
 
        
         
		pa<>. 47, pl- X X V IL  Les Brames l’appelle bipaloe, les  
 Cinghales  de Pile  de Ceylan bkoudougas &  rhoogas,  
 &  JeanCommelin, dans les notes,ficus Malabarenjis,  
 folio cufpidato ,fruclu rotundo ,parvo 9gemino. M. Linné  
 le  défigne fous le nom de ficus religiofafoliis cordaùs ,  
 oblongis,  inttgcrrimis,  acuminatîjfimis,  dans ion  
 tema.  naturce ,  imprimé  pour  la  douzième  fois  en  
 176 7, /»«g. 6S'i t  n°. j . 
 C’eft  un  arbre  qui  croît  dans  les terreins fablon-  
 neux  &   pierreux ,  où il s’élève à la hauteur de quarante  
 à  cinquante  pieds,  en  étendant  fes  branches  
 horifontalement,  de maniéré  qu’il  forme  une  cime  
 épaiffe,  hémilphérique,  de  trente-cinq  à  quarante  
 pieds  de  diamètre.  Sa  racine  eft épaiffe, &  répand  
 au  loin fes rameaux fibreux,  tant au-deffous  qu’au-  
 deffus  de  la  terre  ;  elle  eft  couverte  d’une  écorce  
 blanche,  qui  rougit  lorfqu’on l’a  écorchée;  ce  que  
 fait auffi celle du tronc,  qui eft cylindrique,  de huit  
 à dix  pieds de hauteur,  fur trois pieds de diamètre.  
 Les  jeunes branches  font  vertes,  affez épaiffes,  &   
 comme noueufes. 
 Les feuilles font difpofées alternativement &  cir-  
 culairement,  affez  ferrées le long des branches,  &   
 pendantes  à  un  pédicule  cylindrique,  à  peine une  
 fois plus  court qu’elles. Elles  font arrondies ou taillées  
 en coeur,  légèrement  échancrées à leur origine  
 dans les jeunes pieds,  &  terminées par une  pointe  
 égale au tiers de  leur longueur, qui  eft de  fix  à fept  
 pouces,  fur  une  largeur  prefqu’une  fois moindre.  
 Leurs  bords  font  entiers,  environnés d’une  efpeee  
 de nerf mince &  blanchâtre ;  leur fubftancé folide ,  
 épaiffe,  d’abord tendre  &  flexible,  enfuite  roide  à  
 mefure  qu’elles  vieilliffent.  Elles  font  liffes,  d’un  
 verd-brun &  luifant en-deffus, plus clair ën-deffous,  
 &  relevées  d’une nervure longitudinale,  à  cinq  ou  
 fix côtes  alternes  &  tranfverfales  de  chaque  côté,  
 dont l’efpace intermédiaire  eft  rude par  un nombre  
 confidérable  de  petites nervures qui  s’y   croifent en  
 forme de réfeau. 
 Chaque branche  eft  terminée  par une pointe conique  
 ,  oblongûe,  liffe,  verdâtre,  formée par une  
 ftipule roulée en cornet,  qui enveloppe la  feuille  à  
 l’oppofé  du  pédicule  de  laquelle  elle  eft  attachée  
 fur  la  branche  qu’elle  quitte  au  moment  de  fon  
 développement. 
 L’aiffelle de chaque feuille porte deux enveloppes  
 de fleurs, c ’eft-à-dire, deux figues fphériques, feffiles,  
 de cinq à fix  lignes de diamètre,  creufees d’un petit  
 ombilic  en-deffus,  rougeâtres  dans  leur  maturité,  
 affez  fermes,  &   entièrement  pleines  de  petites  
 graines noirâtres. 
 Ufages.  Uarealu  eft  confacré  par  les  gentils  du  
 Malabar  au  dieu  Viflnü,  qu’ils croient être hé  fous  
 cet arbre ,  &  en avoir enlevé les fleurs,  dont  il pa-  
 roit  en  effet  dépourvu,  puifqu’elles  font  cachées  
 dans  cette  enveloppe,  que  l’on  appelle  communément  
 La figue.  En  conséquence,  leur  religion  leur  
 impofe  comme  un  devoir  d’adorer  cet  arbre,  de  
 lui faire  un  culte qui  confifte à élever autour de lui  
 un  mur  de  pierres, &   de  marquer  en  rouge  fon  
 tronc ou le  mur qui l’environne. C ’eft pour cela que  
 les  chrétiens  qui  habitent  les  Indes,  appellent  cet  
 arbre  l’arbre  du  diable,  arbor  diaboli,   félon  Van-  
 •  Rheede.  ;  , 
 La décoélion de l’écorce  de fa racine fe boit pour  
 adoucir  l’acreté  des  humeurs ,  purifier le  fang,  &   
 déraciner les fievres  les plus longues  &   invétérées.  
