
 
        
         
		* 5 4 A 
 autres.  Jeanvoyoh la  deftmétion  ch  fo*f armée,  82  :  
 pouvoir- ni la venger,, ni  la  réparer ;  il- étoit Malade  
 ;  on  le  traînoi't  dans  un  charriot,  &   déjà  
 les  Valaques  alloient  l’envelopper,  l'oHctue1  Pélitè  
 des Polonois  échappés au  carnage vint fe ranger  air-  j  
 tour de lui,;foutinî le choc des  ennemis,  arracha  ‘  
 fôn roi de  la mélee.  Ethienne  feflàtîoit de déîÉùirè  !  
 dans  la pou Huit e  ce  qui  lui  étoit  échappé  dans  le  
 eômbat-,  mais lorfque  les  Pbhsùais-'  eurent déployé  !  
 ■ en ra'fe campagne  le  refte de leurs forces,  ils  firent  
 volte-face,  préfènterènt la  bataillé  aîîJt  Va laqués $ 
 &   les mirent èn déroute. 
 Le  vaiyode  q u i, après une  perfidie fi  noire  &   fi  
 iûalheureufé,  ne  pouvoir  plus  compter  fiir la clémence  
 dé Jean Albert ^  s’unit aux Turcs &  aux Tartares  
 pouf Paceàblér;  les  troupes  dé  ces  puiffancéS  
 entrèrent  dans  la  Pologne  par  différens  endroits >■  
 ravagèrent  lès  frontières ,  &   portèrent  la.  terrëur  
 jufqu’aii  centre  du  royaume ;  mais1 lés  rigueurs  de  
 l’hiver délivrèrent les Polonois d’un fléau fi fùnefte :  
 quarante, mille  ennemis périrent,  lés  uns  de  faim,  
 d’autres  eqnfiiraés  par  la  pefte,  le  réfie  é-ngloiiti  
 dans  les neiges.  Bajazet  &   le vaivode  demandèrent  
 }à  paix ,  à l’inftant  oîi Jean lui-même  fe préparoit à  
 là leur demander. La négociation ne  fut pas longue , 
 &  le traité fut conclu. 
 Pierre ,  fils  d’He le y,  prédéeeflëur  d’Ethienne,  
 fut  la viétime de  cet accommodement.  Il s’étoit mis  
 fous  la protection  de  la  Pologne ;  Ethienne  exigea  
 qu’il lui fût livré.  Jean  viola  les  droits de  l’hôfpxta-  
 lité ,  les  loix  de  l’honneur,.&   fa  promeffe  folem-  
 pelle.  Il  ne  livra  pas l’infortuné p rince, mais  il  lui  
 fit  trancher  la  tête  en  préfence  des  députés  Valâ-  
 qites.  Une lâcheté fi  cruelle n’empêcha point Schal-  
 m a te y ,  chef des Tartares qui habitoiènt au-delà du  
 W olg a,  de rechercher l’alliance du roi de Pologne ;  
 il fe ligua avec lui contre les Mofcovites  &   le  refie  
 des Tartares ; mais Jean,  après  lui avoir laiffé faire  
 les frais &  fupporter  les travaux  de la  guerre,  fit fa  
 paix  en  fecret,  &   l’abandonna  à  la  fureur de  fes  
 ennemis.  Albert  rentra en  Pologne,  &   fe  préparoit  
 à  abaiffer l’orgueil  de l’ordre  teutonique,  qui  refu-  
 fpit  de  lui  rendre hommage ,   lorfqu’une  apoplexie  
 l ’enleva en 1 501. 
 C ’étoit  un  prince  cruel par  foiblefle,  efclave  de  
 fes préjugés comme de  fes  favoris, eftimantla vertu  
 &  n’ofant êtr,e vertueux, ne faifant rien par lui-même,  
 ne voyant rien par  fes y eux , Iaiflant  à  fes  favoris la  
 gloire de tout le bien qu’il put faire, &  ne fe  réfervant  
 que  la  honte  des  crimes  qu’ils  lui firent  commettre. 
   Il avoit  remis  toute  fon  autorité  dans les mains  
 de  Philippe  Buonaccorfi  qui avoit  été  fon gouverneur. 
