
 
        
         
		refufent  de îaider enlever les corps  des Argiens  qui  
 avoient  été tués, &  qu’on vouloit enfevelir. 
 Sans infifter fur l ’ufage de divifer le drame en trois  
 ou  en cinq  actes,  on peut  alléguer  diverfes raifons  
 de la  néceffité  &   de  l’utilité  des  actes.  Il faut confi-  
 dérer  d’abord ,  qu’une  repréfentation  fuivie ,  dès  
 qu’elle eft un peu longue, peut fatiguer le fpeâateur.  
 Or comme  il eft  effentiel  que  l’attention ne fe relâche  
 point,  on  doit  auffi  recourir -à des moyens -artificiels  
 de  la  foutenir dans toute  fa vivacité  ;  c eft ce  
 qu’une  petite  interruption  peut  produire ,  d’autant  
 mieux que  chaque  entraâe,  fur-tout quand Y acte  a  
 fini  par un noeud embrouillé,  forme une  fufpenfion  
 dont ■ l’effet  eft  de  réveiller  &   d ’exciter  l’attention  
 du  fpeâateur. 
 Enfuite  le  but  des fpeôacîes  exige  que le fpeâateur  
 ait  de loin  en  loin  le  tems  de  raffembler  fous  
 Un point  de vue général  tout Ce  qu’il a  déjà vu ,  &c  
 de  réfléchir  fur fchaque  partie  de  l’aâion qui a  précédé. 
  L’entraâe lui en fournit Foccafion. Les choeurs  
 des Grecs  fervoient à  ce double ufage ; &  l’on s’ap-  
 perçoit  clairement que  la  plupart  ont  été  compofés  
 dans  cette  vue.  Ce font des repos  qui  fervent  à  arranger  
 &   à  affermir  les  impreflions  reçues  ;  aufîi  
 rien  de  plus mal  imaginé que  de  remplir ces intervalles  
 par des danfes ,  ou  des  concerts de mufique,  
 qui ne font propres  qu’à  diftraire  l’attention.  Voyez  
 E n t r a c t e ,  Suppl. 
 Dans  certains cas  enfin,  l’interruption  eft  nécef-  
 faire  à j ’aâion  du drame.  Il  arrive  fouvent  que  le  
 poëte  eft obligé de faire paroître  un perfonnage fur  
 la  fcene ,  qui  doit y   venir  feul ; dans ce cas,  il faut  
 qu’il y  ait eu une interruption de  fcenes. D  un autre  
 côté  ,  fi  l’aâeur ,  qui  eft refté  feul au théâtre  ,  eft  
 obligé  de  quitter  la  fcene ,  pour que  faction puiffe  
 avancer ;  lorfqu’il  eft queftion , par exemple d’aller  
 prendre  ailleurs quelque  éclairciffement  indifpenfa-  
 ble ,  la fcene  fe  trouve  néceffairement vuide. Quelquefois  
 encore  le  progrès  de  l’aâion  dépend  des  
 chofes qui ne peuvent point  être mifes fur la fcene,  
 en  ce  cas-là  l’interruption  devient  inévitable.  Le  
 dénouement de la tragédie des fept capitaines devant  
 Thebes, dépend, par exemple, du combat entre  les  
 deux  freres  ennemis  ;  après  que  tout  a  été  amené  
 iufqu’àce point, il faut de néceffité que l’aâion refte  
 fufpendtie jufqu’àlafin du  combat.  Si le poète avoit  
 voulu  remplir  cet  intervalle  ,  par des dialogues fur  
 quelques  lieux communs  de morale ,  comme on en  
 trouve  dans des pièces modernes,  il auroit ennuyé. 
 -  C’eft de  ces  confidérations  que  le  poëte  dramatique  
 doit  tirer la  diftribution  de  fes actes.  L ’aâion  
 doit  toujours  être  interrompue de  maniéré  que  la  
 fufpenfion foit  fondée fur  l’un ou l’autre  des motifs  
 que nous venons d’énoncer. La nature n’avoue point  
 la réglé arbitraire  ,  &  l’ufage  établi  chez  quelques  
 modernes de  faire  tous  les actes d’une etendue à peu  
 près  égale.  Les  anciens  n’y   ont  jamais  fonge.  Un  
 même drame, chez eu x, contient des actes fort longs  
 &   des actes très-courts. 
