
 
        
         
		. A*JÊÊà*aÈk?Êè. 
 extérieures font quatre fois plus courtes, 8c femblent  
 former  une  gaîne  qui  embraffe  tout  le  contour du  
 collet  de la racine.  Uabapus n’a pas  d’autre  tige. 
 De  l’aiffelle  de  chaque  feuille  fort  un  pédicule  
 long  de  deux  pouces  ou environ,  terminé  par une  
 fpathe  ou  gaîne  en  languette,  ciliée  fur  fes, bords,  
 couchée fur le  côté, 8c fendue  jufqu’à  fon^ origine ,  
 d’oîi fort une  fleur  à très-long tube,  divifé  vers les  
 deux tiers  de  fa hauteur  en  fix feuilles égales  ,  ouvertes  
 en étoile,  portant chacune une écaille 8c line  
 étamine beaucoup  plus  courte qu’elle.  L’ovaire  eft  
 fous  la  fleur,,  Sc  devient  en  mûriffant une  capfule  
 ovoïde enflée,   à  trois  angles  obtus ,  8c trois loges  
 qui  contiennent chacune plufieurs  graines  fpherôï-  
 des  creufées en forme de rein. 
 Remarque.  Uabapus  exige  urt  nouvel  examen  :  
 Plumier  n’a  pas  diftingué  affez  clairement  les  étamines1  
 d’avec  les  écailles  de  la  fleur ;  il n’a  pas  dit  
 affez précifément que l’ovaire fïit fous la fleur,  8c il  
 a négligé de parler de  fon ftile  8c de fon ftigmate. 
 Deuxieme  efpece.  ■ 
 La  fécondé  efpece  eft  originaire  d’Afrique :  elle  
 a  toute  l’apparence  d’un  fafran.  M.  Linné l’appelle  
 gethyllis  Afra.  Syß.  nat.  edit.  12 , pag.- 30.5.  Sorti.  
 Cliff'ort.pug. 489. (M. A d  AN SON.')  _  . 
 *  AB ARA ,  (Géogr.)  ancienne ville épifcopale de  
 la  province  proconfulaire  en  Afrique ,  affez  près  
 de  Carthage.  Son  évêque  fut  exilé  avec  d’autres  
 prélats ,  la  fixieme  année  du  regne  de  Hunneric.  
 D i  ci. de  la  Géogr. facrée. 
 *  A bar a  ou  Av a rà ,  (Géogr.)  ville d’Arménie,  
 fuivant Ortelius.  Tkefaur.  Geogr. 
 * ABARADIRA ,  (Géogr.') ancienne ville épifcopale  
 de  la  Byfacene  en Afrique. 
 §  ABARANER  ou  ÄBRENER,  (Géogr.")  petite  
 ville  d’Afie  dans  la  grande  Arménie ,  fur le fleuve  
 Alingené,  entre Erivan  &  Tauris -,  à  cinq lieues de  
 Naffivan.  L’archevêque de  Nalîîvan y   fait  ordinairement  
 faréfidence.  On dit  qu’il y   a  grand nombre  
 de'familles catholiques.  Cedrenela  nomme  Ab ara.  
 Elle  étoit  fous  la domination  dès  Perfes ;  elle  eft  
 maintenant  fous  celle  des  Turcs.  (C. A.) 
 §   ABAREMO-TEMO, f. m. (Hiß. nat, botaniq.)  
 L’éxiftence  de  cet arbre n’eft  nullement  douteufe,  
 comme on l’ayoit foupçonnée, indépendamment du  
 témoignage  de  Pifon  qui  l’a  vu  au  Brefil,  &   qui  
 en a donné une defcription à la page 77 de  fon Hif-  
 toire  naturelle ;  il  a  été  obfervé  aux  Antilles  de  
 l’Amérique. 
 C ’eft une  efpece d’acacia qui  forme  un  arbre  de  
 médiocre  grandeur,  affez  commun  fur  les montagnes  
 qui bordent  la  côte  maritime  orientale de l’Amérique  
 entre les tropiques. Ses feuilles font larges,  
 d’un verd  trifte  8c  terne,  ailées deux  fois, chaque  
 aîle  compofée  de  deux  folioles  fans  impaire ;  fes  
 gouffes  font  roulées  en  fpirale. 
 Vertus.  Ses racines,  qui  font d’un  rouge  foncé,  
 ainfi que  fon écorce qui eft cendrée, ont une faveur  
 amere 8c très-aftringente.  Leur vertu eft vulnéraire,  
 aftringente 8c defficative.  . 
