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les cinq rois qui étoient venus affiéger Gabaoft, commanda
au foleil de s’arrêter. {C. A .)
* § AJAN, ( Géogr. ) nom général de la côte
d’Afrique. Dicl. raif. des Sciences, &c.
Ajan , la côte d'Ajan ou à'Ayan eft en Afrique,
dans la haute Éthiopie. Elle eft divifée en quatre
royaumes, à’Adel, d'Adea, de Mandagano, & de
Brava. Dicl. raif. des Sciences , &c.
Ajan & Ayari ne dévoient faire qu’un article,
comme étant la même cote' orientale d’Afrique.
Mandagano eft un nom eftropié au lieu de Maga-
doxo , & Brava n’eft point un royaume, mais une
république. Lettres fur C Encyclopédie.
AÏ AS, {Géogr.') petite ville d’Afie dans la Nato lie :
elle n’eft remarquable que par des eaux minérales,
très-chaudes & très-rélolutives qui font dans fon
voifinage ; c’étoit anciennementTherma. Il y a encore
une petite ville de ce nom dans l’Arabie Heu-
reufe, à deux journées d’Aden, fife entre deux collines
, au milieu defquelles eft un beau vallon où l’on
tient les marchés & les foires. ( C. A . )
Aï a s , {Géogr.) ville d’Afie dans la Caramanie,
fur un golfe qui porte le même nom & que l’on ap-
pelloit anciennementfinus ifficus. C ’eft-là qu’Alexan-
dre le grand battit Darius pour la fécondé fois &
qu’il fit fa famille prifonniere. Cette ville du tems
des Croifades , a appartenu fuceeffivement aux
Chrétiens, aux Sarrafins & aux Turcs, à qui elle eft
reftée. {C. A . )
A JA X , { Hiß.poét.) roi de Salamine & le rival
d’Achille, étoit fils de Thelamon. Ce prince fe difiin-
gua par fa valeur & fon impiété qui lui faifoit défier
le ciel; entr’autres preuves de fon adreffe, de fa
force & de fon courage, il foutint contre Heflor, le
plus brave des princes Troyens, un combat qui dura
tout un jour.-Ces deux héros pleins d’eftime l’un
pour l’autre, finirent par fe faire des préfens réciproques.
Heclor donna une épé e k A ja x , & en reçut
un baudrier. Ce fut ce baudrier funefte qui fervit à le
traîner autour des murs de Troie & du tombeau de
Patrocle. C’eft ainfi que le bouillant Achille vengeoit
la mort de fon ami. L’épée d’Hettor fut également
fatale a A jax : ce héros s’étant préfenté après la
mort d’Achille pour difputer fes armes, l’artificieux
U ly fie obtint la préférence. Indigné de ce que les
Grecs eftimoient plus les confeils & l ’éloquence de
fon concurrent, que fon courage & fa force, il fe
jetta pendant la nuit dans le camp d’Ulyffe, & ne fe
retira que quand il crut l’avoir immolé à fa vengeance.
Le jour ayant éclairé fon erreur, il fe tua de
défefpoir avec cette même épée qu’il avoit reçue
comme un témoignage de fa valeur. 11 fut inhumé
fur le promontoire de Bethée, où fon tombeau fe
voyoit encore du tems d’Alexandre qui le vifita,
ainfi que celui d’Achille placé fur la même montagne.
