
 
        
         
		72.6  .  A U T 
 * AUTOMATISME, f. m. mot inventé par M. de  
 Réaumur,  pour exprimer la qualité d’automate dans  
 l’animal, c’eft-à-dire,le fyftême desmouvemens qui  
 dépendent  uniquement  de  l’organifme  du  corps  
 animé,  fans  que  la  volonté  y   ait  aucune  part.  Il  
 mérite d’être  adopté. 
 AUTONNE,  ( Géogr.)   petite  riviere^de France  
 dans le Valois. Elle a fa fource dans la forêt de Retz,  
 &   fon  embouchure  dans  l’Oife, au-deflus  de Ver-  
 berie, après un  cours d’environ  quatre  lieues.  (+ ) 
 AUTONOME,  ( Mythologie.)  c’eftlenom  d’une  
 des  cinquante Néréides.  (+ ) 
 §   AUTUN ,  ( Géogr. )  une  des plus anciennes &   
 des  plus opulentes villes des Gaules,  connue avant  
 les  Romains,  fous le  nom  de  Bibracle  Æduorum,  
 &   depuis  Augufte  fous  le nom  d'Auguflodunum,  
 (  montagne  d’Augufte )  d’où  l’on a  fait  lucceffiveinent  
 Augujlun,  OJiun  ou  Auftun,  8c  finalement  
 Autun. 
 Cette  ville  a  fouteftu  plufieurs  fieges  :  elle  fut  
 ruinée  par  Tetricus  &   par  les  Bagaudes,  rétablie  
 par Conftantin  ,  qui  y   féjourna  en  311  ;  faccagée  
 par  les  Sarrafins  en  731  ,  elle  ne  put  fe  relever  
 de  fes  ruines.  On  voit  encore  l’enceinte  de  fes  
 anciens  murs qui a  plus  de  deux lieues. On  admire  
 les  portes  d’Arroûx  &   de  Saint  André  ,  ouvrages  
 des  Romains  :  la  première  eft une efpece  d’arc de  
 triomphe  dont  les  pierres  ne  font  jointes  ni par le  
 fer  ni  par  le  ciment  :  il refte  encore  fur le  fécond  
 étage huit colonnes  cannelées, revêtues de leurs chapiteaux  
 &   de  leurs  plintes :  les  ornemens  d’archi-  
 tefture  font  fort  élégamment  travaillés. 
 On  remarque  les  reftes  de  temples  antiques  &   
 d ’un amphithéarre.La pierre de Couhard paroît avoir  
 été un  phare  pour conduire  les voyageurs , ou une  
 pyramide élevée fur le tombeau de quelques illuftres  
 Eduéens.  Plus  de huit chemins  militaires  partoient  
 de  cette  grande  Ville  ,  où  l’on  découvre  fouvent  
 une  quantité  de marbres  étrangers  &  précieux^ en  
 fouillant la  terre,  des  urnes  ,  des  ftatues  &   des  
 médailles. 
 La cathédrale de Saint Lazare  eft  l’ancienne chapelle  
 des  ducs  :  les  nouvelles  décorations  que  le  
 chapitre  vient  de  faire  en  rendent  le  choeur  &   le  
 fanfluaire fuperbes ,   &   méritent le  coup  d’oeil  des  
 curieux. 
 La  collégiale  de  Notre-Dame  ,  fondée  par  le  
 chancelier  Rollin  en  1444, poffede un  tableau original  
 de  Pierre  de  Bruges  , en bois, qui  eft  admiré  
 «les  connoiffeurs. 
 Autun a  donné  naiffance  à  plufieurs perfonnages  
 diftingués ,  tels que le célébré Eumene ,   Profeffeur  
 d’éloquence  aux écoles menienes fous Confiance &   
 Conftantin,  devant  lefquels  il prononça quatre discours  
 que  nous  avons  :  Saint  Germain  ,  Evêque  
 de  Paris  ,  mort  en  576  ,  honoré  d’une  épitaphe  
 faite  par  le-roi  Chilperic. 
 Pierre T u re l, fçavant aftrologue, mathématicien  
 &   principal  du  college  de  Dijon  en  1520, fut  le  
 premier maître  de  Pierre Duchatel,  un  des  grands  
 hommes  du  fiecle  de  François  I. 
