aux environs. Long* 14. 20. lat. 40. $3-. (C . A.")
§ ALCAÇAR D’O S A L , {Géogr.) Cette petite
ville de Portugal a un château qui pâlie pour imprenable.
On y fait du très-beau fel blanc, qui lui donne
beaucoup de réputation : elle eft à fix lieues de la
mer, 6c à quatorze fud - eft de Lisbonne. (C. A .)
§ A LC AÇAR QUIVIR ou Alcazar qüivir ,
( Géog.) ville d’Afrique, &c. Elle fut fondée par
Almanzor IV. Ce fut près de cette v ille , en 1578 ,
que jrois rois perdirent la vie le même jou r , dans
line bataille : Abdemelec, roi de Maroc , Mahomet
qui prétendoit l’être aufli, & Sébaftien, roi de Portugal.
Les deux premiers font bien 6c duement morts;
mais Sébaftien a été tranfporté dans quelque île enchantée
où il attend l’occalion propice pour venir
un jour rétablir la puiffance du royaume de Portugal
, 6c le rendre le premier du globe. C’ eft l’opinion
de la plupart des Portugais qui comptent fur ce miracle
avant „leur mort, & qui meurent toujours fans
le voir s’effeâuer. ( C. A . )
Alc aç ar de guete , ( Géogr. ) petite ville d’Ef-
pagne dans la nouvelle Caftille. Elle eft dans une
belle plaine , entre Cuenza 6c G uete, avec lefquelles
elle forme prefque un triangle. Cette ville n’a rien
de remarquable. Long. 16 , 30. lat. 40 , 10. (C .A .)
ALCACENAS, (Géogr.) petite ville de Portugal
dans la province d’Entre-Teis 6c Guardiana. Elle eft
•au fud-eft d’Evora, & à l’oueft d’Àlcaçar d’Ofal, fur
un bras de la riviere de Zadaon. Il n’y a rien de remarquable
dans cette ville, Long. 10., 2.3. lat. 3 8 ,
2.6. {C . A . )
I A L C A D E T E , ( Géogr. ) petite ville d’Efpa-
gne dans la nouvelle Caftille. Elle eft fituée fur une
petite riviere qui fe jette dans le T a g e , non loin
de-là. Long. 13 , âo. lat. 3g ,3 0 . (C. A . )
A L C A I , (. Géogr. ) montagne très-haute 6c très-
fertile , dans le royaume de Fez-, à douze lieues de
la capitale de ce nom. Elle eft aufli très-forte par
fa fituation. Plufieurs particuliers du p a y s , riches,
6c puiffans, y habitent. {C. A . }
ALC AMENE, ( Hiflàire de S paru. ) petit-fils
d’Archelaiis, fuccéda au trône de Sparte dont fes vertus
le rendoient encore plus digne que fa naiffance.
II régna dans un'tems où les inftitutions de Lycurgue
étoient dans toute leur vigueur, & il en obfervôit
toute l’auftérité. Il fut moins fenfible à l’ambition
de faire des conquêtes qu’à la gloire d’être le pacificateur
de fes voifins. Les Crétois , agités de dif-
fentions domeftiques, le choifirent pour arbitre de
, leurs différends ; il leur envoya un Spartiate intégré
qui étouffa le germe des factions parmi ces infulai-
res. Pendant qu’il faifoit régner le calme dans la
. Grece , les habitans d’Elos, qu’Agis y avoit laiffés,
. préparoient les orages fur la Laconie , & foutenus
. des Argiens, ils tentèrent de s’affranchir du joug des
Lacédémoniens. Alcamene marcha contr’eux , (es
. défit, & pour les mettre dans une éternelle impuif-
, fance de fe foulever, il rafa leur ville , 6c appe-
. fantit encore le joug dont ils étoient déjà accablés.
( T - n . )
ALCANIZ , ( Géogr. ) petite ville d’Efpagne en
Aragon, avec un château fur la riviere de Gua-
dolape, à quatre lieues 6c au midi de Ca fpe, & près
des frontières de là Catalogne. On prétend que
c’eft: la Léonica de Ptolémée que d’autres placent à
.Oliete. (C . A.')
