
 
        
         
		Danetfiarck  fit de  nouvelles tentatives ; elfes Rirent  
 plus heureufes; il obtint la liberté de Birger, mais ce fut  
 àux conditions les plus dures ; on ne lui laiflbit qu’une  
 portion très-étroite de la Suede; on èxigeoit en faveur  
 de  fes  freres  &   de  leurs  partifans  ,  que  fa  main  ■  
 lignât une amniftie  qué  fon  Coeur n’avoit pas  difté.  
 Le premier foin de Birger fut de reconquérir fes états,  
 le fécond  de  punir  fes  freres  :  il  n’étoit point  ef-  
 clave  d’une  promeffe  que  lanéceflité  lui  avoit  
 arrachée.  Il  s’appuya  du  fècours  du  Danemarck,  
 anima  le roi  de  Norvège  contre le duc Eric,  &   fut  
 bientôt en état de  rendre à  fes freres tous, les  maux  
 qu’ils  lui  avoient câufés.  Cette guerre fut longue &   
 meurtrière ; la fortune des armes prodigua également  
 aux deux partis fes faveurs &  fes difgraces. Enfin  on  
 en  vint  à  un  traité  qui  laifloit  aux deux ducs  leurs  
 appanages,  à condition  qu’ils  en feroïent hommage  
 au  roi ;  ainfi  les  trois  freres  rentrèrent  dans  leur  
 premier état ;  il n’y   eut  que celui  de  la Suede  qui  
 fut changé ; elle  étoit bien loin  du bonheur dont  elle  
 avoit joui fous  le  miniftere du fage Torchel.il fallut  
 bien  des  années pour  effacer  les  traces  de  ces  discordes. 
  On accrut encore les  malheurs du peuple  en  
 aggravant le fardeau  des impôts, pour fuffire au luxe  
 des  trois  cours  qui fe  difputoient  en magnificence;  
 ainfi,  après avoir prodigué le fang de  la  nation, on  
 diffipa fes rich elfes. 
 Birger,  qui n’avoit différé fa  vengeance que pour  
 la rendre plus certaine,  invita fes frereS à  fe  rendre  
 dans  fon  palais de  Nikoping ;  il  les  reçut  avec  le  
 fourire de l’amitié,  les ferra dans fes  bras, &  leur fit,  
 fervir un repas magnifique : on fe fépara après  mille  
 careffes réciproques.Les deux princes s’endormirent,  
 mais Birger avoit les yeux  ouvertsfur  fes viôimes :  
 au milieu de  la nuit il courut à  leur appartement. Sa  
 Vengeance commença par le'maffacre de leurs domef-  
 tiques. Les princes, éveillés parles cris dés mourans,  
 veulent  fe  mettre  en  défenfe, Birger paroît, on les  
 défarme, on les dépouille, on les charge de chaînes ,  
 on les accable de  coups ;  Birger infulte froidement à  
 leur  malheur,  &  leur  dit  qu’il  les traite  ainfi  qu’ils  
 l’avoient traité  ,  &  que  s’il  leur  laiffe  la  vie ,  c’eft  
 pour  jouir  plus  long-tems  de  leur  fupplice.  Cette  
 perfidie fit murmurer la nation ; au murmuré fuccéda  
 une révolte prefque générale. Nikoping fut inverti &   
 forcé;  mais  il  n’étoit  plus  tems  ;  les  deux  princes  
 étoient morts de faim dans leur cachot. 
 Les  rebelles  jurèrent de venger leur mort. Birger  
 marcha contre eux& les tailla en pièces. Les Suédois  
 ne  virent dans cette défaite que des victimes de plus  à venger : Mathias Ketellmundfon fe mit à leur  tête.  
 Birger .fut vaincu à fon tour  &  s’enfuit  dans l’ifle  de  
 Gothland :  la haine publique le pourfuivit dans cette  
 retraite ; il échappa à fes  ennemis,  &   alla porter en  
 Danemarck fes malheurs,  fa honte  &   fes remords.  