   G’étoit un pédant que,  dé  nos  jours,  on  eut  
 fait rentrer dans la poufiiere des colleges, mais q ui,  
 dans  un  fiecle  prefque  barbare,  joua  un  rôle  en  
 Europe ,  gouverna la Pologne, diâa  des  lo ix , fit la  
 paix &  la ^guerre, &  fut le maître de fon ro i, comme  
 il l’a-voit été de fon éleve.  (M.  d e   S a c y .)  
 sj  ALBESIE,  ( Hijl. anc.  ) c’eft  le nom  de  certains  
 boucliers, dont fe  fervoient  les  Albiens, peuple de  |  
 la nation des Marfes ; on les appelloit auflx decumana,  à caufe  de  leur  étendue,  parce  que  les Latins  pre-  
 noient decumanus &  decimus, pour maximus, croyant  
 que ce qui tenoit le dixième étoit le plus grand ;  ainfi  
 ils difoientfiuctus decumanus ou dicimus, pour fiuctus  
 maximus ;  c’efi dans ce  fens  qu’Ovide  a dit : 
 *  •  •  •  •  •  •  •  .  .  décimai 
 Ruit  impetus undce.  (-f-) 
 §   ALBI,  (Géogr.)  capitale de l’Albigeois,  dans  
 le  haut-Languèdoc,  fë  nomme  en  latin civitas  A l-  
 bitnfium, Albiga, Albia.  Elle  eft fituée  fur le Tarn,  
 érigée  en archevêché en 1676.  La cathédrale eft  déT  ■  
 diée à fainte Cecile :  il y   a un des plus beaux choeurs  
 4 u royaume. On compte  treize  cardinaux, évêques  : 
 A  L 
 d’Atbî.  Le  chàp'itfe  fut féeitlarifé  en  12,97. L’atehe-  
 vêqite eftmétropoîifaùi dé  cinqév.êques,  Scfeigneur  
 à9Albi ,   fans-  en  avoir cependant  la  jurifdiélioii.  Soq  
 dioééfé  pëut • contenir  environ  tröis-^cens vingt par  
 roiffes,  &  lui  rapporte  9 5000 liv.  de  revenu. Il y  à  
 line éleftion,  une viguerie, un prélidial,  une juftiee 
 des  eaux-  forets -,  &   un bureau  de maréchâEîfcfiéé.i 
 Albi',  bâti  fur un  tertre ,  a une belle promenàlâ'  
 appeîleè la  lice : ce  diocefe  efi un pays abondanten  
 bleds, en  paftel,  én v ins,  en  fafran,  en  prunes &   
 en  bêtes à  laine. 
 Michel L eclerc,  &  Claude B o y e r ,  de l’académie  
 fraftçoife ,  étoient  nés  k-Albi, auflî bien qu’Antoine  
 Roflignol ,  dont  l’éloge  fë  trouve  entre  ceux  des  
 hommes  illuftres  de  Pêrraiilt. ( G.  ) 
 Aï-Bl j  ( Géogr. y petite  ville appartenant  au  duc  
 dé Savoie ,  dans le  Gëtfévois.  Elle  eft fituée  fur  le  
 penchant d’une montagné,  au pied  de  laquelle  il y   
 a  llfi  tôrrent nomme Je S  cran. On la' trouve en allant  
 d’Aix  à Annecy.  Son  mandement  efi  entre  les  lacs  
 d’AMecy &  du Bourget :  c’eft un petit pa ys,  borné  
 au nord-omeft par le mandement de Rumilly; à  l’eft ,  
 par  le  mandement  de  Château-vieux,  &   par  le  
 Bauge ;  au midi  &  à l ’oueft,  par  les mandemens de  
 Chamberry  &  d’Aix. Le  Cheraine  eft  le fécond lieu  
 confidérable  du mandement d’Albi. Long. 21.42.. lut.  
 46.  60.  (  C. A .  )   •  . 
 Alb i ,  (  Géogr.  )  ville  d’Italie,  au  royaume  de  
 Naples, dans  l’Abbruze ultérieure,  &   dans le  petit  
 quartier  de Marli,  vers les  frontières  de  l’état  dé  
 l’églife  ,  à  trois  milles,  &   au  couchant  du  lac  de  
 Celano,  en  tirant vers Tagliacozzo,  d’oh elle n’ eft  
 éloignée que de fix milles. C ’étoit autrefois une allez  
 bonne v ille ,  connue des Latins,  fous le  nomd’Â   
 Mat forum. On prétend que ce fut  en  cette  ville que  
 les  Romains  firent périr  de mifere Perfée,  dernier  
 roi de Macédoine, Jugurtha, roi de Numidie, &  plu-  
 fieurs  autres.  I L y   envqyoient  ordinairement  leurs  
 captifs  &   leurs  prifonniers  d’état.’(C.A.') 
 ALBIAS,  ( Géogr. ) petite ville  de  France,  dans  
 le Querci ; diviféë en deux par la riviere  d’Aveyrou.  
