
 
        
         
		piquante,  beaucoup  plus pénétrante 'dans tes tetefi  
 de fleurs,  &   comparable à celle de  la pyrethre  ou  
 de l’écorce de bigarrade, mais fans odeur.Lorfqu’on  
 mâche  fes têtes ou fa racine,  la langue éprouve une  
 fenfation ftimulante, qui fait l’effet  d’un corrofif, Sc  
 qui lui  procure une volubilité finguliere. 
 Ufages. Les maîtres de langues Ethiopiens mettent  
 à profit cette  propriété,  pour  délier  la  langue  des  
 enfans  qui  ont  de  la . peine  à  prononcer  certaines  
 lettres Arabes difficiles,  comme  le  tfcha  &  le  %a;k  
 cet  effet, ils leur font mâcher des  têtes ou des racines  
 de  cette plante, feule ou melee avec 1 arec; c eft  
 de cet ufage que Rumphe lui a donné le nom  d Abécédaire  
 ,  au lieu de  celui de  daun-murit, c’eft-à-dire,  
 herbe  des  enfans,  que  les  Malays  -lui  donnent  ainfi  
 qu’à  l’efpèce  de  bidens,  dont  Rumphe  donne  la  
 figure à la planche  rS  de  ce même  volume ,   fous  le  
 nom à’agrimmia molucca.  __ 
 Remarque. V  Abécédaire eft bien évidemment de  la  
 famille des plantes à fleurs  compofées, &  de  la fec-  
 tion des bidens ; mais, quoiqu’elle ait plus de rapport  
 avec Vacmella ou l’eupatoriophalacron qu’avec aucune  
 autre plante de cette fèftion,  on ne peut  cependant  
 pas affurer pofitivement qu’elle  foit de  ce genre  ou  
 de tout autre, que  l’on n’ait vérifié  i° . fi elle  a  des  
 demi-fleurons dans fes têtes de fleurs ; i ° .  li elle a un  
 calice particulier  fur  chaque  ovaire ; 30.  li  chaque  
 graine eft nue ou couronnée de piquans, toutes particularités  
 effentielles , &  que Rumphe  a  laiffees  à  
 l ’écart.  (Af. A d a n s o n . ) 
 *  ABÉE,  (  Géogr. )   ville  de Grece  dans  la Pho-  
 cide:  c’eft  Ab A  dont  il eft parlé  dans le Dicl.  des  
 Sciences, &c. Nous ajouterons feulement qu’Apollon  
 y  avoit un temple très-renommé par fes oracles^ 
 Abée , (  Géogr.)  ancienne  ville du Péloponnèfe,  
 fur  le  golfe  Mefleniaque  ;  c’ètok  la  derniere ville  
 des Mefféniens du côte de la Laconie. Quelques geo-  
 graphes l’ont confondue mal-à-propos avec une autre  
 ville nommée indifféremment ThuriafcÆpea, lituée  
 auffi dans  le  golfe Mefleniaque. Mais Abée  ( Abea )  
 &  Æpea  étoient  deux  villes  fi  diftinftes  l’une  de  
 l’autre ,  qu’il y   en avoit  entre  elles une autre  qu’on  
 nommoit Phares ou Phertz. Long. 4$, 20. lat.fept. 3 5..  
 /o, félon Ptolomée.  . 
 -Paufanias met  une  autre  A bée  dans  la  Locride  
 Epicnemidienne;  Etienne  le  géographe  en met  
 encore  une dans la Carie:  c’eft une  erreur  chez ce  
 dernier.  •  ,■ 
 ABEILLE,  ( AJlronomie. )   conftellation méridionale  
 :  on l’appelle  auffi  mouche,  en  latin  mufea  ou  
 apis; onne la voit-point en Europe. Elle ne renferme  
 que quatre étoiles remarquables,  dont une eft de  la  
 troifieme  ou quatrième  grandeur ;  les  autres  font  
 plus petites. La principale étoile eft marquée dans le  
 Catalogue  £  étoiles  de M. l’abbe  de  la Caille, pour  
 1750,  à  185 0  38/ 44 " d’afeenfion droite, &  à 67°  !  
 4-5  '  15 "de déclinaifonauftrale. (M.d e  l a  La n d e .) 
 Abeille ,  f.  f. apis,  is ; (  terme  de Blafon. ) mouche  
 à miel : fa fituation  eft  d’être montante  &  volante. 
