
 
        
         
		'Levii. xhap.  Ix. &c.Nomb.' chap.  xvj.  &c.  JJeutefo'n,  
 ichap. Ar. Flav. Jof.  Ant. Jud.  Lïv.  II.  I II. &  IV\ 
 L ’auteur de l’Ëcclèfiaftique  fait l’éloge  d’Aaron à*  
 peu-près en.ces termes : « Lé Seigneur a élevé. Aaron  
 » frere  de Moyfe,  &   a  fait  avec  lui  une  alliance  
 .»  éternellei  'Ï1  lui  a  donné  le  facerdoce  de  fou  
 » peuple ,  &  l’a comblé  de bonheur &  de  gloire.  Il  
 » l’a ceint d’une ceinture d’honneur, Fa revêtu d’une  
 » robe  de.  g l o i r e &   l’a couronné  de  vertu  &   de  
 >> majefté:  Il lui a donné la robe traînante &  l’éphod-:  
 »  il a mis autour  de  cette  robe un  grand nombre  de  
 » fonnettes  d’o r ,  pour  annoncer fa  marche, aux en-  
 » fans de fon peuple. Il lui a donné un vêtement faint,  
 >> tiffu  d’or &. de  pourpre ,  garni  de  douze  pierres  
 » gravées par un excellent lapidaire,  pour lui  rap-  
 » pellerle  fouvenir  des  douze  tribus  d’Ifraël.  Une  
 » couronne  d’or,étoit fur  fa tiare,  &  fur cette  cou-  
 » ronne la fainteté du Seigneur,  fa gloire.&  fa gran-  
 » deur.  Jamais i l ,n’y  eut de  vêtement h magnifique.  
 » que celui du.grand-prêtre  Aaron ; nul étranger ne  
 » s?ên.eft revêtu.  Cet honneur a été  refervé à fes fils  
 >>  &  aux  enfans de  fes fils,  dans la fuite des âges. Ses  
 >> facrifices étoient confumés par le feu deux fois par  
 » jour.  Moyfe  le  confacra ,  &   lui  donna  l’onélion  
 >>, fainte qui fut comme le gage de l’alliance que Dieu  
 >> fit avec  lui &   avec  fa  poftérité,  pour exercer  le  
 » facerdoce.  Il le choifit  entre  tous les vivans pour  
 » lui offrir les facrifices, l’encens &  la bonne odeur,  
 » le rendre propice à fon peuple.,  faire obferver fes-  
 » préceptes,  fes volontés &  fon. alliance  ; enfeigner  
 >> à Jacob fes ordonnances  ,  &  donner à Ifraël l’intel-  
 » ligence de la loi.  Les  envieux fe font élevés contre  
 » lui dans le.défert ; les complices de Dathan &  d’A-  
 » biron, &  la fariion furieufe de Coré ont été jaloux  
 » de fon élévation.  Le  Seigneur les v i t ,  &  le feu de  
 >> fa  colere  les  dévora.  Dieu  augmenta  encore  la  
 » gloire  d’Aaron ',  en lui donnant  pour  héritage  les  
 » prémices  des’.fruits  de  la  terre  ,  &   les  facrifices  
 » Offerts au Seigneur. Mais il ne doit point hériter de  
 *> la terre  des nations ,  parce que  le Seigneur eft lui-  
 » même  fon héritage  ».  Ecclef.  chap.  xlv.  ÿ .   y  & 
 .  . . . 
 L’Apôtre  S.  Paul  fait  la  comparaifon  du  facerdoce  
 d’Aaron  avec celui de Jéfus-Chrift &  de  la loi-  
 nouvelle , pour faire voir la fupériorité du facerdoce  
 nouveau  fur  l’ancien.  Epître  aux  Hébreux  ,   chap.  
 v.—x. 
 « Ceux  qui  ont  recherché  avec  plus de  foin ^les  
 » rapports  de  reffemblance  que  l’hiftoire  facrée  
 » fournit,  comparée avec la fable, remarquent plu-  
 » fleurs traits de conformité entre Aaron &  Mercure.  
 » Ce  faux  dieu  étoit,  dit-on, Egyptien,  enfant  du  
 »  N il, pafteur, dieu des pafieurs , des /voyageurs &   
 »  des marchands, meffager &  interprète  des  dieux:  
 »  on le  dépeint avec une verge miraculeufe, entor-  
 » tillée  de  ferpens ; -on lui attribue  une  fcience  ex-  
 >> traprdinaire, le  don  de prédire  l’avenir &  d’inter-  
 »  prêter les fonges; on l’adore comme le dieu des che-  
 v mins, des maifons, des voleurs  des joueurs d’inftru-  
 » mens ; on lui  attribue l’invention de  la  lyre. 
