
d’alun. Lorsqu’ils veulent donner à cet te teinture
une couleur de garance on de feu, ils font cuire
l’écorce du bas du tronc avec l’écorce & les feuilles
du leha , & le bois de fappan, ou tout autre bois
rouge de teinture. Ses feuilles s’emploient auiii
pour procurer de la ténacité à la couleur du roucou.
Ces racines font un objet de commerce pour les
habitans d’Amboine, où cet arbre eft commun &
de meilleure qualité ; ils en portent une quantité
eonfidérable de bottes à Java > où on fait beaucoup
de teintures rouges. !: ' . ,
Son fruit ne fe mange pas pour 1 ordinaire ; neanmoins
les fauvaees de Pile Ceram en mangent quelquefois.
On les fait aufli manger récemment murs
aux enfans qui ont des vers dans les inteftins.
Remarques. Il eft évident que le bancudu eft une
e fp e c e de plante du genre du rojoc de l’Amérique,
qui fe r t pareillement à teindre en rouge , & qui
eft de la fécondé feriion de la famille des a p an n e s
& du café, qui contient beaucoup de plantes qui
teignent en rouge. Mais il s’ eft vraifemblablement
gliüe une erreur dans la defcription de Rumphe ,
qui dit que chaqiïe ovaire ne contient qu’une feule
graine , pendant que le rojoc en a quatre. Ce meme
auteur dit encore qu’il y a fur chaque ovaire une
efpece d’écaille blanche, aufli longue que la fleur,
qui ne tombe que lorfque l’ovaire eft près de fa
maturité. Si cette écaille n’eft pas de la nature de
celles qui féparent les ovaires , quoiqu’il n’y en ait
point de pareilles , ou au moins d’ auffi longues dans
les autres efpeces de rojoc, on feroit tente de croire
que ce feroit le ftyle du piftil, qui refte ainfi fous
cette apparence, même après la chute de la corolle.
D eu x iem e efpece. Meucudu.
Les habitons de Banda appellent meucudu ou maucu-
du -, & les Malays bancudu daun be^aar, une fécondé
efpece de bancudu ou de rojoc, que Rumphe a décrite
& figurée très-bien, quoique fans details, fous le nom
de bançudus laûfoLia, au volume I I I , de fon Herba-
rium Amboinicum , puge iS S , planche XCIX. Bon-
t-ius l’a décrite au livre V I I I , chapitre y , de fon Hif-
toiredes Indes,, fous le nom de confoüda indica, &
dit que les habitans de Java l’appellent maccondou
& macandou.
-C’eft un arbre haut de trente pieds, à racine
jaune , couverte d’une écorce noirâtre, à tronc*
droit, haut de quinze à vingt pieds, cannele, d e .
deux à trois pieds de diamètre, couvert d’une écorce
brune, & couronné d’une tête fphérique, très-denfe,
formé de branches alternes cylindriques , épaiffes ,
courtes , ferrées , ouvertes fous une angle de quarante
cinq degrés , quarrees vers leur extrémité ,
verdâtres, molles, herbacées, articulées & fillon-
nées de deux cotés oppofés alternativement à chaque
articulation.
Ses feuilles ont fept à quatorze pouces de longueur
, une fois moins de largeur. Elles, font relevées
en-deffous de cinq à fix paires de cotes d un
verd-clair, & portées fur un pédicule très-court,
très-épais , demi-cylindrique, ferme , convexe en-
deflous, plat en-deflùs, creux intérieurement, &
plein d’une moelle aqueufe.
Les péduneules des fleurs ont un pouce environ
de longueur, & portent une tête jaune, blanchât
re , d’un pouce de diamètre , pendante, compolée
de 40 à 60 fleurs blanches, femblables à celles du
bancujdu , mais dont la corolle eft- blanche dedans,
velue à fon collet, verd-claire dehors, & partagée
en quatre à fix diyifions qui règlent le nombre des
étamines.
