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 étamines, fe  fourche èn deux ftigmates hémifphéri-  
 ques.  L’ovaire  en  mûriflant  devient  une  capfule  
 ovoïde ,  pointue aux  extrémités,   un  peu  comprimée  
 ,  longue  de fix  lignes,  deux  fois  plus étroite,  
 Kgneufe, d’abord  verte, enfuite  blanchâtre, à deux  
 loges,  s’ouvrant  élaftiquement en deux battans partagés  
 chacun par une  cloifon,  &  armés d’un à deux  
 crochets  de  chaque  côté  ,  dont  chacun  fupporte  
 une  graine .lenticulaire,  chagrinée  ou  ridée,   d’une  
 ligne &  un  tiers de diamètre. 
 Qualités.  Les  feuilles  &  jeunes  branches  de  Va-  
 ■ bulc étant mâchées ,  ont un  goût mucilagineux  d’abord  
 ,  enfuite âcre &  mordicant à-peu-près comme  
 celui  du raifort. 
 Remarque.  Ce genre de  plante, qui  n’a point encore  
 été  claffé  par  les  Botaniftes,  doit  être  placé  
 dans la  famille des  perfonées,  auprès  de celui  que  
 Plumier  a  nommé Ruettia.  ( M.  A d a n s o n .  ) 
 ABU-MESLEM,  ( Hiß. des Arabes. )  grand  capitaine  
 ,  gouverneur du Khorafcan,  eft célébré  dans  
 l’hiftoire,  pour  avoir  fait  paffer  là  dignité  de  calife  
 en 74 6 ,  de  la  race des  Ommiades  à  celle  des  
 Abaflides  •:  révolution  qui  caufa  la mort  à  plus  de  
 fix cens  mille hommes ,  &   dont  il fut  lui-même  la  
 viérime,  ayant  été maffacré  huit ans après par Tordre  
 du calife  Almanfor. 
 ABUMON,  f.  m.  ( Hiß.  nat.  Botaniq.  )  genre  
 de plante  de  la  feétion  des- jacintes  dans la  famille  
 des liliacées, c’eff-à -d ire,  dë.l’ordre  de  celles qui  
 •  ont, comme  la jacinte ,  l’ovaire  placé deffus &  dans  
 la fleur.  M.  Linné  n’a 'fans  doute  pas  fait  attention  
 à  cé  caraâere,  quand  il  a  confondu  cette  plante  
 dans  le  genre  qu’il  appelle  improprement  crinum,  
 lequel a  l’ovaire  placé deffous  la fleur, &  qui,  par  
 conféquent, fe  range  naturellement  dans  la fe&ion  
 desnarc'iffes,  qui  ont ce caraftere. V oyez  Familles  
 des Plantes, page  5q. 
 D e  tous les auteurs  qui  ont  donné des figures  de  
 cette  plante,  Cafpar  Commelin  eff celui  qui  a  le  
 mieux  réuffi,  quoiqu’il  en  ait  omis  le fruit ;  il  l’a  
 décrite à la page  *33  de  fon Hortus Amßelodamenß's,  
 volume  I I , planche  67 ,  fous  le  nom  que  Breynlui  
 avoit  affigné-,  hydcintküs Africanus  tuberofus, flore  
 coeruleo iunbellato. Breyn. Prodrom.  / , planche '10. La  
 figure  de Breyn n’eff pas  aufii bonne, non plus que  
 celle  que Seba en a  donnée depuis dans fon Thefauras  
 rerum  naturalium  ,  à  la planche  ic/  ,  n°  4.  Plu-  
 '  kenetTa  figurée  aufii  fans  détails  après  Breyn  &   
 Commelin  à  la planche  igS  ,  n°-1  de  fa  Phytogra-  
 phie,  fous  le  nom  que  lui  avoit  donné  Hermann :  
 hyacintho  ajßnis tuberofa  radice,  Africana  ,  umbellâ  
 coeruleâ  inodorâ.  Enfin  le  judicieux &  fçavant  bota-  
 nifte  Heifter,  en  avoit fait un  nouveau  genre  fous  
 le  nom  de  tulbaghia. 
