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 eft  formé  d’une  de  ces matières,  l’autre  de  là  fécondé  
 ,  6c  à  travers lefquels  on  fait  paffer  l’image  
 folaire!  Or,  il  eft vifible  qu’on  peut  fe  tromper ai-  
 fémertt d’une quantité affez fenfible dans  ces différentes  
 mefures,  i° . parce que l’image colorée du foyer  
 des  lentilles n’ eft  pas  bien exactement  terminée  ,  &   
 qu’ïl eft par conféquent difficile d’en fixer les limites à  
 deux  ou  trois lignes  près ;  o r ,  comme  cette image  
 n’a  jamais  beaucoup  d’étendue  ( car  on  ne  peut  
 employer  commodément  à  cette  expérience ^ des  
 lentilles  d’un  très - grand foyer ) , il  eft clair  qu une  
 erreur de quelques lignes fur la mefure de  limage,  
 peut  être une quantité fenfible par rapport a 1 image  
 totale. Par  exemple, fi l’image  eft d’un pied, ce qui  
 fuppofe  un  foyer  de  douze  pieds,  6c  qu’on  le  
 trompe  de  trois lignes  à chaque  extrémité^,  1 erreur  
 totale pourra  être d’un vingt-quatrieme. z°. La mefure  
 du  rapport  de  la  diffufion  par  le moyen  des  
 prifmes  peut être  plus exaCte,  comme je le trouve  
 par le calcul, qu’en fefervant des lentilles; cependant  
 comme cette méthode exige que les angles des prifmes  
 foient petits,  6c que ces angles  ne font pas  faciles  à  
 mefurer avec une  grande précifion, il eft clair qu on  
 peut  auffi  fe tromper aifément d’une petite quantité  
 dans  la mefure  de  ces  angles,  6c  par  conféquent  
 d’une  quantité qui fera affez fenfible dans  le rapport  
 de  cette  erreur  à  l’angle  total.  Or  l’effet  de  cette  
 erreur  devient  encore  beaucoup  plus  confiderable  
 dans le  rapport qui  en réfulte  pour  la  diffufion des  
 couleurs ;  je  trouve, par  exemple,  qu’en  comparant  
 la diffufion  du verre  commun à celle du cryftal  
 d’Angleterre, fi  on s’eft trompé d’une  certaine quantité  
 dans  le  rapport  des images des lentilles  ou des  
 angles  des  priîmes,  l’erreur  qui en réfulte  dans  la  
 quantité, qui  exprime le  rapport de_ diffufion,  peut  
 être  plus  grande  que  cette  première  erreur,  en  
 raifon de cinq  à trois ou même  davantage. Ce n’eft  
 pas  tout ;  l’effet  de  cette  erreur  eft  encore  beaucoup  
 plus grand  dans  l’àberration  de  l’objeCtif; car  
 je  trouve , toujours en comparant le verre commun  
 au  cryftal d’Angleterre,  que  l’erreur  commife dans  
 le rapport  de  diff ufion,  eft encore  augmentée dans  
 l ’aberration de  l’objectif,  en raifon de  onze  à trois;  
 &  cette erreur, demeure toujours la même, de quelque  
 maniéré  qu’on  difpofe  entr’elles  les  lentilles  
 qui  forment * l’objectif compofé ,  avec  cette  feule  
 différence  qu’elle  deviendra  de  ligne  contraire  ,  
 lorfqu’on donnera aux lentilles une  difpofition abfo-  
 ïument différente. 
 De-là il  eft aifé de  conclure  qu’une  erreur commife  
 dans les premières  mefurés ^augmentera plus  
 de  fix fois  dans l’aberration;  enfuite que  fi  on s’eft  
 trompé  feulement de  ^   dans  ces  premières mefures  
 ,  ce qui eft  très-facile , l’aberration des  couleurs  
 au lieu d’être nulle, comme  elle le devroit être dans  
 l'objeCtifcompofé,  fera encore plus d’un cinquième  
 de  l’aberration  d’un  obj.eCtif fimple  de verre  commun. 
