
deffus, pointue en deffous, large de lix à huit lignes,
un peu moins longue, partagée intérieurement en
trois loges qui ne s’ouvrent point, 8c qui contiennent
chacune beaucoup de graines très-fines, ovoïdes,
d’abord blanches, enfuite rougeâtres.
Sa racine eft formée d’un paquet de fibres charnues
, d’un blanc roufsâtre, de deux pouces au plus
de longueur.
Qualités. 'Toute cette plante eft aqueufe , d’une
faveur amere dans Tes racines, 8c acide dans les
autres p a r t i e s . . . : “ , .
U Cages. Elle paffe pour un excellent vulnéraire.
Ses feuilles cuites dans l’huile s’appliquent fur les
bleffures. Amorties fur le feu, ôc mifes en nouet
avec un peu de fel dans les dents creufes 8c gatees,
& fui-les gencives enflammées, elles les nettoient
ôc les affermiffent.
Remarques. Vamietti eft , comme l’on v o it, une
éfpece de plante du genre que Plumier a appelle
begona, 8c vient naturellement dans la famille des
pourpiers. ( AT. A d a n so n .')
' A MB EZ, terme de Géographie, q ui, joint avec celui
de bec , fignifie embouchure. On appelle bec d'Ambei
le lieu où la Garonne 8c la Dordogne mêlant leurs
eaux dans un lit commun, à cinq lieues de Bordeaux,
perdent leur nom l’Une 8c l’autre , pour prendre
celui de la Gironde. On dérive le mot Ambei du
'latin ambiz, tous les deux : cette étymologie paroit
affez naturelle. (C . A . )
* § AMBIA-MONARD, ( Med. ) bitume liquide
jaune . - l i f e i , Ambia, (Méd.) eft , l'uivant Monard,
un bitume liquide jaune , &c. Car ambia eft le nom
de ce bitume , 8c Monard le nom d’un auteur Efpa-
onol, qui en parle dans un livre fur les chofes des
Indes propres .à la Médecine. Seconde Lettre de M.
Midy fur le grand. Vocabulaire françois. '
* § AMBIAN, ([Géogr:) ville 8c royaume d’Ethiopie,
& Ambiancative, ville 8c royaume d’Ethiopie
font la même chofe , ou peut-etre rien ; car il
paroît démontré dans la Martiniere , au mot Am-
b iam , que la ville 8c le royaume de ce nom font
imaginaires.' Lettres fur C Encyclopédie. -
AMBITUS, ( Mujîque.) Dans le plain-chant ce
mot eft encore ufité; mais Vambitus des modes parfaits
n’y eft que d’une octave ; ceux qui la panent
s’appellent modes fuperfius, ÔC ceux qui n’y arrivent
pas , modes diminués. Voyez Modes , T ons de
l ’Eglise. (Mujique.) dans le Diâ. raif. des Sciences
Arts, 8cc. (S.y
AMBIVARETES, f. m. pl. (Gèogr.) en làtin Am
bivareti, peuples Gaulois qui ne peuvent être places
, dit Sanfon, que dans le diocefe de Ne vers,
dont la capitale , félon Cé fa r , étoit in Æduis. Ce
général y tenoit les otages de la Gaule, fes maga-
iins, fa caiffe militaire, &c. Éperedorix 8c Virido
maire, deux chefs des Eduens dont les Ambivaretes
étoientfujets, ymaffacrerent les Romains, & mirent
le feu à la ville, ce qui fut le lignai de la révolte
des Gaules contre Céfar. (M . B e g u i l l e t . )
A MBLESINDE, ( Gèogr. ) village du comté de
■ Weftmorland en Angleterré. Il eft fur le lac de Wine
Affermer, entre les villes de Kindal 8c de Kefwick.
On croit que c’eft l’ancienne Amblioglana des Brigan-
îes. (C. A .)
§ AMBLETEUSE, (Géogr.) petite ville maritime
de France en Picardie, à trois lieues nord de Boulogne
attention à l’importance de cette place, 8c qu’on ne
leur préfente tout le long de cette côte feptentrio-
nale , des forces maritimes affez confidérablës pour
défoler leur commerce, 8c inquiéter leur puiffance.
Il y a un gouverneur : 8c la ville, eft exempte de
douane. Long, /p, ao. lat. 5o , io . (C. A . )
, 8c à cinq fud-oueft de Calais. Elle a un fort
défendu par une tour bien munie d’artillerie. Sa rade
eft très-commode : on en pourroit faire un des meilleurs
ports du royaume à peu de frais , & brider
encore de ce côté là l’orgueil des Anglois qui ont
bien peur que l’on ne fade un jour férieufement
§ AMBOHISTMENES, (Géogr.) peuple d’Afrique.
