
 
        
         
		d’Hoffman, l’huile animale de Dippel,  la poudre de  
 Guttete, 8c la poudre anti-fpafmodique qu’on trouve  
 dans  le  difpenfaire de Paris. Sur, quoi  il faut remarquer  
 que ces deux  demieres  cçimpofitions  font  un  
 mélange de plufieurs fubftances, dont quelques-unes  
 n’ont  que  peu ou point  de vertu.'  Voye^  H i s t e r i -   
 QUE , C A LM AN T , ANODIN, DIB. raif. desScienc. & C . 
 L’emploi  de  ces, remedes eft indiqué dans toutes  
 les maladies convulfives ,   ou  qui:annoncent l’affection  
 du.genre  nerveux;  telles  que  l’épilepfie,  l’à-  
 poplexie,  apres  la ceffation  de l’attaque ,   la .paralys 
 e , le  tremblement des membres, les vertiges,  les  
 palpitations  ,  la mélancolie.,.  l’affèûion  hippocon-  
 driaque, &c.  _  I 
 Les plus habiles  médecins  qui  connoiflent  la  réciprocité  
 d’aftion ou d’influence  du  corps  fur l’ame  
 &   de  l’ame fur le corps , favent combien il importe,  
 dans  le  traitement  des maladies  qui  exigent ou pa-  
 roiffent  exiger  les  anti-fpafmodiques  ,  dé s’occuper  
 encore  plus  de  l’état moral que de  l’état  phyfique  
 du  corps.  L’afcendant  que donne  le  génie  lur  les  
 âmes  foibles ell une circonftance utile  pour  les malades  
 , lorfque  le médecin  fait: l’acquérir ; il  a droit  
 alors  d’infpirer  la fécurité  pat  fes  propos,,  il  anticipe  
 fur l’effet des remedes en les annonçant comme  
 .bons : mais il  ne' doit  jamais en  abufer  jufqu’à  promettre  
 ce qu’il  ne peut tenir,  ou  fe rendre  le  pané-  
 gyrifte  de  l’erreur,  par  intérêt,  charlatanerie  ou  
 mauvaifè  foi.  (   Article  de  M . L À   F o s s e   ,  docteur  en  
 médecine de là fkcultè'de Montpellier.') 
 A n t i -SP ASMOD.1QUÉ ( poudre) ,  Pharmacie & Thé-  
 raputique. Voye\ PO U D R E ,  Dicl.  raif ; des fcienc. & c .   
 tom. X I I I , page. 188 , col. première. 
 -  §   A N T I T H E S E ,   f . f .   f  Belles - lettres.  Le  
 pere  Bouhours  compare  Vantithefe  au  mélange  
 des  ombres  &  des jours dans la peinture  , &  à celui  
 des voix hautes 8c baffes dans la mufique. Nulle juf-  
 teffe  dans cette  éomparaifon. 
 Il  y   a  dans le   ffyle des-oppofit ions de couleurs,  
 de  lumière 8c  d’ômbres,  &   des  diverfités  de  tons,  
 faps  aucune  antithefe;  &   fouvent  iby  a  antithefe,  
 fans c e mélange de  couleurs  &   de  tons.  ' 
 L’antithefe exprime un rappbrt.d’oppoûtion entre  
 des objets  differens ; ou, dans ünmême.objet,1 entre  
 fes qualités, ou fes  façons »d’être  ou  d’agir : ainfi,  
 tantôt  elle  réunit  les  contraires  fous  un  rapport  
 commun ; tantôt : elle  préfente  la  même chofe fous  
 .  deux.rapports contraires. Cette fentence d’Ariftote,  
 pour fe pajfcr dt. fociétè,  il faut être  un  dieu ,  ou iine  
 bête  brute ;  ce  mot  de  Phocion à  Anti pater,  tu ne  
 fàurois avoir Phocionpour ami &  pour flatteur en même  
 tems-;- 8c celui - ci » pendant la  paix ,  les. en fu is   énfe-  
 yelijferit  Içur péri;  & pendant la guerre,  les*peres enfé-  
 veliffenr  leurs  enfans. Voilà  des .modèles de-V antithefe:.. 
   - -,  • 
 Il eft  dit  dans-le Dicl.raif.des Sciences',& c .peut-  
 être les fujets extrêmement férieux ne  la\ comportent pas.  
