
 
        
         
		l’apparence d’un bourdon jaune,  étant compofée de  
 fix  feuilles  inégales,  dont  trois  extérieures  us  peu  
 plus grandes &  trois intérieures ;  l’une  de celles-ci,  
 ou  la  fixieme.,  forme  une  efpece  de  cafque  ftrié  
 de  quelques lignes purpurines.  L’ovaire  eft au-def-  
 fousde ce calice,  &  fait corps avec lui; il ne par oit  
 pas d’abord  digèrent du péduncute  qui  le  foutient;  
 mais  dès que  la fleur eft paffée,  il groflit de jour en  
 jour  &   devient  une.  capfule  dvoïde  ,  longue  de  
 plus  d’un' pouce,  deux  fois  moins  large,  relevée  
 de  fix  côtes,  8c  partagée  intérieurement  en  trois  
 loges remplies  d’une  fubftance. comme fpongieufe ,  
 &  fetnblable à une moelle remplie de  graines plates  
 &   ailées ;  c’eft-à-dire,  bordées  d’une membrane, 
 Qualités.  Vapi-api fleurit  pendant les  mois  pluvieux  
 à Amboine  ;  fes  fleurs  durent  long-temps  8c  
 rougiffent. en  vieilliffant :  elles n’ont aucune  odeur.  
 Ses feuilles  ont  une  faveur  acidulé  8c  légèrement  
 faline qui  agace les dents  :  elles  doivent fans doute  
 leur  goût  falin  aux  vapeurs  de  la  m e r ,  car  cette  
 plante  naît particulièrement  fur les mangliers  8c autres  
 arbres qui,  comme  lu i,   croiffent fur les bords  
 de  la  mer. 
 Ufages.  Onn’en fait  aucun ufage.  , 
 Remarque.  U api-api paroît  être une efpece d'èpi-  
 paclis- ou  d’helléborine.  ( M. A d â n s o n .  )   . 
 APICE,  ( Géogr. ) nom propre  d’une petite ville  
 d’Italie,  au  royaume  de Naples  ,  dans  la  principauté  
 ultérieure, fur la rivier’e de Calore, à fept mille  
 pas  à.Teft de Bénévent: on  croit que  c’eft la même  
 que Monte  Calvo. Long. 49,, a S .   lat. 4/, 2$.  (C. A.} 
 APOD1PNE  ou A p .o d e i p n e  ,  ( Mufique des anc. )   
 ehanfons  des Grecs.pour l’après-foupér. Les  Latins  
 les  zpyeVLoxerA poß-ccenia,(F. D .C . ) 
 APOLLON, f. m.  ( Luth.) infiniment reffemblant  
 au ’ thuorbe ; il avoit vingt  cordes  fimples„ 8c  étoit  
 d’un meilleur  ufage  &   plus  aife  à  s’accorder, a  ce  
 qu’on prétend.  On  attribue  l’invention de Y Apollon  
 à  un  François  qui viVoit au  XVIIe  fiecle.  Cet  inl-  
 trument  n’eft  pluV  d’ufage.  (E . D . C.) 
 * § APOLLONIE,  ( Géogr. )  On  trouve  plus  de  
 trente  villes anciennes  de  ce  nom  dans  la nouvelle  
 édition, du  diÉionnairtë  de  la  Martiniere  ,  auquel  
 nous renvoyons le lecteur. Nous remarquerons feulement  
 ic i, à l’égard  de  celles  dont il eft  parlé dans  
 le Diction, raif.des Sciences,  &c.  oy? Apollonie, ville  
 de  Sicile, étoit près  des Aloutins, 8c non des Léon-  
 tins ou de  Léontine ; qu’il n’y  a jamais eu d’Apollonie  
 fur  le  mont Athos ;  qu’Apollonie  de  Chalcidique  ,  
 aujourd’hui Eriffos,étoit fort éloignée du mônt Athos;  
 cpY Apollonie dans la Myfie n’eft point notre  Lupadie  
 {Lupadi, ou Loubat) ,  mais qu’elle conferve fon ancien  
 nom un  peu corrompu  en celui <Y Abouillona  ;  
 qu’'Apollonie,   en  Afie  mineure  ,  entre  Ephefe  8c  
 Thyatire, eft peut-être une ville imaginaire; qu’Apollonie  
 , aufli nommée Margion,  eft la même  qu’Affon  
 ou  Aflos;  qu’enfin qu’on met une Apollonie  au  pied  
 du mont  Cajjius,  au  lieu du mont Cafius. Lettres fur  
 VEncyclopépie. 
