toucher la cloifon de la foffe aux câbles , que l’on
inet le bois à brûler : on en .place auffi dans tous
les vuides que laiffent entr’elles les differentes cho-
fes qui fe placent au deffus du troifieme plan. De
Ce nombre font les banques deftinées à aller faire
de l’eau dans la chaloupe pendant le cours de la
campagne ; 'les barils de galere -, &c. On affermit
bien le tout , & on le rend inébranlable même '4
dans le roulis le plus fort. Il n’eft pas difficile de
fentir l’importance attachée à la folidité de l’arrimage;
auffi y apporte-t-on les plus grands foins. On affure
cependant qu’il y a eu. des vaifl'eaux dans lefquels
l’arrimage s^stoit dérange a la mer ; dans pareil cas ,
ilfaudroit chercher ’la relâche la plus prochaine,
& remédier cependant au plutôt, & du mieux què
l ’on pôu¥roit , à ce contrê-tems. ( M. le chevalier
D E L A C O U D R A Y E . )
ARROCHE, ( Botanique. ) en latin atriplex,. en
anglois orach ou arach s en allemand melde,
'Caractefe générique*
Varroche porte des fleurs hermaphrodites & des
fleurs femelles fur le même individu : les premières
ont un calice permanent compofé de cinq petites
feuilles à bordures membraneufes : il fe trouve au
centre un embryon orb'iculaire qui devient enfuite
une femence applatie de la même forme , laquelle
eft renfermée parles cinq parties-réunies du calice
permanent.
Efpeces,
i . Arrache en arbriffeaui. feuilles entières figurées
çn truelle.
Atriplex drborefcens foliis intégrés trullifomùbus.
Jiort. Colomb.
Halimus fruticofus. Mor. Hift.
Broad- leaved orach or shrubby halimus, commonly
-çalkd fea purslane trce.
a. Arroche arbriffeau à feuilles étroites & à branches
pendantes.
Atriplex arborefcens angujtifolia ramis pendentibus.
Hort-. Colomb.
Atriplex mariùma Hifpanica frutefcens & procum-
bens. Infl.
Shrubby -fea orach or halimus called fea purjlane
gyith a narrow leave.
3. Arroche à tige droite herbacée-, à feuilles triangulaires.
Atriplex caule ereclo herbaceo , foliis triangulàribus.
Hort. Cliff. 4 6 5 ,720. / de Miller.
■ White garden orach,
Varroche n°. / eft un arbriffeau qui s’élève à la
hauteur d’environ dix pieds , & peut-être plus haut
dans fon pays originaire. Comme elle buiffonne naturellement
, on a beaucoup de peine à lui former
une tige ; lorfqu’on y eft parvenu, la plante a telle--
ment fouffert-, qu’elle périt fouvent radicalement :
quelquefois elle ne meurt que -jufqu’au pied ; alors
i l en part nombre de-nouveaux jets qui lui rendent
la figure d’un büiffon ; c’eft ainfi qu’elle fe fouftrait
aux entraves de l’art pour fuivre fon naturel.
Cette arroche a une écorce blanchâtre-, fes feuilles
d’un verd-glauque & reluifant, font d’un fort bel
effet pour la variété & le contrafte ; elle convient
•dans les bofquets d’automne ; quoique là verdure
foit perenne dans les pays tempérés, comme, elle
perd toute fa beauté en plein a ir , même dans nos
hivers favorables-, je ne puis confeiller d’accorder
une place à cet arbriffeau dans les bofquets de cette
faifon. Les hivers rigoureux le tuent quelquefois,
mais on peut toujours enréparer la perte, en en plantant
quelques branches dans des pots à la fin de
l ’automne : fi ces pots font placés fous des chaffis à
vitrage^ -les boutures auront de la racine dès le printems,
& pourront fe tranfplanter dès là fin de fepi
tembre fuivant: aurefte, en quelque mois de l’été
qu’on en faffe des boutures , elles s’enracinent parfaitement
au bout de quelques femâines.
