
 
        
         
		Malabares l’appellent encore katou tsjâmhouyc'enà.-  
 dire .fauvagejambo ; les  Brames ambuti ;  les Portu-  
 gais JamJiQu doimato ;  les Hollandois ferre bóllen. Jean  
 Commelin l’appelle jambos fylveftris, &   le  regarde  
 comme une troilieme efpece de jambo qui auroit du,  
 félon lui,  être  placée  par VanrRheede  dans  le volume; 
  I;  de  fon  Hortus Malabarious ,  après  le  nati  
 fchambu  gravé; à  la planche X VUL 
 Cet arbriffeau ne  s’élève guere  au-deffus de quatorze  
 pieds.  Son tronc eft fort  court,  couronné par  
 une cime  fphérique COmpofée de branches oppofées  
 en  croix,  courtes.,  épaiffes,  affez ferrées ,  d’abord  
 ailées, à quatre-angles aigus, rouges &  brun-rouges  
 dans  leur  jeuneffe,  enfuite  cylindriques en  vieillif-  
 fant,  à  bois'blanc  très-dur,  recouvert  comme  lé  
 tronc d’une écorce cendrée ,  ligneùfe, tcès-épaiffe. 
 Sa racine eft recouverte d’une  écorce noirâtre. 
 Ses  feuilles font oppofées deiîx-à-deux en croix,  
 au nombre de deux à quatre paires fur  chaque branche, 
   très-ferrées,  elliptiques,  obtufes,  longues  de  
 trois à fix pouces, une  fois moins larges , entières ,  
 très-épaiffes, d’un verd moyen, relevées en-deflbus  
 d’une groffe côte ramifiée  de fept  à  huit  paires  de  
 nervures alternes , infenfibles &  portées horizontalement  
 fur un  pédicule  demi-cylindrique  extrêmement  
 court, ailé fur fes côtés fur lefquels  les bords  
 fè prolongent. 
 Le  bout  de  chaque  branche  eft terminé  par  une  
 fleur hermaphrodite prefque  feflile, ou à péduncule  
 quarré, trèfSçoûrt,  longue de trois pouces, purpurine  
 , pofée non pas. fur l’extrémité de l’ovaire, mais  
 fur fes côtés vers fon extrémité. 
 Chaque fleur confifte en un  calice perfiftant,  à  fix  
 feuilles épaifles,  triangulaires,  une fois plus longues  
 que larges,  vertes, élevées, peu ouvertes ^égales à  
 l'a longueur de l’ovaire qui les porte, en faifant corps  
 avec elles. Entre les fix feuilles du calice, font placés  
 fix  pétales  purpurins,  triangulaires ,  menus ,  auffi  
 longs qu'elles,  huit à dix fois  plus longs que larges.  
 Trente à  quarante  étamines  une  fois  plus  longues  
 que  le  calice &   l’ovaire  pris  enfemble,  s’élèvent  
 droit en faifcèau, &  rempliffent le calice ou la fleur ;  
 leurs  filets  font purpurins,  couronnés  chacun  par  
 une antheré rouge, taillée en rein, couchée horizontalement: 
   ces  étamines  ne couvrent  pas  la  furface  
 fupérieure de l’ovaire, mais font  attachées  fur  fix à  
 fept  rangs autour  de  fes  bords près de  la corolle &   
 du  calice,  &   avant  leur épanouiffement  elles  font  
 recourbées  o,u roulées en fpirale vers le  centre de la  
 fleur.  Le ftyle part du miliéu de l’ovaire, oc domine  
 les étamines : il  eft  verd,  terminé  par  un  ftigmate  
 hémifphérique,  velu. 
