
 
        
         
		l’a  même regardé  comme aphrodifiaque,  ce qui lui  
 a  fait donner le nom de  ïadix vtntrea  par quelques-  
 uns.  :  ■  i 
 Cette  racine  eft  utile  pour  corriger  la  maiw  
 vaife  haleine lorfqu’on la mâche ; on l’emploie  auffi  
 dans  les affe&ions foporeufes :  fon fu c ,  félon :Dioi-  
 coride ,  exprimé dans  les y e u x ,  guérit la fuffufion. 
 On  la regarde  encore  comme  alexipharmaque  ;  
 s’il  faut  en  croire  Glufius,  les  habitans  des  confins  
 de  la  Lithuanie  ,  ont  appris  des  Tartares  à  porter  
 fur  foi  la racine  i'acorus ,  S U  ne boire  d eau qu a-  
 près  y   avoir  fait macérer  cette  racine  durant quelque  
 tems. Il feroit  fans doute utile, félon le précepte  
 de Simon Pauli,  de ne jamais boire d’eau bourbeufe  
 dans  les  camps,  qu’après avoir ufe  du meme expédient  
 que  les Tartares :  peut-être  meme ƒ  ft-ce  par  
 ces confidérations qu’on a donne à cette meme racine  
 le nom de  radix nautica ,  foit  parce qu’elle  corrige  
 les  qualités  pernicieufes  que  l’eau, trop  long-tems  
 gardée,  peut contracter, foit parce qu’elle prévient  
 en partie le vomiffement habituel qu éprouvent ceux  
 qui Ce mettent  en mer pour  la  première fois. 
 On fait avec cette racine une efpece de confection  
 qu’on  appelle  calamus  aromaticus  confit  ,  dont  les  
 propriétés  font fort au-deflous de  celles de  la racine  
 elle-même ;  on en fait auffi l’éleétuaire  diacorus, on  
 en tire  un  extrait  &   une  huile  diflilee ;  quant  aux  
 fels qu’on en  retire  par l’incinération,  il eft abfurde  
 de  prétendre  qu’ils  participent  aux propriétés de  la  
 plante. 
 Obfervons  en  paffant que  la  plante  connue  fous  
 le  nom d'acorus ver us ou vrai  acorus,  n eft  point  la  
 même  que  les  anciens  avoient  décrit  fous  le  nom  
 de  calamus  aromaticus,  &  dont Profper Alpin nous  
 a  laifle la defcription  dans  fon  traité de plantis  exo-  
 ticis ,  lié.  I I . cap. y.  Il paroît même  que les anciens  
 ne fe fervoient point d’une racine, mais d’une petite  
 tige dont les propriétés étoient néanmoins très-analogues. 
  (Article de M. LAFOSSE-, docteur en Médecine.') 
 §  A C Q S ,  (Géogr.) jolie petite ville de France, en  
 Languedoc,  dans le gouvernement de Foix.  Elle eft  
 au  pied  des  Pirénées,  fur  une  petite  riviere,  au  
 fud de Tarafcon.  Son nom  lui  vient  des  eaux chaudes  
 qui font dans  fon  voifinage ,  &  dont  l’ufage  eft  
 très-ialutaire  pour ceux  qui  en prennent  les  bains.  
 Long.  ig. 20.  lat. 42. 40. (C. A ) 
 A C Q U A , (1Géogr.) bourg d’Italie, au grand duché  
 de Tofcane  ,  où  il  y   a  des  bains  chauds  que  l’on  
 vante.  Long. 23. 20.  lat. 4 3 .4 3 . (D . G.) 
 A cq u a   ch e f a v e l l a ,  (Géogr.)  fontaine  d’Italie  
 ,  dans la Calabre citérieure, au royaume de Naples  
 , près  de l’embouchure de  la riviere de Crata,  
 &  des ruines appellées Sibari ruinata.  On a cru  que  
 ceux  qui  fe  baignoient  dans  fes  eaux,  devenoient  
 plus beaux &  plus  fains.  ( C .A . ) 
 §  ACQUAPENDENTE ,  (Géogr.)  ville d’Italie,  
 dans la province d’Orviette, fur l’état Eccléfiaftique.  
 Elle eft fituée fur un rocher d’où tombe une  cafcade  
 naturelle que  l’on entend  en approchant de  la ville.  