 Ufages.  On  les  emploie  en  poudre  pour  fecher  
 les ulcérés invétérés ;  8c en  décoôion  en forme  de  
 bain, pour affermir les  chairs  8c  rendre  le  tonaux  
 parties -relâchées. 
 Remarques.  L’Abaremo-temo  approche un peu  de  
 la  plante  figurée  fous  le  nom  de  katou-conna  dans  
 YHortus  malabaricus,  volume V I ,  planche  i z ,  que  
 M.  Linné appelle  mimofa, bigemina ,  inermis, foliis  
 bigeminis  acuminatis.  Syß.  nat.  edit.  i z f pag. 6 j6 .  
 (M. A d a n s o n .) 
 * §  AB ARES ou AVARES.  Voye^ ce  dernier mot  
 dans  ce  Supplément. 
 §  ABARI, Abaro 9 Ab arum, f. m.  (Hiß. nat.  bot.) 
 % 
 C ’eft par erreur que ce mot a été ainfi écrit, au lieu  
 d'abavi,  abavo,  àbavum,  qui  font  les  noms  égyptiens  
 du baobab auquel quelques botaniftes modernes  
 ont donné  le  nom d'adanfona ou adanfonia ,  8c auquel  
 nous  avons  cru devoir  reftituer  fon  nom  de  
 pays baobab.  Voyez  Familles  dès  plantes,  vol.  I I .  
 pag. 398.  (M. A d a n so n .) 
 ABARIS, (Géogr?) ville d’Egypte, connue chez les  
 Grecs fous le nom de Pelufium. Elle fut bâtie par un  
 Pharaon, roi d’Egypte, 8c enfuite fortifiée 8c agrandie,  
 à caufe de  la beauté de  fa  fituation ,  par Saltis,  roi  
 de  certains  peuples qui  avoient  fubjugué  l’Egypte.  
 Elle étoit dans  le nome Sethroïte , fur lé côté oriental  
 du  fleuve  Bubaftique.  Cette ville  fut  fuccefli-  
 vement  habitée  par  des  Juifs,  par  des  Egyptiens  
 8c  par  des  Syriens ;  elle  eut fucceflivement divers  
 noms  ,  Abaris,  Typhon,  Sethron  ,  Pithom  mentionné  
 dans l’exode,  8c Pelufe ou Pelufium.  Il  n’en  
 refte  plus  aujourd’hui  qu’un  petit  village  nommé  
 Belbais,  à quelque diftancè de Damiete.  (C. A.) 
 *ABARRAGA, (Géogr.) ancienne ville de  la Syrie  
 ,  entre Cirrha 8c  Edeffe. 
 ABAS  ,  f.  m.  (Phyfique ,  qualités  actives. )   nom  
 populaire  du  vent  d’occident :  on  dit  àuffi vent à’a-  
 bas,  aval  ou  vent  d'a v a l,  fans  doute  parce  qu’il  
 vient du  côté  de.la mer  où  les  rivières viennent fe  
 décharger  en s’abaiffant ;  ou plus  exa&ement  parce  
 que  ce  vent  eft  prefque  toujours  inférieur,  c’eft-  
 à-dire ,  au - deffous  des  autres  quand  ils  foufflent.  
 (M.  A d a n s o n .) 
 *Abas ,  (Géogr.)  riviere- d’Albanie  qui  prend fa  
 fource dans les montagnes  de  cette  contrée ,  &  va  
 fe jetter dans la mer Cafpienne. Ptolomée la homme  
 Albanus. 
 *A b a s ,  ( Hifi. mytholog.)  capitaine  des Latins;  
 qui  conduifit  à  Enée  des  troupes  de  Populonie,  
 ancienne  ville de  l’Etrurie. 
 *Aba s , (Mytholog?) fils d’Hypothoon &  de Mela-  
 nire.  La  déeffe  Cérès  le  changea  en  lézard,  parce  
 qu’il s’étoit moqué d’elle 8c de fes facrifices. 