Hom. Plut, in fympos. { T—N. )
Ajax , {Hiß. poét.) fils d’Oïlé e, roi de Locres, &
l’un des héros qui furent au liege de Troie. Homere
nous le repréfente comme le plus fier de tous les
Grecs, adroit à tirer de l’arc & à lancer le javelot;
il avoit encore l’avantage de furpaffer tous ceux qui
luidifputoient le prix de la courfe. Sa naiffance étoit
illuftre , & jamais fes ancêtres n’avoient rendu aucune
forte d’hommage aux rois de Micenes, ni à ceux
d’Argôs appelles ordinairement les grands rois ; dans
l ’armée même d’Agamemnon, il prétendoit marcher
fon égal. Troie ayant été prife, il entra dans le
temple de Minerve , & de fes mains encore fumantes
de carnage, il enleva Caffandre, prêtrefle
de la déeffe On a prétendu que ne pouvant réfifter
à la paflion que le feul afpecl de la prêtrefle lui inf-
pira, il la viola fur l’autel même. Jaloux de fa conquête
, il l’emporta dans fa tente ; mais Agamemnon
payant apperçue, la lui enleva, ne pouvant réfifter
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à tant d,e charmes, & pour la pofféder fans troubles,
il accufa fon rival d’avoir commis un facrilege que la
mort feule pouvoit expier; il entendoit fans doute
l’injure faite à Minerve. Ajax craignant les fuites de
l’accufation, prit la fuite ; mais fon navire n’ayant
pu réfifter à la tempête , échoua au paffâge des îles
d’Androfce & de Tenofcontre ; on dit qu’après avoir
vu couler fon vaiffeau , Ajax luttoit contre fa defti-
née , & fe tenoit attaché à la pointe d’un rocher,
lorfque la foudre en détachaune partie, & l’entraîna
dans la mer. A ja x fut honoré des regrets de tous les
peuples de la Grece, qui, pour éternifer fa mémoire,
firent voeu d’offrir chaque année un facrifice au dieu
de la mer. Les aventures ôéAjax nous ont été con-
fervées par Homere , qui les a revêtues des charmes
de la poéfie ; & Virgile en a fait le fujet d’une épi-
fode dans fon premier livre de l’Enéide. {T—n .)
AIBAN-K.ESRA, {Géogr.) vieux château de l’ancienne
Babylonie, fitué au bord du Tig re, dans le
gouvernement moderne de Bagdad. Plufieurs favans
ont conje&uré, d’après fa dénomination & le lieu
de fa fituation, qu’il fut la demeure de Cofroës &
d’autres rois Perfans. Long. 55 . lat. H (C. A . )
. AJELLO, ( Géogr.) petite ville du royaume de
Naples, dans l’Abbruzze ultérieure, avec une bonne
fortereflë. Elle appartient aujourd’hui à titre de
duché, au prince héréditaire de Moderie. Long. 32,
55. lat. 4/. 40. ( C. A . )
AIEREBA, f. m. {Hiß. nat. Ichthyologie') genre de
raie ainfi nommé au Bréfil, où elle eft commune
dans la mer, & dont Marcgrave a donné une figure
a fiez mauvaife , hiß. Brafil. liv. I V , chap. x v j ,
laquelle a été copiée par Jonftön & Ruyfch, hiß.
nat. de pifcibus, page 244, planche, X X X V I I I y
figureG.
Son corps eft difcoïde ou affez exaftement rond ,
d’un pied & demi à trois pieds de diamètre , ayant
deux grands trous derrière les yeux , & une incifion
circulaire fort grande de chaque côté vers la queue.
Celle-ci a huit pieds de longueur dans les plus grands
qui ont trois pieds de diamètre fur le milieu du dos
qui eft plus renflé. Uaiereba porte beaucoup de
petits tubercules noirs lifles. En-deflous on voit fa
bouche dont l’ouverture forme .une parabole qui
n’eft pas fort grande , & qui eft comme pavée de
dents, plates, grenues & unies. De chaque côté de la
bouche , un peu en arriéré , on -voit cinq trous ou
fentes tranfverfales qui font les ouvertures des ouies.
Ses nageoires font au nombre de fix , dont deux
très-grandes, demi-circulaires, entourant tout le
contour du ventre ou du corps, dont les bords font
très-minces, deux médiocres ventrales ou plutôt
près de l’anus & de l’origine de la queue , toutes
cartilagineufes, molles, articulées , & deux longues
vers le milieu de la queue en forme d’épine conique
épaifle, dentelée en arriéré ; le bout de la queue n’a
aucune efpece de nageoire & reffemble à un filet-
cylindrique.
Ce poiffon a la peau très-liffe &Très-luifante ,
couleur de rouille en-deffus, tachée de noir au mi-*
lieu par fes tubercules qui ont cette couleur. Le
deffous de fon corps eft entièrement blanc. Sa chair
ne fe mange point, étant fade & très-coriace. Lorf-
qu’on le fufpend en l’air par fes oiiies , il releve
brufquement fa queue en arc fur fon dos, en la fan-
glant comme un fou et, pour tenter de piquer avec
les deux pointes dont fon milieu eft armé.
Uaiereba différé , comme on v o it , de la raie par
plufieurs endroits; d’abord par fa queue qui n’a point
de nageoire comme la fienne à fon extrémité, en-
fuite par les deux épines qu’elle porte au lieu de
deux nageoires molles ; enfin par fa peau liffe & les
tubercules de fon dos , qui font lifles au lieu qu’ils
font épineux ainfi que la peau dans la raie ; il forme.
