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Remarques. Nous- n’avons tenu aucun compte de
la remarque de Rheede für le ftyle de cette efpece,
qu’il dit être blanc, fourchu en deux, & fur fes étamines
qu’il prétend être au nombre de cinq feulement
au milieu de la cavité de la fleur, 8c blanches,
à fommets rouges ; nous attribuons cettë fingularité,
contre l’effence des carafteres communs aux plantes
de la famille de l'adamboe, à une infidélité d’obferva-
tions de la part de Rheede. C’ eft avec aufli peu de,
fondement que Jean Commelin , dans fes notes *
dit que ces deux plantes peuvent être rapportées
au genre du pariti, qui eft.de la famille des mauves*
(Af. A d a n s o n .)
* § AD AN A ou Ad ena, (Géogr.) ville de laNatolie
fur la riviere de Chaquen ( life^ Choquen) ; 8c
AdenA ou Adana , ville de la Cilicie , dans l’Anatolie
(life^ la Natolie ) font la même ville» Voyei le
Diction. Géogr. de la Martiniere. On a eu tort d’en
faire deux articles. Il falloit fe contenter de renvo
y er de l’un a l’autre. Lettres fur VEncyclopédie.
ADAQUESA , (Géogr!) jolie petite ville d’Efpa-
gne , en Aragon', au diocefe de Balbaftro. Elle eft
près de la rive occidentale du Vero , au nord de
Balbaftro 8c à l’oueft de Graus. Long. c). Jo, lat-.
41. 58. (C. A.')
AD A R CO N , ( Hiß. anc. ) Adarcon étoit une efpece
de monnoie qui avoit cours du tems de David
& de dariüs l’ancien, quelques-uns la confondent
avec là Daride ; d’autres prétendent que Y adarcon
étoit un fimple morceau d’or ou d’argent, fans figure
8c fans nom. lie ft impoflible d’éclaircir^cette question
, puifqu’il ne refte dans le cabinet des curieux
aucune monnoie des Lydiens ni desPerfes , & que
les plus anciennes médailles qui fonttoutes grecques,
n’ont été frappées que fous le regne d’Amyntas,
pere de Philippe de Macédoine. ( T - n .)
* § 'AD ARGA T IS, Adergatis ou Atergatis,
( Mythol. ) déefle qu’on prend pour la Derceto des
Babyloniens ; 8c Atergatis , déeffe des Syriens ,
font évidemment la même, dont on a encore fait
un troifieme article au mot Derceto. Adargatis,
Adergatis, Atergatis, A dirdaga, Argatis, Athara^ &c.
funt ab Euro pais dépravât a D agonis nomiria. Dagon in
deam demigravit. Voy. Seiden de dïis Syriis,fyntag. 2.
( Lettres Jur VEncyclopédie?)
ADEA ou Addée, {Géogr.'), petit royaume d’Afrique
, fur la côte d’Ajan, borné au nord par celui
d’A d e l, à l’occident par celui d’Alaba , au midi par
celui de Madagoxoet, & à l’orient par la mer des
Indes. Ce royaume eft peu confidérable , il n’a environ
que 20 lieues d’étendue fur la côte. Il n’y a de
remarquable que le village d’A d ée, qui eft le iieu
principal du royaume. On y fait quelque commerce
de poivre & d’encens. Le pays produit auffi du
millet & du froment. Long. Go. 64. lat. 4. à. (C. A f
§ ADEL , (Géogr.') royaume d’Afrique , fur la
côte d’Ajan , à la pointe de Guarda-foui. Il eft borné
au nord par le détroit de Babelmandel, à l’occident
par l’Abiflïnie , au midi par le royaume d’Adea, 8c
à l’orient par la mer des Indes. Sa capitale eft Zeila ;
fes autres villes font A d e l, Arat , Aucagurel 8c
Barbara , qui font toutes des places de commerce.
Quoiqu’il ne pleuve prefqué jamais dans ce pays, il
ne laiffe pas d’être fertile a caufe des rivières dont il
eft arrofé ; la principale de ces rivières eft la Harrafe.
Le fol produit du millet, de l’encens 8c du poivre.
Il y â des brebis dont la queue pefe jufqu’à vingt-
cinq livres. Ce royaume eft gouverné par un roi
Mahométan. Quelques oéographes modernes croient
que ce pays eft l’Aczama de Ptolemée.Long. 63.60.
lat. 5 , ii. (C. A.)
