
 
        
         
		étendue propre  à  laiffer paffer  un  Corps  auâî volumineux  
 que  le feroit une portion d’ileum relâchée. 
 Quant au dépériffement qu’un  anus artificiel  peut  
 quelquefois  occafionner ,  comme il dépend prefque  
 toujours  de  la  grande-quantité  de matières  chylà-  
 cées  qui  s’échappent habituellement  par  cetté  ouverture  
 ,  Guillaume Courier rfapas lieu de redouter  
 cet  accident,  puifque  chaque  jour  il  ne fort de fa  
 fiftule,  tout  au  plus  qu’un  demi-verre  de matière  
 quelconque.  Une évacuation fi peu abondante.d’une  
 fubftance  chylacée  encore  crue,  ne  fuffitpas  pour  
 priver  la maffe  des  humeurs perfectionnées,  d’une  
 affez  grande  quantité  de  chyle  pour  que  la  fanté  
 puiffe en  être  altérée. 
 Il n’en  eft  pas  de  même  lorfquè  Y anus artificiel  
 donne  iffue  à tant  de matières ,  qu’il n’en refte plus  
 affez  pour  réparer  la  perte  qui  s’eft faite  par d’autres  
 excrétions.  Les  humeurs  s’épuifant peu-à-peu,  
 le malade devint néceffairement très-maigre  ,  6ç  il  
 périt :  M. Hoin en a vu un exemple  en  1764. 
 Le  grenadier,  tout  à  l’abri  qu’il  étoit  des  deux  
 principaux accidens qui peuvent dépendre d’un  anus  
 artificiel y  n’en reftoit  pas moins  fijjet  à un  fuinte-  
 ment'très-défagréable  ;  &   quoique  la  matière  qui  
 s’écouloit  habituellement  par  cette  ouverture  fût  
 peu fétide, il s’agiffoit de travailler à diminuer cette  
 incommodité.-; 
 On ne pou voit pas employer un bandage méchani-  
 que qui eût fait l’office- de fphinrier, jufqu’à ce qu’une  
 impreffion fatiguante  ,  ca.ufée  par  la matière  qu’il  
 auroit  retenue  , ,  eût  averti  le  grënadier  qu’il  étoit  
 tèms  de’' relâcher  fon  bandage  pour  en  permettre  
 l’écoulement,  une  telle  machine  auroit  comprimé  
 néceffairement  P anus  artificiel,  augmenté  le  rétre-  
 ciffement  de  l’inteffin,  en  pouffant  contre  lui  les  
 bords extérieurs de la fiftule,  6c peut-être contribué  
 à la cicatrifation de celle-ci.  Il futaifé de faire entrevoir  
 combien  il  pouvoit  être  préjudiciable  à  cet  
 homme que fon anus artificiel  fe  fermât entièrement. 
 Il n’auroit  pas été  plus, convenable  d’y  introduire  
 une canule de plomb , par laquelle  la matière fe fè-  
 roit  répandue  dans  une  boîte de  fer blanc, moyen  
 dont M. Mofcati,  chirurgien  en  chef du  grand  hôpital  
 de Milan , s’èft  fervi dans  le  cas  d’un anus  de  
 Cette efpece. En effet, quand même le nouvel anus du  
 grenadier auroit eu fon ouverture"  d’un diamètre âf-  
 lez  grand pour qu’une canule y  pût pénétrer, je me  
 ferois-bien garde  de  l’ÿ  placer,  de peur non-feulement  
 qu’elle n’eût  gêné  le cours de  la matière chylacée  
 y qui defcend dans le canal inteftinal  au-deffous'  
 de  la  fiftule,  mais  encore  qu’il  ne  s’en fut  écoulé  
 une trop  grande quantité-par fon tuyau. 