Varroche n°. 2. eft un petit arbriffeau dont les
branches fe recourbent vers la terre : fes feuilles
étroites font de peu d’effet, elle eft dure ; ainfi on
peut en planter quelques pieds dans les bofquets
d’automne & d’hiver, en faveur de la variété : elle?
fe multiplie auffi facilement & de la même façon
que la première.
Varroche n°. g eft une plante rafraîchiffante qu’on
a mis autrefois au nombre des herbes potagères,
& que plufieurs' perfonnes préfèrent encore aux
épinards. J’ai vu lors de l’extrême mifere qui a fuivi
les abus de l’exportation, de pauvres gens venir
de fort loin chercher cette plante dans les. lieux oit
elle croît naturellement ; elle eft annuelle. On la
femè à la fin de feptembre , dès.que fa femence eft
mûre ; fi elle eft levée trop épais, on l’éclaircit de
maniéré qu’il y ait environ quatre pouces de dif-
tance entre chaque plante : il faut la béquiller &
& la farder de tems à autre , c’eft tout le foin qu’elle
demande ; dans les bonnes terres fes feuilles de-
viénnent. extrêmement larges. ( M. le Baron de
Ts c h o v d i .')
ARROSEMENT, ('Jardinage.) La terre eft pénétrée
d’une humidité bienfaifante & d’un feu modéré
qui s’exhalent de fon fein, & que lui rendent les
régions dé l’air par les rayons folaires , les pluies &
les rofées. Ce font les grands moteurs de la végétation
des plantes : Dieu leur difpenfe avec mefure &
la chaleur des jours & la fraîcheur des nuits.
Cependant cette balance n’ eft pas toujours fi
égale , que les végétaux n’aient à fouffrir par fon
dérangement : c’eft à notre indùftrie à les fecourir;
• elle eft auffi un don du grand bienfaiteur.
Les humides vapeurs que raffemblent les douces
nuits d’été ; ces globules de rofée dont le matin
fait briller les feuilles ; ces tiedes ondées fi doucement
verfées fur les plantes qui fe relevent en les
recevant, & femblent enivrées de plaifir ; ces tendres
fecours de la- nature quelquefois ne concourent
plus enfemble , & font même affez fouvent interrompus
à- la fois: il eft néceffaire d’arrofer.
Mais il' s’en faut beaucoup que les arrofemens,
fur-tout s’ils ne font pas ménagés avec intelligence,
puiffent fuppléer au bien que les pluies font aux
végétaux. Lorfqu’il pleut, ce neft pas feulement
un petit efpace autour.de la plante qui fe trouve
humefté, c’eft toute la furface du fol qui s’imbibe
également. Les pluies douces de l’été tombant mollement,
careffent le fein de la terre, fans le trop
preffer. L’air chargé de fraîcheur, pénétré les feuilles;
le voile léger dont le ciel fe couvre, ôte au foleil
cette a&ivité dévorante qui bientôt reprendroit à
la terre les eaux dont elle vient de s’abreuver, &
l’on r.efpire une moite chaleur mêlée de la tranfpi-
ration odorante des végétaux qui ouvre à la fois
tous les canaux de la végétation/
Les arrofemens feront d’autant meilleurs, qu’ils imiteront
mieux ces arrofemens naturels. Adaptez donc
à vos arrofoirs des pommes, dont les trous très-
petits faffent jaillir une gerbe de pluie fine : ne
vous contentez pas d’humefter le pied des plantes;
verfez cette pluie artificielle dans un pourtour con-
fidérable ; relevez quelquefois votre, arrofoir .pour
laiffer à la terre le tems de s’imbiber, & recommencez
à plufieurs reprifes d’arrofer. Souvent il
fera très-utile de répandre cette rofée fur les feuilles,
fur-tout lorfque les plantes, ayant lutté long-tems
contre le féchereffe de l’a ir , penchent leurs tiges
I fatiguées, & laiffent pendre leurs feuilles chargées
Pour
Pour les plantés grêles & très-délicates ] pour ;
les tendres plantules. qui viennent d’éclore du fein
d’une très-petite femence, la pomme de l’arrofoir
verferoit l’eau avec encore trop de force ; fervez-
vous d’un goupillon que vous fecouerez doucement
par-deffus. Tenez le pied des plantes -entouré d’une
terre légère & fans cohéfion, afin qu’elle ne fe fende
pas après les arrofemens, ou bien jettez de la terre
feche fur la terre hume&ée, & defferrez-la quelquefois
par de petits labours ; de la litiere menue, des
pelures de gazon retournées dont on environne le
pied des plantes , parent à l’affaiffement que les arrofemens
occafionnent, entretiennent long-tems leur
fraîcheur, & quelquefois même les fuppléent en
arrêtant les vapeurs qui s’exhalent du fein de la
terre, & qui iroient le perdre dans le vague des
airs : fur-tout profitez pour faire & réitérer vos ar-
rofemens des tems couverts, doux & moites : s’il
tombe une pluie fine, c’eft le moment le plus précieux.