§ ALC ANN A , f. m. (\Hijl. nat. Botaniq.) arbrif-
feau de la famille des ciftes , dans la feâion de
. ceux qui ont les feuilles oppofées, & des fleurs
complettes. Rheede en a donné une affez bonne
figure dans fon Hortus Malabaricus , fous le nom
Malahare mail-anfchi, volume I , pl. X L , p. y3,
Celle de Rumphe , fous le nom de cyprus alcanna,
eft meilleure, quoiqu’incoroplette, Herbarmm Amboïnicum,
vol. IV , p. 42 , pl. X V I I . Enfin \ celle de
Plukenet eft encore meilleure , mais avec moins
de détails fous la dénomination àç rhamnus Malabaricus
mail-anfchi diclce fimilis è Maderàfpatan. Phy-
tograph. pl. X X , fig. 1. A Imagefl. pag. 318. Les
Brames (appellent met)y, les Malays drun Laçca, les
Sénégalois foudenn , les Arabes alcanna alhenna, les
Hébreux copher, les anciens cyprus, félon Profper
Alpin. Jean Commelin le défigne fous le nom de
oxiacant/ue affinis Malabarica racemofa fubfiavo'flore,
dans fes notes fur l’Hortus Malabaricus , volume I ,
page y4; 6c M. Linné, fous celui de lawfonia fpi-
nofa, ramis fpinojîs : Syjlem. nat« edit, 12, pag. 267,
Z?°. 2.
L’alcanna.a à -p eu -p rè s la forme conique d’un
grenadier; il croît à la hauteur de 15 à 18 pieds,
ayant un tronc d’un pied à un pied un tiers de diamètre
; croît couvert du bas en haut de branches
pour l’ordinaire oppofées en croix, quelquefois alternes,
étendues horizontalement, longues, menues,
droites, roidès, terminées communément en une
pointe qui forme une épine comme dans le grenadier.
Leur bois eft blanc, fort dur, 6c recouvert
d’une écorce cendrée, mais verte intérieurement,
ridée 6c fendue dans les vieilles branches, 6c lifte
dans les jeunes qui font un peu quarrées.
Ses feuilles font communément oppofées en croix
6c quelquefois alternes , difpofées d’une maniéré
affez ferrée fur les jeunes branches qu’elles couvrent
entièrement. Elles font elliptiques , pointues
aux deux bouts, longues d’un à deux pouces au
plus, une à deux fois moins larges, minces, mais
fermes, liffes , luifantes , unies , un peu repliées
en-deffous, à nervures peu fenfibles, d’un verd ordinaire
, & portées fur un pédicule demi-cylindrique
fort court. _
Il n’y a communément de branches épineufes que
les plus courtes ou les inférieures qui partent du
tronc; les autres font plus menues & terminée.1»
par une panicule pyramidale de cent fleurs ou environ,
difpofées fur. quatre ou cinq paires de ramifications,
qui portent chacune une dixaine de fleurs
blanc-jaunes, ouvertes en étoile, du diamètre de
cinq à fept lignes, portées fur un pédunculè trois
à quatre fois plus court. Lorfque les fleurs ne font
encore qu’en bouton , elles repréfentent de petites
fpheres verd-brun à quatre angles, de la groffeur
d’un grain de veffe. Elles confiftent en un calice
verd à quatre feuilles triangulaires perfiftantes ; en
quatre pétales blanc-jaunâtres, alternes avec eux,
une fois plus longs, elliptiques, deux fois plus longs
que larges, un peu crifpés, ouverts en é toile, portés
fur une efpece de pédicule , caducs ; 6c en huit
étamines blanches, à anthères jaunes, orbiculairés
affez groffes, difpofées par paires entre les pétales
qu’elles égalent en longueur, & qui font caduques
comme eux: la poufliere fécondante eft compofée
de molécules ovoïdes, blanches, tranfparentes. Du
centre du calice s’élève un ovaire fphéroïde, contigu
aux étamines, à la corolle 6c au calice, furmonté
d’un ftyle cylindrique, terminé par un ftigmate hémifi
phérique, v elu , de la hauteur des étamines. L’ovaire
en mùriffant, devient une capfule fphérique de trois
à quatre lignes de diamètre, d’abord verte, enfuite
veinée de rouge, enfin jaune de bois ou de coriandre,
terminée par fon ftyle, ne s’ouvrant jamais, même
dans la plus grande maturité, 6c néanmoins partagée
intérieurement en quatre’ logés , qui contiennent
chacune un grand nombre de femences fines , alon-
gées, d’abord jaunes, enfuite brun-noires, attachées
droites en s’élevant à un placenta qui s’érige comme
une colonne à fon centre.