 §   APOLLONIEN,  (  Gèom. )   Le  huitième  livre  
 d’Apollonius  , qui  fe trouve  dans  l’édition  donnée  
 par M. Halley,  n’eft point  de  cet  ancien  géomètre  
 comme  les  fépt  autres;  mais  il  a  été  rétabli  par  
 l ’éditeur fur les indications  de  Pappus. Viye^ Y Hiß.  
 des Mathém.  de M. Mpntucla.  Tom. I. p .2 6 2 .  (O) 
 APOLLONIUS  ,  ( Hiß. des  Juifs. )  gouverneur  
 de Syrie  &  lieutenant des armées  d’Antiochus  Epi-  
 phanes,  fit  des  maux  épouvantables  aux  Juifs;  il  
 leva une puiffante armée  pour les exterminer. Mais  
 Judas Machabée  avec  une  poignée  de  monde,  le  
 défit,  le  tua  de  fa  main,  8c  lui prit  fon  épée dont  
 il  fe  fervit  dans  la  fuite  en  mémoire  d’une  fi  glo-  
 rieufe  aérion. 
 Un  autre  Apollonius  ,  général  des  troupes  de 
 Démétrius,  8c  gouverneur  de  la  Célé - Syrie,  fut  
 défait par Jonathan  148 ans avant  jefqs-Chrift.  * 
 §  APOLOGUE, f. m. (B elles-Lettres. ) Dans cet  
 article du Dict. raifonné des Sciences, Arts & Métiers,  
 on n’exige de cette  efpece  de fable d’aptre vraifem-  
 blance  que  la  jufteffe  d,e  i’allufion  avec  les  objets  
 dont  elle  eft  l’image ;  8c  la  preuve  qu’elle  peut  fe  
 paffer,  dit-on,  de  la  vraifemblaUce  des  moeurs  ,  
 c'efl quon y voit rfans'.en  être  touché ,  le  lion faifant  
 une  fociété  de  chajje  avec  trois  animaux  qui  ne fe  
 trouvent jamais  dans fa   compagnie ,   6* qui  ne font  ni  
 carnaffiers ni  chaffturs : 
 Vacca  &  capella & patiens  ovis injuria,  8cc. 
 c’eft l’idée de feu M. de la Barre,  à laquelle M. l’àbbé  
 Mallet  a  pleinement  accédé. 
 Il  eft  bien  étrange  que  parce  que  Phedre  &  la  
 Fontaine,  après  lui, auront manque  une  fois  d’ob-  
 ferver dans  Y apologue  la  convenante  des .moeurs,  
 on fafTe une  réglé de  cette faute,  8c  qu’on  la donne  
 pour  le  caraâiere  du  genre, tandis  que  cent  autres  
 fables prouvent  l’attention  8c le foin  que  Phedre 8c  
 la Fontaine ont mis <L obferver les moeurs réelles ou  
 idéales des  animaux,  8c que  cette)vérité  naïve  fait  
 pour tous  les  efprits le  plus  grand charme, de  leurs  
 peintures.  . 
 Les  animaux  parlent  dans  Y Apologue  ,  voilà  ce  
 qui  eft  donné  à  la  fiérion  ;  ils  parlent  felpn  leur  
 câràfterè  connu .ou fuppofé, voilà la vérité relative  
 ou  la  vrailèmblance,;  8c  toutes  lés^ois  qu’on  y   
 manquera,  on  s’éloignera de  la  nature'&   des vrais  
 principes  de  l’art,  dont  l'illufion  eft  le  moyen.  
 Voye^  F A B L E ,  Diction,  raifonné) des  Sciences,   &c.  
 (  M .   M a r m o n t e l .  ) 
 §   APOPHYSE, ( Anatomie.)   partie de  l’os , .qui  
 n’en  a  jamais  été  féparée  par un  cartilage mitoyen.  
 C ’eft  en  cela que  confifte  fa différence d’avec  l’épi-  
 phife  ,  os  féparé  dans  le  foetus  d’avec  le  corps de  
 l’os  par  un  cartilage  ,  8c qui ne fe réunit à  l’os que  
 ' lorfque ce. cartilage  a  été  effacé. On  confond  très-  
 fouvent  ces  deux  objets,  8c  on  appelle  apophyfe  
 ce  qui  eft  une  véritable  épiphyfe. 
 Les  apophyfes-. font  ou  Originales  ou  adventices.  