 L’écorce  de  fon tronc &   de  fes  branches,  pilée &   
 réduite  en  pâte  avec  de  l’eau,  s’applique  fur  les  
 ulcérés,  qu’il nettoie &  guérit.  Le pic  exprimé  de  
 fes feuilles,  &   cuit  avec  l’huile ,  s’emploie en Uniment  
 dans les fievres caufées par la goutte. 
 Remarques. En comparant la defcription de Yarealu  
 avec  celle  de  l’antsjac,  on  voit  aifément  que  ces 
 deux  arbres  different  comme  efpeces:,  quoique  
 M.  Linné les ait confondus fous  le  nom  commun de  
 ficus  religiofa,  &c.  comme  il a été  dit  à  l’article de  
 Yantsjac.  Le figuier fe  range naturellement, comme  
 l’on fait,  dans la familles des châtaigniers ,  où nous  
 l’avons placé. Voye{ nos Familles des plantes, vol. I l ,  
 pag. 377- (M.  A d a n s o n . ) 
 AREBBA,  ( Géogr. )  ville  de  la  tribu  de  Juda  
 dans la Paleftine. Elle étoit fur les frontières de cette  
 tribu,  au  fud-oueft  de  Jérufalem  &   au nord-oueft  
 de  Bethléem,  à  égale  diftance  à-peu-près  de  ces  
 deux villes. Long,  6 7 ,   55. lat. 3 0 , 55. (C . A . ) 
 AREBOcta A r b o n ,   {G é o g r .)   place de commerce  
 en Afrique  fur la côte de Guinée ,  au royaume de  
 Bénin. Elle eftfituée furlariviereFormofe, àfoixante  
 lieues de fon embouchure. La ville eft grande  bien  
 peuplée , &   affez  agréable;  fa forme eft ovale.  Ses  
 édifices  font propres  &   commodes,  quoique  peu  
 décorés.  Le  pays  eft  gouverné  par  un  viceroi.  Les  
 Anglois  y   avoient autrefois  un  comptoir ;  mais les  
 Hollandois feuls  y  en  poffedent un aujourd’hui,  &   
 fe font emparé du  principal  commerce qui  s’y   fait.  
 Les  vaiffeaux  remontent  la  riviere' jufqu’à Arebo«  
 Long.  2 2 ,3  5, lat. 5.  (  C.  A.  ) 
 ARECA,  ( Mat. méd. & Bot.)  efpeee  d’arbre  qui.  
 croît  fur  la  côte  de  Malabar,  &   eh  général  dans  
 l’Inde. Ses fleurs font petites,  blanches &  fans odeur ;  
 fon  fruit  eft  o vale,  gros  comme  une  noix,  ayant  
 une  écorce verte  au commencement,  mais  qui  devient  
 fort jaune en mûriffant, molle, couverte d’une  
 efpeee  de  duvet  ou  bourre.  Cette  écorce  étant  
 ôtée,  il parôît  un fruit gros  comme  une aveline,  à  
 demi-rond ou pyramidal, qui étant rompu, reffemble  
 à  une mufeade  caffée. 