 Cette plante,  aiiflî  belle  que  rare,  vient  originairement  
 du  cap  de  Bonne - Efpérance  ,  oh  elle  
 croît  entre  les  rochers.  Sa  racine  eft  un  tubercule  
 charnu  cylindrique,  long  &  large d’un pouce, jau-  
 •  nâtre,  èntouré en  deffus  d’une  couronne  de  fibres  
 blanches,  ramifiées,  de  la  groffeur  d’un  tuyau  de  
 plume d’oie. Ce tubercule meurt tous les ans, après  
 avoir produit en  deffus une  efpece de bulbe alongé  
 cylindrique, formé, Comme  celui  du  poireau,  de  
 la  bafe  des  feuilles  qui  s’engaînent  les  unes  dans  
 les autres.  Ces feuilles,  atï  nombre  de  huit  à dix ,  
 font  difpofées  en  éventail,  &   comme  oppofées,  
 vertes  »  longues  d’un pied,  larges de  fix  à fept  lignes  
 ,  affez épaiffes,  creufées légèrement en demi-  
 tuyau, &  comparables  à celles du narciße. 
 Du  centre  de  ces  feuilles fort une  feule  tige cylindrique  
 ,  nue, C’eft-à:diré-, fans feuilles ,- longue de  
 deux pieds, fiftufoufe ou creufe dans la moitié de fon  
 épaiffeur,  dont  le fommet porte  une grande  feuille  
 en  forme  de gaîne,  q u i,  en s’ouvrant fur le côté  , 
 A B  Y 
 kpjfo  voir  quinze- à  vingt fleurs bleues', fans odeur,  
 difpofées  en  ombelle,  longues  de deux pouces environ, 
   portées fur  un  pédicule  de même  longueur  
 &  pendantes. Chaque fleur  eft un  calice d’une  feule  
 piece,  formant un  tube  cylindrique,  droit,  divifé  
 jufqu’au milieu de fa longueur, &  même pl us profondément  
 en  fix  portions  oblongues ,  affez égales  
 &   régulières,  qui  s’épanouiffent  en étoile ,  à-peu-  
 près  comme  dans lafacinte.  Du haut du tube  & d e   
 1 origine  de  fes  divifions  partent  fix  étamines  qui  
 les  égalent,  à  peu  de  chofe  près,  en  longueur,  
 &   qui font  rapprochées  en  bas  les unes  contre les  
 autres, &   recourbées en  arc  en-deffus; leurs  fom-  
 mets  ou anthères font jaunes , &   fours  filets blancs.  
 Sur le  fond  dit  calice  eft  placé  un petit  ovaire qui  
 eft furmonté  d’un  ftile  blanc aufii  long  que les  étanches  
 ,  courbé  comme  elles ,  &   terminé  par  un  
 fiigmate  fimple  triangulaire.  L’ovaire  devient  par  
 la fuite  une  capfule  à  trois  loges,  qui  contiennent  
 chacune  plufieurs  femences  fphéroïdes  difpofées  
 fur deux  rangs. 
 Culture.  Vabumon  réuflït  beaucoup  mieux  dans  
 les ferres  chaudes, au milieu des  plantes de la zone  
 Torride,  que  dans  les  ferres plus  tempérées,  que  
 l’on  deftine^ communément  aux  plantes  du  cap  de  
 Bonne - Efperance  dont  il  eft  originaire.  Dans  nos  
 climats il  fleurit  annuellement  au  mois  d’Août,  &   
 mûrit  fes  graines  en Novembre.  On  l#poffede depuis  
 long-temps  en  France ?  où  on  le  cultive  dans  
 tous les jardins  royaux. 
 Remarque.  Il  eft  évident,  en  lifant  le  caraâere  
 de cette  plante,  que  M.  Linné  s’eft  trompé  lorf-  
 qu’il  l’a  placé dans  îe  genre  du  tanghskolli  du  Malabar  
 qu’il  nomme  crinum,  &   qui  ■ n’eft  pas  même  
 du même ordre naturel.  ( M .  A d a n s o n . ) 
 §   ABYDE  ou  Abydos,  (   Géogr.  )  Cette  ancienne  
 ville  ruinée ,  que Ton confond mal-à-propos  
 avec  le  village  d’Accio  ou  Aidos  près  des  Dardanelles  
 ,  fut fondée par  les Miléfiens,  655  ans  avant  
 J.  C.  Xerxès  y  jetta  un pont de navires pour paffer  
 eh Europe  :  monté  fur  la  colline  pour  y  jouir  du  
 fpe&acle de fes armées-, &  voyant la  terre &  la mer  
 couvertes- de  fes troupes &  de  fes  vaiffeaux,  il  fe  
 félicita  d’abord  de  commander  à  tant  d’hommes :  
 mais  un moment  après  il  verfa  des  larmes  ,  confi-  
 dérant que  dans  cent  ans  il ne  refteroit pas  un feul  
 de  ces  hommes au monde. 