La racine de Y alcanna forme un pivot épais, qui
s’enfonce profondément dans les fables humides où
elle
elle fe plaît ; fon bois eft blanc 6c recouvert d’une
écorce cendrée ou blanchâtre fur fon épiderme ,
mais rougeâtre au-deffous.-
Qualités. Get arbriffeaii ne fleurit qu’une fois
l’ap , 6c cela dans*la faifon des pluies : il eft toujours
verd; fes feuilles ont une faveur amere, mais
un peu acide , aftringente 6c rafraîchiffante : elles
ont la propriété de teindre en rouge de fe u , mais
cette couleur ne prend que fur les parties folides
des corps vivans, comme les ongles, les cheveux,
la barbe, auxquels elle tient fi vivement ; que rien
ne peut l’en féparer, ni en diminuer la vivacité,
de forte que ce n’eft que par l’accroiffement 6c
l’ufer de ces parties par le frottement, ou d’une
maniéré équivalente , qu’elle difparoît.
Ufages. Les peuples de l’Afrique 6c de l’Afie,
chez lefquels croît cet arbriffeau, ont profité de
tout tems de la propriété qu’ont les feuilles de cet
arbriffeau, pour en teindre diverfes parties de leur
corps. Ç ’eft un ufage, par exemple, en Egypte 6c en
Perfe, au rapport de Belon, que toutes les femmes
fe teignent les mains , les pieds, 6c une partie de
leurs cheveux, en rouge ou en jaune, & que les
hommes fe teignent feulement les ongles. Les Egyptiens
teignent pareillement les cheveux de leurs
enfans des deux fexes, la crinière, la queue & les
pieds de leurs chevaux. Leurs femmes croient encore
ajouter beaucoup à leur beauté, que de fe teindre
en jaune depuis le nombril jufqu’aux cuiffes; ce
qui leur réuflit, en appliquant fur ces parties de là
poudre des feuilles d’alcanna aufli-tôt au fortir du
bain, parce qu’alors les pores de la peau étant plus
ouverts, laiftent pénétrer plus avant cette drogue,
il faut que cette poudre ait été macérée quelque
tems avant dans l ’eau. Belon dit encore que les
payfans de l’Afie fe teignent les cheveux en jaune
avec cette poudre, mais qu’il ne faut pas alors en
approcher ni le favon, ni aucune fubftance alkaline,
parce que cette couleur devient d’un rouge noirâtre
défagréable. Au Sénégal, les hommes & les femmes
de tout âge fe teignent indiftinttement les ongles ; les
Indiens pareillement , mais cela n’eft permis qu’aux
perfonnes libres , 6c particuliérement aux jeunes
gens. Les rois des Macaffares font fi fcrupuleux fur
cet article, que lorfque des efclaves en font ufage
pour affeâier de paroître libres, ils leur font arracher
impitoyablement les ongles.
Diofcoride dit, liv. I , ckap, ioy, que les feuilles
du cyprus, pilées & mêlées en forme de pâte avec
le fuc de Jlruthium ou lânaria , communiquent aux
cheveux une couleur fauve ;; mais fa préparation eft
aujourd’hui beaucoup plus fimple ; il fuffit de macérer
un peu dans l’eau la poudre de ces feuilles, &
de l’appliquer ainfi pendant une nuit fur la partie
que l’on veut teindre. Au Sénégal, les negres font
macérer les feuilles fort peu de tems, & fouvent
point du tout, & les appliquent toutes entières pendant
une nuit fur les ongles, en les affujettiffant
avec une compreffe bien mouillée : cela fuffit pour
procurer aux ongles une couleur d’un beau rouge
de feu ou d’écarlate ; quelques-uns y ajoutent le
fuc acide du limon où du tamarin, avec la chaux
°,li. ^a^un» pour l’aviver & la rendre plus tenace.
J ai obfervé que les ongles de mes pieds, que je
teignis ainfi en 1749 au Sénégal, ne perdirent leur
couleur qu’au bout de cinq m ois, ç’eft-à-dire, après
Jeur entière reproduûion. La poudre ne teint pas
aiilu promptement, 6c ne pénétré pas autant que
les feuilles fraîches.
Un ufage aufli général des feuilles de cette plante,
1 a fait devenir un objet de commerce confidérable
H°.lîT * ESyPte & le C a ire, où l’on en charge des
vaiffeaux pour la porter à Alexandrie & à Conf-
tantmople, 6c il fort, au rapport de Belon, plus de
Tome I.
