
 
        
         
		ville  de  Méfopotamie,  font  la  même  ville. ~Voyt{  
 la  Géographie  facrée  de  Sanfon. Lettres fur  l'Ency-  
 clopedic. 
 ARAB,  ( Géogr.) petite ville  d’Afie  dans  l’Arabie  
 déferte,  au  pays de Nagid  ou Nedfched.  C’eft  une  
 des plus anciennes de  cette contrée,  &  peut-être  de  
 l ’A li e . (C .A . ) 
 ARAB AN,  ( Géogr. )  petite  ville  d’Afie  ,  fur  le  
 flejuve Khabur,  dans  le  Diarbekir,  au  gouvernement  
 Turc  d’Urfa  ou  Raca. C’eft  une  de  ces villes  
 où  les  peuples vagabonds de ces contrées,  tels  que  
 les  Kiurdes,  lesTurcomans  &   les  Arabes  féjour-  
 nent tour  à tour,  &   qu’ils abandonnent tous  les ans  
 pour  aller  arrêter  les caravanes,  ou  vendre  leurs  
 fervices  au  premier bacha qui veut les  prendre à  fa  
 folde. (  C. A .) 
 ARAB A T ,  ( Géogr.')  petite  ville maritime  d’Europe,, 
   dans la Tartarie-Crimée , fur la partie  orientale, 
   aufud de Bacha-Serai.  Elle  fut emportée  d’af-  
 faut  en  17-71  par  les  Rufi'es -,  fous  la  conduite du  
 prince  Tfchibaloff.  La  plupart  des  troupes  qui  la  
 dëfendoient furent paffées au fil de l’épée, &  le refte  
 fut prifonnier de  guerre. Cette ville,  ainfi que toute  
 la Crimée,  eft foumife maintenant à l’impératrice de  
 Rufîië. Long.  S 4 .Lat. 46.  ( C. A .) 
 ARABES  ( Hijloire des ).  Les  Arabes  enivrés de  
 la nobleffe de  leur  antiquité &  de  leur  defcendance  
 despatriarches, réfervent toute leur eftime pour eux-  
 mêmes ,  &   tout  leur mépris pour  le  refte  des  nations. 
   Il  eft  bien  difficile  de  déchirer  le  voile  qui  
 couvre leur origine,  tous les monumens hiftoriques  
 font mutilés  ou détruits,  &  l’on ne peut s’appuyer  
 que  fur  des  traditions  qui  ont  confervé  quelques  
 vérités &   beaucoup  de menfonges.  On allure  fans  
 preuve que  l’Arabie,  dès les temps'les  plus  voifins  
 du déluge, fut peuplée par trois familles différentes ;  
 la poftérité de Cham  s’établit  fur les bords  de l’Euphrate  
 &  du golfe Arabique* L’intérieur de la partie  
 méridionale  fut  occupé  par  les  fils  de  Jochtan,  
 dont l’aîné donna fon nom  à toute la prefqu’île :  fes  
 defeendansfurent regardés  comme Arabes naturels,  
 au lieu que la poftérité de Cham, &  les Ifmaëlites qui  
 formèrent  des  établiffemens  dans  l’Arabie  Pétrée,  
 quelque temps après,   furent  toujours  défignés par  
 le  nom  de  Mo fl-Arabes  pu de  Mac-Arabes ,   ce qui  
 Hiarquoit  leur  origine  étrangère. 
 La poftérité d’Ifinaël devenue la plus nombreufe,  
 &  par conféquent la plus puiffante,  réunit fes forces  
 pour  envahir tout  le  domaine  de  l’Arabie,  &  les  
 deux  autres peuples furent exterminés par elle  :  ce  
 maffaçre  fut  accompagné  de  beaucoup  de  prodiges  
 fans preuves. Quoiqu’on  ne  puiffe  fe  diffimu-  
 ler  les .  atrocités  énormes  de  ces  fiecles  dont  on  
 n’exalte  ordinairement l’innocence  que  pour mieux  
 faire la cenfure du nôtre  , ,  eft - il  à préfumer  qu’il  
 y   ait  eu  une  génération  affez  féroce  ,  pour fe  réfoudre  
 à exterminer deux peuples dont  elle vouloit  
 envahir  les  ppffeflions?  C’étoit dans  un tems  où  la  
 terre  manquoit  de  cultivateurs  &   d’habitans;  où  
 l’on poüvoit . étendre  fes  domaines  autant  que  fes  
 defirs;  où le  fuperflu germoit à côté  du  néceffaire :  
 il  eft donc  plus  naturel  de  croire  que  les  trois  nations  
 fe  confondirent, & qu’affujetties par la nature  
 du fol  &  du climat  à un  même  genre de  vie &  aux  
 mêmes ufages, elles formèrent entr’elles des alliances  
 q ui,,  par là fueceflïon dès temps,  firent difparoître  
 les  diftinftibns qui  défignoient  la  différence de  leur  
 origine.  ' Mais  cette  façon  dé  concévoir  eft  trop  
 fimple,  &  les Arabes  flattés de  defeendre  tous d’A-  
 braham,  aiment mieux  calomnier leurs ancêtres &   
 les  repréfenter  comme  des  conquérans  barbares,  
 qué  d’avouer  que  le  fang ifmaëlite  a  étéaltéré par  
 Je mélangé impur du fang étranger ; &  en effet toutes 
 les  tribus  fe  glorifient  d’avoir également  Abraham  
 pour  auteur. 
