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 de  la  coupe  de la  partie  inférieure  de la croffe  qui  
 eft faite en traîneau ;  les canonniers & fervans portant  
 leurs  arméniens  accompagnent  la  piece  dans  
 leurs poftes  refpe&ifs,  k  droite &  à  gattchç. 
 Lorfqu’pn  veut  tirer,  le  maître  canonnier  crie  
 halte,  &  dirige  la  piece,  enfaifantle  commandement  
 chargeç.  Le coitp  parti, s’il ne veut pas.enivrer  
 lin fécond,  il  fait  le commandement  marche. 
 S’il  faut  defcendre  ou monter  un  rideau,  paffer  
 un foffé,  on  alonge,  s’il  le faut,  le  cordage;  les  
 chevaux paffent avec l’avant-train, &  les canonniers  
 &  fervans joignent leurs  efforts à ceux des chevaux,  
 &   la  piece  paffe.  Il  faut  qü’ils  aient  urie  grande  
 attention à  ne pas  s’engager dans leurs bricoles,  & .  
 à'foutenir  la  piece  dans  les  pas  difficiles,  oh  elle  
 pourfoit verfer.  Ceci eft une  manoeuvre pénible  &   
 da'ngereufe :  mais il  y   a  des  cas oh on l’a exécutée,  
 ou l’équivalent, avec  des pièces dé 24 &  de  16. On  
 peut donc, à plus  forte râifon, en venir à bout avec  
 des  pièces  très-légères.  Les  apologiftes  de Ta  nouvelle  
 artillerie concluent de l’expofé que nous venons  
 de faire, que leurs pièces de canon peuvent marcher  
 ainfi, auffi  vite  que  l’infanterie  la  plus  lefte  :  nous  
 en douterons jufqu’à ce que l’expérience de quelques  
 campagnes  nous en  ait  convaincus. 
 Les  pièces  des  calibres de  8  &  de  4  fé  manoeuvrent  
 comme  la  piece  de  1 2 ,  à  l’exception  qu’on  
 n ’emploie que  treize  hommes  pour la piece  de  8 ,  
 &  que celle  de  4 peut être  exécutée avec huit hommes  
 feulement.  ( A  Ai ) 
 ARTIMON,  f.  ift. (  Marine. )   On donne le  nom  
 d’artimon  au bas mât  le plus en  arrière  du vaiffeau ,  
 à la vergue  que ce mât  iupporte ,   &  à la voile attachée  
 fur  cette  vergue.  Lorfqu’on  veut  parler de la  
 Voile,  on fe  contente de  dire l’artimon ;  mais  lorsqu'on  
 veut défigner  le  mât ou la  vergue  ,  on  dit le  
 mât  $  artimon  ou  la  vergue $ artimon. On  diftingue  
 auffi  par  le  mot artimon les manoeuvres qui ont des  
 noms  génériques &   communs  pour tous  les  mâts,(  
 &  qui fervent au iiiât, à la vergue ou à la voile $  artimon  
 :  ainfi on  dit  les haubans  d’artimon, la  driffe  
 & artimon, lescargues d’artimon , &c< 
 Le mât, ainfi que la vergue, font faits pour l’ufage  
 de  la voile : mais il faut placer le mât avant de placer  
 la vergue ;  &  on  place  la vergue  avant de placer là  
 •voile ;  c’eft auffi l’ordre que je vais fuivre en parlant  
 d,artimon. 
 Mât £  artimon. Le  mât à? artimon  eft le  plus  petit  
 des trois bas mâts du vaiffeau. Il  a  ordinairement  en  
 longueur une fois  trois  quarts  le  maître  bau, &   la  
 douzième  partie  de cette longueur  forme  le ton  du  
 •mât»  Son plus fort diamètre  eft de la  trente-fixieme  
 -partie  de  fa  longueur ;  &   fon  plus  petit  diamètre  
 eft  de  la  cinqüante-quatrieme  partie  de  cette  longueur, 
   ou  ce  qui  revient  au  même  , il a les-deux  
 tiers  du plus grand. Ainfi un vaiffeau qui auroit quarante 
 huit pieds de  bau,  auroit un mât d'artimon de  
 quatre-vingt-quatre pieds de longueur ; le ton de  ce  
 .mâtferoit de fept  pieds ;  fon  gros diamètre de deux  
 pieds quatre pouces ; &  fon petit d’un piedfix pouces  
 huit lignes. Ces réglés ne font pas invariables ( Voye£  
 .M a t ,  pict- raif. & c .) . Le mât à !artimon a , ainfi que  
 les autres bas mâts, des jauteraux pour foutenir fes  
 barres  fur  lefquelles porte la hune. Son  pied ne défi  
 cend  point  dans la calle  ,  mais il  porte dans fa  carlingue  
 mife fur le premier pont. Voye{ Ja u t e r a u x  ,  
 B a r r e s   ,  H u n e ,   C a r l i n g u e ,  Dicl. raif. &c. 