 Les  deux  machinés  dont  on  vient de  parler,  &   
 que M. Hoin  étoit-fondé  à rejetter, font indiquées,  
 fans être  décrites,  dans le Mémoire  de M. Louis, fur  
 la  cure  des  •hernies  avec  gangrené.  Le  même  auteur  
 ajoute que  Dionis  parle  d’un  foldat  invalide,  qui  
 étoit dans  le  cas de  recevoir dans une  boîte  de fer-  
 blanc  les-matières  qui  fortoient de  fon  anus artificiel:; 
  . mais Dioriis ne  s’eft  point  arrêté  à donner  la  
 defcription de cette boîtei 
 Cependant il falloit  au  malade  un bandage  garni  
 d’uir vafe  propre  à recevoir les matières qu’il ren-  
 doit-par  l’aine ,  &  pour l’obtenir M.  Hoin s’adreffa  
 à un chirurgien  de Paris, très-inftruit en tout ce qui  
 regarde  les» différentes  hernies;  &   fort habile  dans  
 la  conftruriibn des  bandages  qui  leur  conviennent.  
 Sa réponfe  fut qu’il n’avoit aucune  connoiflànce  de  
 la machihe  qu’on  defiroit,  qu’il  avoit  cherché  là-  
 deffus des  éclairciffemens  auprès  de  plùfieurs  chirurgiens  
 , 6c qu’aucun d’eux  n’avoit  pu  lui  en  donner. 
  Il propofoit de  faire  conftruire une ceinture en  
 cuir fouple,  large, appliquée dans  le pli  de'l’aine ,  
 garnie dans  tous  fes rebords, &  creufe dan$  le  milieu, 
  Ou avec  un  cercleen  cuiller ;  de placer  dans  
 cette  cavité  une  éponge  qui  abforbëroit''iès matières  
 ftercorales , 6c  qui feroit bien maintenue  par  la  
 ceinture ,  avec  une boucle  6c un foiis-cuiffe.  Cette  
 réponfe  donna lieu  àM. Hoin d’écrire  la  lettre fui-  
 vante. 
 «  Je ne  croyois pas, monfieur,  que  la machine  
 que je vous ai  demandée manquât à la chirurgie herniaire  
 : il  eft de notre devoir  de  réparer  ;ce  défaut :  
 la rareté dubefoin n’eft pasun prétexte pour le laiffer  
 fubfifter.Vous mèpropofezune efpece debourfe  de  
 cuir  garnie  d’une  éponge  6C  attachée  à  une'  ceinture. 
  J’entrevois  deux  inconvéniens  dans  cette machine. 
   Les  matières  fécales  pourront  fuinter à travers  
 les  pores de  la bourfe ,  6c  entretenir dans les  
 vêtemens une mal-propreté  dônt  j ’a i  deffein  de les  
 préferver. L’éponge*en  retenant  une  portion de  ces  
 matières , vers la  fiftule  ,  expoferoit fies  bords à  en  
 être  excoriés.  Ne  penferiez-vous  paSymônfieur ,  
 qu’un  petit vaiffeau de  métal  rempliroit mieux nos  
 vues; voici mon idéelà-deffus’, je  vous  prié'  de  la  
 reriifier. 
 Soitrun vaiffeau  triangulaire , A  y B ,  C ,  ( figitÿ  
 p la n c h e  I .   d e   Chirurgie\   S u p p l .   ) ,  dont  la  face  intérieure  
 A   fera  convexe,  chacune1  des  deux  latérales  
 B-  C\.-un  peu  concave,  le  fond  D   arrondi,  
 IJe  le  goulot  E  coudé de devant  en  arriéré,  oii  il  
 fe terminera par-  une ouverture ovale F, qui aura un  
 large bord convexe G.  i$ 
 Je  donnerons  à-fon  ventre  environ  quatre  pouces  
 de  longueur,  6c  deux  pouces  6c demi  ou  environ  
 de,largeur,  ou de  diamètre,  mefuré  du  millieu  
 de  la  face  convexe,  à  l’angle  deriréunion  des  
 deux faces latérales. Le  goulot feroit  au  moins  de  
 deux  pouces  dè  longueur,,  6c  fon  ouverture  d’un  
 pouce ;  celle-ci feroit placéefur la même  ligne  que  
 l’angle  de  réunion  des  faces  concaves  ;" fon  bord  
 convexe feroit large  de  quatre  ou  cinq lignes  partout: 
  :  < 
 Un  tel  vafe  de  fer-blanc me  paroîtroit  propre  
 à  être  appliqué  fur  Y  A n u s   a r t i f i c ie l ,  &   à  recevoir  
 les matières qu’il  fournit.  La convexité  du  rebord  
 empêcheroifqu’il ne bleffâtles envifonsde la fiftule  
 qui répondrait  à l’oùverture  ovale ;  celle-ci  aûïoit  
 un  peu  détendue ,   afin  qu’elle  livrât'p'affage  aux  
 groffes  matières  qui  pourraient  fe  préfenter.  Les  
 faces un peu concaves  feroient toüfriéeis.,  l’une  du  
 côté  du  fcrotum,  6c  l’autre  de  celui  de  la  cuiffe  
 droite. On pourroit  nettoyer facilement ce vafe ;  6c  
 le  coude  du  goulot ferait  umobftacle &  ce que  les  
 matières  fuffent repouffées par divers'mouvemens,  
 du  fond  v  ers l’orifice  de  la  fiftule ;  il-né  s’agit plus  
 que  d’aflujettir  cetté piece. 