 Abas ,  (Mytholog.)  un  des  Centaures qui  conir  
 battirent  contre  les  Lapithes : Hefiode  le  met  à  la  
 tête  de  ceux qu’il nomme,  au  nombre de  quatre-  
 TOlgtS.  ( f ) 
 Abas ,  (Mytholog.) fils  de  Lyncée.  8c  d’Hyper-  
 mneftre,  8c  pere  d’Acrifius  8c  de  Proettis,  fut  le  
 douzième  roi des Argiens.  (*{*) 
 Abas , (Mytholog.)  célébré devin, à  qui  les Lacédémoniens  
 éleverent  une  ftatue  dans  le  temple  
 de Delphes, félon  Paufanias, pour avoir rendu des  
 ferviees  fignalés  au  célébré capitaine Lyfandre. ( f  ) 
 §  ABASCIE,  (Géogr.)  contrée  d’Afie ,  que  l’on  
 peut  cônfidérer  en  général,  comme  faifant partie  
 de  la Géorgie.  Elle  a  la Mingrélie  à  l’orient,  la  
 Circaflie Noire ou Tartare au feptentrion &  au couchant  
 ,  8c la mer Noire au midi.  Il y  a peu de villes  
 en  ce pays-là,  8c même peu d’habitations fixes.  La  
 violente  loi  du  plus  fort  y   fait  trop  conftamment  
 fuir  les  pauvres  devant  les  riches  ;  8c  ces  deux  
 claffes  font  les  feules dans  lefquelles fe rangent  les  
 habitans  de  cette  contrée.  On  les  nomme  indifféremment  
 Abaffes, ou Abcaffes  ou Abcas.  ( ffoye^  ce  
 dernier mot dans ce Supplément?) Ils  font  tres-beaux  
 8c bien faits pour la plupart ; 8c par-là ils font, pour  
 les Turcs qui  les  achètent,  un  objet  de commerce  
 lucratif.  Les  Abaffes  font lâches 8i  pareffeux : placés  
 fous  un beau  ciel 8c fur  un  terrein  fertile,  ils  
 n’ont rien chez eux qui ne foit inculte. Leurs champs  
 font comme leurs moeurs.  (D . G.) 
 * Abascie, f. f.  (Géogr.)  riviere  d’Afie  que  les  
 anciens  nommoient  Glaucus.  Elle  prend  fa  fource  
 entre  deux rivières de  Mingrélie, le Kelmhel  8c  le  
 Scheni-Shari,  &   va fe  perdre  dans le Faze, 
 &  ABÀSCUS, (Géogr.) fleuve dé  la Sàrmktié Afia-  
 tîqueVquiVfelôn  Ptolomée  ,  fort  du  mo'nt  Cau-  
 eafe  &  va  fe  jetter  dans  le  Pont-Euxin.,  
 *ABASQUES , -ABASAES  &  ABASSAS.  Kôyei  
 Abcas  dans  ce  Supplément. 
 AB ASSAM,  (Géogr.)  petit  Royaume  d’Afriqué  
 en Guinée j vôifin de'èélui d’Ifrini,  8c à dix  lieues ;  
 dans-les'terres , de Taguefchua qui eft un  petit port  
 de mer.  Ce  royaume ne confifte que dans quelques  
 hameaux où le  plus  riche  eft  en  poffeflidn  de  l’autorité  
 &   du  gouvernement.  Ces Chefs, qui ne  pre-  
 noient autrefois que le  nom de  capitaines,  Ont tous  
 pris  celui  de  rois  depuis  qu’ils  ont; lié  commerce 
 ■ avec  les- Européens;  Le  roi  d’Abaffam  eft  un  de  
 ceux-là, &  il a  à peiné quatre mille fujèts.  Long, i j 3  
 lati 4 ,  50.  (C. A .) 
 §  A BA TO S,  (Géogr.)  ifle  d’Egypte dans  le Palus  
 de  Memphis  OïL-lâc  Mceris.  Elle  -étoit-renommée 
 ■ par  fon  lin  ,  par  fes  feuilles  de  palmier  dont  les  
 anciens  faifoient  des tablettes à  écrire, &   principalement  
 par  le  tombeau  du Roi  Ofiris  qui, dans la  
 • fuite, fut tr-anfpofté  à Abyde ou Abydos.  Le Poète  
 Lucain  en fait mention ,  liv.  io. 
 .  Hinc A  bâton, quant nôfira vocat venerahda vetufias, 
 Terra pôtens■.  (C. A .) 
 * Il rte faut pas Confondre cette ifle avec un rocher  
 qui  porté  le nom  d'Abatos ,  &   qui  eft  fort  éloigné  
 du-Palus  de  Memphis. 