 Cette  cafcade  lui a fait  donner  le  nom  d'acqua-pen-  
 dente.  Près de  la riviere  paffe  la riviere  de  Baglia.  
 On  trou ve,  dans  cette  chétive  cité,  un  évêché  &   
 feize  couverts  qui  en  occupent  plus  de  la  moitié.  
 Elle  eft à 23  lieues nord-oueft de Rome.  Long. 29-,  
 28.  lat. 42. 43.  (C. A .) 
 §   A C Q U I ,   (  Géogr. )  ville d’Italie,  au duché  de  
 Montferrat  ,  avec  un  évêché  fuffragant  de  Milan.  
 Les anciens  la  nommoient  Aquot  flatiella -|  à  caufe  
 de fes bains d’eau chaude qu’ils eftimoient beaucoup  
 &  dont on fait encore ufage aujourd’hui aux mois de  
 mai  &   de  feptembre.  Quoique  les  eaux  en  foient  
 bouillantes,  l’herbe de fon baffin s’y   conferve  très-  
 verte. Les Efpagnols prirent cette ville en 1745 ; les 
 Piémontois la reprirent en  1746  ;  M.  de Maillebois  
 la reprit enfuite,  &  l’abandonna  après  en avoir fait  
 fauter les fortifications. C’eft la patrie de Georges Me-  
 rula. Elle eft fur la rive feptentrionale de la Bormia ,   
 à  10 lieues  nord-oueft de  Gênes.  Long.  26. 3.  lat.  
 44.  40.  (C. Ai)  '   %  1  *  1 
 A C R A ,  (Géogr.) ville d’Afnque,  fur  la  cote  de  
 Guinée. Les Anglois, les Danois &  les Hollandois ,   
 maîtres conjoints dë cette  ville ,  l’ont munie  chacun  
 d’un bon fo r t ,  &c ont  donné un village  à chacun  de  
 ces forts pour dépendance particulière. Long. jy .3 3 .  
 lat. 3.  (D . G.) 
 §  ACRAMAR,  ou  A c tmar  ,  ou  Ar c is sa ,  ou  
 A b a cm a s ,  ou  V a n ,  (Géogr.)  ville  de  la  grande  
 Arménie  en  Afie,  &  capitale  du  gouvernement de  
 Van.  Elle eft fituée au pied des montagnes du Diar-  
 bekir  fur  le  bord d’un  grand  lac  qui  lui  donne  fon  
 nom ,  au  nord-oueft  du pays d’Aderbijan &  aufud-  
 eft d’Erzerom.  Sémiramis en fut,  dit-on,  la fondatrice, 
  & la  fit appelletSemiramocerta. Cette  ville .eft  
 grande, marchande &  allez peuplée. Il y  réfide un hacha. 
  Comme elle voifine des frontières de Perfe, elle  
 eft fouvent expofée au fortdes armes,& voit alternar  
 tivement dans fes murs, les Turcs &  les Perfans;fion  
 château eft très-fort. Son lac a deux petites îles habitées  
 par des religieux Arméniens ; il reçoit une petite  
 riviere, nommée Bendmachi, qui fournit une grande  
 quantité de poiffons dkme efpece plus grande que le  
 pélamide fort eftimé en Perfe. Long.  62. lat. 36. 30 .  
 ■   A . ) 
 ACR A TO PO TE S ,  (Mythol.)  c’eft le  nom d’un  
 héros de  la Grece , qui étoit honoré, félon Athénée,  
 à Munichia, un des bourgs de l’Attique.  (+ ) 
 ACRE ,  f. m.  (Arpentage.) mefure  d’Angleterre^  
 pour  le  terrein  qui  contient  43560  pieds  anglois  
 quarrés, ou  1135 toifes q’uarrées de fuperficie, mefure  
 de Paris ; d’où l’on voit fon rapport avec l’arpent  
 de Paris, qui eft de 900 toifes quarrées ; &  avec celui  
 des  eaux  &  forêts,  qui  eft de  134 41  dans  tout le  
 royaume,  fuivant  l’ordonnance des eaux  &  forêts.  
 Voici une table des fubdiviûons de Y acre d’Angleterre, 
 Pouces. 
 144 Pieds. 
 1296 -  9 Yards. 
 3600 *5 2-5 P  aces'. 