 On l’ÿ  reçut avec  une  pitié infultante  , plus cruelle  
 que  les  refus.  Birger  avoit  donné à fon  peuple  
 l’exemple  du  crime ;  il  ne  fut  que  trop  fuivi  :  Ion  
 fils  ,  innocente  viâime  de  l’indignation  générale  ,  
 périt fur un échaffaut. Ce malheureux prince,  détefté  
 en Suede, méprifé en Danemarck,  à peine fupporté  
 de fes  domeftiques  même  , déchiré de remords ,  &  x  
 fe'reprochant  la  mort de  Torchel,  de  fes  freres,  
 celle  même de  fon fils, tomba  dans une  mélancolie  
 profonde  qui  le  conduifit  au  tombeau  en  1320. 
 (  M.  d e   Sa c y .  ) 
 *  § BIRGI, ( Géogr. )  petite riviere de  Sicile, &   
 B i r g i -A c i l in o   ,  petite riviere  de Sicile,  font une  
 feule  &  même riviere.  Voye^  le  Dicl.  Géogr.  de  la  
 Martiniere,  aux  mots  Acithiüs  &   Birgi.  Lettres fur  
 V Encyclopédie. 
 BIRIBI,  f. m.  ( Hiß. moderne. )  jeu  de hazard  qui  
 a  été  long-tems  en  vogue,  &   qui  fe  joue  encore  
 quelquefois à  Paris.  Il-nous  eft  venu  d’Italie  ,   ainfi 
 que lecavagftol ,  &  les  Italiens le nomment biribijfo ;  
 mais alors  il différoit,  quant  aux  chiffres ,  du  biribi  
 que  l’on joue aéhiellement. On place  fur une grande  
 table un tableau divifé en foixante ■ & dix cazes ; dans  
 chacune  de  ces  cazes  fe  voient  une  figure  &   un  
 nombre,  depuis  un jufqu’à  foixante  &   dix,  &   les  
 pontes mettent ce qu’ils veulent fur chaque nombre.  
 On a un fac fermant à c le f ,  dans  lequel  font également  
 loixante  Sc  dix  olives  ;   dans  chacune  eft  un  
 billet, peint  fur  velin ,  qui  porte  une  figure  &  un;  
 nombre  correfpondant  à  l’un  de  ceux  du  grand  
 tableau.  Le banquier  fait fortir les olives une à une ,!  
 par le moyen d’un reffort qui eft à la  tête  du fac ;  fi  
 le billet  qui  en  fort fe  trouve  répondre  à  une caze  
 chargée ,  le  banquier  paye  foixante - quatre fois la  
 mile qui  s’y   trouvé. La couche appartient auffi  toujours  
 au  banquier ;  enforte  qu’il  a  Un  avantage  de  
 fept  fur foixante &  dix. Le  biribi eft au cavagnol, ce  
 que le pharaon eft au  lanfquenet ;  car le  pharaon &c  
 le biribi font avantageux au banquier,  qui tient conf-  
 tamment ;  mais  au  lanfquenet &  au cavagnol, tous  
 les  joueurs font banquiers  à  leur tour,  lorfque  cela  
 leur  convient;  c’eft-à-dire,  tiennent  la  main  ou le  
 fac  qui  renferme  les boules  ;  le  cavagnol  eft même  
 d’une  parfaite  égalité,  &   le banquier  n’y  a  aucune  
 efpece d’avantage. 
 Le biribi fe joue encore aux côtés, c’eft-à-dire, au  
 pair ;  enforte que  le  banquier ne  donne  que  ce  qui  
 fe trouve fur la caze ; mais il a toujours pour lui trois  
 cazes d’exception, qui font  perdre  le ponte, quoique  
 fon côté arrive. 
 Le biribi fe  joué  encore à  la  raie  droite ; on met  
 ce que l’on veut à la tête du tableau, oh il n’y  a  que  
 fept chiffres, dont un produit l’avantage, au choix du  
 ponte  ,  &   l’on emploie des jettons qui different,  ou  
 par  la couleur,  ou  par  le deffein,  pour qu’on puiffe  
 reconnoître ce qu’ils valent &  à qui ils appartiennent;  
 le  prix ordinaire qu’on leur attribue  ,  eft  de  quatre  
 fols moins un liârd,  fept fols &  demi,  quinze fols ,  
 &  ainfi de fuite  en  doublant  toujours. (  M.  d e   l a   
 L a n d e . ) 
 * §  BIRKA  ou  B i r t o x i n   ,  (  Géogr. )  ville  du  
 royaume  de Suede , capitale  de  la  province  d’Oft-  
 Gothie ou Gothie orientale... Dicl. raif  des Sc. & c .  