 Voici l’ordre  que l’on obferve dans le capelage du  
 . mât  d’artimon. On  commence  par les  pandeurs des 
 alans de mât : on  capele  enfuite  les deux  premiers 
 aubans  de  tribord de  devant formés  par  un même  
 .cordage;  puis les deux de devant de bâbord, &  ainfi  
 de fuite  : fi le  nombre  eft impair ,.on  fait un oeillet  
 au  dernier,  &   on  le  capele.tout  feul  enfuite  on 
 A R T 
 capele  l’étai.  Au  capelage  même  on  garnit  le§  
 haubans &   l’étai dé  cuir,  pour  qu’ils ne fè'mangent  
 pas  entr’eux. &  fur les  barres.  On met  enfuite  une  
 poulie â  trois, rouets  pour la driffe de là vergue dW-  
 timon qui n’eft qu’aiguillettée au ton  du mât, afin de  
 pouvoir facilement changer i’aiguillette, fi elle venoit  
 à fe  couper.  Ce  capelage  fait, on met la  hune  fur  
 fes barres , &  on place  enfuite le chuquet. Sur la face  
 inférieure du chuquet, il y  a un piton de chaque côté,  
 oh  font aiguillettées deux'poulies pour les balanciers  
 de  la  vergue  feche. Un peu au-deffou^ du chuquet,  
 on  fait faire un tour-mort &  une demi-clef à un pandeur  
 aux deux bouts duquel font eftropés deux caps-  
 de-mouton pour les mouftaches de la vergue  feChe ;  
 le pandeur  doit  être affez long pour que les caps-de-  
 moütorf débordent  la  hùrte , &  ort le fôufe  avec  du  
 bitord pour l’empêcher de  fe  côuper.  Audeffous  de  
 la vergue  feche  eft  un autre'pandeur,  faifi  autour  
 du mât par un tour-mort &  deux demi-cl.eÇs,  &  aux  
 bouts duquel font eftropées deiix poulies qui fervent  
 .aux bras du  grand hunier; l,q pandeur  doit  être affez  
 long,  pour que  le.s poulies dépaffent la Vergue feche,  
 &  on la foure avec du bitord» 
 Tel  eft  le  capelage  du mat f !  artimon-Q^xe  les  gabiers  
 d’artimon doivent vifiter  tous les jours à la mer  
 pour  réparer ce  qui pourroit  s’u fer, &   ce  qui  me-  
 .naceroit de manquer. 
 Lorlqu’on veut  aflujettir le mât,  on ride les haubans  
 & l ’étai;  enfuite on fait les enfléchures; on met  
 les  quenouilletes &   les  gambes  d’hune ; on  fait  le  
 trelingage,  &   on  place la Barre  de  trélingage &  le  
 râtelier» 
 . VergUé aartim'oni La vergue d’artimon eft fufpendue  
 à fon mât différemment  de  toutes  les  autres. Sa lon-  
 gueùr eft dans  le. feris de la  longueur du vaiffeau ; &c  
 elle  à un de  fes Bouts  fort élevé,  tandis  que  l’autre  
 n’éft élevé que huit à dix pieds ait deffus du gaillard. 