 La fable des  amours de Léandre qui paffoit le détroit  
 à  la  nage  ,  &  de Héro ,  prêtre ffe  de  Vénus à  
 Sefte,  eft  célébré.  La  charlatanerie  qui  régnoit  à  
 Abyde  faifoit  que  les  termes de  menteur &   abyde-  
 niri  étoient  fynonymes :  ce qui  avoit donné lieu  au  
 proverbe,  en  forme  d’avis  aux  voyageurs-,  ne  
 temerê  Abydum. 
 Afliégés  par Philippe, Roi de Macédoine Tan  5:52  
 de Rome, leshabitans  fe défendirent  en  défefpérés;  
 à  l’exemple  de ceux de Sagonte,  ils aimèrent mieux  
 s’enfévelir  fous  leurs propres  ruines  ,  après  s’être  
 égorgés les uns  après  les  autres,  que  de fe rendre.  
 Tu.  Liv.  lib.  x x x j.  ( C. ) 
 §   A b y d e ,  ( Gèog.)   Cette  ville  d’Egypte ,  la  
 plus  grande  du  pays  après  Thebes ,  étoit  à  7500  
 pas du  Nil  ,  vers  l’Occident,  &   au - deffous  de  
 Diofpolis  ,  de  Tentyris  &   ae  Ptolémaïde.  Le  
 fameux  roi Memnon  y   demeura  &   y   fit  bâtir un  
 magnifique  palais.  Le temple &  le fépulcre d’Ofiris ,  
 qui  étoient dans  cette  ville ,  la rendirent  extrêmement  
 recommandable. Mais elle fut célébré fur-tout  
 par l’oracle du  dieu Béfa ,  qui  répondoit  par  écrit  
 quand  on  n’avoit pas  là  commodité de  le confulter  
 en perfonne.  Strabon  parle  d'Abyde  comme  d’une  
 ville fort délabrée : on croit qu’aujourd’hui elle  s’appelle  
 Aboutige  ou  Abutich.  Voye£  ce  mot  dans  ce  
 Supplément,  {C, A.') 
 A  C  A 
 A  C 
 À CA C AHO A T LI,  f.  m.  (Hiß .  nat.  Ornithol. )  
 Nom  Mexicain  qui  veut  dire  oifeau  aquatique  à  
 voix rauque.  C’eftj  félon  Eufebe Nieremberg,  liv.  
 to i  chapi  de  fon Hifioire  naturelle,  une  efpece  
 de  martin - pêcheur que  les  Efpagnols appellent ma-  
 rinete pefcador *  ou p lutôt, martinete  pefcador.  Il  eft  
 un  peu  plus  petit  que  le  canard  domeftique,  &  a  
 un cou long de neiif pouces environ, qu’il raccourcit  
 quand il veu t, &  fouvent de maniéré  qu’il difparoît  
 prefqu’entiérement.  Son  b e c ,  de même  longueur,  
 eft droit,  très-pointu,  comprimé  en  tranchant  de  
 couteau  ,  haut ou  épais  dé  deux  pouces  vers  fon  
 origine :  noir  deffus  ,  blanc  en  deffous  ,  &   jaune  
 livide  fur  les  côtési  Ses yeux  font noirs,  avec  un  
 iris  rouge  d’abord  près  de  la prunelle  ,  puis pâle ,  
 enfin  blanchâtre.  Ses  jambes  font  nues  en  partie 3  
 &   fes  pieds  font  fendus  en  quatre  doigts  longs,  
 dont  le  poftérieur  eft  plus  haut j  &  les trois antérieurs  
 font réunis en partie par une membrane  lâche  
 &   libre. 
 La  couleur  dominante  de  fon Corps eft le blanc 5  
 il  eft  rembruni &mêlé de plumes fauves fur le dos.  
 Les ailes  font  cendrées  deffous &   noires  au bout ;  
 mais  leur deffus  eft d’un  fauve qui  tire  fur  le rouge  
 vers  les bords,  &   qui s’affoiblit  peu-à-peü  au point  
 qu’auprès  dit  corps  il  n’eft  plus  que  fauve.  Une  
 bande verd-pâle s’étend de l’origine du bec jufqu’aux  
 yeux.  Ses  jambes  font d’un verd qui  pâlit  fur  leur  
 face  intérieure.  Sa  queue eft petite, d’un noir-terne  
 &  fans  aucun  éclat. 
