
 
        
         
		ils  fe  marquent le  corps  de grands traits de diverfes  
 couleurs,  &   fe  fervent  de calumets. 
 Le P.  Charlevoix,  après  avoir parlé  du  naturel  
 des Ajjinipoels, dit que leur pays eft autour d’un lac  
 qu’on  connoît peu.  Un François que ce jéfuite a vu  
 à Montréal,  dit  y   avoir é té ,  mais  en  paffant  :  il  
 ajoute  qu’on le  dit  de  lix  cens  lieues  de tour ,  &   
 •qu’on  n’y  peut aller que par des chemins impratica-  
 blés ; mais  les  bords en  font  charmans ;  l’air  y   eft  
 tempéré :  il  comprend  un  fi  grand  nombre  d'îles ,  
 qu’on le nomme le  lac des îles ;  on  en fait fortir cinq  
 grandes  rivières.  Aux environs  de  ce lac il  y   a  des  
 hommes femblabies  aux Européens ;  l’or &  l’argent  
 y  font  communs,  &   ils  y   font  employés  aux  ufa-  
 r ges les plus  ordinaires.  Le  P.  Charlevoix établit de  
 cette; maniéré  l’exiflence du lac des Ajjinipoels $ aujourd’hui  
 Michinipi  ( le Dicl. raif. des Sciences, &c.  
 dit lac d’AJJinibouls. ) ,  dont quelques-uns commencent  
 à  douter  ( a ) ,  par  la  raifon que les  François  
 qui en  ont  parlé, ne  l’ont  fait que  par oui-dire,  &  
 non  d’après  leur  propre  expérience,  n’ayant  pas  
 pouffé leurs découvertes  jufques-là,  comme fi dans  
 de  pareils  cas on ne pouvoit pas s’én  rapporter aux  
 récit  des Sauvages,  lorfqu’ils  n’ont  aucun  intérêt  
 d’en impofer.  M. Jérémie, un  des  hommes  les plus  
 empreffés à faire des découvertes,  avoit déjà  parlé  
 de  ce lac à-peu-près  fur  le  même pied  que  le  pere  
 Charlevoix ;  &   quoique  celui-ci  dife  que  les  lacs  
 des  Ajjinipoels .&  des Criftinaux font plus qu’incertains  
 , que cependant  il  les a  marqués,  parce qu’il  
 les a  trouvés fur une carte manufcrite du fieurFran-  
 quelin, qui, dit-il, devoit connoître ces parties plus  
 que perfonne,  fon  doute  ne me  paroît  pas  railon-  
 nable: il.fe réfout de lui-même.  Que veut-il davantage  
 que  l’accord  unanime des récits  des  fauvages,  
 de la relation d’un-François qui a paffé fur les lieux,  
 &  de la carte d’un voyageur  inftruit ? 
 Ce  grand lac  ne -pourroit-il  pas  être  cette mer  
 dont  parlent  les fauvages de  la  baie de Hudfon,  &   
 qu’ils difent  être  éloignée de  vingt-cinq  journées?  
 Il  eft  vrai, que  cette  diftance  ne  fe  trouve  pas  fur  
 ces  cartes :  mais  ne pourroit-on  pas  dire  que  cette  
 fituation eft fi  incertaine,  que même  plufieurs géographes  
 doutent de Pexiftence du lac, &  qu’il ne faut  
 pas s’enrapporter aux cartes, quine /auroient jamais  
 convenir avec l’itinéraire,  à  caufe des chemins impraticables  
 qui ne  permettent pas de  faire autant de  
 lieues  par jour  que dans les prairies?  La conjecture  
 eft  affez  probable.  On  voit  encore par-là  qu’il  y  a  
 des hommes barbus &   policés  peu éloignés  du  Canada  
 &  de la baie  de Hudfon ;  &  que  f i,  depuis ce  
 lac jufqu’à l’extrémité occidentale de l’Amérique,  il  
 y   a  une  diftance  de huit  cens  à  mille  lieues,  mon  
 lyftême fur  ces nations  fe  trouve  fuffifamment confirmé. 
