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 fa  longueur,  en  baigne  la  capitale  &   fe  réunit  au  
 "Vecht,  vers les confins du comté  de Bentheim. 
 A a ,  autre  riviere de Weftphalie,  qui a fa fource  
 à l’oueft de Munfter,  arrofe c.ette ville &c va fe perdre  
 dans  l’Ems ,  vis-à-vis de Greven. 
 A A ,  cinquième  riviere de ce nom ,  dans le cercle  
 de Weftphalie,  a fa fource dans le comté de la Lippe,  
 p a fie à Dethmold, puis à Hervorden, joint fes  eaux  
 à  celles de  la  Bege  pour  fe  jetter  avec  elle dans  le  
 \Vefer, à trois lieues au-defliis de Minden. .11 eft bon  
 de remarquer ici que Sanfon, dans fes grandes cartes,  
 lui donne le nom de Wehra. 
 * AAGGl-DOGII, {Géogr.) montagne de l’Amafie  
 ‘-en Turquie, fur les frontières  de Perfe. Elle eft fort 
 haute  &   fort rude  à monter  ;  les  paffages  en  font  
 étroits :  c’eft pourtant  par-là que paffent les caravanes  
 qui vont de Conftantinople à Hifpahan. 
 * AAGG1-SO U , (Géogr.)  riviere  de  Perfe  ,  qui  
 .defcend des montagnes voifines de lamerCafpienne,  
 &  va  fe  perdre dans  le lac  Roumi à  environ  treize  
 lieues de Tauris.  Ses  eaux font d’une  très-mauvaife  
 qualité  ;  c’eft  peut-être  pourquoi  il  né  s’y   trouve  
 aucune forte de poiffon. 
 * AAG-HOLM, (Géogr.) autrement I’Isled’A a g ,  
 petite ifle de la côte  de Norwege, à l’oppofite  d’une  
 autre petite  ifle  nommée  Aan-.Sire.  Lat. 68. 6. 
 *A AHUS, ( Géogr.) comté dans le cercle de ¥ e f l-   
 p h a lieb o rn é-au   nord  par le  pays, de T vente ;  au  
 levant p.ar ceux de Horftmar &  de Dulmen  au midi  
 par  le  comté  de  la  Lippe ,  &   au  couchant  par  le  
 . diftricl de Bockholt, le comté  de Zulphen &  le pays  
 de  Borckelo.  La  capitale  de  ce  comté  en  porte  le  
 ‘nom. 
 * AAIN-CHARIN,  {Géogr.') village de la Judée,  
 ;à deux lieues de Jérufalem.  Il tire fon nom de  la fon-  
 -taine  de Nephtoa qui  en eft proche.  Ce  lieu eft  remarquable  
 par  les ruines d’une ville de  la Tribu de  
 Juda, dont on ne fait pas le nom ; par les débris d’une  
 églife &  d'un monaftere q ui,. félon  la  tradition po-  
 . pulaire  ,  étoient,bâtis  au  même  endroit oit  étoit la  
 maifon de Zacharie &  d’Elifabeth, &  où l’on montre  
 encore  une  grotte  fort  fréquentée par les Pèlerins,  
 parce qu’ils croient que la Sainte Vierge y  prononça  
 le Magnificat ; enfin par le couvent de Saint-Jean qui  
 aune belle églife dont l’autel magnifique eft, dit-on,  
 bâti fur l’endroit même où naquit S. Jean-Baptifte. 
 * A AIN-EL-G1NUM, (Géog. anc.  Hifi. de l’Idol.)  
 c’eft-à-dire la fontaine des Idoles,  ville ancienne d’A frique  
 ,  dans la province  de Chaus,  au royaume de  
 Fez.  Elle étoit fituée dans une  plaine entre  plufieurs  
 montagnes, fur le paflage par lequel on va de Sofffoi  
 en Numidie. La tradition  rapporte  que  les Africains  
 encore idolâtres avoient aux environs de  cette ville,  
 auprès d’une  fontaine, un temple où  les  perfonnes  
 des deux fexes célébroient en certains temps des fêtes  
 nocturnes, où les femmes s’abandonnoient dans l’obf-  
 curité  aux hommes  que le hazard  leur  donnoit,  &   
 <jue les  enfans nés  de  ce  commerce,  réputé facré,  
 etoient  élevés  par les  prêtres de  ce  temple.  C ’eft  
 pourquoi  celles qui y  avoient paffé la nuit n’appro-  
 choient point  de  leurs  maris de  toute l’année.  Les  
 Mahometans  ont  détruit  ce  temple. Long.  14.  10.  
 lat.fept. 3 2 .60. fuivant Ortelius qui, dans l’Atlasde  
 Blaeu,  nomme cette ville Manlifnana. 