 L’ovaire, avant fa maturité, paroît d’abord comme  
 une fphere de neuf lignes de diamètre, verd-brune ;  
 mais en mûriffant  il devient une baie  en  pomme de  
 deux pouces  à  deux pouces  un  tiers  de.diamètre,  
 confervant fon ftyle &  fon calice qui l’entoure vers  
 le miiieu de fa longueur ou un peu au-deffous, comme,  
 une  étoile  épanouie  à  fix  rayons.  Gette  baie  eft  
 brune  extérieurement, charnue, à chair ferme, fuc-  
 culente,  à  une  loge,  ne  s’ouvrant  point,  comme  
 partagée  en  deux,  contenant  cinq  cens  à  fix cens  
 pépins  Ovoïdes,  anguleux,,'longs  de  deux  lignes,  
 une fois moins larges, blancs d’abord, que le contaCt  
 4,e l’air rend enfuite noirs  comme fi on les  eut plongés  
 dans de  i’encre, difpofés'fur dix-huit  rangs  ou  
 enfoncés dans dix-huit cellules autour d’un placenta  
 charnu,  dont  les cellules repréfentent  des  ramifications  
 très-agréables à la vue. 
 -  Culture. Le blaiù croît communément au Malabar,  
 au bord  des  rivières,  fur-tout dans les provinces de  
 Paleurti  &   Tirpoutare.  11  fleurit  &  fruCtifie  dès la  
 quatrième année qu’il a été femé ,  jufqu’à la vingtieme, 
   8c continue  ainfi tous  les  ans.  Ses  fruits  font  
 mûrs en août. 
 Qiialités.  Toutes les parties de cet; arbriffeau. font  
 fans odeur;  Ses  branches  &   feuilles ont  une faveur  
 auftere. Ses feuilles fontacides, ainfi que fes fruits. 
 U  f  âges.  Les  Malabares  font cuire  fes  fruits pour  
 les manger.avec d’autres mets. 
 De  fes feuilles  pilées ils font un cataplafrrie qu'il»  
 appliquent fur la tête  rafée pour diffiper, les vertiges  
 &   procurer  le fommeil  dans les  fievres  continues;  
 Lefuc tiré de  fon fruit par exprefïion fè donne avec  
 le  miel  pour  guérir  les-aphtes  &   pour  tempérer  
 Fardeur des fievres. 
 Remarques. Quoique Jean  Commelin  ait regardé-  
 1e blatti comme une efpece de jambo , oh voit cependant  
 qu’il y   a  beaucoup,  de,  différence  &  dans  les-  
 fleurs &  dans les  fruits  de l’un &- de l’autre ,  &  que  
 cet arbriffeau  méritoit  de Taire un  genre  particulier  
 dans  la quatorzième famille des myrtes ou nous l’avons  
 placé.  Voyei(_  nos Ramilles des plantes , vol. U.  
 imprimé  en  1759  ■>  Pù^hé  en  1763  -,  page  8 81  
 (  A f. A d a n  s o n . ) 
 BLAVET, (Gèogr.) riviere de France eri Bretagne.  
 Elle a la fource au diocefe de Quimpercorentin ,  8ç  
 fon embouchure  dans  l’Océan à Port-Louis ,  après  
 un  cours de quinze ou feize lieues.  (T )   • 
 BLAWE-STAAR , f.  m.  ( Hifi. nat. Ichthyolog.  )  
 efpece de fpare affez bien gravé &  enluminé fous  ce'  
 nom  &   fous  celui  à?étoile  bleue  d'Amboine  ,  par  
 Coyett , à la figure  8 0  de  la  fécondé  partie  de fon.  
 Recueil des poijfons £Amboine. 
 Ce  poilfon a  le  corps  médiocrement long, très-  
 applati ou  comprimé  par les  côtés; la tête grande,  
 triangulaire,  la bouche  petite,  conique,  pointue,  
 les yeux  petits. 
 Ses  nageoires font  au. nombre  de  fept,  favoir %  
 deux ventrales petites,  pointues, menues, au-deffous  
 des  deux  peCtorales  qui  font  rondes  8c  médiocrement  
 grandes  ;  une  dorfale  étendue  fur  prefque  
 toute la longueur du  dos,   comme  fendue en deux,  
 à  rayons .plus  longs devant que derrière  ;  Une derrière  
 l’anus  plus  longue que profonde ;  &  une à la  
 queue,  échancree Ou creufée en arc.  Deux  de  ces  
 nageoires  font  épineufes,-fa voir,  la dorfale  qui  a  
 fept rayons  antérieurs en épine ,  &  l’anale  qui en a  
 trois. 