 Ce  peuple,  comme  tous  ceux de l’orient,  étoit  
 partagé  en  différentes  tribus,  dont  chacune  a voit  
 fon chef,  fes ufages &  fes rites facrés qui lui  étoient  
 particuliers, :  quoique  chaque  famille  formât  une  
 efpece  d’empire  domeftique  abfolument  indépendant, 
  quoiqu’éloignés les unes des  autres, fans relations  
 d’intérêts  8c  d’amitié,  elles  avoient  confervé  
 certains  traits  qui faifoient reconnoître  que  c’étoit  
 autant  de  rameaux  fortis  de  la  même  tige  ;  toutes  
 avoient le même amour de l’indépendance, 8c libres  
 dans leurs déferts, elles plaignoient les nations affer-  
 vies  à  des  maîtres :  cet  amour  de la liberté qui eft  
 la  paflion  des  âmes  nobles  8c généreufes,  étoit  un  
 fanatifme national qui,  leur faifant méprifer le refte  
 des hommes,  les empêchoit  de participer au d é fo r -   
 dre 8c aux crimes dont le poifon a infeâé  la  fouree  
 des moeurs publiques. 
 Les Arabes grands 8c bien  faits  entretiennent  leur  
 vigueur  par  des  exercices  pénibles  ,  par  une  vie  
 adive  qui  les  endurcit  au  travail  8c  aux  fatigues.  
 La  frugalité  qui  leur eft infpirée  par  la ftérilité  du  
 climat,  femble  en  eux  une  vertu  naturelle :  l’eau  
 eft un breuvage qu’ils préfèrent à toutes les liqueurs  
 aromatifées  quienervent  les forces*,  8c  qui fufpen-  
 dent l’exercice de  la raifon; uniquement occupés des  
 moyens  de fubfifter  8c  du  plaifir  de  fe reproduire,  
 ils  n’éprouvent jamais les inquiétudes  de l’ambition,  
 ni  les  tourmens  de l ’ennu i ;  ils  ne connoiffent point  
 cet  effaim  de maladies qui afflige les peuples abrutis  
 par l’intempérance ; ils n’ont d’autre lit que la moufle  
 8c le gazon, ni d’autre oreiller qu’une pierre, 8c jamais  
 leur ïommeil  n’eft  troublé  par  le tumulte  des  paf-  
 fibns rébelles.  Ce  genre  de vie  les conduit fans  infirmité  
 à-  une  longue  vieilleffe  ;  8c  quand  il  faut  
 payer le dernier tribut impofé à l’humanité,  ils femblent  
 plutôt  ceffer  d’être  que  mourir ;  ils  ont  des  
 vertus  8c  des  vices  qui  tiennent  de  l’influence  de  
 leur  climat :  telle, eft  cette  gravité  mélancolique  
 qui  le s . rend  infenfibles .à t o u t  Ce  qui affe&e le plus  
 délicieufement les autres hommes. Cette indifférence  
 dédaigneufe  eft une fuite néceffaire de la lolitude où  
 ils  font  confinés;  &   vivans  pour  eux-mêmes ,  ils  
 font  bientôt  fans  fenfibilité  pour les  autres.  On les  
 taxe  de  s’abandonner  avec trop  de  facilité  aux  fe-  
 couffes  d’une  humeur chagrine,  qui  eft entretenue  
 par leur tempérament fee 8c bilieux,  &  qui  les  dépouille  
 de  tputes  les  qualités  qui  forment l’homme  
 fociâl ;  de-là naît  encore  cet orgueil infultant qui fe  
 contemple  foi - même  ,  8c qui  craint  d’abaiffer  fes  
 yeux  fur ies  autres.  Ces  vices,  fans  être  inhérens  
 au carattere, fe  contraftent néceffairèment  dans  la  
 vie  fôlitaire  où  l’on  peut  conferver  la  folidité  de  
 l’amitié,  fans  en  a v o i r   les  dehors  affeûueux.  En  
 général,  ce  n’eft point  dans  le  filence  des  déferts  
 qu’il  faut aller  chercher ces  hommes compatiffans,  
 pleins d’indulgence pour les  foibleffes  de leurs  fem-  
