
 
        
         
		quatorze  ans  en  Lithuanie  6c  cinq  en  Pologne.  
 (  M.  d e   Sa c y . ) 
 Alexandre ,  ( Hiß.  de  Pologne. )  fils  de  Jean  
 Sobieski,  roi  de  Pologne.  L’hiftoire  de  ce  prince  
 n’eft remarquable  que  par  une  contradiction  fingu-  
 liere.  En  1697  il fe mit  fur les rangs avec  les  autres  
 prétendans  à  la  couronne  de  Pologne;  en  1704  
 Charles XII la  lui offrit,  &  il la  refufa.  Le motif de  
 ion refus ,  étoit l’exclufion qu’on avoit donnée  à fon  
 frere aîné ; mais dans la diete de  1697 il concourroit  
 avec ce même  frere ,  &  s’efforçoit  de  le  fupplanter.  
 Il  eft  difficile  de  pénétrer  les  raifons de  cette  conduite. 
   ( M.  d e   S a c y . ) 
 *  §  ALEXANDRIE,  dite  Alexandrie  de  la 
 PAILLE,  Alexandria ßatiellorum ,  ( Géogr. )  Cette  
 y ille ,  capitale de l’Alexandrin,  dans le Milanez ,  6c  
 aujourd’hui fous  la  domination du  roi de Sardaigne ,  
 eft ainfi  nommée  ,  parce  qu’elle  fut  bâtie  en fhon-  
 neur du  pape  Alexandre  III,  grand  ennemi de  l’empereur  
 Frédéric Earberoune. Après la ruine de Milan,  
 en  116 2,  une partie de fes habitans  vinrent s’établir  
 en cet endroit,  &  y   fondèrent cette ville ,  conjointement  
 avec  d’autres  Gibelins,  que  l’empereur  fit  
 fortir de Parme ,  de Plaifance,  6c de plufieurs autres  
 villes.  On  la  nomma  d’abord Y Alexandrie de paille,  
 parce  que fes murs  ,  dit  Sigonius ,  n’étoient abfolu-  
 ment  que de la paille mêlée  avec  de la  terre  glaife.  
 Cependant,  malgré  un  fi  foible  rempart,  Frédéric  
 Barberouffe,  qui ne tarda pas à venir l’affiéger pour  
 la détruire, ne put jamais la prendre, 6c les habitans  
 fe  défendirent avec tant .de courage &  de  confiance,  
 qu’a près fix mois de liege l’empereur fut obligé de fe  
 défifter' de  fon éntreprife.  Il s’en vengea par un mot  
 piquant contre le  pape ,  en difant  qu’il ne s’étonnoit  
 pas qu’on eût bâti  une  ville imprenable en l’honneur  
 d’un  âne  vivant  &   féroce  tel  qu’Alexandre  I I I ,  
 puifqu’Alexandre  le  Grand  en  avoit  fait  conftruire  
 une femblable pour conferver la mémoire d’un cheval  
 mort. Le pape ,  pour récompenfer le zele des habitans  
 de  cette  nouvelle  Alexandrie,  leur  donna  un  
 évêque, qu’il fit fuffragant de Milan, 6c leur accorda  
 divers privilèges. 
 Miffon ( Voyage d'Italie, tom. I lfp a g . 47. ) prend  
 gratuitement beaucoup de peine, pour faire voir qu’il  
 éft  faux que les empereurs y   aient jamais  été  couronnés  
 d’une  couronne  de  paille. .Mais  la  Forêt-  
 Bourgon  ( Géogr.  hiß.  tom.  I I I , pag.  440. )  donne  
 une explication affez ridicule du nom d’Alexandrie de  
 paille.  Il le fait venir de ce que la vigueur des troupes  
 avec  lefquelles  Frédéric l’affiéga,  ne  fut qu’un  feu  
 de  paille ;  car  elle  fe  rallentit  fi  fo r t ,  ajoute-t-il,  
 qu’il fut contraint de lever le liege, après s’être morfondu  
 fix  mois.  La  Martiniere  dit  que  l ’empereur  
 voulut  l’appeller  Céfarèe ;  mais  que  les  habitans  
 perfiftant à  lui  laiffer  le  nom  d’Alexandrie,  l’empereur  
 alors  la  traita  d’Alexandrie  de paille.  L’origine  
 que  Sigonius  donne  à  ce  nom  eft  plus  raifonnable.  