 * AAIN-M ARI AM, {Géogr.)ou Lafontaine de Marie,  
 ainfi nommée parce que l’on dit que la Vierge-Marie  
 y  alloit puifer de l’eau  lorfqu’elle demeuroit à  Jérufalem. 
   Elle eft à deux cens pas du réfervoir de S iloé,  
 fous une voûte du mont Moria,  d’où elle coule par  
 un  conduit  fouterrain.  Les  Mahométans  vont  s’y   
 laver  par  dévotion. 
 *AAIN-TÔGL4R, {Géogr.) ou la fontaine des Marchands  
 , nom que les Arabes donnent aujourd’hui aux  
 . çuines d’une grande ville dans la  Tribu de  Zabulon, 
 A A  L 
 .à  une  lieue  du  Tabor  vers  l’orient,  furlefquelles  
 s’élèvent une trentaine de maifons fervant de retraite  
 à des marchands  qui  s’y   rendent pour y  vendre  di-  
 verfes denrées &  fur-tout  des beftiaux. Au milieu de  
 cés  maifons il y   a une  belle fontaine.  Ce  lieu eft  le  •  
 paflage  des  caravanes  qui  vont  &   viennent  d’E- -  
 gypte &  de Jérufalem à Damas;  &  tous les paffans,  
 Juifs, Chrétiens &  Turcs, y paient un tribut qui  revient  
 à vingt fols de France. 
 A AL, f. m. {Hifioire Nat. Botaniq.). genre-de plante  
 peu  connu, &  dont il n’eft  fait mention dans  aucun  
 autre  ouvrage  que dans  l’herbier de Rumphe.  Cet  1  
 auteur en diftingue  deux  efpeces ,  dont  il  donne  la s  
 defcription fans  figures,  a u chapitre 61e.  de fon trot-   :  
 fieme volume des plantes d’Amboine, page xoy. 
 Première efpece, A AL. 
 La première  efpece, que Rumphe  appelle  aalius  
 angufiifolia , a al  à  feuilles, étroites, eft un arbre  de  
 moyenne grandeur, dont le tronc, qui a depuis neuf  
 pouces julqu’à un pied  de diamètre,  eft  partagé  en  
 nombre de branches courtes qui lui forment une cime  
 épaifle &  arrondie. Son écorce eft brune, liffe, comme  
 hériflee , non pas  d’épines, mais de tubercules  obtus  
 aflez fréquens vers l’origine des branches.  Ces branches  
 font  couvertes defemllesalternes rapprochées  
 comme  par  faifceaux,  &   comparables  à  celles du  
 bilimbi ou du piftachier, c’eft-à-dire, pinnées ou rangées  
 en ailerons avec une impaire,  de figure elliptique  
 ,  longues  d’un  pouce  &  demi à  deux pouces ,   
 liftes , molles  au  toucher,  verd  foncé  deffus,  avec  
 quelques nervures blanches, &  glauques ou verd de  
 mer en deflbus. 
 De  l’aifl'efle  de  chaque  feuille  fortent  plufieurs  
 boutons verds de fleurs qui foutes avortent, excepté  
 une feule, laquelle  par-là  femble  être  femelle pendant  
 que les  autres font mâles.  Cette fleur eft com-  
 pofée d’un petit calice  entier ,  fans découpures ,   en  
 forme de foucoupe, d’abord verd de pomme, enfuit e  
 rougeâtre, au centre duquel  s’élève un  grain,  c’eft-  
 à-dire , un difque en forme de pois, d’un beau rouge ,   
 un peu applati  ou  déprimé  -,  &  creufé  d’une  petite  
 cavité  en forme d’ombilic.. C’eft autour de ce difque  
 que  font  placées  circulairement  huit  à  dix  graines  
 noires, triangulaires, nues, aflez femblables à celles  
 de l’ofeille, ou mieux encore à des portions de fphere. 