 blables,  8c  réfervant toute le u r   févérité  pour eux-  
 mêmes  :  c’eft  plutôt  dans  la  retraite  que l’amouf-  
 p ro p r e  , pour confoler le mifantrope, va lui exagérer  
 fon  mérite 8c les imperfections des  autres.  Il eft un  
 reproche  plus grave qù’on fait  aux  Arabes,  &  do n t   
 il eft difficile de les juftifier,  c’eft un fond de cruauté  
 qui  leur  fait  répandre  fans fruit  8c fans  remords le  
 fang  humain.  Leurs  propres  hiftoriens  nous  ont  
 tranfmis' dés  atrocités  qui  dépofent que  ce  peuple  
 féroce  fe  propolbit moins de  conquérir  le monde,  
 que  de le  détruire ;  mais comme  ils  ont des  vertus  
 qui  femblent incompatibles  avec leurs vices, développons  
 les refforts qui produifent des effets fi oppo-  
 fés.  Pour juger une  nation,  il  faut partir d’après le  
 principe qui la  fait agir.. Un feul préjugé d’éducation  
 fuffit pour la rendre vertuéufe ou féroce.  Les Arabes 
 A R A 
 dëfcendusd’Ifmaël  regârdoient  le  domaine  de  là  
 terre  comme  leur  héritage  ;  leur  patriarche  chaffé  
 de  la maifon paternelle  eut pour partage les  plaines  
 &   les  déferts  ;  fes  defeendans  qui  le  représentent  
 s’arrogent  le  même  privilège  :  àinfi  l’enlevement  
 d’une  caravanne  n’eft  point  un  larcin  qui  puiffe  
 exciter  leurs  remords  ;  ils  le  regardent  comme  la  
 récompenfe de leur courage, 8c comme la reftitution  
 d’un bien  tifurpé  fur eux ;  leurs  erreurs fur  le droit  
 de  la guerre les ont encore précipités dans un déluge  
 de  crimes.  La  plupart  des  pays  qu’ils  ont  fùbjugu-  
 gués  ont  été  privés  de  la moitié de  leurs  habitans;  j  
 L’exemple  dé Amalécites  exterminés par  le  peuple  j  
 Hébreu,  leur avoit peut-être donné  de  fauffes idées  
 fur  lès  égards  qu’on  doit  aux vaincus.  Effrayés  du  
 deftin  de  leurs  voifins ,  ils fe perfuaderent que  tout  
 ennemi étoit exterminateur: ils fe crurent donc auto-  
 rifés  par  la  loi  naturelle  à  maffacrer  des hommes  
 qui  les  aüroient  exterminés  s’ils  avoient remporté  
 la vi&oire  fut  eux.  Ces  excès  que  l’expérience  au-  
 roit  dû  leur  apprendre  à  réprimer,  furent encore  
 autorifés  par  la  religion  Mufulmane  q u i,  âu  lieu  
 d’adoucir les moeurs  ,  leur communiqua plus  de  férocité. 
   Les premiers Mufulmans fe regardant comme  
 les  exécuteurs  des  vengeances  anticipées  du  c ie l,  
 croyoierit avoir droit d’égorger ceux dont Dieu avoit  
 prononcé  la  condamnation :  c e s  millionnaires guerriers  
 étoient intolérans  par  principe, 8c  infpiroient  
 à leurs  difciples l’ambition  d’être les  vengeurs de ce  
 qu’ils  appelloient  la  caufe<de  la  religion.  J’avoue  
 que  pour adopter  des préjugés  fi barbares,  il  faut  
 avoir  un  penchant  décidé  à  la  cruauté  ;  mais  On  
 peut  leur  afligner  une  autre  câufë.  L’attachement  
 des  Arabes  pour leurs  ufages 8c   leurs  opinions,  lé  
 mépris  de  la  mort  qu’ils  contemploient  avec  une  
 froide  intrépidité,  leur  vie ifolée  qui les  éloignoit  
 des  hommes,  étoient  autant  de  caufes  qui  pou-  
 voient  les  rendre  barbares.  Celui  qui  méprife  la  
 vie eft  inacceflible à la pitié, &  il n’y   a  point  d’ennemi  
 plus  redoutable que  celui  qui fait mourir. 