   , 
 L’abeille étant  laborieufe &  foumife à fort ro i, eft  
 l’hiéroglyphe  du travail &  de l’obeiflànce.  Barberin  
 de Reignac  en  Saintonge,  originaire  de  Florence ;  
 eCa^urà trois abeilles £  or. Voye{ dans le Dicl. rai f. des  
 Sciences,  Arts  & Métiers,  la planche  vj du Blafon ,  
 figure326',  (G . D . L. T .) 
 A BE L,\HiJl. Sainte.) fécond fils d’Adam, naquit  
 l’an du monde 2 ,  &  fut  tué par fon frere Ca ïn ,  environ  
 l’an du monde  130. Voici ce que nous apprend  
 la G enèfeà  ce lu jet:« Caïn  &   Abel,  inftruits  j)ar_  
 ,, Adam  leur  pe re ,  de  leur devoir envers  le Créat 
 e u r  , lui offrirent chacun les prémices  de leurs trav 
 a u x .   Caïn  étoït  laboureur','&   Abel  pafteur  de  
 » troupeaux ; le premier lui offrit les prémices de fes 
 » fruits, &   l’autre, la  graiffe ou  le lait  dè  fes trou-  
 »peaux.  Dieu témoigna  qu’il-avoit  pour  agréable  
 » l’offrande  d'Abel, fans témoigner agréer de même  
 » celle de  Caïn. Celui-ci en  conçut  une  jaloufie  & 
 » une  haine  violentes  contre fon frere,  qui le por-.  ;  
 »  terentà le  tuer».  M. Gefner, excellent poète Allemand  
 , a fait dans fa langue un poëme fort  eftimé,  
 intitulé  la Mort d''Abel, dont nous avons  une  bonne  
 tradu&ion Françoife., 
 A bel , ( Hijl. deDanemarch ) roi de Danemarck,'  
 étoit fils  de Waldemar II. Celui-ci, avant de mourir,  
 défigna Eric pour fon fucceffeur, &  donna au jeune  
 Abel le  Juthland en appanage ;fes deux autres enfans  
 Canut &   Chriftophe  eurent, l’un  le  duché  de  Ble-  
 k in g , l’autre l’ifle  de  Langeland.  Après  la  mort  de  
 Waldemar,  Eric  fut couronné  en  1241. Abel avoit  
 époufé Mechtilde,  fille  d’Adolphe,  comte  de Hol-  
 ftein : ce  prince  avoit  toujours  conferyé  une haine  
 implacable  contre  le Danemarck,  fes  enfans, dont  
 Abel étoit  tuteur,  en  avoient hérité ; quelques  fei-  
 gneurs  Allemands  s’étoient  liés  d’intérêt  avec  ces  
 dangereux orphelins. La ville de Lubek, dont l’inimitié  
 n’étoit que  trop  juftifiée  par tous les efforts que  
 les  rois  de  Danemarck  ayoient faits  pour détruire  
 cette république, entra dans cette |igue, &  Abel qui  
 de voit au  moins  être médiateur  entre  fes  pupilles  
 &  fon fre re, donna contre lui le  fignal de la guerre ;  
 Eric la  foutint  avec  beaucoup  de  fermeté, une  bataille  
 décifive  alloït la  terminer  :  les  deux  armées  
 étoient en préfence ,  l’Europe  avoit  les-yeux  fixés  
 fur elles.  Dans cet inftant critique, les  alliés  d'Abel  
 prévirent qu’ils  perdroient leurs états en  perdant la  
 bataille,  qu’iis ne gagneroient rien en remportant la  
 vi&oire,  &  qu'A bel,  maître  alors du  Danemarck ,   
 ne partagerait pas avec eux le fruit de  leurs travaux :  
 ils engagèrent  une  négociation ;  les  deux freres  jurèrent  
 de  vivre dans l’union la plus  intime.' Eric  fut  
 fidele à fon ferment : on va voir  comment Abel ob-  
 ferva le fien. 
 Il poffédoit auffi  le  duché  de  Slewigh  :  ces  ducs  
 âvôient toujours été vaffaux de la  couronne  de D a nemarck. 
