sciences, &c.
on dit que c’eft la B alla Regia dés anciens ; c’eft
plutôt la Pacca de Salufte , & YOppidùm Fagenfè
de Pline. Foye£ le voyage dé Show , tom. I , p . 210.
Lettres fur P Encyclopédie.
* BEGOÉ, (Mythol.) c’eft le véritable nom de là
nymphe appellée par erreur B a g o é , dans le Dicl.
raif. des s cienccs, &c. Foye[-y ce dernier mot.
BEIKUT ou Bairut , ( Géogr. ) anciennement
Berytus, & Colonia Félix J à lia , ville maritime
de la Turquie en Afie , dans le gouvernement de.
Damas , mais fous le bacha de S'aida ou Sidon.
Les Romains, qui établirent dans cette ville Une
école de- droit civil , qui s’enfeignoit en langue
B E L 845
greque & dont la fondation, quoiqu’ignorée quant
à la date., é to it bien antérieure au régné de Dioclétien
; les Romains , dis-je , n’ont pas laiffé de
ville dans, l’orient qui fe foit auffi avantageufement
confervée que Beirut. Tous les v oyageurs, d’accord
fu r fa belle & heureufe fit.uation, fur la bonté de
fon climat, difent qu’en elle-même cette ville eft
très-jolie, que les maifons y font bâties de pierres
de taille , que les rues , à la vérité ,' n’y font pas
fort larges, mais qu’il y a une multitude de jardins
de vergers & de haies vives, qui lui donnent toutes
/ fortes d’agrémens. Ils ajoutent qu’elle eft bien peuplée
& bien marchande. ; que les chrétiens Grecs
y dominent en nombre, puis les Catholiques, puis
les Maronitès, puis les M ahométans,, puis les Juifs -
que les foies que l’on y travaille , & qui font ou
blanches ou jaunes, font beaucoup plus fortes que
celles, de T rip o li, & qu’enfin il eft à regretter que
l’émir Fackreddin , qui pofféda cette ville pendant
un tems & l’orna d’un palais., ait. fait combler fon
p o rt, & rendu inutile p our les grands vaiffeaux
■: la rade sûre & facile que la nature lui avoit donnée.
(Z?. G.')
BEL, (Mythol.)èto\t le grand dieu des Chaldéens;
Il y avoit eu un tems , difent-ils , où tout n’étôit
que ténèbres & eau , & cette eau & les ténèbres
renfermoient des animaux monftrueux. B i l ayant
forme le ciel & la terre , donna la mort à tous ces
monftres, diflipa les ténèbres, fépara la terre d’avec
le ciel , & arrangea l’univers. Enfuitè voyant le
monde d é fe rt, il ordonna à un des dieux de lui
couper la tête, à lui-rrlême , de mêler fon fang avec
<fe la terre , & d’en former les hommes & les animaux.
Après,quoi jl acheva, la. produftion de tous
les autres êtres qui ornent l’univers. Toute cette
doftrine n’eft qu’une tradition défigurée de l’hiffoire
de la création du monde. (-}-)
BELADAMBOE, f. m. ( Hijl. nat. Botanique.')
efpece de liferon, çonvolvulus, du Malabar, très-bien
gravée fous ce n om , avec la plupart de fes détails *
par Van-Rheede-, dans fon Hortus Malabaricus
vol. I I. planche L F I 11. p., 1 rc,. Jean Cômmelin, dans
fes notes, l’appelle convolvulus Malabaricus folio ro-
tundiort, crajfo, flore candido.
C ’eft une plante v ivac e, .rampante fur la te rr e , à
tige fiiîiple, çylindrique , longue de fix à n e u f pieds,
verte , de trois à quatre lignes de d iamètre, flexible *
peu ligneufe, à moelle blanche, jettant au-deffous
de chaque feuille un faifeeau de fix à neuf racines
fibreufes, {impies, b lan c h e scy lin d riq u e s, ondéès
longues d’un pouce & demi à deux po u ce s, d’une à
deux lignes de diamètre.
. Outre ces fibres il y a une maîtreffe-ràcinè cy-s
lindrique, tortueufe, longue de trois à quatre pieds,
de quatre à.fix lignes de d iamètre, rouffe extérieurement
& garnie de fibres, un peu ligneufe & blanchâtre
intérieurement., ;
Les feuilles fortent alternativement le long de la
tige à des diftances de trois à cinq pouces. Elles fout
taillées en coe u r, de trois pouces environ de diam
è tre , entières, épaiffes, tendres , verd-foncées
en-deffus\ plus claires en-deffous, relevées d’une
groffe côte longitudinale , ramifiée, en cinq à fix
paires de nervures altern es, très-éehancrées à leu r
partie inférieure , où elles font portées fur un pédicule.
cylindrique égal à leur longueur, marqué • en-
deffus d’un fillon & relevé verticalement vers le ciel.
De l’aiffelle de chaque feuille fort un péduncule
cylindrique, liffe, égal au pédicule .des .féuxUes, portant
à fon extrémité trois fleurs blanches .de fâ longueur
, qui ont chacune un péduncule de trois à cinq
lignes de longueur.
Çes fleurs font hermaphrodites , monopétales ’
ré g u liè re s, complétés , placées au-deffous de