 On en  viendroit  à  bout  avec  une  large  ceinture  
 de cuir  &  une  courroie.. La ceinture H , auroit une  
 groffe boucle,-ou deux petites, qui feroient placées  
 vers une de fes extrémités {en  £ ) &  dans lefquelles  
 on  pafferoit  les  cordons  M ,  N ,  ip.endans  à  l’autre  
 extrémité  I   de  la ceinture , quand on  voudroit l ’attacher  
 autour  du  corps.  On  formeroit  dans  cette  
 ceinture, 6c du côté dès boucles, deux boutonnières  
 O  P  ;  elles  ferviroient  à  laiffer  paffer  les  deux  
 bouts  Q  R   de  la colirroie  ,  dont  le  plein S  em-  
 braflefoit  le  goulot  aû-deffous  de  fon  ouverture  
 ovale. L’ûfage de  cetté  courroie  feroit,  en liant  fes  
 cordons, dé  retenir le . vafe  contre  la .ceinture,  &   
 en  les  déliant,  de  l’en  féparer  aifémerit  pour  la  
 nettoyer. 
 Lé* vafe  ferait  placé’  dé  maniéré  que  le  bord  
 fupérieur  de la  ceinturé  furpafferoit  en  hauteur  lé  
 même’bord  du  goiïlôt,  afin que  cette  machihe fut  
 mieux  affujettie  contre  le  ventre.  Je  penfe  qu’il  
 pourroit  être  utile  d’y'  ajouter  un  fous-çuiffe T , à  
 deux  chefs  P", X ,   que  l’on  feroit  paffer  à“ côté  du 
 Vafe , pour les croifer fur la  ceinture  vis -  à-vis  le  
 goulot,  &   les y  attacher avec des cordons Y  Z  ; car  
 fi l’on fixoit  le fous-cuiffe au bas du  vafe,  au moindre  
 mouvement que feroit le malade,  il dérangeroit  
 de  Y anus  artificiel  l’ouverture  du goulot,  6c  occa-  
 fionneroit  l’écoulement  des  matières  fétides  au-  
 dehors. 
 Voilà mes  idées, monfieur,  fur  la  conftruriion  
 du  nouveau bandage  dont  j’ai befoin :  j’ajoute  une  
 figure mal deffinée qui, quoiqu’elle exprime imparfaitement  
 mes intentions,  fervira peut-être  à  vous  
 les  faire  mieux  faifir, que fi  je ne la joignois pas  à  
 ma lettre. J’abandonne  ces  idées  à votre jugement;  
 je   vous  prie  de  les  examiner ,  de  les  réformer  à  
 votre  volonté,  &   de  procurer  à mon  malade,  le  
 plutôt qu’il vous fera poffible,  une machine qui diminue  
 -le défagrément  que  lui caufe  un  anus  artificiel  
 :  je  vous  en  aurai  une  obligation d’autant  plus  
 grande, qu’en  vous ^contentant  de  vos débourfés,  
 vous voudrez bien participer au cadeau que je ferai  à cet homme, d’un  bandage qui lui fera utile ». 