 3 9204 272^ î °7 10,89 Pôles'.. 
 1568160 10890 1210 43 5.6 40I Rood. 
 6272640 4356° 484O 1743.6 i6o|  4  | Acrei 
 c’eft-à-dire  ,   que  Y acre  contient  4  roods,   le  rood  
 40 pôles, &  1210 yards ou braffes chacune  de  trois  
 pieds.  Le  pied  d’Angleterre,  fuivant  les  dernieres  
 vérifications  que M.  Maskelyne,  aftronome  royal  
 d’Angleterre, en a faites fur les toifes que je lui a vois  
 envoyées,  eft  de  11  pouces  3  lignes  &   1154  dix  
 millièmes de ligne, pied  de Paris,pris fur la toife de  
 l’académie,  qui fert  actuellement  de  réglé  dans  le  
 royaume. ( M .   d e   l a   L a n d e . ) 
 §   Ac r e ,  Sa in t -Jean  d’A c r e ,  A c r a ,  A c c a -  
 ron , Pto lem aïd e, Ac c a  , A c c o ,  (Géogr.)  cettef  
 ville connue  fous tous ces différens noms, &  célébré  
 dans l’antiquité,  fut engloutie  en  1762  , pendant un  
 affreux tremblement de  terre.  Elle  étoit fituée dans  
 la Paleftine,  fur  les  côtes de  la Syrie,  &   avoit un  
 bon port de mer.  Les Croifades lui donnèrent de la  
 réputation : prife &  reprife par les Croifes &  par les  
 Mahométans ; elle refta aux Soudans d’Egypte à qui  
 les Turcs l’enleverent enfuite.  Un marais  infeft occupe  
 la  place  où on  la voyoit autrefois.  Long.  5y .  
 lat. 3 2 .4 0 .  (C . A . )   ' 
 ACRISIE,  f. f. (Médecine.) acrifia, d’a  privatif &   
 de kcîvu  , juger  ou Jéparer.  On fe fert de ce mot pour  
 défigner 
 défigner l’état de crudité des humeurs, qui empêche  
 la  feparation de la matière morbifique &  fon  expul-  
 fion hors du corps,  ce qui eft tout le contraire de  la  
 crife.  Il fignifie, fuivant Galien, un défaut  de crife,  
 ou  une  crife  qui ne fe  fait  qu’avec  difficulté  &  qui  
 n’apporte aucun foulagement au malade, le malade fe  
 trouvant  plus mal après qu’elle eft arrivée,  qu’il ne  
 l’étoit auparavant.  Il faut finguliérement faire attention  
 aux maladies, qui n’ont aucunes  crifes bien décidées; 
  car fi, fuivant l’idée d’Hippocrate, les maladies  
 qui ont été jugées imparfaitement , donnent fouvent  
 naiffance à des récidives, qucepoß crifimrelinquuntur,  
 récidivas facere foient  ,  à  plus  forte  raifon  doit-on  
 craindre  pour  l’état  d’un malade  chez lequel on-n’a  
 apperçu aucune efpece de crife. Pour l’ordinaire, les  
 maladies  qui  ont paru  fe  terminer  fans  crifes marquées  
 ,  font  fuivies  d’une  convalefcence  longue,  
 difficile  ,  laborieufe  ;  un  médecin  éclairé  doit alors  
 être  fur le  qui  vive ;  & p o u r   parer à  toute  efpece  
 d’accidens, il chargera l’art de faire ce que  la nature  
 auroit dû faire,  il fera les frais d’une crife.  C’eft ainfi  
 que l’application des véficatoires,  dans ces  caSj fera  
 luivie du plus grand fuccès.  (A .  &  L . P .) 