 On  fuppofe  que le  lac des  Ajjinipoels n’eft  autre  
 que  l’Oninipigon  ou  bien PAnifquaonigamon ;  c’eft  
 pourquoi  on  a  fupprimé  le  premier.  Il  me femble  
 pourtant  qu'on  ne  dévroit  pas  procéder  fi  légèrement  
 dans de  pareils cas. On verra par la  fuite quel  
 tort on a fait  à  la  géographie,  en  convertiffant des  
 doutes  en  certitudes,  en  fupprimant  des  pays  entiers, 
   &   en  changeant  leurs  polirions.  Je  prie  le  
 le&eur de réfléchir  furies raifons qui  peuvent  fonder  
 Pexiftence  de  ce  lac.  Les  preuves  fuivafites  
 font, à mon avis, tout-à-fait convaincantes. 
 i°.  On ne fauroit cohtefter la folidité de cet axiome  
 ,  que  des  relations  données  par des  perfonnes  
 éclairées &  de confidération qui ont pris foin de s’informer  
 exactement de  toutes  les  circonftances,  ne  
 doivent pas être  rejettées-,  fur-tout après avoir été  
 adoptées de tout le  monde.  C ’eft le cas de M, Jéré- 
 CO M. Danville, dans fa Mappemonde de 1761; 
 mie  q u i,  gouverneur  du  fort  Bourbon  ,  eafuite  
 Nelfon, pendant vingt ans, s’eft informé exactement  
 de tout, comme fa relation le prouve. Il donne donc  
 une defcription deslacs qui fe trouvent vers la même  
 latitude,  leur  étendue  &  leur  diftance  entr’eux  6z  
 du  fort Bourbon.  Le premier dont il parle eft le lac  
 des Forts,  de  cent lieues de circonférence, &  à cent  
 cinquante  lieues  du-  fort  Bourbon.  A  trois  cens  
 lieues  dè-là  &   au  nord-oueft il place  le Michinipi  
 de  fix  cens  lieues  de  tour.  Il  dit que  la  riviere de  
 Bourbon  entre  dans  le  lac  des  Forts depuis le  lac  
 Anifquaonigamon ,  ou la  jonCtion des  deux mers ,   
 diftant  du lac  des Forts d’environ deux  cens lieues.  
 Il  ajoute  que  c’eft le  pays  des  Criftinaux,  &   qu’à  
 l’oueft habitent  les  Ajjinipoels qui  occupent  tout ce  
 pays.  Il dit que cent  lieues  plus loin il y  a un autre  
 lac nommé  Oninipigonckin  ou la petite mer.  On voit  
 donc qu’il  les  diltingue tous,  &C qu’il  afligne à chacun  
 la  place bien  éloignée  l’une  de l’autre. 
 20.  Dans toutes les  anciennes cartes qui ont précédé  
 cette relation,  on  a  placé  les  lacs  des  A(Jîni~  
 poels &  des Criftinaux, quoique fouvent  d’une  maniéré  
 indéterminée  :  les uns les  ont  mis à  la  même  
 latitude  à  peu  de  diftance  ;  d’autres  ont  placé  le  
 premier  au nord-oueft  de  l’autre;  ce  qui  eft  conforme  
 à  la  relation de M.  Jérémie.  On  ne connoif-  
 foit.point alors les  noms de Michinipi &  d’Anifquaonigamon  
 :  on"  leur  donnoit  les  noms  des  peuples  
 qui  habitent leurs  environs  : ce  qui  eft encôrfe conforme  
 à la  relation  de M.  Jérémie.  Les  Criftinaux  
 demeurent  près  de  celui-ci,  &   les Ajjinipoels vers  
 l’oueft jufques  vers lé  Michinipi. 
 30.  Cette  relation a été donnée ;par  les  fauvageS  
 q ui,  habitant des  pays  à  la  même  latitude,  pou-  
 voient &   dévoient connoître exattement  toutes ces  
 contrées, &  depuis que  les François ont abandonné  
 la baie de Hudfon aux Anglois, ils n’ont pu continuer  
 leurs  recherches ;  ce qui  ne  fauroit  fuffire pour re-  
 jetter 6c abandonner des relations aulfi authentiques.  
 Par contre  , les lacs Tecamamionen, Minutie  ,  le lac  
 aux Biches,  celui des Prairies, &c. ont- été reconnus  
 depuis le Canada.  Doit-on  être  furpris,  fi  on n’y  a  
 pu avoir  connoiffance du Michinipi  qui  eft  éloigné  
 du Fort-Dauphin fur l’Oninipigon, félon M. Buache,  
 de  plus  de  deux  cens  lieues,  puifque  les  François,  
 n’ont  pas  pénétré plus loin. 
 On  recommence  aujourd’hui  à  le  placer  fur les  
 cartes.  Son  exiftence  ne  paroît  plus  douteufe;  on  
 veut même le  faire  fervir  au  paffage  par  le  nord.  