 Cet arbre, vu de loin, préfente un coup-d’oeil aflez  
 agréable, &  par fa forme  élégante &  par la couleur  
 „ rouge  du difque  de  fes  fleurs q ui,  perfiftant jufqu’à  
 la maturité des  fruits, fe fait remarquer à travers la  
 verdure  de  fes  feuilles.  Celles-ci  noirciflent  en  fe  
 féchant  :  elles  font fujettes  à  être  rongées- par  des  
 fourmis noires qui  fe  rendent  fréquemment fur- cet  
 arbre. 
 Qualités.  L’écorce  de  Yaal  eft aflez  épaifle,  fuc-  
 culente, &  d’un  beau  rouge  au-dedans ;  elle  a une  
 faveur peu agréable  ainfi que fes feuilles. 
 Ufages.  L’aubier de fon bois eft blanc, le coeur en  
 eft purpurin, aflez folide, mais de peu de  durée ; on  
 s’en fert néanmoins pour faire des montans aux portes  
 des maifons à Amboine.' 
 Deuxieme  efpece, MAHUMAHA. 
 Uaal à  larges feuilles ,  nommé par Rumphe aalius  
 latifolia ,  différé  du  premier  en ce que  fes  feuilles  
 font deux  à  trois fois plus  longues ;  fes  fleurs n’ont  
 pas  le  calice  en foucoupe ,  &  fes  graines font communément  
 arrondies &  non triangulaires. Son écorce  
 eft plus épaifle,  plus fucculente, &  d’un rouge plus  
 pâle , ainfi que fon bois.  . 
 La  première  efpece fe plaît au milieu  des  arbrifr  
 féaux fur le  rivage de la mer, au lieu que celle-ci ne  
 fe trouve que dans les  forêts avancées dans le continent. 
   4.  .  ■  ' 
 A A R 
 Le nom fous  lequel ces deux arbres font connus à  
 Amboine  eft celui  de aal.  L’efpece  à  larges  feuilles  
 s’appelle  \omboan  -  autan  en  Malais;  eyhetu-eer  à  
 Amboine ,  &   plus  communément mahumahaj^eür  
 à-dire ,  épice  du fagou,  àeaufëde fôn ufàgé. 
 Ufages.  On  ne  fait  pas grand cas  du  tiiakumaha à  
 Amboine,  néanmoins  on  emploie  fon-ëeôrce pour*  
 donner au vin de  fagou un goût aromatique avec un  
 peu de couleur, en la faifant infufer dedans, au défaut  
 des autres écorces qui  font ordinairement préférées  
 pour cet, effet. 
 'Remarques.-Par les cara&eres indiqués dans la defcription  
 de-Ces deux arbres , il eft facile de voir qu’ils  
 font différens de tous ceux qui font parvenus jufqu’ici  
 à la GOrtnoiflâncè des Botaniftes,& qu’ils doivent former  
 un  genre  voifin  dxxfagara  dans la famille  des  
 anones dont ©n fçait que  la plûpart  des  arbres  ont  
 l’ecorce aromatique. ( M. A d â n s o n .) 
 AALHEIDE,  {Géogr.) grande  étendue  de terrein  
 ftérile en Dannemarck, dans la province de Jutland,  
 entre Skine &  Kolding.  Si cet endroit eft remarquable  
 ,  c’eft pour n’avoir encore pu être fërtilifé comme  
 les autres parties  du Jutland, qui, toutes à-peu-près  
 couvertes  de  bruyères  ou  de  marais, n’èn  récom-  
 penfent pas moins par leur p roduit,  l’induftrie  &   le  
 travail des habitans  qui les cultivent.  {D . G .) 
 * A AM A ,  ( Géogr.) pro vince de Barbarie., à quinze  
 Journées  de  Tunis.  L’entrée  de  cette  province  eft  
 ime longue digue fort  étroite, conftruite entre deux  
 rivières nommées les mers dè Pharaon, dont le fable  
 mouvant couvre quelquefois la digue ; ce qui la rend  
 difficile à diftinguer,  &  augmente  le danger pour  le  
 voyagé ur. 