 On a voulu parler fans rdosutede l’antithefe trop fou-  
 tenue.,  trop i étudiée,  trop  artiftement  arrangée  ;  
 mais Xantithefe paffagêre ,  &  fans affeûation, eft  un  
 tour d’efprit ôcd’expreffionauffi natiirel, aufli noble,  
 auffx  férieux  qu’un  autre,  èc  convient'à  tous  les  
 -   f u j e t s . '  ' 
 La  plupart  des  grandes- penfées  prennent le tour  
 de l’antithefe , foit pour  marquer plus vivement les  
 rapports  de différence 8c d’oppofition, foit pour rapprocher  
 les. .extrêmes.  . 
 Caton difoit : J  aime mieux  ceux  qui  rougifent que  
 ceux qui pâliffmt.Cette.fentence profonde feroit ce'r-  
 tainement  placée dans  le  difcours  le plus éloquent.  
 Ecoute£, vous autres jtunes gens , difoit  Augnftê ,  un  
 vieillard, que les vieillards ont bien voulu écouter quand  
 i l  étoit jeune : cette antithefe hianqueroit-elle de  gravité" 
  dans la bouche même!de Neftor ? Et cette pën- 
 . fée■ fi jufte  8c  fi morale ,  la jettneffe vibd*efpérance ,  
 la vieillejfe  vit  de foûvenir;  &C  'te  mot  d’Agéfilas,  
 tant de  fois répété , ce  ne font pas les places qui honorent  
 les hommes,mais les hommes qui honorent les places;  
 8c celui de Dion  à  Denys,' qui parloit  mal  de  Gé-  
 lori, refpecle[   la mémoire de ce grand prince : nous nous  
 fommes fiés  a  'vous a  càufe  de  lui ;  mais à  caiife de  
 vous, nous ne nous fierons à perfonne; 8l  celui d’A gis,en  
 parlant dé fes envieux, ils auront àfouffrir des maux  
 qui  leur arrivent, &  des biens qui mi arriveront ; 8c celui  
 d’Henri IV  à  un  ambàffadeur  d’Efpagnë ,• Mon-  
 fieur Vambaffadeur ,  voilà Biron, je  le préfente volontiers  
 à mes amis  &  à  mes  ennemis ; &   celui  de Voiture  
 , c’efi le deftin de la France de gagner des  batailles  
 & de perdre  des  armées ,   feroient-ils  indignes  de  la  
 majefté de  la  tribune pu  du théâtre ? 
 L’abbé Mallet renvoie Vantithefe  aux  harangues  
 aux oraiforis  funèbres, aux difcours  académiques,  
 comme  fi Vantithefe  n’étoit  jamais  qu’un  ornement  
 frivole ,  &   comme  fi  dans, une  oraifon  furiebre  ,  
 dans  une harangue,  dans  un  difcours  académique,  
 le faux  bel-efprit  n’étoit  pas  aufli  déplacé que partout  
 ailleurs.  L’affeélation  n’eft bonne  que  dans  la  
 bouché  d’un’ pédant:,:  d’une;  précieufe  ou  d’un  fat. 
 'L ’antithefe  eft  fouvent  un  trait  de  délicateffe ou  
 de finëfle épigrammatique: cette' réponfe d’un homme  
 à  fa  maîtreffe,  qui  faifoit  femblânt  d’être  jaloufe 
 •  d’une honnête femme, aimable vice, refpecte^ la vertu;  
 &  celle  de  Pbocion  à Démadès ,  qui  lui difoit,  les  
 Athéniens te  tùèrônt s'il  entrent en fur tuf': & toi, s’ils  
 rentrent  dans  leur  bon fèns ;  8c ce  mot  d’Amilton ,  
 dans  ce  temps-là  de grands  hommes commandoient de  
 petites armées, & ces armées faijoient de grandes chofes,  
 font des  exemples de ce  genre. 
 Mais foùvent aufli  Vantithefe  prend le  ton le  plus  
 haut ;  &   l’éloquence, la  poéfie  héroïque y  la  tragédie  
 elle-même  peut l’admettre  fans .s’avilir. 
 Ce  vers  de  Racine,  imité  de Sapho ,. 
 Jefentis tout mon corps &  tnanjîr & brûler.  
 ce  vers de  Corneille ,  p - 
 E t montéfur le faite ,  il afpire  à défendre. 
 • ce vers  de la  Henriade, 
 .  Tri fie  amant?,  desmorts,  elle  hait  les vivons*  
 ce  vers  de  Crébillon, 
 La  crainte fit. lès  dieux , l  audace 4 fait les rois*  
 cés  paroles de Junon dans  l’Enéide , 
 Fiecleré f i nequèo fuptros.  acheronta movebo. 