 Voye{ P a s s a g e  p a r   l e  NORD,  dans ce Supplément.  
 (■ ^)* 
 ASSOMPTION  ( I l e   d e  l’ ) ,   ou  An t ico st ï  
 ( Géogr. ) île de l’Amérique feptentrionale  ,  dans  le  
 golfe de Saint-Laurent.  Elle  eft pleine de forêts , &   
 le  fol  y  eft aride  &   ftérile.  Elle  appartient  aujourd’hui  
 aux Anglois à  qui les François l’ont  cédée avec  
 le  Canada à la derniere  paix.  Long. 3 1 6 ,  lat.  4$ ,  
 3 ° - '(C-  A.  ) 
 * §  « ASSON, {  Géog-, )  ville de  l’Eolide , maintenant  
 Ajfo.  A s s o s ,  ville maritime de Lydie. Autre  
 ville  de même  nom  dansl’Eolide.  Il y   en avoit une  
 troifieme en Mifnie ». .(  life^ Myfie.  )  Dicl.  raif.  des  
 Sciences  ,  &c.  C’eft  la  même.  On  en  pourroit  de  
 même mettre  une  dans  la  Troade,  ce  feroit  toujours  
 la même.  Voyez le Dicl. Géogr.  de  la  Marti-  
 niere ,au mot ÂJfum. Le Dicl. raif. des Sciences , &c.  
 donne,  a u   mot  A p o l l o n i ë ,  une  ville  decénom,  
 qui  a aulfi  été  nommée Margion &  Théodojiana ,  &   
 qu’on  place  en  Phrygie.  C ’eft  encore  la  même  
 opJAjfon 6c Ajj'os.  Lettres fur l'Encyclopédie. 
 ASSONANCE', f.  f. ( Mujîque. ) mot hors  d’ufage  
 qui  fxgniüeconfonnance.J F. D .   C. ) 
 §   ASSOUPISSEMENT,  (  Méd.  )  C e 1 fujet  eft  
 traité  par  les écrivais avec  tant  de confufion  &  de  
 difcordance, 
 difcordance  ,  qu’on  feroit  porté  à  fupprimer  entièrement  
 leur nomenclature, s’il n’étoit quelquefois  
 utile de  les confulter.  Ils  établiffent  quatre  efpeces  
 d'àjfoupijfement,  qu’ils  défignent  fous  le  nom  de  
 carus ,  coma Jomnolentum ,  lethargus  &   coma  vigil.  
 Les deux  premiers font communément  fans  fievre  :  
 le  troifieme eft prefque  toujours avec la  fievre ;  &   
 le  quatrième  lui  appartient  abfolument.  Ce  qu’on  
 appelle  carus,  ne  différé  prefque  point  de  l’apoplexie  
 ;  c’eft un fommeil très-profond, que les cris,  
 l’agitation , &  même la  piquûre  ont de la peine à interrompre  
 : fi les malades ouvrent les yeux ,  à force  
 d’être  tourmentés ,  ils  les  referment auffi-tôt ; plu-  
 fieurs même ont  un râlement &  un ronflement fem-  
 blable  à celui des apopleûiques/Le  cdma fomnolèn-  
 tum eft  un  fommeil plus  long  &  plus  profond  qu’il  
 ne  l’eft  dans  l’état  naturel,  mais  qu’on  interrompt  
 allez facilement :  il eft  le plus fouvent idiopathique,  
 &   très-familier  aux vieillards ,  qui  s’endorment  en  
 parlant, &  même quelquefois  en  mangeant  :  la cef-  
 îation  de la goutte , la fupprelfion des hémorrhoïdes,  
 ï ’affeftion hypochondriaque& hyftérique  y  donnent  
 •fouvent  lieu.  La  léthargie  ne  différé  des  deux  premières  
 efpeces que  par la  préfence  de la  fievre dont  
 elle  eft  le  fymptôme  :  c’eft un  fommeil profond &   
 continuel  , qu’on peut  interrompre,  mais  pour peu  
 de  tems.  Plufieurs  auteurs  appellent  aulfi léthargie  
 ce  que  d’autres  ont  nommé  coma Jomnolentum  &   
 carus ;  car rien  n’eft  plus commun  que  la  tranfpo-  
 fition de  tous ces noms,  qui deviennent par-là pref-  
 qu’arbitraires.  Le  coma  vigil,  qui  eft  toujours  un  
 fymptôme  de la  fievre  ,  èft  un  fommeil  apparent,  
 qui trompe les  afliftans,  mais  qui  tourmente  beaucoup  
 les  malades :  il  eft  fouvent  accompagné  ou  
 fuivi du délire ; cet état entreroit plus naturellement  
 dans  l’article  de  I’Insomnie. 