 Les  murs d’Alexandrie ne. font plus de  paille aujourd’hui  
 ;  ils  forment  un  très-beau  rempart,  entouré  
 d’un large foffé  plein  d’eau. C’eft une  des plus fortes  
 places du Roi de Sardaigne, &  fa  citadelle  eft  fortifiée  
 à la Vauban. La ville d’Alexandrie eft fituée fur le  
 Tanaro,  à  onze  lieues  de Milan,  &   n’offre• aucun  
 édifice  remarquable,  excepté  le  nouvel  hôtel  de  
 ville.  La  cathédrale  eft  dans  un  goût  abfolument  
 gothiaue.  Les  foires  Alexandrie,  qui  fe  tiennent  
 deux fois l’an,  en avril  &   en  octobre, font célébrés  
 dans toute l’Italie. 
 Alexandrie,  ( GJogr. )  ville  de  foixante  ftades  
 de  tou r,  qu’Alexandre.le  Grand  fit  bâtir  près  du  
 flpuve  Tanaïs.  Quinte-Curce,  qui  parle  de  cette  
 v ille ,  nous  apprend  que  le  même  Alexandre  en  
 avoit fait bâtir plufieurs  autres de  ce  nom  dans  les 
 Indes &  ailleurs. Il y  en avoit encore une en Suziane j  
 qui étoit la  patrie de Denys le  géographe. ( C .A . ) 
 * §  ALEXANDRIN  , {Géogr.') petit  quartier  du  
 Milanez, appartenant aujourd’hui au roi.de Sardaigne  
 depuis  le  traité  d’Utreck  de  17.14.  Il  eft  borné  au  
 nord parle  Piémont,  au  levant  par  le  Tortonois,  
 au fud 6c au couchant  par le Montferrat.  Il  tire  fon  
 nom  de  fa  capitale,  nommée Alexandrie.  .Voye1 ce  
 mot dans çe fupplément. 
 Alexandrin,  f.  m.  { B  elles-Lettres  ,  Poéjies. )  
 Il  eft  dit  dans  le  Dictionnaire raifonné des  Sciences ,  
 Arts  &  Métiers, «  le  vers  alexandrin  françois  ré-  
 » pond  au  vers hexametre latin ». 
 Cela  eft équivoque.  Le vers alexandrin nous tient  
 lieu  du  vers  hexametre,  &   à  fa  place  nous l’employons  
 dans nos  poèmes  héroïques  ;  mais  quant  
 au  nombre  6c au métré ,  c’eft  au vers afclépiade  latin  
 que notre  vers  héroïque répond.  Il  en a la  coupe  
 6c  les  nombres ,  avec  cette feule différence  que  
 le  premier  hémiftiche  de  l’âfclépiade  n’eft  pas  ef-  
 fentiellement  féparé  du  fécond  par  un  repos  dans  
 le  fens  ,  mais  feulement  par une  fyllabe  qui  refte  
 en fufpens  après  le  fécond  pied. 
 Plus  le  vers  héroïque  françois approche  de  l’air  
 clépiade par les nombres,  6c plus  il  eft harmonieux.  
 Or  ces  nombres  peuvent  s’imiter  de  deux  façons ,  
 ou par des  nombres  femblables,   ou  par  des  équi-  
 valens. 
 On  fait que  les  nombres  de  l’afclépiade  foht  le  
 fpondée  &   le  daftile,  &   que  chacun  de ,ces  deux  
 pieds  forme  une mefure à quatre tems.  Ainfi toutes  
 les  fois  que  le  vers  héroïque  françois  fe  divife  à  
 l’oreille  en  quatre  mefures  égales ,  que  ce foit des  
 fpondées ,  des daétiles,  des  anapeftes ,  des  dipyr-  
 riches,  ou  des  amphibraches,  il  a  le  rhythme  de  
 l’afclépiade  ,  quoiqu’il  n’en  ait  pas  les  nombres. 
 Le mélange  de  ces, élémens  étant  libre  dans nos  
 vers  françois,  les  rend  fufceptibles  d’üne  variété  
 que  ne  peut  avoir  l’afclépiade  ,  dont  les  nombres  
 • font’ immuables  ;  cependant  nos  grands  vers  font  
 encore  monotones  ,  6c  cette  monotonie  a  deux  
 caufes ;  l’une  ,  parce  qu’on  ne  fe  donne  pas  allez  
 de  fôin  pour  en  varier  lès  repos :  Voye{  dans  ,'e  
 D i cl. des Sciences,   &c. l'article HÉMISTICHE fait par  
 l’auteur de  la Henriade ;  l’autre, parce  que  dans  nos  
 poèmes héroïques  les vers font  rimés deux  à deux ;  
 &   rien  de  plus  fatiguant  pour  l’oreille  que  ce  retour  
 périodique  de  deux finales  confonnantes , répété  
 mille 6c  mille fois. 
