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extérieure , ces arts font fortau-deffous des autres , •
parce qu’ils n’empruntent aucune efficace de l’émotion
des fens externes , qu’autant qu’accidentelle^
ment ils peuvent émouvoir l’oreille. Mais ce qui
leur manque en force, ils le regagnent en étendue ;
ils mettent en jeu toutes les forces de l’imagination,
& favent, par fon moyen, rendre fenfibles toutes
les impreffions des fens, même des fens les. plus
groffiers.
Auffi l’ufage des arts de la parole eft le plus entendu
de tous. Ils nous inftruifent de tout ce qui fe
paffe dans une ame ; de quelque cote qu’on veuille
l’attaquer', quelque fentiment qu’on veuille lui inf-
pirer, les arts de la parole en fourniront toüjours
les moyens ; ils ont d’ailleurs fur les autres arts
cet avantage, qu’à l’aide des lignes qu’ils emploient,
on fe rappelle chaque idée avec toute la précifion
& la facilité polfibles. Àinfi, bien que les plus foi-
bles de tous les ans, quant à la vivacité des impreffions
, ce font les plus importans par leur aptitude
à exciter tous les divers genres d’impreffions.
Telles font les trois efpe ces primitives des beaux-
arts: on a enfuite trouvé le moyen de les combiner
& de réunir deux' ou trois de ces efpeces, pour en
former de nouvelles. La danfe réunit les arts qui
agiffent fur la vue & fur l’ouie ; le chant raflemble
Y art de la Mufique & ceux de la parole; tous les
beaux-arts concourir à la fois dans les fpectacles.
Auffi les fpectacles dramatiques font-ils la
plus belle.inventiondes arts ; ils peuvent devenir le
moyen le plus propre à infpirer des fentimens nobles
& élevés.
Chaque efpece d'art fe partage de nouveau en
plufîe.iirs branches fubalternes; la meilleure méthode
de déterminer celles-ci, feroit peut-être de faire rémunération
des diveriès efpeces de beau , ou de
forces èfthétiques qui en font l’objet. Le beau fimple
occupe ces branches particulières des arts qui n’ont
d’autre but dans leurs ouvrages que celui de plaire;
En Poëfie, de jolies bagatelles ; en Peinture , des
fleurs, des payfages fans cara&ere décidé ; en Musique
, ces pièces oit l’on ne fent que l’harmonie &
le nombre, &c. Le vrai & le parfait font l’objet
principal d’une autre efpece de branches, tels que
font,., dans les am de la parole., le difcours dogmatique
, le poëme didactique , certain genre d’apologue,
&c. Un troifieme ordre de ces branches
s’exerce fur des fujets propres à émouvoir, & fe
propofe d’exciter les paffions. Enfin les branches les
plus parfaites réunifient à la fois tous ces objets ,
déploient toutes les forces de Y art, & en confti-
îuënt fes efpeces les plus intéreffantes.
Comme chaque efpece différente fuppofe aufli
dans Tartifte non-.feulement un génie propre à cettè
efpece-là , mais encore un caractère particulier, on
pourroit peut-être déterminer avec affez d’exaéti-
tude les fubdivifions de chaque branche des beaux-
arts , d’après le dégré d’ame & le tour d’efprit qu’on
peut concevoir dans l’artifte. Peut-être tenterons-
nous dans quelques articles de ce Supplément, un ou
deux effais de cette méthode.
Il entre, au refte, tant d’arbitraire & d’accidentel
dans la forme extérieure que les beaux - ans donnent
à leurs productions, qu’avec les notions les
plus précifes fur la nature & l’emploi des arts, on
ne fauroit rien fixer à l’égard de la forme de ces ouvrages.
Qui pourroit , pour ne citer qu’un feul
exempleaffigner toutes les differentes formes que
l’ode ou le drame peuvent prendre fans fe dénaturer?
Dans des recherches de cette nature, le bon fens
veut qu’on évite les fubtilités minutieufes, & qu’on
fe garde bien de donner des entraves au génie de
l’artifte.