 » Aaron étoit né en Egypte, avoit fait, comme fes  
 >> peres,  le métier de  pafteur ; étoit avec Moyfe fon  
 »  frere  à la  tête  du  peuple d’Ifraël,  qui  étoit  une  
 » nation de voyageurs dans le défert. Il fut établi par  
 » Dieu même pour être  la  langue &   l’interprete de  
 » Moyfe ,  &   le meffager  de  Dieu  envers  Pharaon  
 » &  les Egyptiens. Le caducée de Mercure environné  
 » de ferpens, défigne  la verge miraculeufe qu’Aaron  
 » jetta devant Pharaon ,  &   qui  fut  changée en fer-  
 >> pent. Ce  caducée, miraculeux inftrument de mille  
 » merveilles  ,  ne  repréfente, qu’imparfaitement  le  
 » nombre des miracles opérés dans l’Egypte  &  dans  
 >> le  défert,  par le  moyen  de  la  verge  de  Moyfe ,  
 >> que ce légiflateur mit  entre les mains de  fon frçre. 
 >f Les dons  d£  fci'ençe. 8c  de  .prophétie'attribués  à  
 » Mercure  font  le  fymbole .des  faveurs  que  Dieu  
 »  à voit  faites-à  Aaron, &  qu’il communiqua même  
 » à les fucceffeius dans. le fouverain pontificat, à  qui  
 » il  accorda  le privilège  de  porter  l’urim  &c  thum-  
 » m im,  qui étoit comme  un oracle  toujours préfent  
 » dans  Ifraël...  La ly r e , .la .flûte ,  les  inftrjimèns  de  
 » mufique, des  trompettes facréès' étoient le  partage  
 jt> des:.prêtres  &   des  .lévites  Ifraëlites.  Il  étoit  ré-  
 » feryé-à•’ eux-feuls de  sjen  fervir dans  lé  temple  &   
 » dans  lés affemblées  de  religion.  Le  vol prétendu  
 »■ que'les  'Hébreuxprêts,  à  fe  mettre  en  voyag e,  
 » firent aux Egyptiens de ce qû’ils avoientdè plus pré»  
 »  deux;  a  pu  contribuer  à confondre  Aaron  avec  
 » Mercure ,  le  dieu dès chemins &  des voleurs. Mer-  
 »  cure  conduit  les morts  aux  enfers, &  les  en  tire  
 >> quand il  plaît  aux  dieux.;  Aaron  &   Moyfe  con-  
 »  duifirent les Hébreux dans le, lit' de la mer Rouge ,   
 »•& les en tirèrent miraculeufement comme du  tom-  
 » beau. Coré, Dathan &  Âbiron,  engloutis dans la  
 »terre  avec  toute  leiir faûiôn, à l’oceafion  de  leur  
 »  révolte contre Aaron , peuvent encore avoir occa-  
 » fipnné  ce  qu’on  dit  de Mercure.  Enfin  Mercure ,   
 ».dieu  de  l’éloquence ,  eft  figuré  par Aaron dont il  
 »  eft dit : Je fais qu Âaroti  votre  frere  e(l  homme  élo-  
 » qiient )  il viendra  au-devant de  vous ,. parlez-lui,  &  
 » mettes^ mes paroles dans fa  bouche : je  ferai dans votre  
 » bouche &   dans  la fienne ',  il parlera  avec  vous  au.  
 » peuple, 6* il fera votrebouche , o\y votre interprète#  
 » (Exod. iv. /4, lâ 9  i f  ) ». Calmet, Dicl. de la Bible y  
 au mot^ Aaron.  • ■ 
 Aaron , (Iconol. Antiq. )  eft repréfenté  habillé en  
 grand-prêtre, couvert d’une tiare, efpece  de  bonnet  
 rond &: élevé,  tenant en main un  encenfoir  ou  une  
 baguette. 
 A ARON-RASHID, ( Hiji. des Arabes. )  vingt-cxn-  
 quieme Calife. Aaron, plus-connu fous le nom de R a f   
 hid, étoit fils de Mahadi,  calife Abbaffide. Son pere j   
 qui démêla la fupériorité de fes taléns, le déclara fon  
 iuceeffeur au préjudice de fon fils aîné, l’an de l’hégire  
 cent  foixante-dix ; mais  Aaron refpeétant le droit de  
 la  nature,'refufa une  dignité qu’ilregardoit comme  
 une  ufurpation,  &   fe  trouvant  auprès de  fon pere  
 au moment  de fa mort*  il ôbligea'toits les grands  à  
 prêter  ferment de  fidélité à fon frere Hahi-Mufa. Le  
 nouveau  talife  fut  irlfenfible  à un fi  grand  bienfait.  