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donc un genre particulier dans la nombreufe famille !
des raies. ( M. A d an so n . )
§ AIGLE, aquila ce, f. f. en tArt Héraldique, quoique
très-fouvent mafculin dans la langueÿsançoife.
Cet oifeau eft ordinairement repréfenté montrant
l’eftomac, le vol étendu, c’eft-à-dire que les pointes
de fes aîles font élevées en haut.
Il y a des aigles à une feule tête, il y en a à deux
têtes, . . j r i
Suivant les auteurs , Conftantin le grand rut le
premier qui prit une aigle à deux tetes, pour montrer
que l’empire, quoique divife 9 ne formoit neanmoins
qu’un feul corps.
Un prince de la maifon dè Saxe * étant empereur,
donna aux armes de l’empire les émaux de fes armoiries
, précédemment les empereurs portaient
d'a^ur d l'aigle déor.
Lorfqu’une aigle a deux têtes & qu’elle eft de
fable , on la nomme aigle de C empire.
Il y a d es aigles dont les ailes font repliées,^ en-
forte que les bouts tendent vers le bas de l’écu,
alors on dit qu’elles font au vol abaijfé.
On dit de Vaigle ; languèe, de fa langue ; membrée,
de fes jambes ; armée, de fes griffes; lorfqu’elles font
d’un autre émail que fon corps.
Si Vaigle a un petit cercle fur la tête, ou fur chacune
de fes têtes, on dit qu’elle eft diademee.
L'aigle eft le fymbole de l’empire, de la royauté,
de la grandeur, de la magnanimité & de la recon-
noiffance. *
L’empire ; d'or, à une aigle à deux têtes de fable,
'diademées , languées , membrée de gueules. PI. Vl.fig.
3061 du Dicl. raif. des Sciences, &c. { G. D . L. T. )
§ AlGLE BLANC **, f. m. {terme de l'Art Héraldique
par rapport aux ornemens extérieurs de l’écu) ordre
de chevalerie de Pologne.
L’ordre de Y aigle blanc fut inftitué en 1325 , par
U^diflas V , lorfqu’il maria fon fils Cafimir avec la
fille du grand duc de Lithuanie.
Les chevaliers de cet ordre portoient une chaîne
d’or , d’où pendoit fur l’eftomac un aigle d’argent
couronné.
Frédéric-Augufte , roi de .Pologne , éle&eur de
Saxe, renouvella l’ordre de l'aigle blanc en 1705 ,
afin de s’attacher, par cette diftinftion , les principaux
feigneurs de fa cour, dont plufieurs penchoient
pour l’éleâion du roi Staniflas.
La marque de cet ordre, -eft une croix d’argent
à huit pointes émaillées de gueules, avec quatre
flammes de même aux angles ; au centre de cette
cro ix, eft un aigle couronné d’argent ayant fur l’eftomac
une croix environnée des trophées de l’éle&orat
de Saxe.
Le collier eft une chaîne ornée d’aigles couronnés,
le tout d’argent ; la croix y eft attachée par un chaînon
qui joint une couronne ro y a le , enrichie de
diamans.
Les chevaliers portent un ruban bleu fur l’épaule
gauche. Planche X X F . figure 4G du Dicl. raif des
Sciences, &c.
§ Aigle noir , f. m. ordre de chevalerie de
Prufle, inftitué le 18 janvier 170 1 , par Frédéric,
éle&eur de Brandebourg, peu après qu’il eut été
couronné rpi de Prufle.
La marque de l’ordre eft une croix d’or à huit
pointes émaillée d’azur, ayant quatre aigles de fable
dans les angles ; au centre de cette croix font les
lettres F. R. en chiffre qui fignifient Fredericus rex.
Le collier eft fâit d’une chaîne d’o r , foutenant des
d'or & de fable de huit pièces.
** L aigle, quoique toujours féminin dans l’art héraldique
pour l’intérieur de l’écu, eft du genre mafculin aux ornemens
: extérieurs ; F-ùfage étant de dire l'ordre de l'aigle blanc, celui de
f aigle no ir. ;
*
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cercles de même , chacun écartelé avec lin F. & un
R. en chaque écartelure , des couronnes eleélorales
fur les cercles extérieurement : entre ces cercles des
aigles de fable ; le tout enrichi de diamans.