 La mâchoire  inférieure  en a  quatre  originales.  Il  y   
 en a à l’os ifchion, au talon  8c  ailleurs. 
 Les apophyfes adventices, fe*forment  par l’attrac-  
 ' tion des mufcles. C’eft le  maftoïdien qui, en tirant à  
 foi la furface inférieure du crâne, fépare la lame exr  
 terne  de  l’interne  ,  8c  donne  naiffance  à  Y apophyfe  
 maftoïdienne.  Tous  les  os  longs  font  remplis, de  
 tubercules  que des mufcles ont  formés  de  la  même  
 maniéré,  8c qui  ne  fe  trouvent  pas  dans, le  foetus,  
 (  H. D . G. ) 
 APOPHLEGMATISMES  &  A p o p h l e g m a t i -   
 SAN S ,  (  Méd.  &  Matière  méd. )  mots-  par  lefquels  
 les  anciens  exprimoient les évacuations de  férofités  
 ou pituite  &   lei remedes  qui  les  opéroient.  Cette  
 clafl’e  d’évacuations  &   de  remedes  a  été, reftreinte  
 par les modernes aux évacuations de la tête &  du cerveau. 
  Les fternutatoires ou errhins,' lesmafticatoirès  
 ou fialagogues font les principaux apophlegmatifans;  
 &  leur emploi,  regardé comme très-fecondair.e,  eft  
 rarement pratiqué  dans  la  médecine  ufuelle.  Il  eft  
 pourtant  affuré  que  la  plupart  de  ces méflicamens,  
 agiffant  comme  topiques  &  dans  la partie  ou  très-  
 près  de  la  partie  affeâée, nous  offrent  un fecours  
 direâ, bien  préférable  à  tant  de rémedes  généraux  
 dont l’a&ion précaire n’a d’autre  fondement que l’u-  
 fage ou l’opinion dans les Vertiges, les menaces de pa-  
 ralyfie ou  d’apoplexie féreufedes vieillards, dans les  
 hydrocéphales qui peuvent admettre un traitement,  
 'dans  le  bégaiement  dépendant de  çé$  caufes*  dans  
 les  enchifrenemens  confidérables  avec  fluxion  fans  
 crainte d’inflammation;;on  pourvoit retirer  de trèsgrands  
 avantages de tous ces remedes.(M.z:^A,o^5£.) 
 §  APOPLEXIE, ( Méd. )  L’ufagé  des  émétiques  
 paroît confacré dans le traitement ordinaire de toutes  
 les'efpeces $  apoplexie; cependant fi On confidere l’effet  
 que  produit un émétique dans le moment de  fonv  
 aftion, fi on fonge au reflux de fang  qu’il occafionne  
 vers les parties fupérieures, reflux fi bien annoncé par  
 la rougeur de  la phyfionomie,  la proéminence  des  
 yeux qui femblentfortir de l’orbite, par une douleur  
 vive qui femble  fendre le crâne ,  par  des  tintemens  
 d’oreille  très-confidérables, n’aura-t-on  pas  lieu  de  
 craindre  d’augmenter  l’embarras  qui  exifte  déjà  
 dans  le  cerveau ,  fi  l’on  vient  à pouffer  vers,  cette  
 partie une nouvelle quantité de fang? On dira peut-  
 être qu’en  accélérant la circulation,  en  déterminant  
 avec  force  une  nouvelle  quantité  de  fang.,  on  va  
 détruire  les  obftacles  qui  donnoient  des  entraves  
 à  la  circulation : mais connoît-on  affez-bien le  dégré  
 de  force qu’on  imprime ?  peut-on  évaluer  le dégré  
 de  réfiftance  que préfenteroient les vaiffeaux,  fi  la  
 difterition  de  ces  vaiffeaux  eft  déjà  portée  à  un  
 dégré  exceffif?  n’a:t-on  pas  à  craindre  que  p’ar  le  
 premier  effort  qui  furviendra  les tuniques des vaif-  
 .feaux , déjà incapables  de  prêter,  ne  rompent tout  
 d’un  coup?  On fentira,  &   de  refte,  la  jufteffe  de,  
 ces réflexions quand on viendra à examiner ce qui fe  
 paffe dans Yeïpece d’apopltxie qu’on nommefanguine. 