 Son corps  eft bleu avec trois bandes tranfverfales  
 de chaque cô té,  jaunes, bordées de  rouge.  Sa tête  
 eft  rouge  en-deffus,  bleue  en-deflbus,  bordée  de  
 jaune,  avec une  étoile  bleue  à cinq  rayons  autour  
 des veu x,  dont la  prunelle  eft bleue entourée  d’un  
 iris jaune. Les nageoires font vertes, excepté la dorfale  
 qui eft jaune au-devant à rayons, bleus,  &  marquée  
 de deux demi-cercles jaunes 8c de deux rouges  
 dans  fa partie  poftérieure. 
 Moeurst Ce poiflon eft commun dans la mer d’Amboine  
 ,.  autour  des  rochers  ;  il  eft  fort  maigre;  
 (A f .   A d  an so n . ) 
 BLAZER,  f.  m.  ( Hifl.  nat.  Ichthyolog)  poiflon  
 d’Amboine  du  genre  du  poupou,  dont  Ruyfch  a  
 fait graver deux efpeces fous ce nom n° 8 8c  <)  de la  
 planche  VIII  de  fa  Collection  nouvelle des  poijjons  
 £Amboinç, pag. 14 8ç  iS, 
 Lé premier de ces deux poiffons. a le corps court,  
 affez  comprimé,  à  peau  rude,  comme  chagrinée,  
 fans épines ; la tête  courte, la bouche petite, cinq ou  
 fix  dents coniques, pointues à chaque mâchoire,  les  
 yeux  médiocrement  grands ; &   fix nageoires  dont  
 deux peCtorales, médiocres, arrondies.; deux çlorfales  
 dont  l’antérieure  courte,  triangulaire ,  épineufe ,  
 la  poftérieure  longue  ,  une derrière  l’anus  longue ,  
 &  une  à la queue, quarrée ou  tronquée.  Il eft bleu  
 avec quelques  taches  blanches  fur  la  poitrine ,  8c  
 une de chaque côte vers  la  queue, 
 La 
 La  fécondé  efpece  de  la figure  J |f  différé  de  la  
 première  en  ce  que  fon  corps  eft moins renflé  où  
 plus menu,  plus  alongé à  proportion.  Sa  nageoire  
 dorfale antérieure  a trois rayons épineux,  plus voi-  
 fins  de  là  fécondé  nageoire poftérieure.  Il  eft  pareillement  
 bleu,  mais  marqué  de  chaque  côté de  
 fon corps  de  deux lignes blanches longitudinales qui  
 commençant derrière les nageoires peCtorales, vont  
 fe terminer à la:queue où font deux  taches  blanches  
 de chaque  côté. 
 Moeurs.  Ces  pôiflblis  n’ayant  pas  les  ouvertures  
 des  ouies  affez  grandes,  près  des nageoires  pectorales  
 , lancent fouvent par la bouche  l’eau qu’ils ont  
 avalée,  ce-qui établit un certain  rapport entr’euxôc  
 le  foufflewr dont on  leur a  donné  le nom de  blaser. 
 Remarque. Le  blaser  eft, comme Fon peut juger,  
 de la famille des  coffres,  orbes -,  8c  appartient à  un  
 genre particulier femblable à Facara mu cm du Brefil,  
 auquel nous laiflons  par préférence  celui  de poupon  
 qu’on  lui donne dans les Indes. (Af. A d  an  s o n .) 
 §   BLED .ou  Bl é ,  ( Botaniq.  Agriculture. )  mot  
 François  ,  formé  du  latin  barbare  bladum,. blaïum.  