 La  machine  que  M.  Hoin  reçut  quelque  tems  
 après, n’étoit pas  exécutée entièrement félon le modèle  
 qu’il avoit fourni ; la forme  du vafe étoit changée  
 , 6c le  goulot retranché.  Le vaiffeau  qui lui  fut  
 envoyé  a  une  face  plate a t fig. x  ,  percée vers  
 la  pointe qui eft tournée en haut, d’une ouverture b y  
 dont le diamètre  eft d’un  pouce &   demi,  6c qui eft  
 garni d’un rebord c c très-peu élevé ;  une autre face  
 convexe  d , pleine,  réunie  à  la première  depuis  le  
 fond  du vafe  jufqu’à la moitié de  l’ouvèrture,  par  
 le  moyen d’une lame c , large  d’un  pouce,  qui  entoure  
 ce vafe ovalaire, &  fe termine, en rétreciffant  
 vers le haut, par  deux  angles  aigus c , ,de  forte que  
 la  furface  convexe forme-elle-même  la partie fupé-  
 rieure  du rebord de  l ’ouverrure,  après  s’être beaucoup  
 incliné vers la furface plate. 
 Ce  v a fe ,  de  fer-blanc  battu,  étoit  couvert  de  
 peau  de  chamois;  &   la  ceinture,  formée  d’une  
 même  peau, étoit  coufue  avec la portion  qui cou-  
 vroit le plan  incliné  de  la  furface  convexe du vaiffeau; 
   le  refte  de  la machine  étoit conformé au modèle. 
 Le  grenadier ne tarda point d’en faire ufage ; mais  
 la  furface  plate  du vafe ne joignoit  pas bien avec le  
 haut de la cuiffe ; il reftoit à la partie inférieure de fon  
 ouverture ,  un  efpace  entre  lesvaiffeaux  6c l’anus  
 artificiel;  une  partie des matières s’échappoit par ce  
 vuide.  Il  fallut  garnir  de  couffinets  fort  mous  ,  la  
 face  plate du vafe , afin qu’ils fe moulaffent à la  partie  
 fur laquelle  ils étoient  appliqués,  &   qu’ils rem-  
 pliffent l’intervalle qu’un corps trop folide  y  laiffoit,  
 fur-tout dans  les  divers mouvemens que  le  grenadier  
 étoit obligé de faire en différentes circonftances.  
 Nonobftant l’addition de ces  couffinets, il  fe répan-  
 doit quelquefois un peu de la matièr e renfermée dans  
 le  v a fe ,  tant  parce  qu’il  n’y   avoit  point  de  goulot  
 pour  rendre  fon écoulement  plus  difficile,  que  
 parce  que les couffinets  s’applatiffoient. 
 Un autre inconvénient de la machine , telle qu’elle  
 fut envoyée,  eft  que l’on  ne  peut pas  aifément féparer  
 le  vafe  de  la  ceinture pour  le nettoyer ;  &   
 qu’en  voulant  le  vuider,  il  eft  très-difficile .de  ne  
 rien  répandre  fur  la  ceinture  à  laquelle il eft fixé ,  
 au  moins  fur  la  poche  qui  le  renferme. 
 Les  petits  inconvéniens  de  ce  bandage  ne  font  
 pas comparables aux  avantages que le grenadier lui  
 a  reconnus. On  ne  fait  remarquer  les  premiers,  
 qu afin de les prévenir dans l’occafion, &  cela feroit  
 tres-facile.  Il n’y  auroit qu’à faire conftruire le vaif-  
 leau,tel que M. Hoin l ’avoit propofé dans fa lettre,y  
 joindre 1 efpece de poche,dontjétoit enveloppé celui  
 qui lui a ete  envoyé, mais ne la point affujettir à demeure  
 fur le  vafe ; l’y  lacer au contraire du côté de fa  
 face 'convexe , afin de le retirer  de la poche  chaque  
 fois qu’il feroit befoin de le nettoyer : enfin garnir de  
 couffinets mous les faces triangulaires. M. Hoin étoit  
 perfuade  que  cette machine , ainfi  corrigée  rempliroit  
 exariement toutes  les vues  que  l’on peut avoir  
 »  j aS* ^  k   <^Part  grenadier  eût  pu  être  
 différé,  depuis  le tems  qu’il s’apperçut des  défauts  
 du bandage  quil portoit, jufqu’à  celui  qu’il  auroit  
 fallu  employer pour  en obtenir un autre^  cet habile  
 chirurgien  le  feroit  fait  un  devoir de, le  lui procurer  
 tel  qu’il ,1’avoit  conçu &  perfectionné, 8c qu’on  
 le voit  à la fig.  1  ,  planch.  I.  de Chirurgie y  dans  ce  
 Supplement. ( Cet article eft extrait d’une obfervation de  
 M .   H o i n . ) 
 A O 
 A O D ,  ( Hiß. des Juifs. ) fils de Géra, de  la tribu  
 de Benjamin,  fut  chargé  d’aller porter des préfens à  
 Eglon,  roi  des  Moabites,  qui  opprîmoit  les  Hébreux. 