ADELODAG AM, f. m. (Hiß. nat. Botaniq.) ar-
briffeau de la famille des perfonées," c’eft-à^dire des
plantes qui ont, comme la digitale ou la linaire ou
A D E
l’orobanche, les fleurs d’une feule piece, irrégulières;
en gueule, avec un fruit qui renferme des femences.
Rheede en a fait graver une figure fort bonne, quoi-
qu’inçomplette, dans fon Hortus Malabaricus, volume
IX . planche 43 , page 8 1 , fous fon nom malabare
adel-odagam ; les Brames l’appellent adulaffo.
Cet arbriffeau croît dans les terreins fablonneux
du Malabar oii il s’élève à la hauteur de cinq à fix
pieds» Il fi la forme d’un buiflon hémifphérique de
cinq à fix pieds de touffe ou d’épaiffeur, qui produit
de fa racine plufieurs tiges cylindriques* noueufes,
cendrées , dont le bois eft blanc» Ses branches.font
oppofées en croix, diftantes de deux à quatre pouce
s , quarrées d’abord & vertes dans leur jeiineffe,
8c divergentes fous un angle de 45 degrés. Ses feuilles
font pareillement oppofées deux à deux ,en croix ,
elliptiques, pointues , longues de trois à cinq pouces
, trois à quatre fois moins larges , crénelées
légèrement fur leurs bords, Mes * plates * molles ,
d’un verd-brun avec une côte élevée en-deffotis *
8c portées fur un pédicule affez court * creufé d’un
fillon en- deffus.
De l’aiffelle de chacune des feuilles fupérieures
qui terminent les branches; fort une fleur blanche,
longue d’un pouce environ, portée fur ünpéduncule
deux ou trois fois plus court, verd, ftrié. Le calice
eft verd-clair, d’une feule piece, divifé jufqu’à fon
origine en cinq portions elliptiques , pointues, affez
égales, deux à trois fois plus longues que larges.
Il contient une corolle blanche d’une feule piece ,
cylindrique, trois ou quatre fois plus longue que
lu i, partagée jufqu’à fon milieu en quatre découpures
très - inégales, qui^forment deux levres , de
maniéré que la levre inférieure eonfifte eh uxie feule
de ces découpures qui eft triangulaire fort grande ,
pendant que la levre fupérieure eft quarrée & découpée
de trois crénëlures rondes affez courtes ;
ces deux levresjfont ftriées ou veinées en travers,
crifpées & tranfparentes. Du bas du tube de la corolle
s’élèvent deux étamines appliquées fous la levre fupérieure
, prefqu’aufli longues qu’elle , blanches ,
terminées chacune par une grande anthère , verte ,
triangulaire en fer de fléché à trois pointes. L’ovaire
fort d’un petit difque orbiculaire qui fait corps avec
lui fur le fond du calice : il eft ovoïde v e rd , une
fois plus court que-le calice , 8c terminé par un
ftyle blanc dont le fommet eft fendu en deux ftig-
mates cylindriques de la hauteur des étamines. Cet
ovaire devient en muriffant une eapfule à deux loges
qui s’ouvre en deux battans 8c répand plufieurs
femences»
Qualités. Cette plante n’a point d’odeur, mais une
faveur amere.
Ufages. On tire , par expreffion, de fes feuilles
8c racines mortifiées fur le feu , un fuç recommandé
pour l’afthme. La décoftion de fes feuilles fe boit
dans la toux , le crachement de fang 8c le marafme
qui provient- des maladies de la poitrine. On les
emploie aufli en fumigation dans la goutte , ou bien
on les applique en cataplafme après les avoir fait
amortir & flétrir fur le feu.