  C’eft  fans doute  pour cette  raifon que la-plupart  
 des  lunettes  achromatiques  conftruites  jufqu’à  
 préfent, quoique très-fupérieures  aux lunettes  fim-  
 ples ordinaires, 6c même àplufieurs égards aux  té-  
 lefcopes de  réflexion,  n’ont  pas eu encore  fur  ces  
 îélelcopes  tous les avantages  qu’ort pouvoit defirer  
 &  même  efpérer. En  effet,  dans-la  plupart  des objectifs  
 achromatiques  conftruits  jufqu’à  préfent,  on  
 a fuppofé que  la  diffufion des  couleurs, caufée  par  
 le  cryftal  d’Angleterre  ,  étoit  à  la  diffufion  caufée  
 par  le verre  commun ,  comme  trois  à  deux.  Or  fi  
 ce  rapport, au  lieu  d’être  de trois  à deux, étoit de  
 trente-deux à vingt,  ou de huit à cinq, comme d’autres  
 obfervateurs l’ont  trouvé, l’aberration d’un objectif  
 conftruit  d’après  le  rapport  de  trois  à  deux,  
 au lieu d’être nulle,  ou au moins fenfible comme  la  
 théorie  le  donne,  ne  feroit  guere  que  le  quart  de 
 A  C  H 
 l’abérratibri  d’un  ôbjeCtif fimple.  Ainfi  une  lunette  
 de trois pieds, par exemple, eonftruite avec cet  objectif, 
   ne  produiroit  l’effet  que d’une  lunette  ordinaire  
 d’environ douze pieds,  tandis  qu’un télefeope  
 de  trois  pieds  produit  l’effet  d’une  lunette  de  cinquante. 
   Pour  remédier  à  cet  inconvénient,  autant  
 qu’il eft poffible* voici,  je  crois,  le moyen  le  plus  
 fimple  dont  on  puiffe  faire  ufage. 
 Suppofons d’abord que  l’erreur qu’ôn a commife  
 dans la mefure du rapport de  diffufion  ëft en moins;  
 c’eft-à-dire,  que  ce  rapport  eft un  peit plus  grand  
 que celui  qu’on  à trouvé ; on écartera  tant  foit peit  
 la  fécondé  lentille  de  la  première,  fi  on fe fert  du  
 premier  de  nos  objectifs  à  trois  lentilles,  ou  la  
 troifieme  de la  fécondé, fi  ôn fe fert  du fécond objectif  
 ;  on parviendra par  cè moyen  à  détruire  fen-  
 fibiement  l’aberration  p o u r   les  objets  placés  dans  
 l’axe. De  plus ,  fi après  ce  premier  écartement  on  
 écarte  encore d’une petite  quantité que l’èXpérience  
 donnera,  les  deux  lentilles  qui  étoient  reliées  appliquées  
 l’une  contre  l’autre,  on  parviendra  à  détruire  
 l’aberration  des  couleurs,  autant  qu’il  fera  
 p o f f ib l e ,-  pour  les  objets même qui  ne  feront  pas  
 placés dans l ’a x e . 
 Suppofons  enfuite  que  l*erréut  Commife  dans  la  
 mefure  du  rapport de  diffufion  eft  en  plus, c’ eft-à-  
 dire,  que  le  rapport  trouvé  eft  plus  grand  que  lë  
 rapport véritable ;en ce  cas , on ne fauroit employer  
 le moyen  précédent,  parce  que  l’écartement  des  
 lentilles ne feroit  qu ’ a u gm en te r  encore l’aberration.  
 Mais  pour  lors,  il fuffira de  donner  ufl  p e u  moins  
 de courbure à  la première des furfaces de  l’objeCtif,  
 à celle qui  eft tournée  vers l’objet, en laiflant d’ailleurs  
 les lentilles  appliquées l’une  contre  l’autre.  Il  
 faudrait  faire  une opération  Contraire  dans  le  cas  
 oit  l’erreur  feroit  en  moins,  c’eft-à-dite,  que fi on  
 laiffoit les  lentilles appliquées  l’unê  contre  l’autre ,   
 il  faudroit Augmenter  la  courbure  de  la  premiers  
 des  furfaces,  ce qui.eft beaucoup moins aifé  à faire  
 que  de  la  diminuer.  Ainfi  l’on  voit  que  les  deux  
 cas  dfune  erreur  en  moins ou d’une  erreur en plus ,  
 fourniffént chacun un moyen particulier 6c fort fimple  
 de  corriger  cette  erreur,  lequel  ne  réuffiroit  
 pas auffi bien dans le  cas ôppofé. 