On a demandé lefquels étaient préférables des
arrofemens du loir, du matin, ou du milieu.du jour,
tous ont leur avantage particulier ; mais les premiers
certainement font les plus utiles, tant que durent
les longs jours, & ces courtes nuits dont les vents
doux feçpuent lesjvoiles humides,; elles conferyent,
même elles' augmentent la fraîcheur des arrofemens
qu’on a faits le loir ; ceux du matin deviennent alors
bien vite la proie du foleil ; il deffeche tout-à-coup la
terre , elle fe crévaffe, Sc un air brûlant s’infinue
jufqu’aux racines,
Lors donc que le foleil eft près de fe coucher
dans la pourpre , que je vois par-tout étinceler fes
rayons d’or parmi les gerbes argentées qui fortent
des arrofoirs !
Dans les premiers mois du printems & de l’automne
, les arrofemens du foir feroient dangereux,
à caufe des trop fraîches nuits & des gelées blançhes-
qui aideroient à tranfir les plantes. Alors que vos
jardiniers matineux, portant par-tout les arrofoirs,
faffent jaillir la rofée fous leurs pas précipités; tandis
que l’aurore jette fes doux regards fur la nature
embellie.
Dans ce tems auffi l’on peut, fans rifquer, arrofer
vers le midi; il n’eft pas à craindre que le foleil
frappe trop vivement la terre humeftée, ni ,qu’il
brûle les feuilles fur lefquelles fe font échappées
desigouttes d’eau; c’eft ce qui arrive lorfqu’il eft
armé de fes feux les plus puiffans. Ces globules
aqueux raffemblànt les rayons folaires, font l’effet
des miroirs ardens : enfin il eft des plantes des
arbres qui demandent d’être arrofées au milieu du
jour.
Lorfque la féchereffe a été long-tems continuée,
que le ciel eft d’airain, que la terre eft entr’ouverte,
'& que les plantes fe flétriffent, les arrofemens pref-
que toujours utiles, fur-tout pour procurer aux
légumes & aux fruits le volume & la douceur,
deviennent abfolument indifpenfables ; mais c’eft
alors auffi qu’ils produifent les plus mauvais effets,
fi l’on arrofe fans précaution & fans continuité. Dès
qu’on les a commencés , il faut les réitérer tous les
jours, ou au moins de deux jours l’un, fous peine
de voir les plantes mourir ou languir : alors on doit
fur-tout les faire avec mefure & ménagement, en
un mot avec tous les foins que nous avons indiqués
d ’abord.
Combien de jardiniers ftupides ou de mauvaife
volonté qui, dans pareilles circohftances, arro-
fent à des tems trop éloignés, & noient les racines
en y jettant tout-à-coup une forte colonne d’eàu!
ils les livrent à l’aridité de l’air qui s’introduit dans
les-fentes de la terre battue , aux taupes, aux mu-
^ts , aux taupes-grillonç qu’attire une fraîcheur
Tome /,
intermittente, & qu’une humidité continue éloigne-
roit;.iisfont ainfi bien plus de mal aux plantes qu’elles
n’en fouffriroient de la feule féchereffe.