 Il feroit donc  à' fouhaiter qu’il.fût permis, fur-tout  
 dans  un  poème  dé  longue  haleine,  de  croifer  les  
 rimes  ,  en donnant  ,  comme  a  fait Malherbe ,  une  
 rondeur harmonieufe  à  la  période  poétique,.  Peut-  
 être feroit-il  à  fouhaiter  auffi  que ,  félonie  caractère  
 des  images  6c  des  fentimens  qu’on  auroit  à  
 peindre, il fut permis.de varier le rhythme &  d’entremêler  
 ,  comme  a  fait Quinault,  différentes  formes  
 d e ve rs .  ( M.  Ma rm q n t e l .  ) 
 ALEX A S ,  ( Hijloire des  Juifs; )   troifieme  mari  
 de Salomé  ,  foeur  d’Hérode  le  Grand  ,  mérite  de  
 juftes  éloges  pour  avoir mis  en  liberté,  après  la  
 mort  d’Hérode,  les_principaux des Juifs que  ce roi  
 cruel  avoit  fait  enfermer dans l’Hippodrome de Jéricho  
 ,  avec ordre à Alex as 6c  à Salomé  de les  faire  
 mourir, auffi-tôt qu’il auroit les yeux fermés,  afin  
 que  la Judée,  affligée  de  la  mort  de  tant  de  per-  
 fonnes  de  eonfidération,  parût  faire. le  deuil  de  
 fbp  roi. 
 §   ALEXIPHARMAQUES,.adj.  pris  fubftantive-  
 ment,  {Médecine.) on ne  peut qu’approuver les déclamations  
 de l’auteur de cet article  dans le D i cl. des  
 Scien.  &c.  contre l’abus des alexipharmaques dans  les  
 maladies aiguës ;  mais ce n’eft  pas  avec  une  théorie 
 inconféquente  qu’on réfute.  Il faut des obfervatîons  
 bien fuivies ,  bien, détaillées.  Il  faut fur-tout fe  dépouiller  
 de  toutefprit de feéfe .ou de parti  lorfqu’on  
 yeut  juger. 
 Les  anciens  ehymiftes  &   les gens  à  fecrets  portèrent  
 dans  la  Médecine  une  foule  de  prétendus  
 fpécifiques,  dont les propriétés miraculeufes  durent  
 éblouir les ignorans  6c  les crédules  :  le  peuple qui  
 jfe  prend  toujours  avidement,  fut  trompé  par  les  
 promeffes  qu’on  prodiguoit,  mais il  fallut  dans  la  
 fuite  raifonner  avec  ceux  qui  ,  fans  eeffer  d’être  
 peuple,  vouloient  cependant  qu’on  appuyât  d’un  
 dogme  une pratique  jufqu’alors  précaire.  Van Hel-  
 mont& Paraçelfe furent de  prétendus  réformateurs  
 q u i,  dans  l’immenfe  fatras  d’erreurs  qu’ils  débitèrent  
 pour  foutenir  cette méthode  incendiaire, laif-  
 ferent pourtant  échapper  quelques traits d’un  génie  
 brillant dont  leurs  fuccefl’eurs  ont  profité.  Le  tems  
 qui réduit les opinions  6c  les  fyftêmes  à  leur  jufte  
 valeur, a  détruit l ’édifice  de  ces enthoufiaftes ; mais  
 nous  n’avons  que  changé  de maîtres.  Une méthode  
 délayante  ,  évacuante  6c  antiphlogiftique  a  pris  le  
 fyftême  chaud,  fortifiant 6c tonique  des  premiers ;  
 la découverte de la  circulation a engendré une autre  
 efpece  d’enthoufiafme  méchanique,  qui  ne  laiffe  
 voir  qu’impulfion  du  fang  6c  des  humeurs  contre  
 les  vaiffeaux  ,  que  réadion  des  folides fur les  fluides  
 ;  le  calcul  6c fon appareil  mafquent  une  foiile  
 de  puérilités peut-être  plus  abfurdes  que  les  premières  
 ,  6c  l’abus  des  connoiffances  qui manquent  
 ici  d’objets  ,  d’application  6c  de  vérité,  nous«, a  
 peut-être  égarés de  la vraie  route  encore plus loin  
 que  Van Helmont &  fes  fedateurs.  Voyeç  ci-après  
 Application  des  Sciences à la  Médecine. 