Remarques. Quoique Rheede n’ait point vu les
fruits murs de Yadelodagam, nous favons qu’ils font
femblables à ceux de l’adhatoda, dont cette plante
eft une efpece , 8c par conféquent elle appartient
à la feftion des véroniques, c’ eft-à-dire, des plantes
qui n’ont que deux étamines dans la famille des per-,
fonées. ( M. A d a n s o n . )
ADELSTAN, (Hifi. d'Angleterre.) Ce ne fut point
à l’éclat de fâ naiffance, ce fut encore moins à la
légitimité de fes droits qu’Adelfian dut la couronne
d’Angleterre. Le fceptre pafla dans fes mains, parce
qu’alors il n’y en avoit point de plus dignes de le
porter. Comment concilier la barbarie qui régnoit
e n
À D E
en Europe, dans ces tems reculés, avec l’hommage
que les peuples rendoient aux vertus éminentes, aux
talens diftingués ? C a r , il faut avouer que ce furent
là les féuls fitres du fuccèffeur d’Edward ou Edouard
l’ancien; & ces titres, q u i , dans des fiecles plus
éclairés , n’ont pu frayer à l’ambition la route de la
fouveraine puiffance , applanirent tous les obftacles
qui s’oppofoient à l’élévation & Adelfian. ■ Ce grand
prince n’étoit que le fils naturel d’Edouard, dont
le fils légitime eût du, fuivant les loix 8c les ufages
établis , recueillir la fucceffiôn : mais cet héritier
préfomptif étoit encore dans l’enfàncë, 8c l’Angleterre
fùbjuguée en partie par les Danois, menacée
par les Northumbres ,. agitée par la divifion des
citoyens 8c par les fa&ieux qui né cherchoient que
l ’occafion de rallumer les feux mal éteints de la guerre
c ivile , avoit befoin d’urt prince â& i f c o n n u par
fa valeur, 8c dont les triomphes paffés infpiraffent
à la nation la plus entière confiance , 8c aux ennemis
de l ’état la plus grande terreur. C’étoit par ces motifs
que le fage Edouard » craignant d’ailleurs les maux
que produit ordinairement une minorité, s’étoit déterminé
à préférer fon fils naturel’ à fon fils légitime.
L’événement juftifia,cette conduite, injufte en apparence.
A peine Adelfian fut monté furie trône, que
les Danois recommencèrent leurs hoftilités. Ces anciens
Oppreffeurs de l’Angleterre fe rendirent alors
d’autant plus redoutables , qu’ils s’étoient fecréte-
ment ligués avec Alfred , l’un des plus puiflàns fei-
gneurs Anglois, jeune, ambitieux, q u i, mécontent
du Choixqu’avoit fait Edouard, ne craignit point de
confpirer contre fon fouverain , 8c mourut , par
permijjiondivine, difent les écrivains de ce tems, pour
avoir porté l’impiété jufqu’à jurer aux pieds du Pape
Jean, qu’il n’étoit point coupable du crime dont on
l ’accufoit. Délivré des complots d’Alfred, Adelfian
fe. hâta d’aller à la rencontre de fes ennemis ; il les
joignit dans le Northumberland , les combattit,
remporta la viftoire , lés difperfa & fiibjugua les
Northumbres : mais à l’inquiétude naturelle "des ha-
bitans de cette province , jugeant qu’ils ne porte-
roient jamais que forcément le joug anglois , il en
donna le gouvernement, avec le titre de roi, à Sithric
fieis jneur Danois , qu’il crut s’attacher encore davantage
, en lui faifant époufer fa foeur Editha. Sithric
ne trompa point les efpérances d'Adelfian, mais il
■ mourut un an après, & fes deux fils , Anlaf &
Goodfrid , nés d’un premier mariage , perfuadés ,
ou feignant de l’être, qu’ils âvoient des droits à la
fouveraineté., s’en emparerent , fans daigner même
demander le confentement G Adelfian. Le roi d’Angleterre
irrité marcha contr’eux , les renverfa du
trône & les força de s’éloigner. Anlaf fe retira d’abord
en Irlande ; il fe joignit enfuite à quelques pirates
Danois , & , ne pouvant régner , il fe mit à
ecumer les mers. Goodfrid s’enfuit en Ecoffe auprès
de Conftantin, qui y régnoit alors , & q ui, ne voulant
point lé livrer aux Anglois, l’avertit & protégea
fa fuite. Goodfrid n’ayant plus ni fceptre ni refl'ource,
fit aufli le metier de piraté & mourut peu de tems
après. Conftantin méritoit l’eftime d'Adelfian pour
avoir refufé de trahir un prince malheureux; mais
foit que le roi d’Angleterre manquât de générofité,
foit qu’il ne cherchât qu’un prétexte , il entra en
Ecofle à main armée, ravagea ce royaume , & ■
n’accorda la paix qu’aux plus dures conditions. Auflî-
tôt que Conftantin crut pouvoir fe venger , il fe ligua
avec Anlaf qui infeftoit la mer fuivi d’un nombre
très-confidérable de pirates Danois : il fe ligua auffi
avec quelques princes Gallois , & tous ces confédérés
firènt inopinément une irruption en Angleterre.