 &  celles dé  Brutus dans la  Pharfale, 
 r.  .  .  .  .  .,..  .  minima ajfcôrdià  turbdt , 
 Pacém fimmatenênt.  '.  J *  .  .  . . . . 
 &   ces  mots  de  Séneque,  en  parlant  de  l’être fu-  
 prême  &  de  fes  immuables lo ix , femper parei femel 
 •  juffit, ne'font-ils pas du ftyle le  plus grave ? &   cette  
 cpnclufion de l’apologie de Socrate, en parlant à fes  
 juges, i l  efl tems de nous en aller ,  moi pour moùrir, &■   
 vou,s pôfir.vivre,  eft-elle  du  faux  bel - efprit ? 
 U. eh  eft'de Vantithefe,  comme  de  toutes  les'fr-  
 gures  de . rhétorique  :  lorfque  la.  circonftance  les  
 amenècy; &   que  le. fentiment  les  place , elles  donnent 
  aut ftyle  plus de grâce 8c plus dé beauté.  Il faut  
 prendre  garde feulement que  l’efpfit ne  fe  faffe pas  
 une  habitude  de  certains  tours  de  penfée  8c  d’ex-  
 preflion, qui,  trop fréquens,  cefferoient  d’être na-  
 :  turels.  C ’eft  ainfi  que  Vantithefe ^trop  familière  à  
 Pline, le  jeune  8c à,Fléchier, paroît,  dans leur éloquence,, 
  une figure étudiée,  quoique  peut-être  elle  
 leur  foit  venue  fans  étude &   fans réflexion. Voyc[  
 Ma n iè r e  ,   Suppl. ( M. Ma rm o n t e l .') 
 ANTIVENTRIA, ( Géogr.  )  nom  que  les Efpa-  
 I  gnols  donnent  à  l’une-, des., fubclivifions  qu’fis  ont  
 I  6  faites 
 faites  dé  la. terre ferme, dans  l’Amérique  méridionale. 
  Cette jubdivifion comprënd lès gbuvernemens  
 de Sainte-Marthe,de Grenade, du nouveau royaume^  
 &  quelques'autres  au fud de- Carthagene, jufqu’à la  
 rivierë des  Amazone^. ( C. A. ) 
 ANTIUM,  ( Géogr.) ville  dés Volfques, célébré  
 par les guerres des Antiates contrôles Romains, l’an  
 de  Rome 262. Ce fil t\  Antiuni  que Çôriolan futtùé  
 trois  ans après. Niimicius détruifit le pont <VAntiurn,  
 l ’an  284.  On  y   envoya unecôlônie deux ans apres;  
 mais  les  AntiatésLne  furent  pas-;encore  fournis ,  ils  
 reprirent  les- armes ; Cornelius  les  fubjugua  &   les  
 punit par  la mort des principaux d’entr’eux. CamiHé  
 les défit  encore , &  Valerius Conus ;  mais cë ne  fût  
 que .l’an'318  avant J.  C. que lés’hébitans ÜAntiüm'-,  
 à  l’exemple  de  ceux de Cappùe ,  demandèrent des  
 loix  à  la  république;  il-a voit  fallu  436'  ahs  aux  
 Romains pour affurer leur doininàtion fifr cette ville  
 belliqueufe;  qui n’étoit pourtant qû’à onze lieues de  
 leur  capitale.  ;  • 
 Il  eft parlé‘de  cette  colonie-XAntium dans Tite-  
 L iv e ,  Tacite  &   Appian.  Philoftrkte  ,  dans  la  vie  
 d’Apollonius deTyane ,  liv. F U I , dit  qu’on  y   côn-  
 fervôit  un^manufcrit écrit  autrefois par  Pythagoré-. 
 Le temple  de la Fortune qui étoit à Anttum, ayoît  
 beaucoup  de  réputation  1  c’eft ce  qui  pàrôît dans  
 Horace ;  !i'f 
 O diva gratum, qiue regis Antium ,  &c.  
 L’empereur Néron  fit  rétablir Antium ;  il y  conf-  
 truifit  un port vafte 8c commode j où  il dépenfa des  
 fommes immenfes. Une fille de Néron &  de Poppæa  
 naquit à Antiutn. 
 Il  ne  refte  plus  rien  de  fes vaftes  &   fomptueux  
 édifices, fi ce h’eft dés  ruines fur  le bord  de la mer.  