  Dans  l’origine, c e , domaine n’étoit- qu’un  
 fimple  appanage que  l’on  doonoit au premier prince  
 du fang,  dont  fes  enfans n’héritoient  pas,  &   qu’on  
 pouvoit lui ôter à lui-même. Cette politique etoit fage :  
 car fi  tous le s   princes  de  la maiion  royale  avoient  
 été indépendants &  rois dans  leurs  domaines,  après  
 quelques fiecles, le Danemarck  auroit eu autant de  
 louverains que de châteaux, &  feroit devenu un théâtre  
 de difeordes perpétuelles. Cependant Abel refufa  
 de rendre hommage  à fon frere ; la guerre fut déclarée. 
  Eric ravagea les états de fon ennemi, A  bel mit tout  
 à feu &  à fang dans  ceux de  fon frere ,  &  les fujets  
 des  deux  princes furent  les vi&imes de  leurs méfin-  
 telligençes.  Les  domaines  de  l’églife  ne  furent  pas  
 refpeâés par les  deux  partis  ;  le  clergé  ,  fans  décider  
 lequel  des  deux  princes  avoit  eu  raifon  de  
 prendre les armes, les  excommunia tous deiix  indirectement  
 &  fans les nommer. Le décret  foudroyoit  
 en  général quiconque oferoit porter une main avide  
 fur les biens de l’églife. Cet  a£te lu toutes les Semaines  
 au peuple  affemblé  dans  les  temples, lui apprit  
 à méprifer des. princes marqués^lu  fceau de la réprob 
 a t io n ;^   comme vil  n’y  a qu’un pas  du  mépris, à la  
 révolte,  Eric  &   Abel  occupés, à  la  calmer  chacun  
 dans leurs états,  pafferent  quelque  tems  fans  commettre  
 aucune  hoftilité l’un contre l’autre. 
 Le  Juthland fut plutôt pacifié que  le refte du  Danemarck, 
  &   tandis qu’Eric' étoit  encore  aux prifes  
 avec fes fujets, Abelfortifia fon parti,  anima contre  
 Eric fes  freres Canut  &  Chriftophe, &   forma  avec  
 eux une ligue offenfive &  défenfive, quifut fignée en  
 1247. Dans le  choc des premières hoftilités ,  Canut  
 fut fait prifonnier ;  les  habitans de Lubek, moins paç 
 amitié  pour  lui  que par  haine  pour Eric,  briferent  
 fes  fers;  la guerre  s’échauffa  de plus en plus:.toutes  
 les villes  prifes  d’affaùt  furent livrées aux flammes  
 &: au pillage,  la plupart des prifonniers furent impitoyablement  
 maffacrés; deux filles d’Eric, Ingeburge  
 &  Sophie,  furent traitées  cruellement  par  Abel  qui  
 ne refpefta ni la foibleffe  de  leur fexe ,  ni  les  liens  
 du  fang  quiTattachoient à  elles;  Les Lubékois augmentèrent  
 le défordre par leurs  irruptions  fréquentes  
 , &   s’enrichirent des dépouilles des Danois. 
 Cependant Eric fournit tout  le duché de Slewigh,  
 &   entra  dans la  capitale.  Abel  l’en  chafla bientôt,  
 reconquit tout ce qu’il avoit perdu ; mais  abandonné  
 par fes alliés, il fut contraint de faire  fa pa ix, le roi  
 la figna avec joie. Abel rendit hommage  avec.dépit ;  
 Eric  l’embraffa,  le  traita  non  comme  fon  vaffal ,  
 mais comme  fon ami. Le  fpeâacle  de  leur réconciliation  
 attendrit  tous les affiftans,  &   le Danemarck  
 crut voir enfin  renaître  ce  calme  qu’il  avoit perdu  
 depuis tant d’années. 
 ■  C’étoiten  1248 que  cette  paix  avoit été conclue.  