 AB A T T É Ë ,  f. f. (terme de Marthe.)  c’eft  le mouvement  
 de  rotation- que  fait  un  -vaiffeaü,  lorfque  
 l ’avant cede  ou  obéit à  la  direâion du  vent.  Cette  
 définition  convient  également à  l’arrivée  qui-,  dans  
 ,1e fond, né différé point en effet de 1’abattée(V. Arrivée  
 , Suppl.):mais l’un ou l’autremot doit s’appliquer  
 félon  les  circonftances•&   la  fituation  relative  du  
 vaiflèaû. Abdttéè fe  dit de  ce mouvement feulement  
 ïorfqu’il  eft  involontaire  ou  forcé ,  tel  que  celui  
 d’un  vaiffeaü  qui.eft  en  panne  ou  à  la  cape  ,  ou  
 d’un  vaiffeaü  dont les  ancres  quittent  le-fond, qui  
 vire  de bord vent devant,  ou qui eft eoeffé.  Quoique  
 Yabattée ne  foit  pas  volontaire,  On là  prévoit  
 Cependant , >  on  la dirige,  on la  facilite ,  &   c’eft  à  
 l’art  à  la  régler  (   Yabattée  étant  un mouvement  le  
 même  que celui de l’arrivée ,  c’eft  à ce dernier mot  
 que  l’on  trouvera  les  moyens  que  l’on  peut  employer  
 pour faire  céder le vaiffeaü à la  direction du  
 vent ).- Une  abaitée  ne peut  pas aller jufqu’à mettre  
 le vaiffeaü  vent-arriere ;  car ce ne pOurroit être que  
 par un  a&e-libre qu’un vaiffeaü  en viendroit là -,  &   
 le  mouvement  ceffe, d’être  abattit  lôrfqu’il  ceffe  
 d’être  forcé. Cette diftinôion entre  Yabattée  &  l’arrivée  
 pourra peut-être furprendre au premier abord:  
 mais que  l’on y  réfléchiflè cependant,  &  ofi la trouvera  
 jufte.  Lorfque  j’appareillé,  par  exemple,  je  
 fuis  bien  maître  d’abattre  à  tribord  ou  à  bâbord *  
 mais il faut de  néceffité  que j’abatte ; le mouvement  
 eft donc forcé :  &   c’eft dans  la  contrainte que j’éta-  
 blis  ,  que  doit  exifter  la  différence  de  Yabattée  à  
 l’arrivée.  ■ 
 !  On peut meftirér la  grandeur d’une  abattit par le  
 nombre  des  degrés-  de  l’horifon  compris  -entre  lé  
 Jjoint d’où le Vaiffeaü a commencé fon mouvement,  
 &   celui  où il le ceffe : Cependant l ’horizon  étant  divifé  
 par  les marins- en  t-rente-déùx  airs de- vent,  &   
 une mefure exafte n’importànt jamais beaucoup dans  
 la pratique,  on  fe  contente  de  dire  une  dbattée  dè  
 deux airs de vent, de deux airs &  demi dé vent, &c. 
 Les a buttées â\m Vaiffeaü qui éft  èn  panne ou à lâ  
 cape  ont  quelque chofe  qui  leur eft partieulier-,  &   
 qm mérite  que  l’on  en développe là caufe. Lés  abat-  
 tces  du  vaiffeaü  en  panne  ne - dépendfoient  que-  de  
 1 agitation  de  là  mer,  &   feroient  conféqueinment  
 beaucoup  moins  fréquentés, s ’il étoit  poflible  dans 
 -  Torrifil, 
 la pratiqué  d’orienter les  voiles  dè  cè vaiffeaü  fuivant  
 les réglés preforitesau mot panne(voyeçPANNE)i  
 Il  en  feroi.t de même pour le vaiffeaü à  la  cape ,  fi 
 I onjp ou voit aufli balancer, avec une égalité parfaite^  
 les forces du vent  fur l’avant  &   fur l ’arriere  de  fon  
 centre  de  gravité  ( voye{  Cape ) ;  mais  l’efpece  
 d împoffibilite^ qu’il y  a à. le faire ,  fait dépendre  encore  
 les abattées de  là voilure de ces vaiffeaux.  Ces  
 deux  caufes,  l’inégalité de  la force du vent &   l’iné-  
 galite  de  la  force des lames de  la mer fur l’avànt  &   
 fur  1 arriéré  du  centre  de  gravité',  communiquent  
 donc un mouvement de  rotation  aux  vaifféâux  qui  
 font dans  l’un ou l’autre  cas ;  &  ce mouvement lui—  
 meme rend plus  fënfiblè &  augmente encore la différence  