 Cet  oifeau  eft  particulier  à  la  côte  du  Mexique*  
 Il  vit de  poiffons,-  de  vermiffeaux,  &   autres  animaux  
 femblables  autour  des  marais,  où  il  pond,  
 couve ,  &  éleve fes. petits  au milieu  des  rofeaux &   
 des  jonès. Aux  premiers  jours  du  printemps  on les  
 Voit  fe  promener  dans  les  marécages  :  on  les  ap-  
 privoife  facilement,  &   on  les  nourrit  avec  de  la  
 chair  &   d’autres  nourritures  groflieres  comme  le  
 canard  fauvage  ,  dont  ils  approchent  beaucoup  
 pour  le  naturel :  fon  chant  ,  ou plutôt  fon  cri tout  
 rauque  qu’il  e f t ,  n’eft pas  défagréàble* 
 Remarque.  On peut  juger par l’enfemble de  cette  
 defcription  ,  toute  ineomplette  qu’,elle  e f t ,  que  
 l’acacahoatli  n’eft  pas  une  efpece d<f martin-pêcheur  
 ou  àlhalcyon, halcedo^ comme  le penfe  Eufebe  Nieremberg  
 ,  mais  une  efpece  de  cigogne  ou plutôt  de  
 jabiru  ,  qui  approche  affez  du  hoacton  ,  que  M.  
 Briffon  appelle  héron hupé  du Mexique  :  Ornithologie, 
   vol  V.  pag. 4 18 ,  mais  qui  èn  différé  comme  
 efpece.  ( M.  A d a n s o n . ) 
 A C A C A LO T L , f. m.  ( Hiß. nat.  Ornitholog. ) ôti  
 corbeau  aquatique ;  c’eft ainfi que Fernandez &  Nieremberg  
 défignent  l’oifeau  que  M.  Briffon  décrit,  
 v o l T ,  pag.  333 ,  de fon Ornithologie ,  fous  le nom  
 dt   courly  varié  du  Mexique,  numenius  Mexicanas  
 varius. 
 Le mâle  de  cet oifeau a ,  félon Fernandez,  (Hif-  
 toire de  la  Nouvelle Efpagne,  pag.  iS  .  chap.  I X , )  
 a près de  trois  pieds  de  longueur  entre  le bout  du  
 bec &  celui  de la queue; le bec cylindrique , menu,  
 courbé  en  bas  en  arc  ,  long de  fix pouces  comme  
 le  cou ,  marqué  d’un fillon de  chaque  côté au bout  
 des  narines ;  les  jambes  longues  de  dix pouces  &c  
 demi,  nues en  partie ; quatre doigts longs ,  dont le  
 poftérieur  eft  plus  haut  que  les  trois  antérieurs,  
 qui  font  réunis  jufque  vers  le  tiers  de  leur  longueur  
 par  une membrane  fort lâche ;  la tête  petite  
 à  proportion  du  corps;  le  front  chauve  Ou  fans  
 plumes,  couleur  de  chair, depuis  l’origine  du bec  
 jufqu’aux  angles  externes  des  yeux. 
 Son  bec  eft  b leu ,  fon  front incarnat,  fes yeux  
 noirs,  entourés d’un cercle  rouge  de  fang*  Sa tête 
 À  C  À  99 
 &   fon èoii font couverts de plumes blanches, vertes  
 &  brunes  ,  qui  tirent  un  peu  fur  le  fauve.  Les  
 plumes des  aijes,  ainfi que celles  de  fon dos,  font  
 d un  verd  changeant,  cuivré  &   luifarit, qui tire fur  
 le  rouge  &  fur le  pourpre, comme celles du pigeon  
 ou  du  paon ;  celles  du  ventre  &   des  parties inférieures  
 font  brunes,  mêlées  de  rouge.  Ses  pieds  
 font  noir-clair,  &   fes  ongles  d’un  noir très-foncé. 
 L acacalotl'  eft  com.mun autour des lacs  du Mexique  
 qu’il  fréquente :  il s’y   nourrit  de  vermiffeaux  
 &   de  petits  poiffons ,  &  il y conduit fes  petits qué  
 Ion  rencontre  fouvent  au  printemps. Sa chair n’eft  
 pas  défagréable ,   &   fournit  une  bonne nourriture 4  
 mais elle  eft un peu  ferme  ,  &c  conferve  toujours  
 une  legere  odeur  de  poiffon,  comme  la  plupart  
 des  oifeaux aquatiques. 