 *A ANSIRE, {Géogr.) petite ifle de la côte de Norv 
 è g e , yis-àrvis de  l’ifle d’Aa'gholm, au nord-oueftde  
 l’embouchure du  Lande  - W an,  vers les 58d.  y '  -de  
 latitude feptentrio/iale. 
 *A A R , {Géogr.) ifle de la mer Baltique ,  appartenant  
 au Dannemarck. Elle eft peu conûdérable Sc n’a  
 point  de  ville ,  mais  feulement  quelques  villages.  
 Elle fe trouve entre les ifles de Fune,  de Langerland  
 &  d’Alfen. 
 *A A R A C K ,  {Géogr.)  ville de Perfe, placée dans  
 1’Hircanie par Duval. 
 * A ARASSO,  ( Géogr. )  ancienne ville d’Afie, qui  
 n’eft plus aujourd’hui qu’un village de la Natolie  fur  
 la Méditerranée. 
 *AARDALFFlOERD, en  latin Sinus  Aardalius,  
 {Géogr.) golfe de l’océan feptentrional, fur  les  côtes  
 du gouvernement de  Berghen,  eh Norvège. 
 AARON ,{Hifl. facr.)  premier  grand-prêtre  des  
 Juifs,  fils  d’Amram  &   de  Jocabed,  de  la  tribu  de  
 Lé vi, naquit  en  Egypte  trois  ans  avant Moyfe  fon  
 frere ,  l’an  du monde  2430,  &   avant Jéfus-Chrift  
 1574,  fuivant l’ere vulgaire.  Ceux qui veulent don-  
 nerquelque lignification particulière aunom d’Aaron,  
 le tirent d’un mot  chaldaïque qui fignifîe élever,  &  le  
 traduife nt pa tmontagne ou montagnard {tnonsfive mon«  
 tamis)  ou  même  par montagne forte.  Quoi  qu’il  en  
 fo i t ,  Moy-fe ayant été  choifi  de Dieu  pour délivrer  
 les Ifrâëlites de  la fervitude  d'Egypte, Aaron  le  féconda  
 dans l’exécution de ce  grand deflein,  l’accompagna  
 par-tout, &  eut  beaucoup  de  part  à  tout  ce  
 qu’il fît  pour cette  délivrance.  Comme Moyfe étoit  
 begue, Aaron portoit pour lui la parole, foit au peuple  
 ,  foit  au  roi  Pharaon : aufli  l’écriture  l’appelle-  
 t-elle le prophète de Moyfe &  fon interprete.Sa verge  
 miraculeufe opéra quantité  de merveilles en Egypte.  
 Après le paflage  de  la mer Rouge, Aaron fut défigné  
 de Dieu pour  être  fouverain facrificateur des Juifs,  
 lui &  fès-fils à perpétuité.  Lorfque les Ifrâëlites furent  
 nourris de manne dans le défert, il en recueillit dans  
 un vafe qu’il mit depuis dans le tabernacle. LesAma-  
 Tonie L 
 d i .   f \ .   i\_  3 
 Ùcltes  attaquèrent les Hébfeüx : pendant que  jofué  
 les combattait,  Aaron foutint avec Hur les mains de  
 Moyie  clevees en  haut pour le fuccès  de la bataille.  
 Moyfe  éton furie fommet du mont Sinaï pour fe c e .  