 L’illuftre préfident Jeannin, le miniftre &  le  confident  
 d’Henri  IV ,  mort  en  1622  ,  eft  inhumé  en  
 fa  chapelle,   dans  la  cathédrale,  où  l’on  voit  fon  
 maufolée. 
 Les  auatre  freres Guyon ,  dont  M.  de  la Mare  J a publie  les  oeuvres  en  latin  &   en grec  ,  i/2-40.  
 1658. 
 La  Donne,  Thomas,  Munier &   Saulnier  &   le  
 théologal  Germain,  nous  ont  laiffé  des  ouvrages  
 fur l’hiftoire de leur patrie :  les Clugny, les  Poillot,  
 les Montholons  fortent  d'Autun. 
 Le commerce de cette ville,  fituée  fur l’Arroux, 
 AUX 
 eft en bois &  en bétail i elle eft à  19 liéues de Dijon ^ 
 8  de  Beaune ,  18  de  Moulins.  ( G )  .. 
 §   AUXERRE ; ( Géogf-. ) ancienne ville du duché  
 de  Bourgogne ; en latin AItiJJiddôrum, Autofdoriiih ,  
 où  ,  félon  la  table  de  Peutingér  ,  Annjjiodçnim.  
 Uîcinefaire  d’Antonin  la  nomme Aniijiodbfùm.  Les  
 empereurs  Romains  l’érigerent  en  cité  8t  chef-lieu  
 d’un pagus,  en  la  détachant  de  la  cité  desSénonois.  
 Elle  a  eu  dés  évêques  diftingués',  comme  SS.  
 Amateur,  Gèrmain  ,  Aunaive  ,  Didier  ,  Tetrice ;  
 &  dans  les derniers fieclès Jacqués Amyot,  Nic'olàs  
 &  André  Colbert 8c  Charles  de  Caylus.; on  nous  
 a  donné  la  vie  de ces  deux  derniers. 
 Le  procureur  du  roi  du  bailliage,  les barons  de  
 Doufy  &   de  Saint-Vrain  &  de  Touci  portôient»  
 autrefois  dans  un  fauteuil l’évêque  ,  à fon  entree ,  
 depuis l’églife de Saint Germain jufqu’à la cathédrale.  
 Elle  eft  dédiée  à  Saint  Etienne , &   paffe  pour une  
 • des  plus  belles  églifes du  royaume.  La plupart  des  
 géographes  8c  auteurs de dictionnaires ,  fans  en  excepter  
 ceux de la Martiniere &  d’Expilli, n’ en dilent  
 rien, 8c .réfervent  leurs  éloges  pbur  le  palais  epif-  
 copal  qui  n’a  nulle apparence, 8c  qui  n’eft qu une  
 ihaifon  ordinaire.  _  - 
 Un  canonicat  eft  attaché  depuis  quatre  fiecles à  
 l’aîné de la maifon de Chaftellux ,  en reconnoiflance  
 de ce  que  Claude de  Beauvoir,  lire de Chaftellux ,   
 maréchal de France, prit Crévant fur certains  robeurs  
 & voleurs-, y  foutint avec fuccèsun  fiege opiniâtre 8c  
 rendit  cette ville  au  chapitre  d’Auxerre  en  14I3.  
 Quand le feigneur  de Chaftellux  prend  pofleflion de  
 fon canonicat,il eft botté, épéronrté, revêtu d un fur-  
 plis, un baudrier par-deffus ,  &utte épée  ; furie bras  
 gauche,  il  porte  une  aumuffe, 8c  fur le  poing  un  
 oifeau de proie; de  lamain droite il tient un chapeau  
 bordé, couvert d’un plumet  ;  dans  cet  équipage  ,  il  
 eft  inftalé  dans les hauts  fieges ,  entre  le  pénitencier  
 &   le  fous-chantre : huit  comtes  de  Chaftellux  
 ont  pris  folemnellement pofleflion de  ce  canonicat.  
 Lorfque  Céfar  Philippe  de  Chaftellux ,  en  1683  ,  
 entra  au  choeur  avec ces  habits  finguliers,  e,n pre-  
 fence de Louis X IV , de$  courtifans fe mirent à rire ;  
 le roi leur dit :  il  n’eft peut-être  aucun de^nous qui  
 n’ambitionnât une pareille prérogative au meme prix. 