 Plus Aaron avoit été'généreux,  plus il parut redoutable. 
   Les  tyrans  croieht  avoir tout à  craindre  de  
 ceux  dont  la modération  eft  une  cenfure  de  leurs  
 moeurs. Mufa,  pour  éloigner  du trône  fon  fre re ,  
 déclara fon fils héritier du califat :  c’étoit  un attentat  
 contre la loi qui déféfoit le. feeptre  au plus âgé de  la  
 famille. Cette  injuftice  feandalifa  tous les  zélés  mu-  
 iiilmans.  Mufa crut devoir  étouffer touS.les murmures  
 dans, le fang de fon frere  &   de  fes partifans  ,  &   
 donna l’ordre de les  étrangler. La mere de ces  deux  
 princes, irritée contre fon aîné qui la  laiffoit  languir  
 fans pouvoir ', réfolut de s’en défaire, &   fon deffein  
 fut  exécuté  le  jour  même  qu’Aaron  devoit  être  
 étranglé.  Les habitans de Bagdat proclamèrent aufîi-  
 tôt Aaron qui fignala les premiers jours de fon régné  
 part une victoire  fur les Grecs  commandés par Dio-  
 gene. La flotte  des chrétiens fut aufli coulée, à  fond,  
 avec  les  troupes  de  débarquement  qu’elle portoit  
 pour faire la conquête de Pille de Chypre. Ce furent là  
 les préludes de fon régné triomphant. Les  Alides excitèrent  
 de nouveaux troubles. Le  chef de  cette famille  
 fe fit proclamer calife  : tous  les dévots fe  rangèrent  
 fous fes enfeignes, &  reconnurent pour maître  
 le defçendant  dé  leur  prophète ;  mais  comme  ils  
 étoient  plus propres  à prier  qu’à  combattre ,  leur  
 chef fentit le danger de fon entreprife ;  &  féduit par  
 les promeffes du  général d’Aaron,  il défarma, &  fe  
 rendit à  des  conditions  honorables.  On  dit qu’étant 
 -arrivé à Bag3at",  il fut décapité .,; au lieu d’y  jouir de  
 la confidération qu’on lui avoit fait efpérer. D,’autres  
 uffurent.qu’il y   fut  traité  honorablement;  &   cette-  
 .affertion  eft d’autant plus  probable,  qu’Aaroniiit le  
 orince  le.plusdgénéreux  de .fon  liecle:  &   puilqud  
 laiffa vivre  dix-hidt.enfans mâles  qui furvecurent  à  
 -ce  prince  Alide.;  il  eft à ^réftimer  qu’il  épargna  le  
 .pere.  ...........- 
 .  Nicephofe'jtà. fon avènement à  1 empire de Con-  
 ilantinople ,  lui; écrivit upe lettre  info.lente , p.ûur- le  
 gommer de  lui reftituer les  tributs  qu’il avoit exiges  
 .de  ï’impératrkë J'renè.  L é   calife  au  heu de  lui.re-  
 pondre  fe .mit  à-la  tête  d’une  nombreufe  armee  -,  
 ■ dévafta tous lès  lieux de. fon paffage.; &  après  s’etre  
 -em paré d!Héra.dée:,  il s ’avança  jufqu’aux  portes de  
 jConftantinople-.  Nice’ph'ore  étonné  de  fes  progrès  
 «rapides ,  détourna le fléau  dontil alloit  etr.e frappe*  
 «n:  achetant la paix par  un nouvel  impôt beaucoup  
 plus,  confidérable que le premier. Cet empereur  lui  
 ■ envoya de  -riches-.préfens, &   entr’autres  plufie.urs  
 épées  dont Jè., calife  fit  l’effai en  préfence  des am-  
 -baffadeurs Grecs ; il les coupa  toutes avec, fon cimer  
 terre ; &   alors .fe  tournant..vers, les ambaffadeurs- , 
 ;il  leur  dit.  Rapportez  à  votre  maître  ce  que vous  
 Venez de vo.ir,  pour le convaincre  que fes armes né  
 réfifteront jamais  aux miennes.  Je  ppurrois  encore  
 lui faire don de mon cimeterre ;  niais  il  lui  faudroit  
 ^non  bras pour s’en fervir. Du tumulte  de fon camp  
 || préfidoit à  la  police des  provinces.-.Defpote fans  
 •être, tyran ,  il. dép.ofoit furle .nioindre  foupçon  les  
 gouverneurs, qui recevoient leurs  arrêts  fans  mur*  
 filtrer.  Il n’a.ccQrdoit  rien à  l’importunité  de la for-  
 licitation ;  plein de  difcerneihent dans  le choix  dé  
 iesagens , i l   falloir être  digne  des  places  pour les  
 «occuper. Il confia legouvernement de l’Afrique occidentale  
 à  Ibrahim ,  fils  d’Aglâb;. &  ce fut  l’origine  
 de  ladynaftie  des  Aglabetes  qui,  fous  les  régnes  
 fu iv an s fe  .rendit  indépendante. 