 ACRISIUS, (Mythol.)  roi d’Argos,  pere  deDa-  
 naë  ,  ayant été  détrôné  par  fon frere Proëteus ,  fut  
 rétabli par  fon  petit-fils  Perfée,  qui  le  tua  enfuite  
 par un malheureux  accident.  Perfée voulant un jour  
 faire preuve  de fon adreffe  au  jeu  de palet,  en pré-  
 fencede fon grand-pere, le malheur voulut qu’ayant  
 jetté fon palet de toute fa force,  il atteignit Acrifius,  
 &  le tua fur la place.  Ainfi  s’accomplit  la prédiction  
 qui lui avoit  été  faite,  qu’un  jour  fon  petit-fils  lui  
 raviroit la couronne &  la v ie ,  fans  que  les rigueurs  
 qu’il  avoit  exercées  contre  fa  fille  l’en  eufl'ent  pu  
 garantir. (+ ) 
 A CRISTIA,  (Géographie.)  gros bourg de Sicile,  
 bâti fur les ruines de ^ancienne ville de Schritea. Dio-  
 dore fait mention de ce bourg,  mais il ne dit rien de  
 fatisfàifant fur la ville  de Schritea, qui a dû être fort  
 confidérable dans l’antiquité,fuivant quelques hifto-  
 riens-géographes.  (C. A .) 
 AC RO AM A  ,  (Mußquedes anciens.)  nom que  les  
 Romains donnoient aux muficiens qui jouoient d’un  
 infiniment,  pour  les.diftinguer  de  ceux  qui  chan-  
 toient.  On  prétend  auffi  qu’ils  appel!oient  acroama  
 la mufique inftrumentale ,  &  fur-tout celle qui  étoit  
 gaie;  ( F. D .  C. ) 
 ACROCHIRISME,  ( Hiß. anc.) efp.ecé de danfe  
 joyeufe  &   de  lutte avec les mains-feulement ;   ceux  
 qui.s’exerçoient ainfi s’appelloient acrochirifles, &  ne  
 faifoient que  fe toucher du bout des doigts.  (Z,.) 
 ACROCHORDON ,  (Médecine.)  d’axpoç ,  extrémité  
 ,  &   de  %opS'»,  cordon.  C’eft  une  excroiflance  
 ronde  fur la peau,  avec une bafe mince.  Gai. Def.  
 Medic. 
 Les Grecs  donnent  le  nom  d'acrochordon  à toute  
 excroiflance qui  fe  forme  fur  la peau,  qui  en  a  la  
 couleur , dont la fuperficie a quelque choie de rude,  
 &  qui s’élargit à mefure qu’elle s’éloigne  de fa bafe.  
 Sa grofleur exc.ede rarement celle d’une feve.  Il n’eft  
 jamais feul ; mais il en paroît plufieurs à-la-fois; quelquefois  
 il difparoît fubitement ; d’autres fois il excite  
 une  légère  inflammation  ,  &  fouvent  il fuppure.  
 Etant  coupé  ,  il  ne  laifle.  aucune  racine,  ce  qu’il  
 fait  qu’il  n’eft  pas  fujet  à  renaître.  Ce lfe,  liv.IV .  
 chap. xxviij. 
 On voit par-là que Yacrochordon eft cette efpece de  
 verrue, que AVifeman appelle penfile.  On  l’extirpe  
 ordinairement  lorfqu’elle  commence  à  devenir  incommode  
 ,  foit en y  faifant une ligature ,  foit  en la  
 coupant.  (4.) 
 ACRÖCHORINTHE,  ( G  éogr. anc.)  montagne  
 près  de  la ville de Corinthe ,  &  au bas  de laquelle  
 cette  ville étoit fituée ,-dans une  belle  plaine,  Elle  
 Tome  I , 
 avoit fur  fon fommet  un temple de Vénus  qui étoit  
 très-célebre.  Strabon  dit  que cette môntagne  étoit  
 entourée  d’une  muraille,  &  qu’elle fervoit  de for-  
 tereffe à cette ville.  Pline la nomme  auffi la citadelle  
 de Corinthe.  (C. A.) 
 ACROCOMES, (Géogr.  & Hiß.  anc.  )  peuples  
 de  Thrace  ainfi  nommés  ,  parce  qu’il  avoient  les  
 cheveux longs  par  devant,  à la mode  des  femmes,  
 au contraire  des Abantes  qui  ne les  portoient longs  
 que par  derrière.  Ce  nom  vient de  ces  deux mots  
 grecs axpoç, haut qu long,  Sc kI/jai ,  cheveux.  (C.  A.) 