Les chevaliers portent fur l’épaule gauche un ruban
orangé. PI. XXV.fig.45. Dicl, raif. &c. (G. D . L. T.)
Aigle ou Igle, {Géogr.) petite'ville du duché
de Luxembourg, dans la prévôté de Grevemakeren ,
fur la Mofelle, au confluent de la Saare , & au fud-
eft de Treves. On y voit une pyramide quarrée qui
paroît avoir pour date l’intervalle du régné de Dioclétien
à celui de Conftantin le grand. Elle a foixante
& quatorze pieds de hauteur, & elle eft ornée de
plufieurs figures. Son infcription porte que deux
freres nommés Secundini, l’érigerent en l’honneur
de leur pere & de leur mere. Long. 27.30. lat. 49.
40. {C. A .)
Aigle, {Géogr.)riviere de France, quiarrofe une
partie du gouvernement de l’Orléanois. Elle prend
fa fource dans la Beaüce, & elle a fon embouchure
dans la Loire.^ (C. A .)
Aigle de mer (Grand) , Ornithologie. On voit
la figure de cet oifeau à la planche X X X V lI l.f ig . 1.
d'Hifloire naturelle du Diîl. raif. des Sciences, Arts
& Métiers.
§ AIGNAI-LE-DUC ou plutôt Aign ey -le-d u c ,
{Géogr.) n’ eft pas une petite ville , mais feulement
un bourg où les-ducs de Bourgogne, de la première
race, avoient un château : ce lieu eft remarquable
par fon commerce de toile & fes blanchifferies.
Henri de Brancion vendit en 1271 au duc Hugues;
fa terre à'Aigney. Eudes IV. en aimoit le féjour. Il
y fit fon teftament le 20 janvier 1348. Ce bourg eft
à deux lieues de Baigneux , cinq de Chatillon &
douze de Dijon. {C.)
* A IGRE-DE-CEDRE, f. m. {Econ. domefi.) on
donne ce nom à une efpece de breuvage fait avec
du citron ou du cédra & un peu de fucre.
* Aigre-doux, adj. {Ecôn. domefi.) fe dit des
faveurs mêlées de doux ù. d’aigre, telles que celles
de quelques fruits, & de certaines fauces piquantes.
AIGRETTE,(terme de Phyfique moderne Y) on donne
le nom dé aigrettes lumineufes à ces amas de rayons
enflammés qui s’élancent en forme de bouquet ou
dé aigrette , d’un corps éleârifé. {J. D. C.)
*AIGREUR, {en terme degraveur)k.à\t des touches
noires & trop profondes qui proviennent de l’inégalité
des tailles. Ceux qui gravent à l’eau forte ,
& qui, pour tracer les endroits où elle doit mordre,
fe fervent d une pointe coupante , font .fujets à
mettre des aigreurs dans leurs ouvrages, parce que
fans s’en appercevoir, ils appuient plus la pointe
qu’il ne faut , & que l’eau forte , entrant enfuite
trop profondément dans le cuivre , y mord avec
excès & fait une gravure oppofée à ce repos qui
doit regner dans les maffes. Le gr. Vocab. Franç.
AIGUADE, f. f. {Marine.)ce terme qui a v ieilli,
fignifie le lieu où les vaiffeaux vont prendre leur eau,
où même aufîi la provifion d’eau elle-même. Au
lieu de ce terme on dit aujourd’hui l'endroit ou ton
fait C eau; de au lieu de faire aiguade, on dit faire
de l'eauf Peut-être a-t-on eu tort de laiffer vieillir
• un mot qu’on ne remplace que par une périphrafe.
Pourquoi laiffer la langue s’appauvrir ? {M .le Chevalier
D E LA C oU D R A Y E .) ,
ÀIGUEBELLE, {Géogr.) groffe bourgade du duché
de Savoie, fur la riviere d’Arche. Les Efpagnols
la prirent en 1742 , après un combat de deux heures,
contre les ennemis qui s’étoient retranchés. II
y a un autre bourgade de ce nom en Dauphiné, dans
le diocefe de St. Paul-Trois-Châteaux, avec une
abbaye de l’ordre de Cîteaux, qui vaut trois mille
livres de rente. {C. A .)
§ AIGUE-PERSE, {Géogr.) petite ville de France