 Le  nombre  des  fpécifiques  qu’on  fuppofoit  appropriés  
 à  chaque  efpece de maladie  ou  de  léfion,  
 s’accrut par  fucceflion  de  tems.  On  s’accoutuma à  
 ne  voir  dans  une  caufe  de  maladie  qu’un  ennemi  
 auquel il  falloit en oppofer  un  autre, &  cette  fup-  
 pofition qui ne préfentoit dans le médicament qu’une  
 qualité  occulte  ou indéfinie, fut un motif pour  négliger  
 l’examen de fa  façon d’agir. Les  feuls poifons  
 lie  furent  pas combattus par des  fpécifiques;  on en  
 eut  contre  les maladies Hyftériques ,  contre les fièvres  
 ,  on  eut  des  amulettes,  &   nous avons  des fa-  
 chets  contre l ’apoplexie,  la petite v éro le,  la gale,  
 les  dartres,,  les  rhumatifmes  ,   &c.  6c  en  général  
 prefque  toutes  les  infirmités  humaines  furent  cen-  
 fées  avoir  leur  antidote dans  la nature. 
 Faudroit-il,  parce  qu’on a abufé  d’un moyen , le  
 rejetter  entièrement ?  N’avons-nous  pas  nos  fpécifiques  
 dont  la  vertu eft  inconteftablement  établie  
 par  l’obfervation  la  plus multipliée  ?  Et  ne  nous  
 arrive-t-il  pas  fouvent,  quoique toniques  6c forti-  
 fians,  de  les  employer  dans  des  maladies  d’irritation  
 ,  inflammatoires,  ou qui  en portent  le  caractère  
 ?  Si  l’on  confidere  les  effets de  la plupart des  
 alexipharmaques,  ils  paroiffent le  plus fouvent ( autant  
 qu’il  eft permis  d’en  juger) agir enproduifant  
 des  évacuations  fenfibles  ou infenfibles.  La tranfpi-  
 ration  {diaphorejis)  ou  les- Tueurs ,  font  les  voies  
 par  lefquelles  ils pouffent le  plus  fréquemment les  
 matières  nuifibles  au  dehors.  La thériaque,  la con-  
 feâion hyacinthe  , l’orviétan ,  les bézoards , l’alkali  
 volatil,  &c. font  de ce  genre.  Ce  fait  feul  peut,  à  
 quelques  égards,  juftifier l’emploi  qu’on a  fait  des  
 alexipharmaques ,  à  titre  de  fudorifiques ou  de  dia-  
 phorétiques  ,  dans, toutes  les  maladies  où  il pou-  
 voit etre utile d’exciter la tranfpiration  ou  la  fueur.  
 Il  ne  faut donc  pas; dire,  avec  M .  de Vandeneffe,  
 que  la  nouvelle  idée  qui  a  confondu  les.  fudorifiques  
 avec /«alexipharmaques, a fait périr des millions  
 de malades. C ’eft l’abus de  cette  idée ou fon application  
 mal-entendue  qui ont été  funeftes à l’humanité. 
 Tome /. 
 Il  ne  fàudroit  pas  non  plus  établir  pour  réglé  
 invariable  ,  avec  le  même  auteur,  qu’on  ne  doit  
 jamais  employer  les  alexipharmaques  «  qu’après  
 »  avoir fuffifamment évacué ou  rafraîchi,  qu’il faut  
 »  diminuer  la  quantité,  la  raréfa&ion  6c l’acrimo-  
 »  n;e  des  fels répandus  dans  les humeurs1 avant de  
 »  les mettre  en aôion ». Des fels nombreux  &  raréfiés  
 qu’on diminue  pour les mettre  enfuite  en jeu ,  
 font  une  théorie  vague,  q u i,  très-certainement,  
 n’a pas empêché M. de Juffieu  d’adminiftrer  promptement  
 l’alkali  volatil dans la morfure de la  vipere,  
 &   de  guérir radicalement.  Cette  même  théorie n’a  
 pas  diffuadé  M.  Pringle  de  l’emploi  des  véficatoi-  
 res  dans  les  fauffes  pleurëfies ,  ni M.  Torti de  l’u-  
 fage  du  quinquina dans  les  fievres malignes  perni-  
 cieufes,  &c. 