 Quoique  le  nombre  de  cinq  foit  généralement  
 celui des actes chez les anciens, on ne pechera contre  
 aucune réglé bien établie, fi dans la difpofition d’une  
 piece de  théâtre,  on  réduit  les  actes  à un  moindre  
 nombre.  ( Cet article eft  tiré de la Théorie  générale des  
 Beaux-Arts de M. S u l z e r .) 
 Voffius,  en marquant  la  divifion  d’une  piece de  
 théatrf^en cinq actes, nous dit,  que dans le premier  
 on  expofe ,  que  dans le  fécond on  développe l ’intrigue  
 ,  que  le  troifieme doit être  rempli d’incidens  
 qui forment le  noeud,  que le  quatrième prépare les  
 moyens du dénouement,  auquel le  cinquième  doit  
 être  uniquement  employé. 
 Et fila  fable eft  telle,  qu’une  fcene l’çxpofe,  & 
 qu’un mot la dénoue,  comme il arrive quelquefois,  
 que devient  la  divifion  de  Vofiius  ? 
 Quelle  eft  la  tragédie  ,  la  comédie  bien  com-  
 pofée,  dont  le  noeud ne  commence  qu’au  troifieme  
 acte  ,  &   dont  le  cinquième  acte  ,  en  entier,  foit  
 employé  à dénouer ? 
 Le  noeud  eft la partie  de  l’intrigue  qui doit  occuper  
 le  plus  d’efpace.  C’eft  comme  une  labyrinthe,  
 dont  l’expofition  fait  l’entrée  ,   &  le dénouement la  
 fbrtie. 
 Les  poètes  habiles dans  leur  art  commencent  le  
 noeud le plutôt poflible,  &  le  prolongent de même,,  
 en le ferrant de plus  en plus.(Voyez Intrigu e,Sùp.) 
 Avant la fin du premier acte de l’Iphigénie en Auli-  
 de  ,  la  fituation - a  changé  deux  fois ,  en  devenant  
 toujours plus  tragique : 
 Non, tu ne mourras point, je  n'y puis eonfentir.,,1 
 E t J i ma fille vient, je  confens qu'on l'immole. . . . , 
 Je cede, 6* laijfie aux dieux opprimer l'innocence.... 
 Iphigénie  eft arrivée ,  Achille  demande fa main ,  &   
 Calchas demande fon fang : voilà déjà le noeud formé.'  
 C’eft  le  modèle des  gradations  que  le péril,  le malheur  
 ,  la crainte ,  la  pitié ,  l’intrigue ,  en  un  mot,  
 doit  avoir. 
 Et en  effet,  qu’eft-ce  qu’un  acte ?  fon  nom  l’exprime  
 : un degré ,  un pas de  l’aâion.  C’ eft par cette  
 divifion  de  l’aâion  totale  en  degrés  que  doit commencer  
 le  travail  du poëte  ,  foit  dans  la  tragédie ,  
 foit  dans la comédie,  lorfqu’il  en médite le  plan. 
 Il  s’agit,  par  exemple,  de démafquer Tartuffe,  
 ou de  le  voir  maître de  la maifon,  divifer le  fils &c  
 le pere, dépouiller l’un, amener l’autre  à  lui  donner  
 tout  fon bien &   la main de  fa fille. Que fait Moliere  
 dans fon premier acte?il met fous nos yeux le tableau  
 de  cet  intérieur  domeftique.  L’afcendant  que  Tartuffe  
 a  fur l’efprit  d’Orgon ,  la  prévention  aveugle  
 de  ce lu i-ci  &   de  fa  foeur-en  faveur  d’un  fourbe  
 hypocrite,  &   la màuvaife  opinion  qu’a de  lui  tout  
 le  refte de la famille ,  fe manifeftent dès  la première  
 fcene : le  combat  s’engage  ; l’aâion commence avec  
 chaleur. 
 Dès le  fécond acte, après  avoir tiré de  la  bouche  
 d’Orgon lui-même,  l’aveu de fon aveuglement pour  
 le  fourbe  qui le  détache de  fes  enfans oc  de  fa femme  
 ,  &   qui  ,  d’un  homme  foible  &   bon,  fait  un  
 homme dénaturé, Moliere lui  fait déclarer que Tartuffe  
 eft l’époux qu’il deftine à fa  fille  ; celle-ci n’ofe  
 refufer ; &  de-là  l’incident  comique  qui  fait la querelle  
 des  deux amans. 