. L e s fruits ou les têtes qui proviennent de l’a f-
fem b la g e des 40 à 60 ovaires en maturité, font
ovoïdes, obtus, pendans, de deux pouces, de Iongueur
, un tiers moins larges, d’abord-verds, en-
ï'uite jaunes de cire ou de raifinmûr, très-fuccu-
lents, amers, & qui fe mangent au moins dans certaines
maladies. Lorfqu’ils font tombés fur la terre ,
ils pourraient très-promptement, & acquièrent une
odeur fétide d’excrémens.
Culture. Le. meucudu droit à Amboine dans les
forêts , mais en moindre quantité que \e bancudu.
Il eft plus commun autour des champs cultivés ôc
des villages. On le planté aufli dans les jardins à
caufe de fes ufages médicinaux.
Qualités. Toutes les parties de cet arbre , fon
écorce & fes feuilles ont une odèur forte du fureau ,
& une faveur amere & fauvage.
♦ Son bois eft plus blanc & plus tendre que celui
du bancudu ; il n’a que peu du point de rougeur.
Son fruit eft amer ; & peu de tems après être
tombé fur la terre , il prend une odeur foetide d’excrémens
humains.
Ufages. Ses racines ne fervent aucunement dans les
teintures. Ses feuilles font les parties principales dont
on fait ufage. Dans les coliques du bas-ventre ,
caufées par des vents, par la diflenterie & par l’accouchement,
on les trempe dans l’huile de cocotier ;
on les fait enfuite amortir fur ie feu , on les appli-,
que ainfi fur les lombes, & la douleur fe difllpe.
Dans les dyfuries , qui font une maladie endémique
dans certaines années aux îles Moluques ,
& qui font telles que l’urine eft glaireufe calcaire ,
& d’une âcreté qui excorie le canal de l’uretre, on
fait boire tous les jours un verre du fuc de fon fruit
pilé, criblé à travers un linge, & mêlé avec un peu
dç chaux : ce même fruit fe mange dans fa maturité
, ou cuitfous les cendres, quand il n’eft pas mûr ;
ou bien, on cuit fon fuc mêlé avec du vinaigre pour
réfoudre les duretés de la rate, & dans la maladie
appellée theatu. Il arrête aufli les crachemens de
fang , & eft un excellent vulnéraire aftringent» Ses
feuilles s’appliquent fur les bleflùres pour les eica-
trifer & engendrer les chairs. On l’appelle confoude
des Indes aux îles Moluques, parce qu’à l’hôpital
de Balaria , on tire de fes feuilles un fel qui eft très-
en ufage pour nettoyer tous les ulcérés qui ont le
plus de malignité.
Troijîeme efpece. Ba ya .
Les Macaflares appellent du nom de baya une
troilieme efpece de bancudu qui paroît être la même
que celle que les Brames appellent ma-cada-pala ,
les Malabares cada-pilava, & dont. Van-Rheede a
publié une bonne figure , quoiqu’incomplette, au
premier volume de fon Hortus Malabaricus, page
S J ,. planches LII. M. Linné la defigne fous le nom
de moninda z. citrifolia arbored, peduncuüs folita-
riis, dans fon Syjtema naturel , édition de 176 7 ,
pagp ïÇ é . ; . ^
Le baya ne différé du meucudu qu’en ce que,
i° . il croît dans les lieux fablonneux & pierreux;
20. fes branches font plus épaiffes ; 30. les feuilles
plus petites ,, plus étroites à proportion , longues
de huit pouces au plus ; 40. fes têtes de fleurs toujours
droites,. élevées & non pendantes ; 5°* *es
fruits grands comme un limon , longs de près de
quatre pouces & prefqu’une fois moins larges, da-
bord verds à couronne ou calice des fleurs blanchâtres,
enfuite blanchâtres dehors & dedans dans
leur maturité ; 6°. fes graines font noirâtres.
Qualités. Il fleurit & fruftifie deux fois l’an.
l/fages. Son fruit fe mange crud comme celui du
meucudu pour réfoudre les duretés de la rate. La
décoriion de fes feuilles hachées avec' celles du
boa-rau , qui eft une efpece de monbin , fe boit dans
l'es coliques.. . . „ , „ ■ . . .