180 mille ducats de la Turquie, de la Valachie, de
là Bofnie 6c de la Ruflîe , pour cette drogue dont
0X1 J?*1 un gran<l ufage dans ces pays. On les vend
aulù en poudre dans de petits fa es, tant en Turquie
quen Arabie 6c en Perfe; cette poudre eft d’une
couleur jaune mêlée de v erd , & fi femblable à celle
de la graine de moutarde pilée , cju’on a de la peine
à y trouver de la différence.
On fait aufli d’autres ufages de cette plante • fes
fleurs, à caufe de leur bonne odeur, fe mettent
' parmi les cheveux, dans le li t , dans les armoires
au linge 6c dans les gardes-robes. Les jeunes branches
fte vendent aulfi pour frotter les dènts dont
elles entretiennent la blancheur 6c la fermeté ; mais
on leur préféré au Sénégal les branches du niotout
qui eft le bdellium ; celles du faille appelle kéleléiont
moins agréables pour l’odeur. L’huile dans laquelle
on. a fait cuire fes fleurs , eft encore employée,
comme du tems de Diofcoride 6c de Théophrafte,
pour rendre la foupleffe aux fibres devenues roides
6c trop tendues. Le vinaigre dans lequel on les a fait
macérer, s’emploie en Egypte comme ici le vinaigre
où l’on a infiifé les fleurs de fureau pour la mi-
■ graine caufée par une trop grande tenfion dans les
fibres. Ses feuilles paffent aufli pour le fouverain
remede des ongles 3 fur-tout du panaris & des maladies
de la peau , comme la galle, la lèpre, les
dartres miliaires, étant appliquées deffus. La décoction
de fa racine fe boit dans les. douleurs de la
goutte aux pieds.
- Culture. Cette plante eft naturelle à l’Egypte ,
au Sénégal 6c à l’Inde, où elle croît par préférence
dans les fables humides, très-aérés, loin des bois ;
mais tant de bonnes qualités en ont fait defirer la
poffeflion dans tous les pays où elle n’eft pas encore.
C ’eft ainfi que Rumphe remarque qu’elle a
été tranfportée dans les îles Moluques, & qu’elle
y étoit encore très-rare en l’année 1650 ; elle fe
multiplie de graines, mais plus fréquemment de
boutures. •
Remarques. Il n’eft pas douteux, par les propriétés
& les ufages que l’on fait aujourd’hui de l’alcanna,
que ce ne foit les cyprus des anciens 6c l’hacopher
de l’Ecriture Sainte, où il eft dit : ( Liv. 1 des Cantiques,
verfet 14 ) , que l’ami de la mariée reffemble
à Mefchol hacopher, c’eft-à-dire, à la grappe de fleurs
du cyprus, que les Hébreux appellent encore actuellement
copher, parce que l’on répandoit alors,
comme aujourd’hui, de les fleurs dans le lit ; 6c il
.eft étonnant que, malgré tant de notes caraftérif-
tiques , la plupart des Botaniftes depuis Matthiole ,
fe foient obftinés à attribuer le nom de cyprus à
notre troène, ligujlrum, qui, non-feulement ne croît
pas eri Egypte , mais qui n’a aucune des propriétés
qui femblent affeâées au feul cyprus. Néanmoins,
nous avons cru devoir lui conferver fon nom & alcanna,
fous lequel il eft connu généralement dans
-les pays où il c ro ît , & dans les boutiques ; & il
paroîtra fans doute Singulier à tout bon diale&i-
cien , que M. Linné ait voulu donner un autre nom,
•celui de lawfonia, à cette plante qui fembloit en
avoir déjà un de trop. (M. A d an son.')
§ ALCANTARA , (Géogr.) petite ville d’Efpagne
dans l’Eftramadure, fur le Tage. Elle eft aux
confins du Portugal, à dix-huit lieues nord-oueft de
Mérida 6c cinquante de Séville. C’eft le chef-lieu
des chevaliers du Poirier, autrement d'Alcantara. On
y voit un magnifique pont fur le Tage , qui fut
conftruit par l’Empereur Trajan. Cette ville fut prife
en 1706 au mois d?avril, par les Portugais & le comte
de Galloway, & repris au mois de novembre
fuivant par les François. ( C. A . )
§ A l c an t a r a , ( U ordre militaire d1) ou de S.
Julien du Poirier, en Efpagne, confirmé par le pape