 Cet arbre, appellé areca catechu par Linné,  eft le  
 même qu’ôn a appellé faufel ou fufel,  avellana Indica  
 verjicolor  de  R a y ,  appellé  caunga  par  quelques  
 auteurs. Le  fut Ou l’extrait de ce  fruit épaifîi donne  
 ce qu’on appelle le cachou,  qu’on avoit cru pendant  
 long-tems  être une  efpeee  de  terre ,  à  laquelle  on  
 avoit  donné  le  nom  de  terra  Japonica  ou  catechu,   
 M.  de  Juflieu,  dans  les  Mémoires de  Üacadémie  de  
 1720,   prétènd que  le  cachou eft le fuc pur du fruit  
 de Y areca ;  d’autres affurent qu’on y  mêle auffi le fuc  
 de l’écorce d’un arbre  appellé  catfchu,  ou  le fuc de  
 la  régliffe,  &   celui  d’un  acorus  des  Indes.  Voye^  
 C a c h o u   , Dicl, raif.des Sciences, &c.  &  A r e k ,   ci-  
 dejfous. (M .   l a  F o s s e . ) 
 A r e c a   ,  ( Géogr. ) île d’Afie,  dans  le golfe Per-  
 fique,  au voifinage de celle d’Ormus.  Elle eft fertile  
 &   agréable ;  mais  il  n’y  a  ni  rade  ni  port  où  l’on  
 puiffe  s’établir &  réfifter aux pirates,  qui  viennent  
 fouvent la défoler. Les Hollandois ont tenté inutilement  
 de s’y  CTablir.  (C. A . ) 
 ARECON, (Géogr.) ville de  la Paleftine,   dans la  
 tribu de Dan. Elle étoit à l’orient de Geth &  à l’Oueft  
 de  Ramatha.  Long.- 6 7 ,  40.  lat.  3 1 ,  z 5.  ( C.  A . ) 
 §   A R E K ,  f.  m.  (Hifi.  nat.  Botaniq.)  genre  de  
 palmier des  plus  connus  &   des plus  en  ufage  dans  
 les Indes.  On en diftingue  fept  efpeces  principales ,  
 dont nous allons faire l’hiftoire. 
 Première  efpeee,  AR EK .' 
 U  arek,  proprement  dit,  eft. connu  fous  ce  nom  
 au  Malabar  &   dans  toute  l’Inde,  félon  Garjias,  
 félon Zanoni  qui l’appelle  arecha, &   félon Rumphe  
 qui,  ayant fait beaucoup de recherches intéreflântes  
 pour éclaircir l’hiftoire, jufqu’alors fort obfcure, d’un  
 arbre  auffi  utile,  remarque  que  ce  nom  eft  auffi  
 connu  au  Malabar  &   dans  toute  l’Inde,  que  l’eft  
 peu celui de caunga ,  fous lequel  Van-Rheede  en  a  
 donné une figure très-détaillée  &   affez  bonne  dans  
 fon  Hortus Malabaricus,  vol.  / , pag. g , pl.  F »  9 
 V i l  & V l l l . Quelques dictionnaires,  au fieu à!arek  
 écrivent 
 écrivent areque.  Les  Portugais l’appeHent arequiero ;  
 les  Hfpagnols  arreguero  ,  les  Chinois,  binan,  les  
 Arabes fakifU &  fùfel,  qui,  félon  Avicenne ,  vient  
 du  mot fiefel,  qui  chez  eux  défigne  le  poivre.  Les  
 Brames  le  nomment  madi,  les  Malays  pinang  &   
 pinanga poeti, d’où Rumphe a fait le mot \ztmpincin-  
 ga &  pinanga  alba,  fous  lequel il a donné,  de  cet  
 arbre, une bonne figure &  bien détaillée dans fon Her-  
 barium Amboinicurri,  vol. / , pag. 2S, pl.' IV ,  figures  
 C a , D  aScE. C’eft Y areca, catechu, frondibus pinna-  
 tis : foliolis replicam, oppofitis, prtemorfis, de M. Linné, 
  dans fon Syjlema  naturce,  imprimé pour  la douzième  
 fois en' 1767, page  730. 
 Tels font  les noms fous  lefquels on défigne .communément  
 l’arbre  de Ydrek par-tout où il eft connu ;  
 mais  fon fruit, qui  en  eft la partie la plus eltimée, à  
 caufe  de  fon  grand  ufage,  a  reçu  différens  noms  
 fuivant  fes  divers  dégrés  de  maturité.  Lorfqu’il  eft  
 très-jeune  &   verd  encore  ,  les  Malays  rappellent  
 pinang moeda ou pinangmuda, les habitans de Ternate  
 hena ,  ceux - du  Malabar painga  felon-'Rumphe,  &   
 tanni paina,  ou fchalemba paina  félon Van-Rheede.  