 Lé bout  éleVé eft  celui qui  èfl lé  plus  en-arrîere  
 du vaiffeau : il a moins de diamètre que celui qui  eft  
 en-avant du mât,  mais  le  plus  fort  diamètre  de  la  
 vergue  eft à  fori  racage.  La  vergue  n’eft  point  fiif-  
 peridue par fon milieu ;  elle a un tiers de  fa longueur  
 ën-avarit  du mât,  Si les deux  tïefs  en-arrière :  elle  
 eft  ordinairement placée à  tribord  du mât.  Pour la  
 fiifpendr'e , ôn met une poulie double fur la vergue ,  
 derrière l’eftrop de  laquelle ôii cloué un taquet, afin  
 que  l’obliquité-de la vergue ne lé laiffe pdifît gliffef ;  
 la driffe fait dormant en cet endroit fur la vergue.par  
 un  tour  d’anguille  Si  paffe  alternativement  dans  la  
 poulie â  trois rouets  aiguillettée  au  ton  dû mât, Sc  
 dans celle  à deux rouets  qui eft fur la  vergue,  puis  
 defcend enfuite par bâbord dans une poulie de retour  
 aiguillettée  à un  piton qui eft en-dehors  du' Vaiffeau  
 au-deffus &  un peu én-arriere  des porte-haubans :  il  
 faut que  l’eftrop de  Cette  poulie  de retour foit  affez  
 long,  pour  que  la  driffe  ne  frotte' point fur le  plat-  
 bord, lorfqu’on laiffè  du  que  l’on amené la  vergue.  
 Lâ vergue eft  faifie Contre le mât  par un  racage.  La  
 partie de l’arriéré de la v éfgüe, qui èft des deux tiers  
 de la longueur  totale,  tend par  fon poids à baiffet,  
 mais on la foutient par une manoeuvre qui fe nomme  
 martinet,  frappée  au (bout  de  la  vergue,  &  parTe  
 moyen de  laquelle  on  petit  l’élever davantage du la  
 laiffer  baiffer.  A  l’autre  extrémité  de  la  vergue  ,  
 on capele l’ëftrop d’une Coffe pour le plan de drqffe,  
 &  deux poulies fimples pour l’hourfe manoeuvre qui  
 tient  lieu  de  bras;  le  palan de droffe  fert  à  ferrer  
 le racage ( V. M artinet»D i3 . raif. des-Science &c.).  
 :  Outre  la  driffe,  on  met  une  fufpente  à la  vergue  
 à!ar.timon  pour la tenir en place, afin  de  foulager  la  
 driffe &  d’en tenir lieu fi elle étoit coupée. Pour cela  
 on aiguillette une Cdffe de fer fur  la vergue auprès de  
 la poulie de driffe ; la fufpente fait dormant fur le ton  
 du mât, &  elle  vient  paffer  dans  la'coffe d’ofi  elle  
 remonte 
 A   R   V 
 fenionte, par le trou  du  chat,  embraffer  le  ton  du  
 mât pardeffus les  barres  ,' puis  elle  redefcend  dans  
 la  coffe ; &   après quatre  ou  cinq tours, On  la  faifit  
 autour du mât. On ménagé un bout après l’amarrage  
 pour brider toutes les branches de la fufpente, &  les  
 laifir les fines avec les autres. 
 La vergue d'artimon n’eft pas toujours faite comme  
 on vient de  le dire : on en coupe quelquefois la  partie  
 qui eft en avant du mât , &  on appuie le bout fur  
 le mât même. Pour cela ce: bout fê termine  en crôif-  
 fant  dans  lequel  le  mât  eft  emboîté.  On  garnit  ce  
 croiffant de cuir, &  on met affez fou vent une plaque  
 de  cuivre fur le  mât.  On appelle  alors cette Vergue  
 un  artimon à  corne  ,  ou  Amplement  une- corne  ;  ôn  
 l’appelle  auffi  vin gui: on ne, s’en fert  point  dans  les  
 gros vaiffeaux. 
 Voile  £ artimon. La voile  d’artimon formoit autrefois  
 un  triangle  re&angle  dont  l’hypoténufe  tenoit  
 à la vergue ;  mais  aujourd’hui  on ne fe  fert  prefque  
 plus  de  ces fortes Ü artimons ;  &  on coupe à tous la  
 partie qui eft en avant du mât Les vaiffeaux françois  
 font ceux qui ont confervé plus long-temps l’ufage des  
 .  artimons triangulaires ; auffi les  appellë-t-on animons  
 à lafrançoife; on nomme ceux  de  la  fecônde  efpece  
 artimons a Cangloife. La voile eft bien faifie à la vergue  
 à l’extrémité élevée ou de I’arriere, &  elle eft enver-  
 guée, ainfi  que toutes  lés  voiles,  avec  des  rabans.  