 Abel, ainfi qu’Er ic , ne paroiffoit  occupé qu’à effacer  
 les traces des maux qu’il avoit caufés  lui-même à fes  
 états ;  mais fa haine  étoit d’autant plus  dangereufe,  
 qu’il  la couvoit  dans le filence &   la cachoit fous  les  
 dehors  de  l’amitié.  Eric  s’avançoit  à  la  tête  d’une  
 armee, pour foumettre quelques provinces foulevées  
 par  les évêques ,  il  paffoit  près  de  Slewigh ;  Abel  
 l’invite  à prendre quelque  repos dans fon palais ,  &   
 à  reflerrer  par de nouveaux  fermens  les  noeuds  de  
 l ’amitié qu’ils s’étoient jurée. Eric s’y  rend avec confiance  
 ;  un feftin pompeux eft préparé, &  une gaieté  
 véritable  femble l’animer.  Au  repas  fuccédent  des  
 jeux  innocens  ,  enfin  les  deux  freres  reftent  feuls  
 avec  quelques  officiers  dévoués  à  la  vengeance  
 d’Abel.  T out-à -cou p  la  fcène  change,  la  fureur  
 üAbel long-tems étouffée,  s’exhale  dans  un  torrent  
 d’injures. Eric eft chargé de fers, jette dans un batteau  
 qu’on- abandonne  à  la  fureur  des flots.  Que faut-il  
 faire  du  roi,  dit Lagon-Guthmund,  miniftre  de  la  
 vengeance  du duc ? Fais-en  ce que  tu voudras, je   te  
 Vabandonne,  répond  froidement Abel.  Lagon  faute  
 dans une barque ,  joint celle d’Eric, lui fait trancher  
 la tête, &c jette fon corps à la mer. Abel joua la douleur  
 avec tant  d’art,  qu’il  eft  aifé  de  croire  que ce  
 rôle n’étoit pas nouveau pour  lui ;  en public ,'il s’ar-  
 rachoit  les  cheveux,  rempliflbit  fon  palais  de  cris  
 toujours  répétés  par  fes  courtifans,  appelloit  fon  
 frere  comme fi fon amitié l’eût rendu encore préfent  
 à fes  yeux ;  faifoit  chercher fon  cadavre,  lui  pro-  
 mettoit un fuperbe  maufolée,  Sc juroit d’en  cimenter  
 lès  pierres du fang des  affaffins,  s’il pouvoit les  
 découvrir :  cet  artifice  réuffit.  Tout le  Danemarck  
 le crut innocent du meurtre de fon frere, &  la nation ,  
 fi’lln€ voix unanime , mit la couronne fur la tête d’un  
 fratricide,  en  1250. 
 Au  refte,  un  des  plus puiflants  motifs  qui firent  
 pencher la balance en fa  faveur, fut la crainte  de  le  
 voir  affouvir fa vengeance  dans le  fang de  ceux qui  
 lui  auroient  refufé  leurs  fuffrages ;  entrer  à  main  
 armee dans le royaume, y  introduire l’étranger,  re-  
 plonger  l’état dans  tous les malheurs  dont  il  étoit à  
 peine  forti,  &  fe rendre  lui-même  indépendant de  
 la couronne dans fon duché de Slewigh. 
 Le premier foin ÜAbel fut  de  s’emparer des tré-  
 fors  que fon frere  avoit  laiffés;  avant  de  le  faire  
 p é r ir , il l’avoit forcé  à  révéler le lieu oiiil les avoit  
 cachés  :  il  le fit  ouvrir ; mais  au  lieu  des  richeffes  
 que fon avarice lui promettoit,  il n’y   trouva qu’un  
 codicile  par  lequel  Eric  déclaroit  que  fon  projet  
 etoit de.quitter la .pourpre royale ,  pour  fe  revêtir  
 du  froc  de S.  François, &  de  laiffer fon trône à fon  
 frere  Abel  On prétend  que celui-ci laiffa  échapper  
 quelques larmes  à la le&ure de  cet écrit ;  mais  elles 
 prouvent moins fa fenfibilité que fa rufe : il la poufla  
 jufou’à  captiver par une  équité  apparente  tous  les  
 ordres  de  l’état.  Le  rétabliffement  des  affemblées  
 generales fufpendues par la guerre,  l’affermiffement  
 des  princes  dans leurs  appanages,  un  partage  égal  
 dans  la  diftribution  des  faveurs  ,  la  ceffion  de  la  
 Gervie faite  à l’ordre Teutonique,'  par Waldemar,  
 confirmée  de nouveau  par  Abel, lui  donnèrent  en  
 Allemagne  des alliés puiffans,  des amis fideles  dans  
 la  famille ,&   dans fes  états une  foule d’adorateurs ;  
 mais  cet  enthoufiafme  s’éteignit  plus  vîte  encore  
 qu’il ne s’étoit allumé. 