 Ce fruit un peu  plus avancé,  ou mur à demi,  c’eft-  
 à-dire , tel que Ion.amande encore molle  &  comme  
 fpongieufe  &   mucide,  ne  puiffe  fe  manger ,  fe  
 nomme adecca ou aria-decca  chez  les Malabares , &   
 pinang-tdjelacatte  chez.les Malays.  Enfin lorfque  ce  
 fruit  eft  parfaitement  mûr ,  que  fon  amande  eft  
 entièrement  formée ,  bien feche  &   dure ,  les Malabares  
 l’appellent  areec  8>C pac ,  ou paleca,  félon  
 Rumphe ;  les Javanois boa,  les Indiens koffol, félon  
 Rumphe,  &   coffolo  félon  Zanoni ;  les  habitans  de  
 Banda erec &  pua, ceux des îles Maldives feulement  
 pua,  ceux  de  l’île  Ceylan poac,  ceux  d’Amboine  
 hoa  &   hue,  ceux  de  Ternate parei  enfin  les  Ma-  
 caffares l’appellent rapo,  &  les Malays pinang-toua  
 &  pinang-tua. La citation de tous ces différens noms,  
 ainfi  expofés avec méthode,  étoit abfolu ment indif-  
 penfable  pour  démêler  la  confufion  qui  a  régné  
 julqu’ici dans l’hiftoire àe Yarek. 
 C’eft  un  arbre  de  moyenne  grandeur,  &   qui  
 s’élève  rarement  au-deffus  de  trente  à  quarante  
 pieds.  D’une  racine  en p ivot,  de fept à huit pouces  
 de  diamètre,  noirâtre ,  couverte  d’une touffe  fphé-  
 roïde  de  deux  pieds  de  diamètre,  de  fibres  cylindriques  
 de  cette  longueur  ,  onduleufes  ,  comme  
 vermiculées ,  à peine de  la  groffeur du petit doigt,  
 rojdes,  . piquantes ,  rouffes  ou  noirâtres  dehors ,  
 "blanches dedans,  avec un  filet  ligneux,  s’élève  un  
 tronc droit,. cylindrique, affez égal,  de  fept à  huit  
 pouces de  diamètre dans prefque toute fa longueur,  
 qui ni? paffe  pas  vingt  à  trente pieds.  Ce  tronc  eft  
 d’un  verd-clair  ou  comme  cendré  à  fon  extérieur,  
 'qui  eft  marqué  fur  toute  fa  longueur  de  nombre  
 d’anneaux circulaires, parallèles, affez ferrés &  peu  
 élevés,  qui  indiquent  le  lieu  où  étoient  attachées  
 les  feuilles qui font tombées.  Ces anneaux font plus  
 ferrés  dans  les  individus  qui  croiffent  lentement &  
 avec peine ,  &  moins dans  ceux dont la végétation  
 ‘eft vigoureufe.  Son bois eft plus blanc,  plus fibreux  
 que  celui  du  cocotier,  fpongieux  d’abord  dans  fa  
 jeuneffe,  enfuite  tepace,  enfin  dur  &   compaét  
 comme  de  la  corne,  auffi  facile  à  fendre  dans  fa  
 longueur,  que difficile à couper en travers. 
 La cime  de  ce  tronc eft couronnée par  fix à  huit  
 feuilles  longues  de  quinze  pieds,  une  à  deux  fois  
 moins  larges,  q ui,  fortant  deux  à  deux  comme  à  
 l’oppofé  l’une de  l’autre,  &   s’épanouiffant  fous  un  
 angle de  quarante-cinq dégrés,  lui forment une tête  
 hémifphénque  d’environ  vingt  pieds  de  diamètre.  
 Chaque  feuille  eft  ailée  une  fois,  c’eft-à-dire,  fur  
 •deux  rangs ,  chacun de  trente-cinq à  quarante aile-  
 tons  ou  folioles comme oppofées,  longues de trois  
 à quatre pieds,  huit à  dix fois  plus  courtes,  pliées. 