Adelfian ne leur laifla ni le tems, ni la liberté
. 1e«'^0fi1^Ulvre cours de leurs dévaftations ; il
raflemb a toutes fes forces, rencontra les ennemis
J. onïè 1, ‘
A D E ï 6 o
dans lé Northumberland, & remporta fur eux une
victoire éclatante , què les anciennes chroniques attribuent
à la valeur dé Turlcetal, chancelier d’Angleterre
; car on fait que dans ce tems , il n’y avoit
point de place éminente , civile ou éècléfiaftique
cjl,li. phligeat de renoncer au métier des armes; La
defane de Conftantin , & l’humiliation des princes
Gallois , laifferent jouir Adclft.m d'une tranquillité
qui ne tut plus, troublée. Les Danois craignirent fa
valeur 8c refpefterent fa puiffance. Il ne tongeoit
<ju’à rendre fes fujets heureux , 8c fes vues euffent
ete remplies, s’il eut eu affez de tems pour exécuter
les projets que fa fagèfie avoit médités ; un événement
cruel , un crime affreux que fa jaloufe méfiance
»irritée parl’impofture de quelques dénoncia-
teufs, lui fit commétré, l’empêcha de fuivre le plan
qu’il s’étoit fait. On lui perfiiada qu’Edwin, fon freré ,
confpiroit contre lui ; ÔC fur les rapports infidèles
des détracteurs d’Edwin , il fit expofer ce jeune
prince fur un petit navire, fans voiles, fans cordages,
à la merci des flots, qui bientôt l’engloutirent.
Adelfian né tarda point à reçonnoître l’innocence dé
fön frere , 8c fut déchiré de remords,: il crut les
appaifer par les largefles qu’il fit au monafteré*
Mais le fouvènir du malheureux Edwin, le pour-
fuivant toujours, il ne put fe pardonner l’excès dé
fà barbarie : il mourut accablé de chagrin, de honté
8c* de remords, quoiqu’il fe fût d’ailleurs couvert
de gloire : il defiroit la mort qui exauça fes' voeuxj
en 94i , âge de 46 ans, après éri avoir régné 16*
On ignoré s’il fut marié, mais ôn fait qu’il n’eut
point d’ënfâns, 8c qu’il laifla à Edmond 8c Edred ,
qui lui füeëéderént, de«grânds exemples à imiter. , . . . ;
ADELUS , ou A d ï LSÉ , { Hifi. de Sitede & d i
Dan. ) roi de Suède. Il étoit fils d’Othar qui périt
dans un combat contre lès Danois, Ces barbares
lui refiuferent les honneurs de, la fépujtüre. Les Suédois
indignés de l’outrage qu’on avoit fait aux mânes
de leur prince, fe hâtèrent de placer fâ couronné
fur la tête de fon fils en 560; ils i’excitèrent à vengeè
la mort de fon pere : il n’avoit pas befoin qu’on lut
mn les armes à la main pour une fi belle çàufe. Il
étoit dans cet âgé , où l’on iî’éprouve point de fen-
timens modérés, 8c où l’on ne doute jamais du fuccè$
d’une entreprile'; le jeune prince équippà Une flotte ,
8c fe miténrôute, pour chercher çelle de Ja rm éric
rôidé Dànemarckril la rencontra bientôt; le combat
dura trois jours , la mer fut couverte de cadavres
8c des débris des vaifleaux ; cependant la vie- '
toire demeura indéçifç: Qn négocia en pleine mer,
La paix fut conclue ; 8c pour la mieux cirheriter ,
Jariîiéric époufa Swavilda, foeur d'Adelus. Peu dé
tems après , ce prince l’accufa d’adulte ré , 8c la fit
fouler aux pieds des ehevaux. Tous les anciens hifto-
ri^ens fe réunifient pour attefter fon innocence. Adeluà
rçfolut de venger fa foeur , 8c defëenditfut1 les côted
de Danemarck avec une puiffante armée. Le peuple
ne, s’oppofa point à fa marche triomphante: Jar-
nieric lui étoit odieux ; la compaflïon que lui avoit
infpiré la mort d'e Swavilda, rédôu’bloit encore fâ
haine. Il regardoit Adelus plutôt comme un libéra-
teur , qtië comme un ennemi. Jârméric abandonné
par fès fujets , fe retirà avec fes gardes dans uii
château que fa politique fombre 8c défiante avoir
fait bâtir, pour1 fe défendre coritr’eux. La place fut
emportée : Jârméric fiitcoupé par morcëatix. Àdelui
réunit au Gotland la Séanie, le Halland, 8c la Bek-
lingie, qu’il venoit de conquérir* Il laifla cependant
la couronne de Danemarck au jeune B rôder, fils
de Jarmériç ; exigea de lui Un tribut, 8c repafla ert
Suede, Il voulut offrir aux dieux uri facrifice folem-
hei_, pour leur rendre graeês du fuccès de fes armes»
Mais on prétend qu’en faifant le tour du temple