 Uàjfoupijfement idiopathique , dont il eft ici  principalement  
 queftion,  doit  être  diftingué  de  même  
 que l’apoplexie, en fanguin, féreux &  accidentel; &   
 îout'ce  que l’article A p o p l e x i e  contient  à  ce  fujet,  
 doit  fe  rapporter  ici. Nous  avons  dit  qu’il devoit  
 être  regardé comme l’avant-coureur de  l’apoplexie:  
 fans  aller  à  ce  dégré-,  il  laiffe  quelquefois  la  tête  
 tremblante  ,  &  une  foibleffe dans les membres ,  qui  
 approche  de la paralyfie.  L’ouverture  des cadavres  
 juftifie  pleinement  l’affinité  que  nous avons  établie  
 entre  ces  deux maladies  :  les  inondations  féreufes  
 y   font  très-communes  ;  on  a  obfervé  une  lymphe  
 ëpaiffe,  ou  une  matière  gélatineufe  dans  toutes les  
 cavités  &   anfraftuofités  du  cerveau,  comme  aux  
 environs  de  la moelle  alongée.  On  a  apperçu  rarement  
 l’engorgement des vaiffeaux  fanguins  ;  mais -  
 on a  vu  très-fouvent  des  tumeurs  &   des  fuppura-  
 rations  ,  des  pourritures  &   autres  défordres  au  
 cerveau : aulfi  obferve-t-onque Y àjfoupijfement précédé  
 plus fouvent lés deux  dernieres efpeces  d’apoplexie  
 que  la première. Nous ne propoferons  ici aucun  
 remede ,  parce- qu’on  doit  les  tirer de  ce  que  
 nous avons  dit  à   l’article  A p o p l e x i e .  On  peut  en  
 11 fer aulfi  contre Y àjfoupijfement fébrile ,  lorfque  l’état  
 de la maladie principale le  permet. 
 Il y  a encore une autre efpece  dé àjfoupijfement  ou  
 d’ivreffe qui vient du vin, de  la bierre &   des autres  
 liqueurs  fermentées ;  de l’ivraie , de  l’opium &  des  
 autres  narcotiques  ;  de  la  fumée  du tabac,  &   des  
 eaux  minérales  :  il  en  eft  de  plufieurs  degrés  ,  
 dont le plus  haut  reffemble à l’apoplexie,  fans être  
 •aulfi dangereux ; mais  on rifque dé s’y  tromper,  fi  
 l’on néglige  de  prendre les informations  néceffaires.  
 Get état dure quelquefois plufieurs jours ; quelques-  
 uns tombent  fans  fentiment,  comme  les  apoplefti-  
 ques ; les autres font livrés  à  un  àjfoupijfement dont  
 on  peut  les  tirer  pour  quelque  tems  :  il  y   en  
 a  qui paffent dans  le délire,   &  même avec fureur,  
 Tome  1. 
 où ;   cë qui eft plus rare,  dans les coftvulfiôns.  Mais  
 les degrés inférieurs n’ont rien d’alarmant ; la tête eft  
 étourdie i  &  la démarche  chancelante ;  on a la  vue  
 trouble  ; on  radote,  &c. 
 Tout ce qu on  peut faire de mieux dans  tous  ces  
 cas,  lorfquils  paroiffent  graves,  e’eft  d’exciter  le  
 vommement,  en chatouillant le  gofier,  ou  engorgeant  
 les  malades  d’eau  chaude  2  il  eft rare  qii’on  
 foit  obligé  d’avoir  recours  à  l’émétique,  lorfque  
 l’eftomac  eft  plein,  ce  qui  ne  manque  guère  d’arriver  
 dans  l’iyreffe  ;  mais on peut en  ufer  dans les  
 afitres  cas  :  les  lavemens  purgatifs  font  toujours  
 utiles.^  L’eau  nitrée  ,  lalimoriade  &  les  autres  acides  
 végétaux y  font  très-utiles.  On  a  obfervé  que  
 quelques-uns  s’étant  laiffés  tomber  dans  l’eau  ,  
 etoient fortis de  leur ivreffe ;  ce  fait démontre  l’utilité  
 des bains-froids. La faignée eft icitrès-fufpeôe,  
 fur-tout pour  l’ivreffe ordinaire *  quoique plufieurs  
 en  aient  vanté les bons  effets :  on  peut l’appliquer  
 avec ménagement aux  autres cas. 