 On  difoit  autrefois  b lai.  Plufieurs coutumes  parlent  
 d’un droit Je  blairie qui, dans  les unes,  eft une pre-  
 ftation  en bled, dans d’autres, comme en Nivernois,  
 eft  le  droit  de  pafçage  fur  les terres moiffonnées,  
 &c. Mais d’où vient le mot barbare, bladum? Ménagé  
 fe contente de dire qu’il fignifie fruit, femence ; d’où  
 Vient le mot iïimbladare, emblaver, pour enfemencer,  
 èmblavures, emblures,  grains pendans par racines  , dé-  
 blaver pour moiffonner/* <5’e;Voffi.us, devitiisfermonis,  
 dérive le mot bladum,  du faxon blad.,  qui fignifie la  
 mêmeehofe. D ’autres, enfuivantl’idée de Ménagé,  
 le  dérivent  du grec blafion,  germèn.  Le mot de bladum  
 ,  d’où nous  avons fait bled,  vient  de plus loin  
 félon  M*  Buller  qui  le  dérive  du  celtique  blead,  
 moiffon.  Les  bas-Bretons  difent encore  bled pour  
 farine ,  &  les Gallois Æ/o*. Bladum étoit  un nom générique  
 ,  pour lignifier  toutes  fortes  de grains propres  
 à  faire du  pain.  Pour  en défigner la qualité,  il  
 falloit  ajouter l’efpece  au mot bladum ,  comme bladum  
 frumentum ,  froment ; bladum ab equis, avoine ; -  
 bladum  mediatum  ,  méteil  ;  bladum  hiemale  ,   bled  
 d’hiver ;  bladum grojfum,  minutum, gros bled , petit  
 bled ; bladum fie autem  appellabant quodvis  triticum,  
 etjî difftrret à frumento , Ducang.“ Siton pane di biado  
 e  non  di fromento,  Dantes.  Ainfi notre mot  bled eft  
 générique,  de même  que  celui  de  grains,  car  on  
 dit  indifféremment  le  commerce  des  bleds ;  le  commerce  
 des  graine  ;  8c  bled  en  général,  fignifie  les  
 petits corps ou fruits  des  plantes, &  principalement  
 les fomencès de  celles qui font connues fous le nom  
 de fromehtacées  ou  de  céréales ,  parce  qu’elles  fervent  
 à  la  nourriture  des  hommes  &   des  animaux.  
 Les  anciens  fe  fervoient  du mot frumentum  ,  pour  
 défigner toute efpece  de bled ; quoique  nous  ayons  
 reftreint  le  même mot frumentum au fensSpécifique  
 pour défigner l’efpece particulière  que  nous  appelions  
 froment. Le frumentum des latins  étoit dérivé du  
 mot frui  dans  le  fens  de  vivre :  on  difoit  firuimen-  
 tum,  &  frui venoit de frumen,  qui  fignifie  proprement  
 la membrane qui  tapiffe  l’intérieur  de la bouche  
 ,  le haut  du  palais. 
 k   De la lignification du mot paffons à .la chofe; Rien  
 he  prouve  mieux  les  foins  paternels  &   l’amour  
 d’une providence attentive , que la variété des grains  
 &  des  fruits dont1 Fauteur de-la  nature  a enrichi  les  
 domaines de  l’homme;  ce font-là  les vrais  biens de  
 la vie, bien.toujours renaiflans 8c s’améliorant même  
 par la culture^ biens quife rajeuniffent pour' nos be-  
 îbins &  qui femblent  ne fe perpétuer  fans  eeffe  que  
 pour la  confervation  de  l’efpece  humaine. 
 Parmi  les  plantes  qui  nous donnent les grains &   
 les fruits,  il en eft dont la vigueur  réfifte  à la  durée  
 Tome  h 
 dés  fems  j  8c  aux  viciflitùdes des  faifons  ;  leloh lâ  
 nature 8c  la conftitution  de  chaque  efpece. Il en  eft  
 qui  ne font vivaces  que  par  leurs racines ;  &  dont  
 la  tige &  les  feuilles qui  périroient  tous  les  hivers;  
 font  coupées  pour fervir  de  fourrage aux animaux..  