 Cependant il eft vifible  que le moyen de edrrigef  
 l’erreür quand  elle  eft  en moins,  f e   réduifant  à  un  
 fimplè  écartement des  lentilles  ,■  eft  beaucoup  plus  
 facile ,  plus  court 6c plus  fftr que le  m o y e n  de corriger  
 l’erreur quand  elle  eft  en  plus,  lequel  exigé  
 qu’on  retravaille  tant foit  peu  la  furface  d ’ une   des  
 lentilles,  ou  qu’on ait à  y   fiibftituer une  autre lentille  
 un peu moins convexe pardevant. Nous croyons  
 donc qu’en général,  lorfqu’on  mefure'ffè rapport dé  
 diffufion,  il  faut  tâcher  que  l’erreur,-s’il  y   en  a ,  
 foit plutôt en moins-qu’en plus. Ainfi dans les calculs  
 qu’on  fera  pour déterminer les rayons des furfaces ,  
 il vaudra mieux fuppofer le  rapport  dè  diffufion un  
 peu  au-deffous  de  celui que  l’expérience a  donné,  
 que de  le prendre  au-deffus. 
 Il y  a encore un autre  avantage à ce que l’erreur,'  
 fi elle a lieu ,  foit plutôt  en moins qu’en  plus.  C ’eft  
 . qu’on  peut  la  corriger par le  moyen  de  l’oculaire  
 convexe, adapté  à  ces  fortes  d’objeCtifs  ;  car  il  fe  
 v  trouve, par une  circonftance heur’eufe, que l’aberration  
 de  cet  oculaire  eft  alors  en  fens  contraire de  
 l’aberration  de  l’objçCtif ;  d’où  il eft  aifé  de  voir  
 qu’on peut trouver facilement  un  oculaire dont l’aberration  
 détruife, au mÔins; prafque  entièrement,  
 celle qui peut reftçr dans l’otjeÇtif.  Il  eft vrai  que fi  
 l’erreur  étoit  en  plus,  on  pourroit  employer  au  
 même effet un oculaire concave ; mais on lait que ces  
 oculaires ont l’inconvénient de  diminuer le champ de  
 la lunette.  Cependant  on  pourroit  encore ,  ce  me 
 A  C  H 
 ( é r a b le s ’en  fervlr  avec  avantage,  fur-tout  fi  la  
 lunette n’étoit pas trop  longue. 
 A   l’occafion  des  oculaires  adaptés  aux  objectifs  
 achromatiques, j’ai deux remarques effentielles à faire.  
 La première * c’eft qu’au  lieu  de. conftruire  ces oculaires  
 de verre commun, on feroit  très-bien  d’y  employer  
 une  matière,  dans  laquelle  la  diffufion  des  
 layons feroit plus  grande,  par  exemple,  une  matière  
 feniblable  à celle qu’a  trouvée  M.  Zeiher, 6c  
 qui ayant une réfraCtion moyenne à-peu-près la même  
 que celle du cryftal d’Angleterre, écarte  les cpuleurs  
 environ deux fois davantage que ce  cryftal, 6c trois  
 fois plus  que  le  verre  commun.  Ces  oculaires  au-  
 roient  éet  avantage,  qu’avec  un  foyer  beaucoup  
 plus court que ceux du verre  commun,  ils repréfen-  
 teroient  l’objet  auffi nettement; &   comme  ils  per-  
 mettroient  de  donner  aux  objectifs  une  ouverture  
 plus  grande  ,  ils  donnefoiént  donc à la  fois plus  de  
 netteté,  de grandeur 6c de vivacité à l ’image. 