 Il y  a enfin des fommeils extraordinaires, qui  durent  
 des  femaines,  des  inois  &   des  années, avec  
 plus  ou  moins  d intermilfion  :  on  en  trouve  des  
 exemples  dans  l’Hijloire  dé l'académ.  des Sciences de  
 Paris  ;  dans  les Tranjactions philofophiques -,  dans  les  
 Actes  de  Leipjîck,  &   autres  ouvrages  périodiques*  
 Ils  ont  prefque  tous  été attaqués,  ces  fommeils  ,  
 par ce qu’on emploie de plus fort contre l’apoplexie ;  
 mais il paroît dans  la  plupart  de ces  relations  ,  que  
 tous les  remedes  qu’on  a  pu faire ,  n’ont  eu aücun  
 fuccès-,  &   qu’après  les  avoir  tous  abandonnés  ,  
 crainte  de  pis,  les  malades  fe  font  éveillés  naturellement  
 après  un  certain  tems  ;  celui  qui  a  paru  
 le  plus  efficace  a  été  l’immerfion  fubite  de  tout  le  
 corps  dans  l’eau  froide,  comme on l’a dit ci-dell’us  
 (T .) 
 ASSUERUS, ( Hiß. des Juifs. )  roi  de  Perfe , qui  
 époîifa une Juive nommée  Efther,  parente  de  Mar-  
 dochée, après avoir répudié  Vafthi  ;  il eft toujours  
 nommé  Artaxerxès  dans  le grec du livre  d’Efther,  
 quoique  l’hebreu  &   la vulgate  lui  donnent le nom  
 d'AJJuerus.  Mais  quel  eft  cet  Affuerus ?  eft-ce Darius, 
  fils d’Hyftafpe? eft-ce Artaxerxès Longue-main?  
 eft-ce Cambyfe ? Les fentimens des favans  font partages  
 fur  ce point,  &  l’on peut  confulter  là-delïiis  
 les  différens commentateurs de  l’Ecriture  fainte. 
 *  §   ASSUR, (Ge'ogr. )  il paroît  qu’il  n’y  a jamais  
 eu  de  ville  d’Afie  de  ce  nom,  &  ce  mot  eft  corrompu, 
   félon  Reland.  Lettres fur ÜEncyclopédie. 
 A s s u r  ,  ( Hiß.  anc. ) fils  de Sem ,  quitta  le  pays  
 deSennaar, forcé, par l’ufurpateur Nembrod, d’àlïèr  
 plus  haut vers  les  fources  du Tigre,  où il  s’arrêta  
 bâtit la fameufe ville de Ninive, &  jetta aulfi les  premiers  
 fondemèns  de  l’empire  d’Aflyrie  auquel  il  
 donna  fon  nom.  Les  auteurs  font  partagés  pour  
 favoir quel étoit Ajfur. Les uns  le  regardent  comme  
 le  fondateur  de  l’empire  d’Afîyrie ;  d’autres  pré^  
 téndent  que  ce  nom  défigne  une  vafte  contrée  ,  
 qui, dans  la  fuite,  envahit  la  domination  des peu*  
 pies  voifins.  Les  différentes  interprétations  font  
 également  fondées  fur ce  texte  de  i’Ecriture,  où  
 il  eft  d it ,  de  terra  ilia egrejfus  eft  Ajfur &  edificavit  
 Niniven ;  chacun donne  à  ce  paffage  une  interprétation  
 arbitraire, que  l’ambiguité  de la  conftruftion  
 favorife.  Les  uns  rapportent  ces  paroles  à  Nembrod  
 ,  qui,Portant  de  la  Chaldée  fe  répandit  dans  
 la  contrée  nommé  Ajjur  ou  Ajfyrie. D ’autres  prétendent  
 qui Ajfur,  fils  de  Sem,  ne pouvant plier  fa  
 fierté  fous  l’obéiffance  d’un  maître  ,  fe  retira  de  
 Babylone ,  &   fut chercher  une nouvelle patrie; un  
 peuple  de  mécontens  s’aflocia  à  fes  deftinées,  &   
 le  nombre dut être grand ,  fi  l’dn  confidere que des  
 hommes  nés  dans l’indépendance ,  font prêts à tout  
 facrifier,  plutôt  qu’àfe  courber fous  le  joug: il n’ÿ   
 O O  00