Dicl. raif. des Sciences, &c. On a pris ici des
montagnes pour des hommes. Les Ambokißmenes
font de hautes montagnes de couleur rouge , dans
l’île de Madagafcar, dans fa partie orientale. A plus
de vingt-cinq lieues dans les terres, ôc entre elles
Ôc la mer, il n’y a que des pays bas 8c de grands
marais. Elles font fi hautes, qu’on les apperçoit de
quinze lieues en mer. Voye%_ la Martiniere; les Cartes
de MM. de CIße & d’Anville. (C.)
AMBOKELY, f. m. {Hiß. nat. Botanique.) herbe
parafite du Malabar, figurée affez bien , mais fans
détails , dans YHortus Malabaricus, vol. X I I , page
i5 , planche V., fous fon nom Malabare , tsjerou-mau-
maravara; les Brames l’appellent ambokely,. comme
qui diroit orchis du mangier, parce que cette plante
qui a certains rapports avec les orchis, croît fur ies
arbres & particuliérement fur le tronc du mangier.
M. Linné l’appelle epidendrum , tenuifolium, foliis -
caulinis fubulatis, canaliculatis. Syflema Natura. , édit,
i z , page 5pS , n°. 3 , c’eft-à-dire qu’il la regarde
comme une efpece de vanille.
Ses racines font en petit nombre & peu rameufes,
cylindriques , brunes , ligneufes, dures, menues,
longues de trois pouces, d’une ligne à une ligne ôc
demie de diamètre. Sa tige fimple , cylindrique ,
haute de près d’un pied, de deux lignes de diamètre,
,eft communément penchée Ôc repliée irrégulièrement
, verd-clair d’abord, enfuite brune au dehors,
d’une fubftance charnue, remplie de fibres blanches,
fouples 8c nerveufes. Elle eft garnie du bas en haut
par une quinzaine de feuilles étroites, comparables
à celles d’un gramen,. mais charnues, graffes, épaif-
fes, vifqueufes, liffes , d’un verd clair, longues de
quatre à cinq pouces, larges de deux-à trois lignes,
creufées en canal, c’eft-à-dire, concaves en-deffus,
convexes en-deffous, difpofées alternativement 8c
circulairement, 8c formant à leur origine une gaîne
fimple entière qui, après leur chute, refte fur la tige
de maniéré qu’elle paroît comme compofée de cornets
engaînés ou emboîtés les uns dans les autres.
D e la gaîne de quelques-unes des feuilles fupé-
rieures , non pas dans leur aiffelle, mais à fon op-
p o fé , fort un épi une fois plus court, v erd, ligneux,
cylindrique , menu, pointillé de rouge, garni dans
fa moitié fupérieure de trois à quatre fleurs écartées
, de quatre lignes de diamètre, portées chacune
fur un pédicule deux fois plus court. Chaque fleur
eft compofée d’un calice à fix feuilles , portées fur-
l’ovaire, 8c difpofées comme fur deux rangs, toutes
entières, fimples, elliptiques obtufes, ouvertes, environ
une fois plus longues que larges, 8c néanmoins
de diverfe grandeur, car les trois extérieures: font
un peu plus pétites : leur couleur n’eft pas non plus
la même ; il y en a cinq jaunes bordées de rouge, la
fixieme eft blanche , avec les mêmes bords d’abord
rouges enfuite jaunes. D u centre de ce calice s’élève
le ftyle de l’ovaire ou fon ftigmate qui eft for & court,
blanc, hémifphérique, creufé en devant en forme de
niche ou de cuilleron plein d’un fuc mielleux , 8c
portant fur fon dos ou fur fa voûte une etamine
jaune, velue en pinceau à deux loges qui contiennent
la poufliere feminale. L’ovaire eft au-deffous
de cerie fleur , ovoïde à trois angles oppofés aux
trois feuilles extérieures du calice verd, à peine de
deux lignes, de longueur, une fois plus long que
large, 8c devient en mûriffant une capfule de même
forme, longue de quatre lignes feulement, brune,
partagée intérieurement en trois loges qui contiennent
chacune un nombre çonfidérablë de graines
brunes 8c menues comme de la fine fciure de bois.