 Tome  I, 
 eh  deux,  à  cinq  plis  plats  &   unis,  liffes,  verd-  
 brunes,  luifantes,  pointues,  convexes en-deffus &   
 relevées  en  angle  de  vingt à  trente  dégrés  au contraire  
 de  celles  du  cocotier,  qui  font  concaves  &   
 pendantes  en-deffous.  La  côte  longitudinale  qui  
 porte les  ailerons ou les folioles eft triangulaire ,  de  
 maniéré que fon dos  eft  convexe,  pendant que  les  
 côtés qui attachent les folioles font plats, &  que fon  
 deffuSforme un angle  aigu;  elle eft verte, fibreufe,  
 folide,  très-fouple ,  &   forme  à  fon  origine  une  
 efpeee  de  gaîne cylindrique ,  longue de  deux  pieds  
 &   plus,  trois fois moins  large ,  verd-brune  &  lifte  
 extérieurement,  blanchâtre  &  ftriée  à  leur face  intérieure  
 ,  de  fubftancé. coriace,  qui  enveloppe  le  
 tronc. Celle  qui eft la  plus extérieur© enveloppe les  
 autres feuilles ;  &  c’eft après fa  chûte qu’on voit au  
 lieu où elle étoit attachée, un fillon circulaire, imprimé  
 comme un petit dégrë fur le  tro.nc. Chaque  fillon  
 indique'une  couche  ligneufe ;  éh forte  que  le  tronc  
 auroit  autant  de  couches  qu’il a  porté  de  feuilles» 
 Cette partie du haut du tronc, qui eft environnée  
 &   comme  engainée par  la bafe  des feuilles,  forme  
 une  efpeee  de  bourgeon long  de deux à  trois pieds  
 dans les  jeunes  arbres ,  mais, qui diminue  à mefure  
 qu’ils  vieilliffent,.au  point  de  n’avoir  plus  qu’un  
 demi-pied  de  longueur.  Ce  bourgeon  eft  ce  qu’on  
 appelle  le chou du palmier,  qui  eft  compofé uniquement  
 de  l’affemblage  des jeunes feuilles qui doivent  
 fe  développer,  &  dont  la  plus avancée's’appelle  la  
 fléché -,  parce  qu’elle  pointe  en  haut  comme  une  
 fléché. Ce chou .de Y arek,  quoique blanc &  tendre ,  
 ne*fe  mange  pàsÿcomme  celui  du  cocotier,  parce  
 qu’il eft trop auftere.  . 
 -  U arek» ne  commence  à  fleurir  qu’à  fa cinquième  
 ou  fixieme  année ;  &   quoique les  fleurs fortent  de  
 l’aiffelle  des  feuilles,  ce  n’eft  qu’après  leur  chûte  
 qu’on  en .'voit  fortir  les.gaînes,  au  nombre  d’una  
 à quatre  au-deffous dû bourgeon ,  c’eft-à-dire ,  de  
 l’origine  des feuilles extérieures de là tête de l’arbre.  
 Chaque gaîne ou fpathe eft une efpeee  de  fac ou  de  
 poche parfaitement femblable à celle du cocotier ou  
 du  dattier, ' &   du  chamærops  ,  elliptique  ,  très*  
 applatie ,  obtufe,  longue d’un pied  &  demi à deux  
 pieds,  trois  fois moins  large ,  liffe ,  d’abord verd-  
 blanchè ,  enfuite  jaunâtre ,  dure,  coriace,  fendue  
 au milieu  de  fa face  intérieure d’un feul fillon longitudinal, 
   qui  laiffe  fortir  un  régime  en  forme  de  
 grappe,  ou plutôt de faifeeau  ou  de  balai,  d’abord  
 blanc-jaunâtre, enfuite verd, enfin verd-brun,  long  
 de  deux  pieds &   demi  à trois pieds,  feffile,  comprimé  
 &   mince  comme  une  feuille  à  fon  origine,  
 compofé de cinq à fix branches principales,  divifées  
 chacune  en  quinze à vingt  branches  alternes,  angu-  
 leufes,  difpofées  fur toute  leur  longueur. Chacune  
 de  ces  dernieres  ramifications  porte  environ  cinquante  
 à cent petites  fleurs blanches,  dont les fupé-  
 rieùres ,  quoiqu’hermaphrodites ,  font  ftériles,  &   
 tombent  peu  après  leur  épanouiffement,  pendant  
 que les inférieures, qui font femelles ou hermaphrodites  
 fertiles ,  relient au nombre de  dix  ou environ»  
 Les  premières  grappes  de  fleurs  des  jeunes  areks  
 font  toutes  ftériles, .  comme  il  arrive  à  tous  les  
 arbres qui n’ont pas  la  force  de nourrir  leurs fruits.  
 Lorfqu’il y  a plufieurs grappes fur un même pied, la  
 grappe la plus inférieure fleurit &  mûrit la première ;  
 celle  qui  eft  un  peu  au-deffus  fleurit  enfuite,  &   
 ainfi fucceffivement ;  de forte que fouvent la grappe  
 fupérieure  eft à peine  en fleur  lorfqug l’inférieure  a  
 fes fruits en maturité. 
 Chaque fleur eft d’abord un bouton ovoïde, triangulaire  
 ,  de  deux lignes  de  diamètre  qui,  en  s’épanouiffant  
 , forme’une étoile de  quatre lignes de  diamètre, 
   compofée  d’un  calice  à  fix  feuilles  elliptiques, 
   concaves,  une  fois  plus  longues  que  larges J(