 Tenons-nous-en  à  l’obfervation  qui  ne  permet  
 l’ufage des  alexipharmaques,  &   en  général des  diaphoniques  
 6c  des  fudorifiques  dans  les  maladies  
 aiguës,'  qu’avec  une  fage  retenue  ;  gardons-nous  
 d’approuver la méthode  des  payfans  ou  du  peuple  
 qui fe traite indiftin&ement dans toutes  les  maladies  
 inflammatoires  par  des  ftimulans  ,  des  cordiaux,  
 dont l’aftivité  peut  quelquefois diffiper rapidement  
 une  maladie  qui  commence  ,  mais  qui engendre  le  
 plus  fouvent  dés  fuites  funeftes. 
 L’idée  d’une  fubftance  qui  repouffe  un  venin  en  
 le portant au-dehors  par les pores de la peau, n’eft  
 pas  l’unique point de  vue fous lequel  on  doive con-  
 fidérer  les  alexipharmaques.  Ils  peuvent  chaffer  ce  
 venin  par d’autres  voies ,  ou  même le  corriger 6c  
 rendre  fon  aftion.nulle  dans le  corps.  Dans ce dernier  
 fens, un  émétique  qu’on avale peu  après avoir  
 pris  de  l’arféaic,  ou  tout  autre  poifon minéral,  
 devient alexipharmaque,  lorfqu’il l’évacue.  L’eau pur 
 e ,  l’eau  fucrée, l’hydrogala ,  le  lait,  le  petit-lait,  
 les huiles  graffes  qui  l’évacuent  par  les  telles,  ou  
 qui diminuent ouémouffentfona&ion en l’étendant,  
 font  encore  alexipharmaques.  Le  vinaigre 6c fes différentes  
 préparations  ,  l’opium  même  jouiffent  de  
 cette  prérogative,  6c  c’e f t ,  pour  le  dire  en  paf-  
 fant,  la feule efpece  de  médicamens qui foient  alexipharmaques  
 dans  le  fens  proprement  dit.  Voye^  
 Poisons  ( Médecine  légale.  )  &  Anti-Septique ,(  Mat. Méd. ) Supplément.  ( Article de M. La  FOSSE,  
 docteur  en  Médecine  de  la  Faculté de  Montpellier. ) 
 §  ALEXITERES,  adj.  pris  fubtantiv.  {Médecine.')  
 Ce mot à-peu-près fynonyme d’alexipharmaques,  eft  
 employé  par Xénophon  ,  Athénée  ,  Hippocrate,  
 comme lignifiant défenfif, expulfif,  defenforius, pro-  
 pulfatorius.  On  appliqua,  dans  la  fuite,  ce  nom  
 aux remedes employés contre les morfures des animaux  
 venimeiHc  ;  6c  le  nom  d’alexipharmaques,  à  
 ceux  dont  on  fe  fert  contre  les  autres  venins  en  
 général.  Leur  étymologie  eft  abfolumentlà  même 4  
 ils  dérivent  d’àAef«  ou  aAe'fe«,  arceo, pulfo. 
 On peut  regarder  le mot antidote  comme  générique  
 par  rapport  à  alexipharmaque  &   alexitere.  
 Le  nom d'alexitere,  donné  par quelques  modernes  
 aux  amulettes  &   aux  charmes,  en  un mot à  tout  
 ce  que  l’on  porte  fur  foi  comme  un  préfervatif  
 contre  les  poifons,  les  enchantemens  &   les maléfices, 
   6c  leurs  fuites facheufes  (  ce font  les termes  
 de-  l’auteur  de  l’article  alexitere) ,   nous  offre  fans  
 doute  un de  ces  exemples  humilians  pour  la raifon  
 humaine, que nous ne devons jamais laiffer échapper.  
 Ce  mélange  monftrueux de  connoiffances  6c  d’ab-v  
 furdités,  qui déprécie  les  ouvrages  de  nos peres,  
 ne  devroit  plus  fe  gliffer  dans  des  ouvrages  faits  
 pour tranfmettre  à notre poftérité le dépôt de notre  
 philofophie.  Voyei Alexipharmaques ;  6c fur la  
 force des  maléfices  ,  voye^ Frigidité  6*  Impuis-  
 sa-nçe , Suppl.  {Cet article  efi  de  M.  La  Fo s s e .) 
 M m  ij