 Car  dans  cette  efpece  le  malade paroît fuffoqué  
 par la  quantité de  fang qui fe porte vers la têtè^  &   
 certes  le  moyëh  d’empêcher  que  le  fang  ne  foit  
 dardé  avec  trop  de  violence  &   en  trop  gratide  
 quantité  vers  le  cerveau,  n’eft  pas  de  lui  donner  
 un  nouveau dégré d’aftivité, ce que  l'action de l’émétique  
 produit. D ’après  ces confidérations, il femble  
 qu’on  devroit  être  plus  réfervé  qu’on  ne  l’eft  
 fur  l’ufage des émétiques ; &  fi la plupart du  temps  
 les  émétiques  ne  produifent  pas  les  effets  fâcheux  
 qui doivent réfulter  nécéffairement  de  leur  aétion,  
 c’eft que  les  forces  de  la  machine  fe  trouvant  engourdies, 
  l’émétique n’exerce pas fdn aâiom dans toute  
 fon étendue ;  il ne produit alors qu’une impreflion  
 légère qui équivaut à celle  qu’un purgatif ordinaire  
 auroit pu produire. Si nous paroiflons blâmer l’ufage  
 des émétiques dansl’efpece d'apoplexie qu’on nomme  
 fanguine, nous croyons qu’il  pourroient  être placés  
 avec plus d’avantage dans l’efpece à!apoplexie qu’on  
 nomme  ftreyfe ;  l’inertie  dans ‘laquelle  eft  plongée  
 toute  la  machine,  le  ralentiffement  de  la  circulation  
 qui  paroît  fi  bien marqué  par  la pâleur de  
 la  phyfiônomie,  la foibleffe &  la lenteur du  pouls,  
 annoncent  que  la  machine  a.befoin  d’un  nouvel  
 aiguillon  qui  développe  le  principe  de  vie  prêt  à  
 s’éteindre.  D ’ailleurs  comme  il  y   a  toujours dans  
 Y apoplexie féreufe appareil dans les premières voies,  
 c’eft-à-dire  ,  amas  de  faburre  ,  un  émétique  qui  
 va  nettoyant  les  premières  voies,  ne  peut  que  
 convenir.  Un  remede  dont  on  peut  tirer  grand  
 profit  dans  les  différentes  efpeces d'apoplexie,  eft  
 l’application des veflicatoires.  Ce  remede convient  
 principalement dans Y apoplexie féreufe , parce  qu’étant  
 de  nature  ftimulante  ,  il  met  en  jeu  tout  le  
 fyftême nerveux,  donne  plus  de  reflort  aux  vaiffeaux  
 qui  ne  font  que  trop  affoiblis ;  d’un  autre  
 côté,  la  fuppuration qui  s’excite par l’effet des vef-  
 ficatoires  eft  une  efpece  .de  décharge  qui  va  au  
 bien  de la machine.  ( M . L e   P r e u x  A n  d r y . ) 
 * APOTHÉOSE  d’Homere 5  ( Litt.  Antiquités)  Il  
 n’en  eft  pas  de  l’étude  des  monumens  antiques,  
 comme de l’étude des autres fciences. C’ eft:ûn champ  
 vafte  ,  ouvert aux  conjectures  de  ceux qui veulent  
 s’y   donner  carrière :  & ,   quelqu’oppofées  qu’elles  
 .ioieqt entr’elles, pour peu  qu’elles  foient ingénieur  
 fes  ,  &  qu on fâche  les  appuyer de  quelques autorités  
 des anciens,  elles ne manquent  guere  de  procurer  
 à  Ieiits  auteurs  la  réputation qu’ils  efperent :  
 réputation  qu’acquierent  bien  plus  difficilement  
 ceux '.qui  s’attachent  à  des  fciences  qui  demandent  
 quelque  éhofe  de  plus que  des  eonjedures  &   des  
 vraisemblances. Le célébré monument de Yapothéofc  
 dlHomere en eft un exemple fort convaincant.Plufieurs  
 favans  antiquaires l’ont  expliqué, chacun  félon fes  
 vues.  Leurs  explications,  quoique  fort  différentes  
 les  unes des  autres ,  leur  ont fait honneur  à  tous. 
 On fait  que  ce monument  eft  l’ouvrage d’Arche-  
 laiis de. Priene, fameux  fculpteur  de  l’antiquité; 6c  
 le  P. Kircher  prétend .avec affez de fondement, que  
 c’eft  l’empereur Claude, grand  amateur  des  lettres  
 grecques , &  fur-tout des  ouvrages d’Homere',  qui  
 le  lui  fit-conftruire à l’honneur  de  ce' poète.  Quoi  
 qu’il  eff fo it,  on  le  trouva  en  1668  dans  un  lieu  
 nommé  Frattochia,  appartenant  aux  princes  Colonne, 
   où  l’empereur  Claude  avoit  autrefois  une  
 maifon  de  plaifance ;  &   il  y   a  peu  de  curieux  qui  
 ne fâchent  qu’il fait aujourd’hui  l’un des  principaux  
 ornemens  du  palais  de  ces  princes à  Rome. 