 La  partie  de l ’artimon  qui defcend  le  long du mât  ,  
 eft percée par des oeillets dans lefquels, à commencer  
 par  l’oeillet fupérieur, on  paffe un  cordage  qui fuc-  
 ceffivement embraffe le  mât, &   traverfe un oeillet,  
 &  qui  eft arrêté par en-bas. 
 L’artimon  ainfi préparé  n’a befoin, lorfqu’on veut  
 s’enfervir, que d’êtré affujetti au point qui formëroit  
 l’angle droit du triangle : la manoeuvre qui eft placée  
 pour cet ufage, fe nomme 1 'écoute £ artimon. Il y  a une  
 poulie fimple aiguillettée ou crochée dans une coffe qui  
 fe trouve à ce point de la voile ;  on en place  une  autre  
 double, longue, crochée au  montant du  mât de  
 pavillon;  c’eft  dans  ces  deux  poulies  que  paffe  l’écoute  
 d'artimon. Elle fait dormant au cul de la poulie  
 fimple  du  point  de la voile  ,  paffe  alternativement  
 dans les  deux  poulies,-&  s’amarre  fur  la dunette  à  
 un taquët placé contre le bord. 
 Pour Carguer l’artimon,  on fe  fert de deux fortes  
 de cargue ; les unes fimples, &  les autres doubles ou  
 à  fourche.  Chaque  cargue  fimple  eft frappée fur  la  
 ralingue,  &   va  paffer dans une  poulie  ou  dans une  
 moque  aiguillettée  à la vergue ,  d’où elle  defcend à  
 tribord  ou à bâbord pour s’amarrer  fur  les  liftes ou  
 fur un  taquet cloué  fur le  mât. Les  cargues-doubles  
 different des premières, en ce que la même cargue a  
 fes deux bouts  frappés fur la  ralingue,  l’un à tribord  
 &  l ’autre  à bâbord, &  par-là embraffe la voile, &Ta  
 ferre  mieux  contre  la  vergue  Iorfqu’on  la  cargue.  
 Chaque cargue-double  eft  donc  un  cordage un peu  
 plus long feulement qu’il  n’eft  néceffaire  pour  embraffer  
 la  voile des deux bords, en lui permettant de  
 s’étendre  &  de fe border. Ce cordage  paffe dans une  
 poulie  avant d’être  arrêté  par  les deux bouts  fur  la  
 ralingue, &  cette poulie tient à  une  autre  corde  fur  
 laquelle  on  pefe,  lorfqu’on  veut  carguer l'artimon. 
 (  M.  le  Chevalier D E  l a  Co u d î l a y e .') 
 ARVAN ,  f. m.(Hijl. nat. Conchyliologie^ efpece  
 de  coquillage  de la  famille des  univalves fans operculé  
 ,  &   du genre  des  v is,  dont nous  avons donné  
 fine  figure dans notre Hijloire naturelle des coquillages  
 du Sénégalpage  planche IV , n°. 4. Lifter l’avoit  
 déjà fait graver dans  fon Hijloire  des coquillages  à  la  
 planche D CC C X X X VII,  figure  64,  fous le nom de  
 buccinum dentatum ,  claviculâ longijfimâ, finis d'enfe  
 radiatum ;  Rumphe  fous le  nom  de firombus  deci-  
 mus chalybmis,  dans fon Mufoeum , page ,00, article  
 'iq ,  planche X X X ,  figure j ,  &  Petiver  fous  celui  
 lome  I. 
 A  R  V  625 
 d unicornu Indicum  minus,  orbibus jlriatis,  dans fon  
 Gaçop'hyLacium, vol. I I , catalog. z  6 /, planche LXXV,  
 figure  C.  ■ 
 -L ’arvan  eft le  coquillage  le  plus  commun  de  la  
 cote  fablonneufe  duCap-Verd ;  il y  refte  communément  
 enfonce  d’un  demi-pouce  ou  d’un  pouce  
 dans  le  fable.  f 
 Sa  coquille repréfente exaftement la  forme d’une  
 vis. On peut la cônfidérer comme un cône renverfé  
 arrondi-&  renflé-à  fa' bafe,  &  qui s’alonge  en diminuant  
 graduellement  de  groffeur  ju{qu’au  fomifiet  
 en un?- pointe très-fine.  La longueur  
 des  plus  grandes ne  paffe pas  treize  lignes  ; elle  eft  
 quadruplé  de  leur  largeur  qui  n’a  que  trois  lignés  
 un  quart. 