 Guillaume-Antoine  de Chaftellux, fils de Cefar,  
 en  prit  aufli  pofleflion  én  173 2. ( ^. Merc. fr. juin 
 1732-  )   I  , 
 L’abbaye  de  Saint Germain,  fondée  en  422  par  
 ce grand evêque,,dans fa maifon paternelle, &  où il fut  
 inhumé en 448, renferme jufqu’àôo corps faints,dans  
 des grottes que  Conrad, beau-frere de Louis le Débonnaire, 
  defcendant  'de jean le Clerc ,  fit  bâtir  en  
 850. I ly  aunpilierqui porte cette infer i ption, pàlyan-  
 drion, c ’eft-à-dire, tombeau de plufieurs grands hommes  
 : il eft  creux 8c  profond,  &   fait  comme  celui  
 de  Saint Pierre à Rome. M.  Seguier ,  évêque d Auxerre, 
   y   trouva en  1636.  trente  corps faints , avec  
 les  inftrumens de leur  pénitence 8c de leur martyre. 
 Il  y   a  encore  trois  abbayes,  une  collégiale  &   
 ■  huit  paroiffes. Cette  ville ,  fituée fur l’Yonne, tres-  
 favorablement pour le commerce, a donné  plufieurs  
 hommes illuftres dans la  république  des lettres ; tels  
 que Mamertin  ou Mamert  au  Ve.  fiecle ;  le moine  
 Heric  au  ix e  ,  qui  fut  précepteur  de  Lothaire  *  
 fils de  Charles  le Chauve ; le moine Remi, fon  dif-  
 ciple ,  &  refleur des écoles  Auxerre, au Xe.  Stu-  
 ber  Radulphe  au  XIe  ;  Robert  de  Saint-Marien  ,   
 chroniqueur au  x iie ;  Guillaume  d’Auxerre  ,  theo-  
 l'ogien  fcholaftique  au  xm e ;  Roger  de  Collery,  
 poète  du  xv e  fiecle ;  Jean  le Clerc, chancelier de  
 France en  1420; Bon, avocat \ mort à Paris en 1628;  
 Jean  Duval,  habile  anîiquitaire ,  interprète  des  
 langues  orientales, mort en  1632 ;  Roger de PiUeS >  à qui nous devons la Fies des Peintres, mort en I7°9 * 
 A X  I 
 il defeendoit de Jacques dé  Pilles  ,  préfident en  l’é-  
 leflion de Clameci, qui  fut ennobli  en  1596 ;  Edme  
 Pirot,  profeffeur  en  Sorbonne  ,  &   chancelier  de.  
 Notre-Dame, mort  en 1713 ;  Louis Ligier ;  connu  
 par  différens  ouvrages  fur  l’agriculture  &   le  jardinage  
 ,  mort-en  17 17 ,  &   Jean  le  Beuf,  chanoine  
 d’Auxerre , 8c de l’académie des iafcriptions.& belles  
 lettres, dont l’érudition  étoit  fi  vafte  8c  fi  connue.  
 Il  a  donné en 2  vol.  in-40',  des mémoires  fur l’hi'Ç*  
 toire  civile  &  eccléfiaftique àl Auxerre-, en  Ï743. Ce  
 favant  eftimable  finit  fa  carrière  en  ' 1760  :  M .   
 l’abbé  Potel,  fon  confrère  &  fon compatriote , lui  
 a  confacré  une  épitaphe honorable.  (£?.) 
 *  §  AUXESIE, (  Mythol.') Quoi qu’en dife l’auteur  
 de cet  article, on  lit  dans Paufànias, Liv.  I l   :  
 que  «  les  Eginetes  &   les  Epidauriens  rendent  un  
 culte  particulier  à Auxejie  &   à  Damie.  C ’étoient,  
 félon  eux, deux jeunes  filles  qui vinrent de  Crete à  
 Trezene ,  dans  le  tems que cette ville  étoit divifée  
 par  des  partis  contraires.  Elles furent  les  viftimes  
 de la  fedition, &  le peuple  qui ne  refpefle rien, les  
 affomma à  coups, de  pierres  ;  c’eft pourquoi  ils célèbrent  
 tous les ans en leur honneur, un jour de fête,  
 qu’ils  appellent la  lapidation. » 
 Hérodote ,  liv.  F ,   raconte  l’hiftoire  des ftatues  
 d’Auxejie &   de Damie,  faites  de  bois  d’olivier ,  &   
 des cérémonies obfervées dans les facrifices que l’on  
 faifoit  à-ces déeffes.  Lettres fur l'Encyclopédie. 
