
 
        
         
		2 i 8   A J A 
 les cinq rois qui étoient venus affiéger Gabaoft, commanda  
 au foleil de  s’arrêter.  {C. A .) 
 *  §   AJAN,  ( Géogr.  )  nom  général  de  la  côte  
 d’Afrique. Dicl.  raif. des Sciences, &c. 
 Ajan ,  la  côte  d'Ajan  ou à'Ayan eft en Afrique,  
 dans  la  haute  Éthiopie.  Elle  eft  divifée  en  quatre  
 royaumes, à’Adel, d'Adea,  de  Mandagano,  &   de  
 Brava.  Dicl. raif. des Sciences ,  &c. 
 Ajan  &   Ayari  ne  dévoient  faire  qu’un  article,  
 comme  étant  la  même  cote'  orientale  d’Afrique.  
 Mandagano  eft un  nom  eftropié  au  lieu  de  Maga-  
 doxo ,  &   Brava n’eft point  un royaume,  mais  une  
 république. Lettres fur C Encyclopédie. 
 AÏ AS, {Géogr.') petite ville d’Afie dans la Nato lie :  
 elle n’eft remarquable que  par  des  eaux minérales,  
 très-chaudes  &   très-rélolutives  qui  font  dans  fon  
 voifinage ;  c’étoit  anciennementTherma.  Il y   a  encore  
 une  petite ville  de  ce  nom dans  l’Arabie Heu-  
 reufe,  à deux  journées d’Aden, fife  entre  deux  collines  
 , au milieu defquelles eft un beau vallon où l’on  
 tient  les marchés &  les foires.  ( C. A . ) 
 Aï a s  ,  {Géogr.)  ville  d’Afie  dans  la  Caramanie,  
 fur un golfe qui porte  le même nom &   que  l’on  ap-  
 pelloit anciennementfinus ifficus. C ’eft-là qu’Alexan-  
 dre  le  grand  battit Darius  pour  la  fécondé  fois  &   
 qu’il  fit  fa famille  prifonniere. Cette  ville  du  tems  
 des  Croifades ,  a  appartenu  fuceeffivement  aux  
 Chrétiens, aux  Sarrafins &  aux Turcs,  à qui elle  eft  
 reftée.  {C. A . ) 
 A JA X ,  { Hiß.poét.)  roi de  Salamine &   le  rival  
 d’Achille, étoit fils de Thelamon. Ce prince fe difiin-  
 gua par fa valeur &  fon impiété qui  lui faifoit  défier  
 le  ciel;  entr’autres  preuves  de  fon  adreffe,  de  fa  
 force &  de fon courage, il foutint  contre Heflor,  le  
 plus brave des  princes Troyens, un combat qui  dura  
 tout  un  jour.-Ces  deux  héros  pleins  d’eftime  l’un  
 pour  l’autre,  finirent par  fe  faire  des  préfens  réciproques. 
  Heclor donna une épé e k A ja x , &  en reçut  
 un baudrier.  Ce fut ce baudrier funefte qui fervit à le  
 traîner  autour des murs de Troie &  du  tombeau de  
 Patrocle. C’eft ainfi que  le bouillant Achille vengeoit  
 la mort  de  fon  ami.  L’épée  d’Hettor  fut  également  
 fatale a   A jax   :  ce  héros  s’étant  préfenté  après  la  
 mort d’Achille  pour difputer fes armes,  l’artificieux  
 U ly fie  obtint  la  préférence.  Indigné  de  ce  que  les  
 Grecs  eftimoient plus  les  confeils &   l ’éloquence  de  
 fon concurrent,  que  fon  courage  &   fa force,  il  fe  
 jetta pendant la nuit dans  le camp d’Ulyffe,  &  ne fe  
 retira  que  quand  il  crut  l’avoir  immolé  à  fa vengeance. 
   Le jour ayant éclairé fon erreur, il fe tua  de  
 défefpoir  avec  cette  même  épée  qu’il  avoit  reçue  
 comme  un témoignage  de  fa  valeur. 11  fut  inhumé  
 fur  le  promontoire de  Bethée,  où fon  tombeau fe  
 voyoit  encore  du  tems  d’Alexandre  qui  le  vifita,  
 ainfi que celui d’Achille placé fur la même montagne.  