 EUe  eft marquée  fur les  cartes  de  Jaillot, au bord*  
 méridional de  l’Aveyrou.  (C. A.) 
 ALBIGEOIS,  (   j  canton du haut-Languedoc, 
  dont A lbi eft la  capitale,  &  qui peut avoir dix  
 lieues  de  long  &   fept de  large.  Il eft très-peuplé ,   
 &  produit abondamment du vin, du grain , des  fruits  
 &   du fafran. Les principaux lieux de l’Albigeois, font  
 A lb i,  Cadalen,  Cahufac,  Caftelnau, Cordes,  Dé-  
 nat,  Gailhac,  l’Iile ,  Lombers ,   Moneftiers ",  Pam-  
 pelone ,  Pechelfy ,  Pennes,  Rabaftens,  Réalmont.  
 Valence &  Villeneuve.  (C. A.) 
 ALBIGNI,  ( Géogr,  & Hiß. anc.  ) village près de  
 Ly on , qu’on croit avoir tiré  fon nom du long fpiour  
 q uV   avoient  fait  les  troupes  d'Albin :  Albinldcum  
 quafi Albini caflrum. 
 Albin, fils de Cejonius Pofthumus, né à  Adrumete  
 en Afrique ,   d’abord Géfar,  prit le  titre tfAugufie, 
 .  quand  il  apprit  les  deffeins  de  l’empereur  Sévëre  
 contre lui. D e  la Bretagne, ilpafla dans les Gaules avec  
 une  armee  nombreufe, &   s’avança  jufqu’à Lyon ,   
 qui fé déclara pour  lui.  Il  remporta dans  les  com-  
 mencemens d’affez  grands  avantages  fur les  lieute-  
 nans de Sévere :  il  défît  entr’atitres, près de Lyon  
 peut-etre dansl’endroit même qu’onnômme Albigni  
 Lupus quicommandoit un gros corps de rroupes. Ce  
 fut fans doute en  ce tems-là que les L yonnois, attachés  
 à la fortune d’Albin,  confacrerent à  Jupiter un  
 monument de  fes premiers  exploits ,  qui leur  don-  
 noient de  grandes  efpérances  ; on le découvrit, il y  
 a  170 ans,  à Albigni même  ;  l’infcription  eft  fur un  
 marbre q u i, du cabinet de M. de Boze, pafla  à  celui  
 de M.  Foucault,  confeiller d’état.  Elle eft  mal tap-  
 portéç  dans  M.  Sppn* &   le  pere  Méneftrier:  1% 
 À  L  B 
 'Vôîci  telle  que  M.  de  Boze  l’à  copiée  lui-mêmé. 
 ƒ.  O.  M. 
 Cl .  A l b i n o .  :c .  f u .  g .  p .  g  a l .  ä u g .  e t 
 l u  G. L l B E R T A T l S .  A D F E R S .  S E F E R UM ACERR 
 IMO   F IN  D I  CI. 
 feile fe  lit  natuïellenlënt ainfi  : 
 Jovi  optimo  maxitîiôi 
 Clodià  Albino  cönjuratorüm fugatis  copiis proteclori  
 'Galliarum Augußo ,  &  Lugdunenfium  lîbettàtis  ad-  
 yerfùs Severum acerrimo vindici.  Voyez Hiß.  & Mhn.  
 de  l'acad\  des lnfçrip. loin.  I .  in-12 , p . 2 J  y .  (Cf) 
 ALBINOS,  ( Géogr. ) peuples d’Afrique, qui ont  
 les cheveux blonds ,  les yeux bleus,  &   le  corps  fi  
 blanc,  qu’on  les prendroit de loin  pour des Hollan-  
 dois ou des Ànglois ; mais à mefure qu’on s’approche  
 d’eux, on en.voit  la différence. La  blancheur de leur  
 teint n’eft point  Une couleur vive  &   naturelle ;  elle  
 eft pâle  &  livide  comme celle  d’un lépreux ou d’un  
 mort. Leurs yeux  font  foibles  &  languiffans ;  &   ce  
 qu’il  y  a  de fingulier, c’eft  qu’ils  les ont fort brillans  
 à la  clarté de la  lune.  Les Negres regardent ces  A l binos  
 comme  des monftres ,  Se ils  ne  leur  permettent  
 point  de  fe multiplier. On peut conjecturer que.  
 ces Albinos  font  une  variété  de  l’efpece humaine ,  
 plus nouvelle  fans doute que  la  nôtfé, &   chez qui  
 la  progrefîîôn des forces;,  &  la perfection  des  fens,  
 h’a  acquis  en’core qu’un  degré  médiocre.  J’imagine  
 meme  que  fi l’on  étudioit  cette  efpece  d’hommes ,  
 &   fi on  l’aflocioità  d’autres  hommes  plus  robuftés  
 &   plus  perfectionnés  j  elle  fe  perfeCtionneroit  
 elle^même plutôt. Ce font fur  de pareils objets, que  
 les  académies &   les uniyerfitës devroient faire leurs  
 principales  recherches.  (C. A.) 