 de  l’effet du vent fur les voiles, fur les mâts, 
 &.fur  le corps même  du vaiffeaü  relativement à ce  
 centre.  Dans  le  mouvement  de  rotation qui  le  fait  
 abattre,  le  vaiffeaü  acquiert de  l’air;  & le   gouvernail  
 conféquemment acquiert de  la  force.  L’effet dit  
 gouvernail ne tarde  point  à  rappeller le  vaiffeaü au  
 point du  plus  près où il doit  préfenter; mais,  en le  
 rappellant  ainfi,  lâ  force qu’il lui communique n’eft  
 point  proportionnée  fur  l’arc  que  doit  décrire  lé  
 vaiffeaü  pour  préfenter  exaftemenf à  ce  point  du  
 plus près : prefquë toujours au contraire  le-vaiffeaü  
 acquiert.trop de  vîteffe  8c  eft  porté  au-delà; -alors  
 lâ mer a confidérablement  plus  de  prife  fur  l’avant  
 du vaiffeâu ;  les voiles fafient ;  &  la  fuite néeeffairé  
 de  cette  pofition  forcée  eft  de  faire  une  fécondé  
 abattèei  C’eft ainfi  que le  gouvernail  contribue, lui-  
 meme en quelque forte  à ce mouvement de rotation 
 -  continuel,  dans  lequel  fucceflivement  le  vaiffeaü  
 abat, ou fait une abattit, puis revient au vent : mouvement  
 plus ou moins  confidérable,  fuivântla groï-  
 feur des lames,  le balancement du vaiffeaü, fa  voilure, 
  8c fés  qualités  particulières.  ( M. le  Chevalier.  
 D E   L A   Co u d  R A Y E . ) 
 AB A T T IS , f. m. (Art Militaire?) c’eft une forte dé  
 retranchement dont l’idée fe préfente fi naturellement  
 à l’efprit, qu’on peut affurer que l’ufage  en a été généralement  
 connu  &   pratiqué  par tous  les peuples  
 du nionde.  Une infinité d’auteurs anciens 8c modernes  
 font mention de  ces  fortes de  fortifications,  8c  
 rapportent  des  exemples  remarquables  du  parti  
 avantageux qu’on  a  fçu ën tirer dans tous les tems. 
 Lorlqu’on  fait  la guerre  dans un pays de bois,  8c  
 qu’il  s’agit  de  barrer  un  pafîàge  quelconque  à  lâ  
 hâté',  on  fe  contente d’abattre  les  arbres  8c  de  les  
 entaffer les  uns fur  les  autres.  Mais  toutes  les  fois  
 qu’ort a le terns dé biën faire  un abattis,  alors il faut  
 rangèr  les arbres  très près lun de l’autre  le  tronc en  
 dedans,  8c les âffujettir avec de  fortes  lambourdes ;  
 obfervant  que  les  branches fôient bien entrelacées j  
 bien épointées 8c débarraffées  des plus  petites,  afin  
 de voir  l’ennemi  au-travers fans être vu;  8cde pratiquer  
 , derrière, une tranchée pour mettre la troupe  
 qui doit le défendre. 
 Dans cet  état  un dbàttis à non-feulement  toute la  
 force d’un rang de paliffades inclinées, qu’on ne peut  
 ni coüpèr ni abordër, mais e’eft un obftacle bien.plus  
 admirable 8c infiniment plus redoutable que les meilleurs  
 retranchemens.  Le  chevalier de  Folard,  qui  
 recommande fortement l’ufage des abattis, remarque  
 que de; tous les arbres les failles font les plus propres  
 à  ces fortes d’ouvrages, 8c ceux qui donnent moins  
 de  prife à la hache 8c à  la ferpe , parce que les branches  
 dé cet  arbre ne cèdent pas aux coups,  8c qu’il  
 eft impoflib’le de  fe couler entre  elles ou de les écarter  
 ,  fé trouvant trop  près  les unes  des autrès. 
 II y  a , à la guerre, bien des cas où l’on peut fe fer-  
 vir très-utilement des abattis. Rien n’eft plus propre  
 dans  la  défeflfe  d’une  riviere  pour  èn  rompre  les  
 gués ;  rien de plus folide pour affurer un pofte  d’infanterie  
 j  pour retrancher un village, un défilé, une 
 B  ij