 Voyei  le livre  de  Philippe  Délia  Torre,  intitulé-,  
 'monumehtaveteris Antii,  Ftomoe ,  i jo o  ,  in-40.  ' 
 On travailla  en  1704  au  rétabliflèment  du port,  
 8c le  pape Lambertini  fongeoit  aufli  à  reprendre ce  
 projet  en  1750 , il y   confacra même l-’argent qui füt  
 ‘donné par' l’Efpagne, lors du concprdat  pafféau filmet  
 des  élections &  des anhätes ;  mais  cela- n’a  pas  ^  
 fuffi pour en  faire un endroit  cônfidérable :  ôn  l’appelle  
 aujourd’hui Capp-d'An\o.  Voyage d'uri François  
 en. Italie. to.m.  VI.  ( C.  ) 
 ANTOINE  (M a r c )   ,  Hiß.  rom.  H iß .  litt,  fur-  
 nommé  VOrateur,  occupa  les  premiers  emplois dé  
 la  république ,  &   il  ne  les  dut  qu’à  fort  éloquence  
 &  à fes vertus. Nommé quefteur èn A fie, il en avoit  
 pris  la  route  lorfque  fes  ennemis  l’accuferent  d’in-  
 ^çefte',  &  le  citèrent au  tribunal du prêteur Caffiùs,  
 nommé  VEcueil  des  accufés.  Sa  délicateffe  ne  lui  
 permettant pas  de  jouir du privilège  qui  difpenfoit  
 Tes officiers  abfens de  répondre aux accufatipns  formées  
 contre  eu x,  il  revint  à  Rome,  &   fe  juftifia  
 avant  de  fonger  à  fe  rendre  dans  fort  département.  
 L ’intégrité de fon adminiftration le fit fuccelfivement  
 nommer  prêteur en Sicile, &  pro-conful en Cilicie.  
 Ses  vi&oires  lui méritèrent les  honneurs  du triomphe  
 ,  &  lui frayèrent une route  à la  fuprême magif-  
 trâture.  Nommé  conful en  655 ,  il fe  fignala  par la  
 fermeté  contre  les entreprifes  féditieufes de  Sextus  
 Titus ,  tribun  faftieux,  qui  fomentoit les quefelles  
 du  fénat &   du  peuple ;  il  exerça  dans  la  fuite  une  
 cenfure ,  pendant laquelle il fit dépofer un  lénateur  '  
 qui  voulut  en  vain  s’en  venger ën  l’accufanr de brigue  
 :  Marc  fut- abfous  par  le  peuple.  Quant  à  fon  :  
 éloquence  qui lui  mérita  le  titre  Xorateur, comme  
 il na  rien iaiffé par écrit,  nous ne fauriôns en juger  
 par ^nous^Hiêmés  :  mais  les  éloges  que  lui  donne  
 Cicéron,  en  font  naître  une  haute idée.  Quoiqu’il  
 eut  paffé  par  tous  les  grades  militaires,  il  n’avoit  
 rien  négligé  pour  fe  perfectionner  au  bareau  ;  il  
 avoit meme plaidé long-tems avec un fuccès èxtraorlontfi  
 I, 
 dinaire.  Nous  apprenons  de  Cicéron  8c  de  Valere  
 Maxime,  qu’il refifta à la  vanité  de  publier fes plaidoyers  
 ;  parce  que  s’il  étoit  tombé  dans  quelque  
 ecàrt,  u  ne  vouloit  pas.  que  les  avocats,-  féduits  
 par la réputation,  adoptaflent  fes erreurs.  C’eft une  
 deheateffe qu’on ne  fauroittrop  admirer. Cette  vie  
 gloneufe  fut  terminée par une  mort  funefte.  Il  fut  
 profent &  tue pendant l.es défordres  civils  qu’excita  
 la  tyranmé  du  cruel  Sylla  &   du  farouche  Marius,  
 ba  tete  fut  expofée  fur  la  tribune  aux  harangues  
 H  eut  deux fils ,  fa voir  ,  Marcus  &   Caïus ( T -n  ) 
 A n t o in e   (M a r c ) ,  H ß .  rom.  fils  de  l’orateur  
 le  fit  cobfiëîti-è  par  l’excellence  de  fon  coeur  ,  &   
 par  fa  défaite  dans  la  guerre  de  Crête,  ce  qui  le  
 fit  appellér  le  Critique  par  dérifion.  L’hiftoire  confer  
 ve  un  trait  dé  fa  vie  qui1 attelle  fa  générofité. 