 Ce  célébré monument fut  aufli-tôt expliqué  par  
 le pere Kircher,  dans  fon Latium ; mais  comme  il  
 laiffa beaucoup  de chofes fans explication ,  on avoit  
 cru  que  MM.  Sévéroli,  Falconiéri,  &   Spanheim  ,  
 trois célébrés antiquaires  ,  acheveroient d’en déchiffrer  
 toutes  les  parties.  M. Cupers’eft  chargé  de ce  
 foin ;  &  il  s’en  eft  fort  bien  acquitté  dans  un  .ouvrage  
 fait  exprès  ,  intitulé apotheofis  &  confecratiô  
 Homeri,  où  il rend compte aufli des  fentîmens particuliers  
 de MM.  Spanheim  6c Nicolas  Henfius  fur  
 les endroits les  plus  embarraffans  de  ce  marbre* M.  
 Gronovius  en a donné une explication particulière ,  
 dans  le  tome  II. de  fon Thefaurus antiquitatum  Gm~  
 carum ;  &  M. Wetftein a fait la même  chofe, dans fa  
 Differtatio de fato fcriptorum Homeri. Et nous  allons  
 donner un précis exaft de chacune de ces explications. 
 I.  Le  P.  Kircher  partage  ce monument  en  trois  
 ordres ou dégres  ( Voye^pl.  II. d'Antiquités dans ci  
 Suppl) y celui d’en  haut,  celui  du milieu,  6c celui  
 d’en-bas.  Dans  le  premier,  il  reconrioît  Jupiter  
 aflis-fur  le  Parnaffe,  écoutant  la  demande  de  fix  
 femmes  qui  font  autant  de  villes  qui  s’intéreflent à  
 la  gloirç  d’Homere. Dans le  fécond, il  compte  cinq  
 femmes, 6c un vieillard,  qui tâchent de faire valoir  
 le  mérite  d’Homere  par  leurs  aérions.  Il  prend  la  
 première  qui  eft  aflife, pour  la  poéfie :  la  féconde  
 montrant  un  globe,  marque  le  beau  talent  d’Homere  
 à  parler  de  la  fabrique  du  monde  :  la  troi-  
 fieme contemple  avec, étonnement  les divins  écrits  
 d’Homere :  la- quatrième  êc  la  cinquième  tiennent  
 l’une une  lyre  ,  l’autre  l’Iliade  :  elles  font  dans  un  
 antre,  demeure  ordinaire  des mufes,  6c ont un  arc  
 6c  un  carquois  à  leurs  pieds,  pour  lignifier  les  
 amours  des  dieux  ,  dont  Homere  a  parlé.  Du  
 vieillard,  il  fait  un  flamen  o,u  prêtre  d’Homere  ,  
 qui  fe  met  en  devoir  d’offrir au  nouveau dieu  un  
 facrifice  à  l’Egyptienne  ;  ce  qui  eft  défigné  par  les  
 flambleaux  6c  par  la  lettre  tautique  ou la  croix  à  
 anfe,  qu’il  croit  voir derrière  ce  prêtre.  Dans  le  
 troifieme  il trouve  Y apothéofc  d’Homere  dans toutes  
 les  formes : 6 c, en  effet  elle  y   eft fi bien repréfen-„  
 tée,  qu’il  n’y   a  nullement  à  douter  là-deflus.  On  
 verra dans l’explication fuivante  quelles font  les figures  
 qui  occupent ce  troifieme dégré. 
 I L  Le  fentiment  de  M.  Cuper  eft  fort  différent  
 de  celui  du P. Kircher. De  la figure d en-haut, que  
 ce  jéfuite  prend pour Jupiter ,  il  en fait  Homefe ,  
 accompagné  à  la  vérité  de  divers  attributs  convenables  
 à  Jupiter,  comme  fon  aigle ,  fon  fceptre,  
 8c fon diadème, 6c de plus placé fur le mont Olympe;  
 6c  des  onze  femmes  qui  font  au-deffous  en  deux  
 rangs.,  il  en  fait  onze mufes ,  parce  qu’il  en  joint  
 deux,nouvelles  aux  neuf anciennes,  lavoir  l’Iliade