Le grand principe que tout artifte doit fuiyre dans
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fes compofitions , c’eft « de faire que l’enfemble &
chaque partie de fon ouvrage, produifeTexpreffion
la plus favorable fur les fens & fur l’imagination ,
afin d’exciter, autant qu’il eft poffible, toutes les,
forces de l’ame à y graver cette impreflïon d’une-
maniéré ineffaçable ». O r , il n’eft pas poffible d’atteindre
à ce but, li l’ouvrage n’a de la beauté & de
la régularité , en un mot, s’il ne porte l’empreinte
du bon goût. Le défaut le plus effentiel ,dans un
ouvrage de Yart t quoique ce ne foit pas toujours
le plus important, c’eft de mànquer du côté du goût.
La maxime générale fur le choix du lujet , c’eft
« que, l’artifte choiiiffe des objets propres à influer
avantageufement fur l’efprit & fur le coeur». Ce
font-là les feuls fujets dignes de nous émouvoir fortement,
& de faire fur nous des impreffions durables
: tout le refte peut n’en produire que de paffa-,
gérés.
Ce feroit néanmoins mal entendre cette maxime ,
que de vouloir interdire aux arts tout fujet qui ne
leroit pas précifément moral ; elle ne défend pas à
l’artifte de fculjjter une coupe ou de peindre un vafe
à boire , mais elle, lui prefcrit Amplement de n’y rien
tracer qui ne foit propre à faire une heureufe im-
preffion, de quelque genre qu’elle foit.
De tous les ouvrages de Yart,- ceux-là ont, fans
contredit, l’utilité la plus importante , qui gravent
dans notre efprit des notions, des vérités , des maximes,
des fentimens propres à nous rendre plus
parfaits, & à former eh nous les carafteres dont
nous ne faurions manquer fans perdre de notre prix,
foit en qualité d’hommes, foit en qualité de citoyens.
Mais au défaut de pareils fujets , l’artifte aura encore
fatisfait à fon devoir, li fon ouvrage nous
affermit & nous perfectionne dans le goût du beau.
Ainli, le peintre auquel j’aurai commis le foin de
décorer mon appartement, méritera- toute ma re-
connoiffance , s’il s’en acquitte dç maniéré que, de
quelque côté que je jette les yeux, je me fente rap-
peller vivement les notionVpratiques qui me font
les plus néceffaires ; que li la chofe n’eft pas faifable ,
j fon travail fera néanmoins encore digne d’éloge,
S’il me préfente dans chaque objet de quoi nourrir
& fortifier en moi le bon goût.
Il réfulte de ce que nous venons de dire , que
les beaux - arts ne fuppofent pas Amplement dans
- l’artifte un goût exquis, mais qu’ils demandent de
plus qu’il y joigne une raifon faine , une eonnoif-
lance réfléchie des moeurs, & une intention férieufe
de faire de fes talens le meilleur ufage poffible. ( Cet
article ejl extrait de la Théorie generale des Beaux-
Arts de M. SüLZER. )
* A r t S a c e r d o t a l , ( Philo/, hermet. ) c’eft le
nom que donnoient les Egyptiens à ce que nous
appelions aujourd’hui Philofophie hermétique : cet
art conflftoit dans là connoiffance parfaite des procédés
de la nature dans la production des mixtes.
Cette fcience cachée fous l’enveloppe des hiéroglyphes
& des termes les plus myftérieux, étoitune
efpece d’énigme dont ôn ne donnoit le mot qu’à
ceux qui, par une épreuve longue & pénible, s’é-
toient rendus, dignes d’être initiés à de fi grands
myfteres. Le fecret étoit ordonné aux pfêtres, fous
peine de mort: il ne fe communiquoit que dans le
fanftuaire. On affure que Pythagore confentit à
fouffrir la circoncifion, pour y être initié.
ARTABAN , ( Hijloire de Perfe. ) Hyrcanien de
naiffance, tint le premier rang parmi les favoris dë
Xerxès dont il fut capitaine des gardes. Ce prince
qui n’accordoit fa confiance qu’aux complices de fes
crimes & aux compagnons de fes débauches, lui
abandonna le foin des affaires, & ne fe réferva que
le titre de ro i, & l’humiliant privilège d’en abufer.