 §   AUXONNE, ( Géogr. )  en  latin Aujfonia, Auf-  
 Jona, ville de Bourgogne fur la Saône : la belle levée  
 de  pierre  qui  eft  au  bout  du pont,  &   qui  a  2340  
 pas  de longueur, fut conftruite  en 1405  par  les  ordres  
 de Marguerite  de  Bavière,  duchefle de  Bour-  
 gogne.,-  7 
 François I , ayant cédé  par le traité  de  Madrid en  
 1527,  le  comté  #  Aux on ne,  Lanois  vint  aflïéger  
 cette ville  qui  reftoit attachée à la France, &  après  
 neuf mois  de  vains, efforts, il fut obligé., par  la vi-  
 goureufe  réfiftance  des  habitans ,  de lever le fiege.  
 Le château a été  bâti par  les  rois Louis X I , Charles  
 VIII &  Louis  XII.  Vauban  fortifia la ville en 1673.  
 Il  y  a de  belles  cafernes bâties depuis  peu ,  &   une  
 école  d’artillerie.  Jurain publia,  fous  Louis  XIII,  
 l’hiftoire  à'Auxonne &  de fes comtes.  La  famille  le  
 Camus,  qui  a  donné de favans  évêques;, un cardinal  
 &   d’iuuftres  magiftrats  à  la France,  eft  originaire  
 -d'Auxonne.  ( C. ) 
 A  X 
 A X AM EN T A ,  ou  A s samEn t a  , ( Mujique des  
 anciens.) on appelloit.jainfi les vers Saliens,  foit parce  
 qu’on les c-hantoit à voix feule (affa voce ) , foit parce  
 qu’ils  étoient  gravés  fur  des  ais  ou  planches,  au  
 rapport  deBullenger.  ( de Theatro,  lib. I l , cap,  IF.')  
 d’après  Feftus. ( F .  D.  C. ) 
 AXIOTÉE,*ffif//Z. anc.) femme de Nicoclès, roi de  
 Paphos,  eft -un  exemple  également  mémorable  de  
 la  tendreffe  conjugale,  &   de  l’horreur,  de  -l’efcla-  
 vage.  Son mari, condamné  à mort  par,.l’ordre  du  
 premier Ptolomée,  fe  poignarda  lui-même  ,  pour  
 éviter la honte de tomber fous la hache du bourreau.  
 Cette  femme  craignant pour  elle  &  pour fa famille  
 la  même  deftinée, crut devoir  fuivre  fon-généreux  
 exemple ;  elle  paflé dans l’appartement de  fes filles  
 qu’elle étrangle  de fes propres mains, pour  les fouf-  
 traire  à  l’efclavage , &  dans le défefpoir où la-plonge  
 cet  afte de  férocité,  elle  va  trouver  les- ioeurs  de  
 Nicoclès,&  les  exhorreà  mourir  enfemblej: toutes  
 à  fon exemple s’enfoncent un poignard dans  le fein,  
 après  avoir  eu  la  cruelle  précaution  de  mettre  le  
 feu  au palais, pour réduire  leurs  corps  en cendres,  
 ne  voulant  pas  être,  même  après  leur  mort,  dans  
 la  dépendance  de  leur  perfécuteur.  ( T —n .) 
 A  Y  A  727 
 *  §  A X UM , ( Géogr. ) autrefois grande ville d’A-  
 byflînie, &  Cuçiim,ville en Abyflinie, font la même,  
 nommee  auflz Caxittno. Lettres fur LEncyclopédie. 
 A Y 
 A Y , ( Géogr.  ) riviere du Cotentin , dans la baffe-  
 Normandie ,  elle  fe  perd  dans  l’Océan,  à  quatre  
 lieues, nord-nord-oueft de Coutances, après un cours  
 d’environ  quatre  lieues.  (C. A . ) 
 A  AYALLA',  f.  m.  ( Ri fl. nat.  Botaniq.)  arbre  des  
 îles  Moluques,  très-bien  gravé,  mais  fans  détail,,  
 par  Rumphe ,  dans  fon HerbariuiF Amboinicum, volume  
 I I I ,  page 112.,  planche  L X X X ,  fous  le  nom  
 aarbor verjicQlor-, à  caufe des  couleurs  irifées de fon  
 écorce. Les habitans d’Amboine  l’appellent ay-alla  ,  
 qui  veut dire  arbre de  dieu ;  les Malays  caju-cawan. 