 Aaron fit fervir4a  religion à la politique  persuadé  
 qu’on  réuflif mieux  à captiver les hommes  en  
 -careffant leurs.préjugés qu’ en éclairant leur raiion, il  
 s’affujettit à toutes les pratiques qui femblent ne convenir  
 qu’à des  hommes  crédules  &   bornes.  Il  con-  
 fulta les doûeurs pour favoir s’il pouvoit fe dilp.enfer  
 de  faire à pied le  pèlerinage  de  la Meque ; ils  prononcèrent  
 gravement que c’étoit une obligation qu u  
 s ’étoitrimpofée par un voeu. Docile à leur decinon, u  
 fait de  grands  préparatifs pour  annoblir cette ceremonie. 
  Sa marche  reffembloit à  une pompe  triomphale  
 : les .peuples  s’empreffoieiit.  en  foule  fur  fon  
 paffage , tous les chemins étoient couverts dé riches  
 tapis, &  la terre fëmbloit par-tout produire des parfums  
 &   des  fleurs. Il fit pendant fa vie  ce pèlerinage  
 neuf fois,  &   toujours avec  la  même  magnificence.  
 •Cet exemple deyeno.it une .obligation pour fes  fuc-  
 ceflèurs  ;  mais ne  voulant  pas  le  faire  avec  moins  
 d ’éclat, ils  aimèrent mieux fe difpenfer de  ce pèlerinage  
 , que d’épuifer leurs tréfors parun fafte inutile.  
 Les  califes  étoient toujours en  guerre  avec  les ;em-  
 .pereurs  de  Conftantinople ,  &   les  traites  etoient  
 enfraints auflkôt que jures.  Aaron, pour fe ménager  
 l ’alliance  de  Charlemagne, lui  envoya de  magnifiques  
 préfens:,  &  un ambaffadeur  qui  reçu  avec  
 de grandes  diftinâions entre.Verce.il & Y v re e .T an dis  
 qu’il  s’occupbit  des  profpérités de  fon peuple;,  
 un  fameux  rébelle  fit  foulever  le.  Khoralàn:*  Le  
 calife  s’y  tranfporta  ayé.c  une puiffante  armée.  La  
 mort l’enleva fur fa route à l’âge  de quarante-fix ans,  
 dont il avoit régné vingt-trois. Il mourut l’an de  l?hé-  
 girë  193  , emportant dans le tombeau l’amour  &  lés  
 •regrets  de  fon  peuple.  Ce  calife^ étoit  d’une ‘taille  
 haute  &  régulière,  fa démarche etoit majeftueufe.,  
 fa  phyfionomie intéreffante étoit  l’image de  fon ame  
 ,.tendrç  çompatiffente.: doux &; affablé aveedignité, 
 il infpifoit'également le rèfp.eâ:r&: la confiance. Quôi-  
 qu’il s’él.évât  aurdéfliis  des  préjugés  populaires ,  il  
 le  livrôit par  politique à desfaillies de dévotion qui  
 femblqi.ent lé'ïa'p.procher, des  hommés  vulgaires.  Il  
 confacroit plufiéurs heures de  la journée à lapriere ,   
 qu’U failgitavec'des inclinatîons- bifarres qvii plaifent  
 toujours  à la multititde.  Libéral  envers les.pauvres-,   
 il  leur fàifoit  diftrilîuerjchaque jour mille  drachmes.  