Artaban , ingénieux à le captiver par le charme des
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voluptés, fît le deftinf de la Perfe; & comme.il
étoit le diftributeur des g.racés , il lui fut aifé de fe
faire des adorateurs. Xerxt's, tombe dans le mépris,
lui parut une 'viCtime qu’on pouvoir immoler impunément,
& l’habitude du commandement lui infpira
l’ambition dé le perpétuer.' Ingrat envers fon maître,
il confpira^çôntre la vie , & if profita des ténèbres
poiir entrer dans fa chambre, OÙ , fuivi des eunuques
qu’il avoit fait fes complices , il le tua pendant
qu’il dormoit':. ce monftre fouillé du fang de fon
maître, va trouver Artaxerxes, & lui apprend que
fon frere Darius venoit; de fe fouiller d’un parricide,
& que lui-même alloit être enveloppé dans le meurtre
dé fonpere. Artaxerxes, trop jeune encore pour
çonnoître la défiance., ajouta foi à l ’impoftare ; &
pour fauver fà vie j il autorifa Artaban à donner la
mort à'fon frere. Ce meurtrier de fes rois, difpofa de
la couronne qu’il mit fur la tête du jeune Artaxerxes,
en attendant l’occaficm. favorable de la mettre fur
la fienne. Il avoit fept fils qu’il pourvut des premières
dignités de l’état. Fier de leur appui, il prodigua
.lestré fors de l’état pour fe faire des partifans;
quand il crut fon pouvoir affez affermi, il laiffa
âpperçevoir fes deffeins, Artaxerxes, inftruit de fes
complots , le fit affaffiner avant qu’il pût les exécuter.
Ses fils voulurent venger fa mort : ils levèrent
une armée, ils livrèrent un combat où ils furent
entièrement , défaits : ils expirèrent au milieu des
plus cruels fu.pplices, avec tous ceux qui avoient
été leurs complices. ( T—AT. )
; ARTABAZANE, ( Hi(l. de Perfe.) fils aîné de
Darius,, roi,de Perfe, étoit appellé par le droit de
fa naiffance .au trône de fon pere ; mais fon frere
Xerxès lui fut préféré, parce qu’il étoit né depuis
l ’élévation de fon pere, & qu’il defcendoit par
Àtqffa fa mère, de Cyrus-, fondateur de l’empire
Perfan, au lieu qu'Artabaqane étoit né avant que fon
pere fut revêtu de la pourpre, & qu’il n’avoit point
du côté de fa mere une origine royale./Leurs droits
furent difcutés au tribunal de Darius, félon l’ufage
des rois de Perfe qui, avant de mourir, défignoient
leur fucceffeur. Dès que l’arrêt qui donnoit la préférence
à Xerxès eut été prononcé, Anabaianefe pro-
fterna devant fon frere, & le reconnut pour fon roi.
Il donna pendant le cours de fa vie un exemple de la
fidélité qu’on doit à fes maîtres, & le premier fujet ,
fut le plus fournis : il fut tué à la bataille de Sala-
mine. ( T—n . )
. ARTABAZE, ( Hijl. de Perfe. ) Perfe d’origine,
excita une rébellion dans fon gouvernement, moins
pour fatisfaire fon ambition , que pour n’être pas la
viâime des fureurs de fon maître. Ochus, roi de
Perfe, ne fembloit armé du pouvoir que pour s’abandonner
impunément à la cruauté de fes pen-
chans. Ce fut fur fes généraux & fes domeftiques
qu’il fit l’effai de fes fureurs. Enfuite il fe fouilla du
fang de fon oncle & de celui de cent de fes fils. Il
eut la férocité de faire enterrer fa» foeiir vivante.
Tant d’atrocités le rendirent l’objet de l’exécration
publique. Artaba^e profita de la difpofition des ef-
prits pour fe rendre indépendant dans fon gouvernement.
11 attira dans fon parti Charès, général des
Athéniens, qui tailla en pièces foixante mille hommes.
Le monarque menaça les Athéniens de fes vengeances,
s’ils ne rappelloientleur général. Cette menace
produifit fon effet. Artaba^e abandonné des
Athéniens, eut recours aux Thébains qui lui fournirent
5000 hommes avec lefquels il remporta deux vi-*
cloires. L’argent d’Ochus fit ce que fes armes n’a-
voient pu exécuter. Trois cens talens comptés aux
Thébains les engagèrent à trahir un allié qui n’étoit
pas affez riche pour les payer. Artaba^e, privé de leur
feco.urs, fe réfugia chez Philippe de Macédoine, auquel
il révéla le fecret de fubjuguer la Perfe dont il
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connoiffoit lafoibleffe; & ce fut furie plan qu’il
traÇa3 qu’Alexandre, quelque tems après , en fit la
Conquête. ( T—n . )
ARTABRI , ( Géographie. ) peuple d’Efpagne, aux
environs du promontoire Nerium, aujourd’hui le
cap Finiftere en Galice. ( D. G .)