Qualités. Vambokely èft vivace 8c fort lent à
croître ; il ne fleurit qu’après un certain nombre
d’années. Ses fleurs durent l’efpace de quatre mois :
elles font des plus agréables à la vue , 8c répandent
line odeur extrêmement fuave.. Sa racine a une
odeur de mufe 8c une faveur amere ; fes autres parties
n’ont aucun goût. .4 ^ ' *
’ Ufages. Sa vertu principale eft aftringente ; on en
fait boire la poudre dans du vinaigre pour arrêter
les pertes de fang des femmes , leurs fleurs blanches
8c les gonorrhées. Elle eft aùfli diurétique 8c propre
à debarraffer les reins : pilée 8c appliquée en cata-
plafme , elle amene à fuppuration fans aucune douleur
toutes les tumeurs qui doivent abfeéden
Remarques. C e t t e plante n’eft pas, c o m m e l’on
v o it, une efpece de vanille, comme l’a penfé M.
Linné, car elle n’a point, comme la vanille, le fruit
charnu ni aufli long, ni les graines fphériques, ni la
fixieme feuille de fon calice roulée en cornet ; fon
fruit reffemble davantage à celui de l’helleborine ou
du fabot', calceolus ; mais la fixieme feuille de fôn
calice n’eft ni ftriée de nervures, comme dansl’helle-
bôrine , ni crëufée en fabot comme dans le calceolus:
elle mérite donc de faire un genre particulier, dans
la famille des orchis, dont elle a d’ailleurs tous les
autres carafteres. ( M. A d a n so n . )
§ AMBRACIE , ( Géogr. & Hijî.anc. ) Ambrada,
ville d’Epire en G re ce , fur le golfe Ambraciqlie*
fondée par. Ambrax, fils de Thefprotus, environ
cinquante ans avantla guerre de Troie. Denis d’Ha-
licarnaffe parlant de la fuite d’Enée 8c de fes compagnons
, dit qu’étant arrivés à Aérium, ils jetterent
l’ancre au promontpire du golfe Ambracique, 8c
que de-là ils allèrent à la ville d'Ambracie ,. où ré-
gnoit. Ambrax. Les Corinthiens .y envoyèrent une
colonie vers l’an 620 avant Jefus-Chrift.
Les Ambraçiptes eurent des démêlés avec les Mo-
loffes, nation Epirote , qui fournit à la fin toutes
les autres. Paufanias rapporte qü’o.n vpyoit à Delphes
unâne de bronzeque les premiers y avoientoffert en
reconnoiffance. d’un avantage qu’ils remportèrent
fur les Moloffes, une nuit que ces derniers, forti-
rent mal à propos d’une embufeade, .effrayés du
bruit que fit une âne en paffant près d’eux.
Cette ville ., anciennement libre, paffa au pouvoir
des Æacides : fes habitans: furent taillés.-en
pièces par les Athéniens qui avoient à leur tête
Démofthene ; Diodore ajoute que la ville d’Am-
bracie demeura prefque détruite. Philippe,, père
d’Alexandre, les attaqua enfuite 8c leur caufa bien
des malheurs. Enfin M. Fulvius les fournit aux R.P-
mains ; 8c après leur reddition ils lui firent préfent
d’une couronne d’or pefant 150 livres. Ce général
fit enlever toutes les ftatùes de marbre 8c de cuiv
r e , 8c tous' les tableaux qui fe trouvoient h Am-
brade en plus grand nombre 8c d’un plus grand prix
qu’en aucune ville du pa ys, parce que Pyrrhus
y avoit tenu fa 'cour. Paul-Emile dépouilla lesha-
bitans de leurs privilèges 8c de. leurs biens , ainfi que
tous les autres Epirotes.- Tite-Live, /. X X V I I I , c. 4.
fait une belle defeription d’Ambracie qui eft aujourd'hui
une, ville de la Turquie d’Europe, fous de nom
d’’Ambrachia , au fond du golfe de Larta, dans,
l’Albanie inférieure ou méridionale. Voyei Mém.
Acad. Infcnp.tojn. X . in-.12.pag. zS J . ÔC le Dicl.
clajfiq.de M. Sabathiet, tom. II. (C. )
AMBROISE ( S a i n t - ) , Géogr. petite ville dumar-
quilat de Suze.à l’entrée du Piémont. Elle eft fur la
Doire au fud-eft de Suze 8c à l’oùeft de TurimOn voit
tout près la fameufe abbaye de S. Michel de l’Eclufe.