L’écorce de fes racines, cuite avec celle de 1 arbre
bre alumineux leka, & lesfeuillesde l’herbe'appellée
ayloha, que Rumphe appelleprunella moluccahorten-,
fis , & dont il donne la figure au volume V I de fon
Herbarium Amboinicum, page 3 0 , planche X I I I ,
donne une teinture rouge , propre à teindre les fils
en rouge. L’ailoha n’eft employé que pour donner
à cette couleur, comme à toute autre , de la fixité.
Le fuc exprimé de fes feuilles & cuit avec l’huile
des feuilles du figuier d’enfer, c’eft-à-dire , de l’ar-
gemone à fleur blanche , s’applique fur les parties
attaquées de la goutte pour en calmer les douleurs.
Le bain de fes racines pilées dans l’eau a la même
vertu. ( M. A d a n s o n . )
BANDA, f. m. ( Hiß. nat. Ichthyologie. ) poiffon
d’Amboine, ainfi nommé par C o y e tt , qui en a
donné une bonne figure enluminée au n°. 84 de la,
première partie de Ion recueil.
. Ce poiffon a la forme de celui que Salvien appelle
peigne , peilen. . Il a le Corps médiocrement
alongé, très-comprimé ou applati par les côtés , couvert
de grandes écailles , la tête arrondie très-
obtufe, ainfi que la' bouche qui eft petite , les yeux
grands & brillans.
Ses nageoires ne font pas épineufes : elles font
au nombre de fept ; favoir, deux periorales médiocres,
arrondies, deux' Ventrales- fous elles , petites
& pointues, une anale fort longue, un peu
plus haute devant que derrière, une dorfale un peu-
plus haute devant quê derrière, & qui s'étend de
la tête à la queue ; enfin celle de la queue qui eft
tronquée & quarrée.
Le fond de fa couleur eft verd , avec des lignes
jaunes qui le eroifent obliquement en.lozanges, qui
imitent & fuivent la grandeur des écailles. Le deflùs
de la tête eft verd , mais le deflbus & fes côtés,
ainfi que les nageoires periorales & ventrales, font
blancs. La nageoire dorfale & l’anale font rouges
à rayons vèrd-noirs, avec deux bandes longitudinales
, qui font jaunes dans la nageoire dorfale, &c
bleues dans celle de l’anus. Les rayons de la queue
font verds, avec des raies rouges incarnat qui font
l’alternative avec eu x , & qui font pontillées de
rouge plus foncé. On voit quatre tâches rouges de
chaque côté derrière la tête. Ses yeux fontrouges,
entourés d’un cercle bleu avec un croiflant noir
derrière.
Le banda eft commun dans les rochers des îles
d’Amboine , & de bon goût : on le mange.
Deuxieme efpece.
Ruyfch a publié fous ce même nom de banda ,
dans fa Collection nouvelle des poiffons d’Amboine,
page 40, planche X X , n° 8 , la figure d’un autre
efpece de poiffon, qui ne différé guere de celui de
Coyett que par fes couleurs1.
Son corps eft jaune, marqué de douze ou quinze
taches vertes, en lozange, fur chacun des côtés du
corps vers )es ouies. Ses yeux font rouges , entourés
de huit rayons rouges comme un foleil; le
croiflant noir eft au-deffous, & non pas derrière
eux. Sa queue a vers le bout quatre points rouges,
& il y en a quatre de chaque côté derrière les ouies,
comme dans la première efpece. Du refte, fon corps
& fes nageoires n’ont pas d’autres taches.
Remarques. Ce poiffon eft, comme l’on voit, affez
approchant du genre du novacula de Pline, ou dut
razon , que les Italiens nommentpefee pectine, c’eft-
à-dire, poiß'on peigne; néanmoins il en différé par
deux points remarquables, & qui peuvent fuffire
pour en faire un autre genre. Ces deux points con-
liftent en ce que, i°. fa queue eft tronquée ou
quarrée, & non pas arrondie comme dan$ lè novacula;
20. fa nageoire dorfale eft plus haute devant
que derrière, au lieu qu’elle eft plus courte
dans le novacbla. D ’ailleurs le novacula a deux
nageoires épineufes, favoir, celle du do$ & celle de
l ’anus. ( M. A d a n s o n . )
B ANDASCHE-KABBELAAW , f. m. ( Hifl. nat.