 Il  a  fix  cens  ans  que  la  ville  de  Birka,  ou  plutôt  
 Byrka, eft détruite, &  qu’on en connoît à  peine  les  
 ruines.  C’eft  Norkoping  qui  eft  la  capitale  de  la  
 Gothie orientale.  Foye^  le  DHL  Géogr.  de  la Martiniere  
 , au mot  Biorka. Lettres fur VEncyclopédie. 
 BIRMAH, ( Théol. Ind. )  c’eft  le nom que les Indiens  
 donnent au  premier des anges  créés  par l’être  
 fuprême. Le mot de birmah lignifie à la lettre lefécond  
 en puiffance.  Dans  le Shaflah,  livre  qui  contient la  
 doftrine de Bramah, birmah, eft quelquefois appelle  
 birmahah,  c’eft-à-dire,  le fécond  trés-puiffant. Dans  
 le fens figuré,  birmah fignifie création,  créé, &  quelquefois  
 créateur,  &  repréfente ce que  les  Bramiries  
 appellent le premier &  le grand attribut de Dieu,  le  
 pouvoir  qu’il  a  de  créer toutes chofes.  La  fonûion  
 d & Birmah  eft  d’exécuter les  aftes  de  puiffance,   de  
 gouvernement &  de  gloire. 
 On  lit  dans le  Shaflah  de  Bramah,  que Dieu  fe  
 repofa fur Birmah du foin de créer le monde. Birmah  
 ayant reçu  l’ordre de  l’Eternel, forma une feuille de  
 bétel,  fe mit deffus &  flotta  fur la  furface du  ihoale  
 ou  eau fluide. Les jenfans  de  Modou  &   de  Kytou,  
 géans'qui  s’oppofoient  à  la  création, s’enfuirent &   
 difparurent. A p r è s  que  l’agitation du ihoale eut ceffé  
 par le pouvoir de l’efprit de Bigmah, Biftnoo , un de  
 •les coadjuteurs, fe transforma  en un  fanglier monf-  
 trueux ;  &   ,  étant  defcendu  dans  les  abîmes  de  
 ihoale, il en  tira Murto, ou la terre, avec fes défen-  
 fes. Murto  produisit une  groffe tortue &   un  ferperçt  
 monftrueux. Biftnoo mit leferpent debout fur le dos 
 ’de  la  tortue &   plaça Murto  fur  la  tête  du  ferpent:  
 Enfin  toutes  chofes'furent  créées  &   formées  par  
 Birmah, conformément aux pouvoirs de Pefprit dont  
 l’Eternel l’avoit-doué.  , 
 L’étrange  confufiôn  qui  régné  dans  la  théologie  
 indienne,  qui  eft  un  vrai  chaos  qu’on  ne  peut  débrouiller  
 ,  eft  caiife que  la  plupart  de  ceux  qui  en  
 ont parlé,  ont confondu  Birmah  le  créateur  ,  avec  
 Bramah  le  légiflateur  »  & ,   de  ces.deiix  etres  nen  
 ont  fait  qu’un,  qu’ils  nomment  Bramah  ,   &   dont  
 ils  racontent plufieùrs fables.  ( +  ) 
 BIRS,  ( Géogr. )  riviere  qui  prend  fa  foutce  à  
 Pierrepertuis, parcourt la vallée de Motier Grandval,  
 une  grande  partie  de  l’évêché de  Bâle,  &   fe' jette  
 dans le 'Rhin près de Bâle. Il faut bien diftinguer cette '  
 riviere d’un torrent nommé  Byrflg,  qui  traverfe  la  
 ville de Bâle  &  fe  jette dans le Rhin. Ge torrent fait  
 fouventdes ravages  affreux. (  +  )• 
 •  BIRUN  ,  (  Géogr.  )   ville  d’Afie  ,  au  pays  de  
 Khuarczme. C’eft la patrie du fameux mathématicien  
 Abu-Kiban. 
 B i r u n   eft  encore  le nom  d’une ville  des  Indes,  
 ■ dans la province du Send, fur le fleuve Indus, à trente  
 lieues de Manzura, félon d’Herbelot.  (  +  ). 