 ■  Jtl0ie' fia femme  , ‘ connoiffant  fon  penchant  à  obliger  
 y- ne; ceffoit  de l’obféder ;  il  profita  d’un inftant  
 de  fort  âbfencé  ,  &   s’étant  fait  apporter  un  baflin  
 d’argent  ,  il  lé  donna  à  une  iperlonrie  qu’il  favoit  
 etre  dans  le  befoin.  Patère,  liv. II.  Flor. Plut. 
 Gams  Antonius  f  itere  du  précédent  ,  accom-,  
 pagna Sylla da'ns la guerre contre Mitridate,  fameux  
 roi  de  Pont.  Accule  de  concuffion,  il  fut  d’abord  
 dégradé  dü  rang  de  fénateutv;, ce qui  ne  l’empêcha  
 pas  de  parvenir  au  confulat.'  Il  fiit  collègue  de  
 C^efon ;  &  fut  chargé de  conduire  l’armée  contre  
 Catilina.  Il- fut  foupçonné  d’être  le  complice  de cet  
 ennemi domeftique  ,  pour  s’être  déchargé du commandement  
 lé jour du combat.  Il fe peut cependant  
 que  la  conviftion  de  fon  incapacité  ait  occafionné  
 cette  conduite.  Toutes-ces; çirconftancës  attellent  
 qÇi|  étoit  peu  fait  pour  la  guerre  :  en  effet  les  
 Dardànîéns. lui firent éprouver une défaite. Cité une  
 fecônde  fois a Rome  pour .de nouvelles  vexations,  
 il fut  condamné au  banniffemènt,  malgré  le  plaidoyer  
 que Cicéron prononça  en  fa  faveur : lorfque  
 Marc - Antoine,  fon  neveu ,  eut  enchaîné  les  Romains  
 fous! prétexte  de y enger le meurtre  de Jules-  
 Céfar,  ce  triumvir ufa  de  fon  autorité &  rappella  
 Caïus  qui ^  n’ayant  qu’une  fille  ,  la  lui  donna  en  
 mariage.  Ce  fut  cette  époufe  que  Marc-Antoine  
 répudia  dans  la  fuite  pour  s’être  proftituée  avec  
 Doîabella. (T—n .)  '  j  r..  ^  .  \ \   ;  ; 
 A n t o in e   (M a r c )   le  triumvir.  (Hiß.rom.)  Les  
 orages dont- fa jeunëfle  fut agitée, &  le peu de fuccès  
 d’Antoine  le Cretois  fon  pere ,  dans les  affairés du  
 gouvernement,  fembloiënt  devoir  l’exclure  de  ce  
 haut- rang  auquel  il  fut  élevé;  Un  nommé Curion,  
 fameux à  Rome  par fon zele  dans  la  recherche des  
 voluptés ,  le  plongea  dans  les  plus  infames  débauchés. 
   Egaré-par  ce  guide  corrompu  qui  le  faifoit  
 fervir à  fes  laies  plaifirs ,  le  jeune  Antoine prit ces  
 funeftes  leçons qui,  dans  la  fuite,  lui firent perdre  
 l’empire  du  monde  oîi  l’excellence  de  fon  coeur  
 fon  éloquence  naturelle  &   fes  talens militaires  l’a-  
 voient  appellé.  Ses  défordrés  furent  portés  à  un  
 point, que  fon père  n’en pouvant fupporter le fean-  
 dale,  le chafl'a de  fa  maifon. Ce châtiment  étoit mérite  
 ;  Plutarque  affure  qu’Antoine ,  à  peine  forti de  
 1 enfance, avoit contracté près d’un million de dettess  
 Honteux  de  fes  liaifons  avec  Curion  ,  il  fit  une  
 nouvelle  cônnoiffance  qui  n’étoit  pas moins  perni-  
 cieüfe.  Il fë  lia  avec  un  certain  Clodius, que  l’auteur  
 que  nous  avons- cité  appelle  le  plus  impertinent  
 ,   le plus  méprifable  des  harangueurs  du peuple.  
 Dégoûté  de  fes  propres  folies,  &   redoutant  les  *  
 ennemis  des  complices,  ou plutôt  des  auteurs  de  
 fes  écarts  ,  il  quitta  l’air  infecté  de  l’Italie,  &   alla  
 en  refpifer  un  plus  pur  en  Grece.  Dès  qu’il  fut  
 ëntré  dans  ce  berceau  dés  arts,  il  s’exerça aux armes  
 &   à  leloquence.  Ses  progrès,  dans ces  diffé-  
 rens  exercices ,  fixèrent  l’attention  des  plus grands  
 perfonnages  de  Rome,  qui ne  confidérant  que  fes  
 N n n