 Cet arbre  s’élève jufqu’à  la hauteur  de  80 pieds.  
 Son  tronc, qui  eft  très-droit,'en  a  jufqu’à  50  ou  
 60,  fur  3  à 4  de  diamètre, &   eft couronné  par une  
 cime  fphérique  ,  médiocrement  touffue,  formée  
 par.des branches  menues,  cylindriques,  longues,  
 oppofees  en  croix ,  &   écartées  fous  un  angle  de  
 quarante  degres  ou  environ.  L’écorce  qui  les.recouvre, 
   ainfi que  le  tronc,'eft mince,  unie,lifte,  
 luifante , communément blanche, &  facile à féparer  
 par lames  îninces  comme  un  papier , ou  une membrane, 
   qui, vues  de  loin du côté oppoîe au foleil,  
 montrent  un  mélange agréable  des  couleurs  de  l’iris  
 ; favoir, le rouge,  le jaune  &  le verd : regardées  
 de  près,  ces  lames  reflemblent ■ affez  à  des cartes  
 géographiques ; mais leurs couleurs diminuent à me*  
 fure qu’elles  fechent, &   on  n’en  voit  que de  foi-  
 bles  traces  fur  l’écorce  des arbres qui  font morts  ,  
 parce  qu’elle dépend  entièrement  de l ’humidité qui  
 abreuve  les  vaiffeaux  de  cette ecorce ; leur bois eft  
 blanc,  fongueux ,  mou,  formé de  plufieurs cercles  
 peu  épais ,  mais bien f^nfibles  par  les -fibres grof-  
 fieres qui  les  coçnpofent. 
 Les  feuilles font oppofées deux  à  deux en croix ;  
 placées furies  branches, à  des diftances affez grande?,  
 les unes des autres, elliptiques,  pointues  aux  deux  
 extrémités  ,  longues de  quatre à  cinq  pouces,  une  
 à  deux  fois  moins larges, fech.es, fermes  ,  peu ondées, 
  entières, noirâtres en-deffus, cendré-pales  en-  
 deffous,  relevée? d’une  côte  longitudinale, aime  
 tranchante, à fix ou huit  nervures  alternes  de  chaque. 
  côté,  &   portées  fur  un  pédicule  cylindrique  
 fort  court. 
 Des  aiffelles  des feuilles fupérieures,  fort  alternativement  
 une  fleur  affez  femblable  à  celle du.ge-  
 roflier,  compofée  d’un calice à  cinq  denticules fur  
 l’ovaire,  d’une  corolle  à  cinq  pétales,  arrondis  *  
 courts ,  une fois plus longs ; de  cinq  étamines égales  
 au  calice.,  &   d’un  ftyle  avec.une  ftigmate  fimple.  
 L’ovaire  qui  eft  fous  la fleur eft fimple ,  liffe, uni,  
 cylindrique  ,  fort peu  plus  long que  large,  &   devient  
 en mûriffant  une  baie  ou  écorce  comparable  
 à  celle du myrte  , à  une loge fermée qui ne s’ouvre  
 point, &  qui contient  beaucoup de  graines petites ,   
 triangulaires  &;  brunes. 
 j;  Qualités.  L'ayalla  eft. rare;-.il  croît  fur  les bords  
 fablonneux  des fleuves ,  fur-tout fiu  Sapalewa  dans  
 laie  de Ceram riorfqu’on  le coupe il rend beaucoup  
 d’eau. 
 Ufages, Son bois n’eft  pas  employé,  parce  qu’il  
 n’eft pas  de durée.  Les Malays  enlevent  feulement  
 fon  écorce  pour ia mâcher avec  l’arec  ou  leb etel,  
 comme  contre-.poifon,  &   toutes  .les,-fois que  leur  
 ;corps  eft  languiffant &  comrqe engourdi.  
 y ’  Remarques.  Lïayqlla -eft,  comme  l’on  voit,  un  
 nouveau  genre  de  plante  qui-doit  être  placé  dans  
 la fécondéfieftion  de la famille  -des  onagres,  à côté  
 du  blaked.