 B IS , (  Muflq.) mot latin qui fignifie deux fois, &   
 dont on fe  fert  en  mufique , foit pour  faire  recommencer  
 un  air  quand  il  eft fini, en  difant  bis  à  celui  
 qui l’a  chanté, &  alors bis  &   da  capo  lignifient  
 la   même  chofe  ;  foit  pour  marquer  dans  une  
 pièce  de  mufique,  qu’un même'  trait  de  chant doit  
 être  exécuté  deux fois  de fuite  ,  ôt alors  on l’écrit  
 ‘au-deffus du trait de chant qu’on  a  foin de renfermer  
 entre  deux  marques,  afin  que le muficien fâche oh  
 commence  &   finit le  bis.  On met  encore bis à côté  
 d’un vers  d’une  chanfon qui  dqit être  chantée  deux  
 ■ fois.  (F . D. C.y 
 Bis-c r om e ,  ( Muflq. )  mot  Italien ,  qui  fignifie  
 triples-croches. Quand ce mot eft écrit fous une fuite  
 de  notes  égales ,  &  de  plus  grande  valeur  que des  
 triples-croches, il  marque  qu’il faut divifer en triples-  
 croches  les  valeurs  de  toutes ces  notes , félon la di-  
 vifion  réelle.qui  fe  trouve  ordinairement  faite  au  
 premier tems. C’eft une invention des auteurs, adoptée  
 par  les' copiftés,  fur-tout  dans  les  partitions,  
 pour  épargner le papier &   la peine.  V . Cro ch e t .  
 ( Muflq. )  Suppl.  { S .) 
 * §  BISANTAGAN,  ( Géogr. )   ville  d’ Afie  dans  
 l’Indoftan,  au  royaume  de  Cambaye ;  &   B y s a n -  
 tagar ,  grande  ville  d’Afie  dans  l’Inde , au royaume  
 de Guzarate ,  font  une  feulé &  même ville. Bi-  
 fantagan  eft  fon  vrai  nom.  Autrefois  Guzarate  &   
 Cambaye  étoient  le  même  royaume :  aujourd’hui  
 c ’eft  une  province  ou  gouvernement  de  l’empire  
 du Mogol.  Lettres fur VEncyclopédie. 
 *  §  BISERTE,  (  Géogr. )   ville maritime d'Afrique ,  
 dans le royaumeide Tunis ; c étoit autrefois la même qiCU-  
 tique. On veut dire que Biferte eft l’ancienne Utique ;  
 mais M. de là Martiniere a prouvé que  la pofition de  
 Biferte eft très-différente. M. Shaw dans fon Voyage,  
 page  180,  dit que Biferte eft VHippo-Zaritus des  anciens. 
   Lettres fur U Encyclopédie. 
 §  BISSE, f.  f.  anguis,  is.  ( terme de  Blafon.) ferpent  
 qui  paroît  dans  les  armoiries  ,  formant  plu-  
 fieurs finuolîtés  en  ondes  à  caufe  de  fa  longueur,  
 dont la tête pofée en fafce, s’élève au haut de l’écu,  
 &   la  queue  s’étend  en  bas  vers la pointe. 
 La biffe eft nommée guivre, lorfqu’elle femble dévorer  
 un  enfant. 
 ,  Le P. Meneftvier, &  quelques auteurs,  font venir  
 biffe  de  l’Italien bifcia , qui  fignifie un ferpent. 
 D ’autres veulent que la  biffe ait été  ainfi nommée  
 du mot  François bis, qui  fignifie  couleur  grife,  couleur  
 cendrée; parce que les ferpens font la.plupàrt d’un  
 gris cendré. 
 Fauris  de  Neaules,  de  Saint-Vincent,  à  Aix  en  
 Provence; £  argent  à une biffe  de finople. 
 Lantin  de Montagny, en .Bourgogne  ; d'azur a la  
 biff e  d'argent,  au  chef d'or.- - •  > 
 Bardel  de  Chenebieres ,■  de  Montron,  en  Dauphiné'; 
   cCaqur  à  une  biffe  d'argent  en fpirale  ,  au  
 chef coufit  de gueules ,  chargé, de  trois  étoiles  d'or. 
 ( G .D .  L.  T .) 
 *  §   BISSE A U X ,  (.Géogr.  )   « île   d’Afrique  fur  
 »  la  côte  de  Nigritie..  .  Il  y   a  neuf  rois  dans  
 »  cette  île  qui  a  quarante  lieues  de  circuit.»  i° .  