 §  A C T E ,  f.  m.  ( Beaux-arts,  Poéfie  dramatique.)  
 partie confidérable  de  l’aâion  dramatique,  à  la  fin  
 de  laquelle  tous, les  afteurs  quittent  la  fcene.  La  
 nature  de Paétion n’exige  pas néceffairement  qu’elle  
 foit  interrompue,  ni  que  le  lieu  où  elle  fe  paffe  
 refte vuide pendant un  certain  tems.  On  ne  fauroit  
 donc déterminer ni les actes  en eux-mêmes,  ni  leur  
 nombre,  par  l’effence  du  drame.  Il  eft  probable  
 que les actes tirent leur origine d’une caufe purement  
 accidentelle.  S’il  eft  vrai  qu’originairement  les lpe-  
 ftaclês  dramatiques  n’étoient  que  des  choeurs,  &   
 que  dans la  fuite on  introduifit une aûion entre  ces  
 choeurs,  comme Ariftote &  prefque tous les anciens  
 l’ont dit; il en faut  conclure  que les  choeurs étoient  
 l’effentiel du fpecfacle,  &  que l’aâion n’en étoit que  
 racceffoire : de-là vient qu’on nommoit épifodes tout  
 ce  qui  fe  difoit  fur  la  fcene  dans  l’intervalle  des  
 choeurs.  C’eft donc  de-là qu’il faut dériver l’origine  
 de  la  divifion du  drame  en  divers  a&es.  Il  eft  vrai  
 que les anciens auteurs, ‘en rapportant cette circ'on-  
 Itance,  ne  l’affirment  pofitivement  que  de  la  tragédie  
 ;  mais  il  eft  néanmoins  probable  qu’elle  eft  
 encore vraie  relativement  à la comédie.  Ce  genre  
 avoit originairement  auffi  des  choeurs ;  on  les fup-  
 prima dans la fuite,  parce qu’on s’apperçuf que  les  
 fpe&ateurs, ennuyés d’une trop longue interruption ,  
 fortoient du fpe&acle  pendant les  choeurs.  On  leur  
 fubftitua  un  fimple  entr’afte  ;  mais  cet  intervalle  
 oifif entre les  adles fut  enfin auffi aboli : de-là vient  
 que dans les .comédies latines  les  a êtes  fe  fuccedent  
 immédiatement,  &   qu’il  eft  fouvent  mal-aifé  de  
 les.diftinguer. 
 Ce feroit donc en  vain  qu’on  fe  tourmenteroit  à  
 chercher, dans la  nature  même  du  drame,  le  fondement  
 de  la fameufe regle d’Horace, qui exige cinq  
 actes, ni plus ni moins, pour chaque piece de théâtrev '  
 C’étoit affez la méthode des anciens, comme on peut "  
 l’obferver  dans  plus  d’une occafion,  d’établir pour  
 regle invariable,  ce que les premiers inventeurs n’a*  
 voient  adopté  que  par  accident.  Toutes les pièces  
 dramatiques  des  anciens  font effectivement  de  cinq  
 actes. Dans  les tragédies il y  a conftamment un intervalle  
 d’un acte à l’autre, qui étoit rempli par les chants  
 du  choeur.  Cet  intervalle  manque  dans  quelques  
 comédies'latines.  On  danfoit  au  commencement  
 dans  les  entr’aûes  des  pièces  comiques;  mais  cet  
 ufage  n’a  pas  toujours  été  obfervé.  La  différence  
 effentielle  entre la pratique  des  anciens  &   la  nôtre  
 à  cet égard, eft que  chez eux l’action n’avançoit que  
 peü ou point,  durant l’intervalle d’un aâe  à l’autre.  
 Pour  l’ordinaire  Y acte, fuivant,  dans  les  pièces  anciennes  
 ,  reprend l’aétion au même  point où-Ie précédent  
 l’avoit  laifîee.  On  a  des  tragédies  qui  ne  
 cpntiendroient manifeftement qu’un  acte,  fi  l’on en  
 retranchoit les choeurs. -Chez lès modernes ',  au contraire  
 ,  il  fe  paffe  bien  des  événemens  derrière la  
 fcene  pendant l’entr’aâe. 
 Cet  ufage n’étoit  cependant  pas  entièrement inconnu  
 aux  anciens,  &  l’on  en trouve des exemples  
 dans les Suppliantes d’Euripide, Théfée convoque le  
 peuple  d’Athenes,  entre  le  fécond  &   le  troifieme  
 actes, &  l’on forme dans cette affemblée  la réfolution  
 de  faire  la guerre  aux Thébafiis,  au cas que ceux-ci y