 Hom. Plut, in fympos.  { T—N. ) 
 Ajax ,  {Hiß. poét.) fils d’Oïlé e, roi de Locres, &   
 l’un des héros qui furent au liege de Troie.  Homere  
 nous  le  repréfente  comme  le  plus  fier  de tous  les  
 Grecs, adroit à tirer de l’arc &   à  lancer le  javelot;  
 il avoit  encore  l’avantage de furpaffer  tous  ceux qui  
 luidifputoient le prix de la courfe.  Sa naiffance étoit  
 illuftre , &   jamais  fes  ancêtres  n’avoient  rendu aucune  
 forte d’hommage aux rois de Micenes, ni à ceux  
 d’Argôs appelles ordinairement les grands rois ; dans  
 l ’armée même d’Agamemnon, il prétendoit marcher  
 fon  égal.  Troie  ayant  été  prife,  il  entra  dans  le  
 temple  de  Minerve ,  &   de  fes  mains  encore  fumantes  
 de  carnage,  il  enleva  Caffandre,  prêtrefle  
 de  la déeffe  On  a  prétendu que ne pouvant  réfifter  
 à la paflion que  le  feul  afpecl  de  la prêtrefle  lui  inf-  
 pira, il la viola fur  l’autel  même. Jaloux  de  fa conquête  
 , il l’emporta dans  fa tente ;  mais Agamemnon  
 payant apperçue, la  lui enleva, ne  pouvant  réfifter 
 A  I  E 
 à tant d,e charmes, &  pour la pofféder fans troubles,  
 il accufa fon rival d’avoir  commis un facrilege que  la  
 mort feule  pouvoit  expier;  il entendoit  fans doute  
 l’injure  faite à Minerve. Ajax  craignant les fuites  de  
 l’accufation,  prit  la  fuite ;  mais  fon  navire  n’ayant  
 pu réfifter  à  la tempête , échoua au  paffâge  des  îles  
 d’Androfce  &  de Tenofcontre ; on dit qu’après avoir  
 vu couler fon vaiffeau , Ajax  luttoit  contre fa defti-  
 née ,  &   fe  tenoit attaché  à  la  pointe  d’un  rocher,  
 lorfque la foudre  en détachaune partie, &  l’entraîna  
 dans la mer. A ja x  fut honoré des regrets de tous  les  
 peuples de la Grece, qui, pour éternifer fa mémoire,  
 firent voeu  d’offrir  chaque année un facrifice au  dieu  
 de  la  mer.  Les  aventures  ôéAjax nous ont  été  con-  
 fervées par Homere  , qui les  a revêtues des charmes  
 de  la  poéfie  ; &   Virgile en  a fait  le  fujet d’une  épi-  
 fode dans  fon premier livre  de l’Enéide.  {T—n .) 
 AIBAN-K.ESRA, {Géogr.)  vieux  château de l’ancienne  
 Babylonie,  fitué  au  bord  du  Tig re,  dans le  
 gouvernement moderne de  Bagdad. Plufieurs  favans  
 ont  conje&uré,  d’après fa  dénomination  &   le  lieu  
 de  fa  fituation,  qu’il  fut la demeure  de  Cofroës  &   
 d’autres rois Perfans.  Long. 55 . lat.  H   (C.  A . ) 
 .  AJELLO,  ( Géogr.) petite  ville  du royaume  de  
 Naples, dans l’Abbruzze ultérieure, avec une bonne  
 fortereflë.  Elle  appartient  aujourd’hui  à  titre  de  
 duché,  au prince héréditaire de  Moderie. Long. 32,  
 55. lat.  4/.  40.  ( C. A . ) 
 AIEREBA, f. m. {Hiß. nat.  Ichthyologie') genre de  
 raie  ainfi nommé  au  Bréfil,  où  elle  eft  commune  
 dans  la mer,  &  dont Marcgrave a donné une figure  
 a fiez  mauvaife ,  hiß.  Brafil.  liv.  I V ,  chap.  x v j ,  
 laquelle  a  été  copiée  par  Jonftön  &   Ruyfch, hiß.  
 nat.  de  pifcibus,  page  244,  planche,  X X X V I I I  y  
 figureG. 
 Son corps  eft  difcoïde  ou  affez exaftement rond ,   
 d’un pied &   demi  à  trois  pieds  de  diamètre  ,  ayant  
 deux grands trous derrière les yeux ,  &  une  incifion  
 circulaire fort grande de  chaque côté vers la queue.  