 Ces  neuf  rois,  s’ils,  exiftent  ,  font  de  très-petits  
 princes,  dont  huit  obéiffent  au neuvième  plus  
 puiffanr.  20.  Cette  île  de  Biffeaux  eft  une  des  îles  
 Bifagos, dont il y  a  un article  dans le  Dicl. raif.  des  
 Sciences, & c.  Foye^Bifagos,  dans la Martiniere, qui  
 de  Biffeaux  renvoie  à  Bifagos. M.  dé Lille ,  dans  fa  
 carte  de  Nigritie  ,  appelle ,ces  îles  l'es,  Biffagocs.  
 Dapper  en  compte  dix-fept.  Lettres  fur.  C Encyclopédie. 
 *  §  BISTRIKS,  (  Géogr.')  comté  dans  la  haute  
 Hongrie ,   dont  la  capitale porte  le même nom,  fur  le  
 Gran. Il n’y a point en  Hongrie de  comté de Biflriks.  
 La ville de ce nom eft dans le comté de Turocz. Elle  
 n’eft pas  fituée  fur  le Gran , mais fur  le  Vag.  Foye^  
 la Martiniere &  les cartes  de M.  de Lille. Lettres fur  
 V Encyclopédie.. 
 <■ § BITHIES,  (Géogr.)  « peuples de Thrace ainfi  
 » nommés du  fleuve Bithis. Il  y  a eu dans  la Seythie  
 » des  femmes de ce nom  qui  avoient,  dit-on ,  à  un  
 » des yeux la prunelle  double,  la  figure  d’un  che-  
 » val'à l’autre...Voy. cette fable dans Pline, liv. F i l.   
 » ch. x ». Pline  ne  dit point que ces femmes  aient eu  
 la  figure  d’un cheval  à  un  des  yeux;  c’eft fur  les  
 Thibiens que. Pline rejette ce prodige. Lettres fur l'En-  
 ■ cyclopédie. 
 §  BITHYNIE, ( Géogr.) nous ignorons pourquoi  
 le Dicl. desfciences, & c. diftingue BiTHYNiE roy^«-  
 me, &  B i t h y n i e   contrée, pour en faire deux articles  
 diftin&s,  quoiqu’il  n’y   ait  jamâis eu  qu’une  Bithynie  
 ,  laquelle  ne  s’eft  encore jamais  appellée  Myg-  
 donie, comme  le  dit  le D  ici.- raif des fciences ,  &c. lis 
 BITI, f.  m.  (Hifi. nàt.  Botaniq.)  grand arbre  du  
 Malabar, très-bien gravé fous ce nom, quoique fans  
 détails,  par  Van-Rheede,  dans Ton  Hortus  Mala-  
 baricus, volume F ,  publié en 1685 ,p. u S ,pl. LFIII.  
 Les Brames l’appellent.bitolo ;  les Portugais pao  do  
 pilào,  c’eft-à-dire,  bots  de pilon ; &   les Hollandois  
 yferhout. 
 Il s’élève à la hauteur de foixante &   dix  à quatre-  
 vingts pieds. Son tronc qui  a douze ou quinze  pieds  
 de hauteur,  fur trois pieds environ de diamètre, eft  
 couronné  par une cime-ovoïde,  une  fois plus  longue  
 que large, affez épaiffe, compoféepar un  grand  
 nombre de branches cylindriques, menues,  longues,  
 difpofées  circulairement,  à  bois  rouge-noir,  ftrié  
 de veines purpurines, très-dènfe, très-pefant, recouvert  
 d’une  écorce  cendrée. 
 Sa racine  a  pareillement le  bois  rouge-noirâtre. 
 Ses  feuilles  font  alternes;  ailées  fur  un  double  
 rang ,  difpofées  alternativement  &  circulairement,  
 au nombre de trois à cinq fur chaque branche, à des  
 diftances de  deux à trois pouces,  longues de  quatre  
 à huit pouces,  prefque deux fois moins larges^ écartées  
 des  branches  fous  un  angle  de  quarante-cinq  
 degrés d’ouverture;  compofées de quatre à  fix ..paires  
 de folioles avec uneimpaire, rangées alternativement  
 affez  près-à-près, &  ne couvrant  que les  trois  
 quarts  du pédicule commun cylindrique qui  les fup-  
 porte.  Ces folioles font  elliptiques,  obtufes  ou  arrondies, 
   longues  d’un  pouce  &   demi,   de  moitié