 La fécondé remarque  que j’ai à propofer,  eft  fur  
 le  rapport  des,  courbures  qu’on  doit  donner  aux  
 furfaces de  ces oculaires,  pour que l’aberration qui  
 viendra de  leur figure fphérique foit la moindre qu’il  
 fera poffible. Les  formules données jufqu’ici par  les  
 opticiens,  affignent  aifément  ce  rapport,  mais  ces  
 formules ne font  bonnes que .pour les  objets placés  
 dans l’axe ; pour peu qu’ils s’en écartent, l’aberration  
 devient plus confidérable que dans des  lentilles d’une  
 autre forme. J’ai donc, envifagë, la  chofe autrement ;  
 j’ai cherché le rapport que doivent  avoir  les rayons  
 d’une lentille fimple, pour que  l’aberration dans  les  
 objets placés hors  de l’axe , ne foit pas  plus  grande  
 que celle  des objets placés dans l’axe  même, ce  qui  
 fe réduit à rendre nulle l’aberration en largeur ; 6c je  
 trouve que  ces  fortes  de lentilles ont  l’avantage  de  
 donner dans l’axe très-péu d’aberration,  6c  l’aberration  
 la moindre  qu’il eft pôffiblè  pour les objets qui  
 fee font  pas  dans  l’axe.  Je  ne  doute donc  point que  
 ces  fortes  de  lentilles  ne  foient  en  effet beaucoup  
 plus  avantageufes que  les  autres;  le  calcul fait voir  
 qu’en employant  des  Oculaires  de  cetté  forme,  6c  
 dont  la  matière  foit de verre commun, le rayon de  
 la furfàce  tournée  vers l’objet, doit être  égal  à environ  
 neuf fois la  diftance focale de l’oculaire ; 6c  le  
 rayon  de  l’autre  furface  égal  à  environ f   de  cette  
 jmême diftance  focale. 
 Cette obfervation,fur  le rapport le  plus avantageux  
 entre  les rayons  des furfaces, eft d’autant  plus  
 importante, qu’elle  à lieu  non  feulement  pour  les  
 Séculaires,  mais auffi pour les objectifs Amples, lorf*  
 iqu’on  jugera  à  propos  de  conftruire  des  lunettes  
 avec de  tels objectifs.  Je  trouve ,  par exemple, que  
 pour qu’un ôbjeCtif  fimple  de  verre  peu réfringent  
 ait la moindre aberration, le rapport des furfaces  ne  
 doit  pas  être  de  i  à  6 ,   comme  tous  lès  opticiens  
 l ’ont  cru  jufqu’ici ;  mais  que  la  première  furface,  
 icelle  qui  eft  tournée  vers  l’objet,  doit  avoir  un  
 ïayon égal  à  environ j   de  la  diftance  focale,  &  la  
 fécondé un rayon égal à cinq fois cette même diftance. 
 De  pareils objectifs  convexés  de  verre  commun  
 '&  d’une  feule  matière  ,  pôurroient,  fi  je  ne  me  
 trompe,  être  combinés  fort  avantageufement avec  
 des  oculaires  Amples concaves,  formés  dé  la matière  
 trouvée  par M. Zeiher,  6c  conftruits  fuivant  
 les proportions que  nous  avons  données  plus  haut  
 pour ces fortes d’oculaires :  on en formerait d’excellentes  
 lunettes de  poche, qui ,  en  augmentant  I’ob-  
 |et  environ  trois  fois , ce  qui  ëft  fuffifant pour ces  
 lortes de lunettes, auroient l’avantage d’être exemptes  
 de  couleurs, d’avoir d’ailleurs,  par  la  courbure  
 J f?  ™ à c e s , le  moins d’aberration  qu’il feroit  pof-  
 flible , de  fouffHr une grande ouverture de l’objeCtif,  
 ^ r i ' Cr ' Jfeq“ ent de  ^onner à l’image beaucoup de 
 jnettete&deYiYàeité.  * 
 À  C  H  149 
 Revenons  aux  objectifs  cbmpofés  de  pîufielirs  
 lentilles.  Je n’ai encore parlé jufqu’à  préfent que  de  
 la  combinaifon  d’un  feul  oculaire  fimple  avec  ces  
 objeCtits  ;  mais  je  trouve  qu’eri  employant  deux  
 oculaires, même d’une matière  fëmblab 1 e ,  on  peut  
 .  toujours donner «Heurs furfaces uné  telle, courbure;  
 que 1 aberration qui  vient  de  leur  figure  fphérique,  
 fort  entièrement  détruite;  6c  il  eft  évident  que  ce  
 double  oculaire  étant  fuppofé  de même  foyer  que  
 I   l’oculaire  fimple  dont  il a  été  parlé  ci-deflus, aura  
 l’ayantage  d’anéantir  ou  entièrement  , ou  prefque  
 entièrement  toute  aberration,  tant  celle  qui  vient  
 des couleurs,  que  celle  qui  vient  de  la  figure  des  
 verres.  Ainfi, une iunette.  eonftruite  exactement fur  
 cette  théorie &  portant  deux  oculaires, tels  que je   
 vieps de  les propofer avec un ôbjeCtif formé de trois  
 „lentilles, feroit  infailliblement très-fupérieure  aux  
 télefeopes de réflexion; 
 On  trouvera  dans  le  mémoire  dont  celui-ci  eft  
 1 extrait,  le  détail  des  calculs  fur  lefquels  eft fondée  
 toute  la  théorie  q u e je   viens’ d’établir,  avec  
 quelques autres  vues utiles pour remédier à i’incon-  
 yenient qui réfulte de  l’erreur qu’on peut commettre  
 dans le rapport  de  diffufion des  rayons, ërreur dont  
 feffet eft celui qu’on doit avoir le plus de foin d’éviter. 