 ALBISOLA,  (Géogr.)  petite  ville  dTtaiie,  dans  
 l ’état de  Genes,  où  l’on fabrique une  affez  bonne  
 porcelaine. Plufieurs  nobles de  la république  y  ont  
 des maifons de  campagne-.  Les Anglois  y   jetterent  
 îles  bombes  en  1745.  Long.  2$.  So.  lat.  44,  iâ.  
 { C .A . ) 
 ALBKAA  ou  Bocca  ,  (Géogr.)  grande plaine  
 d’Afie  en  Sourie  oit S y r ie ,  dans  le  gouvernement  
 'de Damas. Elle fépare l ’anti-Liban du Liban: fön fol  
 eft une terre  rouge, où  ie  grain ne  réufîît pas ; mais  
 il  produit  en  dédommagement  ces bons  raifins  qui  
 hous  viennent  de  Damas. (C . A . ) 
 ,  A LBO LOD U I, ( Géogr.) petite ville  d’Efpagne,  
 au royaume de Grenade.  Elle eft  fituée au confluent  
 de deux petites rivières, qui viennent des montagnes  
 nommées en Efpagnol/oi alpuxarras,  entre  Almerie  
 &  Guadix , au nord de  la première,  &  au  fud  de  la  
 derniere;  Long.  16.30.  lat.  ^5.  55.  (C.  A .) 
 ALBOURS,  (Géogr.  Hiß.  nat.)  montagne  près  
 du montTaurus, à huit lieues de Herat.  Ç’eft le plus  
 fameüx volcan  que  l’On  connoiffe  dans  les  îles  dé  
 l’océan  Indien.  Son  fomtriet  fume continuellement,  
 & i l  jette fréquemment des  flammes,  &  d’autres matières  
 ,  en fi grande  abondance,  que  toute  la campagne  
 des  environs  eft  couverte  de  cendres.  Hiß.  
 nat. avec la Defcription du cabinet du roi, tome II. (C.) 
 ÀLBUFÈIRA  ,  ( Géogr;  )  lac  dë  l’île Majorque,  
 dans  la Méditerranée*  Il peut  avoir  environ  douze  
 mille  pas de  circonférence ,  &  communique avec la  
 mer par un golfe  nommé  Grac Mayor.  (C . A . ) 
 Albufeira,  ( Géogr-. )   petite  ville  du  royaumè  
 de  Portugal,  dans  la  province  d’Algarve.  Elle  eft  
 fituée fur  le bord  de  la  mer ,  entre Lagos  à l’occident, 
  Farô à l’orient, &  Syives au nord.  Long, q-,  z5;  
 lat. 37. (C. A .) 
 ALBUGINÊE  ,  (  Anat.  )   c’eft  la  troifieme  dès  
 tuniques  ptopres  du  tefticule,  appellée  aibuginée,  
 parce qu elle eft  blanche.  Elle  eft  nerveufe , épaiffe  
 &  ferree, &  couvre immédiatement la  fubftance  du  
 jelticule. 
 La furface extérieure de eette membrane  eft liflë, 
 L  C 2 5 5 
 polie  &  humide ;  mais  fa  face  intérieure,  qui  eft  
 adhérente au  corps du  tefticule,  a  toujours des af-  
 perités  &   des  inégalités. 
 ^ ette  tunique  reçoit  en  fa  partie  fupérieurè  
 les  vaifleaux  fanguins  ,  les  nerfs  &   les  vaifleaux  
 lymphatiques, qui fe  diftribuent  enfuite  au  tefticule  
 par  plufieurs  divifiôns  &  fubdivifions  qui  parcou-  
 -  rent  toute  fà fubftance.  ( -f) 
 A L B U M ,  ( Antiq.  Rom\  )  tablette  ou  tableau  
 blanchi,  fur lequel ort é crivoït, regîftre,  catalogue\  
 rôle ;  ainfi  ,  album proetoris  étoit le  regiftre  où  l’on  
 écrivoit les édits  du  préteur, les noms  des  afpirans  
 à  quélque charge,  les câufes que  l’on  devôit juger:  
 album  deturioTium , le catalogue Où l’on  inferivoît lé  
 nom  dès  décurions:  albumfenatôrum,  &c. 