 Celle-ci a huit pieds de longueur dans les plus grands  
 qui ont  trois pieds  de diamètre  fur  le milieu  du dos  
 qui  eft  plus  renflé.  Uaiereba  porte  beaucoup  de  
 petits tubercules  noirs  lifles.  En-deflous  on  voit  fa  
 bouche  dont  l’ouverture  forme .une  parabole  qui  
 n’eft  pas  fort  grande  ,  &   qui  eft  comme pavée  de  
 dents, plates, grenues &  unies. De chaque  côté de la  
 bouche ,  un  peu  en  arriéré ,  on -voit cinq trous ou  
 fentes tranfverfales qui font les ouvertures des ouies.  
 Ses  nageoires  font  au  nombre  de  fix  ,  dont  deux  
 très-grandes,  demi-circulaires,  entourant  tout  le  
 contour du  ventre ou  du  corps,  dont  les bords  font  
 très-minces,  deux médiocres  ventrales  ou  plutôt  
 près  de  l’anus  &  de  l’origine  de  la  queue  ,  toutes  
 cartilagineufes, molles, articulées ,  &  deux longues  
 vers  le milieu de la queue en forme d’épine  conique  
 épaifle,  dentelée  en arriéré ; le bout de la queue n’a  
 aucune  efpece  de  nageoire  &   reffemble  à  un  filet-  
 cylindrique. 
 Ce  poiffon a  la  peau  très-liffe  &Très-luifante ,  
 couleur de rouille en-deffus,  tachée  de  noir  au mi-*  
 lieu  par  fes  tubercules  qui  ont  cette  couleur.  Le  
 deffous de  fon corps  eft entièrement  blanc.  Sa chair  
 ne  fe  mange  point,  étant fade  &   très-coriace.  Lorf-  
 qu’on  le  fufpend  en  l’air  par  fes  oiiies  ,  il  releve  
 brufquement fa queue  en arc fur fon dos,  en la fan-  
 glant  comme  un fou et,  pour  tenter de  piquer  avec  
 les deux  pointes dont  fon  milieu  eft  armé. 
 Uaiereba  différé ,  comme on  v o it ,  de  la  raie par  
 plufieurs endroits; d’abord par fa queue qui n’a point  
 de  nageoire  comme la  fienne  à  fon  extrémité,  en-  
 fuite  par  les  deux  épines  qu’elle  porte  au  lieu  de  
 deux nageoires  molles  ; enfin par fa  peau liffe  &   les  
 tubercules  de  fon dos ,  qui font lifles  au  lieu  qu’ils  
 font épineux  ainfi que la peau dans la raie  ;  il  forme. 
 A  I G 
 donc un  genre  particulier dans la nombreufe famille  !  
 des  raies.  ( M. A d  an  so n . ) 
 §  AIGLE, aquila ce, f. f.  en tArt Héraldique, quoique  
 très-fouvent mafculin dans la  langueÿsançoife. 
 Cet oifeau  eft  ordinairement repréfenté montrant  
 l’eftomac,  le vol étendu, c’eft-à-dire que les pointes  
 de  fes  aîles  font  élevées en haut. 
 Il y  a  des aigles à une feule  tête,  il  y  en a à deux 
 têtes,  .  .  j   r  i 
 Suivant les  auteurs  ,  Conftantin  le  grand  rut  le  
 premier qui  prit  une aigle à deux tetes,  pour montrer  
 que  l’empire, quoique divife 9  ne formoit neanmoins  
 qu’un  feul  corps. 
 Un prince de  la maifon dè Saxe * étant empereur,  
 donna  aux armes  de  l’empire  les  émaux de  fes  armoiries  
 ,  précédemment  les  empereurs  portaient  
 d'a^ur d  l'aigle  déor. 
 Lorfqu’une  aigle  a  deux  têtes  &   qu’elle  eft  de  
 fable ,  on la nomme aigle de C empire. 
 Il y   a  d es  aigles dont  les  ailes  font  repliées,^ en-  
 forte  que  les  bouts  tendent  vers  le  bas  de  l’écu,  
 alors on dit qu’elles  font  au  vol abaijfé. 
 On dit de Vaigle ; languèe, de  fa langue ; membrée,  
 de fes  jambes ; armée, de fes griffes; lorfqu’elles  font  
 d’un autre émail que fon  corps. 
 Si Vaigle a un petit  cercle  fur la  tête,  ou fur chacune  
 de  fes têtes,  on  dit  qu’elle  eft diademee. 