  A l’égard des inconvéniens qui naîtront des autres  
 erreurs qu’ôn peut commettre, loit en mefürant le rap-,  
 port de réfraction dans les deux matières, foit dans la  
 conftruChôn  des  lentilles,  d’après  les  mefures  que  
 donne la  théorie, non feulement ces inconvéniens feront  
 beaucoup moins confi dé râbles, &  auront même  
 très-fouvent un effet infenfible, mais on peut trouver*  
 aifément différens moyens d’y  remédier. Ces moyens  
 confiftent  en  général  à  multiplier  ies  lentilles  qui  
 conipqfent  l’objeftif,  &   à  né  pas  donner  le même  
 rayon aux furfaces contiguës de ces  lentilles.  Par-là  
 on aura  dans  la  folution du problème  un beaucoup  
 plus grand  nombre d’indéterminées, qui mettront à  
 portée  de  donner  aux differentes  furfaces,  la cour-*  
 bure^ la plus propre pour anéantir ( au moins prefque  
 entièrement ) l’inconvénient  qui naîtroit  de  ces  différentes  
 erreurs. L’expérience fait voir que cette multiplication  
 des  lentilles eft  plus  nuifible  à la vivacité  
 de l’image, dont elle petit d’ailleurs augmenter beaucoup  
 la netteté :  elle  a  de  plus  un  autre  avantage,  
 c’eft qu’elle  offre  un  plus  grand nombre  de  combi-  
 naifons pour la difpofition-des lentilles,  &  par  conféquent  
 pour trouver  l’arrangement  le plus  avantageux  
 qu’oii puiffe  leur donner;  car  en  n’employant  
 que deux matières à  la  formation de  l’objeCtif, il  eft  
 aifé de voir que  les lentilles qui le compofent, peuvent  
 être  combinées  en deux  façons feulement ,  s’il  
 n’y  en a que deux ;  au lieu qu’elles peuvent l’être en  
 fix, s’il y  en a trois ;  en douze, s’il y  en  a quatre ;  en  
 vingt, s’il  y  en a  cinq,  6c ainfi du  refte, fuivant une  
 progreffion  croiffante,  dont la  différence  e ftlap rô-  
 grefllpn arithmétique,  2 ,4 ,  6 , 8, &c. Ii eft  vrai que  
 Ces  différentes  combinaifons exigeront  d’affez  longs  
 calculs pour trouver celles qui ferbient les plus avantageufes  
 ; mais on  en fera dédommagé par l’avantage  
 qu’elles produiront pour  la perfection  des  objectifs*  
 Cette perfeftion, ou plutôt l’effet  avantageuxquj  
 en réfultera, pourra encore augmenter beaucoup, fi  
 on  s’applique  enfuite  à  perfectionner  fur Je  même  
 plan,  la  théorie  du  rapport des ouvertures avec  les  
 Oculaires. J’ai  déjà fait voir dans je troifieme volume  
 de  mes  O pufcules,  combien  la  théorie  donnée, juf-  
 qu’ici parles opticiens pour affigner ce rapport, étoit  
 fautive 6c imparfaite, & j’y ai fubftitué des formules  
 beaucoup  plus  èxàCtes,  au  moyen  defquelles  on  
 pourra  déterminer  ce  rapport  d’une  maniéré  bien  
 plus fùre  &  plus avantageufe.  Je  ne  doute  pas  que  
 par ces  différens moyens on  ne  parvienne  à donner  
 aux limettes  achromatiques, de  nouveaux  dégrés de