 Si 1 es Arabes Ont furpaffé les autres nations en férocité  
 ,  ils ont  aufli donné des  exemples de  bienfai-  
 fance  qui Ont  eu  peu  d’imitateurs.  Nobles  8c  fiers  |  
 dans  leurs fentimens,  ils ont  fait confifter la félicité  
 dans la diftribution des bienfaits, &  le malheur dans  
 l’humiliante néceffité  d’en recevoir.  Peres  tendres,  
 enfans refpe&ueux,  ils écoutent avec une délicieufe  
 émotion  la  voix de  la  nature qui fans ceffe  parle  à  
 le u r   coeur.  On â fait de tous  tems  l’éloge  de leurfi-  
 délité  à  tenir leurs  engagemèns  ;  celui  qui  viole la  
 fainteté  du  ferment,  eft  condamné  à  vieillir  dans  
 l’ignominie :  c’eft avec leur fang qu’ils fcellent ieurs  
 alliances, pour leur imprimer un caraftere plusfacré ;  
 les  droits  de  l’amitié  font- in v io la b le s .  Deux  amis  
 contraéf ent  des  obligations  réciproques  dont  ils ne  
 peuvent  fe  difpenfër  fans  être  traités  de  profanateurs. 
  Les Arabes bienfaifans envers tous les hommes,  
 Ont  é ten d u   le u r   générofité  jufques  fur les  animaux  
 qui  ont  vieilli  à   leur  fervite :  ils leur accordent  le  
 privilège de paître  dans les plus gras pâturages, fans  
 en  exiger  aucun  travail.  Quelques  dévots  infenfés  
 cqnfiderant les bêtes férocès comme  PouVrage de la  
 divinité,  leur  envoient des fubfiftances  fur  le  fom-  
 met des montagnes!  Quand on voit ce peuple réunir  
 lés vertus Scies  vices qui  femblent  les  plus incompatibles  
 ,  on  eft  prefque  tenté  dë  croire  qu’il  a  
 dèux natures }  mais  c’eft  par  cette Oppofiti&n  qù’il  
 reffemble au  refte  des hommes,  qui  font un affém-  
 blage  de  grandeur 8c   de  fo ib le f fe , &  dont lé  Caractère  
 du matin eft démenti p a r  celui du foir. Ce peuple  
 qui,  dans  la  chaleur de la mêlée  ,  ne  re fp ire   que  
 le fang ,  qui.,  dansuné  ville  prife  d’affaut,  égorge  
 fans ôitié.des fëmmes ,  des  enfans &   des  vieillards ,  
 le dépouille  de  la  férocité  du lion,  &  n’a plus que 
 À  R A  501 
 là douceur  de l’agnéau  iorfque  l’ivreffe  du carnage  
 eft diffipée ;  on  le  voit dans  le  défert  &   les  routes  
 enlever  les  dépouilles  du  voyageur;  &   un  inftant  
 après,  il exerce la plus généreufe hospitalité envers  
 1 ^ ra|?êer  fe réfugie dans fa tente &  qui fe confie  
 a  fa  foi.  Dans  chaque canton habité  on allume  des  
 m.U3r Pe?^ant  nu^f  ’  qu’on  nomme  les  feux  de  
 i  hofpitahte ,  pour  appeller les voyageurs qui s’égarent  
 dans  leur  route,   ou  qui  ont  befoin  de  fe  
 délaffer  de  leurs  fatigues ; &   après  les  avoir  bien  
 régalés j  on  les reconduit au fon  des inftrumens  &   
 on  les  Comble  de  préfens;  mais  ce  qui  décele  en  
 eux  un fond  d’humanité,  eft  leur  indulgence  pour  
 les  foibleffes  &  la modération dont ils ufent envers  
 les  hommes  convaincus  de  crimes :  ils  rougiroient  
 de  faire  ufage.de  ces  tortures  barbares,  adoptées  
 pour  découvrir  la vérité ,  &  qui fouvent arrachent  
 de  la bouche  de  l’innocent,  l’aveu d’un  crime  qu’il  
 n’a  pas commis ;  ils ne dreffent point  ces échaffauds ,  
 ils n’allument  point ces  bûchers où la loi,  fous  prétexte  
 de prévenir la tentation,  ne proportionne  pas  
 toujours .la  peine  au  délit:  ils  fe  font un fcrupule  
 d’infliger la même peiné au foible qui  n’a fait qu’une  
 chuté ;  &  aujfcëlérat  qui a vieilli  dans l’habitude dû  
 crime.  La  loi  du  talion  réglé  leurs  jugemens,  &   
 le mépris public eft le fupplice que redoute le peuplé  
 à qui il refte des moeurs. 