 Elle  eft  compofeé  dé  douze  à  treize  fpires fans  
 renflement,  &  fi  plates  qu’elles  ne pàroiffent diftin-  
 gueës  què  par un  petit fillon qui les fépare  les  unes  
 des  autres.  Ces  fpirés  font  toutes  coupées  par  un  
 grand  nombre  de  filions  fort  légers  qui  fuivent  la  
 longueur  de  la  coquille-:  ce  font  autant  de termes  
 ou  de  marques de  fori  accroiffement. 
 Son ouverture eft une ellipfe irrégulière, pointue  
 par  le  bas,  &   arrondie  par  le  haut  où  elle fe termine  
 en  un  canal  peu  profondément ëchancré  dans  
 la  coquille.  La  longueur  de  cette  ouverture  fur-  
 paffe de moitié fa largeur. Elle eft deux fois &  demie  
 plus  courte que  le fommet de la coquille, &  un peu  
 oblique à  fa longueur. 
 La  levre  droite  de  cette  ouverture  eft  fimple,  
 courbée en portion de  cercle , tranchante,  fans bordures  
 ,  mais avec une  petite  échancrure  à  fa partie  
 inférieure.  La  levre  gauche  eft  auffi  courbée  en  
 portion  de  cercle,  en creufant  dans un fens oppofé  
 a celui  de la  levre droite ;  mais fori  bord  eft épais,  
 arrondi, ondé ou  crëufé  en deux  endroits ,  &  marqué  
 en-haut  d’un  pli  fort-léger. 
 Le  fond  de  la  couleur  de  cette  coquille  eft  un  
 blanc fàle qui devient agate dans la moitié fupérieure  
 de chacune  de  fes fpires. 
 La  feule  variété  qu’on  obferve  dans  cette  co~  
 quille ,  confifte  dans  la  proportion  de  fes  parties  
 dont  la  largeur  comparée  à  leur  longueur  ,  eft  
 beaucoup plus  grande  dans  les  jeunes  que  dans l'es  
 vieilles.1 
 L’animal  que contient  cette  coquille,  a  la  formé  
 de  celui  de  la  pourpre.  11  eft  d’un  blanc  pâle  en-  
 deffous,  blanc d’eau en-deffus,  &  marqué de petits  
 points  blanchâtres.  Il  a  une  tête  hémifphérique ,   
 deux  cornes  coniques  fort  écartées  fur  fes  côtés  ,  
 à  l’origine  defquelles font  placés deux yeux commè  
 deux  points  noirs  fur  leur côté  extérieur.  Sous  la  
 tête  en-devant  On  voit  une  petite  fente longitudinale  
 qui  eft  l’ouverture  de  la  bouche.  Derrière la  
 tête, au côté gauche du  cou, le manteau qui tapiffe  
 les  parois intérieures  de l’ouverture  de  la coquille,  
 fe  pliffe  pour  former  un  tuyau  charnu  cylindrique  
 qui fort  par  l’échancrure ou le canal de  la  coquille :  
 ce  tuyau  fert  à  l’animal  de  trachée  ou  de  conduit  
 pouf  la  refpiration  ,  de  même  que  pour  la  fortie  
 des excrémens, les ouïes étant au nombre de quatre  
 à  l’origine  de  ce  canal ,  &   l’anus ayant  fon ouverture  
 à  leur  côté.  Le  pied  de  l’arvan  forme  une  
 ellipfe  prefqu’une  fois plus  courte  que  la  coquille,  
 deux fois plus longue que large,  creufée d’un fillon  
 tranfverfal  à  fa  face  antérieure,  &   prolongée  fur  
 fes  côtés  en  deux  oreillettes  triangulaires. 
 ■Remarques. Puifqiiela coquille de Yarvan a la forme  
 d’une  vis ,  &  que  fon  animal reffemble  à ceux  du  
 genre  de  la  vis,  les noms  de  buccinum , firombus,  
 unicornu, turbo, que lui ont donnés Lifter, Rumphe,  
 Petiver &  Langius,  lui convenoient moins que celui  
 de vis ,  terebra, que nous  avons  crû  devoir lui appliquer. 
   (M . A d a n s o p .') 
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