 Album  eft  âuffi  parmi  les  modernes,  un  livré  
 blanc, des  tablettes, dont les riégocians &  les voyageurs  
 fe fervent pour  leurs  remarques journalières i  
 les  voyageurs  Allemands,  fur-tout,  ont  en  poché  
 un  album :  un voyageur de  cette nation,  dit M. -de  
 Voltaire, paffant à Blois,  eut une cpnteftation  avec  
 fon  hôtefle  ,  qui  étoit  rôufle ,  &   marqua  fur  fon  
 album-:  Toutes  lés femmes  de  Blois-font  roufles  &   
 acariâtres ; c’eft ainfi que jugent quelques voyageurs 9  
 &   qué  d’autres, ofent  écrire,  (-p) 
 §   ALBUMINEUX,  ( Anat.  )  Le  blanc  d’oeuf a  
 prefque  les mêmes propriétés  que  la  lymphe ;  c’eft  
 à  caufe de  cette  reflemblancë, qlie M.  Quefnai s’efl:  
 fervi du mot à’albumineux, pour  défigner la lymphe  
 &  les  humeurs  de  fon  éfpece.  La  lymphe  tient  un  
 milièu entre le fang &  les  humeurs aqueufes plus  légères  
 , moins  inflammables  que lui  :  elle diffère  des  
 humeurs  aqueufes ,  elle  reflemble au  farig,  par  
 la facilité  avec laquelle  elle  fe  prend  par la  chaleur,  
 &   fur-tout par  le mélange des  efprits  acides &  vineux. 
   La  chaleur feule,  pqufîee  à  150  dégrés  dé  
 Fahrenheit,  qui répondent  à  54  de  Réaumur,  fait  
 épaiflir  la  lymphe, &   en Fait une  gelée ;  les  efprits j  
 dont nous avons parlé,  en font de même. Des califes  
 méchaniques épaifliffent également cette  liqueur ; on  
 en  fait  des membranes  en  la battant,  Sc  le  polype  
 n’eft autre chofe  ,  que la lymphe  coagulée. C’eft elle  
 encore  qui forme là  couenne  du  fang : nous l’avons  
 vu  fortir des arteres  d’un  animal,  ouvertes  avec  la  
 iancette, former un brouillard autour de l’ouverture i  
 fe  prendre  &   la  fermer en peu  de minutes. 
 Le principal élément de la lymphe,  c’eft l’eau : on  
 n’y  remarque point de globules ; jamais le microfcopé  
 ne nous en à montré d’autres, que  dés globules rouges  
 : auflî  n’y  trouvé-t-on point  de  fer ;  il  y  a  de là  
 mucofité.  L’analyfe  chymique  en  produit  des  f e ls ,  
 del’hüiie &   de  ia  terre : cette huile  eft inflammable;  
 C’eft  abufer des termes  ,  que  d’ap.peller la  lymphe  
 huile non-inflammable ;  il eft eflentiel à l’huile de s’enflammer* 
  Il entre beaucoup moins d’huile dans la lymphe  
 ,  que  dans  le  fang,  qui  prend  feu lui-même ;  
 quand il  eft  f e c ,  au  lieu  que  les  liqueurs  albumi-  
 neufes deviennent une efpece de  gomme  feche j dure  
 &  prefque friable. La terre contenue dans la  lymphe  
 eft vitrifiable.  (H. D .  G.) 
 ALBUSEMÈ  ,  (Géogr.) petite  île  de  la  Méditerranée, 
  fur la côté du  royaume  de Fez, en face  d’un  
 bourg qui porte ie même nom. (Ç. A.) 
 ALBUZINKÀ,  (Géogr.)  c’eft  la fortereffe la plus  
 reculée que la czàririe pôflede dans  la Tartârie Mun-  
 galienrte. Elle  eft  fur  la  riviere d’Artiura ^  à douze  
 éens  lieues  de  Moskou. (C. A .)   . 
 ALCA., (Géogr.)  petite  île  très-fertile  ,  dans  là  
 mer Cafpienne , Tur la côte de  Tabareftân. C ’eft i’îlé  
 la plus  confidérable  de cette mer.  (C. A.) 
 A L C A B E N D A S ,   (Géogr.)  très-joiie  petite  
 ville d’Efpagne,  dans  la  nouvelle  CaAille.  Elle  eft  
 fituée  au nord, &  à  trois  ou  quatre  lieues de Madrid, 
   On  y   voit  de  belles  maifons  de  campagne