, ART A CABANE , ( Géogr.) ville d’Afie , dans
T A n e , ou les anciens géographes en placent encore
une du nom d Arcatane, & qui n’eft peut-être crue
la même. ( D. G .)
ARTACE , aujourd’hui ARTAKUI, ( Géogr. )
Ville d’Afië, dans la Natolie , & Atuée d a n sn e
pfefqu’île de la Propontide, où réfide un des principaux,
archevêques de l’églife Grecque en Turquie.
Cettè prefqu’île étoit autrefois I’île.même de Cyzi-
que, & elle produit de très-bon vin blanc. Une
forteféife de la Bithynie & une ville d’Arménie ont
auffi porté le nom d’Artace. ( D . G.)
ARTÆA, ( Géogr. ) contrée de la Perfe , d’après
Jaquelle tous les Perfes ne faifôient même pas difficulté
de fe dénommer. ( D. G .)
. ARTAGERA , ( Géogr. ) ville d’Afie, dans l ’Arménie
: quelques-uns veulent que ce foit la même
qu’Artaxate, capitale du pays. ( D . G. )
ARTAJONA, ( Géogr. ) petite ville d’Efpagne
dans la Navarre, & dans la Merindatje d’Eftalla. Elle
eft environnée d’un vignoble très-fertile, ( jt>. G .)
ARTAMIS, ( Géographie. ) riviere d’Afie, dans la
Ba&riane. ( D. G. )
ART ANES, ( Géographie. ) riviere d’Afie, dans
la Bithynie. ( D. G .)
ARTASI, ( Géographie. ) ville de la Turquie en
Afie, dans le gouvernement de Giurdiftan : elle eft
peu confidérable. L’hiftoife des croifades fait mention
d’une autre ville de même nom, laquelle étoit
fituée en Syrie, & fut prifè aux Turcs par les Chrétiens
, fous la conduite de Robert de Flandres.
(.O .G .)
ARTAXERXES L o n g u e - m a i n , ■ (Hift. de Perfe.)
Ce prince furnommé Longue-main à caufe qu’il avoit
la main droite plus longue que la gauche, fut magnifique
& bienfaifant : quoiqu’il ne fût que le troi-,
fieme fils de Xerxès, il fut l’on fucceffeur au trône
de Perfe. Darius, fon aîné, avoit été enveloppé dans
le meurtre de fon pere, affaffiné par Artabane ; &
Hydafpe, que la naiffance appelloit à la couronne,
étoit alors trop occupé dans la Baâriane pour faire
valoir fes droits. Artabane ne plaça Artaxerxes fur
le trône que pour en faire bientôt fa viétime ; mais
il fut prévenu dans fes deffeins criminels,, & quand
il étoit prêt de les exécuter, il fut affaffiné lui-même.
Les femences des troubles de la Perfe ne furent pas
étouffées dans fon fang, il lui reftoit fept fils aufli
ambitieux que lui. Artaxerxes ardent à venger la
mort de fon pere , marcha contre les enfans de fon
meurtrier, qu’il crut devoir immoler à fes mânes :
il leur livra une bataille où tous furent exterminés.
Dès qu’il fe vit débarraffé d’ennemis aufli redoutables
, il tourna fes armes vers fon frere , dont la
nature foutint mal les droits. Artaxerxes vainqueur
fe vit paifible poffeffeur d’un empire qu’il étoit
digne de gouverner ; les gouverneurs dont la fidé-
lité étoit fufpefte , furent dépofés ; ceux qui furent
Convaincus de tyrannie & d’exaétions, expirèrent
dans les fupplices; les moins coupables furent notés
d’infamie , punition plus cruelle que la mort j pour
ceux qui confervent un refte de pudeur. Les abus
réformés, & les tyrans fubalternes punis, lui méritèrent
l’amour de fes fujets, qui eft la récompenfe
des bons rois, & le fondement inébranlable de leur
pouvoir.
Ce fut fous fon régné que Thémiftocîefugitif