Ichthyoldgie.) comme qui diroit cabliau de banda ,
nom que Ruyfch donne, à un poiffon dont il a.fait
graver une figure affez médiocre à la planche X V ,
n°- 3 > Paë6 WM de (a Collection nouvelles des poiffons
d’Amboine.
Ce poiffon eft évidemment une efpece de celui
que nous appelions banda , d’après lui & Coyett.
i] en a la forme & la grandeur ; il en différé pria-
cipalement en ce que fa nageoire,dorfale eft épi—
neufe, ainfi que celle de l’anus, & un peu plus,
elevee vers fônmilieu; que fon corps eft verd , avec
trois lunules pareillement vertes , & deux taches
rouges de chaque côté derrière la tête. Il y à une pareille
tache rouge de chaque côté vers la queue , .&
deux lignes vertes foncées fous le menton. Sa queue
eft tronquée & comme légèrement creufée en arc.
Il eft commun à Banda , & c’eft le poiffon le plus
approchant de la morue ou du cab liau don t les
Holtandois habitans d’Amboine lui ont donné le nom.
(Af. A d a n s o n . ' )
§ BANDE, f. m. teenia , ce ; (terme de Blafon. ):
une des fept pièces honorables ; elle occupe les deux
feptiemés de la largeur de l’écu, c’eft-à-dire, un peu.
moins du tiers, lorfqu’elle fe trouve feule, & eft
pofée diaigonalement de l’angle dextre en chef, à
l’angle féneftre en pointe.
Deux bandes fe pofent de même, ont pareillement
chacune deux feptiemes de la largeur de l’écu,'
& laiffent un vuide entr’elles égal à leur largeur.
Trois bandes ont chacune une partie & demie de.
fept, de la largeur de l’éeu>, & leurs vuides ont
chacun la même largeur. Voye^ figure planche I ,
& figure 14 & 1S , planche I I , de Blafon dans ce Sup--
plément. . *
Lorfqu’il y a plus de trois bandes dans un éeu
elles- prennent le nom de cotices.
11 y a des bandes, chargées, accompagnées, échi-
quetées, denchées , engrêlées, &c.
La bande repréfente l’écharpe de l’ancien; chevalier
, pofée fur l’épaulev .
Durfort de Deyme, de Verniole, de Rofine, de
Caujae , en Languedoc ; daqur à la bande d’or.
De Barville à Eftampes ; d'argent à deux bandes
de gueules.
Roffiac de Verlhac, au bas-Montauban ; d’argent
a trois bandes d’azur.
Fay de la Tour-Maubourg en V elay ; de gueules à
la bande d’or ; chargée dune fouine d’azur.
Félix, à Aix en Provence , originaire de Savoie ;
de gueules à la bande d’argent, chargée de trois FFF,
de fdbla #
Ces trois F font une conceflion d’un comte de Savoie,
à cette famille qui lui fut très-attachée lors des
guerres civiles ; elles 'fignifient felices faerunt fideles.
Les auteurs qui ont traité de l’art héraldique ,
difent que la bande & les autres pièces honorables, occupent
le tiers de la largeur de l’écu ; cette proportion
eft mal établie, puifqu’un pal qui occuperoit
le tiers de la largeur de l’écu, auroit la proportion
d’un tiercé en pal; au lieu qu’ayant deux parties
de 7 , il fe trouve dans une proportion qui le distingue
du tiercé.
Toutes les proportions des pièces honorables font
expliquées au terme pièce honorable ; dont on trou ve
une planche gravée, avec les mefur es géométriques,
à la fin des planches gravées du Blafon. Voye1 fig.
2.2. & 2 3 , planche III de Blafon dans ce Suppléments
( <£ D.L. T.)
§ B a n d e ( Ordre militaire des Chevaliers de la ) ,'
en Efpagne fut xnftitué en ï 3 3x , par le roi Aiphonfe