 Quoiqu’il; fe.pliât à  touf-es les pratiques minittieufes  
 de^a religionV fon eüprit s’élevoit  aux  plus grandes  
 çhofes. -- A mi; :de-  touls dés  arts, il  les  cultivôii avec  
 fuceès ,  fa cour raffemblôit lesVÇivans de  toutes  les  
 natiqtîs j  ilf avoit  un amour de  pr.édilédion pour  les  
 poëtes, &  il excelloit lui-même à faire des vers..Tou>-  
 tes les fois qu’il marchait à quelque expédition, il fe  
 faifoitaccompagner de èentitommes de lettres* avec  
 lefquels il  fè  délaffôit de la  fatigue  des affaires. Ennemi  
 de læflatterie, il fo-iiffrbit qifon lui panât avec  
 liberté;-Un jour qu’il fe  faifoit expliquer un  paffage  
 de Maiet rfuriles '-de v01rs: de  l’homme ,  il ordonna de  
 fermer læporte de la'chambre',  pour n’être point iiî-  
 terrompitidans cette-leâTiire.' Le  doftéur chargé  de  >  
 faire  l’explication, lui dit :• Dsdô'nnez plutôtd’ôuvrit  
 toutes lëspôrtes. La.léôuire  èft inutile<aux princes,  
 fi leurs peuples ri’en profitent avec eux'; maxime bien  
 oppôfée-à; là politiq\ie.barbare' de  lâïfler- éroupir les  
 peuplës -dans  une  ignorance -brutale,  fous prétexte  
 de les tenir dans une humiliante dépendance'. Un jour,  
 .q.iiercercafife- mârchoit à la  tête de  fon .armée -, 'fine  
 femme  lui. porta -fes plaintes-contre des  fôldâts  qui  
 av.oierit pilLéfes pofl-ëlïions.  Aaron lui répond : N’as-  
 tu pas’ lu dans l’Aicoran que les princes défôlent tous,  
 les lieux :p‘ar.cOÎi paffent  leüÉs  armées. La femme lui  
 répliqua : J’ai lu dans le même livre que  les maifons  
 .dès prindesiféront détruite^  àçaufe  de  leurs injufti-  
 ces. L e calife  ne.fut point feandalifé dë cétte réponfë  
 hardie*  &   il'ordonna  dè réparer le  dommage.  C e   
 fut fous. Ion  régné  que  parut  à  Bagdat  un  fou  qui  
 s’imaginoit  être Dieu. Aaron voulant  examiner pat  
 IuLmême s’il étoit  impofteur ou  réellement  fou , le   
 fit venir à fa cour, &  lui dit : On me  préfentâ l’autrè  
 jour  .un  impofteur  qui  contrefaifoit  le  fou ,  8c qui  
 vouloit paffer pour l’envoyé de Dieu : je crus devoit  
 le  punir  de  fôn audace  facrilege * j’ordonnai  de  lui  
 faire fon procès,  &  il fut condamné à perdre la tête.  
 Le fera lui répondit: C alife, vous vous êtes comporté  
 comme le plus  fidele de  mes ferviteürs ;  je  n’avoiS  
 point  accordé le don  de prophétie  à  ce  miférable ,  
 &  iln’âvoit aucune million de ma part. Cette réponfë  
 fit  connoître qu’il étoit véritablement fou ,  &   le calife  
 lui témoigna beaucoup de vénération. Les Muful-  
 mans  ont pour principe-  que  celui dont  la raifon eft  
 égarée,  ne  dit  jamais  rien  que  de v ra i,  parce que  
 c’eft Dieu qui parle en lui ; ainfi ils le révèrent comme  
 le fanftuair.e de  la  divinité..G’eft par cette perfuafion  
 que s’eft  établi le  proverbe que les fols &  les  enfans  
 prophétifent. (T—N.') 
 A ATENARCHEDDE, f. m. ( Hift. Nat. Botan. >  
 nom Malabate d’une efpèce d’arbriffeau du genre du  
 mandaru, dans  la famille des  plantes  iégumineufes.  
 Nous  ne  le  connoiffons  que  par  Plukenet,  qui  le  
 .décrit  très-brièvement  fous  le  nom  de  mandaru  
 maderafpatenfe, foliis : ftrniionbus,  parvis ,  bifulcis ^  
 .glabritie  fplendentibus,  ad furculum  denjius fllpatis;  
 c’eft-à-dire, mandaru de Madras,  à  petites  feuilles  
 fendues,  plus  fermes que  dans  les  autres ëfpeces ,  
 plus liffes,  plus luifantes,  &  pks rapprochées. Cet  
 auteur  en a donné une figure paffable, mais incom-  
 plette, fans fleurs &  fans fruits, à la planche 44 de  fa  
 Phy tographie,  n°.  6. M. Linné a appellé, après Plumier  
 du nom du célébré botanifte Bauhin, bauhinia.  
 ce  aenre  de  plante, auquel  nous  pettfons  qu’il  faut  
 rendre  fon.ancien nom mandant. (M. A d a n so n .) 
 *  A A T T E R ,  (  Géograph. )  contrée  de  l’Arabie.