 Les Scenetis, dont les defeendans font conrius au-  
 jourd hui fous  le  nom  de Bédouins,  habitent les déferts  
 &  mènent là vi’e nomade comme leurs ancêtres;  
 La ftérilité  de  leur fol à  perpétué  chez  eux  le  goût  
 du brigandage ;  ils font  des  incurfions  fur  les  frontières  
 de Syrie,  de  l’Egypte,  &  fe répandent quelquefois  
 jufques fur les côtes d’Afrique. Ils n’ont point  
 de demeures  fixes.  Ils S’arrêtent dans les lieux où ils  
 trouvent des eaux &  dès pâturages; ils fe nourriflènt  
 de  la  chair  de cheval, dé Chameau Ou  de fruit  : dès  
 qu’ils'ont épuifé  les produftions  d’un canton, ils re-  
 commencent leur côurfe vagabonde jüfqu’à ce  qu’ils  
 aient trouvé un  territoire où ils  püiffent jouir d’une  
 nouvelle abondànce.-Ils marchent à la guerre fous les  
 ordres  d’un  émir  ou  d’un  chérif  ,  dont  l’autorité  
 eft à-peu-près  la  même  :que  celle  des  gouverneurs  
 établis dans les provinces par  les fucceffeurs de  Mahomet. 
   Ce  chef, toujours  tiré de la  famille la plus  
 nOble,  n’eft  obéi  qu’autant  qu’il  eft  fécondé  parla  
 fortune dans fes expéditions militaires. Dans le calme  
 de  la  paix  ce  ne  font plus  que  des  magiftrats  qui  
 préfident  aux  affemblées  publiques,  &   quoiqu’on  
 leur  jure  une  obéiffance  fans  répliqué  ils  font  
 obligés  de  rendre  compte  de  leur  conduite  ait  
 peuple  qui  fouvent  les  dégrade  pour  lés  punir  
 de  l’à'Biis  'de  leur  pouvoir.  Ce  peuple  prompt  à  
 s’allarmèr  pour  fôn  indépendance  &  qui  autrefois  
 aurôit  blanchi  d’écume  le  mord qui  l’eût reprimé,  
 n’eft  plus embrafé  de l’ancien fanatifme  républicain.  
 Les émirs  devenus plus  puiffans  les  ont  façonnés,à  
 l’obéiffance, &   la  conftitution nouvelle  de l ’Arabie  
 a  fayorifé  lés  deffêins  de  ces  chefs  ambitieux,  tes  
 càravanés mieux efeortées ont  impofé  aux tribus la  
 néceffité  de réunir  leurs  forces pour  agir avec plus  
 de fuccès, & à  mefure que les fociétés font devenues  
 plus  nombreufes,  chacune  a  été obligée  de faire lé  
 facrificè  d’une portion dé fon indépendance au main-  
 hen de l’Ordre fécial ; &   l’horreur qu’infpiroit  le  tumulte  
 des villes à'été r'émpîa'céé par fâmoiif dès commodités  
 qu’elles  procurent.  Des  befoins  thultipliés  
 Ofii:  allumé  de. nouvelles  pâflions  qui  hé  peuvent  
 être fâtisfaites qu’en fé faifant acheter pair des chefs ,  
 feulsâfféz  riches pour les  payer ; ils n’ont  confervé  
 que le'goût  dü  brigàndagë &  i’horreür &  le mépris  
 de  l’agriculture.  Les  Arabes,. habitans  des  villes  8c  
 des  bpurgàdes,  ont  à-peu-près  la même  forme  de  
 gouvernement  que  les  Bédouins,  Ils  ont,  dorante