 Remarques.  Cet  oifeau  différé  ,  comme  l ’on  
 Voit j  du  courly,  numenius,  en  ce  qu’il  a  la  peau  
 du  front chauve  fans  plumes ;  &   comme ce  caractère  
 lui  eft commun  avec  plufieurs  autres  efpeces  
 d’oifeaux, tels que le guarà,  le cuticaca ,  & c .  nous  
 avons cru devoir en faire un genre particulier voifin  
 de  Vibis dans  la  famille  des  vanneaux,  qui  fe  font  
 reconnoitre au premier coup-d’oeil f  parce qu’ils  ont  
 une  partie  des jambes ,  que  Ton  appelle  improprement  
 cuiffes,  dénuées  de  plumes,  &  quatre  doigts  
 dont le poftérieur  eft  attaché un peu  plus haut  que  
 les trois antérieurs, qui fontréunies enfemble en partie  
 par une membrane  fort lâche.  (  AL A d a n s o n .') 
 A C A C H U M A ,   ( Géogr. ) Ville de  l’Ethiopie ,que  
 Ptolemée^ appelle Achuma.  Les Abyffms prétendent  
 qu’elle a été le féjour de Maqueda,  Reine  de  Saba *  
 &   le  lieu  où  Ton  confervoit  fes  tréfors;  (C . A   ) 
 S  A C A C I A ,  f.  m.  ( Hiß,  nat,  Botaniq.  )  eft  le  
 nom  ancien  que les  Grecs  ont toujours donné,  depuis  
 Théophrafte, Diofcoride,  Pline,  &c. &  qu’ils  
 donnent  encore  aujourd’hui  à  l’àrbre  qui  porte  la  
 gomme arabique ;  néanmoins  , malgré  les  réflexions  
 judicieufes de quelques botaniftes, On confond actuellement  
 fous  ce nom  dans nos pays lettrés, deux autres  
 fortçs d’arbres ,  qui n’ont  rien de commun avec  
 le  gommier  d’Arabie  ,  finon  d’être  épineux  &   de  
 porter quelquefois  de la gomme, mais  d’une qualité  
 fort  inférieure  ,  &  qui  d’ailleurs  en different  non-  
 feulement  comme des  efpeces,  mais même  comme  
 des genres  de plantes  très-éloignés. 
 Le  premier de  ces arbres eft originaire de l’Amérique  
 Septentrionale, &  particuliérement du Canada ,  
 d’où  il fut  apporté  en  France  avant Tannée  16001  
 par  Vefpafien  Robin, pröfefleur  de  botanique  au  
 jardin royal de Paris, où il le démontroitfous ie nom  
 d'acacia Americana ,  acacia d’Amérique. Qn fait  qué  
 cet  arbre  porte  le long  de  fes  jeunes branches  des  
 épines nombreufes,  brun-rougeâtres,  courtes,  ap-  
 platies &   courbées  en crochet comme  celles du  ro-  
 fier;  que fes feuilles  font ailées  avec  une  impaire ô  
 affez  femblables à celles de la  regliffe ou du galega ;  
 que fes fleurs  font pareillement papilionacées, blanches, 
   pendantes  en  épi,  d’une  odeur  fùave,  mais  
 très-forte ; enfin que fon fruit eft Un légume applati,  
 membraneux, de la longueur du doigt, à une feule loge  
 qui  s’ouvre en  deux battans,  &  qui contient depuis  
 deux  jufqu’à  huit  graines  en forme  de  rein,   mais  
 applaties. Son  écorce intérieure a un goût de regliffe  
 q ui,  au rapport de  Plukenet j  lui  a fait donner  lé  
 nom de  liquorice-tree, e’eft-à-dire, regliße arbre ,  gly-  
 cyrrhiça  arbor &  locus par les Aoglois de la Virginie.  
 Almageß, page 6) Cét auteur  en  a donné une  figuré  
 fort  ineomplette  à  la planche 73  , n ‘ .  4 de. fa Phy-  
 tographie. Tant  de  cara&eres  firent penfer à  M.  de  
 Tôurnefort  que  cette  plante,  quoique  très-voifine  
 de la regliffe, méritoit cependant d’en être diftinguée  
 comme genre  différent,  &  il  lui  donna le nom .latin  
 de  pfeudo-acacia 9  ç’eft -  à - d ire,   faux  acacia*  Lei