 L'aigle eft le fymbole de l’empire,  de  la royauté,  
 de  la  grandeur,  de la magnanimité  &   de  la  recon-  
 noiffance.  * 
 L’empire ; d'or,  à une  aigle à  deux têtes de fable,  
 'diademées ,  languées , membrée de gueules.  PI.  Vl.fig.  
 3061 du  Dicl. raif. des Sciences,  &c.  { G. D . L.  T. ) 
 §  AlGLE BLANC **, f. m. {terme de l'Art Héraldique  
 par rapport aux ornemens extérieurs de l’écu) ordre  
 de  chevalerie  de  Pologne. 
 L’ordre  de  Y aigle  blanc fut inftitué en  1325 ,  par  
 U^diflas V ,  lorfqu’il  maria  fon  fils Cafimir  avec la  
 fille  du grand  duc  de  Lithuanie. 
 Les  chevaliers de  cet  ordre portoient une  chaîne  
 d’or  ,  d’où pendoit  fur  l’eftomac  un  aigle  d’argent  
 couronné. 
 Frédéric-Augufte ,  roi de .Pologne ,  éle&eur  de  
 Saxe,  renouvella  l’ordre  de  l'aigle blanc  en  1705  ,  
 afin  de  s’attacher,  par cette  diftinftion  ,  les  principaux  
 feigneurs de fa cour, dont plufieurs penchoient  
 pour l’éleâion  du  roi Staniflas. 
 La marque  de  cet  ordre,  -eft une  croix d’argent  
 à  huit  pointes  émaillées  de  gueules,  avec  quatre  
 flammes  de même  aux  angles  ;  au centre  de  cette  
 cro ix, eft un aigle couronné d’argent ayant fur l’eftomac  
 une croix environnée des trophées de l’éle&orat  
 de  Saxe. 
 Le collier eft une chaîne ornée d’aigles couronnés,  
 le tout d’argent  ;  la  croix y  eft attachée par un  chaînon  
 qui  joint  une  couronne  ro y a le ,  enrichie  de  
 diamans. 
 Les chevaliers portent un  ruban  bleu fur l’épaule  
 gauche.  Planche  X X F .  figure  4G du  Dicl.  raif  des  
 Sciences,   &c. 
 §   Aigle  noir ,  f. m.  ordre  de  chevalerie  de  
 Prufle,  inftitué  le  18  janvier  170 1 ,  par  Frédéric,  
 éle&eur  de  Brandebourg,  peu  après  qu’il  eut  été  
 couronné rpi  de  Prufle. 
 La  marque  de  l’ordre  eft une  croix  d’or  à  huit  
 pointes émaillée d’azur,  ayant quatre aigles de fable  
 dans  les  angles  ;  au  centre  de  cette  croix font  les  
 lettres F. R. en chiffre qui fignifient Fredericus rex. 
 Le collier eft fâit d’une chaîne d’o r ,  foutenant des 
 d'or &  de fable de huit pièces. 
 ** L  aigle,  quoique  toujours  féminin  dans l’art héraldique  
 pour  l’intérieur de  l’écu, eft du  genre mafculin aux ornemens  
 : extérieurs ; F-ùfage étant de dire l'ordre de l'aigle blanc,  celui de  
 f  aigle no ir.  ; 
 * 
 A  I  G  2*9 
 cercles de même ,  chacun  écartelé avec lin F. &  un 
 R.  en chaque  écartelure ,  des couronnes  eleélorales  
 fur les  cercles extérieurement : entre  ces  cercles des  
 aigles  de  fable  ;  le  tout enrichi de  diamans. 
 Les chevaliers portent fur l’épaule gauche un ruban  
 orangé. PI. XXV.fig.45. Dicl, raif. &c. (G. D . L. T.) 
 Aigle  ou  Igle,  {Géogr.)  petite'ville  du  duché  
 de Luxembourg, dans la prévôté de Grevemakeren ,   
 fur la Mofelle,  au confluent de la Saare , &   au fud-  
 eft de Treves. On y   voit une pyramide quarrée qui  
 paroît avoir pour date l’intervalle du régné de Dioclétien  
 à  celui de  Conftantin  le  grand.  Elle a foixante  
 &   quatorze  pieds  de  hauteur,  &   elle  eft  ornée de  
 plufieurs  figures.  Son  infcription  porte  que  deux  
 freres  nommés  Secundini,  l’érigerent  en  l’honneur  
 de  leur pere  &  de  leur mere.  Long. 27.30. lat. 49.  