 voir la loi du Seigneur,  le  peuple ennuyé  de  fa longue  
 abfence  s adrelTa  tumultuairement à  Aaron,  &   
 lui  dit : Fais-nous  desMieux  qui  marchent  devant  
 nous ;  car pour ce Moyfe qui nous  a tirés  de  l’Egypte  
 , nous ne favons ce qu’il eft devenu. Aaron trou-  
 b  e fans  doute &  intimidé parlkréfolution de ce peuple  
 mutiné,  eut la criminelle cdmplaifance  de feren-  
 dre à  fés cris. Il dit aux Ifrâëlites de lui apporter leurs  
 boucles d’oreilles, celles de leurs fenihies &  de leurs  
 enrans,  ce qu’ils  firent; il  les  jetta  en fonte  &   en  
 forma un veau d’o r ,  à l’imitation du bosîif Apis que  
 les  Egyptiens  adoroient,  &   que la plupart'des Hébreux  
 avoient aUfîi adoré en Egypte. Moyfe defcen-  
 dit de  la montagne,  & ,  tranfporté d’une fainte xftdi-  
 gnation,  il  reprocha  au  peuple  fon  idolâtrie, &  à  
 Aaron  fa  coupable  foibleffe.  Celui-ci  s’excufa  en  
 rejettant  la  faute  fur  les  importunités  du  peuple,  
 s’humilia devant le Seigneur, &   Dieu  lui  conferva  
 le fàcérdoce. Après l’ére&ion du tabernacle,Moyfe le  
 confacra avec l’onaion fainte, &  le revêtit de l’éphod  
 &  des autres ornemens de fa dignité. Ses quatre  fils,  
 Nadab, Abiu, Eléazar &  Ithamar furent faits prêtres  
 én même  temps ; mais bientôt les deux aînés, ayant  
 voulu offrir l’encens avec un feu  étranger,  périrent  
 par celui du ciel* 
 Cependant  AarOii &   Marie  fa  iceur, tranfportés  
 d’une baffe jaloufie, murmurèrent contre Moyfe. Marie  
 fut frappée  de lèpre.  Aaron reconnut fon injuf-  
 tice, en demanda pardon &  l’obtint avec la guérifon  
 de  fa foeur.  Coré  voulut  lui  difputer  la fouveraine  
 facrificature, fous prétexte qu’il  étoit  de la  tribu de  
 Lévi comme  lui.  Dieu confondit  les  prétentions, de  
 cet  audacieux.  Deux  cens  cinquante  lévites,  complices  
 de Coré,  eurent la hardieffe  de vouloir  offrir  
 de leur chef l’encens au Seigneur ;  un feu fubit fortit  
 du tabernacle &c confuma ces téméraires. Ce prodige  
 terrible  fait murmurer  lè  peuple  contre  Moyfe %c  
 Aaron; de  nouvelles flammes  s’élancent  du  fein  de  
 la terre  &   dévorent une  partie  des murmurateurs  
 ôc  le refte n’échappe à la vengeance du ciel , que par  
 l-’interceflion d’Aaron.  Enfin pour  que  le  grand-prêtre  
 ne rencontrât plus d’oppofition dans l’exercice du  
 facerdoee, Dieu  jugea à propos de lui en confirmer  
 la poffeflion  par  un  nouveau  miracle.  Aaron  &  les  
 chefs de chaque  tribu reçurent ordre d’apporter chacun  
 une verge d’amandier,  avec leur  nom  écrit def-  
 fus.  Ces verges dévoient être mifes dans le tabernacle  
 , &   y   reftêr  jiifqu’âti  lendemain,  la  fouveraine  
 facrificature devant être déférée à celui dont la verge  
 auroit éprouvé quelque changement miraculeux. La  
 chofe  ayant été exécutée,  la verge d’Aaron fe  trouv 
 a,  le  matin  du jour fuivant,  couverte de feuilles,  
 de boutons &  d’amandes. Depuis ce moment, Aaron  
 exerça paifiblement fa charge.  Il n’entra point dans la  
 terre promife,  parce  qu’il  avoit  participé à la méfiance  
 que Moyfe témoigna lorfque  le Seigneur  lui  
 dit de frapper le rocher à Cadès pour en faire  jaillir  
 une  fource  d’eau.  Aaron  avoit  époufé  Elifaberb,  
 fille d’Aminadab, de  la tribu de  Juda, dont il eut les  
 quatre fils dont j’ai parlé ci-deffus.  Les deux derniers  
 continuèrent  la  race  des  grands-prêtres  én  Ifraël.  
 Aaron reçut  ordre  de Dieu de fe  dépouiller de  fon  
 vivant de fa  dignité &  des  habits facerdotaux,  pour  
 en revêtir Eléazar fon fils, défigné fon fueceffeur ; ce  
 qu’il fit  en préfence  de  tout  le  peuple,  avec beaucoup  
 de folemnité, fur la montagne de Hor, au pied  
 de  laquelle  les Hébreux  étoient  campés  à Mofera ;  
 puis il mourut, âgé de  cent-vingt-trois ans ,  au  premier  
 jour du cinquième mois de la quarantième année  
 après la fortie d’Egypte..  Exod,  chap.  v. vij. 6* fuiy,  
 A i j