 Un  impôt  confidérable  établi  fous  prétexte  de  
 payer les dettes de l’état, occafionnées par la guerre,  
 excita des murmures parmi  les habitans de Slewigh,  
 les Dythmafes &  les Frifons : des murmures on pafia  
 à une révolté  décidée. Abel s’avança, à la tète d’une  
 armée,  vers  le  pays  des  Frifons,  défendu par des  
 marais  que  la  glace  rendoit  acceffibles  :  un  dégel  
 força le roi  de revenir  fur fes  pas.  Il  fignala  fon retour  
 par des  ravages qui firent affez  voir la  férocité  
 naturelle de fon carariere, long-tems déguifée fous le  
 voile .d’une, bonté politique.  Il  reparut  l’année  fui-  
 vante  1252,  attaqua les.Frifons,  fut vaincu,  tomba  
 entre  les mains  des  rébelles, &   fut  aflaffiné :  mort  
 digne d’un affaffin. ( M. d e  Sa  c y .) 
 ABELLA ,  ( Géogr. ) ville  de  la  Camp anie,  félon  
 Ptolomée &Strabon, Virgile l’appelle Sella. Enéide,  
 liv. yij. i  ’• 
 E t quos malifertZ  defpeclant motnia  Btllce. 
 &  Silius  Italicus, 
 Sùrrentum  & paupïr fulci  cerealis  Abella. 
 Juftin, liv. x x ,  dit que ceux d'Abelle &  de Noie font  
 une  colonie des  Chalcidiens. Ambroife  Léon  qui  a  
 fait trois livres fur cette v ille ,  fa patrie, dit que les  
 Grecs l’appelloient AsàAcs, parce qu’elle étoitexpofée  
 aux coups de  vent ;  c’eft  aujourd’hui  Avella.  Voye£  
 ce  mot  dans  le  Dicl.  des  Sciences , Arts  &   Métiers.  
 Long. 32 o. lat. 40.5x. (  C .A .) 
 ABELLINATES ,  ( Géogr. )   nom  de  deux  peuples  
 d’Italie ,  dont  les  uns  furent furnommés Mar-  
 fe s ,  &c  les  autres  Protorpes,  aux  environs  de  la  
 Pomlle.  L’origine  étymologique  du  nom  d'Abelli-  
 nates,  venoit  auparavant  d’Abella,  d’où  ils  étoient  
 fans doute fortis.  Voye^  ci-deffus Abellà. ( C. A .) 
 ABELMAACHA  ou Abele ,  ( Géogr. ) ville de la  
 tribu de Nephtali, à.l’occident de  la terre de Hus, &   
 au fud du riiont Liban, dont elle n’étoit éloignée que  
 de huit ou dix lieues. Cette ville ne fut pas tant illuftre  
 par  fes  fortifications  qui  la  rendôient  imprenable,  
 que  pour  avoir produit  une  femme qui  eut  le cou-  
 rage d’engager fes  concitoye.ns à faire couper la  tête  
 au traître Seba, lorfque ce malheureux perturbateur  
 et^nt venu s’enfermer dans Abelmaacha, donna occa-  
 fion  à  Joab,  général  de David,  de  mettre  le  fiege  
 devant ^cette  ville ,  &   de  la  réduire  à  l’extrémité. 
 ■ Cette  tete  fut  jettée dans le  camp de  D a v id ,  &   la  
 ville fut délivrée. Long. fin.  #0. lat.  30.  20.  (C. A.) 
 §   ABELMOSC,  f. m.  ( Hijl.  Nat.  Botaniq.)  Il  
 ne  faut  pas confondre,  comme  l’ont fait  quelques  
 auteurs,  cette  plante  avec  l’ambrette,  qui eft  une  
 efpece de  rhapontic.  Celle-ci eft une efpece de bamia  
 dans la famille  des  mauves, &  diffère beaucoup  du  
 ketmia, auquel on le rapporte communément ; &  de  
 Vhibifcus de Théophrafte, qui  eft Habutilon ou unuti-  
 lon d’Avicenne. M. Linné'a donc eu tort de lui donner  
 le  nom dühibifcus, abelmorchus, foliis ,fubpeltato cor-  
 datis ,feptem angularibus, ferratis, caule hifpido. Syfl.  
 Nat.pag. 4S4. n° 18. Pline l ’a défignée, liv. x x j, chap.  
 4. de fon  Hifioire  Naturelle,  fous  les  noms  de mof-  
 ceutos &  mofeheutos ;  Belli, fous celui de belmufcus ;  
 &  les  Egyptiens,  ainfi  que les Arabes,  lui donnent