 40.  {C. A .) 
 Aigle, {Géogr.)riviere de France, quiarrofe une  
 partie  du gouvernement  de  l’Orléanois.  Elle  prend  
 fa fource  dans la Beaüce,  &   elle a  fon embouchure  
 dans  la  Loire.^ (C. A .) 
 Aigle de  mer (Grand) ,  Ornithologie. On voit  
 la figure de  cet oifeau à la planche X X X V lI l.f ig .  1.  
 d'Hifloire  naturelle  du  Diîl. raif.  des Sciences,  Arts  
 &  Métiers. 
 §  AIGNAI-LE-DUC ou plutôt Aign ey -le-d u c ,  
 {Géogr.)  n’ eft  pas une  petite  ville ,  mais  feulement  
 un bourg  où les-ducs de Bourgogne, de la première  
 race,  avoient  un  château :  ce  lieu eft  remarquable  
 par  fon  commerce  de  toile  &   fes  blanchifferies.  
 Henri  de  Brancion vendit  en  1271  au  duc Hugues;  
 fa terre  à'Aigney.  Eudes IV.  en aimoit le  féjour.  Il  
 y  fit fon teftament le  20 janvier  1348.  Ce bourg eft  
 à  deux  lieues  de  Baigneux  ,  cinq  de  Chatillon  &   
 douze  de  Dijon.  {C.) 
 * A IGRE-DE-CEDRE,  f. m.  {Econ. domefi.) on  
 donne  ce  nom  à une  efpece de breuvage  fait  avec  
 du  citron  ou du  cédra  &  un  peu  de  fucre. 
 * Aigre-doux,  adj.  {Ecôn.  domefi.)  fe dit  des  
 faveurs mêlées de doux  ù. d’aigre,  telles que celles  
 de  quelques fruits, &  de  certaines  fauces piquantes. 
 AIGRETTE,(terme de Phyfique moderne Y) on donne  
 le  nom  dé aigrettes  lumineufes  à  ces  amas  de  rayons  
 enflammés  qui  s’élancent  en  forme  de  bouquet  ou  
 dé aigrette , d’un corps  éleârifé.  {J. D. C.) 
 *AIGREUR, {en terme degraveur)k.à\t des touches  
 noires &   trop  profondes  qui  proviennent  de  l’inégalité  
 des  tailles.  Ceux qui  gravent  à  l’eau  forte ,  
 &  qui, pour tracer les endroits où elle doit mordre,  
 fe  fervent  d une  pointe  coupante  ,  font .fujets  à  
 mettre  des aigreurs dans  leurs  ouvrages,  parce que  
 fans  s’en  appercevoir,  ils  appuient  plus  la  pointe  
 qu’il  ne  faut ,  &   que  l’eau  forte ,  entrant  enfuite  
 trop  profondément  dans  le  cuivre  ,  y   mord  avec  
 excès  &   fait  une  gravure  oppofée  à  ce  repos  qui  
 doit  regner dans les maffes.  Le gr. Vocab. Franç. 
 AIGUADE,  f. f. {Marine.)ce terme qui a v ieilli,  
 fignifie le lieu où les vaiffeaux vont prendre leur eau,  
 où  même  aufîi  la  provifion d’eau  elle-même.  Au  
 lieu  de  ce  terme on dit  aujourd’hui  l'endroit ou  ton  
 fait  C eau; de  au  lieu  de faire  aiguade,  on  dit faire  
 de  l'eauf  Peut-être  a-t-on  eu  tort  de  laiffer vieillir  
 • un mot  qu’on  ne  remplace que  par  une  périphrafe.  
 Pourquoi laiffer la  langue  s’appauvrir ?  {M .le  Chevalier  
 D E   LA  C oU D R A Y E .)   , 
 ÀIGUEBELLE,  {Géogr.)  groffe bourgade du duché  
 de Savoie, fur la riviere d’Arche. Les Efpagnols  
 la  prirent en  1742 ,  après  un combat  de  deux  heures, 
   contre  les ennemis  qui  s’étoient  retranchés.  II  
 y  a un autre bourgade de  ce nom en Dauphiné, dans  
 le  diocefe  de  St. Paul-Trois-Châteaux,  avec  une  
 abbaye de  l’ordre  de Cîteaux,   qui  vaut  trois mille  
 livres  de rente.  {C. A .) 
 §  AIGUE-PERSE,  {Géogr.) petite ville de France