   Ce jeune homme  ayant  fait  fa  commiffion ,   
 &  ayant quitté le  ro i, revint  fur  fes  pas,  feignant  
 d’avoir quelque  chofe  d’important  à  dire  à  Eglon.  
 Celui-ci  fait  retirer  tout  le'‘monde.  Aod  faifit  ce  
 moment pour  le  poignarder,  &,fortit de  la  tente  
 du  roi  avant  qu’on  fe  fût apperçu  de  ce  meurtre.  
 Il fût Juge  d’Ifraël,  vers l’an  du monde  1679. 
 AORNUS, ( Géogr. )  lieu  de la Thefprotide,  oîi  
 les anciens Grecs étoient dans l’ufage d’aller évoquer  
 les morts ,  &  où  l’on  croit,  avec  affez  de  vraifem-  
 blance  ,  qu’Orphée  mourut  de  la  douleur  de  n’y   
 point  voir reparoître une  femme  qu’il  regrettoit 6c  
 qu’il  croyoit devoir y   reffufciter par le pouvoir des  
 dieux qu’il invoquoit. { C.  A . ) 
 A O  RSI y ( Géogr. )  anciens  peuples de PA fie  occidentale  
 ,  qui  vinrent s’établir  dans  l’Ukraine,  6c  
 que  l’on  eonnoît  aujourd’hui  fous  le nom  de  Co-  
 faqués.  Ce nom dans la langue Scythe 'n’étoit qu’une  
 épithete  appliquée  à  certains  peuples  qui  avoient  
 fans doute la même origine,mais qui dans leurs émigrations  
 formèrent différentes colonies 6c  fe  répandirent  
 en  plufieurs  provinces  d’Afie  6c d’Europe  ;  
 car Ptolémée qui  a mis des Aorfi entre les Agathyr-  
 fes 6c les Pagyrites dans la Sarmatie  en  Europe, en  
 met d’autres  au-delà  du Rha ou Tanaïs à  l’orient dit  
 Jaxarte, fur  la mer Cafpienne ; &  Pline  en met dans  
 laThrace  au  nord  du  montHémus,  en  tirant vers  
 l’Ifter ; ce font les mêmes que Tacite appelle Adorß.  
 ( C -A . ) 
 §   AORTE,  ( Anatomie.  ) Cette  artere fort  de la  
 pointe du ventricule gauche, 6c de fon entonnoir artériel. 
  Elle  eft  conftamment  plus  grande  que  l’ar-  
 tere  pulmonaire  dans  le  foetus  &   plus  petit  dans  
 l’adulte. Elle  fait dans  l’homme une arcade au fortir  
 du  coeur ;  car dans les animaux cette arcade n’a pas  
 lieu, leur coeur  étant dans la même  direriion que les  
 carotides,  au lieu que  dans  l’homme,  l’artere for-  
 tant  de  la partie  droite  du coeur incliné,  doit  faire  
 un  tour  pour  fe  rendre  à  la  gauche. 
 La  partie  de  Y aorte  qui  étoit comprife  entre les  
 chairs du  coeur dans le  foetus, mais qui  eft à découvert  
 dans l’adulte, eft  plus ample  qu’elle n’eft  entre  
 les  chairs  du  coeur.  Cette  différence  eft beaucoup  
 plus grande  dans  la plus  grande partie  des animaux.  
 Dans le poulet,  il y   a  une  véritable  bulbe  à  cette  
 même  place, qui a  fa pulfation  particulière  &  oui  
 eft  féparée  du  coeur par  un  détroit. Dans les  poif-  
 fons 6c dans les animaux  à fang froid, cette, bulbe  fe  
 trouve conftamment dans  l’animal  adulte, &  fa cavité  
 eft  relevée  par  des  colonnes  qui faillent  de là  
 furface interne de Y aorte. Dans l’homme,  cette dilatation  
 d.e Y aorte eft liffe ; c’eft elle  6c la partie la plus