 Dans  le  troifieme  acte  au  moment  que  Damis  
 croit pouvoir confondre Tartuffe, &  que l’on touche  
 au dénouement, l’adreffe  du fourbe , &  la fimplicité  
 d’Orgon refferrent le  noeud de  l’intrigue, &  l’intérêt  
 redouble  par  la  réfolution  que  vient  de  prendre  
 Orgon,  pour punir  fes  enfans,  de donner fon bien  
 à Tartuffe. 
 Dans le quatrième acte, Tartuffe eft  enfin démaf-  
 qué  &  confondu  aux  yeux  d’Orgon  ; mais tout-à-  
 coup  le  fourbe  s’arme  contre  fon  bienfaiteur  des  
 bienfaits même qu’il en a reçus ; &  par fes menaces,  
 fondées  fur  un abus  de  confiance  ,  il met l’alarme  
 dans la maifon.  •- 
 Dans le  cinquième acte, le trouble &  l’inquiétude  
 augmentent  jufqu’au moment de  la  révolution,  &   
 s’il y  a quelque  chofe  à defirer,  c’eft un peu moins  
 de  négligence  dans  les détails  des  dernieres  fcenes,  
 &  un  peu  plus  de  développement &   de  vraisemblance  
 dans fes moyens. 
 Les  miférables  critiques  ,  en  déprimant  le  dénouement  
 du  Tartuffe ,   ne  ceffent de  rappeller  ce  
 vers : 
 Remettez-vous, monfieur, d'une alarme J i chaude ;  
 &   ils oublient  qu’ils  parlent  avec  dérifion du chefs 
 cFceuvré du théâtre comique, d’une piece  a laquelle  
 tous  les  fiecles  n’ont  rien à comparer,  oé qui  fera  
 peut-être trois  mille  ans  fans  rivale,   comme elle a  
 été  fans; modèle. 
 L’analyfe  de  cette  piece,  relativement  aux progrès  
 de l’aâion, fuffit pour indiquer les degrés qu’on  
 doit pratiquer  d'acte en acte &  de  fcene en fcene.  Si  
 l’aâion  fe repofe deux fcenes de fuite dans  le même  
 point, elle fe refroidit* Il faut qu’elle chemine comme  
 l’aiguille  d’unè  pendule*  Le  dialogue  marque  les  
 fécondes, les  fcenes marquent  lés minutes,  les actes  
 répondent  aux  heures.  C’eft  pour n’avoir,  pas  obs 
 e rv é  ce  progrès, fenfible  &£  continu ,  que  l’ons’eft  
 fi  fouvent  trouvé  à  froid.  On  efpere  remplir  les  
 vuides  par des  détails  ingénieux ; mais  l’intérêt languit.; 
  &  l’on  peut  dire  de  l’intérêt,  ce  qu’un poète  
 célébré  a dit  de Taine  :  que  c'efi  uti fieu  qü'il faut  
 ■ nourrir,  &  qui  s'éteint  s'il  ne  s*augmente*, 
 L’ufage  établi de  donner  cinq  actes â la  tragédie,  
 n’eft  ni  allez  fondé  pour  faire  lo i ,  ni  àffez dénué  ,  
 de raifon pour  être banni du théâtre. Quand le  fujet  
 '  peut  les  fournir,  cinq  actes donnent  à  l’action  une  
 étendue avantageufe  : de  grands événemens  y  trouvent  
 place ; de  grands  intérêts &  de  grands caractères  
 s’y  développent en  libèrté ;  les  fituations  s’amènent  
 ,  les  incidens  s’annoncent,  les  fentimens  n’ont  
 rien de brufque &'de heurté, le mouvement despaf-  
 fions a tout le tems de s’accélérer &  l’intérêt de croître  
 .jufqiï’au  dernier  dégré  de  pathétique &  de  chaleur.  
 On a éprouvé  que l’ame des  fpéclateurs  peut fuffire  
 à  l’attention ,  à  Fillufion ,  à l’émotion  que  .produit  
 un  fpeâacle  de  cette  durée  ;  &   fi  l’aâion  de  la  
 comédie  femble très-bien s’accommoder  de  la  divifion  
 en  trois  actes,  l’aâion  de  la  tragédie  femble  
 préférer la  divifion  en cinq  actes,. à caufè de  fa ma-  
 jefté  ,  &;  des  vaftes  refforts  qu’elle  veut  pouvoir  
 faire  agir. 