Long. 2$ , 1 o. lat. 44 9 3 5t -
. . .^MBROÏsfe ( S a i n t - ) ; Géogr. petite île inhabitée
de l’Amérique méridionale dans la mer du Pérou
, prefque vis-à-vis d’Atacama. E lle eft près d’une
autre petite île appellée l’tU .dc Saint-Félix. Long:
300. lac. 2 0 ,3 0 .11 y a un port de ce nom dansl’A-
. dëqB a to .^ .° 2 U)me ^ C 'mbcbaS ’ Près du dérert
AMBULl, f. m. ( Hijl. hai. Botaniq.S genre à è
p ante de la famille des perfonées , & qui doit êtré
placée dans la première feûion des orobanches/
celt-a-dire, au nombre des plantes qui ont la fleur
d une feule pieee en mafque , 8c lé fruit à une feule
loge. Les Brames l’appellent ambuli, & elle eft bien
figurée , quoique d’une maniéré incomplette , fous
le nom de manga-nari dans YHortus Malabaricus 3
vol. X,planche VI ,pag. 11. Jean Commelin dans fes
notes la defigne fous le nom de veronica indien, aqua-•
tica maxima odoraia teùcri folio ,• florepurpurafeentei
C’eft une herbe annuelle 3 qui croît au Malabaf
dans les terres fablonneufes 8c couvertes de quelques
pouces d’eau i où elle jette une touffe épaiffé
de deux pouces de racinès fibreufes, de trois à quatre
pouces de longueur, extrêmement fines, Comme
capillaires d’abord blanches * enfuite jaunes de faf-
fran. De cette touffe fortent trois ou quatre tiges
fimples d’un pied de longueur , comparables à celles
de la gratiole, réunies d’abord par le bas en uné
feule d’un pouce 8c demi de diamètre, puis fépa-
rée s, de trois à huit lignes de diametrè, d’un verd
très-clair ou blanchâtre, fongueufes, fiftuleufes^
tendres, qui produifent quelquefois dans leur partie
inférieure -, qui eft cachée fous l’eau j deux ou trois
étages en couronne de racines fibreufes : ces tiges
fe ramifient quelquefois * mais fort rarement, vers
leurs extrémités, en deux ou trois branches alternes»
Les feuilles font difpoféés autour des tiges 8c des
branches dun bout a l’autre , 8c près, à près à un
pouce environ de diftancéoppofées deux à deux ;
8c- plus communément trois à trois par étages : elles
font triangulaires, longues d’un pouce Ôc demi, deux
fois moins larges , vertes , épaiffes , charnues , fer-
mesij ondées 8c repliées en - deffo.us, bordées de
chaque côté dé dix a ’, douze dents triangulaires Ôc
feflïles, ç’eft-à-dire, portées fans pédicule fur les
tiges , de. .maniéré qu’elles l’embraffent entièrement
en. fe louchant par leurs côtés, fans. cependant fe
réunir, fans y former -une . gaîne.
De l’aiffelle de chacune des feuilles fupérieures, il
fort une fleur purpurine, longue de cinq à fix lignes ,
portée fur un pédicule menu de même longueur.
Chaque fleur eft hermaphrodite, compofée d’un calice
rougeâtre en cloche, partagé jufqu’à-fon milieu
en cinq divifions égales_,, triangulaires , 8c d’une corolle
mono.pétale une fois plus longue, cylindrique,
rouge-clair, purpurine au collet, femée de quel*
ques poils ,au dehors,, très-velue intérieurement de
longs poils, 8c partagée au fommet en quatre divifions
rondes inégales. Au bas du tube de la corolle
font attachées à deux étages différens, quatre étamines,
blanches qui ne le débordent pas , 8c qui fe
courbent en arc deux à‘ deux par paires ; leurs anthères
font pareillement blanches. Du centre du calice
fur un. petit difq.ue jaune , s’élève l’ovaire
qui fait-corps avec lu i, 8c qui eft furmonté d’un
ftyle fimple 8c d’un ftigmate hémifphérique de la
hauteur des étamines. L’ovaire, en mûriffant ,
devient une capfule fphériquej de deux lignes de
diamètre, terminée par une pointe conique , - marquée
de cinq angles légers, 8c de cinq filions à
une feule loge , s’ouvrant en deux battans , 8c contenant
vingt à trente graines fphéroïdes, verd-clair
d’abord 8c tranfparentes-, enfuite brunes.
Qualités. Toute cette plante a une odeur aromatique
fuave, à-peu-près comme celle du poivre ,