 Il  en  eft  enfin  d’annuelles  qui  ne  iubfiftent  qu’une  
 année  ,  &   parmi  ces  dernieres  il  en  eft  ,  telles  
 que  les  bleds &  les feigles,  qui  peuvent  fupporter  
 les  rigueurs  des  hivers,  8c  dont la  végétation peut  
 fe  prolonger  jufqu’à  neuf  à  dix mois ;  tandis  que  
 d’autres,  telles que lés bleds de mars,  craignent l’hiver  
 &   fes  frimas,  &   acquièrent  leur  parfaite  ma,  
 turité  dans  l’efpace de  quatre  mois ;  en forte qu’il  
 fufiît de les femer au printems aux environs  du mois  
 dont ils  portent le nom 3  Les mars; 
 Cette  diveriïté  des  plantes  nous  eft  favorable ;  
 non-feulement  par  la multiplicité des  dons que  leur  
 récolte  nous  procure  ,  mais  encore  eri  ce  que  les  
 femences variées. comme  les  faifons ,  nous  donnent  
 la  facilité  d’enfemencer  toutes  nos  terres  dans  la  
 faifon  qui  nous  convient  le  mieux  ;  eh  forte  que  
 nous  pouvons  nous dédommager dans  l’une des pertes  
 que  nous  avons effuyées  dans  l’autre: 
 Les bleds étant fpéeialement  deftinés à  la hourri-  
 ture  de  l’homme  qui ne  peut  pas  fe procurer d’aliment  
 plus  fain,  plus  agréable,  ni  plus  facile à  préparer  
 ,  font devenus  la  matière  d’un  commerce  né-  
 ceflaire  qui  ajoute  encore  à  leur prix  ;  ils  font par  
 cette  raif'on  le but  principal  de  l’agricuitiirè ,  dont  
 les travaux  font  confacrés  avant  tout à la multiplication  
 des  bleds,  parce  qu’ils  font  d’une  néceflité  
 indifpenfable  pour  toutes  les  conditions.  Les grains  
 peuvent  Jqnc  être  confidérés  fous  deux  afpects  ,  
 l’un  comme  étant  l’objet  de  l’agriculture,  Fautré  
 comme  fervant  de  bafe  &   de  matière  première  
 aux commerces  fondés  fur nos  befoins réciproques;  
 Voye^  les  mots  A g r ic u l t u r e ,   C o m m e r c e   d e s   
 g r a in s  , Ex p o r t a t io n . 
 Mon o bjet,  dans cet  article ,  étant  de  procurer  
 une  connoiflànce  étendue  des  divers bleds,  je  vais  
 le  divifer en  plufieurs  paragraphes pour foulager la  
 mémoire,. &  y  répandre  plus d’ordre  8c  de  clarté; 
 §   I.  Bleds  des  anciens ; 
 Je traduis ce paragraphe de  mes Inftnations latines  
 £  agriculture phyjîco-botanique,  que  j’efpere  donner  
 au public  en françois 8c  en latin,  8c dans lefquelles  
 j’ai  raffemblé  tout  ce  qui  concerne les  plantes  céréales  
 &  leur  culture ,  leurs  différentes  efpeces 3  la  
 nature  des  terres,  l’hiftoire naturelle  de la vigne 8c  
 des  vins ,  6*c<  enfin  tout  ce qui  concerne  l’agriculture  
 , pour former un Proedium rufiieum complet. 
 Les  Romains ,  comme  je  l’ai  obfervé plus haut ;  
 défignoient fous le mot générique frumentum,plufieurs  
 efpeces  de  bleds.  Ils  en  diftinguoient  deux  genres  
 principaux  ,  celui  qu’ils  nommoient far feu ador ,  
 8c  le  froment  qu’ils  appelloient  triticum.  On  peut  
 voir  cette  diftinâlion  dans Columelle.  Virgile fem-  
 bie l’indiquer dans fon immortel  ouvrage  des Géor-  
 giques. 
 At f i   Iriiicèam in Ttiefiim  tobüfiaqùe farrd 4  
 Exercebis  humum. 
 Ce font  là  de  ces  diftiriéfiôns  qui  échappent  aux  
 traducteurs  qui  croient,  comme  M.  de  Fl fie ,  y  
 fuppléer par la pompe des mots, 8c dont l’enfemblë 
 ne  fignifie  rien; 
 P  référés-tu des  bleds  dont les gerbesflottantes  
 Roulent au gré des vents leurs ondes jaunififantes? 
 On  voit que  tout  ce  qui  fuit  #  n’ajoute  rien  à 
 Cette  traduction  ,  Préférés - tu  des  bleds  &   n’eft  
 qu’un  vain  rempliffage,  &  que  cette  traduction  eft 
 incomplette  ,   puifqu’çlle  ne  rend  pas  les  mots 
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