 Mais  le  fujet  peut  être naturellement tel  que, ne  
 donnant  lieu  qu’à  deux  ou  trois  repos,  il  ne  foit  
 fufceptible  auffi que de deux ou trois fituations affez  
 fortes pour établir les dégrés de l’aâion. Alors faut-il  
 abandonner  ce fujet,  s’il  eft pathétique, intéreffant  
 êc fécond en beautés ?  ou faut-il le charger d’incidens  
 &  de  fcenes épifodiques ?  Ni l’un  ni  l’autre.  Il  faut  
 donner  à  l’aâion  fa jufte  étendue  ,  fuivre  la  loi  de  
 la  nature  préférable  à  celle  de  l’art  ;  &  le  public  
 qui  fe  plaindroit qu’on  s’eft éloigné  de  l’ufage,  fe-  
 roit  le  tyran  du  génie  &   l’ennemi  de  fes  propres  j  
 plaifirs. 
 11 en eft de même de la divifion en deux actes pour  
 de  petites  comédies  •’  elle ’n’eft pas  bien  favorable ;  
 mais  la  nature  du  fujet,  heureux  d’ailleurs,  peut  
 l’exiger  ; &   rien de  ce  qui  peut  plaire  ne  doit  être  
 interdit aux arts. 
 Efchyle  ,  l’inventeur  de  la  tragédie  ,  avoit  négligé  
 de  la divifer en actes.  Il y  a bien dans .fes pièces  
 des intervalles  occupés parle choeur, mais fans divi-  
 fions  fymmétriques  ;  &   lorfqu’on  a  voulu  y   en  
 mettre  ,  on a  coupé  l’aâion  dans  des  endroits  où  
 évidemment elle étoit continue ,.comme du quatrième  
 au cinquième  acte de Promethèe.  Dans  la fuite les  
 poètes grecs  fe  font preferit la divifion en cinq actes;  
 mais  on  voit  que  les  intermèdes  étoient  "occupés  
 par  le  choeur ; &  fi l’on baiffoit  la  toile  à  la fin  des  
 actes,  ce n’étoit guere  que dans  les cas,  où le  changement  
 de  lieu  exigeoit  un  changement  de  décoration. 
 Quant  à  la  durée,  il  fuffit  qu’il  n’y   ait  pas  d’un  
 acte  à  l’autre  une  inégalité  trop  fenfible ;  éc l’étendue  
 de  chacun  le, trouve  ainfi proportionné  à  celle  
 de  la  piece ,  q ui,  chez nous ,  peut  aller de douze  à  
 d ix-huit  cens  vers.  Voyez  Entracte  ,  Suppl. 
 (  Article de M.  Ma r m o n t e l . ) 
 §  Acte ,  (  Mujique. )  partie  d’un  opéra féparée 
 Tome  /,  * 
 a’utîë  âùtfe fddfls  la  rèpféfentafiori  , par  iîné‘  éfpaeé  
 appelle  entraâe.  Voyez  Entracte.  ( Mujique. )   
 Supplément. 
 L unité  dé  tems &   de  lieu doit  être  auffi  rigoù-  
 reufement  obfeçvée  dans  un  acte, d’opéra que dans  
 une  tragédie^ entière  du  genre  ordinaire  ,  &   même  
 plus  à  certains  égards ;  car  le poëte  ne  doit  point  
 donner  a  un  acte  d opéra  une  durée hypothétique  
 plus  longue,  que  celle  qu’il  U  réellement  ,  parce  
 qu’on  ne  peut  fuppofer  que  ce  qui  fe  paffe  fous  
 nos  yeux  dure  plus  long -  tems  que  nous  ne  lé  
 - voyons  .durer  en effet ;  mais il  dépend du  muficien  
 de  précipiter  ou-ralentir l’aâion jufqu’â  un  certain  
 point pour augmenter la vraifemblance  ou l’intérêt.:  
 liberté  qui  l’oblige  a  bien  étudier  la  gradation  des  
 -pafliorts  théâtrales,  le  tems  qu’il  faut  pour  les  développer, 
   celui où le progrès eft au plus haut point,  
 qù il convient de s’arrêter,  pdur  prévenir l’inattention  
 ,  la  langueur  ,  l’épuifement  du. fpeâaféur.  Il  
 n’eft  pas- non  plus  permis de  changer  de décoration  
 &   dé  faire  fauter  le  théâtre  d’un  lieu  à  un  autre  
 au milieu  d’un  acte,  même  dans- le  genre merveilleu 
 x ,  parce  qu’urt  pareil  faut  choque  la  raifon ,   
 la vraifemblance  &   détruit  l’illufion  ,  que  la  première  
 loi du théâtre eft  de favorifer  en tout. Quand  
 donc  l’aâion  eft  interrompue  par  de  tels  chan^  
 gemens  ,  le  muficien  ne  peut  favoir ici  comment  
 il  lés - doit  marquer,  ni  ce  qu’il  doit  faire  de. fon  
 orcheftre pendant qu’ils  durent, à moins que d'y re-  
 préfenter le même cahos qui régné alors fur la fcene. 