Celles que l’on tient en pots demandent encore
plus de précaution ôc de foin , pour leur préparer
& leur procurer les meilleurs effets des arrofemens.
Il faut mettre des écailles d’huîtres ou de moules
au fond des pots , tournées par leur côté concave
fur les trous dont ils font percés, & par-deffus un
lit de moellon broyé groffiérement ; fi le fond des
pots , au lieu d’être plat * a été fait concave , &
qu’on l’ait pourvu d’un pied qui l’éloigne un peu de
la furface de la terre, on fe fera prémuni autant
qu’il eft poffible contre la ftagnation des arrofemens.
Quand ils auront été quelque tems continués, il fera
0on de defferrer la terre par un petit labour, & de
répandre par-deffus une couche de bonne terre légère
mêlée de fable ; mais lorfque les racines fi-
breufes, empliffant tous les pots, ne permettent plus
aux arrofemens de pénétrer, perdez la terre jufqu’au
fond, avant d’arrofër, avec un fer pointu & mince
& plongez à plufieurs reprifes le fond du pot dans
un feau plein d’eau, fouvent il convient de tenir les
pots enterrés pour procurer aux racines le bien de la
fraîcheur environnante, & de celle qui s’élève du
fond de la terre.
La fréquence & l’abondartee des atrofenteris fe ré-*
gleront fur le ternes , les faifons, & fur le plus ou
le moins de foif naturelle aux efpeces de plante. Il
en eft, comme les plantes graffes,- qui ne demandent
prefque point d’eau ; plufieurs au contraire veulent
être continuellement abreuvées. Les arbres qui fe
dépouillent & - que l’on tient dans la ferre * n’ont
befoin l’hiver que de très-peu d’humidité ; tandis
que les arbres toujours verds dont les feuilles continuent
de tranfpirér , exigent!, dans cette faifon,’
des arrofemens réglément réitérés ; & ceux à feuilles
larges, tranfpirant davantage, veulent être encore:,
humeâés plus fouvent.
Les arrofemens font indifpenfables pour procure?
& hâter le développement des racines, des plantes
nouvellement tranfplantées ; mais il faut, à l’égard
de plufieurs efpeces ; les faire plus rarement du moment
que la reprife eft fûre, à moins qu’il ne fur-
vienne une féchereffe extraordinaire. Pour ce qui
concerne les boutures, les arrofemens leur font né-
Geffaires, & ils doivent être continués long-tems &
réglément; mais il faut les faire avec d’autant plus de
circonfpeâion & de mefure, que ces bouts de branches
encore dépourvus de racines, fe pourriroient
plus aifément, dit Collet, par une humidité ftag-
nante ou trop copieufe, & par la preffion d’une
terre trop battue. Voyelle mot B o u t u r e , Suppl,
& Carticle Mûrier , Ditf. raif. des Sciences, &c.
Heureux qui pourroit affeoir fon jardin fur le
doux penchant d’un coteau repofé aux plus favorables
afpefts; de la cime revêtue de bois qui ne le
domineroit que pour lui fervir d’abri, tomberoient
de pures fontaines , dont il pourroit conduire les
flots le long de fes plates-bandes & dans les fen-
tiers des planches de légumes. Cet arrofement qui
pénétré tranfverfalement la terre, qui la fouleve dou-'
cernent au lieu de la preffer, donneroit aux utiles
productions de ce jardin, la même vigueur, la même
beauté qu’on remarque dans îes'plantes qui,dans leur
luxe vain, s’élèvent aux bords des rivières : & c’eft
ainfi qu’ Alcinoiis entretenoit dans fes jardins im-
mortalifés, une perpétuelle fraîcheur : on y remar-
quoit avec un égal plaifir, l’éclat de la verdure ornée
de fleurs & de fruits, & celui du cryftal mobile des
eaux qui y formoient un Méandre.
Ceux qui n’ont pas ces commodités , doivent
raffembler avec foin dans une citerne les eaux de
tous leurs toits. ou faire conftruire , s’ils trouvent
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