 Quelquefois  le  premier  acte  d’un opéra  ne  tient  
 point  à  l’aâion  principale  &   ne  lui  fert  que  d’in-  
 troduâion,  alors  il  l’appelle  prologue.  Voyez  ce  
 ûlot.  (  Mufiqïie. )  Supplément.  Comme  le prologue  
 ne fa it   pas  partie  de  la  piece ,   on, ne  le  compté  
 point dans  le  nombre  des  actes  qu’elles  contient,  
 &   qui - eft-fouvent  de  cinq  dans  les  opéra  François  
 mais  toujours de trois dans  les  Italiens.  Voy.  
 Opéra (-Mufiq. )  Supplém.  ( S.  ) 
 Acte  de  cadence,  (Mufique.)  eft un mouvement  
 dans  une des  parties ,  §£ fur-tout dans-la  baffe, qui  
 oblige toutes les autres parties à concourir à former  
 une  cadence  ,  ou . à  l’éviter  expreffément.  Voyez  
 Cadence , Eviter. ( Mujique. )  Diçtionn. raifi. des  
 Sciences,  & c .  &  Supplément.  ( S. ) 
 A C T É O N ,  ( Myth. )  fils  du  célébré  Ariftée  &   
 d’Autpnoë  ,  fille  de  Çadmûs : étant à  la chaffe  dans  
 le  territoire  de  Mégare  ,  il  trouva  Di^ne  qui  fe  
 hefigpoit  avec  fes  Nymphes,  &   s’en,  approcha  j  
 attiré  par  la  nouveauté,  du  fpeâacle.  La  Déeffe ,  
 pour le punir de  fa  témérité  ,  jetta fur cet audacieux  
 de l’eau qui le métamorphofa fur le champ  en ce rf,  
 fes propres chiens le dévorèrent. Peut-être qu'Actéort  
 fut réellement dévoré par fes chiens devenus enragés,  
 Peut-être auffi veut-on  faire  entendre que la paffioil  
 de la chaffe avoit ruiné la fanté de ce prince, ou avoit  
 épuiié  fes  biens  par  les  dépenfes  exceffives  qu’iî  
 avo.it  faites.  Diodore  dit qu'Actéon  fut  regardé ÔE  
 traité  comme  un  impie  ,  parce  qu’il avoit  marqué  
 du  mépris  pour Diane  &   pour  fon  culte,  &   qu’il  
 avoit  voulu manger  des  viandes  qui  lui-  avoient  
 été offertes  en  facrifice.  Selon Euripide ,  Actéon fut  
 dévoré  par  les  chiens  de  Diane ,  parce qu’il avoit  
 eu  la  vanité  de  fe  dire  plus  habile  qu’elle  dans  
 l’art  de  chaffer.  Ce malheureux prince fut pourtant  
 reconnu,  après  fa  mort,  pour  un  héros,  par  les  
 Orchoméniens  ,  qui  lui  éléverent  des  monumens  
 héroïques.  ( +  ) 
 A CTEU R ,  Actrice-,  (Mufique.)  chanteur ou  
 chanteufe,  qui  fait un  rôle  dans  la  repréfentation  
 d’un  opéra. Outre toute^s les qualités qui doivent  lui  
 .être  communes avec l'acteur dramatique ,  il doit en  
 avoir beaucoup  de particulières  pour  réuffir  dans  
 fon  art,  ainfi  il ne fuffit pas qu’il ait ün  bel organe